Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 9 – Histoires courtes en prime

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Histoires courtes en prime

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Histoires courtes en prime

Partie 1

Les « S » roulent ensemble

« Elle m’a eu, » grogna Excel. « Bravo pour m’avoir devancée, Juna. »

Dans la gondole sur le chemin du retour du Royaume de Lastania au Royaume de Friedonia, Excel marmonnait pour elle-même. C’est parce que Juna n’était pas montée à bord de la gondole qui était venue la chercher. Au lieu de cela, Juna s’était glissée de nouveau aux côtés de Souma.

« La grande sœur Juna a dû être bouleversée d’avoir à rester à la maison pour s’occuper de tout pendant tout ce temps, vous ne trouvez pas ? » Roroa avait proposé, en essayant de l’apaiser. Elle était à bord de la même gondole. « Je suis sûre qu’elle était inquiète, attendant seule que nous revenions tous. »

Excel tourna la tête sur le côté d’une manière pénible. « Si c’était tout, j’aurais aussi pu y aller. Mais cette fille, elle me chasse, et ensuite elle reste elle-même ! Ce n’est pas juste ! »

« Attends, qu’est-ce qui te contrarie, Duchesse Walter ? Vous avez fait des tentatives de séduction à mon Chéri parce que vous aimez voir nos réactions, mais vous n’avez pas l’intention de subir, pas vraie ? »

Franchement, pensa Roroa, si tu planifies vraiment cela, nous allons devoir envisager quelques mesures de notre côté…

Mais Excel avait poussé un soupir de résignation. « Eh bien, vous avez raison à ce sujet. Vos réponses sont si délicieusement innocentes que je ne peux pas m’en empêcher. »

« Puis-je me fâcher maintenant ? » riposta Roroa.

Excel gloussa. « Désolée. Pour nous, races de longue durée, ce que nous détestons le plus, c’est l’ennui. Afin d’éviter de nous lasser de notre longue vie, la clé est de profiter chaque jour du mieux que nous pouvons, mais en passant chaque jour à nous sentir obligés d’en profiter, nous pouvons aussi nous lasser de la vie. »

« Est-ce comme ça que vous avez fini avec une personnalité si hédoniste ? » demanda Roroa avec méfiance.

Excel lui avait fait le plus beau sourire possible. « Oui. Sur ce point, vos réactions sont toujours si innocentes et si amusantes. »

« On ne le fait pas vraiment pour vous amuser…, » déclara Roroa.

« Hmm. Je pense que je peux comprendre cela, » déclara une voix soudaine d’à côté d’elles.

« Uwah !? »

Roroa avait sursauté.

C’était Serina, la super servante sadique du château, qui s’était immiscée dans la conversation. Elle était à bord de cette gondole pour retourner au royaume, avec Poncho et Komain.

« Faire porter les tenues les plus humiliantes à des filles sérieuses comme Liscia ou Carla, puis les regarder se tortiller, c’est tellement amusant, » déclara Serina avec plaisir.

« Qu’est-ce que tu racontes, sorti de nulle part comme ça !? » s’exclama Roroa, mais Serina n’avait pas honte.

« C’est l’écart que j’aime bien. L’écart, » déclara Serina.

« Oh, mon Dieu, vous avez vraiment l’air de comprendre. » Serina disait des choses scandaleuses, mais Excel semblait impressionné. « Plus la fille est sérieuse, meilleure est la réponse qu’elle vous donnera. »

« Oui. L’expression qu’elles font lorsqu’elles sont prises entre leur idéal et leur situation actuelle est tout simplement exquise, » déclara Serina.

« Quand elles veulent être fortes, mais elles ne peuvent pas… c’est ça ? » demanda Excel.

Les deux beautés avaient partagé un rire.

Roroa avait été complètement dégoûtée par les deux passagères et elle s’était éloignée vers les deux autres passagers.

« Hé, hé, tu t’appelles Komain, c’est ça ? » demanda Roroa.

En se faisant parler par la candidate pour devenir la troisième reine primaire, Komain avait répondu d’une voix minuscule. « Oh, oui, oui. Qu’y a-t-il, Lady Roroa ? »

« Tu es tout le temps avec cette femme de ménage, non ? Tu n’es pas intimidée, n’est-ce pas ? » demanda Roroa.

Komain la regarda d’un air vide, la tête baissée sur le côté. « Intimidée… dites-vous ? Je n’ai jamais vécu une telle chose. »

Les yeux de Roroa s’élargirent. « Hein ? Elle ne t’oblige pas à porter des robes de bonne à froufrous ou quoi que ce soit d’autre ? »

« Oh, de jolis vêtements, vous voulez dire ? Je ne pensais pas qu’ils me convenaient, mais Sire Poncho m’a dit qu’ils étaient mignons, alors je les porte de temps en temps, » répondit Komain.

