Chapitre 1 : Faisons un programme éducatif (Le début de Silvan)
Partie 6
« ... Et, bien, c’est comme ça que j’ai embauché notre homme pour les exercices, Ivan Juniro, » avais-je ainsi terminé mon explication.
« Je vois, tu as encore ramassé un autre cinglé, » répliqua une Liscia qui m’avait regardé avec exaspération.
Eh oui, c’était sa réponse habituelle.
Dans le hall, Ivan Juniro, l’homme pour les exercices, avait levé les pouces en montrant ses dents blanches nacrées. « Un esprit sain réside dans un corps sain. Venez ici, les enfants ! Entraînez-vous avec moi, pour que vous grandissiez en étant fort, gentil et solide ! »
Bien qu’Ivan ait dit cela, les enfants avaient effectué des réponses contradictoires. Il y avait des enfants qui étaient tout à fait enthousiastes à ce sujet, d’autres enfants qui étaient intimidés par sa passion excessive et poussés aux larmes, des enfants qui avaient peur et se cramponnaient à Juna... et, d’une manière écrasante, la réponse la plus commune, il y avait des enfants dont les petits cerveaux ne pouvaient pas comprendre les agissements de l’homme qui venait d’apparaître devant eux et qui se tenaient immobile, tout en le regardant fixement.
Quand elle vit l’état des lieux dans le hall, Liscia me demanda, inquiète, « Attends, Souma, est-ce que ça va aller ? »
« Hmm... Il est un peu guindé, je suppose ? Peut-être qu’Ivan est un peu trop tendu ? » demandai-je.
« C’est supposé être du temps d’exercice, n’est-ce pas ? » demanda Liscia. « Peuvent-ils le faire comme ça ? »
Certes, il ne semblait pas que les enfants s’exerceraient devant nous. Dans la partie exercice des spectacles éducatifs pour enfants sur lesquels je me basais, il y avait des enfants qui couraient et roulaient, effectuait le type d’exercice demandé et d’autres qui faisaient généralement ce qu’ils voulaient. Mais, « je pense que ça ira », avais-je finalement dit. « Il y a, après tout, une astuce. »
« Une astuce ? » demanda Liscia.
« Heheheh... Hahaha... Bwahahaha! » Et ainsi la voix d’une femme se fit entendre. Il s’agissait d’un rire en trois étapes qui résonna dans la pièce.
« Qui est-ce !? » demanda Ivan qui regardait autour de lui.
À ce moment-là, des enfants crièrent, « Là-bas ! » « En haut ! » tout en pointant du doigt vers le haut. Il y avait quelqu’un qui se tenait au deuxième étage où Ivan avait été un peu plus tôt.
« Rendre les enfants forts, gentils et robustes, dites-vous ? » déclara la femme. « Comme c’est risible ! Nous, les membres du Groupe Noir qui somment déterminé à dominer le monde ne le permettront jamais ! »
Ces phrases qui empestaient le dialogue déclaratif étaient prononcées par une femme portant un masque qui couvrait la moitié supérieure de son visage, avec en plus une tenue semblable à un maillot de bain avec une cape qui était ouverte au centre afin de largement exposer son décolleté, et des épaulettes à pointes du style de la fin du siècle dernier. Elle avait deux cornes qui sortaient de ses tempes, des ailes de dragon sur son dos et une queue semblable à un fouet qui poussait hors de son dos.
Ivan se tourna vers la femme et cria : « Qui êtes-vous ? »
« Je suis la méchante femme commandante du Groupe Noir, Mademoiselle Dran, » annonça la femme.
Liscia, qui regardait à mes côtés cette scène, regarda fixement pendant un moment, mais elle revint bientôt à elle, se tourna vers moi et demanda, « Est-ce... Carla, n’est-ce pas ? »
« Non. Elle est la méchante commandante, Mademoiselle Dran, » répondis-je.
« Hein... !? » s’exclama Liscia.
« C’est la méchante commandante, Mademoiselle Dran, as-tu compris ? » demandai-je.
« Oh, c’est donc ça... Eh bien, tu sais que je ne vais pas l’accepter comme ça ! » Même si Liscia m’avait pressé pour avoir la vérité, l’histoire se déplaçait sur scène.
Mademoiselle Dran avait déployé ses ailes afin d’intimider Ivan. « Si vous rendez les enfants plus fort, alors cela pourrait empêcher le Groupe Noir de conquérir le monde. Mais je vais vous arrêter avant que cela n’arrive, Ivan Juniro ! »
Avec cette tenue très révélatrice, elle était probablement si embarrassée que le désespoir avait pris le dessus. Il y avait une véritable passion exubérante dans la performance de Mademoiselle Dran.
