Il ne voulait pas être le Centre de l’Attention (LN) – Tome 1 – Chapitre 4 – Partie 5

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Chapitre 4 : L’agitation silencieuse du Royaume

Partie 5

3 — L’Académie de magie et la jeune professeure (3)

Cependant, la capitale visible du ciel était à l’est, d’où le besoin d’aller dans la direction opposée.

Comme Shura l’avait dit, par rapport aux wyvernes dont les ailes avaient fusionné avec leurs pattes avant, il y avait moins de tremblements et cela semblait plus confortable. La flûte de dragon n’avait pas besoin d’être soufflée, c’était un objet magique porté comme un collier et qu’il suffisait d’alimenter avec un pouvoir magique pour générer un son. Avec cela, il ne me restait plus qu’à pointer du doigt et le dragon de feu suivra mes ordres et il s’envolera vers l’ouest.

La République de Berbechia était à côté du territoire d’un Seigneur-Démon qui n’était pas gouverné par Verlaine. Selon Verlaine, ce Seigneur-Démon avait autant de pouvoir qu’un Rang S.

Sans pouvoir subjuguer ce Seigneur-Démon, ils avaient signé un traité pour rendre un grand hommage au Seigneur-Démon chaque année, le rang le plus élevé de Berbechia était le rang A — ce qui signifiait qu’ils n’avaient que 20 000 aventuriers environ. En gros, un soldat moyen était plus faible qu’un soldat de grade C. Mais pour le dire franchement, le royaume d’Albein était dans le même bateau.

Bref, Berbechia ne savait pas que nous — l’équipe d’assujettissement du seigneur démon d’Albein — avions vaincu le Seigneur-Démon Verlaine, classé au rang SSS.

Ainsi, la famille du duc de Winsburg avait eu le malentendu qu’elle pouvait submerger l’équipe de soumission du Seigneur-Démon avec le nombre.

« Tu te sens probablement comme un adulte qui se bat contre des enfants, n’est-ce pas ? Je ressens la même chose, » déclara Mylarka.

« Si ce ne sont pas les gens qui se sont battus avec un Seigneur-Démon, ils ne seraient pas après tout capables d’avoir une bonne idée de notre vraie force. Un combat entre humains n’était pas notre domaine d’expertise. »

« Si seulement c’était un troupeau de monstres féroces, nous pourrions les abattre sans le moindre souci, » déclara Mylarka.

Comme elle l’avait dit, pendant notre voyage d’asservissement de Seigneur-Démon, elle avait annihilé les nids des monstres qui attaquaient les humains. Les animaux avec lesquels on ne pouvait pas converser apportaient aussi du mal, mais les êtres humains intelligents pouvaient faire un nid et causer beaucoup de mal aux villages humains environnants.

Après avoir été témoin d’une scène comme celle-là, Mylarka était comme une calamité violente — la définition même d’un « Doux Désastre » pour les monstres.

« Queue, je vois quelque chose. Tu as une meilleure vue que moi, non ? » demanda Mylarka.

« Une bonne partie de la forêt a été défrichée, il y avait des monuments de pierre placés comme point de repère à une certaine distance les uns des autres… Il n’y a aucun doute là-dessus. C’est le chemin que Winsburg a ouvert pour Berbechia, » déclarai-je.

« Il leur a fait utiliser l’argent qui devait servir à la défense du royaume, hein. As-tu aussi l’impression qu’un certain idiot a besoin d’être puni ? » demanda Mylarka.

« Oui, c’est vrai. Si seulement j’avais compris aussi loin quand il a demandé Manarina en mariage, j’aurais cependant pu m’y prendre plus discrètement, » déclarai-je.

« Si tu pouvais comprendre aussi longtemps à l’avance, tu pourrais être le dirigeant de ce pays, tu sais… Mais si quelqu’un voulait devenir roi à la fin de l’asservissement du Seigneur-Démon, ça aurait pu vraiment arriver, » déclara Mylarka.

Je pense qu’elle parlait de moi, mais chacun d’entre nous dans le groupe était indifférent aux pouvoirs politiques. Surtout Aileen, elle avait choisi de vivre sa vie librement et sans contrainte, mais si elle le voulait, elle pourrait devenir instructrice d’arts martiaux, il ne lui serait pas difficile d’être appelée Kensei [1] de ce pays.

« Je devrais peut-être demander à Aileen de devenir le roi. De cette façon, le royaume deviendra peut-être solide comme un roc, » déclarai-je.

« C’est une bonne idée, mais elle a des cornes, donc elle ne pourrait pas porter la couronne telle quelle, » déclara Mylarka.

Face à Mylarka, faisant une blague à l’improviste, j’avais involontairement ri. Elle ne se sentait pas tendue du tout, c’est presque troublant, m’étais-je dit.