« Donc tu es juste honnête avec tes sentiments ! » répliqua Roroa malgré elle.

C’était logique. Si l’on se fie à ce que Serina avait dit, voir des filles sérieuses faire semblant en ayant honte, c’est ce qui avait chatouillé son petit cœur sadique. Komain était sérieuse, mais elle portait le costume sans résister, ce qui ne serait pas satisfaisant pour Serina.

Komain frappa dans ses mains. « Oh, mais quand je les porte, je demande à Serina de les porter avec moi. »

« Hein !? Cette femme de chambre, avec une robe de chambre à froufrous !? » s’écria Roroa.

Serina, qui portait toujours de longues jupes qui la couvraient complètement, dans une robe de bonne à froufrous ? La mâchoire de Roroa était tombée parce qu’elle était incapable d’imaginer la scène.

« Quand nous le faisons, Serina a son expression cool habituelle, mais c’est mignon la façon dont ses joues sont juste un peu rouges, » dit Komain avec gaieté.

Roroa eut soudain l’idée. Peut-être que cette fille est la plus forte de toutes ? Et c’est une naturelle qui ne le sait pas, en plus ?

Les choses qu’elle imaginait faisaient frissonner Roroa.

D’ailleurs, Poncho n’arrivait pas à suivre la conversation, et il passait son temps à essuyer la sueur de son front.

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Partie 2

Je viens te voir maintenant (Sourires)

— À la fin du 12e mois, 1 547e année, Calendrier Continental —

Quand Hakuya et moi étions entrés dans la salle d’audience, il y avait une femme qui s’inclinait en bas des marches.

« Désolé pour l’attente, » dis-je du trône. « S’il vous plaît, levez la tête. »

Elle avait levé le visage et avait parlé. « C’est un honneur de vous rencontrer, Votre Majesté. »

Quand j’avais vu son visage comme ça, elle ressemblait certainement à Excel ou Juna. Ses cheveux bleus brillants et sa silhouette glamour évoquaient ses liens de sang avec Excel. S’il y avait une différence, c’était la corne unique qui poussait sur son front et les ailes bleues du dragon sur son dos.

« Allez-vous bien, Accela Walter ? » lui avais-je demandé.

« Oui. Je vis bien avec mon fils Carl à la Cité du Dragon Rouge, » sourit doucement la femme.

Elle s’appelait Accela Walter. Elle était la fille d’Excel avec un dragonewt, l’épouse de l'ex-général Castor, et la mère de Carla et Carl. Depuis que Castor avait rompu ses liens avec elle avant de se rebeller contre moi, elle utilisait le nom de famille d’Excel. Son fils, Carl, avait hérité de la maison des Vargas, mais Accela restait divorcée.

« Ne m’en voulez-vous pas ? » avais-je commencé. « … Attendez, non, qu’est-ce que je demande ? »

Même si je le lui demandais, elle ne me dirait pas cela au visage. C’était juste qu’avec le sourire d’Accela qui était si paisible, je ne pouvais m’empêcher de le demander.

Accela riait de ma nervosité. « Pas le moins du monde. Castor et Carla ont fait leur choix. Je sais aussi que vous avez travaillé dur pour épargner leur vie. Carla s’est assurée de me le dire, alors, s’il vous plaît, détendez-vous. »

« O-Oh… C’est bon de vous voir dire ça, » déclarai-je.

Quelle excellente épouse ! J’avais bien vu que c’était la fille d’Excel.

« Maintenant, Sire. On m’a dit que vous vouliez me parler de quelque chose ? » demanda-t-elle.

J’avais hoché la tête en réponse. « Oui. C’est à propos de la rencontre avec Castor que vous avez demandé. »

Elle était restée silencieuse.

Même après que leurs liens aient été coupés, Accela était restée préoccupé par Castor et Carla. Carla travaillait dans le château, donc quand Accela était venue au château à la place de Carl, elle pourrait accidentellement, oui, juste par hasard, la rencontrer. Cependant, pour Castor, qui était sous la garde d’Excel, cela ne pouvait pas fonctionner.

Bien qu’il y avait de la place pour sympathiser avec sa situation compliquée, Castor était un traître qui s’était rebellé contre moi. Bien que je l’aie déjà puni, il ne serait pas très bon pour lui de rencontrer Accela et Carl, qui avaient été épargnés par association à cause de ses liens coupés avec eux.