Chaque fois que Mademoiselle Dran avait fait l’une de ses actions citées plus haut, certaines parties d’elle s’étaient amplement trémoussées. La qualité de la vidéo diffusée par le Joyau de Diffusion de la Voix n’était pas très bonne, alors je ne pensais pas que les téléspectateurs remarqueraient ça, mais... honnêtement, je ne savais pas où regarder. Surtout en tenant compte que Liscia était là à me fusiller du regard.
« Ne penses-tu pas que le costume de Mademoiselle Dran est un peu trop osé ? » demanda-t-elle.
« Serina avait un contrôle total quant à la conception, » me défendis-je. « Je devrais le mentionner, car je lui ai dit de se retenir parce que c’est censé être un spectacle pour enfants, mais... parce que je lui avais demandé de l’aider pour faire le costume, il était donc difficile de rejeter ses propositions. »
« Je vois ça..., » Liscia soupira. « Serina n’aurait-elle pas faite une meilleure commandante ? »
« Pourrais-tu le lui dire en pleine face ? » demandai-je.
« Non, aucune chance ! » répondit Liscia.
« Je le savais, » dis-je.
Pendant que nous parlions de cela, Ivan pointa un doigt dans la direction générale de Mademoiselle Dran. « La domination du monde !? Je ne vous laisserai jamais faire cela ! »
« Hmm ! Vous êtes bien fougueux, mais que pouvez-vous vraiment faire face à moi ? Mes acolytes, chargez-vous de lui ! »
Quand Mademoiselle Dran lâcha cet ordre, un groupe d’hommes habillés tout en noir était apparu et avait entouré Ivan. Le point clé était de les garder à distance des enfants, afin de ne pas les rendre trop dangereux.
Ivan s’était placé dans une position de combat tout en criant : « Allez-y ! Montrez-moi ce que vous avez dans le ventre ! »
Avec cela comme repère temporel, les hommes en noir s’étaient relayés pour attaquer Ivan. Ivan les avait tous combattus, l’un après l’autre.
Bing Bang Bong !
Il y avait un effet sonore exagéré chaque fois qu’il avait frappé l’un des acolytes. Quand ils étaient touchés, les acolytes étaient projetés dans les airs avant de s’écraser sur le sol et d’y rester un moment. Cela avait semblé impressionnant, mais les sons venaient de la capacité d’Ivan, et le fait d’être ainsi projeté était une cascade, donc il n’y avait pas de blessures.
Incidemment, les enfants étaient divisés moitié-moitié en ceux qui avaient peur, et ceux dont les yeux brillaient d’excitation en regardant Ivan se battre. Les sons étaient après tout assez bruyants. Il y avait quelque chose qui avait été fait pour ne pas rendre les effets trop voyants et effrayants.
Les enfants qui avaient été effrayés s’étaient naturellement blottis contre Juna et Roroa, qui leur avait dit, « Ne vous inquiétez pas. Cela va aller, » et « Cet homme va les battre, alors vous n’avez pas à vous inquiéter, » afin de les calmer.
Finalement, Ivan avait vaincu tous les hommes de main de Mademoiselle Dran.
Cependant, Mademoiselle Dran avait gardé son sourire plein d’assurance. « Hehe hehe hehe. Pas mauvais, Ivan Juniro. Eh bien, que ferez-vous alors face à ça ? Viens ici, Monstre de la boîte en carton, Danbox ! »
« Danbooooox ! ... C’est moi, » avec ces mots, un monstre qui ressemblait à une personne faite de boîtes en carton était apparu sur scène.
Alors qu’il avait des yeux bridés en papier présent sur son visage... dans l’ensemble, il semblait plutôt claudicant. La silhouette donnait l’impression qu’il avait été conçu avec des blocs de Lego et chaque fois qu’il bougeait, cela produisait un important son.
Liscia regarda froidement le Danbox. « Ce monstre n’est-il pas un peu grotesque par rapport au reste ? »
« Nous avions de la passion, » dis-je. « Mais nous avons manqué de temps et de budget. »
« C’est vraiment un monde dur, hein, » répliqua Liscia.