Après la région montagneuse, sur le chemin dégagé dans la forêt, quelque chose qui ressemblait à un village pouvait être vu par mes yeux.

« Ils sont… Le village des gens de cette région… Ils sont à proximité immédiats de la route que les troupes vont emprunter, » déclara Mylarka.

« Oui… Attends, je vois quelque chose. Est-ce l’unité de reconnaissance de Berbechia ? » demandai-je,

« On dirait que oui. Albein n’utilise pas le fer noir pour leurs armes. Cependant, ils sont…, » commença Mylarka.

Il semblait que même avec la vue de Mylarka, elle pouvait voir que l’ennemi portait une armure noire.

Ils portaient un manteau brun rougeâtre sur leur corps couvert entièrement d’une armure noire. Environ cinq hommes à cheval formaient une seule unité et avançaient sur la route militaire.

Pour une raison ou une autre, ils criaient comme des fous, comme un chasseur essayant de faire sursauter une proie qu’il avait trouvée.

En tournant ma ligne de mire, je pouvais voir que j’avais raison. Les éclaireurs de Berbechia pourchassaient quelqu’un — quand les cavaliers à l’arc poinçonnèrent leurs flèches, j’avais fortement enlacé le corps de Mylarka pour qu’elle reste en place.

« Kya... Quoi ? Ce n’est pas le moment de faire quelque chose comme… Kyaaaaaa ! » cria Mylarka.

« Mylarka, on descend. À ce rythme, la personne qu’ils poursuivent va se faire tuer, » déclarai-je.

« … C’est… C’est vrai. J’ai compris, assure-toi de me garder en place, » déclara Mylarka.

J’avais serré Mylarka dans mes bras et abaissé ma posture, j’avais touché la flûte du dragon devant ma poitrine et j’y avais versé ma volonté. Le dragon avait reçu mon ordre, avait ajusté ses ailes et s’était mis en position pour planer dans les airs.

« Kuuh... Si nous les approchons par le ciel comme ça, je pense cependant qu’ils s’en rendront compte…, » déclara Mylarka.

« C’est bon, j’ai nourri ce dragon de feu avec de la “Grenade secrète [2]”. Ils ne nous remarqueront qu’à la dernière seconde. Même s’ils avaient des alliés de loin, ils ne pourraient pas nous voir, » déclarai-je.

« Tu t’es bien préparée… tu as tout prévu. Nous volerons au-dessus d’eux sans être remarqués, puis nous dirons “Arrêtez-vous tout de suite”, » déclara Mylarka.

Même si un dragon se rapprochait d’eux, les soldats de couleur noire ne l’avaient pas remarqué — cependant, comme on pouvait s’y attendre, à mesure que nous descendions, le sentiment d’oppression venant de devant eux l’emportait sur l’effet de la Grenade Secrète.

« Quelque chose arrive… ! »

« Dragon, c’est un dragon ! Commandant, un dragon est venu du ciel… »

« Où se cachait-il ? ? Merde, lâchez les flèches ! »

Nous nous étions jetés sur eux en décrivant un arc de cercle dans les airs. Tandis que nous abaissions de plus en plus notre altitude, alors que nous survolions les cinq cavaliers, je le voyais clairement.

Avec une vitesse qui ferait rater son coup si on clignait des yeux. Le Doux Désastre, même en étant en contact avec mon corps, avait déplacé sa vision vers les cavaliers — et ensuite,

« Anéantissement sous forme de zone restreinte numéro 66 — Champ de dispersion des particules, » annonça Mylarka.

Du corps de Mylarka, un cercle magique composé de son propre pouvoir magique s’étendit à une vitesse invisible à l’œil nu.

Après ça, les cibles paniquées qui se précipitaient, les soldats, avaient été prises au piège dès que nous étions passés par-dessus eux.

Dès qu’ils avaient été pris dans la zone d’effet du cercle magique, Mylarka avait claqué des doigts avec une simple activation, et le champ magique élargi avait montré son effet sans un son.

« Qu’est-ce qui s’est passé… !!? Pourquoi ne tirez-vous pas ? »

« Nos flèches et armures… Uwaaaaaa ! »

Les cavaliers n’avaient pas compris ce qui s’était passé.

Après qu’un dragon de feu soit passé au-dessus d’eux venant de nulle part, les chevaux s’étaient agités et s’étaient arrêtés sur leurs pas à cause des vents violents qu’il avait engendrés. Ce n’était pas la fin, chacune de leurs armures s’était transformée en quelque chose qui ressemblait à du sable, avant qu’elles ne s’effondrent totalement.

Après m’être envolé une fois de plus dans le ciel, j’avais ordonné au dragon de se tenir à l’écart, puis il avait plané dans l’air.