C’est pourquoi je ne leur avais pas permis de se rencontrer… avant maintenant.

« Je ne peux évidemment pas laisser Carla le rencontrer, mais s’il n’y a que vous, je le permettrai, » déclarai-je.

« Le pensez-vous vraiment !? » demanda Accela.

« Oui. Hakuya, expliquez-lui, s’il vous plaît, » répondis-je.

« Très bien, » Hakuya s’inclina et fit un pas en avant pour parler. « L’autre jour, les efforts de Sire Castor ont permis de capturer un navire armé de l’archipel de l’Union du Dragon à Neuf Têtes. Nous avons ainsi pu recevoir des informations précieuses sur la situation à l’intérieur de l’archipel de la part de l’équipage capturé. En reconnaissance de cet acte, nous allons permettre à Sire Castor et vous de vous rencontrer. »

C’était moins que je venais de décider de l’accepter, et plus que la justification que j’attendais était arrivée. Castor m’avait juré fidélité, mais il s’était rebellé une fois. Pour que les serviteurs inférieurs acceptent qu’on lui permette de voir sa famille, j’avais absolument besoin de souligner que cela n’arrivait que par ma grâce.

Il semblait qu’Accela l’avait compris, et elle s’agenouilla et baissa la tête profondément. « Je vous remercie. Je n’oublierai jamais la faveur que vous nous faites. »

C’était pour montrer qu’elle comprenait que c’était une faveur, pour montrer son admiration et pour montrer qu’elle n’avait aucune mauvaise volonté.

Maintenant, c’était assez de formalités. J’avais parlé à Accela. « Je regarderai les jours de congé de Castor et je vous le ferai savoir. Vous devrez y aller l’un de ces jours. »

« Oh, à ce propos, j’avais une requête, » elle déclara ça, alors qu’elle était maintenant debout.

Une requête ?

« Qu’est-ce que c’est ? » lui avais-je demandé.

« Pourriez-vous ne pas dire à Castor que j’ai été autorisée à le rencontrer ? Je veux lui faire la surprise d’une visite soudaine, » déclara Accela.

Je vois, une surprise, hein ? Quelle charmante épouse !

« Très bien. Je suis sûr que Castor sera surpris, » déclarai-je.

« Hee hee, j’en suis sûre. Plus il doit se sentir coupable, plus il le sera, » déclara Accela.

Accela avait un sourire très serein en disant cela… Je ne sais pas, c’était censé être un sourire, mais c’était étrangement intense. Juna faisait aussi cette tête parfois.

« Se sentir coupable à propos de ce qui s’est passé… ? » avais-je demandé. « Castor a-t-il fait quelque chose de nouveau ? »

« Rien d’important, mais maman me dit des choses, » déclara Accela.

« Je… Je vois…, » déclarai-je.

Castor… Je ne sais pas ce que vous avez fait, mais vous avez mes condoléances. J’ai appris à quel point c’est terrifiant de mettre en colère une femme du sang d’Excel.

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Partie 3

Juste le bout !

« Qu’est-ce que c’est que ça !? » s’exclama Trill.

Conduite au laboratoire du donjon de la Surscientifique Genia, la troisième princesse impériale, Trill Euphoria, poussa un cri de surprise à la vue d’une certaine chose. Ce qui planait sur l’ensemble de l’atelier du donjon, le Mechadra.

« Vous avez combiné les os d’un vrai dragon avec du métal et des pièces monstrueuses pour créer un dragon mécanique ! » s’écria Trill en répondant à sa propre question. « C’est bien approprié pour la maison de Maxwell. C’est une idée créative qu’aucune personne ordinaire n’aurait jamais imaginée ! »

« C’est une idée folle, ouais, » dit Merula, la haute elfe qui l’accompagnait. « Sommes-nous sûres que c’est une Surscientifique et pas seulement une scientifique folle ? »

Genia se gratta timidement la tête. « Ne me fais pas autant d’éloges. Je rougis. »

« Personne ne te loue, » déclara Merula en soupirant.

« Non, je pense que cette idée est digne d’éloges. » Les yeux de Trill brillaient de mille feux. « C’est quand nous faisons ce que personne d’autre ne fera que la science et la technologie progressent. Grande Sœur Genia, pouvez-vous faire bouger ce Mechadra ? »

« Hmm… Si la question est de savoir s’il peut bouger ou non, il le peut, mais…, » commença Genia.

Le Mechadra ne disposait d’aucun système de contrôle, interne ou externe. Cependant, en utilisant le pouvoir de Souma, les Poltergeists vivants, il était possible de le déplacer. Quand elle l’avait expliqué, ne cachant que le nom de Souma, Trill avait levé la main sur son menton et avait hoché la tête.