Je ne pouvais pas faire un costume kigurumi grandeur nature par moi-même. Si je devais le commander quelque part, cela prendrait du temps. Voilà pourquoi, pour cette fois-ci, j’avais fini par accepter ce monstre totalement bâclé. C’était un rappel de la dureté des choses pour les personnes qui avaient fait les monstres dans les premiers spectacles de tokusatsu.
Pourtant, alors qu’il aurait pu paraître un peu faiblard, Danbox était fort. Quand il avait attaqué Ivan, il avait soulevé l’homme de 180 centimètres, 90 kilogrammes aussi facilement qu’un surfeur ramassant sa planche de surf. Puis, comme un lutteur montrant sa force, Danbox tourna en place, en maintenant sa pose tout en effectuant son tour sur lui-même.
Cette force ridicule qui avait défié son apparence avait abasourdi Liscia. « C’est une incroyable force que possède ce monstre. Oh ! Ce pourrait-il que la personne à l’intérieur du costume... »
« Tout à fait. C’est Aisha, » répondis-je.
« Que fais-tu faire à ta future seconde reine primaire... ? » grogna Liscia.
« Il est un peu tard pour dire cela quand Juna et Roroa sont déjà dans l’émission. Veux-tu aussi y participer, Liscia ? Si tu agis maintenant, le rôle de l’acolyte d’Ivan est toujours libre. »
« Non, aucune chance, » répondit-elle.
À ce moment, Ivan avait commencé à lutter. « Bon sang ! Lâchez-moi ! »
« Je suis Danboooox. »
« Gwah! » Peut-être que les paroles d’Ivan avaient été entendues par le monstre, parce que Danbox hocha la tête et le jeta violemment vers un mur qui avait été préparé à cet effet. Quand il avait percuté le mur, Ivan était passé à travers.
En passant, il avait été fait de matériaux légers pour le rendre facile à traverser, donc il n’était que légèrement blessé par ça. Cependant, Ivan avait agi comme s’il était gravement blessé, gémissant de douleur. « Urgh, quel monstre puissant... »
« Daaaan, bo, bo, box! C’est moi ! » Danbox se mit à rire triomphalement.
Ivan sortit du mur, trébuchant, puis se retourna pour faire face aux enfants et cria. « Si cela continue ainsi, nous allons perdre. Vous tous, les bons enfants, prêtez-moi votre pouvoir ! »
Roroa et Juna avaient alors expliqué aux enfants ce qu’il voulait dire par là.
« Très bien, tout le monde, » déclara Roroa. « Faites tourner les bâtons lumineux que nous vous avons donnés tout en criant “Tu peux le faire !” »
« Envoyons tous notre pouvoir à notre Grand Frère Ivan, » déclara Juna. « Un, deux... »
« « « Tu peux le faire ! » » »
Face à l’incitation des deux femmes, les enfants avaient commencé à utiliser les bâtons lumineux qui étaient de la taille d’un morceau de craie afin de tracer des cercles dans l’air.
Nous avions distribué ces bâtons avant le début de l’émission. Ils brillaient faiblement parce que la mousse lumineuse, qui était utilisée dans les réverbères de la ville, car elle absorbait la lumière et la relâchait dans l’obscurité, avait été placée en eux.
Ivan avait continué à agir comme s’il souffrait en se tournant vers les enfants et en criant, « Ce n’est pas assez ! Pas encore assez ! Faites plus de bruit, je compte sur vous ! »
Les enfants étaient toujours excités quand un adulte disait qu’il comptait sur eux.
Cette fois, après qu’il les ait encouragés, ils avaient agi avec plus de force et plus sérieux que la dernière fois.
« « « Tu peux le faireeeeee ! » » »
« Encore plus ! Plus fort ! » cria Evan.
« « « Tu peux le faireeeeeeeeee !!!!! » » »
Les enfants avaient crié jusqu’à ce que leur gorge soit presque asséchée, et à l’instant suivant...
« C’est assez ! Je reçois assez de puissance venant des enfants ! »
Le corps d’Ivan était enveloppé d’une aura de lumière blanche. Puis, la voix d’Ivan résonna de l’intérieur de cette vive lumière. « Transformation ! »
Merci pour le chapitre.
On l’a créé pour ce rôle, il est parfait XD
Merci pour le chap
Dommage qu’il n’y ai pas d’image pour danbox
Oh que si il y a une image. Et elle sera dans la prochaine sortie. De plus, il s’agit d’une image en couleur.
C’est meme une image des trois « acteurs » de la scène…
et la il se transforme en ssj x)
Merci pour le chapitre.
Très drôle ce chapitre.