Il ne voulait pas être le Centre de l’Attention (LN) – Tome 1 – Chapitre 3

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Chapitre 3 : Manoir hanté au sommet de la colline de la capitale

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Chapitre 3 : Manoir hanté au sommet de la colline de la capitale

Partie 1

1 — Membre du service de renseignement et la prêtresse

Au sein du Verseau d’Argent, il y avait des membres qui se spécialisent dans la collecte d’informations. Ils bougeaient toujours les oreilles, écoutaient les rumeurs dans toute la ville, et ils rentraient en contact avec des courtiers en information avant de me rapporter l’information à mes oreilles.

Les autres guildes d’aventuriers avaient aussi un département de collecte d’informations, mais la guilde supérieure, le Bélier Blanc, ignorait le département d’information, et le département n’existait essentiellement que de nom. L’information et les demandes étaient directement liées, de sorte qu’ils n’avaient pas assez de demandes.

Pour ma guilde, j’avais fait de mon mieux pour ne pas rivaliser avec d’autres guildes pour les demandes. J’avais déterré des demandes à partir de l’information que les membres du service d’information m’avaient apportée, et j’avais donné la priorité à la prise de données sur les emplois que seule ma guilde pouvait faire. En d’autres termes, j’avais accepté les demandes d’individus qui satisferaient à cette condition et qui connaissaient le mot de passe.

Aujourd’hui aussi, pendant mon quart de nuit, alors que je buvais, un rapport d’un membre du service d’information m’était parvenu.

« Mademoiselle Ver, apporte-moi de la bière glacée s’il te plaît ~. »

« Bon travail, Mademoiselle Rieza. »

Celle qui s’était assise à côté de moi au comptoir, qui avait reçu la bière et qui l’avait délicieusement bue, était Rieza, du service de collecte d’informations. À l’origine, elle travaillait comme bonne chez l’un des courtiers en information de la 12e rue, mais je l’avais dénichée parce que je voyais en elle un talent.

Elle avait le même âge que Mylarka, ses cheveux courts lui allaient bien, et elle avait une boucle d’oreille sur l’oreille droite. La boucle d’oreille avait comme capacité d’améliorer sa capacité auditive, c’était donc un objet magique qui répondait aux besoins du service de collecte d’informations. C’est la première chose que j’avais faite juste après avoir appris à la faire, mais il semblait qu’elle y ait pris goût.

« Ah, c’est un peu tard pour demander, mais cette place à côté de toi est-elle libre ? » me demanda-t-elle.

« Oui, c’est libre, » répondis-je.

« Hehehehe, merci. Tu es comme d’habitude, n’est-ce pas, maître… non, monsieur le patron ? » déclara Rieza.

Tout en lui faisant un sourire amer pour sa façon forcée de parler, je m’étais versé de la bière dans la gorge. Puis, j’avais apporté les accompagnements que Verlaine m’avait servis à la bouche. C’était du fromage frais, qui était arrivé aujourd’hui.

Juste au moment où j’allais le recommander à Rieza, elle l’avait porté avec joie à sa bouche. Elle adorait les produits laitiers, alors j’imagine que ces fromages de brebis des nuages étaient quelque chose d’extraordinaire pour elle. La richesse du goût et de l’umami était à un tout autre niveau.

« Mademoiselle Ver, écoute-moi. Donc quelque chose comme ça s’est passé aujourd’hui en ville…, » déclara Rieza.

Rieza avait fait croire qu’elle faisait des ragots, mais elle me donnait les résultats de sa collecte d’informations.

Celui qui avait demandé Manarina en mariage, Winsburg, n’avait pas appris de son erreur et avait essayé de demander d’autres princesses en mariage, mais la troisième princesse était beaucoup trop jeune, alors il avait été renvoyé.

Le noble qui traitait l’ordre des chevaliers comme des larbins, quand il était devenu incapable de donner des ordres aux chevaliers, avait commencé à émettre des demandes à la guilde.

Au sujet de la demande que le noble avait présentée, il semblerait qu’il y avait un fantôme dans le manoir d’une propriété qu’il avait acheté pour pas cher, donc c’était une demande pour l’exterminer. Mais sa demande fut refusée, et le noble y renonça et la laissa aller, comme si c’était maintenant une demeure libre.

« Ah, et aussi… on dirait que Mademoiselle Manarina s’est fait conseiller de se marier par sa Majesté, mais elle a catégoriquement refusé. On dirait qu’une certaine personne l’a profondément touché, tu sais, » déclara Rieza.

« Fufu… c’est intéressant. On dirait que le monsieur là-bas ne doit pas être sous-estimé, » répliqua Verlaine.

Ce n’était pas comme si elle avait vraiment besoin de se marier pour succéder au trône ou quoi que ce soit d’autre, mais si elle essayait de préserver sa chasteté pour moi, je devrais peut-être indirectement remettre en question son opinion sur moi. Si je devais faire quelque chose comme ça, Mylarka me regarderait à nouveau avec ses yeux remplis de mépris.

« Oh ouais, tu as entendu, son épouse ? » déclara Rieza.

« Épouse… tu parles de moi ? Il est vrai cependant que je n’ai pas l’intention d’être la maîtresse cachée du maître. Essaies-tu peut-être de me faire passer de la pommade ? Mademoiselle Rieza, tu es vraiment exceptionnelle, » déclara Verlaine.

« Je n’y ai pas beaucoup réfléchi, mais merci…, » répondit Rieza.

« Ne t’appelle pas ma femme comme ça, » était sur le point de sortir de ma gorge, mais je me comportais comme quelqu’un qui buvait juste à côté d’elles, donc je ne pouvais rien faire d’autre que me taire.

« Vois-tu, à la périphérie du quartier des églises de la capitale, il y a un orphelinat, n’est-ce pas ? On dit que la directrice de l’orphelinat est alitée, les enfants sont très inquiets. J’ai entendu dire que l’aîné des enfants de l’orphelinat joue le rôle de directeur maintenant, mais il semble qu’ils se sentent dépassés, » déclara Rieza.

« Mes condoléances… la directrice a-t-elle contracté une sorte de maladie ? » demanda Verlaine.

« Quant à cela, c’est inconnu. On dirait que son état est mauvais depuis un moment, mais ça a empiré récemment… ah, c’est au fait une fille qui s’appelle Yuphiel Manafroze, » déclara Rieza.

Yuphiel Manafroze. Cela faisait longtemps que je n’avais pas entendu ce nom. Son rire doux et léger, je me souvenais qu’elle portait ses vêtements de prêtresse surdimensionnés et amples.

Elle m’avait dit un jour. « Mon nom est assez long, alors raccourcis-le et appelle-moi comme ça » et Aileen lui avait donné un surnom. Prenant la première syllabe de son prénom et de son nom de famille, « Yuma » devint son surnom — avec le titre de « Prêtresse silencieuse », elle était membre de l’équipe de Subjugation du Seigneur-Démon.

Yuma était tombée malade. Si Mylarka n’était pas au courant de ce fait, cela signifie que son état s’était récemment aggravé.

« Le père de Lady Yuphiel, archevêque de l’église d’Albein, ne peut pas faire publiquement une demande dans la guilde, mais je crois qu’il veut guérir sa fille, quelle que soit la méthode… J’ai entendu dire que sa mère s’occupe d’elle, pour l’instant, » déclara Rieza.

Rieza était au courant de ma relation avec Yuma, et c’était probablement la raison pour laquelle elle m’en avait parlé.

« Alors, je vais partir d’ici. Je suis épuisée aujourd’hui, je veux dormir tranquillement à la maison, » déclara Rieza.

« Oui, j’attends ta prochaine visite avec impatience, » déclara Verlaine.

Faisant ses adieux à Verlaine, Rieza sortit lentement du bar tout en étant pompette.

Dans le quartier, il y avait une zone d’habitation appartenant à le Verseau d’Argent, qui servait de dortoir aux membres de la guilde. Un soi-disant dortoir d’entreprise. J’habitais au deuxième étage du bar, avec Verlaine.

« … Cher client, avez-vous entendu ? Mademoiselle Rieza, elle m’a appelée Épouse. Est-ce que ça veut dire que je suis débordante de charme, même si je ne suis que la tenancière du bar ? Cher client, qu’en pensez-vous ? » demanda Verlaine.

Il n’était pas clair qu’elle était le lien entre le propriétaire et sa femme, mais il semblait que Verlaine était heureuse.

Depuis l’incident de l’oreiller de genoux, elle, sous prétexte de reprendre son talisman, attendait l’occasion de me séduire. Si elle essayait négligemment, elle ne pourrait pas devenir ma vraie femme. Donc elle tentait de le faire sans négligence.

La journée avait ainsi vu un revirement. Pendant la pause de l’après-midi du bar, j’étais sorti du bar par la porte arrière et je m’étais dirigé vers un certain endroit.

Dans la capitale, il y avait douze rues qui s’étendent du nord au sud, nommées par ordre numérique en commençant par l’ouest, et elles avaient des caractéristiques différentes.

La première rue avait été désignée comme le quartier de l’église. Marcher jusqu’au lointain quartier de l’église était douloureux, alors j’avais pris un chariot qui faisait un aller-retour, et il m’avait fallu environ une heure pour atteindre ma destination.

Le quartier de l’église était, comme son nom l’indiquait, un quartier qui avait une assemblée de bâtisses liées à l’Église d’Albein. Les chapelles que les gens visitaient pour prier, et aussi les couvents de prêtres pour pratiquer leurs enseignements — tout en jetant un coup d’œil aux nombreux bâtiments le long de la route, j’avais continué à marcher, et j’avais finalement atteint l’orphelinat.

Il y avait une chapelle à côté de l’orphelinat. Yuma avait été à la fois prêtresse et directrice pendant un certain temps. En plus d’étudier aussi pour être le prochain archevêque. Ce n’était pas étrange qu’elle s’effondre à cause de l’épuisement. Dans l’arrière-cour de l’orphelinat, il y avait des enfants qui s’amusaient. La jeune prêtresse qui veillait sur eux s’approcha de moi.

« Bonjour. Que puis-je faire pour vous ? » demanda la femme.

« Je veux rencontrer la directrice, puis-je la rencontrer directement ? » demandai-je.

« Si c’est la directrice, elle est dans la chapelle là-bas, mais elle a été malade récemment, alors la rencontrer face à face est…, » déclarera la prêtresse.

« Je suis un vieil ami de Yuma… de Mademoiselle Yuphiel. Je connais Mylarka Iris, » déclarai-je.

« Mylarka Iris… L’amie, la douce catastrophe… !? » demanda la prêtresse.

La prêtresse avait montré une expression de surprise sur son visage. Je pensais que si je faisais ça, je pourrais la rencontrer, mais le nom de Mylarka était vraiment puissant. Il semble qu’elle ait visité cet endroit, alors je suppose que cette prêtresse la connaissait.

« Alors, je vais appeler Lady Yuphiel. Attendez un instant, s’il vous plaît, » déclara la prêtresse.

La prêtresse était allée à la chapelle en panique. Si c’est Yuma, elle aurait déjà dû remarquer que j’étais venu ici.

Sans surprise, la prêtresse était revenue et m’avait demandé de la suivre, et elle m’avait guidé à la chapelle où se trouvait Yuma.

En y entrant, j’avais vu la forme d’une prêtresse priant devant une statue de divinité.

Sous les rayons brillants du soleil, coulant de la fenêtre au plafond, elle priait en silence. Je me demandais si c’était bien de l’approcher, mais après avoir pris ma résolution et commencé à marcher, la prêtresse s’était retournée.

Après, elle m’avait montré le même sourire qu’au bon vieux temps. Elle leva les deux mains et me salua en les agitant lentement. « Queue, ça fait un bail. J’ai vu une prophétie, donc je savais que tu viendrais. »

« C’est vraiment incroyable… Quel genre de prophétie était-ce ? » demandai-je.

« … C’est un secret. La volonté de Dieu n’est pas quelque chose qu’on peut partager si facilement avec d’autres personnes, » répondit Yuma.

Elle avait mis un doigt devant sa bouche pendant qu’elle disait ça. Elle était aussi petite que jamais, mais comme prévu, sa taille avait augmenté avec son âge. Je ne pouvais plus la traiter d’enfantine. Les vêtements de la prêtresse en utilisant le blanc comme base, avaient doucement mis en évidence ses petites courbes.

« … Tu as perdu du poids ? Même si on ne s’est pas vus depuis longtemps, ça se voit, » déclarai-je.

« Toux… Queue, tu as entendu dire que j’étais alitée et tu as décidé de me rendre visite, n’est-ce pas ? » demanda Yuma.

« Tu as vu à travers, hein. Après tout, si j’envoyais un messager à la place, Mylarka et les autres me traiteraient de rustre, » déclarai-je.

« Je te remercie. Queue, tu as toujours été si gentil, même si tu as agi comme si tu ne te souciais pas des autres, » déclara Yuma.

« Si je ne me souciais pas des autres, je ne dirigerais pas quelque chose comme une guilde. C’est juste que, je ne veux pas me démarquer, » répondis-je.

En disant ma vieille phrase d’accroche, Yuma avait ri joyeusement.

Même si, d’un coup d’œil, j’avais l’impression qu’elle parlait sainement, mais je ne pouvais nier qu’elle avait l’air malade.

Comparée à l’habituelle Yuma, elle n’avait pas sa bizarrerie habituelle, la Yuma que je connaissais n’était pas cette image parfaite d’une sainte.

« L’orphelinat, ça va bien ? » demandai-je.

« Oui, il y avait trop de gens qui venaient ici, alors j’ai consulté mon père et nous prévoyons construire un autre orphelinat, » répondit Yuma.

« Même si tu es déjà si occupée, cela ne sera-t-il pas difficile ? Se forcer même quand on est fatigué est mauvais pour le corps, tu sais, » déclarai-je.

Si c’était la Yuma habituelle, elle aurait dit : « Les âmes reposent en paix ». Mais d’après l’actuelle Yuma, il n’y avait aucune indication que ce mot n’ait jamais été prononcé.

C’était quelque chose de bizarre. Sans dire qu’elle voulait apaiser mon âme, même si nous ne nous étions pas rencontrés depuis un moment, c’était complètement anormal. Non, normalement vous ne diriez pas ça, mais c’était anormal pour la Yuma que je connaissais.

« Le travail et les études sont importants et tout, mais n’est-ce pas bien de s’amuser de temps en temps ? » demandai-je.

« … Mais la capitale est si paisible. Il ne se passe rien, rien ne remue mon âme ici, » répondit Yuma.

Après que Yuma ait dit cela, le silence s’ensuivit.

Comme prévu — la raison pour laquelle elle ne se sentait pas bien, c’était parce qu’elle n’avait pas mis d’âmes au repos.

« Depuis son retour dans la capitale, euh… N’as-tu pas été capable de le faire ? ? “Les âmes reposent en paix” ? » demandai-je.

« … Comment le sais-tu… ? » demanda Yuma.

« Non, c’est clair comme de l’eau de roche, tu adorais dire combien tu voulais mettre les âmes au repos toute la journée, mais maintenant tu ne dis plus rien d’inhabituel. Quelque chose comme ça, après tout, cela ne correspond vraiment pas à toi, Yuma, » répondis-je.

« … Le Roi a travaillé dur pour obtenir cette paix, et il ne me laisse toujours pas m’occuper des services commémoratifs. Contrairement à l’époque où j’étais encore une aventurière, M... Mettre… Mettre les âmes au repos… Je ne peux plus le faire, » répondit Yuma.

Tandis que Yuma essayait de dire « En mettant les âmes au repos », elle bégayait d’hésitation, elle mourait d’envie de mettre les âmes au repos — donc si elle l’admettait, elle ne serait probablement plus capable de se retenir, je pensais que c’était quelque chose comme ça.