« Je vois. Bien qu’il ait besoin de la magie d’une personne, il y a un moyen de le déplacer, » déclara Trill.

« Eh bien, je suppose que c’est comme ça, » déclara Genia.

« Ce Mechadra a-t-il des armes ? » demanda Trill.

« Non. Il n’a jamais été conçu pour le déplacer, après tout. » Genia avait dit ça comme si c’était évident.

Trill semblait insatisfaite. « C’est un terrible gâchis. Si vous avez un moyen de le déplacer, comment ne pas y mettre d’armes ? »

« S’il vous plaît, ne soyez pas déraisonnable. Les os de dragon sont difficiles à utiliser. Si on les mettait dans une arme, il pourrait y avoir des plaintes de la Chaîne de Montagnes de l’Étoile du Dragon, vous savez ? Même le roi est contre l’idée, » déclara Merula.

« On ne met pas des armes dessus juste pour s’en servir ! » déclara Trill.

« Vous dites quoi ? » Genia et Merula la fixèrent d’un regard vide.

« Les armes sont un rehausseur de la machine ! » Trill avait déclaré fièrement, gonflant sa poitrine, qui était de la bonne taille pour son âge. « Les armements sont un symbole de pouvoir. Comme la beauté des choses qui attirent les gens, les choses puissantes le font aussi. Par exemple, même si vous n’avez pas l’intention de les utiliser, en attachant des armes, vous pouvez charmer le cœur des gens. Imaginez, si vous voulez, un magnifique dragon. S’il n’avait pas de cornes ou de griffes, pensez-vous qu’il pourrait conserver la même splendeur ? »

« Hmm… Il y a une raison à cela, » s’était dit Genia.

Merula l’avait attrapée par le col et l’avait secouée. « Tu crois à tout ça !? Attends, tu ne peux pas la laisser te traîner ici ! »

Trill avait continué. « Dans l’Empire, quand on construit la statue d’une grande personne, on lui donne une arme. Vous faites la même chose dans le royaume, non ? Cela étant, je pense que nous devrions mettre des armes sur ce Mechadra qui bouge à peine. Parce que ce serait génial ! »

« Oof... Hmm, comme c’est cool, c’est important, » déclara Genia après avoir retiré la main de Merula d’elle. « Alors, quel genre d’armes aviez-vous en tête ? Des canons d’épaule, peut-être ? »

Trill avait parlé comme si elle attendait ce moment depuis le début.

« Un drill, bien sûr ! » s’écria Trill.

« « … » »

Genia et Merula l’avaient dévisagée pour la deuxième fois aujourd’hui.

« Un drill est-il une arme ? » demanda Genia.

« Bien sûr que si ! Si vous pensez que c’est une attaque qui peut percer n’importe quoi, qu’est-ce que c’est si ce n’est pas une arme !? » demanda Trill.

« À titre de référence, où pourrions-nous l’installer  ? » demanda Genia avec hésitation.

Les yeux de Trill brillaient. « Et les deux mains ? Si nous transformons les bras en forets et si nous les faisons tourner au fur et à mesure qu’ils poinçonnent, cela pourrait facilement ouvrir des trous dans les murs d’un château. Rien qu’en imaginant cette scène, ça m’excite ! »

Les deux autres hochèrent la tête. D’un regard partagé, elles avaient parlé à l’unisson.

« « Rejeté. » »

« Pourquoi est-ce que c’est ainsi !? » s’écria Trill.

« Je vous ai dit que les os de dragon sont difficiles à utiliser, n’est-ce pas ? » Genia l’avait souligné calmement. « Si nous faisions ce genre de modification bizarre à l’un des os de leur espèce, les dragons de la Chaîne de Montagnes de l’Étoile du Dragon seront bouleversés. »

Trill avait dégluti. « Et si on l’attachait au bout de la queue ? »

« C’est la même chose pour moi, » déclara Genia.

« Le bout ! Juste le bout ! » s’écria Trill.

« Cette fille veut juste lui mettre un foret maintenant, » déclara Merula avec exaspération.

C’était un autre jour animé pour le cerveau du royaume.

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Partie 4

Le Garçon manqué des steppes

C’était quelque temps avant que l’Union des nations de l’Est ne soit attaquée par la vague de démons, dans l’état de steppe de l’Union des nations de l’Est Malmkhitan, devant un ger, la résidence commune dans ce pays.

Une fille à queue jumelle, âgée de douze ou treize ans, était assise sur une botte de foin et balançait ses pieds.

