Chapitre 3: Le cours nuptial des fiancées
Partie 1
Un jour dans le 3e mois, 1 547e année, du Calendrier Continental
Bonjour, je suis la candidate pour devenir la première reine primaire de Souma, Liscia Elfrieden.
En ce jour où la fin de l’hiver s’approchait et où le printemps commençait à se faire sentir, toutes les fiancées de Souma étaient rassemblées dans une certaine pièce du Château de Parnam. Moi, Liscia était l’une d’elles. Les autres étaient : Aisha le Kochiji, Juna la Lorelei, et Roroa, l’ancienne princesse d’Amidonia.
Il n’y avait aucun signe de Souma ici, et même les servantes qui attendaient toujours dans le coin de la pièce avaient été invitées à partir aujourd’hui. En plus de ça... cette pièce était bizarre. Il y avait un tableau noir, des tables, et quatre bureaux et des chaises. Les bureaux étaient alignés en rang, ce qui faisait presque penser à l’une des salles de classe de l’Académie des Officiers.
« Hé, Grande Soeur Cia ? » demanda Roroa. « Pourquoi avons-nous toutes été appelées ici aujourd’hui ? »
« Je ne pourrais pas vous le dire, » dis-je. « Si quelqu’un ici le savait... »
J’avais regardé Juna. Cependant, Juna baissa les yeux et secoua la tête avant de dire. « Je suis désolée. Dernièrement, je ne suis pas sûre de ce qui passe par la tête de cette femme. »
« Si Madame Juna ne sait pas, alors le reste d’entre nous n’a aucune chance de le découvrir, » Aisha posa les mains sur le dossier d’une chaise, inclinant la tête sur le côté, perplexe.
C’était une évaluation juste. Cette dame était complètement imprévisible. À quoi pensait-elle cette fois-ci ?
Puis la porte de la chambre s’ouvrit, et celui qui nous avait rassemblées ici arriva.
« Je vois que tout le monde est là, » déclara une voix féminine.
Il s’agissait d’une beauté de la race des serpents de mer aux cheveux bleus, Excel Walter.
En plus d’être le commandant en chef de la Force de Défense Nationale, elle était une belle femme qui semblait avoir environ vingt-cinq ans. Avec ses tresses bleues, dont germaient de minuscules cornes, traînant derrière elle une queue pendant qu’elle marchait, elle avait toujours été une beauté pittoresque. Mais cette fois, elle tenait quelque chose dans ses mains : deux paquets aussi épais que des dictionnaires. L’un était enveloppé de blanc, l’autre en noir.
Excel posa les paquets sur le lutrin, puis elle sortit et enfila une paire de lunettes et une casquette académique carrée. « Maintenant, vous allez toutes prendre vos places. »
« Eu-Euh... Grand-mère ? » Juna leva la main avec hésitation et demanda.
« Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda Excel.
« Hm... Je pensais que tu avais une bonne vision, non ? » demanda Juna.
« Oh, ces lunettes ? Elles sont juste équipées d’un verre ordinaire, et non de lentilles correctives, » répondit Excel.
« Alors pourquoi les portes-tu ? » demanda Juna.
« C’est pour me mettre dans l’ambiance, » répondit Excel.
L’ambiance !? Était-ce un problème !? Attendez, qu’allait-elle donc faire là !?
En fin de compte, nous avions chacune été conduites dans nos sièges par Excel sans aucune idée de ce qui se passait. Du point de vue d’Excel au lutrin, de gauche à droite, nous étions assises avec Aisha, Roroa, moi et Juna.
Excel avait commencé à écrire quelque chose sur le tableau. Quand je l’avais lu, cela disait : « Première conférence — Cours de formation pour être une mariée ».
Ouais, je ne savais même pas par où commencer.
D’une part, par « Première », voulait-elle dire qu’il allait y avoir plusieurs de ces rassemblements ? Qu’est-ce qu’un cours de formation à la mariée était censé être ? Puis Excel tapotait légèrement sur le lutrin.
« Maintenant, vous allez toutes devenir les femmes de Souma cette année, » déclara Excel.
« « « « ... » » » »
Nous étions toutes très calmes et silencieuses. Bien sûr, nous étions prêtes pour cela, et nous le voulions même maintenant, mais demander à quelqu’un d’autre de nous le signaler était un peu embarrassant.