« … Mais… aah… si tu le dis comme ça… Je m’en souviendrais. Je veux apaiser ton âme, Queue… Un tout petit peu me convient, alors…, » déclara Yuma.

« A-Attends… Je suis toujours en vie. Apaiser une âme vivante, qu’essaies-tu de faire ? » demandai-je.

« Je peux te forcer vers le royaume des dieux… La sainte magie… L’Ascension…, » déclara Yuma.

« Attends… Yu-Yuma, calme-toi. Un jour après avoir vécu ma vie, je te laisserai apaiser mon âme. Donc, pour l’instant, mets-le en attente ou quelque chose comme… ah, » déclarai-je.

Ses yeux étaient enchanteurs, et les yeux de Yuma pendant qu’elle s’approchait de moi petit à petit avaient retrouvé la vie.

— Comme prévu, elle avait perdu du poids. Après avoir poussé un soupir de soulagement, je m’étais assis sur l’un des sièges de la chapelle et j’avais sorti un cadeau d’un sac en cuir que j’avais apporté pour Yuma.

« La chapelle interdit-elle la nourriture et les boissons ? Si c’est le cas, alors allons ailleurs, » déclarai-je.

« Non, c’est bon… Queue, est-ce pour moi… ? » demanda Yuma.

« Ouais. Quoi qu’il en soit, tu dois te nourrir… ce n’est pas de l’alcool, donc tu peux le boire sans soucis, » déclarai-je.

Après avoir ouvert le bouchon de la bouteille, je l’avais versé dans un verre pour qu’il ne se renverse pas.

« La Goutte de Sérénité. C’est une boisson médicinale originale des elfes, elle a été fabriquée en mélangeant des remèdes naturels, et afin de la rendre facile à boire, on y a ajouté du goût, » lui expliquai-je.

Yuma s’était assise sur le siège à côté de moi, et prit le verre. Et puis, elle avait doucement porté le verre à ses lèvres.

« hn… hah… ça sentait mauvais, alors j’ai pensé que ça avait un goût amer. Mais c’était doux et facile à boire, » déclara Yuma.

« Même pour un médicament, le goût est après tout important. Vois ça comme une potion de grande classe, » déclarai-je.

« Oui… ça m’a réchauffé le corps. C’est aussi très relaxant…, » répondit Yuma.

On disait que plus on se fatiguait, plus ça devenait efficace, et j’avais l’impression que c’était extrêmement efficace sur Yuma.

Boire la goutte de sérénité avait eu pour effet de lui donner de l’appétit, donc pour la prêtresse qui n’avait pas le droit de manger de la viande, j’avais apporté un sandwich aux légumes dans une baguette, et du jus de fruits.

« Si tu es d’accord avec ça, vas-y, mange. C’est un en-cas assez populaire dans mon bar, » lui expliquai-je.

« … Oui. Après avoir bu le médicament, c’est un peu honteux, mais j’ai un peu faim, » déclara Yuma.

Yuma avait ouvert l’emballage du sandwich, et elle l’avait mordu. Le fait de regarder une dame manger était un peu déplacé, alors j’avais déplacé mon regard vers la statue.

« Hmm… Délicieux. Queue, ça te fais pensé au passé, n’est-ce pas ? Même à l’époque où nous étions en voyage pour subjuguer le Seigneur-Démon, il fut un temps où nous avions tous les jours un repas comme celui-ci. À l’époque, Queue, tu avais même demandé des fraises à un agriculteur des environs, n’est-ce pas ? »

« Fraise… ? Maintenant que tu le dis, c’est ce que tu préfères, Yuma, hein, » déclarai-je.

« J’aime ça depuis que tu m’en as donné une, Queue. hn… mais, ce jus est aigre-doux et délicieux, » déclara Yuma.

Yuma buvait joyeusement le jus de raisin en me regardant. J’avais sorti le sandwich baguette que j’avais prévu de manger plus tard, et tout en étant timide à cause de son regard, j’avais mordu dedans.

***

Partie 2

2 — La Maison Hantée et le couple d’archevêques

Après avoir rencontré Yuma, j’avais trouvé quelque chose qu’elle pouvait faire, je m’étais immédiatement rendu à un endroit précis.

Au nord du quartier de l’église, il y avait une colline d’où il était possible d’avoir une vue vers le bas sur la capitale. Il y avait de nobles demeures construites par ici, mais j’avais des affaires avec l’une d’entre elles.

C’était ce que Rieza avait mentionné, le manoir où les fantômes étaient apparus. Entouré de hauts murs, les années avaient fait pas mal de choses, mais le bâtiment était bien fait donc il ne semblait pas trop délabré.

Au premier étage il y avait 8 chambres, une salle à manger et une salle de bain. Au deuxième étage, il y avait 12 chambres, dont une grande maison de maître. Même, comparé aux autres résidences nobles de la capitale, c’était à une tout autre échelle.

Vendant cela pour seulement mille pièces d’or, et le propriétaire avait également quitté le manoir en moins d’une semaine, et avait dit à l’agent immobilier de vendre à tout prix. Il y avait certaines choses qui me dérangeaient, mais c’était 1/20 e du prix moyen sur le marché, donc il n’était pas déraisonnable que des acheteurs se présentent encore et encore.

Bien que détruire le manoir et le reconstruire ne soit pas hors de l’équation, pourquoi le noble qui l’avait acheté l’avait laissé ainsi et n’était jamais revenu ? Peut-être que quelque chose d’extrêmement effrayant lui était-il arrivé ?

« … Cela dit, je ne sens pas la présence d’un seul fantôme ici, »

Sans réfléchir, je me parlais à moi-même. Des fantômes pouvaient apparaître le jour et la nuit, mais je n’avais senti aucune présence maléfique dans cette maison.

Peut-être que pour une raison quelconque, les fantômes ne s’étaient pas rassemblés pendant la journée, mais quand il faisait nuit, il y avait des problèmes. Pour cela, j’avais convoqué un membre du service de collecte d’informations de la guilde dans ce district, et je le lui avais demandé. C’était très bien pour moi d’enquêter moi-même, mais plus important encore, cette fois-ci, le client voulait que ce soit une enquête propre couplée à l’achèvement d’une demande.

Même si c’était difficile, faire en sorte que le père de Yuma, qui était l’archevêque, en fasse la demande était probablement la meilleure chose à faire.

— Et donc, deux jours plus tard.

J’avais donné l’ordre à un membre de la guilde de donner des informations sur le Verseau d’Argent à un proche associé de l’archevêque, et de les inciter à envisager de présenter une demande à notre guilde, mais la réponse était venue immédiatement.

Peu de temps après le début du quart de nuit, un homme énorme et une femme étaient entrés — les deux individus portaient un manteau, la couleur correspondait à celle du jour de la semaine, qui était de couleur jaune ocre. La raison pour laquelle il y avait beaucoup de couleurs unies était parce que j’avais choisi des couleurs qui ne laissaient pas une impression durable.

Ils s’étaient approchés de Verlaine qui était au comptoir. L’homme énorme avait laissé sa capuche telle quel, mais en regardant le visage à l’intérieur, j’avais prédit qu’il avait plus ou moins 50 ans. Il avait des poils blancs sur le visage et une peau foncée avec des yeux aiguisés. Il était si grand qu’il faisait passer la femme qui l’accompagnait pour une enfant — en regardant ses traits faciaux, je suppose qu’elle était dans la vingtaine. Elle avait un visage bien en évidence et un sourire doux.

Cette femme avait un air semblable à quelqu’un, je pouvais plus ou moins deviner qui. Yuma — Yuphiel Manafroze. C’était une parente de sang, ou plus précisément…

« … J’aimerais demander du Lait. Sinon, quelque chose que je ne peux boire qu’ici, l’alcool que vous me recommandez alors, » déclara la femme.

« Compris. Voulez-vous le mélange spécial de cet établissement ? » demanda Verlaine.

« J’aimerais boire de l’alcool, mais pour certaines raisons, je ne peux pas le faire. Veuillez laisser de côté l’alcool et donnez-moi Un original juste pour moi, s’il vous plaît, » déclara la femme.

Même si elle ne pouvait pas boire d’alcool, elle connaissait les mots de passe et les avait dits — à ce moment-là, j’avais conclu qui était ces deux-là.

« Alors, s’il vous plaît, laissez-moi préparer des boissons qui n’utilisent pas d’alcool, » déclara Verlaine.

« Veuillez nous excuser, mon mari et moi, à cause de notre profession, nous ne pouvons pas boire d’alcool… Je suis vraiment désolée pour notre impolitesse, » déclara la femme.

On aurait dit qu’ils formaient un couple marié. Et aussi, la femme ressemblait à Yuma — ce qui voulait dire.

« Je m’appelle Grenadine Manafroze. J’aimerais vous consulter au sujet de ma fille, » déclara l’homme massif.

« Je suis la femme de Grenadine, Fenna. Je suis venu ici pour vous demander comment guérir la maladie de ma fille…, » déclara la femme.

Qui aurait cru que le père de Yuma, l’archevêque Grenadine, et son épouse Fenna, nous rendrait personnellement visite ?

Je suppose que ça montrait à quel point ils étaient inquiets pour le bien-être de leur fille. Il était censé être archevêque, mais avec sa carrure énorme et son apparence qui ressemblait à celle d’un combattant, il m’avait fait me demander s’il était un ex-moine ou quelque chose comme ça. Je suppose que Yuma ressemblait plus à sa mère.

« Eh bien, j’ai confirmé le mot de passe, alors allons droit au but. Celle que vous appelez votre fille, c’est Lady Yuphiel, exact ? J’ai entendu dire qu’elle a gagné en gloire en faisant partie de l’équipe de soumission du Seigneur-Démon et qu’elle est l’un des héros, » déclara Verlaine.

« Ma fille avait un talent naturel. Guider les âmes perdues, purifier les terres polluées avec ses capacités, dans ce pays… non, personne dans ce monde ne peut l’égaler, » déclara Grenadine.

« Depuis son enfance, elle n’a jamais été du genre à demander de l’aide à ses parents. Après avoir réussi l’asservissement du Seigneur-Démon, et même après l’ouverture d’un orphelinat, la direction allait bien… mais récemment, elle n’a plus envie de manger, et elle s’est mise à soupirer beaucoup plus. Même si j’étais déjà inquiète pour elle, elle s’est soudainement évanouie… même le médecin ne savait pas quelle en était la cause et n’a rien dit d’autre que de la laisser se reposer, » déclara Fenna.

Les larmes avaient commencé à couler sur le visage de Fenna, et elle avait essayé de les contenir avec son mouchoir. Même s’il s’inquiétait pour sa femme, Grenadine lui apporta à la bouche le mélange de poire sacrée et d’eau de source que Verlaine lui servait. Comme son nom l’indique, il s’agissait d’un jus de fruits mélangé à partir d’une poire provenant d’une montagne considérée comme un lieu sacré par la religion Albein, et avec de l’eau de source qui pouvait être trouvée sur cette même montagne. C’était une boisson que les croyants de l’église pouvaient facilement recevoir.

« Ma fille m’a dit qu’elle était satisfaite de son travail et qu’elle avait fait des efforts supplémentaires pour me succéder. Pour que ce genre de fille ne se sente pas bien, cela doit vouloir dire qu’elle a été attaquée par une maladie que même les médecins ne peuvent pas identifier…, » déclara Grenadine.

« Je vous en supplie… Yuphiel, ma fille, s’il vous plaît, aidez-la… ! » demanda Fenna.

Cet homme et cette femme qui avaient servi Dieu, ils avaient demandé l’aide de cette guilde délabrée. Mais c’était probablement parce qu’ils avaient entendu dire que cette guilde était capable d’accomplir n’importe quelle demande qui lui était présentée.

Ils étaient venus ici en dernier recours. Quant à moi, je voulais la ramener à la santé sans que ma participation à cette affaire soit visible. Nos objectifs s’alignaient.

« Je comprends. Pour cette guilde, rien n’est impossible. Nous découvrirons la raison de l’effondrement de la santé de Lady Yuphiel, et nous la guérirons certainement, » déclara Verlaine.

« … Je n’ai pas de mots pour décrire ma gratitude. Ceux qui sont bénis par Dieu, nous qui sommes capables d’utiliser la magie de guérison, de ne pas pouvoir sauver une seule fille… c’est trop pitoyable. Même là, nous ne voulons pas perdre notre fille, » déclara Grenadine.

Je connais déjà la cause. Si c’était moi, alors je pouvais certainement ramener Yuma à la santé.

Ainsi, par rapport à ce manoir où il y avait des esprits qui y apparaissaient, j’avais besoin de diriger Yuma et les autres vers lui.

« Votre inquiétude pour la santé de votre fille, je peux compatir avec elle. Mais soyez rassuré, s’il vous plaît. Lady Yuphiel devra dormir ailleurs pendant un ou deux jours. Mais en faisant cela, sa condition physique s’améliorera, » déclara Verlaine.

« Muu... Ma fille, bien qu’une partie de cela soit due à mon influence, est vraiment zélée par son travail. Si j’ai donc besoin de la faire s’éloigner des enfants, je ne sais pas si elle sera d’accord…, » déclara Grenadine.

« Je le dirai à Yuphiel moi-même. L’endroit où ma fille ira, puis-je visiter… ? » demanda Fenna.

« C’est dans la capitale, donc, si vous êtes inquiète, nous serons la pour que vous puissiez la contacter à tout moment, » répondit Verlaine.

Ce n’était pas un mensonge, mais s’ils découvraient qu’elle vivait dans un manoir hanté, ils s’inquiéteraient. C’est pour cette raison qu’il était préférable de ne pas tenir compte de ce détail.

Mais si Yuma découvrait qu’il y a des esprits dans le manoir, elle allait certainement libérer son pouvoir au maximum en tant que Prêtresse silencieuse, et faire preuve d’un pouvoir de purification sans égal. Si c’était le cas, je crois qu’elle pourrait se libérer du stress accumulé et son état s’améliorera.

Après le départ du couple d’archevêques, j’avais appelé Mylarka et Aileen qui buvaient à un autre endroit afin qu’elles viennent. Elles s’étaient assises toutes les deux au comptoir et avaient reçu une explication des circonstances de la part de Verlaine.

« Alors… l’état de Yuma est si mauvais, hein. Elle était encore en bonne santé la dernière fois que je l’ai rencontrée. À bien y penser, ses joues étaient visiblement plus fines, » déclara Mylarka.

« Uummm, je veux vraiment faire quelque chose pour elle…, » déclara Aileen.

« Oui. Pour cela, j’aimerais vous demander à toutes les deux. Avec Lady Yuphiel, puis-je vous demander de rester à un certain endroit ? » demanda Verlaine.

« Rester à un certain endroit… ? Avec Yuma et Aileen, suis-je censé le faire ? » demanda Mylarka.

« Ah, alors c’est ce que tu voulais dire. Quelque chose comme aller dans une source d’eau chaude pour soulager la fatigue du travail, non ? La petite Yuma doit être fatiguée, alors amenons-la avec nous. Uh-huh, c’est génial ! Donne-moi une autre portion d’alcool ! » demanda Aileen.

On dirait qu’Aileen commençait à s’exciter, elle avait commandé une autre portion d’alcool de bonne humeur. En buvant de la bière, j’avais mordu quelques haricots de la connaissance. Je laisserai le reste à Mylarka et aux autres, c’est ce que je voulais faire, mais…

Je ne l’avais pas remarqué, mais Mylarka s’était levée de son siège et avait posé sa main sur mon épaule.

« Monsieur l’ivrogne, pourquoi fais-tu cette gueule, est-ce le problème d’inconnues ? » demanda Mylarka.

« Non… Mesdames, passer la nuit dehors avec des amies, ça a l’air amusant, hein. Ne faites pas attention à moi et…, » déclarai-je.

