Chapitre 1 : Faisons un programme éducatif (Le début de Silvan)
Partie 7
Après avoir fait ça, une armure en métal, avec des brassards, et un casque modifié avec une visière couvrant pleinement son visage avaient volé de nulle part. Ivan se tenait immobile avec ses bras et ses jambes écartées au fur et à mesure que les pièces se mettaient « automatiquement » en place sur lui. Cette scène de transformation cool avait remonté le moral des enfants.
Pendant ce temps, j’étais derrière la réalisation de cette scène en utilisant ma capacité de Poltergeists Vivants afin de manipuler l’équipement métallique. Eh oui, j’avais contrôlé l’équipement d’Ivan avec ma capacité afin de faire croire qu’il s’en était automatiquement équipé. Il ne faut pas oublier qu’à cette distance, je pouvais le faire même s’ils n’étaient pas des poupées.
Liscia me regardait avec dans ses yeux la plus grande exaspération que je n’avais vue jusqu’à aujourd’hui. « C’est un horrible usage de ta capacité. »
« Hé, un tour est un tour, même si c’est juste un tour pour une fête, » dis-je. « Maintenant, il est temps d’y aller. »
« Hé, attends, Souma !? »
Une fois que j’avais confirmé que l’équipement d’Ivan était entièrement équipé, je m’étais déplacé près du Joyau de Diffusion de la Voix, m’assurant que je n’étais pas visible dans l’émission alors que je l’avais fait. Pendant ce temps, dans le hall, l’aura de lumière s’était apaisée, et le héros habillé dans une armure métallique était apparu. Ivan avait achevé sa pose de transformation avant de crier « Charge ! Silvan ! »
Une fois qu’il avait déclaré son nom, j’avais parlé dans le joyau pour que seule ma voix apparaisse dans l’émission. « Permettez-moi de vous l’expliquer. Quand Ivan Juniro l’Homme des Exercices reçoit de l’énergie des enfants, il se transforme en Silvan, le héros de métal. » J’avais serré mon poing alors que j’avais expliqué tout cela avec brio.
C’était une norme de faire ce genre d’explication narrative après la transformation du héros. Bien que je n’allais pas faire la chose où la scène reviendrait en arrière et où on pourrait à nouveau voir le processus de transformation une fois expliqué.
Avec mon rôle terminé, j’étais retourné aux côtés de Liscia. Elle avait l’air horriblement épuisée. « Je ne sais pas quoi dire, mais je commence à trouver stupide de dire quoi que ce soit... »
« Tokusatsu est une sorte de spectacle qui demande de “Ne pense pas, mais ressens ça”, ce genre de chose, » expliquai-je. « Si tu n’y penses pas trop profondément, il suffit de se laisser entraîner par le mouvement, et alors, il n’y a rien de plus amusant à regarder. »
« ... Je ferai ça, » répondit-elle.
Maintenant, retournons à l’histoire se déroulant sur la scène. Le nouveau Silvan transformé était devenu fort.
Danbox s’était joué de lui plus tôt, mais maintenant, Silvan avait écrasé le monstre avec une rafale de coups de poing et de pied, le gardant tout le temps sur la défensive.
Fort. Silvan est vraiment fort, tout le monde pensait ça. Les enfants étaient aussi tous agités.
« Da-Dan... box..., » finalement, Danbox avait trébuché et était tombé à genou.
Maintenant, c’était sa chance de finir !
« Mange ça, Danbox ! Le Coup de Pied Ultime Éclair ! » Quand Silvan avait déchaîné un coup de pied volant, des éclairs avaient couru le long de son pied. Cette foudre avait parcouru le corps de Danbox.
Je savais déjà que j’allais me répéter, mais la foudre était produite par sa capacité. C’était, en effet, juste un coup de pied volant, donc cela n’avait pas du tout blessé Aisha, la personne se trouvant à l’intérieur de Danbox.
Cependant, Danbox avait trébuché vers l’arrière, faisant quelques pas tout en lâchant un cri. « Dan... Danbooooooox ! C’est moi ! » avant d’exploser dans toutes les directions.
Bien sûr, tout ce qui s’était vraiment passé, c’était qu’il s’était caché alors que la capacité d’Ivan avait généré l’effet d’explosion.
Avec la défaite de Danbox, Mademoiselle Dran, la méchante femme commandante qui n’avait pas eu grand-chose à faire pendant qu’elle les regardait se battre, trépignait d’indignation comme si elle venait de se souvenir de ce qu’elle était censée faire.
« Silvan, je vous maudis ! Je vais vous laisser partir pour cette fois ! Quand je reviendrais, vous feriez mieux d’être prêt ! » rugit-elle.