« Ennuyannnnttt, » elle s’était plainte. « Je m’ennuie, je m’ennuie, je m’ennuieeee. »

« Me dire cela ne m’aidera pas, Lady Yuriga, » dit-il en soupirant, le soldat affecté comme garde du corps de Yuriga.

La fille s’appelait Yuriga Haan. C’était la sœur cadette du roi, Fuuga Haan. À cause de cela, le soldat ne pouvait pas être trop sévère avec elle, et ne pouvait que faiblement tenter de l’apaiser.

« N’étiez-vous pas censée voir votre professeur de couture pour les cours ? » demanda-t-il.

« Eh bien, c’est ennuyeux. Je sais que c’est une compétence que n’importe quelle femme dans les steppes devrait avoir, mais ces travaux d’aiguille répétitifs sont ennuyeux. Je préfère aller chasser avec mon frère et ses hommes, » répondit Yuriga.

« Lady Yuriga, vous n’avez toujours que treize ans, n’est-ce pas ? C’est dangereux, » dit-il d’un air inquiet.

Mais la sœur sur énergétique de son seigneur ne l’entendait pas. « Je sais monter un temsbock, et mon instructeur dit que j’ai du potentiel. »

« J’en suis sûr, mais… »

Même en la regardant sans favoritisme, Yuriga avait un sens aigu des arts martiaux. On disait souvent que si elle était née homme, elle aurait été un excellent commandant. Mais ça n’avait fait que gonfler son ego.

« Si seulement j’étais un homme aussi, » soupira Yuriga. « Alors je pourrais suivre mon frère. »

« Vous avez eu la chance d’être mignonne, alors pour quoi ne pas faire des choses plus féminines ? » demanda le soldat.

« Je les déteste ! Ça ne me convient pas d’attendre que les hommes rentrent à la maison, » elle sauta en bas du ballot de pailles avec ses petites ailes dans le dos. « Les steppes sont si vastes, et le ciel est si haut. Je veux aller où je veux, librement. C’est pour ça que j’ai des ailes. »

Cela dit, Yuriga avait bondi.

Le soldat avait paniqué. « Ah ! Lady Yuriga !? Vous ne pouvez pas faire ça ! Vous allez mettre en colère le Seigneur Fuuga, vous savez !? »

Yuriga lui avait tiré la langue. « Je vais faire un tour en volant. Je serai de retour pour ce soir. »

Sur ce, Yuriga s’envola vers le ciel. Ignorant les appels du soldat pour qu’elle s’arrête, elle avait fait un vol. Son peuple, la race céleste, avait de petites ailes qui ne pouvaient pas voler loin, mais le poids léger de Yuriga lui permettait de voler rapidement hors de vue des gens.

Une fois qu’elle avait atterri sur une colline avec rien d’autre que de l’herbe, Yuriga s’était assise.

C’était bien beau de s’enfuir, mais le paysage est le même ici.

La steppe n’avait pas de grands arbres qui pourraient se détacher, et elle était à peu près la même partout où vous alliez. Yuriga n’avait jamais quitté le pays auparavant, donc ce paysage était tout ce qu’elle connaissait. Yuriga s’allongea sur l’herbe.

Vivre une vie où je ne connais que ce paysage… Je détesterais ça. Je veux voir d’autres régions, et beaucoup de gens différents.

C’était un souci qui semblait être un luxe pour la plupart des gens qui luttaient pour vivre au quotidien. Mais elle était la princesse d’un pays, donc sa vie était paisible et ennuyeuse.

Yuriga ferma les yeux, expirant. Il y a un vaste monde en dehors de la steppe. C’est un grand continent. Je suis sûre qu’il y a des pays et des gens intéressants. Ohh, je veux sortir… Je veux sortir de la steppe…

Embrassant son angoisse, Yuriga y resta jusqu’à ce que le soleil se couche.

C’était arrivé un peu plus tard.

« Nous allons au Duché de Chima, » annonça son frère Fuuga à ses partisans rassemblés.

Les souhaits de Yuriga avaient-ils atteint les cieux ?

« Nous avons géré la vague des démons ici, mais j’ai entendu dire que la vague du Duché de Chima a beaucoup de types de monstres, et c’est dangereux. C’est une bonne occasion de montrer aux autres pays de l’Union des nations de l’Est de quoi nous sommes capables. Nous ne pouvions pas demander un meilleur premier pas sur la scène mondiale. Ai-je raison, camarades !? »

« « « Ouiiiiiiii ! » » »

Fuuga parlait avec passion et sa ferveur était contagieuse pour ceux qui le suivaient. Son charisme naturel les avait amenés à aller au secours du Duché de Chima sans une seule objection.

