Chapitre 1 : Toutes mes camarades de classe sont des filles
Partie 6
« Je vais maintenant vous expliquer les différents aspects de l’équipement que vous utiliserez à l’entraînement, »
Contrairement à la première et deuxième période, Chifuyu avait dirigé la classe à la place d’Yamada. Mais Yamada était toujours là, portant un cahier.
« Oh, mais d’abord nous devons choisir une représentante pour le match de la ligue des classes qui se déroulera la semaine prochaine, » dit Chifuyu d’un air désinvolte.
Match de ligue des classes ? Représentante ?
« Le représentant de classe ne fait pas uniquement ça. Ils ne vont pas seulement participer au match de la ligue, mais aussi au Conseil des Étudiants, ainsi qu’aux réunions du comité. Ils font office de présidents de la classe. Le match de ligue des classes détermine les différents niveaux de compétence entre les différentes classes. À l’heure actuelle, il n’y aura pas beaucoup de différence, mais la concurrence engendre des améliorations. Cela ne va avoir lieu qu’une seule fois, puis le classement sera fixé. »
Les filles avaient commencé à parler entre elles. Je n’avais aucune idée de ce qui se passait, et je restais assis là. Je pensais que nous parlions, ostensiblement, d’élire un représentant de classe. C’était probablement quelque chose de vraiment gênant. Bénis celui qui avait fini par devoir se coltiner cette corvée.
« Eh bien, je suggère Orimura., » déclara l’une des filles.
Hmm ? Ma classe a-t-elle un Orimura en plus de moi ? Comme c’est amusant.
« Oui, je suis également d’accord, » déclara une autre fille.
Wôw ! Je me fiche de qui devient le représentant de classe, tant que ce n’est pas moi.
« Alors, le premier candidat sera Ichika Orimura. Quelqu’un d’autre ? Pas de personne qui se propose d’elle-même ? » demanda Chifuyu.
Oh, wôw ! Il y avait apparemment un autre mec appelé Ichika Orimura...
« M-Moi !? » Je m’étais levé quand j’avais réalisé la vérité. Tout le monde me regardait sûrement. Je savais sans me retourner que tout le monde me regardait, espérant que je résoudrais tous leurs problèmes.
« Orimura, asseyez-vous ! Ne perturbez pas la classe ! Personne d’autre ? Sinon, nous n’avons même pas besoin de voter sur ça, » déclara Chifuyu.
« A-Attendez un peu ! Je ne veux pas faire —, » commençai-je.
« Aucune proposition d’autre personne. Elles vous recommandent, vous ne pouvez pas le refuser. Préparez-vous à faire votre travail, » déclara ma sœur.
« N-Non, je —, » commençai-je.
J’essayais de discuter contre ce développement quand j’avais été comme frappé par une voix aiguë. « Attendez un peu ! Je ne peux pas accepter ça ! »
Cécilia avait frappé sa table avant de se lever. Bénis soit ma popularité. S’entendre avec les autres était important.
« Quelle est cette farce d’élection ? Voulez-vous déshonorer cette classe en ayant un représentant masculin ? Moi, Cécilia Alcott, je ne supporterai pas cette humiliation pendant toute une année ! » cria Cécilia.
Tout à fait, dites-leur à quel point elles se trompent. Hein !?
« Si les capacités sont ce qui compte le plus pour le représentant de classe, alors je devrais être le choix naturel, » annonça Cécilia. « Je ne vais pas accepter ce singe de l’Extrême-Orient comme mon représentant juste parce qu’il s’agit d’une rareté. Je suis venue dans cette nation insulaire pour étudier l’IS et m’entraîner, et non pas pour participer à un simulacre de cirque ! »
Wôw, je n’étais même plus humain selon elle. Et d’ailleurs, la Grande-Bretagne n’était-elle pas aussi une île ? Ce n’était pas si différent du Japon.
« Le combattant le plus capable devrait être le représentant de classe, et c’est clairement moi ! » déclara Cécilia.
Sa rage ne s’était pas calmée, et au contraire, elle devenait de plus en plus agitée. Je ne voulais pas être le représentant, mais ça commençait à me faire chier de la voir me sortir tout ça.
« De plus, avoir à vivre dans ce pays prémoderne est déjà très offensant pour moi, et —, » continua Cécilia.
Quel enfer !?
« Et de quoi êtes-vous si fier en Grande-Bretagne ? Vous avez quand même eu la pire nourriture du monde pendant des années, » m’écriai-je.
« Quoi... !? » s’écria Cécilia à son tour.
Cela m’avait échappé indépendamment de ma volonté. J’avais ensuite regardé en arrière avec hésitation, et j’avais alors vu Cécilia rougir de rage. Wôw ! Je l’avais fait.
