Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 4 – Chapitre 3 – Partie 2

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Chapitre 3 : Un marchand d’esclaves inhabituels

Partie 2

Je m’appelle Ginger Camus et je suis âgé de 17 ans. Je viens du Royaume d’Elfrieden... Oh, je suppose que c’est maintenant le Royaume de Friedonia, Hmm. En tout cas, je suis un marchand d’esclaves présent dans la capitale du Royaume de Friedonia.

... Eh oui. Je suis un marchand d’esclaves.

Ce n’était pas vraiment un travail respectable, n’est-ce pas ? Après tout, il s’agit de commerçants qui achetaient et vendaient des personnes.

Eh bien ! Hormis les esclaves condamnés, la plupart d’entre eux étaient des esclaves économiques qui ne pouvaient pas se permettre de manger et ne voulaient pas avoir faim, ou qui s’étaient vendus parce qu’ils avaient besoin d’argent. Et donc, d’une certaine façon, cela aurait pu être considéré comme une sorte de système de protection sociale, mais... ce n’était pas un travail que vous pouviez faire sans avoir une peau épaisse.

Moi ? Vous savez, la mienne était mince ! Mince comme un fin papier, compris ? Je me suis battu avec des douleurs à l’estomac tous les jours.

Maintenant, vous vous demandez peut-être ce qu’un gars comme moi faisait en tant que marchand d’esclaves. C’était parce que mon grand-père, qui était aussi un marchand d’esclaves, était décédé. Mes parents étaient déjà décédés, et mon grand-père m’avait élevé tout seul, et je n’avais vraiment jamais découvert ce qu’il avait fait jusqu’à sa mort.

Quand les funérailles avaient pris fin et que j’avais trié son domaine, c’était à ce moment-là que j’étais tombé sur ce magasin et sur les esclaves qu’il possédait.

Je ne peux pas faire ça ! J’avais envie de crier ça. Même si tu me laisses tout ça, je n’ai aucune idée de ce qu’il faut faire !

J’avais pensé à simplement les vendre à d’autres marchands d’esclaves, puis trouver d’autres affaires pour gagner ma vie, mais... quand j’avais regardé les esclaves qui étaient ma propriété, j’étais sans voix.

« Heuu... »

J’avais rassemblé au même endroit tous les esclaves qui étaient mes marchandises. Il y avait une vingtaine d’esclaves de différentes races et genres allant des enfants aux personnes d’âge moyen alignées devant moi. Ils portaient chacun une tenue mince et grossière composée d’un grand morceau de tissu avec un trou au milieu pour la tête, et ils me regardaient avec de la peur et de l’anxiété dans les yeux. De quoi avaient-ils si peur ?

« Ne comprenez-vous pas, Maître du Magasin ? » Une esclave avec un regard de défi dans ses yeux s’avança.

Elle était peut-être un peu plus âgée que je l’étais. C’était une jolie fille avec des traits masculins, des oreilles triangulaires et une longue queue épaisse et dénudée de poils. Avec les vêtements minces qu’elle portait, je pouvais voir qu’elle avait aussi une silhouette galbée.

« Es-tu une tanuki mystique ? » demandai-je.

« Je suis une femme raton laveur, » dit-elle en me regardant.

En tant qu’humain, je ne pouvais pas faire la différence, mais parce que les tanukis mystiques et les hommes raton laveur semblaient similaires, ils avaient apparemment détesté être confondus avec l’autre race.

« D-Désolé..., » dis-je. « Et tu es ? »

« Pardonnez-moi. Je suis Sandria, une esclave. »

« D’accord. San alors, » dis-je. « Ravi de te rencontrer. »

« Hein !? ... Heu, d’accord, » déclara San. Elle prit la main que je lui tendais, les yeux grands ouverts.

Je ne savais pas de quoi elle était si étonnée, mais il me semblait qu’elle pourrait m’expliquer sa mauvaise humeur.

« San, pourquoi tout le monde est-il effrayé ? » demandai-je.

« Parce que votre grand-père est décédé, Maître du Magasin, » répondit-elle.

« Même si vous êtes des esclaves, êtes-vous triste que grand-père soit mort ? » demandai-je.

« C’est parce que, comparé à d’autres marchands d’esclaves, votre grand-père a bien traité ses esclaves, » répondit San.

Selon San, le traitement des esclaves différait d’un commerçant à un autre.

Techniquement, parce que le système des esclaves économiques était en partie un système de protection sociale pour au moins empêcher les gens de mourir, la violence et les agressions sexuelles étaient interdites. (Bien que certains esclaves incluaient l’option du sexe afin de se vendre pour plus que le double du prix.) Cependant, quand il s’agissait de savoir jusqu’à quel point ces règles étaient respectées ou si elles étaient respectées, cela dépendait largement de l’état de l’ordre public dans la région et à la moralité de leur propriétaire.