« Frère ! » s’exclama Yuriga alors que ses partisans couraient immédiatement pour se préparer.

« Yuriga ? Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda-t-il.

« S’il te plaît ! Emmène-moi ! »

Fuuga eut l’air surpris par la demande soudaine. « Hein ? On n’y va pas pour jouer, tu sais ? »

« Je sais ! Je ne vais évidemment pas sur le champ de bataille ! Je vais rester au camp, alors emmenez-moi, s’il te plaît ! Je veux voir le monde en dehors de la steppe ! » dit désespérément Yuriga.

Fuuga l’avait regardée. « Si je refuse, tu viendras quand même. »

« Oui ! Même si je dois me cacher dans les bagages ! »

« Ce serait un problème en soi…, » Fuuga se gratta la tête puis poussa un soupir. « … Très bien. Mais seulement à condition que tu restes en sécurité. »

« D’accord ! Merci, mon frère ! »

Fuuga ne pouvait que sourire ironiquement au sourire rayonnant de Yuriga.

Ainsi, Yuriga quitta la steppe pour la première fois.

Ce qu’elle ne savait pas, c’est que, par conséquent, elle ne pourrait pas revenir avant un certain temps.

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Partie 5

Souma : « Ton nom est ».

— Un jour du 1er mois, 1 548e année, Calendrier Continental —

« C’est… difficile. »

J’étais au bureau des affaires gouvernementales à Parnam, la tête dans les bras. Je n’avais pas autant souffert depuis que l’État Pontifical Orthodoxe de Lunaria m’avait envoyé une sainte. « Oh, bon sang, sérieusement, qu’est-ce que je vais faire… ?

« Sire…, » en me voyant dans une telle agonie, Hakuya brassa son éventail de papier. « S’il vous plaît, faites votre travail. »

Fwap ! Il m’avait frappé sur la tête. Pressant une main sur l’endroit, je l’avais regardé d’un air rancunier.

« Ne voyez-vous pas que votre seigneur est aux prises avec un problème difficile ? » demandai-je.

« Je ne peux pas. Seul mon seigneur s’inquiète pour quelque chose d’insignifiant, » déclara Hakuya.

« Bien sûr que non, ce n’est pas insignifiant ! Ils seront coincés avec ça pour la vie ! » m’écriai-je.

« C’est peut-être un problème pour eux, mais pour le pays, c’est insignifiant. Et vous êtes en mesure de gérer les affaires de l’État. Les priorités à établir devraient être claires, » troquant son éventail de papier, Hakuya soupira et ajouta : « Utilisez ce que vous voulez. C’est le nom de votre propre fils. »

« … Ne dites pas ça comme si c’était si facile, » déclarai-je.

La question que je me posais était de savoir comment appeler mon fils nouveau-né.

Liscia et moi en avions discuté, et nous avions décidé que je nommerais le garçon et qu’elle nommerait la fille. Le garçon finirait par me succéder, héritant du trône et du nom de la Maison d’Elfrieden. Si je lui donnais un nom trop bizarre, ce serait mal vu par les gens et par les pays étrangers.

Je n’avais pas l’intention de lui donner un nom trop excentrique, mais peut-être un nom de style japonais…

Il semblait qu’il y avait beaucoup de noms comme ça dans le nord du continent, et dans l’archipel de l’Union du Dragon à Neuf Têtes, mais pas dans ce pays, donc ce n’était probablement pas bon. Il était probablement plus sûr d’emprunter un nom à un roi historique, mais cela manquait de saveur…

Comme je m’inquiétais encore à ce sujet, Hakuya m’avait encore frappé avec l’éventail en papier. Fwap !

« Je vous ai dit de vous en inquiéter plus tard. Faites votre travail d’abord, » déclara Hakuya.

« Ow... J’ai compris, d’accord ? » commençai-je à regarder à contrecœur à travers la paperasse.

Hakuya soupira. « Vous êtes dans une impasse parce que vous y pensez seul. Pourquoi ne pas demander à vos vassaux qui ont des enfants ? »

Je vois… Il y avait une certaine logique là-dedans, oui. L’une des bonnes choses à propos de Hakuya, c’est qu’il n’était pas seulement dur avec moi au travail, il me donnait aussi des conseils.

« C’est logique, » dis-je. « Eh bien, je suppose que je vais finir ce travail rapidement pour que je puisse aller demander. »

J’avais désespérément travaillé pour faire disparaître la montagne de paperasse.