« Eeh — … ah, c’est vrai, en ce moment vous êtes un client. Alors je vais le dire à monsieur le Client, boire au bar, c’est bien et tout, mais changer de place, c’est aussi plutôt sympa, vous savez, » déclara Mylarka.

« Ce bar est l’endroit où je suis capable de me détendre le plus, » répondis-je.

« Ooh, j’ai un peu influencé votre cœur. Même si vous ne vous forcez pas, on vous accueillera quand vous voudrez. Ah, mais ça ne sert à rien de dire une chose pareille à un simple Client, hein. Hahaha ☆ , » déclara Mylarka.

C’était déjà comme si elle m’invitait normalement, mais pouvait-elle ne pas faire l’idiote, n’est-ce pas ? Néanmoins, Mylarka avait toujours sa main sur mon épaule.

« En ce qui concerne le lieu de la soirée pyjama, je vous demanderai de m’expliquer en détail plus tard… Vous comprenez, monsieur l’ivrogne ? » déclara Mylarka.

« Pour les explications, veuillez les recevoir ici. Bien sûr, le Maître sera avec nous, alors ne vous inquiétez pas. Pour l’instant, détendez-vous et profitez de l’alcool, » déclara Verlaine.

Verlaine avait présenté l’alcool qu’elle avait mélangé à Mylarka. Elle était complètement accro aux mélanges que je faisais. Cependant, elle n’avait même pas dit un seul mot de « j’aime ça ».

« Hn... Délicieux, » murmura Mylarka.

« Mylarka, n’est-ce pas la première fois qu’on sort ensemble ? J’ai vraiment, vraiment hâte, » déclara Aileen.

« … C’est vrai. Je suppose qu’on peut considérer ça comme un voyage organisé. Il n’est pas déraisonnable de le traiter comme un moment pour se reposer l’esprit, » déclara Mylarka.

C’était un manoir où des fantômes étaient apparus, mais si c’était Mylarka et Aileen, elles n’avaient pas de raison d’avoir peur.

— Ou plutôt, si elles n’y allaient pas, ce serait mauvais. Laisser Yuma y rester seule aurait été un peu difficile, alors en tant qu’ami de Yuma, j’avais rassemblé les meilleurs membres, mais je me demande comment cela allait se passer.

Si ça tournait mal et que le manoir était détruit, ce serait gênant, alors je devrais veiller sur elles.

« Hein ? Ce n’est pas une source chaude ? Un manoir sur la colline au nord-ouest ? Hmph… Le bain est énorme là-bas ? Il y a des tonnes d’alcool ? » demanda Aileen.

« … Quelque chose me tracasse, mais peu importe. Tout ira bien tant que tu en prendras la responsabilité, » déclara Mylarka.

Mylarka m’avait jeté un coup d’œil en disant ça. « Alors j’en prendrai la responsabilité, » bien que je l’acceptais sans le dire, j’avais bu la bière encore bien froide.

***

Partie 3

3 — Soirée pyjama des Trois Héros et le majordome masqué

Après la fermeture de l’échoppe, Mylarka et Aileen avaient reçu une explication sur le manoir où elles et Yuma allaient rester. La guilde avait acheté un manoir pour l’utiliser comme centre de santé, et je voulais qu’elles recherchent dans quelle mesure il était confortable — c’est ce que je leur avais dit.

« Il y a quelque chose dans ce manoir, n’est-ce pas ? Amener Yuma, c’est…, » déclara Mylarka.

« Ah, j’ai trouvé. Peut-être que des fantômes apparaissent ? » demanda Aileen.

« Vous êtes vraiment malines toutes les deux, hein. Maître, il semble que laisser des trous dans l’explication soit inutile, » répliqua Verlaine.

Après la fermeture de la boutique, le ton de Verlaine revient à celui de Seigneur-Démon, mais Mylarka et Aileen y étaient habituées. Les deux filles connaissaient bien la personnalité originelle de Verlaine.

« Je comprends les circonstances, mais… Queue, tout ira bien tant que tu restes la nuit avant ça, non ? » demanda Aileen.

« Si je le fais, cela perdra son sens. C’est la raison pour laquelle l’état de Yuma s’est aggravé, alors nous devons la laisser se libérer du stress, » répondis-je.

« Eh, qu’est-ce que c’est ? Pourquoi Yuma irait-elle mieux si elle y passe la nuit ? » demanda Aileen.

« Si c’est de Yuma qu’il s’agit, je suppose que “Je veux mettre les âmes au repos” est quelque chose comme son slogan. Ce que je veux dire, c’est que cet endroit a une mauvaise histoire derrière elle, » déclara Mylarka.

Le professeur de génie avait magnifiquement vu à travers mon plan. Mais je ne pouvais pas vraiment y aller avec Yuma avec nous deux, alors j’avais besoin qu’elles viennent toutes les deux d’une façon ou d’une autre.

« Si Yuma va dans ce manoir, elle pourra enterrer les âmes ? Ça veut dire que des esprits perdus y vivent ? Waaaaaa, c’est plutôt excitant, » déclara Aileen.

« Même si tu es si forte, n’es-tu pas craintive avec ce genre d’histoires ? » demanda Mylarka.

« Quelqu’un comme Mylarka ira aussi ? Elle pourrait crier et faire sauter tout le manoir, » déclara Aileen.

« Je n’aime pas avoir peur tout d’un coup, alors j’aimerais demander autre chose que ça. Mais si j’ai vraiment fait quelque chose d’aussi imprudent que ça, ma réputation va… Pourquoi ris-tu ? Queue, » demanda Mylarka.

« Rien, je viens de me rappeler, lors de notre voyage d’asservissement de Seigneur-Démon, nous sommes passés par une grotte remplie de morts-vivants. Quand les spectres sont sortis de dessous nos pieds…, » déclarai-je.

« Argh… S-Stop. Quand les spectres m’ont touchée, j’avais froid, c’était répugnant. Il absorbe notre force vitale, non ? » cria Mylarka.

Un spectre était une bête magique de type spirituel, donc ils pouvaient traverser les murs et les planchers. Il fut un temps où l’un d’eux était sorti soudainement des pieds de Mylarka, puis elle avait crié, puis elle m’avait pris dans les bras parce que j’étais tout près. Envoyer quelqu’un comme elle dans un manoir hanté pour le bien d’une amie, ce n’était pas comme si je ne me sentais pas coupable de faire ça.

« Il semble que le maître soit troublé de savoir si oui ou non il peut se joindre à une soirée pyjama réservée aux filles, » déclara Verlaine.

« Attends… ne t’avise pas de l’expliquer comme “tu es un homme, donc je suppose qu’on ne peut rien y faire” comme ça, » déclara Mylarka.

« Mais si Queue n’est pas là, ce sera gênant de préparer du riz et tout ça, » déclara Aileen.

« Mais ce n’est pas moi qui m’occupe de la cuisine… Je comprends, je vais vous le dire franchement. Je veux que le problème de Yuma soit résolu, sans que Yuma se rende compte que j’y ai participé, » répondis-je.

« Il n’y a aucune raison de le cacher, alors je refuse. Accompagne-nous normalement, » déclara Mylarka.

Pour une raison ou une autre, la conversation déraillait depuis le début — c’était devenu quelque chose comme si je les accueillerais dans ma villa.

« Si tu en as besoin quoiqu’il arrive, pourquoi ne pas cacher ton identité ? Si c’est le maître, alors tu peux faire quelque chose comme changer ta voix avec de la magie, n’est-ce pas ? » demanda Verlaine.

« Il y a donc une méthode comme celle-là. Si c’est ça, alors ça peut continuer sans que Yuma le découvre, » répondis-je.

« Hey hey hey, pourquoi as-tu besoin de le cacher ? Connais-tu sa raison, Mylarka ? » demanda Aileen.

Aileen avait simplement posé une telle question, puis Mylarka m’avait regardé et elle avait un visage qui semblait avoir trouvé quelque chose d’amusant.

« Ce type ne veut pas que les gens pensent qu’il a fait une bonne chose. Sa phobie maladive des compliments, » déclara Mylarka.

« J’ai réfléchi à la meilleure façon de décrire la personnalité du maître, mais c’est une description assez pertinente, » déclara Verlaine.

« Mais en réalité, Queue est vraiment heureux quand on le félicite. Cette partie, c’est plutôt mignon, non ? » demanda Aileen.

« Quand le maître fait des choses mignonnes parfois, j’ai envie de le gâter… c’est bien, » déclara Verlaine.

« Le gâter… qu’est-ce que tu as fait ? Je ne sais pas ce que je pense du fait que tu gâtes ce genre d’homme, » demanda Mylarka.

Sans pouvoir participer à la conversation des trois filles, j’avais eu l’impression d’être assis sur un lit d’aiguilles et j’avais fui la réalité avec de l’alcool. Même si je n’avais pas prévu de me soûler, mais si l’alcool n’entrait pas bientôt en jeu, j’allais me sentir troublé.

Quelques jours plus tard, après que Yuma ait accepté de faire une pause, j’avais demandé à Mylarka et Aileen de l’inviter pour une sortie.

En parlant de ça, depuis le matin du jour où le groupe de Yuma allait rester, j’étais entré dans le manoir avec un membre de la guilde, et je m’étais préparé à accueillir les invités — mais à partir de ce moment, j’avais réalisé les irrégularités de cette maison.

Il y a longtemps que le propriétaire était parti, mais il n’y avait pas un seul grain de poussière, le nettoyage était très minutieux. Comme prévu, il n’y avait pas d’ingrédients alimentaires, alors j’avais demandé au membre de la guilde d’en apporter, les ustensiles de cuisine étaient également dans un état prêt à utiliser.

J’avais pensé que les fantômes étaient en fait les femmes de ménage du manoir, mais je n’avais aucune preuve décisive. Je m’étais assuré de vérifier s’il y avait quelqu’un qui nettoyait l’endroit ou non, donc ça ne laissait rien d’autre qu’un sentiment étrange — si une experte comme Yuma venait, elle serait capable d’identifier clairement les actions des fantômes.

Mylarka et Aileen emmenèrent Yuma et arrivèrent au manoir.

Je m’étais habillé comme un majordome qui gérait la villa, j’attendais en portant un uniforme auquel je n’étais pas habitué. Et puis, devant la porte d’entrée du manoir, je les avais accueillies toutes les trois.

« … C’est quoi, ce masque ? Tu te fous de nous ? » demanda Mylarka.

« Non, je ne peux pas vous montrer mon visage pour certaines raisons. Lady Mylarka, entrez sans vous sentir réservée, » déclarai-je.

Comme méthode que j’avais choisie pour cacher mon visage, je portais un masque qui cachait la zone autour de mes yeux. Chez les nobles, mettre un masque sur le visage d’un serviteur était une mode, une tendance populaire, donc mes actions ne devaient pas être déplacées.

« Uwa, ça a l’air cool. Que… attends non, monsieur le Majordome. S’il te plaît, prends soin de nous pour aujourd’hui, okay ? As-tu préparé de l’alcool délicieux ? » demanda Aileen.

« Oui, j’ai préparé l’alcool, j’ai également préparé des boissons que ceux qui ne boivent pas d’alcool peuvent aussi déguster, » répondis-je.

« C’est un soulagement, j’ai besoin d’obéir aux enseignements, donc je ne peux pas en consommer, sauf lorsque je l’utilise comme assaisonnement dans les plats, » déclara Yuma.

Yuma n’était pas dans son uniforme d’évêque, mais dans ses vêtements de tous les jours, Mylarka et Aileen étaient dans le même cas. Pendant les voyages d’asservissement de notre Seigneur-Démon, elle n’enlevait pas ses vêtements de prêtresse sauf quand elle dormait, donc c’était une bouffée d’air frais.

Ainsi, à cause de l’effet du masque, j’avais produit une voix qui ressemblait à celle d’un majordome qui avait 10 ans de plus que moi. Au début, je me demandais si Yuma l’avait découvert ou non.

« C’est vous qui êtes responsable de la gestion de cet endroit, n’est-ce pas ? S’il vous plaît, prenez soin de nous pour aujourd’hui, » déclara Yuma.

« Oui, je m’appelle Sebas Dian, » répondis-je.

« Monsieur Sebas Dian, hein. On m’appelle Yuphiel Manafroze, » déclara Yuma.

Aileen avait l’air de vouloir dire quelque chose, mais elle faisait semblant de ne rien savoir. J’avais l’impression que le regard de Mylarka me poignardait, si elle révélait qui j’étais, je n’aurais pas d’autre choix que de continuer à agir en tant que majordome masqué.

« Cette réservation vient de Lady Mylarka, je vous remercie, » déclarai-je.

« Ouais, s’il vous plaît, prenez soin de nous pour aujourd’hui, OK ? Yuma, c’est un spécialiste qui s’occupe des besoins des autres, donc tu peux lui demander ce que tu veux, » déclara Mylarka.

« Eh, est-ce vraiment bon ? Alors, je vais lui demander de me masser les épaules et les pieds, » déclara Aileen.

Aileen avait probablement dit cela sans aucune intention cachée, mais même si j’étais un majordome masqué maintenant, mon intérieur n’était encore qu’un type normal. Toucher son corps, même si un majordome ne faisait que lui rendre service, comme on pouvait s’y attendre, je serais souvent hésitant, mais ne pas le faire était certainement un problème.

« … Si Aileen le veut, puis-je peut-être me joindre à vous. Si vous êtes vraiment un majordome supérieur, vous ne me toucherez pas bizarrement, hein ? » demanda Yuma.

« Oui, je ne ferais jamais rien qui puisse vous déranger, jeunes filles. Je le jure sur le nom du Dieu d’Albein, » déclarai-je.

« Donc vous saviez que j’étais quelqu’un de l’église d’Albein. Dieu veillera toujours sur leurs sujets avec bonté, » déclara Yuma.

Yuma avait posé ses mains sur sa poitrine. C’était quelque chose qu’elle faisait chaque fois qu’elle priait.

Ce simple geste de prière avait eu pour effet de purifier la malice. Je sentais l’air autour de moi changer, c’était un peu plus léger. Comme prévu, il y avait quelque chose ici.

« … La présence d’une âme apaisée… les restes d’un fantôme… Je peux le sentir un tout petit peu, mais… non…, » murmura Yuma.

« Yuma, qu’est-ce qui ne va pas ? » demanda Mylarka.

« Non, rien du tout. C’est assez courant, mais j’ai eu l’impression que ce manoir n’avait que de bons esprits. Des âmes comme celle-ci, elles vont bien même si elles ne sont pas retournées au paradis, » déclara Yuma.

— Comme prévu, même si je n’ai rien senti.

Tout à l’heure, Yuma avait murmuré « les restes d’un fantôme ». Cela signifiait que les bonnes âmes n’étaient pas les seules ici, il y avait encore autre chose.

« Pour l’instant, laissez-moi vous guider jusqu’à vos chambres. Jusqu’à ce que les préparatifs du dîner soient terminés, détendez-vous, » déclarai-je.

Je m’inclinai poliment et ouvris les portes du manoir. Devant l’immensité surprenante du hall d’entrée, elles soulevèrent des voix d’étonnement.

« Waaaa, quel grand manoir… si c’est aussi grand que ça, ça te donne envie d’élever la voix aussi, ne le penses-tu pas ? » demanda Aileen.

« Je comprends ton point de vue. Même comparée à ma maison, elle est plus grande, » déclara Mylarka.

« Mais j’aime les greniers, puis-je en emprunter un ? » demanda Yuma.

Yuma aimait les endroits où les esprits pouvaient vivre facilement, comme les greniers et les sous-sols. J’avais déjà enquêté et je n’avais rien trouvé, mais si c’est Yuma, elle pourrait trouver quelque chose.

« Il y a une pièce qui est utilisée comme grenier, mais pour aujourd’hui, j’ai préparé la même pièce pour vous trois, » déclarai-je.

« Est-ce que c’est le cas… alors, puis-je jeter un coup d’œil dans ce manoir plus tard ? » demanda Yuma.