« V-Vous ! Comment osez-vous insulter ma patrie !? » s’écria Cécilia.
Tant pis. Il était trop tard pour faire des prisonniers. Pas besoin de pleurer sur le lait renversé. Le rocher roulait déjà sur la colline.
« Je vous défie lors d’un duel ! » cria Cécilia tout en frappant sa table avec une main.
Je me demandais si elle allait également me jeter un gant au visage. Elle n’en portait pas. De toute façon, je pense que c’était italien.
« Bien. C’est parfait. Cela clôt à coup sûr la discussion, » déclarai-je.
« Juste pour que vous le sachiez, si vous perdez exprès, je ferai de vous mon serviteur... non, mon esclave, » déclara Cécilia.
« Oh, vous verrez bien. Je n’irais pas de main morte avec vous, » annonçai-je.
« Alors, c’est bon. C’est même parfait. Ce sera votre chance d’assister à une démonstration des capacités de la Cadette nationale britannique, Cécilia Alcott ! » déclara-t-elle.
J’avais suivi le fil des événements et maintenant je devais apparemment me battre contre elle. Bien qu’en tant qu’homme, je ne pensais pas qu’il était tout à fait juste pour moi d’utiliser toutes mes forces contre une fille.
« Quel genre de handicap pensez-vous qu’il soit correct d’avoir ? » demandai-je.
« Oh, êtes-vous déjà en train de mendier ? » demanda Cécilia.
« Non, je voulais juste savoir quel handicap vous vouliez que j’aie, » dis-je.
Soudainement, la classe s’était mise à rire.
« O-Orimura, êtes-vous sérieux ? » demanda Yamada.
« Les hommes ne sont plus ceux plus forts que les femmes. Cette époque est révolue. »
« Orimura, peut-être que vous pouvez utiliser un IS, mais vous vivez dans le passé, » déclara ma sœur.
Elles riaient toutes. Eh bien, je suppose qu’elles avaient raison, les hommes étaient bien plus faibles que les femmes. La force physique était devenue inutile. Peut-être que toutes les filles ne pouvaient pas piloter un IS, mais les seules qui avaient potentiellement des pilotes était des filles. Les hommes ne pouvaient pas les piloter. Si une guerre avait éclaté selon une guerre des sexes, alors l’armée masculine ne durerait pas trois jours. Peut-être même pas trois heures. L’IS avait surclassé toutes les formes d’armement conventionnel.
« D’accord, alors pas de handicap, » dis-je.
« Oui, oui. Bien sûr. Si on parle d’une telle chose, alors pourquoi ne devrais-je pas être celle qui subit un handicap ? Fufu. Un homme plus fort qu’une femme ? Les hommes japonais ont un sens de l’humour vraiment risible ! » elle avait répondu d’un air suffisant, et sa rage avait totalement disparu.
« Hé, Orimura. Il n’est pas trop tard. Vous pouvez toujours demander à Cécilia de subir un handicap, » déclara une voix amicale féminine depuis derrière moi.
Cependant, je pouvais voir qu’elle refrénait un sourire méprisable. Elle jouait avec moi, ce qui avait aggravé mon agacement.
« Non, j’ai bien suggéré ceci, mais je n’ai pas besoin d’un avantage, » dis-je.
« Vous ne prenez pas assez au sérieux une Cadette nationale... Ou peut-être, vous ne savez pas la vérité, » déclara Cécilia.
« ... »
Eh bien, je n’avais jamais vu une bataille IS en personne. Tout ce que j’avais vu, c’était une vieille vidéo de quand ma sœur Chifuyu avait combattu.
« On dirait que nous avons une conclusion, » déclara ma sœur. « La bataille se déroulera lundi prochain. Dans la troisième arène, après l’école. Orimura, Alcott : faites vos préparatifs jusque-là. Nous allons maintenant commencer la leçon. » Chifuyu avait frappé dans ses mains une fois pour mettre fin à la discussion.
Je n’avais rien dit et je m’étais simplement assis. Je ne savais pas quoi penser de la situation. Je pourrais maîtriser les bases en une semaine, donc de toute façon, ce ne serait pas si difficile. Il s’était tout de suite déplacé pendant l’examen d’entrée. Ce n’était pas sorcier. D’un autre côté, si je gagnais, je serais le représentant de classe. Je ne voulais vraiment pas ça, mais c’était comme ça que les cartes avaient été posées. Ne pouvait pas remettre le lait dans la mamelle après l’avoir tirée.
OK, je devrais écouter les cours.
J’avais alors ouvert le manuel se trouvant devant moi.