Finissant enfin le travail un peu plus tôt que d’habitude, je m’étais dirigé vers la garderie installée à l’intérieur du château. La vraie mère de Tomoe, Tomoko, avait été la première personne qui m’était venue à l’esprit en tant que personne qui avait des enfants au château.

« Comment ai-je choisi les noms de mes enfants ? » Tomoko pencha doucement sa tête sur le côté. « Je n’ai pas besoin d’expliquer d’où vient Tomoe, non ? »

« C’est vrai. Ça vient de votre propre nom, n’est-ce pas ? » demandai-je.

« Oui. Parce que quand Tomoe est née, mon défunt mari a dit qu’elle me ressemblait, » déclara Tomoko.

Un nom basé sur celui de ses parents, hein ? Il semblait y en avoir beaucoup dans ce monde.

« Alors, Rou venait-il peut-être de votre mari ? » lui avais-je demandé.

« Oui, c’est bien le cas. Il s’appelait Rouga, alors on en a utilisé une partie, » répondit-elle.

« Mais j’ai l’impression que Rou ressemble beaucoup à Tomoe, » déclarai-je.

Tomoko sourit doucement. « C’est vrai, son visage ressemble beaucoup au nôtre. Mais mon mari est mort peu après la naissance de Rou, alors je voulais qu’il ait ce nom comme preuve qu’il était ici. »

« Oh… Désolé. C’était insensible de ma part. » Maintenant, je me sentais mal.

Mais Tomoko secoua la tête en silence. « Non. Je peux penser avec tendresse à l’époque parce que ma vie est très épanouissante aujourd’hui. C’est parce que le peuple du royaume et avant tout, vous, Sire, vous avez si bien traité notre famille. Mon mari est parti maintenant, mais Tomoe et Rou grandissent en bonne santé. Je ne pourrais pas être plus heureuse. »

J’étais là, incapable de dire quoi que ce soit.

Tomoko sourit. « Mon mari s’inquiétait aussi beaucoup du nom à donner à Tomoe avant sa naissance. Quand il a vu son visage, il a tout de suite décidé. Alors, s’il vous plaît, inquiétez-vous beaucoup. »

« Merci pour votre perspicacité, » dis-je en m’inclinant devant elle, puis je quittai la garderie.

La preuve qu’il était là, hein… ? réfléchi-je. Bien que les enfants soient les miens et ceux de Liscia, ils portent aussi le sang de la famille royale d’Elfrieden. Entre moi et l’ancien roi, Sire Albert, nous avons eu deux générations de rois qui se sont mariés dans la famille, mais mon fils amènera probablement un jour une femme dans la maison royale d’Elfrieden.

Il allait transmettre le sang de l’ancienne reine, Lady Elisha, et Liscia voulait un nom qui reflète cela. Pour prouver qu’ils étaient de la famille.

« … OK, j’ai décidé, » déclarai-je.

En regardant le ciel depuis le couloir entre les bâtiments, j’avais pensé à mon fils et j’avais chuchoté : « Tu t’appelleras Cian. Cian Elfrieden, »

Pensant que je devrais le dire tout de suite à Liscia, j’étais allé au bureau pour écrire une lettre.

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Partie 6

Liscia : « Ton nom est ».

« Que dois-je faire ? » Regardant mes enfants couchés dans leur berceau, j’avais soupiré.

« Liscia ? » Carla, qui pliait le linge, avait remarqué ma détresse et m’avait appelée. « Qu’est-ce qu’il y a ? Tu as l’air si troublé. »

« Carla… Comment dois-je l’appeler ? » demandai-je en touchant la joue de ma fille qui s’accrochait au garçon dans son sommeil. Le fait d’être à côté de son frère avait dû être rassurant pour elle, car elle ne montrait aucun signe de réveil.

La question que je me posais était de savoir comment appeler ma fille nouveau-née.

Souma et moi en avions discuté et avions décidé que je nommerais la fille et qu’il nommerait le garçon.

« Tu es libre de faire ce que tu veux, n’est-ce pas ? Pourquoi ne pas en choisir un qui te plaît ? » demanda Carla, exaspérée.

Si je pouvais faire ça, je n’aurais pas tant de mal !

« Elle portera ce nom toute sa vie, » avais-je craint. « Je ne peux pas l’appeler bizarrement. »

« Je pense que ton sérieux est une vertu, Liscia, mais… ne te sens-tu pas mal pour tes enfants que cela prenne autant de temps ? Je peux les appeler Prince et Princesse, mais tu es de leur famille, donc tu ne peux pas faire ça, » déclara Carla.

« Eh bien, oui… mais…, » déclarai-je.