« Oui, jetez un coup d’œil où vous voulez. Il y a aussi une salle avec de grandes œuvres d’art, » déclarai-je.

À l’intérieur d’une pièce du deuxième étage, il y avait deux œuvres d’art qui la décoraient, mais il est plus juste de dire qu’on les avait laissées derrière, puisque le maître précédent était dans une telle panique.

« Yuma, il semble que tu aies commencé à te sentir mieux depuis que tu es entrée dans ce manoir, mais ne te pousse pas, d’accord ? » déclara Mylarka.

« Oui. Merci de t’inquiéter pour moi, Mylarka, » déclara Yuma.

« D’abord, demandons à Monsieur Sebas de nous “souhaiter la bienvenue”. C’est notre première pause depuis un moment. Oh ouais, vous voulez qu’on aille dans le bain ensemble plus tard ? » demanda Aileen.

« Euh… Je-je suis… comparé à tout le monde ici, um…, » balbutia Yuma.

« Il n’y a aucune raison d’être consciente de ça. Yuma, tu n’as encore que 14 ans après tout. Même quand j’avais encore 14 ans…, » déclara Mylarka.

La Mylarka d’il y a deux ans était certainement encore dans sa période de croissance, et en la comparant à l’actuelle Yuma, elles étaient à peu près les mêmes. Mais la poussée de croissance de chaque individu est différente, donc à mon avis, c’était bien même si elles ne se souciaient pas trop.

« … J’avais complètement oublié que vous étiez là. Sebas, faites comme si vous n’aviez rien entendu, » déclara Mylarka.

« Ne faites pas attention à moi, mesdemoiselles, » répondis-je.

« Yuma, ne t’inquiète pas pour ça et rejoins-nous. Détendons-nous ensemble pour la première fois depuis un moment, d’accord ? » déclara Aileen.

« D’accord… Alors, je vais accepter l’offre, » déclara Yuma.

J’avais guidé les trois filles jusqu’à la chambre d’amis au deuxième étage, puis je m’étais excusé pour préparer le dîner — c’était comme ça que ça devait se passer.

« Sebas, où allez-vous ? Avez-vous déjà oublié ce qu’Aileen vous a dit de faire ? » demanda Mylarka.

« Euh… Non, je ne l’ai pas oublié. Pardonnez-moi pour mon manque de courtoisie, » répondis-je.

La chambre d’amis avait une chambre et un salon séparés, des tables et des chaises avaient été placées dans le salon. J’avais infusé du thé pour Mylarka et la tisane de feuille préférée d’Aileen, les feuilles de récif ondulées. Pour Yuma qui s’était vu interdire de se livrer à des activités de luxe, j’avais servi une poire sacrée avec un mélange d’eau de source, la même boisson que j’avais servie à ses parents.

« Maintenant… Monsieur Sebas, peux-tu, s’il te plaît ? » demanda Aileen.

Après qu’Aileen ait fait tourner ses bras pour relâcher ses muscles, et elle avait dénudé ses épaules sans bouger de son siège. Elle essayait de me dire de commencer maintenant, semble-t-il.

Même pendant que nous nous apprêtions à subjuguer le Seigneur-Démon, quand les filles accumulaient beaucoup de fatigue, il m’arrivait parfois d’utiliser la magie de guérison tout en leur faisait un Shiatsu [1]. Tout en me souvenant de ça, j’avais posé mes mains sur ses deux épaules et j’avais exercé une pression sur elle.

« Hng... »

« … Aileen, ta voix s’échappe, tu sais, » déclara Mylarka.

« Hein ? Ack, V-Vraiment… C’est parce que… Monsieur Sebas… hngh… hngh…, » répondit Aileen.

Je ne voulais pas qu’elle se déchaîne soudainement et laisse sortir mon nom alors j’allais y mettre mon corps et mon âme et lui faire goûter une période de réconfort apaisant. Il n’y avait pas d’autre moyen que de la faire dormir profondément jusqu’à l’heure du dîner.

« Chère cliente, je suis vraiment désolé. Mais si vous êtes allongée contre le lit, cela me facilitera le traitement…, » déclarai-je.

« … Ouais, je comprends. Laisse-moi poser mon verre, et tu pourras le faire après ça, » déclara Aileen.

« Eh-Eh bien… Sebas est majordome, donc il ne fera rien de bizarre…, » déclara Mylarka.

« Oui, je ne ferai pas quelque chose comme ça. Je le jure sur le nom de Dieu d’Albein, » déclarai-je.

« Je ne ferai vraiment rien. » En essayant de dire cela, j’avais invité l’artiste martial le plus fort du Royaume dans la chambre.

« … Je suis… celle qui sert Dieu, donc laisser un homme me toucher n’est pas permis… Sauf celui à qui j’ai décidé de donner mon cœur…, » déclara Yuma.

« Yuma, c’est bon. Après tout, Sebas est en fait…, » commença Aileen.

« Aileen, c’est bon, alors vas-y en première. Tu obstrues le travail de Sebas, » déclara Mylarka.

« Puis j’aimerais aller préparer à manger pour le dîner, » c’est ce que je voulais dire, mais je m’étais retenu, je m’étais déplacé dans la chambre et devant Aileen qui était allongée face contre le lit, et j’avais pris ma décision.

Si les esprits des morts devaient sortir pendant la nuit, il n’y avait rien de mal à la laisser reposer son corps pour le moment. Pour les entraîner toutes les trois dans le monde du rêve, j’étais devenu un herbivore, et pour un court instant, je m’étais transformé en maître des soins corporels.

Notes

  • 1 Le shiatsu (指圧, shiatsu, littéralement « pression des doigts ») est une thérapie manuelle, « énergétique » et holistique originaire du Japon, distincte du massage. (Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Shiatsu)

***

Partie 4

4 — Traitement apaisant et la jeune fille au grenier

Aileen et Mylarka étaient tombées dans un profond sommeil pendant le traitement. Yuma, qui était la dernière, était encore nerveuse, mais elle était probablement fatiguée, alors je lui avais demandé de me laisser lui faire le traitement.

Sans toucher le corps de Yuma pendant qu’elle était assise sur le lit, j’avais déplacé ma main en avant et j’avais lancé de la magie de guérison. Comme prévu, comparer à Aileen et Mylarka, il s’agissait de Yuma, qui était extrêmement occupée, qui était celle qui avait accumulé le plus de fatigue. J’avais été motivé à faire le traitement, tout en pensant à tous les efforts qu’elle avait déployés en dépit d’un si petit corps. Je devais faire attention à ne pas la toucher quoiqu’il arrive.

« … C’est incroyablement bon. Monsieur Sebas, vous êtes capable d’utiliser la magie de guérison, hein, » déclara Yuma.

« Les compétences nécessaires pour accueillir les clients, je les ai plus ou moins maîtrisées, » répondis-je.

Si c’était Yuma qui avait été sous l’effet de ma magie de guérison auparavant, il ne serait pas étrange qu’elle le remarque. Mais heureusement, elle n’avait pas l’air de l’avoir remarqué.

« Mon ami… non, camarade d’armes, il y en avait un qui pouvait utiliser la magie de guérison, » déclara Yuma.

« … Vraiment ? » demandai-je.

« Oui. Il agissait toujours très froidement, mais en réalité, c’est lui qui pensait le plus à tout le monde autour de lui. Même si je suis prêtresse, je ne peux utiliser aucune magie de guérison. Mais même ainsi, il ne s’était pas fâché, et il nous a toujours guéris par la magie. Je n’arrêtais pas de le regarder et ainsi, je voulais devenir quelqu’un qui pouvait guérir d’autres personnes, » déclara Yuma.

Celui dont Yuma parlait, c’était probablement moi.

Je ne savais pas qu’elle pensait à moi comme ça, j’étais content qu’elle ait été honnête, mais tout ce que je pouvais faire maintenant, c’était simplement être Sebas le majordome. J’avais ainsi répondu à Yuma. « Cet individu, il respecte sûrement Lady Yuma. Parce qu’en tant que prêtresse, vous mettez le cœur des autres à l’aise, c’est un travail magnifique. »

« Est-ce que c’est si… Je suis encore inexpérimentée, donc je n’ai pas vraiment…, » répondit Yuma.

« Pour vous, Lady Yuma, qui faites toujours de votre mieux, je voudrais également vous soutenir si vous le permettez. Pas seulement moi, mais tout le monde, il y a ceux qui le pensent aussi, non ?... Et bien, le traitement est terminé, » déclarai-je.

« Ah… D’accord. Mon corps est devenu incroyablement plus léger, merci beaucoup…, » Yuma se leva et me remercia en baissant la tête.

Dès qu’elle m’avait remercié, ses cheveux longs qui descendaient en dessous des épaules avaient bougé, Yuma avait pressé ses cheveux vers le bas tout en agissant timidement. En voyant ce comportement innocent, je constatais que la jeune fille d’avant n’avait pas beaucoup changé.

« Et maintenant, je commencerai les préparatifs pour le dîner, » déclarai-je.

« Je vous remercie. J’ai l’intention de me détendre jusqu’à ce que les deux autres se réveillent, » déclara Yuma.

« Oui, amusez-vous bien, s’il vous plaît. Maintenant, excusez-moi, s’il vous plaît, » déclarai-je.

Alors que je quittais la pièce en disant cela, j’avais entendu les pas de quelqu’un au bout du couloir.

Il ne devrait y avoir personne ici, à part moi et ces trois-là. Même à ce moment-là, j’étais sûr de l’avoir entendu.

Je m’étais dirigé vers la direction du son. C’était vers l’une des douze pièces du deuxième étage. La chambre de Mylarka et celle des autres étaient du côté est.

Du côté ouest, il devrait être plein de pièces que personne n’utilisait. Même après avoir ouvert les portes, j’avais constaté qu’il n’y avait personne dans la pièce. J’avais aussi vérifié la pièce avec les œuvres d’art, mais il n’y avait personne.

Le seul endroit qui me restait à l’esprit : le grenier.

L’escalier menant au grenier se trouvait à l’ouest du manoir.

J’avais déjà fait une enquête sur le grenier et le sous-sol ce matin — cependant, la nuit approchait, alors peut-être que quelque chose avait changé.

Un manoir hanté par des fantômes. Pendant que j’expérimentais personnellement la raison pour laquelle on l’appelait ainsi, tout en me sentant un peu nerveux, j’avais monté les escaliers qui menaient à la chambre mansardée.

Et puis j’avais ouvert la porte, et j’étais entré dans la chambre mansardée — la lumière du soir s’infiltrait par les fenêtres et illuminait une partie de la pièce.

— Alors qu’il tournait le dos au soleil couchant, quelqu’un se tenait là.

« … Qui êtes-vous ? Comment êtes-vous entré dans cette pièce ? » demandai-je.

Cette personne, elle marcha jusqu’ici. Une jeune femme portant une robe noire — c’était probablement une noble.

« … Je crois que c’est la première fois qu’on se rencontre. Je suis une parente de l’ancien propriétaire de ce manoir, » déclara-t-elle.

Elle avait tenu l’ourlet de sa jupe avec ses mains et s’était inclinée, effectuant une salutation de noble. Il semble que ma prédiction était correcte.

L’ancien propriétaire de ce manoir. Pourquoi était-elle dans le grenier ? Pendant que je fouillais ce manoir avec un membre de la guilde, où était-elle ?

Il y avait une montagne de choses que je voulais demander, mais plus important encore, par-dessus tout.

C’était comme si elle sortait d’un tableau. La beauté d’un autre monde de la jeune femme m’enlevait toute conscience.

***

Partie 5

5 — Ancien Propriétaire et le Réveil de la Sainte

La particularité de la jeune femme aux cheveux argentés tressés et lisses même au coucher du soleil était perceptible. Elle me regardait avec ses yeux gauches et droits de couleurs différentes. Bleu et Or — Yeux d’or, ils étaient censés n’être possédés que par des démons.

« Un des parents de l’ancien propriétaire… il y a combien d’années ? » demandai-je.

« Il y a environ dix ans. Le Duc de Stollen, en avez-vous entendu parler ? » me demanda-t-elle.

Les trois maisons ducales qui se trouvaient au sommet du royaume d’Albein, Winsburg, Orléans, et enfin Stollen. Bien sûr que je connais ce nom.

Sur le certificat quand j’avais acheté ce manoir, il n’y avait que les noms des deux propriétaires précédents. Il n’y avait aucune obligation de la part du royaume de remonter plus loin que cela.

« C’est moi qui ai acheté ce manoir quand il a été mis sur le marché. Je m’appelle Queue d’Argent… mais pour une certaine raison, je me suis nommé Sebas en l’honneur des clientes qui sont venues ici, » déclarai-je.

« Oui, j’ai compris la situation. Tout ce qui se passe dans ce manoir, je le sais très bien. C’est une autorisation qui m’a été accordée par l’ancien propriétaire de ce manoir, alors pardonnez-moi. Je n’ai pas l’intention d’en abuser, » déclara-t-elle.

Tant que c’était à l’intérieur du manoir, elle était au courant de tout ce qui se passait. Il existait une magie qui permettait de collecter des informations dans une zone limitée, donc ce n’était rien d’étrange.

Si la zone d’effet était tout ce manoir, alors ils auraient pu inscrire des runes partout, ou peut-être que toute la propriété du manoir était dans un gigantesque cercle magique, voilà les possibilités auxquelles je pouvais penser.

« Pourquoi la famille Stollen a-t-elle abandonné ce manoir ? Et vous, pourquoi êtes-vous seule ici ? » demandai-je.

« Je suis Béatrice Stollen… Celle qui porte le nom de Stollen. Je ne peux rien dire de plus, » déclara Béatrice.

« Y a-t-il une raison à cela ? Mes questions précédentes n’ont pas été répondues, mais les membres de la famille Stollen peuvent-ils entrer et sortir de ce manoir à leur guise ? » demandai-je.

« Non… Je ne suis jamais entrée et sortie de ce manoir, » déclara Béatrice.

« … C’est impossible. À midi, nous avons fouillé chaque recoin de ce manoir. Ou peut-être qu’il y avait une cachette ailleurs ? » demandai-je.

« J’étais là tout ce temps. Non seulement ici, je suis présente partout dans ce manoir, » déclara Béatrice.

— Soudain, j’avais senti un frisson couler le long de ma colonne vertébrale.

Ne pas se faufiler de n’importe où, être partout dans ce manoir, être consciente de tout ce qui s’était passé à l’intérieur du manoir. Le sens de cette affirmation absurde, si je devais supposer à partir de cela seul… elle était — .

« J’ai besoin de surveiller ce manoir… même si mes parents m’ont quittée, je n’abandonnerai pas ma responsabilité, » déclara Béatrice.

« Responsabilité… ? » demandai-je.

Avant de poser la question, je l’avais réalisé.

L’état de Béatrice, elle était un peu transparente — à ce moment-là, j’avais finalement réalisé qu’elle n’était pas une humaine normale.

« Alors c’est vous l’esprit qui a fait une apparition ici… ai-je raison ? » demandai-je.

« … Oui. Vous êtes venu ici avec une prêtresse qui possède le pouvoir de purifier les impuretés, n’est-ce pas ? » demanda Béatrice.

« Elle a dit qu’elle ne purifierait pas les esprits inoffensifs. Béatrice… même si elle vous trouve, elle ne vous purifiera pas immédiatement, vous savez, » déclarai-je.

« … Le pouvoir qu’elle détient, je sens qu’elle le retient. Si elle me libérait, et même si le chemin des cieux apparaît devant moi, je ne peux m’y conformer. Je ne peux pas encore me laisser disparaître, » déclara Béatrice.

« S’il y a des circonstances, pourriez-vous m’en parler ? La rumeur qu’il y avait des fantômes dans ce manoir était donc vraie. J’ai cependant l’impression que vous êtes un peu différente…, » déclarai-je.

