Épilogue 2 : Bon retour à la maison
— 11 h du matin le 1er jour du 2e mois, 1,548e année, Calendrier Continental — dans le château de Parnam —
Ce jour-là, j’étais avec ma famille dans la cour : mes fiancées Aisha, Juna, Roroa et Naden, avec ma petite sœur Tomoe et ses amis Ichiha et Yuriga.
Il faisait froid, mais le ciel était dégagé.
On regardait juste le ciel bleu.
Ahh, je ne pouvais pas me calmer ! J’étais agité et sur les nerfs. Le temps semblait passer si vite.
Mes pieds semblaient flotter loin du sol, et même quand je m’arrêtais, mes talons se relevaient sans raison.
Dans ma tête, je voulais être calme, mais mon corps et mon cœur n’écoutaient pas.
« Oh, bon sang ! Calme-toi un peu, tu veux ? » Incapable de me regarder plus longtemps, Naden se plaignait. « Tu agis en étant trop agité depuis tout ce temps. Si tu es un roi, agis avec plus de dignité. »
« Nadie a raison, » dit Roroa en serrant Naden dans ses bras par-derrière. « Ils reviendront, que tu sois impatient ou pas. »
« Roroa, ne m’enlace pas. » Naden avait essayé de se soustraire la nuisance, mais cela n’avait eu aucun effet.
« C’est bon, c’est bon ! » dit Roroa, en jouant en s’accrochant à elle.
Elles avaient raison, mais… J’étais tout de même inquiet, alors que pouvais-je faire d’autre ? Après tout, aujourd’hui…
« Votre fiancée et vos enfants qui rendaient visite à leur famille reviennent aujourd’hui, n’est-ce pas ? Pourquoi êtes-vous si tendu ? » dit Yuriga, exaspérée.
C’était exact. Aujourd’hui était le jour où Liscia et les enfants allaient retourner au château.
Je ne pouvais pas aller la chercher à cause de mes fonctions de roi, mais la gondole de la famille royale avait déjà été envoyée la chercher. J’avais appris qu’elle allait bientôt arriver, alors nous venions tous la saluer.
Yuriga haussa les épaules avec résignation. « En plus, je n’ai jamais rencontré cette Lady Liscia. »
« N’est-ce pas une raison de plus pour lui rendre hommage ? » Tomoe avait riposté. « Toi et Ichiha allez vivre dans ce château, alors vous devez dire bonjour à ma Grande Sœur, d’accord ? »
« Je… Je le sais bien. » Yuriga tourna la tête pour détourner le regard.
Avec un sourire ironique à leurs pitreries, Ichiha demanda avec curiosité. « C’est la fille de l’ancien couple royal, et c’était la princesse d’Elfrieden, non ? Elle est comment ? »
« Une princesse vaillante et belle, » déclara Tomoe avec confiance. « C’est la grande sœur que j’admire. »
« Si tu veux de la vaillance, mon frère est plus qu’un égal pour elle, » se moqua Yuriga.
« Murgh… Tu es toujours si compétitive, Yuriga ! » Tomoe la fusilla du regard.
Ichiha s’était rapidement interposé entre elles. « Maintenant, calmez-vous toutes les deux. »
Ces enfants étaient les mêmes que d’habitude.
Aisha, qui avait eu la meilleure vision de tous ici, avait montré du doigt le ciel et avait dit. « On dirait qu’ils sont là. »
En tournant autour de moi pour chercher où Aisha pointait, je pouvais voir une gondole transportée par quatre wyvernes venant vers nous.
Il y avait aussi une escorte de cavaleries-wyvernes à ses côtés.
La gondole s’était approchée lentement et s’était finalement posée dans la cour.
Une fois qu’un préposé avait ouvert la porte, Liscia, dans son uniforme habituel et Carla, dans sa robe de servante ordinaire, étaient sorties, chacune portant un bébé.
« Nous sommes chez nous, Souma, tout le monde, » nous déclara Liscia en souriant.
Ses cheveux légèrement plus longs que les épaules avaient soufflé dans le vent et avaient brillé.
C’était mes chers enfants et une femme que j’aimais. Je ne pouvais m’empêcher de fixer cette scène, comme si le bonheur se manifestait.
Finalement, j’étais revenu à la raison et je m’étais précipité à leurs côtés avec mes fiancées.
« Bienvenue à la maison, Liscia, » dis-je. « Désolé de ne pas avoir pu venir te chercher. »
« Bienvenue à la maison, Lady Liscia, » sourit Aisha. « J’attendais ton retour avec impatience. »
« On dirait que les bébés dorment, » gloussa Juna.