Avec ces mots d’adieu, elle se retourna et courut à un endroit où les spectateurs ne pouvaient pas la voir.
Une fois qu’il l’avait regardée partir, Silvan avait enlevé son casque intégral et avait lancé son poing dans la direction de Mademoiselle Dran. « Vous et votre organisation maléfique qui complotez pour conquérir le monde, le Groupe Noir ! Si vous continuez à agir ainsi, alors venez me voir ! J’écraserais encore et encore vos ambitions ! »
Ivan avait déclaré sa résolution et s’était ensuite retourné pour faire face aux enfants. Puis, avec un sourire qui semblait empli d’une passion suffocante, il avait crié, « D’accord tout le monde ! Entraînons-nous avec l’Exercice Énergisant de Silvan afin que nous ne perdions pas face aux méchants ! Tenez-vous un peu à l’écart les uns des autres afin de ne pas tomber sur vos amis ! »
Quelques instants plus tard, un air joyeux avait commencé à être joué sur scène, et Juna et Roroa étaient venues au bon moment pour séparer les enfants. Puis Juna avait commencé à chanter en harmonie avec la musique.
Si vous voulez grandir en étant fort, alors faites vos Exercices Énergisants de Silvan ♪.
« Maintenant, commençons par exercer le haut de nos corps, » déclara Silvan. « Que tout le monde imite un shoujou ! »
Eek, eek, eek, ook. Eek, eek, eek, ook.
Nous sommes des shoujous. Eek, eek, eek, ook.
Quand Ivan avait bougé au rythme de la musique, les enfants l’avaient imité.
Cette routine d’exercices consistait à imiter les différents animaux de ce monde pendant que Juna chantait des paroles comiques. Leurs paroles s’adressaient aux enfants, mais les exercices eux-mêmes étaient basés sur la gymnastique radiophonique que la plupart des Japonais connaîtraient (l’imitation shoujou était un exercice de flexion latérale), donc c’était une séance d’entraînement tout à fait logique.
« Tu fais beaucoup de choses ridicules... mais là, c’est la cerise sur le gâteau, » Liscia marmonna soudainement en regardant les exercices. « Ceci est un programme éducatif, non ? Quelle est la signification derrière la courte scène dramatique qui s’est effectuée plus tôt et cet exercice ? »
Il y a peu, je parie qu’elle aurait demandé à la place : « Y a-t-il un sens ? » Mais maintenant, Liscia demandait « Quel est le sens ? » C’était une différence de seulement quelques mots, mais il y avait une subtile différence de nuance.
Dans la première version, il y avait une supposition qu’il n’y avait probablement aucun sens à cela. Dans le dernier cas, il y avait une confiance qu’il devait y avoir un sens et qu’elle voulait savoir ce que c’était. Je pouvais sentir sa confiance dans ce changement subtil, et cela m’avait rendu un peu plus heureux.
« Bien sûr qu’il y a un sens, » dis-je. « Si nous attirons leur attention avec cette courte scène dramatique, plus de gens regarderont. Les exercices sont bons pour la santé et le développement des enfants. J’essaie activement de diffuser tout cela. Mais, plus que tout, ce que je veux répandre, c’est le mot “Héros” ! »
« Le mot “Héros” ? » demanda Liscia.
C’était à ce moment-là que sur scène, la partie interlude des Exercices Énergisants de Silvan avait commencé.
Ivan se tourna vers les enfants et leur parla. « Vous allez tous bien ! Maintenant, il y a quelque chose que je voulais vous dire. Pour devenir une personne vraiment forte, vous avez besoin de plus que tout simplement de la puissance. Être fort ne suffit pas. Si vous oubliez d’être gentil, alors vous allez juste être une brute ! »
Puis il se tourna vers le Joyau de Diffusion de la Voix, c’est-à-dire vers les téléspectateurs, et parla. « La vérité est que je voudrais aussi être ami avec le Groupe Noir. Si nous pouvions parler des choses importantes, alors nous n’aurions pas besoin de recourir à nos poings. C’est pourquoi, peu importe qui est contre vous, n’abandonnez jamais le fait d’essayer de les comprendre. Que faites-vous s’ils sont encore déraisonnables et violents, vous demandez-vous cela ? C’est tout à fait raisonnable de penser à ça et de continuer à tenter de leur parler ! Pour vous assurer que vous pouvez protéger vos proches tout en faisant ça, faites vos Exercices Énergisants de Silvan ! »
L’interlude s’était terminé au moment parfait, et Ivan avait recommencé à faire des exercices au rythme de la chanson.