La forme de Béatrice s’estompa lentement. On aurait dit qu’elle ne pouvait pas le supporter autant qu’elle le voudrait.

« Je veux juste protéger ce manoir, pour que ma famille puisse revenir à tout moment, » déclara Béatrice.

Après avoir terminé ces mots, Béatrice était devenue invisible.

La raison pour laquelle le manoir avait été si soigneusement nettoyé avait été révélée. Béatrice avait fait l’entretien de cet endroit pour que sa famille puisse revenir à tout moment. Malgré tout, je me demandais si la famille Stollen qui avait quitté cet endroit reviendrait vraiment.

J’avais besoin de rencontrer Béatrice une dernière fois. J’avais besoin d’expliquer la situation à Mylarka et Aileen, et de demander à l’experte Yuma quoi faire.

C’était l’heure du dîner, Yuma avait réveillé Mylarka et Aileen et les avait emmenées dans une autre salle.

Dehors, le soleil s’était déjà coulé, l’intérieur de la pièce était illuminé par la magie. Au bout d’une table assez grande pour dix personnes, Mylarka et Yuma étaient assises l’une à côté de l’autre, Aileen était assise de l’autre côté.

« Yuma, tu as dit qu’il y avait un esprit inoffensif ici, non ? À propos de ça, peux-tu encore le sentir maintenant ? » demanda Aileen.

« Ouais, même maintenant, il nous regarde, » déclara Yuma.

« Toujours à nous regarder, je ne peux pas vraiment appeler ça un sentiment agréable… n’y a-t-il rien que nous puissions faire ? » demanda Mylarka.

J’avais parlé à Mylarka de ma rencontre avec Béatrice, mais même après avoir compris la situation, cela ne semblait pas la calmer. Aileen n’avait aucun souci à se faire, elle avait mis de la sauce au vin sur son mouton rôti, et l’avait délicieusement portée à sa bouche.

« Hmm… hnnn ! Délicieux. Je suis rafraîchie après avoir reçu ce massage, j’ai mangé de la nourriture délicieuse, j’ai bu de l’alcool, et tout ce qu’il me reste à faire c’est de prendre un bain ~, » déclara Aileen.

« … Je me demande si c’est bon. Nous sommes les plus vulnérables pendant un bain… Si nous sommes prises par surprise, je pourrais lancer la magie de façon irréfléchie, » déclara Mylarka.

« Si on est ensemble, c’est bon, je veillerai à ce qu’on monte la garde. Parce que d’habitude, quand je me lave les cheveux, j’ai après tout toujours l’impression qu’il y a quelque chose derrière moi ~, » déclara Aileen.

« H-Hey… arrête de me faire peur. Il n’y a absolument rien, » déclara Mylarka.

Même s’il n’y avait aucune raison de se méfier en ce moment, Mylarka avait regardé derrière elle. Et ce n’est qu’après s’être assuré que c’était sans danger qu’elle avait porté la soupe de légumes à sa bouche à l’aide d’une cuillère. Elle semblait suivre un régime, elle mangeait de petits morceaux de viande et de pain, et buvait l’alcool qu’Aileen mélangeait peu à peu.

« Chères clientes, ce manoir a un peu “d’Histoire”, donc soyez prudentes si vous prévoyez de quitter votre chambre pendant la nuit, » déclarai-je.

« Argh… S’il vous plaît, ne dites pas ça dans un moment pareil. Si c’est exprès, vous n’avez peur de rien, je vous en félicite, » déclara Mylarka.

« Mylarka, ta main qui tient la cuillère tremble, hein ? Ne me dis pas que tu as peur ? » demanda Aileen.

« N’ai-je pas dit que j’avais peur ? Tant que Yuma est là, quoi qu’il arrive, tout ira bien, » déclara Mylarka.

Mylarka avait parlé de Yuma dans la conversation, mais Yuma n’avait pas vraiment répondu. Tout en tenant un verre rempli d’eau de ses deux mains, elle bougea légèrement ses lèvres.

« … Je veux les mettre au repos… mais ils sont inoffensifs… Je ne ressens aucune méchanceté, donc les mettre au repos n’est… pas permis… je veux… Je veux les mettre au repos…, » déclara Yuma.

« Eh… Yuma, veux-tu faire quelque chose d’illégal ? As-tu besoin de l’aide de Queue ? » demanda Aileen.

« … Oui ? Ai-je dit quelque chose ? » demanda Yuma.

Elle avait complètement les yeux rivés sur quelque chose qui n’était pas autorisé, mais il semblait que Yuma ne s’en rendait pas du tout compte.

« C’est grave… Si nous ne faisons pas quelque chose rapidement, le cœur de Yuma ne pourra pas le supporter, » déclara Mylarka.

« Eh… C-Coeur ? Quelque chose est arrivé à mon cœur ? » demanda Yuma.

« Hmmmm bien, je pense qu’il a été rempli de choses folles. S’il y a tant d’accumulation, on s’énerve d’habitude contre tout. Yuma est du genre à se retenir, il faut donc le laisser sortir en une seule fois, » déclara Aileen.

« O-Oui… Alors j’ai empilé quelque chose ? Que dois-je faire ? » demanda Yuma.

« La réponse est évidente. Ce Sebas là-bas, ne pense à rien d’autre, purifie-le et fais-le remonter aux cieux, » déclara Aileen.

« Chère madame… ai-je fait quelque chose d’impoli ? Quelque chose qui vous donne envie de me ramener au pays des dieux… ? » demandai-je.

« N-Non, celui que je veux faire monter aux cieux est… N-Non, ce n’est pas grave…, » déclara Yuma.

Comme je m’y attendais, Yuma voulait faire remonter mon âme — enfin, pas en tant que Sebas, mais comme Queue — jusqu’au ciel, mais peu importe comment on l’analysait, ce n’était pas un acte respectable. Si l’idée lui avait traversé l’esprit que son cœur est impur, je suppose que c’était logique.

« L’ascension de Yuma fait du bien, non ? Après tout, on aurait dit que c’était celui quand tu purifiais tous ces morts-vivants, » déclara Aileen.

« Tu recommences à dire des choses bizarres. Tu veux dire que tu comprends ce que ressentent les morts-vivants, Aileen ? » demanda Mylarka.

« Non, il n’y a rien d’étrange à cela. C’est exactement ce que dit Aileen, » répondit Yuma.

« … Yuma ? » demanda Mylarka.

Les yeux de Yuma semblaient de nouveau enchantés — alors lorsqu’elle s’approcha de moi. Pour la Yuma actuelle, il était apparu que les sujets concernant le repos des âmes la stimulaient trop.

« Sauver une âme, c’était la libérer de ses attachements au monde actuel. Donc le sentiment à ce moment-là, basé sur notre doctrine, s’exprime comme l’Exaltation. Et le prêtre qui l’a purifiée, il peut aussi savourer ce moment. Mais l’instant où l’on peut ressentir la plus grande exultation est le moment où l’on guide une âme qui résonne avec la sienne. Le seul avec lequel mon âme résonne est…, » déclara Yuma.

« Yu-Yuma… Calme-toi, je comprends déjà ça, alors pour l’instant, prend une grande respiration, » déclara Mylarka.

« Ouff… E-Eh ? Mylarka, qu’est-ce que j’ai… ? » demanda Yuma.

« Même moi, j’ai réalisé que… Yuma, tu es presque à ton point de rupture, n’est-ce pas ? » demanda Aileen.

« P-Point de rupture… c’est ça ? Monsieur Sebas, ai-je presque atteint mon point de rupture ? » demanda Yuma.

« A… Absolument pas. Vous venez de nous donner une incroyable leçon, merci beaucoup, » déclarai-je.

Elle avait dit que si elle me permettait de faire une ascension, j’aurais l’impression de ressentir une exaltation, mais quel genre de sentiment était l’exaltation de toute façon ? Vu l’état actuel de Yuma, j’avais eu l’impression que ce n’était pas une bonne chose à enseigner aux autres.

Le dîner rempli de problèmes s’était finalement terminé, et après avoir fini de nettoyer le dîner, j’avais regardé la cour depuis le couloir du manoir, au premier étage.

Le soleil s’était complètement baissé, mais à l’extérieur il y avait des piliers magiques qui illuminaient l’obscurité et maintenaient la visibilité extérieure. Pourtant, il n’y avait pas la moindre trace d’un fantôme apparaissant.

En ce moment, les trois filles prenaient un bain. Il y avait une salle de bains du côté est du manoir, j’étais actuellement à un endroit légèrement séparé de celui-ci, mais je m’étais préparé au cas où quelque chose se produirait afin de pouvoir me précipiter immédiatement à la salle de bains.

Le noble qui avait acheté ce manoir, ils avaient à tous les coups quitté ce manoir rapidement.

Si j’expliquais cette raison comme étant Béatrice — pendant que j’y repensais sans cesse, j’avais déplacé mon regard vers le jardin, qui était censé n’avoir rien là.

« … Alors vous avez fait une apparition… ! » déclarai-je.

Même s’il n’y avait pas de présence à proprement parler, il y avait plusieurs silhouettes humaines visibles — c’était des esprits.

Même s’ils avaient la forme d’un humain, leur forme était légèrement transparente et invisible, des fantômes. Et comme une brume noire, sans forme fixe, une apparition. En plus de cela, celui que Mylarka ne pouvait pas gérer, les spectres — quant à leur nombre, alors que je les regardais comme ça semblait légèrement augmenté en quantité.

« — Kyaaaaaa ! »

« Argh… ! »

Un cri strident retentit. Le son semblait venir de la salle de bains — on ne pouvait rien y faire parce que c’était une urgence, alors j’étais entré dans la salle de bains.

« Mesdames, que s’est-il passé… ooh !? » demandai-je.

« Pendant que je me lavais le corps, quelque chose est soudainement venu du sol - …, » commença Mylarla.

Mylarka avait bondi en étant nue. Quand je pense que ce serait exactement pendant qu’elles se lavaient le corps, elle avait des bulles de savon partout sur son corps — grâce à cela, ses parties importantes étaient à peine cachées.

« Hyaa ! Hoi ! Toi, ne t’emporte pas juste parce que je ne peux pas te frapper… ! » cria Aileen.

Dans la salle de bains, recouverte de vapeur, Aileen se déchaînait en donnant des coups de pied aux fantômes. Mais comme elle l’avait dit, même si elle, une demi-démone, se trouvant sans une arme magique, elle ne serait pas capable de frapper proprement les morts-vivants, les attaques d’Aileen avaient coupé l’air sans résistance.

En la regardant alors qu’elle n’avait qu’une seule serviette à la taille, sa moitié supérieure était bien sûr aussi visible — mais en tant que pro, je m’étais figé le cœur, et j’avais tourné mon regard vers Yuma qui pouvait briser cette impasse.

Cependant, elle était assise par terre, sans rien faire — cela faisait un moment, alors j’avais pensé qu’elle voudrait tout de suite mettre les âmes au repos.

 

 

Mais on dirait que non.

« Mesdames, c’est dangereux ici ! S’il vous plaît, échappez-vous immédiatement, et préparez votre…, » commençai-je.

« … Attendez, Monsieur Sebas ! Si c’est Yuma, alors elle le fera ! » déclara Aileen.

« C’est vrai… Yuma, on a besoin de ton aide ! Dans des moments comme celui-ci, si c’est comme d’habitude, alors tu nous aideras… ! Debout, Yuma ! » déclara Mylarka.

Mais Yuma était assise, distraite, tandis que les fantômes se rapprochaient d’elle…

S’ils arrivaient à une distance où ils étaient capables de la toucher, j’exploserais ces fantômes à la place de Yuma.

Cela s’était passé juste après que j’ai décidé de faire ça. Les fantômes qui s’approchaient de Yuma avaient été purifiés et avaient disparu.

La lumière qui couvrait son corps, c’était la lumière de la purification. En fait, quel que soit le talent du prêtre, il fallait chanter un sort pour purifier les morts-vivants, mais Yuma était différente.

La Prêtresse Silencieuse. La raison pour laquelle on l’appelait comme ça — parce que Yuma n’avait pas besoin de chanter.

Et aussi, son pouvoir de purification était hors normes. Même dans une grotte pleine de morts-vivants, elle seule pouvait purifier complètement l’endroit.

Et c’est pour cette raison qu’elle avait atteint un score de force d’aventurière de 101 180. En raison de la purification des morts-vivants, la jeune fille avait atteint le score d’un Rang SSS avec cette seule capacité — c’était, la vraie Yuphiel Manafroze.

« Maintenant, laissez-moi vous apaiser… dans la terre promise de Dieu, tout le monde retourne à ce qu’il était autrefois. Comme un nouveau-né pur, » déclara Yuma.

Yuma mettait simplement ses mains ensemble dans une prière. Mais son pouvoir de purification illimité avait indistinctement submergé tous les obstacles sur son chemin, et il s’était étendu partout.

« Jusqu’où va-t-elle purifier... Lady Yuphiel, toucher votre corps, c’est… ! » déclarai-je.

Alors que je l’avais demandé en utilisant mon ton de majordome, Yuma avait souri doucement, puis elle avait répondu. « … C’est exactement ce qu’Aileen a dit. Mettre les âmes au repos, c’est vraiment un sentiment incroyable. Je l’ai oublié depuis longtemps… Je me demande pourquoi je l’ai réfréné si longtemps. C’est quelque chose dont j’ai besoin pour vivre… quelque chose d’incroyablement important… aah… quand même, celui que je veux vraiment apaiser est… »

— À ce moment-là, j’avais été touché par le pouvoir de purification de Yuma. Aileen et Mylarka avaient peut-être connu le même sort.

Son pouvoir, repousser les morts-vivants, les ramenait au ciel, mais ce n’était pas sa seule utilité. Même l’âme des êtres vivants, elle pouvait les apaiser. C’était comme si la main de Yuma donnait une tape sur la tête à ton âme.

Ce n’était pas vraiment effrayant, c’était simplement un sentiment de confort. C’est exactement comme l’avait dit Yuma. Celui qui reçoit et celui qui donne, ils ressentent tous les deux la même sensation.

Au moment où j’étais revenu à moi, la silhouette des fantômes venus de l’extérieur était introuvable, sa peau était rouge, mais sans paraître fatiguée, en fait, sa vigueur s’était rétablie d’un seul coup, elle avait un comportement énergique.

« Maintenant… À propos de l’âme de Mademoiselle Béatrice, je vais vous demander de me l’expliquer pour pouvoir l’apaiser dès maintenant. Monsieur Sebas, allons dans le grenier, elle attend là-bas, » déclara Yuma.

Bien que Yuma disait cela, je ne pouvais pas regarder dans sa direction.

La sainte qui avait été soudainement ressuscitée, en le disant ainsi, était peut-être élégante. Mais même ainsi, face à son apparence nue, jusqu’au moment où elle l’avait aussi remarqué, j’avais juré de détourner mon regard d’elle pendant un moment.

***

Partie 6

6 — Majordome, Conflit et Magie d’Invocation

Grâce aux prières de Yuma, les fantômes avaient été purifiés, et nous nous étions dirigés vers le couloir tranquille. Même en regardant par les fenêtres, il n’y avait pas un seul fantôme.

Ainsi, pour pouvoir mettre une certaine âme au repos, même en purifiant toute la région, Yuma n’avait pas l’impression qu’elle allait simplement forcer Béatrice à retourner au ciel comme ça.

« Je vous attendais, Monsieur Sebas. »

« O-Oui. Pour être honnête, c’est le problème du manoir, donc c’est à moi seul de…, » commençai-je.

Les trois filles étaient sorties après avoir mis leurs vêtements. Tous leurs visages étaient un peu rouges, mais en vrai gentleman, je devrais faire comme si je ne l’avais pas remarqué.

« Pas besoin d’être si modeste, puisque nous voulons aussi voir cet individu fantomatique, » déclara Aileen.