L’homme qui semblait être le commandant au sein des cinq cavaliers qui étaient actuellement sans armure — il était beaucoup plus jeune que ce à quoi je m’attendais — avait tout de même à peine réussi à reprendre le contrôle du cheval confus et avait levé les yeux dans notre direction.

« Qui êtes-vous, bande… ? Êtes-vous les Maîtres Dragons d’Albein !? Arrêtez de porter ces masques débiles et montrez-nous vos visages ! » s’écria-t-il.

Il avait encore la volonté de mordre, mais même s’il avait essayé de nous intimider, monter sur un cheval avec ses sous-vêtements, cela n’était pas très intimidant.

Mylarka avait élargi son cercle magique et détruit leur armure jusqu’à leurs sous-vêtements avec des contrôles extrêmement précis.

Cette considération réfléchie lui ressemblait, mais ce qu’elle avait fait était tout à fait hors norme. Elle était la seule que je connaissais qui pouvait utiliser la magie qui dissolvait la matière aussi naturellement que la respiration — elle avait un talent brut que je n’aurais probablement jamais rencontré ailleurs.

« Ahem. On dirait que vous êtes de l’armée de Berbechia. Pour certaines raisons, nous ne pouvons pas vous laisser retourner dans votre force principale. Rendez-vous simplement et restez calmes, » déclara Mylarka.

« Comme je le pensais, vous êtes le… bon sang, imbéciles d’incompétents… ! » s’écria le commandant.

Ceux qu’il qualifiait d’incompétents étaient très probablement les Winsburgs. Il avait peut-être reçu l’ordre de protéger cette information afin d’éviter qu’elle ne circule, ou peut-être que les éclaireurs ne voulaient pas nous faire savoir qui était le traître du côté d’Albein.

« Commandant, les chevaux vont bien, alors on pourrait s’enfuir ! Tant que l’un de nous revient… ! »

L’un des éclaireurs, un jeune homme, avait proposé cela d’une voix tremblante. Le commandant n’avait pas donné de réponse, mais toute la cavalerie s’était mise en mouvement et avait tenté de s’enfuir — même ainsi.

« Mylarka, couvre tes oreilles, » déclarai-je.

« … ? Qu’est-ce que tu comptes faire ? » demanda Mylarka.

J’avais mis mes mains sur les oreilles de Mylarka, et j’avais moulé une magie de protections auditives. Après qu’elle se soit couvert les oreilles comme je lui avais dit de le faire, je m’étais aussi couvert les miennes et j’avais donné un certain ordre au dragon.

Quand on m’avait parlé d’une arme aussi intéressante que la flûte de dragon, mon cœur s’était mis à battre la chamade pour la première fois depuis longtemps — monter un dragon avec Mylarka comme ça et travailler ensemble en combat aérien serait extrêmement amusant. Selon les propres mots de Shura, cela m’avait fait bouillir le sang.

« GRUOOOAAAO ! »

Un cri qui faisait vibrer les cordes vocales du dragon pendant qu’il volait — c’était le Cri de Blocage, une véritable intimidation. Les chevaux tremblaient violemment et, tout en se recroquevillant de peur, ils ne pouvaient plus bouger. Les cavaliers qui les chevauchaient s’évanouirent aussi sans la moindre résistance.

Après avoir terminé son rugissement, le dragon de feu s’était posé avec une petite pente. Ensuite, Mylarka l’avait déclaré aux cavaliers évanouis : « Même si les cieux vous le permettent, les yeux brillants sous nos masques ne laisseront jamais les mauvaises actions impunies. »

Sans savoir quel genre de visage je devrais faire, et sans souligner « Ils sont tous inconscients », j’avais opportunément pensé que tant que Mylarka s’amusait à bomber sa poitrine avec arrogance, c’était bien.

« … Cette phrase, est-ce que tout le monde l’a écrite ensemble ? La phrase signature des Sauveurs masqués, » lui avais-je demandé.

« Non, c’est ce que j’ai imaginé toute seule. Comme prévu, pour faire correspondre “Cieux”, je suppose que je devrais ajouter des lignes qui utilisent le mot “Autres”, » déclara Mylarka.

« Eh bien, cela ne changera-t-il pas chaque fois ? Plus important encore, où est allée la personne poursuivie ? » demandai-je.

En arpentant les environs, j’entendis le bruit d’applaudissements.

En se retournant, une jeune femme bête, qui semblait un peu plus jeune que nous, frappait des mains. Regardant la forme de ses oreilles et de sa queue rayée, la jeune fille-bête de type tigre avait continué à applaudir pour nous avec des yeux étincelants.

Notes

  • 1 Un maître des arts martiaux à mains nues.
  • 2 Le kanji pour secret peut aussi être lu comme cachant.

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Un commentaire :

  1. Merci pour le chapitre.

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