Quand elle entendit les paroles d’Ivan, après avoir fermé les yeux pendant un moment, Liscia déclara, « “Être fort ne suffit pas. N’oubliez pas d’être aussi gentil. N’abandonnez jamais le fait d’essayer de vous comprendre.”... C’est donc ce que tu voulais faire passer. »
Elle murmura de nouveau les mots, comme si elle réfléchissait à leur sens.
J’avais hoché la tête sans rien dire, puis j’avais parlé après quelques secondes. « Quand tu es petit, les mots que les adultes te disent ont une étrange façon de s’infiltrer en toi, n’est-ce pas ? Et cela, c’était d’autant plus vrai quand elles viennent d’un héros, ces mots resteront dans un coin de ton cœur, même quand tu grandiras. En prime, lorsque nous disons ces choses aux enfants, nous pouvons compter sur ceux qui s’en occupent qui les entendront aussi. »
Puis j’avais laissé tomber mon attitude enjouée, et j’avais adopté un ton des plus sérieux.
« Il y a une accalmie en ce moment, mais finalement tous les pays devront affronter le Domaine du Seigneur-Démon, » dis-je. « Ces mots sont quelque chose que je pose maintenant pour éviter que cela ne se transforme en un bourbier absolu qui ne s’arrêtera pas avant qu’un côté ou l’autre ne soit exterminé. Entre la capacité de Tomoe et les informations que nous avons échangées avec l’Empire, nous avons appris que nous ne pouvons pas mettre tout le monde dans le Domaine du Seigneur-Démon au même niveau. Si possible, avant qu’il y ait des combats, j’aimerais discuter avec ceux qui nous semblent accessibles, comme les kobolds qui ont épargné les loups mystiques. »
« C’est vrai..., » murmura Liscia.
« J’ai l’impression que, lorsque viendra cet instant, le nombre d’adultes forts, gentils et désireux de ne pas renoncer à la compréhension de l’autre côté décidera du sort de ce pays, » dis-je. « Si la plupart d’entre eux ne peuvent que penser à “Exterminer les démons”, alors nous nous dirigeons tout droit vers une guerre totale. Plus il y a de gens qui pensent : “Il doit y avoir des démons qui peuvent nous comprendre”, alors nous verrons d’autres chemins surgirent devant nous. »
Après avoir dit ça, Liscia avait un peu ri, puis elle m’avait poussée l’épaule. « Je suis satisfaite de l’explication, mais... n’est-ce pas un peu idéaliste de ta part de penser ça ? »
« C’est un spectacle pour enfants, d’accord ? » répondis-je. « Je veux que les enfants aient des idéaux. N’est-ce pas quelque chose de bien ? Je veux dire par là que quand les enfants sont étrangement réalistes à propos de certaines choses, c’est tout simplement insoutenable à voir. »
« ... Je pense que tu as raison, » répondit Liscia.
« De plus, c’est le travail d’un adulte de regarder la réalité pour que les enfants puissent continuer à parler d’idéaux, » continuai-je.
C’était aussi le travail d’un roi. Alors que je cherchais un avenir meilleur, je devais aussi me préparer à la possibilité que vienne un avenir sombre. Pour rester bon, la force était une nécessité absolue. J’avais besoin d’augmenter la force de la nation, d’élargir notre arsenal, et de mettre en place des choses afin que nous puissions endurer une guerre totale s’il en était ainsi. Je devais créer une nation qui était comme un grand arbre avec ses racines fermement ancrées dans le sol, celui qui ne tremblerait pas même quand la tempête était venue.
Pendant que j’y pensais, on aurait dit que les exercices avaient fini. Ivan avait alors déclaré « Bien joué ! » et il avait tapoté sur la tête des enfants qui était proche de lui. L’hôtesse, Juna, avait pris le relais à partir de là.
« Comment avez-vous aimé l’émission que nous venons de vous présenter, Chantons avec votre Grande Sœur ? » annonça Juna. « Cette fois-ci, nous tournons à l’intérieur du château, mais nous envisageons à l’avenir de faire des émissions en direct à partir des théâtres un peu partout dans le pays. Quand nous le ferons, nous chercherons des enfants pour chanter et faire des exercices avec nous, alors vous tous, mamans et papas, amenez vos enfants afin qu’ils viennent jouer avec nous ! Maintenant, et jusqu’à la prochaine fois, que tous le monde vienne ici... »
Quand Juna avait fait ce signal, les enfants, Roroa, Ivan et le Petit Musashibo, qui étaient revenus pour cette fin, firent tous face à la caméra et saluèrent ensemble.
« « « Au revoir ! » » »
Et ainsi, avec ces dernières paroles, la première émission éducative de ce monde prit fin.