« Je ne serais pas si agitée par de simples fantômes, si seulement ils ne me prenaient pas par surprise comme ça. Maintenant, montrez-nous le chemin, » déclara Mylarka.

On aurait dit que Mylarka avait repris son calme, mais elle couvrait toujours sa poitrine. Comparée aux deux autres, elle portait plus de vêtements de nuit d’adulte, elle avait une robe sur un déshabillé. Je vois, si elle enlevait sa main dans son état actuel, le tissu fin ferait clairement ressortir sa silhouette.

« Au fait, Mylarka, as-tu préparé ce déshabillé juste pour aujourd’hui ? » demanda Aileen.

« C’est ce que je porte d’habitude. Pour quelle raison préparerais-je quelque chose de tout neuf juste pour rester dehors quelque part dans la capitale ? » demanda Mylarka.

« Il a l’air d’être fait pour une femme adulte, c’est charmant… En attendant, j’ai l’air d’une enfant, » déclara Yuma.

Le pyjama de Yuma était un simple ensemble d’une chemise à manches courtes et de pantalon court. Mais c’est exactement à cause de cela que sa croissance au cours des cinq dernières années était visible. Pendant qu’elle portait ses vêtements de prêtresse, son corps semblait mince sous ses vêtements.

« Eh bien, mesdames, je vais vous guider jusqu’au grenier, » déclarai-je.

Yuma et Aileen avaient commencé à marcher en première et avaient pris les escaliers jusqu’au deuxième étage. Mylarka avait marché à côté de moi, et avait commencé à me parler avec une voix assez faible pour que les deux autres ne l’entendent pas.

« Yuma se concentrait sur le repos des âmes, donc il semble qu’elle n’en ait pas conscience, mais cela ne change rien au fait que tu l’as vue nue, tu sais, » déclara Mylarka.

« Kgh… Au lieu que Yuma pense que c’est Sebas qui l’a vue, il vaudrait peut-être mieux que je révèle ma vraie… non, elle sera probablement encore choquée, peu importe qui l’a vue, » déclarai-je.

En me regardant, Mylarka avait poussé un soupir de « haah » tout en ayant l’air mécontente, et elle m’avait frappé l’épaule d’une claque.

« Si je devais le dire, je m’en mêlerais, alors je ne dirai rien. Mais vas-y, inquiète-toi autant que possible, à propos de quelque chose à quoi tu n’as même pas besoin de réfléchir, » déclara Mylarka.

« Qu’est-ce que tu veux dire… ou plutôt, je t’ai vue aussi, est-ce que ça veut dire que je peux m’en tirer sans encombre ? » demandai-je.

« Je vais l’anéantir de ta mémoire… c’est ce que je veux dire, mais je l’oublierai pour cette fois-ci. Comme Yuma est redevenue en santé, c’est après tout parce que tu l’as amenée ici, » déclara Mylarka.

Mylarka avait dit ça, et elle était passée devant moi. Je n’avais pas l’intention de dire que c’est à cause de toutes les bonnes actions que j’avais accumulé jusqu’à ce jour, mais je suppose que, comme l’avait dit Mylarka, je m’étais tiré d’affaire cette fois parce que Yuma était guérie.

Les trois s’étaient rattrapés, et avec la clé passe-partout que je tenais, j’avais ouvert la porte du grenier, et exactement comme Yuma l’avait dit, il y avait Béatrice.

« Lady Béatrice, ces gens sont Lady Aileen, Lady Mylarka, et enfin Lady Yuma, » les présentais-je.

« Merci pour la présentation, Monsieur Sebas. Au sujet de l’interruption de notre conversation, je m’excuse humblement, » déclara Béatrice.

Sans douter de mon ton de majordome, elle répondit poliment. Elle n’avait pas l’air de se méfier de nous.

« Uwaaaa... C’est une beauté, c’est vrai. J’imagine que “l’autre monde” conviendrait à quelqu’un comme ça, hein, » déclara Aileen.

« Vous… en regardant la couleur de ces yeux, je suppose que vous êtes une démone. Ne me dites pas que c’est vous qui avez convoqué ces fantômes ? » demanda Mylarka.

La question que je voulais lui poser, Mylarka l’avait dit à ma place. Mais c’était une question un peu plus loin que celle que j’avais en tête.

« … Il semble que Monsieur Sebas ait déjà expliqué ce qui me concernait. Je m’appelle Béatrice Stollen, » déclara-t-elle.

« Le nom de famille de la Maison du Duc de Stollen… Alors, que signifie cet œil ? Voulez-vous dire que la famille Stollen a des liens avec un démon ? » demanda Mylarka.

« Avoir des liens… Ce n’est pas vrai. Le duc Stollen faisait des recherches sur une certaine magie ici, » déclara Béatrice.

« Mage… C’est peut-être ça, la magie d’invocation ? » demanda Mylarka.

Les recherches à ce sujet étaient toujours en cours, mais il existait aussi une magie humaine qui faisait appel à un démon en utilisant de la magie et en l’asservissant. Son taux de réussite était faible, mais selon la situation, il semblait que vous pouviez faire venir un démon de haut rang.

« C’est tout à fait exact. J’ai été invoqué par la magie d’Invocation utilisée par le duc Stollen, et j’ai été invoquée comme une guerrière. Je suis de la race des Reines Spectres, » déclara Béatrice.

« Vous êtes… un spectre ? Êtes-vous un monstre qui surprend les gens en sortant de terre… ? » demanda Mylarka.

« Si c’est le cas, ne disparaîtrait-elle pas à cause de la purification de Yuma faite il y a peu… ? » demanda Aileen.

« Sur la base du contrat conclu lors de ma convocation, je suis tenue d’accueillir les parents de la famille Stollen. Depuis lors, je n’ai jamais eu de mauvaises intentions envers les humains… Je suppose que c’est la raison pour laquelle Lady Yuma ne m’a pas affectée. Parce qu’il y a quelque temps, mon âme a aussi été touchée par le pouvoir de Lady Yuma, » déclara Béatrice.

Une Reine Spectre, ils ressemblaient à une race complètement différente par rapport aux spectres de rang inférieur.

C’était un mort-vivant qui possédait des sentiments, et avec qui on était aussi capable d’avoir une conversation. Face à une telle existence, je devais être prudent. Cette magie n’avait pas encore fait l’objet de recherches approfondies, et il y avait aussi des races qui m’étaient encore inconnues.

« Avec ça, je sais pourquoi les fantômes se rassemblent dans ce manoir. Une Reine Spectre est une femelle Spectre, c’est pourquoi les fantômes se sont rassemblés ici, » déclara Mylarka.

« … C’est pour ça que le Duc Stollen a laissé Béatrice ici et qu’il a évacué. En la convoquant et en forgeant un contrat avec elle, il a certainement fait des choses égoïstes, » déclarai-je.

« Malgré tout, un contrat est un contrat. On m’a dit de protéger ce manoir… C’est pourquoi je ne peux pas me laisser disparaître. Si vous voulez que je m’en aille quoiqu’il arrive, un combat est…, » déclara Béatrice.

Le corps de Béatrice était couvert de mana blanc bleuté.

Il semblait qu’elle pouvait utiliser la magie — même si son corps s’était évanoui et avait disparu juste ce soir, son désir d’essayer d’utiliser la magie avait été…

« Je crois que les morts-vivants partagent leur force vitale et leur mana… si vous utilisez la magie dans votre état actuel, vous allez disparaître, vous savez, » déclarai-je.

« Malgré tout, je dois protéger ce manoir. Même si je disparaissais…, » déclara Béatrice.

À ce rythme, ça se terminera par la purification de Béatrice. Si cela arrivait, les fantômes cesseraient de se rassembler dans ce manoir. « Mais est-ce que c’est vraiment bien ? » J’avais eu une idée comme ça.

Je réfléchissais pour ne pas laisser Béatrice mourir, et une méthode pour finir ça sans avoir besoin d’aller au combat avec elle. C’était en pensant cela que j’avais eu une seule idée qui valait la peine d’être essayée.

« Lady Béatrice, j’ai une proposition… Lady Béatrice, vous appartenez bien à une race de démon, exact ? » lui demandai-je.

« Oui, je suis d’une race rare, pourquoi ? » demanda Béatrice.

« Celui qui gouverne la race des démons devrait être le Seigneur-Démon. Comparée à un contrat avec un humain, l’influence du Seigneur-Démon ne l’emportera-t-elle pas… ? » demandai-je.

« À moins que le Seigneur-Démon ne vienne ici en personne, je ne crois pas que mon contrat puisse être écrasé. Selon le serment qu’il a fait à l’équipe de soumission du Seigneur-Démon, je crois qu’il n’a pas le droit de quitter sa propre terre… et donc, il est impossible de libérer mon contrat, » déclara Béatrice.

— Ce qui veut dire, en gros.

Si seulement le Seigneur-Démon pouvait venir ici, il pourrait annuler le contrat conclu lors d’une convocation, et il serait possible pour Béatrice d’être à la place sous le règne du Seigneur-Démon.

Mylarka, qui avait compris ce que je pensais, l’avait expliqué à ma place.

« Il est un peu tard pour me présenter à nouveau, mais nous trois, nous faisons partie de l’équipe de soumission du Seigneur-Démon, vous savez. C’est pourquoi, Béatrice… pour vous libérer, tant que nous le faisons en secret, nous pouvons amener le Seigneur-Démon ici, » déclara Mylarka.

« Vous trois, vous faites partie de l’équipe de soumission du Seigneur-Démon… Êtes-vous la Douce Catastrophe, la Prêtresse silencieuse, et la Déesse démoniaque envoûtante ? » demanda Béatrice.

« Ahahaha… comme je le pensais, ce nom est bien connu, n’est-ce pas…, » déclara Aileen.

Aileen semblait gênée par son titre et son visage rougissait. Tous ceux qui avaient vu son style de combat l’appelaient Envoûtante, mais c’était un peu comme si on l’appelait elle-même envoûtante.

J’avais préparer le logement afin de visiter ce manoir en tant que Queue, il y avait donc une chance que Béatrice s’en rende compte — mais dans les premières périodes de la journée, les chances que des morts-vivants apparaissent étaient plus faibles, il y avait donc une chance qu’elle ne prête pas attention à moi en tant que Queue.

« Tant que Yuma place une barrière, on pourra supprimer votre pouvoir qui permet de rassembler des fantômes. Si nous faisons cela, même si le propriétaire de ce manoir changeait, je crois que vous pourriez coexister… je crois que Sebas serait aussi d’accord avec cela, » déclara Mylarka.

« C’est exactement comme le dit Lady Mylarka. Si vous voulez bien me faire l’honneur, à partir de maintenant, j’aimerais souhaiter la bienvenue aux invités dans ce manoir, » déclarai-je.

Béatrice n’avait pas répondu, elle semblait choquée.

Bien qu’elle n’ait rien dit, des larmes étaient tombées de ses yeux.

Respectant le contrat, elle avait continué d’attendre les membres de la famille Stollen qui n’étaient pas encore arrivés. Quant à la solitude qu’elle avait goûtée pendant tous ces longs mois et ces longues années, je ne pouvais que l’imaginer.

« … Vraiment… pour moi qui n’aie que causé d’ennuis aux humains, vous me laisserez continuer à vivre sans me purifier ? » demanda Béatrice.

Yuma s’était avancée pour faire face à Béatrice, Yuma, sans rien dire, avait le pouvoir de purification tout autour de son corps — mais même pendant que Yuma l’approchait, Béatrice ne semblait pas se faire purifier.

« Le temps que vous avez purement attendu et prié pour l’arrivée de votre maître, je l’ai très bien compris. Ce n’est pas encore le moment pour votre âme de retourner aux cieux, » déclara Yuma.

« … Ah… Aaah…, » Béatrice, qui essayait de retenir sa vague d’émotions, était tombée à genoux et elle s’était couverte le visage.

Yuma s’était aussi agenouillée et l’avait serrée dans ses bras par devant.

Une prêtresse réconfortait une reine spectre. En regardant cette scène difficile à réaliser, j’étais content d’avoir amené Yuma ici.

Béatrice pleura un certain temps, mais au bout d’un certain temps, elle se calma et se leva de nouveau.

« Je vous ai montré un spectacle honteux. Même si je n’ai jamais pleuré devant d’autres personnes auparavant…, » déclara Béatrice.

« Il semble que si vous pleurez, votre mana diminue… Béatrice, ça va ? » demanda Aileen.

« Je sais que je ne suis pas en mesure de vous le demander, mais pouvez-vous me laisser reconstituer ma force vitale ? Parce qu’à ce rythme, si le lendemain matin arrive, je pourrais disparaître, » déclara Béatrice.

Mylarka détestait absolument que sa force vitale soit absorbée par un spectre. Aileen avait aussi dit qu’il faisait un froid de canard, et si elle en prend à Yuma, elle sera certainement, sans la moindre résistance, purifiée.

J’étais la seule option qui restait — attendez non, il y avait encore Aileen. Cependant, elle avait fait face à moi et m’avait fait un pouce en l’air.

« Monsieur Sebas a l’air d’avoir une tonne de mana, donc ça devrait aller même s’il est un peu absorbé, non ? » déclara Aileen.

« J’ai pensé que je devais lui donner du mana, vu qu’on est toutes les deux des filles… mais désolé, je déteste avoir des frissons, » déclara Mylarka.

« Je vous suis reconnaissant de votre intérêt. Si Monsieur Sebas est d’accord, puis-je recevoir une part de votre mana… ? » demanda Béatrice.

Même si elle me dit qu’elle voulait absorber mon mana, c’était juste en se touchant les mains, non ? Si c’est juste ça, alors il n’y avait pas de problème. Même si elle en avait pris, il sera restauré en un jour, donc ça n’avait pas vraiment d’importance.

« Bien sûr, si vous êtes d’accord avec mon pouvoir magique, n’hésitez pas à en prendre autant que vous le désirez, » déclarai-je.

« … Alors, faisons ça plus tard. Laissez-moi me préparer pour un petit moment, je vous appellerai quand j’aurai fini de me préparer, » déclara Béatrice.

La silhouette de Béatrice avait disparu sans prévenir. Je suppose que pour absorber la force vitale de quelqu’un, il fallait se préparer.

« Avec cela, nous avons atteint un point d’arrêt… Je peux enfin me reposer, » déclara Mylarka.

« Mylarka, Yuma, voulez-vous discuter dans notre chambre ? Comme Yuma a retrouvé la santé, on peut le faire, » déclara Aileen.

« Oui, certainement. Monsieur Sebas, à propos de Mademoiselle Béatrice, veuillez la traiter avec soin, » déclara Yuma.

J’avais retiré mon masque pour la première fois depuis un moment, et après avoir pris un bain, je m’étais détendu dans ma chambre.

La longue journée allait enfin se terminer. Il ne restait plus qu’à fournir du mana à Béatrice.

Elle avait dit qu’elle viendrait après avoir fait quelques préparatifs, mais je me demande ce qu’elle préparait. Tout en pensant à cela après avoir bu du vin de raisin pour étancher ma soif, je m’étais couché face contre le lit.

Je m’étais levé après être resté comme ça pendant un moment, car j’avais senti la présence de quelqu’un à l’intérieur de la pièce.

La porte ne s’était pas ouverte, alors Béatrice avait probablement traversé les murs, alors que je m’étais relevé.

Et puis j’avais vu la chose qui était devant moi, et mon processus de pensée s’était complètement arrêté. Éclairée par la lumière de la lanterne, celle qui tenait son propre corps dans ses bras, debout et gênée, c’était Béatrice.

Cependant, elle ne portait pas de robe noire. Sa coiffure était toujours là, mais avec un tissu plus fin que celui que portait Mylarka, elle utilisait un déshabillé qui semblait transparent.

« L-Lady Béatrice… qu’est-il arrivé à vos vêtements ? Si vous ne portez pas quelque chose sur eux… urk, » déclarai-je.