Excel nous avait alors dit. « Bien que certaines d’entre vous soient des primaires et d’autres des secondaires, la nature fondamentale des choses sera la même pour toutes. Il y a un mari et une femme, ils construisent un ménage, éventuellement des enfants naissent, et ils deviennent une famille. Si la famille est harmonieuse, alors ils seront heureux, sinon, ils deviendront mécontents. Le problème est que s’il y a de la discorde dans la famille royale, cela mène directement à de la discorde au sein du royaume. Princesse Liscia. »
« O-Oui ! » J’avais répondu et je m’étais levée sans le vouloir. C’était comme si j’étais de retour à l’école des officiers.
Excel m’avait lancé un regard sérieux et m’avait demandé : « Princesse Liscia, vous n’avez pas de parents en dehors de votre père et de votre mère, n’est-ce pas ? »
« Hm... Oui. Du moins, c’est ce qu’on m’a dit, » avais-je répondu.
« Pourquoi est-ce ainsi ? » demanda Excel.
« Quand le père de ma mère... c’est-à-dire, le roi avant mon père est mort, il y avait une crise de succession, et presque chaque membre de la famille royale sauf ma mère a été tué, » répondis-je.
« Tout à fait et c’était vraiment une période douloureuse, » Excel avait dit cela avec un regard vraiment peiné clairement visible sur son visage. « Les trois ducs et moi, nous nous étions éloignés de ce conflit. Si nos forces militaires s’étaient impliquées, cela aurait très certainement viré à la guerre civile. Nous étions tous désespérés alors que nous avons dû garder nos forces en attente. À la place d’une telle guerre, c’était devenu des luttes amères au sein de la maison royale qui opposait même les plus proches parents les uns aux autres. »
« Hmm... la raison de ce conflit, était-ce quant à la question de savoir qui allait prendre le trône ? » Aisha leva la main avant de demander ça.
Excel secoua la tête. « Nous pensons que c’était seulement un facteur secondaire. La première et la principale cause était liée à la politique d’expansion rapide de l’ancien roi. »
« L’expansion ? » demanda Aisha.
« Tout à fait, » répondit Excel. « Au temps du roi qui était le grand-père de la princesse Liscia, notre pays a lancé un certain nombre de guerres contre d’autres nations ce qui a considérablement élargi notre territoire. Pendant ce temps, le territoire élargi a semé les graines de la discorde au sein du pays. Cela s’est passé entre l’occupant et l’occupé, les conquérants et les vaincus, les tueurs et les proches des personnes tuées. Tout cela a donné naissance à beaucoup de relations conflictuelles du même genre. Il y a eu des interventions d’autres pays qui avaient également perdu des terres qui se sont produites à la même époque. »
« ... Eh bien, mon vieux père avait une dent contre le royaume, » Roroa, l’ancienne princesse d’Amidonia, avait déclaré ça avec un haussement d’épaules.
C’était un soulagement qu’elle ait dit que ça n’avait rien à voir avec elle. La Principauté d’Amidonia avait utilisé des nobles corrompus pour s’ingérer à plusieurs reprises dans nos affaires intérieures. Ce qu’ils avaient fait m’avait causé beaucoup de problèmes, mais c’était vraiment juste de récolter ce que nous avions semé.
J’étais reconnaissante que Roroa, en tant que princesse amidonienne, prenait la position que cela n’avait pas d’importance pour elle. Si Roroa, qui me considérait comme sa « Grande Sœur », finissait par m’en vouloir à cause d’une dispute entre nos deux pays, cela me rendrait malheureuse.
Excel acquiesça et continua. « Ces graines de discorde devaient être retirées lentement pour ne pas germer et causent de graves troubles, mais l’expansion rapide n’a pas permis de le faire. »
Finalement, le vieux roi était mort, et les germes persistants de la discorde avaient germé dans la crise de succession. Si les personnes qu’ils détestaient soutenaient un membre de la royauté, alors ces mêmes individus soutiendraient un autre cheval adverse dans la course à la succession. Voilà comment le différend sur la succession s’était transformé en une guerre par procuration pour toutes les discordes présentes dans le royaume.