Par exemple, si une esclave avait été violée par son maître, et qu’elle avait porté plainte contre ça, alors même si ces nobles étaient punis pour ce crime, parce que cette femme n’aurait aucun actif, elle finirait par revenir au marchand d’esclaves attendant d’être à nouveau rachetés. Dans de tels cas, la femme pourrait penser qu’il valait mieux le supporter en silence. (À moins que sa vie ne soit en danger, car là, cela serait toute autre chose.)

Dans le cas des esclaves mâles, ils allaient surtout être achetés pour être utilisés comme main-d’œuvre. Même s’ils avaient travaillé jusqu’à leur effondrement, il serait difficile de prouver que c’était un cas d’abus.

Dans le monde des esclaves, ce genre d’obscurité rampait un peu partout. Les marchands d’esclaves eux-mêmes étaient également venus dans beaucoup de formes et tailles.

Certains avaient traité leurs esclaves comme des animaux, ne les nourrissant pas avec de nourriture décente. Ils leur permettaient de ne rien porter de plus que leurs colliers, et les nuits froides, ils ne leur donnaient même pas un morceau de tissu comme couverture. Même si leurs esclaves tombaient malades, ils laisseraient la maladie suivre son cours.

Ils avaient des contrats exclusifs avec des nobles ayant certains penchants, et personne ne savait ce qui était arrivé aux femmes qui leur étaient envoyés.

La liste avait continué ainsi pendant longtemps.

Il semblait qu’il y avait encore un grand nombre de marchands d’esclaves avec ces sortes de rumeurs sombres tourbillonnant autour d’eux. Il semblait que le nouveau roi avait été alarmé par la situation actuelle, et un certain nombre d’entre eux avaient été appréhendés, mais certains étaient encore là dans les zones rurales et dans les endroits sombres dans les villes.

Par rapport à cela, grand-père avait apparemment bien traité ses esclaves. On leur avait donné des vêtements à porter, même si les vêtements étaient un peu minables, et ils avaient été correctement nourris. Il ne les avait pas maltraités, et s’ils étaient tombés malades, il les avait soignés. Il ne les avait pas non plus vendus à des clients trop étranges. Il semble qu’il était un marchand d’esclaves décent.

Il semblait que Grand-père ne voulait pas que je découvre qu’il était dans ce secteur d’activité, mais cela n’était pas si loin de l’image douce que j’avais eue de mon grand-père, alors j’étais vraiment soulagé.

« Mais d’après tout ce que j’ai entendu jusqu’ici, tu n’avais non plus aucune raison de l’aimer, n’est-ce pas ? » demandai-je.

« Ce qu’il a fait était assez bon pour nous les esclaves, » déclara San. « Parce qu’au moins, nous n’avions pas à nous inquiéter de savoir si quelque chose d’étrange et de fâcheux nous arrive. Cependant, maintenant, nous ne pouvons plus en être si sûrs. »

« Hein !? » demandai-je.

« Votre grand-père a dit quand il était vivant que vous n’étiez pas susceptible de reprendre cette affaire, Maître du Magasin, » répondit-elle. « Que ce travail serait trop dur pour son petit-fils timide et trop aimable. »

Ah... Voilà pourquoi il ne me l’a jamais dit, pensais-je. Il a probablement gardé ça secret parce qu’il pensait que cette connaissance me rongerait.

San continua. « Cependant, si vous choisissez de ne pas reprendre l’entreprise, nous serons tous vendus à d’autres marchands d’esclaves. Il n’y a aucun commerçant qui pourrait se permettre de nous acheter tous à la fois. Nous serions tous séparés. Il y a des esclaves parmi nous qui sont mariés, ou sont sœurs, mais il n’y aurait aucune considération vis-à-vis de cela. En plus, il n’y a aucune garantie que les marchands d’esclaves qui nous achèteront seraient décents comme votre grand-père. »

« C’est..., » murmurai-je.

« En outre, il y a ceux avec de jeunes enfants parmi nous. Le roi actuel, Sa Majesté le Roi Souma, a interdit la possession d’esclaves de moins de douze ans, » déclara San. « En tant que tels, ces enfants ne sont pas des esclaves, mais si les acheteurs disent qu’ils veulent seulement les parents, ces enfants seront laissés dans un orphelinat. C’est pourquoi nous sommes tous tristes pour la mort de votre grand-père. »

Cela avait du sens. Ils n’étaient pas tristes à propos de la mort de grand-père elle-même, mais pour la situation dans laquelle ils avaient tout laissé à cause de ça... C’était probablement ça.

Je n’étais pas un esclave. Donc je ne pouvais pas comprendre leurs souffrances. Pourtant, ne pas être en mesure d’envisager un avenir brillant pour eux-mêmes était, probablement, encore plus difficile que je l’avais imaginé.

Alors que j’étais toujours à court de mots, San m’avait tendu quelque chose.

Il s’agissait d’une cravache. Pendant que je me demandais pourquoi elle me donnerait une telle chose, San me tourna le dos et commença soudainement à enlever ses vêtements. Puis, après s’être dénudée pour se retrouver dans ses sous-vêtements (son haut était complètement nu), elle se couvrit la face avant avec les vêtements qu’elle portait, elle s’agenouilla comme si elle était en pénitence. Son dos lisse et sa queue moelleuse avaient été exposés à mes yeux.