J’avais dit cela en me levant, mais Béatrice n’avait fait que plisser ses yeux bleus et dorés et sourire.

Je pensais qu’elle pouvait se déplacer en flottant sur l’air, mais elle marchait pas à pas vers moi. Et puis, elle bougea les mains qui recouvraient sa poitrine — dans la lumière de la lanterne, à travers le tissu trop fin, elle rougissait comme une humaine le ferait.

« C’est la première fois que j’absorbe la force vitale d’un homme, mais… Monsieur Sebas… non, ce sera la première fois que je recevrai la force vitale d’un maître de guilde, donc en tant que Reine Spectre, j’ai pensé que je pourrais aussi bien me consacrer entièrement aux procédures, » déclara Béatrice.

Elle connaissait ma véritable identité. Si c’est le cas, je n’avais aucune raison de continuer à faire semblant d’être majordome — je m’étais préparé au pire et j’avais face à elle.

« Donc tu m’as déjà vu depuis que j’ai commencé à me préparer, hein… même si tu le savais, tu as quand même suivi le mouvement ? » demandai-je.

Avec mon changement de ton, Béatrice avait souri pendant que son visage rougissait. Même si elle devrait être une non-morte, en regardant son comportement qui rappelait celui d’une jeune femme, il semblait que les démons étaient une race profondément mystérieuse.

« “Je ne veux pas que les filles découvrent ma véritable identité”, voilà ce que j’avais deviné. Au contraire, vous ne voulez pas être découvert par Lady Yuma, n’est-ce pas ? Parce que les deux autres, elles savaient déjà que vous êtes le maître de guilde. »

« … Je m’appelle Queue. Pour être honnête, je dirige la guilde qui s’appelle le Verseau d’Argent. À propos de Yuma… elle était en mauvaise santé, alors je voulais faire quelque chose sans qu’elle s’en rende compte, » répondis-je.

« Je crois qu’elle le découvrira un jour. Lady Yuma sera certainement heureuse grâce à vos actions, » déclara Béatrice.

« Même si je ne voulais pas faire ça… mais, je suppose que tu as raison. J’ai l’intention d’utiliser cet endroit comme un centre de loisirs. J’amènerai probablement Yuma ici une autre fois. Ce sera trop pénible de redevenir un majordome masqué, donc je vais devoir révéler ma vraie identité de toute façon, » déclarai-je.

« Qu’aujourd’hui soit le seul jour pour vous d’être un majordome masqué, c’est un tel gaspillage à mon avis. Ça vous va vraiment bien, vous savez, » déclara Béatrice.

Pendant que Béatrice disait cela, elle ramassa le masque qui était posé à côté du lit. Et puis, elle l’avait mis sur son visage et me l’avait montré — tous ses gestes semblaient très efficaces pour égarer un mâle.

Et après que Béatrice eut enlevé son masque, elle semblait avoir pris sa résolution en main et s’était dirigée vers moi. Et puis, elle avait tendu sa main droite vers moi.

« Malgré tout… Votre visage sans masque, c’est un visage que je veux regarder pour toujours, » déclara Béatrice.

« Cependant, je ne pense pas que ce soit quelque chose de génial. L’un des membres de mon groupe, son visage est extraordinairement beau, tu sais, » déclarai-je.

« Il y a quelque chose qui s’appelle “À chacun le sien”. J’aime bien, vous savez, votre visage, Queue, » déclara Béatrice.

« Je me demandais comment tu allais absorber ma force vitale, mais… ne me dis pas que c’est comme les succubes font les choses. Ce n’est pas le cas, n’est-ce pas ? » demandai-je.

Béatrice n’avait rien répondu. Elle avait tendu les mains vers le haut de mon pyjama, et avait défait un bouton.

« … Je n’ai toujours pas la réponse à ma question, » déclarai-je.

« Pour aujourd’hui, je ne toucherai qu’à vous. Cela ne fera certainement pas mal… cependant, l’absorber seulement par les mains prend beaucoup de temps, donc…, » déclara Béatrice.

« Si c’est la vérité, alors si tu augmentes la surface du point de contact, avec cette audace d’un… est-ce vraiment bien ? » demandai-je.

Comment allait-elle absorber la force vitale venant de moi ? Même le moi idiot pouvait arriver à une conclusion.

Béatrice avait défait deux autres de mes boutons, et cette fois elle avait touché le ruban sur sa poitrine qui maintenait son déshabillé ensemble. Elle l’avait tirée, et elle en était arrivée au point où j’avais pu voir son corps nu.

« À l’intérieur d’un manoir où seuls des fantômes ont visité, passer la nuit seule est trop triste, même pour une reine spectre. Cette situation s’est poursuivie pendant une autre décennie, alors juste un petit peu…, » déclara Béatrice.

« … Je vois. Si c’est comme ça, on ne peut rien y faire, » déclarai-je.

À ce moment-là, j’avais eu un malentendu que j’avais moi-même trouvé stupide.

Une reine spectre n’avait pas de vrai corps, donc on ne pouvait pas la toucher. Donc, même si nous couchions ensemble comme elle le souhaitait, il n’était pas nécessaire d’y repenser en tant qu’homme et femme qui couchaient ensemble.

D’un mouvement doux, Béatrice avait fini de défaire son ruban. Le déshabillé s’ouvrit donc. C’était devenu une décoration qui s’était collée sur son corps, alors qu’il couvrait à peine son corps dénudé.

« … Toute la nuit, je vous demanderai de me donner une partie de votre force vitale lentement. C’est simplement pour me fournir de la force vitale, donc vous n’avez pas besoin de vous sentir coupable envers les trois personnes qui se trouvent dans l’autre pièce, » déclara Béatrice.

Après avoir expliqué de façon désinvolte, Béatrice était allée encore plus loin, elle enlevait sa robe — mais…

« C’est bien que ça reste. Enlève ça plus tard, » déclarai-je.

« … Oui. Queue… non, si Sire Queue le souhaite. Alors, pour commencer, juste un peu… Si ça vous met mal à l’aise, ne me le dites pas, » déclara Béatrice.

La main de Béatrice s’était tendue vers ma nuque, et elle m’avait touché. Quand elle avait fait cela, l’endroit où nous nous étions touchés présentait une sensation de brûlure, et la peau blanche de Béatrice brilla légèrement.

« Ugh… tout à l’heure, tu en as pris ? » demandai-je.

Béatrice avait porté le doigt qui avait touché mon corps à sa bouche, et l’avait léché.

« Hn… c’est mignon. Mais avec ça, je ne peux pas entretenir mon corps…, » déclara Béatrice.

« C’est vrai… alors on ne peut rien y faire. Pas besoin de te retenir, prends tout ce dont tu as besoin, » déclarai-je.

« Oui. J’ai pensé à me rassasier jusqu’au matin, alors ne vous inquiétez pas, » déclara-t-elle.

« U — Jusqu’au matin… ? N’est-ce pas un peu long ? » demandai-je.

Béatrice n’avait pas répondu à la question importante. Cette fois, elle avait glissé ses doigts sur ma nuque jusqu’à mon col, puis elle avait défait le reste des boutons de ma chemise.

 

***

Partie 7

7 — Visite du Seigneur-Démon et la Re-Soumission

Le pouvoir de Béatrice d’invoquer des fantômes avait été bloqué par la barrière érigée par Yuma, et l’agitation autour de la maison hantée avait pris fin. Yuma et les autres étaient retournés chez elles le matin, et après avoir escorté Yuma, j’étais retourné à la maison de guilde. 

Verlaine avait répondu à mon appel, je lui avais dit de visiter le manoir de Béatrice le lendemain soir, avant la fin de la nuit.

Béatrice qui attendait dans la salle à manger, en voyant Verlaine, s’inclina profondément.

« C’est bien même si tu ne baisses pas la tête, parce que je ne suis plus le Seigneur-Démon. J’ai déjà cédé ma place à mon petit frère, » déclara Verlaine.

« Seigneur Verlaine, avez-vous abdiqué… ? » demanda Béatrice.

« Hmm. Depuis mon accession au trône en tant que reine, j’ai régné pendant 30 ans, hein… Béatrice, tes parents m’ont bien servie. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter pour ta famille, elle n’est pas partie en guerre contre l’équipe de soumission du Seigneur-Démon, et je les ai nommés pour commander l’arrière-garde. »

« … Y compris ma famille, les familles de Rokumakou (duc démoniaque) sont censées être le bouclier qui protège le Seigneur-Démon. Pourquoi leur avez-vous donné un tel ordre… ? » demanda Béatrice.

Verlaine est passée de sa forme d’elfe à sa forme d’elfe noir, elle avait désactivé sa magie d’illusion. Cette peau sombre et ces cheveux violets étaient la raison pour laquelle elle ressemblait à une succube. Si la forme normale de l’elfe était la jeune fille vertueuse, alors sa forme actuelle était la jeune fille noire.

« Depuis l’arrivée de l’équipe de soumission du Seigneur-Démon, pour que les Rokumakou ne les affrontent pas, j’ai fait quelques manœuvres insaisissables afin de les faire entrer dans le Royaume Démon. Et après, alors que les Rokumakou étaient absents de mon château, j’ai défié l’équipe d’asservissement en duel. Comme je l’ai fait correctement, ils m’ont fait confiance, et cinq humains qui avaient chacun le pouvoir de se battre décemment sont arrivés. Mais de penser qu’ils étaient tous des petits garçons et des petites filles…, » déclara Verlaine.

« Cela fait cinq ans que Sire Queue est arrivé chez le Seigneur-Démon après une longue lutte… J’en ai entendu parler en écoutant les gens qui ont acheté ce manoir, » déclara Béatrice.

« À l’époque, j’avais environ treize ans, si je me souviens bien. Yuma était la plus jeune à neuf ans, » déclarai-je.

Même maintenant, l’aînée du groupe était Cody et moi qui avions maintenant dix-huit ans — en entendant ce fait, Béatrice était redevenue muette et Verlaine semblait se souvenir de notre bataille, car elle avait un regard impressionné.

« Queue… non, il n’y avait plus de raison de le cacher, alors je suppose que je vais t’appeler maître. J’ai laissé un objet important pour un Seigneur-Démon sous sa garde. Pour le reprendre, je lui montre ma sincérité, » déclara Verlaine.

« Est-ce que cela signifiait que le Seigneur Verlaine a été engagé par Sire Queue pour devenir sa servante ? » demanda Béatrice.

« … Je veux garder le secret, mais je vais te dire que c’est un peu comme ça, » déclara Verlaine.

« Non, on ne devrait pas avoir de contrat, mais… on ne l’a pas fait, non ? Quelque chose comme faire un contrat écrit, je ne me souviens pas du tout l’avoir fait, » déclarai-je.

« N-Non. Sire Queue…, » déclara Béatrice.

« Béatrice, laissons cela de côté, il s’agit des conséquences de l’annulation d’un contrat avec un humain, mais tu reviendras sous mon commandement. Pour ainsi dire, tu seras aussi sous le commandement du maître, mais es-tu d’accord avec cela ? » demanda Verlaine.

Verlaine avait fait avancer la conversation naturellement. Essayer d’induire Béatrice en erreur au sujet d’un contrat — cela signifiait peut-être que Verlaine aurait pu faire un contrat dans mon dos.

Quand et où une telle chose s’est-elle produite ? En y réfléchissant, j’en avais finalement trouvé une chose.

Oui, le Talisman du Seigneur-Démon. C’était le seul objet qui nous liait fermement Verlaine et moi.

« … Hm ? N -Non, je n’avais pas l’intention de contrôler… alors, cela ne veut-il pas dire que tu vas seulement changer de propriétaire, tout en étant toujours au service des humains ? » demandai-je.

« Ne penses-tu pas qu’il y a une chance qu’elle dise “C’est bon” ? C’est une reine spectre qui a goûté au mana du maître. Pourquoi penses-tu qu’elle voudrait se séparer si facilement de toi ? Le dire comme ça peut lui donner encore plus envie, mais le mana du maître, c’est quelque chose qui se sent bon rien qu’en étant près de toi, tu sais, » déclara Verlaine.

« Seigneur Verlaine, quelque chose de plus que ça, c’est, euh… le mana de Sire Queue qui déborde de ce corps, je vais y être sensible, donc…, » déclara Béatrice.

Béatrice avait choisi de lier un contrat d’invocation avec moi.

Je pensais que même si je voulais l’observer, ce serait à une autre occasion, mais si c’est comme ça, la conversation avait pris un virage à 180 degrés.

« Alors, commençons. Si tu es liée à un contrat, tu peux transférer ton mana lorsque le mana du maître sera épuisé. De plus, lorsque tu es convoquée par le maître, peu importe l’heure ou le lieu, tu devras accomplir ce qu’il dit. Même si c’est le cas, ça ne te dérange pas ? » demanda Verlaine.

« Si Sire Queue est d’accord avec ça… alors j’aimerais être lié par un contrat d’invocation…, » déclara Béatrice.

Le visage de Béatrice rougissait en disant ça. Je me demande si Verlaine pense que j’ai attrapé un autre démon — ou peut-être que cela signifie qu’elle était d’accord pour vivre ensemble.

« Verlaine Elsane, empruntant le pouvoir de l’ancien Seigneur-Démon, je déclare un nouveau contrat. Annulant l’ancien contrat de Béatrice, avec le nouveau maître du contrat, je te lie avec Queue d’Argent…, » déclara Verlaine.

« Kh… »

Verlaine toucha la base de la gorge de Béatrice. Après cela, une marque blanche bleutée scintillante était apparue sur sa peau blanche. La même marque était également apparue sur le dos de ma main. Cela ne faisait ni chaud ni froid, il y avait un sentiment étrange qui était exclusif à la magie d’Invocation.

« Avec ceci, je graverai à nouveau le vrai nom de Béatrice. Béatrice d’Argent. Ton nom en tant que serviteur de Queue d’Argent, grave-le dans ton âme, » déclara Verlaine.

« … Béatrice d’Argent. Mon nouveau nom… Je l’accepte humblement, » déclara Béatrice.

La marque avait disparu à la fin du rituel de contrat. Pendant que Béatrice se frottait doucement la nuque à l’endroit d’où la marque était apparue, elle avait regardé dans ma direction et semblait heureuse.

« Avec ça, je suis devenu la possession de Sire Queue, hein…, » déclara Béatrice.

« C’est une invocation et un entrepreneur. Ce n’est pas une relation si déséquilibrée, » déclarai-je.

« Fufu… Je me demande. Pour Béatrice, c’est comme si elle était à moitié vivante, mais je suis aussi dans le même cas. Aimons et regardons le maître attentivement ensemble, » déclara Verlaine.

« Qu’est-ce que vous dites dans cette confusion… ne pensez pas maintenant que je vais facilement vous montrer de l’amour à toutes les deux, » déclarai-je.

Verlaine et Béatrice riaient joyeusement ensemble. Surmontant le mur qui était présent entre l’ancien Seigneur-Démon et le serviteur démon, l’amitié s’était épanouie entre les deux filles.

Deux jours plus tard, pendant la nuit, les parents de Yuma, portant le même manteau qu’avant, étaient venus. Grenadine m’avait donné un Talisman que seule une partie des membres de l’Église d’Albein avait reçu comme récompense. Avec cela, je pourrai emprunter le pouvoir de l’Église quand je le voulais, et l’Église donnerait d’abord des demandes à ma guilde.

Les deux individus avaient dit. « Nous laisserons le reste aux jeunes. » Et ils étaient partis en laissant Yuma derrière eux. J’avais l’impression que j’allais devoir l’escorter jusqu’au quartier de l’Église, mais comme je voulais célébrer la fin de la demande aujourd’hui, il n’y avait pas de quoi s’en faire.

« Queue, puis-je m’asseoir à côté de toi ? » demanda Yuma.