« Tu as raison, » sourit Roroa. « Lequel d’entre eux est le garçon, et lequel est la fille ? »
« Celle que Liscia tient, c’est la fille, et celle que Carla tient, c’est le garçon, » déclara Naden. « Je peux en quelque sorte le dire par leur magie. »
Nous parlions tous à Liscia en même temps.
« Bon sang, » dit-elle avec un sourire troublé. « Je suis heureuse de l’accueil, mais calmez-vous, vous tous. »
Carla s’était approchée de moi et m’avait remis le bébé qu’elle tenait. « Je suis de retour, maître. S’il vous plaît, prenez le jeune prince. »
« Bienvenue à la maison, Carla, » déclarai-je, en tendant la main au garçon. « Bon travail pour s’occuper de Liscia et lui tenir compagnie. Mais… quand tu l’appelles le jeune prince, ça me fait me sentir vieux. Je veux dire, ce n’est pas mal, cependant. »
Même en disant ça, j’avais pris mon enfant, et…
« Wah... ? Ahhhhh ! »
Il s’était soudain mis à pleurer. Hein !? C’était quoi ça, sorti de nulle part !?
J’avais paniqué, et j’avais essayé de le calmer avec un « Là, là, », mais il n’y avait aucun signe qu’il allait arrêter de pleurer.
Même quand tout le monde s’était joint à nous avec un « Qu’est-ce qu’il y a » et un « Peekaboo ! » Rien n’avait aidé.
Nous ne savions pas quoi faire.
« Que Carla le prenne dans ses bras, » suggéra Liscia avec un sourire ironique.
Quand je l’avais rendu à Carla comme on me l’avait dit, le garçon avait immédiatement cessé de pleurer. Puis, juste comme ça, il s’était assoupi à nouveau.
Avec un regard incroyable de détente. Était-il plus heureux dans les bras de Carla que son propre père ?
« Il semble qu’il aime bien être dans les bras de Carla, » dit Liscia. « Parfois, il n’arrête pas de pleurer pendant que je m’occupe de lui, mais quand Carla le fait, il arrête. »
« En tant que parent, je deviens jaloux de Carla…, » m’étais-je plaint.
« Il n’y a rien que je puisse faire contre ça, vous savez !? » Carla, qui se faisait dire ça pour quelque chose dont cela n’était pas de sa faute, avait protesté, mais elle ne pouvait pas nous en vouloir.
Liscia s’était approchée des trois enfants qui étaient un peu loin. « Vous devez être Ichiha du Duché de Chima, et vous devez être Yuriga de Malmkhitan. Souma m’a parlé de vous deux. Bienvenue au Royaume de Friedonia. »
« C’est un honneur de vous rencontrer, » déclara nerveusement Ichiha. « Je suis le plus jeune fils de la Maison de Chima, Ichiha Chima. »
« Je suis… Yuriga. C’est… un plaisir de faire votre connaissance, » déclara l’autre enfant.
Avec Liscia qui leur parlait soudainement, les deux enfants semblaient un peu tendus.
Avec Ichiha, c’était normal, mais Yuriga n’était-elle pas un peu trop tendue ? Sa bravade antérieure avait complètement disparu.
« Qu’est-ce qui ne va pas, Yuriga ? » demanda Tomoe. « Tu es toute raide. »
Elle semblait aussi trouver la réaction de Yuriga mystérieuse.
« Qu’est-ce que tu dis ? » Yuriga avait riposté. « J’agis tout à fait normalement. »
« Vraiment ? » demanda Tomoe.
« Bien sûr que je le suis. Espèce de gamine, » déclara Yuriga.
« H-Hey, arrête çaaaaa, » déclara Tomoe.
Yuriga étirait encore les joues de Tomoe.
En voyant Yuriga comme ça, Liscia avait gloussé. « D’après ce que j’ai entendu de Souma, vous êtes encore plus un garçon manqué que moi. »
« N-Non, pas du tout…, » déclara Yuriga.
« Ils m’ont aussi traitée de princesse garçon manqué, alors je comprends bien ça, » dit Liscia avec un grand sourire. « Enchantée de vous rencontrer. »
Yuriga acquiesça rapidement.
Oh, j’ai compris. Parce qu’elles étaient si semblables, Yuriga aurait pu être tendue quand elle avait senti le même genre d’aura qu’elle avait elle-même dégagé.
Elle devait avoir l’impression qu’une version plus grande d’elle-même s’était manifestée, comme on avait l’impression qu’une cousine plus âgée s’adressait soudainement à nous.
« Hé, chéri ? J’ai une question, » dit Roroa en tirant sur les joues du bébé que Carla tenait. « Ont-ils déjà des noms ? Je me sens mal si tu continues à les appeler “le garçon” et “la fille” pour toujours, tu vois ? »
« Hm ? Ohh, je ne te l’avais pas encore dit. Nous leur avons donné un nom. Pas vrai, Liscia ? » demandai-je.