« Attends, San ?! Qu’est-ce que tu fais ? » criai-je.

« J’ai parlé au-dessus de mon statut d’esclave. Je veux que vous me punissiez, » déclara San.

« Mais, pourquoi !? » demandai-je.

« Donner son opinion au Maître du Magasin est quelque chose qu’aucun esclave ne devrait jamais faire, » expliqua San. « Même si vous deviez me tuer, ou me torturer, ou me vendre à la pire sorte de propriétaire pour cela, je ne serais pas en mesure de me plaindre. Mais je ne veux pas ça. Une fois que vous m’avez fouetté devant tout le monde, je vous en supplie, s’il vous plaît, pardonnez-moi. »

« Non, ce n’est pas..., » commençai-je.

« Ça ira, » déclara San. « Ce fouet est fait spécialement pour ça. Il provoque une douleur intense sans blesser l’endroit où il frappe. Peu importe combien de fois vous l’utiliserez, vous n’abaisserez pas ma valeur en tant que marchandise. »

« Ce n’est pas de ça que je parle ! » J’avais jeté le fouet par terre, je m’étais placé devant San, puis je m’étais accroupi pour la regarder dans les yeux. « San, es-tu une sorte de perverse qui adore ça quand elle est frappée ? »

« ... Je ne pense pas à moi-même comme quelqu’un comme ça, » dit-elle.

« Alors pourquoi as-tu dit ça quand tu savais que tu pourrais être frappée ? » demandai-je.

Quand je lui avais demandé ça avec le ton le plus calme possible, San avait baissé le visage.

Sa frange était tombée et couvrait son visage, donc je ne pouvais pas voir son expression, mais il y avait des sanglots alors qu’elle parlait. « Même si vous fermez ce magasin... vous pourriez penser un peu à nos situations... Au moins, vous pourriez chercher des acheteurs qui laisseront les familles... rester ensemble. »

« As-tu de la famille ici, San ? » demandai-je doucement.

San avait secoué négativement la tête.

Elle l’a fait même si elle n’en avait pas elle-même... pensai-je.

J’avais regardé après ça chacun des esclaves présents.

Il y avait une femme qui serrait son enfant contre sa poitrine, me regardant avec incertitude.

Il y avait une paire de deux filles esclaves, toutes les deux avaient autour des dix-sept ans, qui ressemblaient à des sœurs et qui se tenaient par la main. Une fille était calme, et elle semblait avoir une certaine solidité mentale (la sœur aînée ?). L’autre essayait d’agir durement, mais avait l’air ébranlé par l’incertitude (la petite sœur ?). La fille calme tenait fermement l’autre et essayait de la rassurer.

San s’était-elle mise en danger pour eux ?

« Tu prends bien soin des tiens, n’est-ce pas, San ? » demandai-je.

Elle n’avait rien dit.

« Pour le moment, pourrais-tu remettre tes vêtements ? » demandai-je.

« Mais... ! » s’exclama San.

« C’est bon, » dis-je avec force.

San avait remis à contrecœur ses vêtements. Après qu’elle l’eut fait, j’avais remarqué quelque chose de bien fait et qui avait tremblé pendant une seconde, mais j’avais détourné les yeux de toutes mes forces.

Une fois que San s’était calmée, j’avais parlé à tous les esclaves. « Je comprends votre situation. Cela dit, je n’ai pas l’intention de prendre le contrôle de cette entreprise. Je ne pourrais jamais être un marchand d’esclaves. Ça ne marcherait pas. »

San n’avait rien dit.

« Cependant, je pense que je vais continuer cette affaire jusqu’à ce que vous soyez tous vendus, » déclarai-je. « Bien sûr, je n’ai pas l’intention de vous vendre à d’étranges acheteurs. Je vais prendre la responsabilité de les étudier attentivement. Et autant que je puisse le faire, je vais chercher des acheteurs qui permettront aux familles de rester ensemble. »

Si j’avais été riche, j’aurais pu fermer boutique et tous les libérer. Mais, dans mon état actuel, je n’avais pas la possibilité de faire ça. Pourtant, je voulais faire ce que je pouvais. Tandis que les visages des esclaves se remplissaient de soulagement après m’avoir entendu parler, j’avais souri à San qui était encore dans un état de stupeur.

« C’est le mieux que je puisse faire. Est-ce suffisant ? » demandai-je.

« ... Davantage que, » dit-elle. « Vous êtes trop gentil pour votre propre bien-être, Maître du Magasin. »

« Pourrais-tu arrêter de m’appeler comme ça ? Je suis Ginger Camus, » demandai-je.

« Compris, Maître Ginger, » déclara San.

Et donc, j’avais fait une poignée de main ferme avec San.

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2 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre.

  2. Merci pour le chapitre !

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