Yuma, qui ne portait pas ses vêtements de prêtresse, mais des vêtements dignes d’une dame gracieuse d’une famille aisée, avait donné une impression différente. Même à l’intérieur de ce bar animé, où il était possible d’attirer l’attention des autres clients qui étaient assis au comptoir, il n’était pas nécessaire de décrire à quel point son apparence était belle.

« Grâce à toi, je suis de nouveau en bonne santé. Mon père et ma mère étaient tous les deux ravis… Dire que je ne pensais pas que j’étais si visiblement en mauvaise santé, » déclara Yuma.

« Ce n’est pas si grave que ça. Si tu ne t’amuses pas de temps en temps, les gens autour de toi s’inquiéteront naturellement. Parce que Yuma, tu es une personne importante pour eux, » déclarai-je.

Je ne m’en étais rendu compte qu’après avoir dit cela, mais même si je m’étais déguisé en majordome, Yuma s’était déjà rendu compte que c’était moi qui m’occupais d’elle au manoir.

« Queue, tu étais un si bon majordome. Comme prévu, tu peux tout faire, » déclara Yuma.

« Je suppose que c’est ma défaite… même si je pensais que je me déguisais plutôt bien là-bas, » déclarai-je.

« Il n’y a pas moyen que je ne reconnaisse pas ton âme, Queue. J’ai pensé à apaiser ton âme au cours de ces cinq dernières années, tu sais… ? » déclara Yuma.

Même sans boire, les yeux de Yuma avaient un regard chaud et séduisant, comme si elle était ivre. Verlaine appréciait mon mana, mais en pensant que Yuma se soûlerait avec les ondes de mon âme…

« Mais comme prévu, le pouvoir de Lady Yuphiel est extraordinaire. C’était la première fois que vous mettiez les âmes au repos depuis un moment, alors vous avez même purifié toute la capitale…, » déclara Verlaine.

C’est exactement comme Verlaine l’avait dit. Yuma qui avait libéré son pouvoir pour la première fois depuis un certain temps avait purifié non seulement les environs du manoir, mais toute la capitale des mauvais esprits et des types de miasmes.

« L’Église allait faire faillite, alors on m’a dit de ne pas en faire trop, car les dons que l’Église reçoit pour la purification des fantômes étaient essentiels dans la gestion de l’Église, » déclara Yuma.

« Je vois… alors, ça veut dire que c’est bon tant que c’est à l’extérieur de la capitale, hein, » déclarai-je.

« Oui. C’est pourquoi… tant que j’utiliserai ça, je n’aurai pas à m’inquiéter de causer des problèmes à l’Église, » déclara Yuma.

Après avoir dit cela, l’objet que Yuma avait sorti du sac qu’elle avait apporté était… j’avais l’impression de l’avoir déjà vu, mais c’était différent du masque que j’avais utilisé auparavant.

« Yu-Yuma… ? » demandai-je.

« Puis-je te raconter une petite histoire secrète… ? » demanda Yuma.

Yuma s’approcha rapidement de moi et me dit cela d’une voix douce. Elle l’avait dit d’une voix si douce, légèrement endormante, mais c’était aussi une voix enivrante et douce, au point de vous donner envie de vous convertir à l’Église, même dans un endroit comme celui-ci.

« Si je suis découverte en tant que prêtresse du culte d’Albein, j’aurai besoin de recevoir des dons pour faire reposer des âmes… C’est pourquoi, en utilisant ce masque, je deviendrai une prêtresse masquée. Si je fais cela, je pourrai mettre des âmes au repos sans recevoir d’argent, » déclara Yuma.

« … Es-tu sérieuse ? » demandai-je.

« Oui, je suis sérieuse. En sortant de la capitale en tant que prêtresse masquée, j’aiderai régulièrement les villageois troublés par les fantômes. Mais si je le fais, cela créera une période où je ne pourrai pas m’occuper de l’orphelinat, alors je devrai d’abord me préparer avant de le faire. »

« Vraiment… ? C’est… une assez bonne idée, en fait. Yuma, si tu es si enthousiaste, je te soutiendrai. Les autres vont probablement aussi aider, » déclarai-je.

« Attends… Si c’est comme ça, alors on pourra repartir à l’aventure, avec tout le monde. C’est merveilleux… ♪, » déclara Yuma.

Si elle voulait tant partir à l’aventure avec nous, cela devait vouloir dire qu’elle s’ennuyait de sa vie quotidienne immuable.

L’ennui était à l’origine des maladies. Je ne devrais pas me contenter d’un retour à la santé de Yuma, j’avais prévu de la faire participer à des activités amusantes, pour qu’elle ne s’ennuie pas.

« Maintenant, pour célébrer le retour à la santé de Lady Yuphiel, et pour que vous deveniez une habituée ici à partir de maintenant. Voulez-vous boire ça ? » demanda Verlaine.

Tout en disant cela, l’objet que Verlaine avait présenté était quelque chose que Yuma qui ne pouvait toujours pas boire d’alcool pourrait apprécier, quelque chose qui pouvait lui donner le goût des adultes, un mélange de fraise d’été sans alcool.

« C’est… des fraises, les fraises ne sont-elles pas seulement récoltables au printemps ? » demanda Yuma.

« Le maître cherchait un type de fraise qui pourrait être récoltée au début de l’été, ces fraises ne sont arrivées que récemment. Lady Yuphiel, aimez-vous les fraises ? » demanda Verlaine.

« O-Oui… J’adore vraiment ça. Queue, est-ce parce que j’ai dit que j’aimais les fraises alors…, » commença Yumi.

« Eh bien, je me le demande. En parlant du fait que c’est ton aliment préféré, c’est mon mélange de fraises récemment mis au point. Je l’ai seulement fait en utilisant du jus de fraise et de la confiture de fraises. Il y a aussi du yaourt lisse, » déclarai-je.

Nous trois, y compris Verlaine, avions entrechoqué nos verres. Les yeux de Yuma brillaient en raison de l’odeur des fraises, elle avait tenu le verre avec ses deux mains et l’avait porté à sa bouche.

« Merci pour le verre… hnm. Ça a un goût un peu adulte, hein… c’est très délicieux, » déclara Yuma.

Dans deux ans, je pourrai boire avec Yuma. À ce moment-là, je me demande comment elle aurait grandir — je pensais à cela alors qu’elle était complètement ignorante de mes pensées, et Yuma avait une conversation agréable avec Verlaine, et elle appréciait le mélange de fraises d’été.

— Deux semaines après ça.

Dans un village situé dans la partie sud-ouest de la capitale royale d’Alvinas, une prêtresse masquée, une magicienne et une artiste martiale étaient apparues. Elles avaient sauvé les villageois troublés par des fantômes, avaient exterminées avec courage les bêtes magiques des environs et, sans se donner de nom, elles étaient rentrées chez elles.

Après cela, elles avaient fait une apparition tous les mois dans les villages autour de la capitale.

Dans la population, on les appelait les Sauveurs Masqués, il y avait un quatrième homme masqué qui veillait sur elles de loin, c’était une histoire bien connue de ceux qui en étaient conscients.

***

Partie 8

8 — La stratégie d’incitation du Seigneur-Démon ~ le transfert du Mana ~

C’était le premier jour après avoir veillé sur Yuma et les autres qui avaient agi comme les Sauveurs Masqués. Je m’étais assuré de mes propres yeux qu’elles battaient en retraite avant de retourner à la guilde.

J’avais bu au comptoir depuis le début de l’équipe de nuit ce jour-là, mais les clients ne venaient pas. Ce n’était pas comme si des clients sachant les mots de passe passaient tous les jours, ce qui en soi n’était pas un problème, mais — .

« Maître, tu as beaucoup bu aujourd’hui aussi, hein, » déclara Verlaine, en nettoyant.

Elle avait travaillé vite comme d’habitude, et comme toujours si je me laissais aller, je serais à court de choses à faire — bon sang, c’est une employée qui n’a pas un seul défaut.

« C’est parce qu’aujourd’hui, je suis sorti de la capitale. Je commencerai à m’occuper dès demain, » déclarai-je.

« Hmm… Je vois. Alors, ce soir, tu devras te reposer à fond, » déclara Verlaine.

« Hm… ? As-tu pensé à quelque chose ? » demandai-je.

Verlaine ne répondit qu’avec un sourire, et elle termina de nettoyer, puis se dirigea vers le hall de l’établissement et fit un salut, puis monta l’escalier jusqu’au deuxième étage.

C’est ainsi que la journée s’était terminée sans que rien ne mérite d’être noté — c’est ce que je pensais. Le soir, après que je sois entré dans mon propre lit dans ma chambre, la porte s’était ouverte en silence.

Elle est venue reprendre son talisman, euh… eh bien, cependant, ça ne me dérange pas vraiment même si elle l’a trouvé et l’a repris…

Ne sachant pas ce qui allait se passer, je retenais mon souffle, et le lit grinçait légèrement, mais un intrus me couvrait d’en haut.

« Ack… C’est quoi ce bordel… !? » m’écriai-je.

« Fufu, comme prévu, tu étais réveillé. J’avais prévu de le faire pendant que tu dormais, mais si tu es réveillé, on n’y peut rien, » déclara Verlaine.

Verlaine jeta la magie de lumière et alluma la lanterne. Si elle n’allumait pas plusieurs lanternes, la pièce serait noire, mais pour une raison inconnue, elle n’en allumait qu’une seule.

Dans la lumière chaude et clignotante, Verlaine était monté sur moi, couché face vers le haut, avec une couverture qui m’enveloppait. Cela dit, elle était du genre à se coucher nue, mais comme on pouvait s’y attendre, elle portait un déshabillé — mais c’était quelque chose que l’on pouvait considérer comme mince, qui semblait terriblement séduisant.

Verlaine, qui n’avait mis qu’un minimum de parfum pendant le travail, était en ce moment revêtue d’un parfum légèrement rafraîchissant. Ses charmes féminins s’étiraient d’un seul coup, au point de me faire déglutir par réflexe.

« Fufu… donc tu as aussi ce genre de réactions. Je n’ai pas encore perdu ma fierté de femme, » déclara Verlaine.

« C’est génial et tout, mais… monter un homme allongé, il doit y avoir une limite à l’audace, tu sais, » déclarai-je.

« … Espèce d’imbécile. Ne le dis pas si clairement… ça me fait me sentir trop gênée…, » déclara Verlaine.

Verlaine avait tenu ses mains devant sa poitrine et avait rougi. Le bord inférieur de son déshabillé était devenu dangereux, si on le remontait un peu plus, je pourrais voir quelque chose que je n’étais pas autorisé à voir.

« … C’est la faute du maître, tu sais. Après avoir fait quelque chose comme ça avec Béatrice…, » déclara Verlaine.

« Non, je n’ai rien fait de plus. J’ai dormi avec elle, mais c’était juste pour partager mon mana, » déclarai-je.

« Parce qu’on t’a dit que c’était plus efficace de cette façon, vous avez tous les deux rassemblé vos corps, non… ? Ce n’est pas parce que Béatrice n’a matérialisé que sa forme spirituelle, que ça change le fait que tu as couchée avec une fille, » déclara Verlaine.

Peut-être qu’elle allait s’énerver contre moi — considérant cela, les vêtements de Verlaine n’avaient certainement pas donné l’impression qu’elle allait commencer à prêcher.

« … Je suis aussi l’un des serviteurs du maître. Donc si le maître a partagé son mana avec Béatrice, alors je vais devoir te fournir le mien, » déclara Verlaine.

« J’ai déjà beaucoup récupéré, ou plutôt, j’en suis presque à mon plein potentiel…, » déclara Verlaine.

« Non. Tu es sorti aujourd’hui, donc tu as probablement utilisé de la magie avec désinvolture. Tu es donc un peu épuisé. Les yeux de cette ex-Seigneur-Démon sont dignes de confiance sur ça, » déclara Verlaine.

Après que le Seigneur-Démon ait dit ça, elle avait posé sa main sur ma poitrine comme pour s’en assurer. J’avais failli me tortiller à cause de la sensation de chatouillement, mais en me regardant comme ça, la Seigneur-Démon avait souri abruptement — c’était beaucoup trop risqué.

« … Je te fournirai mon mana. S’occuper des besoins du maître était l’une des tâches d’une femme de ménage après tout, » déclara Verlaine.

Verlaine m’avait rapidement pris la main — bien qu’elle ait hésité un instant.

Elle avait poussé ma main sur sa poitrine, ce qui poussait beaucoup le tissu du déshabillé.

« hng... hnguu... »

« urk... Attends… tu laisses fuir des sons que tu ne devrais vraiment pas laisser fuir, tu sais… ! » déclarai-je.

Tout en s’infligeant cela, les joues de Verlaine avaient rougi et ses longues oreilles n’arrêtaient pas de trembler.

Même si les mains de Verlaine tremblaient, elle ne lâchait pas ma main qu’elle poussait sur sa poitrine.

« C’est… pour récupérer ton mana. Béatrice a fait quelque chose en plus de ça, donc… Je ne peux pas me permettre de… nh, prendre du retard… ! » déclara Verlaine.

« Tu es en train d’avoir des larmes aux yeux, tu sais… ? Tu ne devrais pas te pousser, » déclarai-je.

J’avais l’impression d’essayer de la convaincre, mais je n’y pensais pas vraiment. La sensation de brûlure de Verlaine transmise à travers son corps — et aussi, la sensation écrasante de sa poitrine qui était dans mes mains, même mon sens de soi revêtu de fer s’effondrait.

« haah, haah… alors, je vais commencer maintenant. Transfert de mana… ! » déclara Verlaine.

Avec le chant de Verlaine, le mana de son corps avait coulé vers moi. En utilisant ma main sur sa poitrine, mon pouvoir magique pas encore totalement plein avait été restauré, et j’avais commencé à stocker le pouvoir magique supplémentaire comme un surplus.

On aurait dit que si tu dépassais la limite de tes pouvoirs magiques, tu pourrais encore en stocker. C’était la première fois que je recevais du pouvoir magique de quelqu’un, donc je n’avais jamais pensé que quelque chose comme ça était possible — eh bien, je n’avais cependant jamais lancé des sorts l’un après l’autre sans arrêt jusqu’à ce que mon propre mana soit épuisé.

« Cette sensation, toute la nuit avec Béatrice… faire quelque chose comme ça, sans aucune résistance… tu te fais approcher par toutes les filles, n’est-ce pas ? » déclara Verlaine.

« Fournir du mana, c’était vraiment quelque chose comme ça… ? Je ne l’ai laissée prendre qu’une partie de mon mana, tu sais, » déclarai-je.

« Ce n’est pas du tout ça… Si je fais couler mon pouvoir magique vers le maître, un peu de l’excès m’est retourner… hng… j’ai l’impression que tout mon corps est rempli du maître, ou quelque chose comme ça…, » déclara Verlaine.

« Argh… Ne le dis pas comme ça. J’ai aussi quelques impulsions…, » déclarai-je.

Verlaine respirait de plus en plus fort, et même si elle transpirait, elle souriait comme si elle faisait une farce.

« Le maître a le même goût que moi. Si c’est le cas, alors je suis satisfaite, » déclara Verlaine.

Si ça avait continué encore un peu plus, ça aurait été dangereux de bien des façons. Mais Verlaine m’avait finalement lâché, et elle s’était assise sur le lit sans aucune force.

« Laisse-moi me reposer un peu… la contenance du Maître est si grande, même quelqu’un comme moi s’est fatiguée, » déclara Verlaine.

« E-Eh bien… Je dirai juste que c’est du bon travail. Tu peux te reposer aussi longtemps que tu le veux, » déclarai-je.

Verlaine s’allongea doucement et regarda dans ma direction. En regardant notre situation actuelle, c’était comme si nous avions une conversation sur l’oreiller, même si c’était quelque chose que je ne laisserai jamais sortir de ma bouche.

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