C’était vrai, on ne pouvait pas continuer à les appeler « le garçon » et « la fille » pour toujours.

« Juste pour référence, qui a choisi ton nom, Carla ? » lui avais-je demandé.

« Mon père et ma mère en ont discuté et se sont mis d’accord. Les races à longue durée de vie ont du mal à concevoir, alors j’étais leur premier enfant après avoir longtemps essayé. C’est pourquoi ils m’ont donné un son pour chacun de leurs noms, » répondit Carla.

C’était logique. Ils avaient pris le « Ca » de « Castor » et le « La » de « Accela » et avaient choisi Carla, hein ? Peut-être que je devrais aussi prendre un son de mon nom et du nom de Souma.

Socia, Lima… Je ne sais pas, c’était un peu louche. En plus, le vrai nom de Souma était censé être Kazuya. Alors, Cascia, Liya… Ceux-là me semblaient pires. Kasha… On aurait dit l’enfant de Souma avec Aisha.

Pendant que je souffrais encore, Carla soupira. « Tu ne vas pas avoir de bonnes idées en mijotant dessus ici. Je surveillerai les enfants, alors pourquoi ne pas aller ailleurs pour un changement d’atmosphère ? »

« … Ouais. Je vais te prendre au mot, » déclarai-je.

Laissant les enfants à Carla, j’étais sortie de la maison.

Dans la cour, ce manoir avait un beau jardin que mon père entretenait comme passe-temps. (Étonnamment, il semblait que mon père ait la main verte.) Cela dit, c’était l’hiver maintenant, donc ce n’était pas très coloré. Pendant que je me promenais dans le coin…

« Oh, si ce n’est pas Liscia, » mon père, qui portait une serviette comme un bandana, les coins attachés ensemble sous son nez, sortait la tête de derrière une haie.

Pendant un moment, il ressemblait à un vieux fermier. J’avais l’impression que ça lui allait mieux que la couronne.

« Je sors me promener, » avais-je dit. « Travailles-tu dans le jardin, Père ? »

« Oui. Je prépare le printemps à venir, » déclara mon père.

Enlevant son bandana, mon père l’avait utilisé pour s’essuyer le front.

« Les enfants vont-ils bien ? » demanda-t-il.

« Carla les surveille en ce moment, » déclarai-je.

« Hmm. Désolé. On dirait que j’ai dormi pendant l’accouchement, » déclara mon père.

« Ne t’inquiète pas pour ça. Tu as dû être épuisé, » déclarai-je.

J’avais eu l’impression que ma mère avait peut-être quelque chose à voir avec la raison pour laquelle mon père s’était évanoui, mais… J’allais me taire à ce sujet.

« Tu sembles bouger, mais te sentes-tu assez bien pour le faire ? » demanda mon père, en me scrutant.

« Oui. Mais je ne me suis pas complètement remise, » répondis-je.

« Repose-toi au moins pendant que tu es là. C’est aussi ta maison, » déclara mon père.

J’avais gloussé. « Cela l’est. »

Ma maison… hein. Je n’avais jamais vécu ici, mais le simple fait d’avoir ma mère et mon père ici était réconfortant. C’était un endroit lié à ma famille. Mais Souma, convoqué d’un autre monde, n’avait rien de tel, n’est-ce pas ?

« J’aimerais que Souma ait quelque chose qui lui permette aussi de se sentir lié à sa famille…, » avais-je murmuré.

« Il le fait, » répondit mon père comme si la réponse était évidente. « Mon gendre a le corps que ses parents lui ont donné. Son nom aussi. C’est pourquoi, aussi longtemps qu’il vivra, cette connexion ne se rompra jamais. »

J’étais restée silencieuse.

Son corps et son nom sont liés à sa famille… enfin, peut-être.

Mais il avait été décidé que lorsque Souma prendrait le trône, il hériterait de mon nom de famille et du nom de famille de Roroa pour devenir Souma Amidonia Elfrieden. Le vrai prénom de Souma, Kazuya, disparaîtrait. C’était un peu triste.

Y avait-il un moyen de maintenir ce lien ?

Quand j’étais retournée dans la chambre des enfants, j’avais caressé doucement le front de la fille.

« Je sais ce que je vais faire, » déclarai-je.

En regardant le visage de ma fille endormie, j’avais pris une décision.

« Tu t’appelles Kazuha. Kazuha Elfrieden. »

Voulant tout de suite le dire à Souma, j’avais décidé d’écrire une lettre.

☆☆☆

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Un commentaire :

  1. Merci pour le chapitre !
    ( Ils avaient la même idée….)

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