« Voilà pourquoi il s’est transformé en un tel bourbier, » Excel soupira tristement puis nous regarda droit dans les yeux. « Heureusement, le règne de Sa Majesté Souma n’est pas aussi dangereux que celui de son prédécesseur. La raison pour laquelle le pays est inébranlable même après avoir absorbé Amidonia est qu’il a travaillé avec diligence pour créer une base assez solide pour éviter la création de la moindre turbulence. Il n’est pas aussi glamour que le premier roi, mais si on évalue tous ses actes quant à la stabilité de son règne, il est le meilleur roi que ce pays ait jamais eu jusqu’à présent. Voilà pourquoi, même une fois que Sa Majesté Souma ne sera plus sur le trône, il n’y aura pas une guerre de succession laide comme celle-là. »
Voici donc l’évaluation d’Excel du règne de Souma. Eh oui, je suis d’accord avec elle.
Je pourrais penser que la façon dont il avait régné jusqu’à maintenant était parfois trop détournée, mais il avait prudemment et soigneusement fait avancer ce pays. Si vous pensiez qu’il avait été invoqué comme un héros, je ne pensais pas qu’il n’y avait jamais eu un tel héros ordinaire et normal comme lui avant. Malgré tout, Souma m’avait fait me sentir en sécurité. Même s’il était faible, il me donnait l’impression d’être protégée par quelque chose de bien plus grand.
Excel avait alors frappé sur le tableau noir. « Cela dit, nous ne devons pas nous reposer sur nos lauriers ! Il ne faut jamais oublier que s’il y a des fissures entre le roi et la reine, ou même entre chacune des reines, il y aura ceux qui tenteront d’en profiter. Pour le bien du pays, vous devez construire une relation harmonieuse entre mari et femme, et un ménage harmonieux. Pour vous aider à réaliser cela, je vous ferai suivre mon cours de formation de la mariée. »
Je pourrais plus ou moins accepter ce qu’elle disait avec force. Mais qu’est-ce que c’était que ce « cours de formation de la mariée » qu’elle avait commencé là ?
« Hmm... Pourquoi êtes-vous celle qui nous parlez de toute façon, Duchesse Walter ? » demandai-je.
Excel avait ri et m’avait affiché un sourire empli de confiance. « On ne peut pas le dire au premier regard, mais je suis en vie depuis cinq cents ans. J’ai partagé ma vie avec de nombreux messieurs au cours de ma longue vie, mais la mort a toujours été la seule chose qui pouvait nous séparer. Je me suis toujours assurée d’avoir au moins un enfant avec chacun d’entre eux. »
C’était... Oh ouais. Ça pourrait être génial. Maintenant qu’elle l’avait mentionné, Excel semblait seulement avoir une vingtaine d’années, mais c’était une femme qui avait déjà eu de nombreux accouchements. Après tout, elle avait même eu des petites-filles comme Juna.
Excel gonfla sa poitrine généreuse avec fierté. « Je vais vous apprendre à toutes, en tant que reines... non, en tant que femmes... comment rester avec l’homme que vous aimez jusqu’à la mort. Cela comprend également des sujets comme : comment vous devez agir en tant que femme ainsi que comment pensent les gentilshommes. Cela comprend aussi tout ce qui va du soutien à votre mari, aux manières d’accomplir vos devoirs nocturnes dans la chambre d’une manière qui facilite vos relations conjugales. »
D-Devoirs nocturnes...
Au moment où nous avions entendu ces mots, nous avions toutes affiché des réactions assez flagrantes. Nous avions toutes dû imaginer que nous serions dans ce genre de situation avec Souma.
Roroa rougissait avec un sourire ironique, tandis que les joues de Juna devenaient roses et elle couvrait sa bouche avec sa main, ses yeux errants. Aisha, pendant ce temps, avait un air niais et joyeux qui éclatait sur son visage, alors c’était évident de savoir à quoi elle pensait.
... Je pouvais aussi sentir mes propres joues brûler.
Quand elle avait vu nos réactions, Excel toussa poliment. « Je crois que je vais vous faire toutes commencer en vous apprenant de telles choses maintenant. Après tout, j’ai déjà donné des leçons individuelles à Sa Majesté Souma. »
Au moment où elle avait dit cela, Juna avait semblé aussi choquée que je l’avais été.
Merci pour le chapitre.
Merci pour le chapitre.
Merci pour le chapitre.
PS : Les pauvres fiancées risques la crise cardiaque !
Merci pour ce cour particulier 🙂