« C’est tellement chaud... Laissez-moi mourir..., » se plaignit Pamille.
« Bon travail là-bas, Pamille, » lui déclara Juna.
Pamille, qui avait été à l’intérieur du Petit Musashibo, était maintenant groggy par la chaleur. Il devait faire très chaud à l’intérieur du costume kigurumi. Juna était là en train de la complimenter.
À côté de Pamille se tenait Carla, tenant ses genoux et sanglotant en position fœtale. « J’ai été vue dans un tel accoutrement... Je suis tellement embarrassée que je veux juste mourir. »
Il semblait que cette émission avec la super mignonne Mademoiselle Dran l’avait laissée dans un état de choc.
... Eh oui, je pourrais sympathiser avec elle, car Serina pourrait être une telle sadique quand elle se lâchait.
« À qui est la faute ? » rugit-elle. « C’est la vôtre, Maître ? »
« Pourquoi me dites-vous cela ? » demandai-je. « Le choix du costume est uniquement la décision de Serina, compris ? »
« Ahahaha... » elle avait ri d’une voix étrange. « Eh bien ! Vous savez, on dit qu’un supérieur est responsable des décisions prises par leurs subordonnés, n’est-ce pas ? »
Carla avait des yeux comme une sorte de personnage de type Yandere. J’étais inquiet de me faire sous peu écrasé ou griffé ou encore pire, un coup de poignard dans le dos ou dans le cœur !
« Calmez-vous, Carla ! » criai-je. « Si vous me tuez, vous mourrez également ! »
« Je suis tellement gênée que je pourrais tout simplement mourir... Alors je vais vous emporter avec moi... » répondit-elle.
Oh merde..., pensai-je. Ce regard présent dans ses yeux, elle est un peu trop sérieuse quant à ce qu’elle déclare...
« Aisha, à l’aide ! » criai-je.
« Madame Carla ! Nous sommes dans le château, dans le château ! » cria Aisha.
« Ne m’arrêtez pas, Madame Aisha ! » cria Carla. « Si je ne le tue pas, je ne pourrais pas moi-même mourir ! »
Pendant qu’Aisha la bloquait, j’avais fait une retraite hâtive.
Pourquoi devais-je subir pour toutes les tendances sadiques de Serina ? Eh bien, c’était sans aucun doute juste parce que Carla évacuait son embarras en une énorme colère.
... Probablement.
Maintenant, pour aller droit au but, Chantons avec votre Grande Sœur avait été un succès. Et c’était surtout le cas auprès des adultes.
Je savais que je l’avais fait avec les enfants comme public cible, mais pour une raison inconnue, leurs parents, et même les adultes sans enfants étaient encore plus passionnés à ce sujet.
Pour les femmes, c’était lié à l’adorable Petit Musashibo et l’attrait d’Ivan, un peu trop passionné.
Pour les hommes, c’était l’attitude décontractée du premier héros tokusatsu qu’ils avaient jamais vu, jumelé avec la méchante sexy jouée par Carla.
Eh bien ! Même au Japon, il y avait parfois des mères qui étaient encore plus accrochées à une émission que leurs enfants parce qu’elles regardaient les acteurs excitants. C’était probablement quelque chose comme ça.
Cela étant dit, dans le Royaume de Friedonia, les jours où Chantons avec votre Grande Sœur étaient au programme, plutôt que de voir les enfants qui imploraient leurs parents d’aller le voir, vous pourriez souvent voir des parents mendier auprès de leurs enfants pour y aller ensemble.
Eh bien, de toute façon, les enfants voyaient l’émission, donc tout allait bien, mais j’avais eu droit à un regard froid de Liscia quand elle avait découvert la situation.
« “C’est le travail d’un adulte de regarder la réalité,” dit-il... », déclara-t-elle froidement.
« E-Eh bien, euh, qu’est-ce qui ne va pas avec les adultes ayant des rêves ? » répondis-je.
Liscia me regarda froidement tout en restant silencieuse.
« ... Franchement, pourquoi tout cela a viré ainsi ? » murmurai-je.
J’avais l’impression que le niveau de bizarrerie de Friedonia avait monté d’un cran avec ça.
Merci pour le chapitre.
Merci pour le chapitre.
PS : Sa vie et ses déboires me font rire !
Merci pour le chapitre.
« PS : Sa vie et ses déboires me font rire ! » moi aussi
Le costume de Miss Dran est plutôt fait pour attiré les adolescents que les touts petit 🙂 Sinon, il faudra vraiment qu’il trouve un moyen d’enregistrer ces émissions. Fait du direct a chaque fois est vraiment chronophage 🙂