« Oui. On a décidé que Souma appellerait le garçon et moi la fille, » répondit Liscia.
Pendant que Liscia, Carla et moi nous nous mettions à côté, nous avions annoncé les noms des enfants à tout le monde.
D’abord, le garçon que Carla tenait.
« C’est Cian, » dis-je. « Il semble que beaucoup de gens utilisent des noms qui sont proches de leurs parents dans ce pays, et il est susceptible de gouverner ce pays comme un parent de sang de la famille royale Elfrieden un jour, alors je lui ai donné un nom qui établit son lien avec Liscia. »
« Hee hee, Cian, c’est ça ? Eh bien, c’est proche du cyan, qui signifie bleu, alors je peux le comprendre, » dit joyeusement Juna aux cheveux bleus.
Il semblait que tout le monde aimait le nom, donc… honnêtement, j’étais soulagé.
Liscia montra à tout le monde la fille qu’elle tenait et déclara. « Et pour le nom de cette fille, j’ai choisi Kazuha. »
« Kazuha ? Tu as fini par choisir un nom qui ressemble un peu à Tomoe ou Kaede, hein ? » demanda Roroa.
« Elle a raison, il a le même genre de son que mon nom, » dit Tomoe en riant.
Oui, mais pourquoi a-t-elle choisi ce nom ? m’étais-je demandé.
Liscia, avec un doux sourire, en explique l’origine.
« Tu sais, à cause d’une erreur au début, il a fini par s’appeler Souma, mais le vrai prénom de Souma est Kazuya, non ? Quand nous serons mariés et qu’il héritera des noms d’Amidonia et d’Elfrieden, il sera Souma A. Elfrieden, non ? »
« Ouais, » avais-je dit. « C’est ce qu’on a décidé, non ? »
« J’étais triste de savoir que le nom Kazuya disparaîtrait comme ça, alors j’ai donné le nom Kazuha à cette fille. J’ai pensé laisser des preuves que le nom Kazuya a déjà existé, » déclara Liscia en souriant.
Avait-elle choisi le nom Kazuha par considération pour moi ? Oh, merde. J’avais les yeux embués.
Si j’éclatais en larmes ici, ce serait nul, alors je l’avais retenu du mieux que je pouvais.
« Kazuha, tu dis ? » demanda Aisha. « Je trouve que c’est un joli nom. »
« Je pense que c’est génial, » avait convenu Naden. « On dirait un nom du monde de Souma. »
C’était gentil à elles de dire ça.
Finalement, j’avais donné à un garçon un nom comme celui de Liscia, et Liscia avait donné à une fille un nom comme le mien.
Cela pouvait sembler trop simple, mais… vous pouviez sentir un lien très fort là-dedans, alors nous avions aimé ça. J’espère que les enfants aimeraient aussi leurs noms.
Alors, en me retournant et en montrant du doigt le château pour les jumeaux, j’avais dit. « Cian, Kazuha, pouvez-vous le voir ? C’est votre maison à partir d’aujourd’hui. »
« Ils dorment tous les deux, alors bien sûr qu’ils ne peuvent pas, » se moquait Liscia.
Tout le monde avait ri.
Tandis que je me grattais la tête dans l’embarras, Liscia s’était approchée pour se tenir à côté de moi.
« J’ai été absente un moment, mais je vois que le château est plus vivant que jamais, » déclara Liscia.
« Nous avons plus de famille, et tu es aussi de retour maintenant, Liscia, » avais-je souri.
« Hee hee. Et il y aura encore plus de nouveaux membres après ça, non ? » demanda Liscia.
« Je serais heureux d’avoir plus d’enfants, mais je pense que j’ai assez de fiancées, » déclarai-je.
« Je n’en suis pas si sûre. En te connaissant, tu pourrais recommencer à suivre le courant, n’est-ce pas ? » demanda Liscia.
« Je ne peux pas… le nier, » répondis-je.
J’avais un casier sur ce genre de chose, après tout. Comme avec Roroa, ou avec Naden.
Pendant qu’on en parlait, Liscia avait appuyé sa tête sur mon épaule. « Quoi qu’il arrive après ça, je suis sûre qu’on peut surmonter ça. »
« Tu as raison. » Avais-je hoché la tête. « Si tout le monde est avec nous, on peut le faire. »
Nous avions souri ensemble, écoutant les voix heureuses de nos compagnons.
Le printemps, qui allait marquer les deux ans depuis que j’avais reçu la couronne, était presque arrivé.
Merci pour le chapitre.
Merci pour le chapitre.
Merci pour le chapitre!
Merci pour le chapitre !
Ey ! Super ❤️ les noms !