Chapitre 2 : Une histoire concernant l’utilisation de crevettes comme appât pour attraper une dorade, mais au lieu attrape un requin
Partie 6
« ... Et c’est ainsi que tout cela est arrivé » avais-je fini d’expliquer la situation.
« Eh bien... ! Je ne sais pas trop quoi dire... Pffft! » De l’autre côté du simple récepteur, Maria se tenait ses épaules tremblantes. Apparemment, quelque chose avait frappé le nerf de son coude. C’était censé être une réunion, alors elle semblait essayer de se retenir de rire, mais je me sentirais mieux si elle venait à laisser éclater en un grand rire à ce moment-là.
« Hee hee hee... Il semble que la tournure des événements soit complètement inattendue pour vous aussi, » elle se mit alors à rire en même temps.
« Tout à fait, » murmurai-je. « J’ai l’impression d’utiliser des crevettes comme appâts pour attraper une dorade, mais j’ai fini par attraper un requin. »
« Assurez-vous que vous preniez bien soin de ce que vous avez attrapé, » déclara-t-elle.
« Je ne peux pas le relâcher... puis-je ? » demandai-je.
Maria avait continué à rire pendant un moment, mais elle était finalement revenue à une expression sérieuse. « Maintenant, à propos de ce que faisait l’État Pontifical Orthodoxe de Lunaria dans les coulisses... »
« Roroa disait qu’ils vous détestent par le fait que vous êtes appelée une sainte, » dis-je.
« C’est vrai, » dit-elle. « J’ai reçu une demande d’arrêter de me faire appeler une sainte... ou plutôt, une plainte officielle à ce sujet. Mais je ne me suis jamais fait appeler ainsi, donc je ne peux rien y faire. »
« C’est un peu étrange de vous demander de ne pas laisser les masses vous appeler une sainte, » ai-je continué. « Mais dans ce cas, l’État Pontifical Orthodoxe va continuer à être un ennemi potentiel de l’Empire. Ils peuvent essayer de prendre contact avec nous comme Roroa suggérait qu’ils le feraient. »
« Sire Souma... Voulez-vous l’autorité que l’État Pontifical Orthodoxe pourrait vous donner ? » Maria m’avait demandé ça avec des yeux interrogateurs.
J’avais hoché fermement la tête pour lui indiquer que non. « Ne soyez pas stupide. J’essaie d’avancer vers une nouvelle ère. Je ne vais pas faire un pas en arrière dans le temps en régnant par le droit divin. » Notre pays n’avait pas besoin d’un Jérôme Savonarole [1].
Mon ferme rejet de cette idée semblait avoir soulagé Maria. « L’État Pontifical Orthodoxe est un casse-tête pour l’Empire. Il y a beaucoup d’adeptes de l’Orthodoxie Lunaire dans l’Empire, et la Déclaration de l’Humanité est dénuée de sens contre un organisme religieux. Et quoi qu’il en soit, il y a le risque qu’ils utilisent la faille que vous m’avez indiquée. »
C’était peut-être quelque chose comme rassembler leurs croyants en un seul endroit et leur faire déclarer l’indépendance ? Une fois qu’un groupe de croyants s’était formé, il serait difficile de les éradiquer. La religion était quelque chose qui brûlait d’autant plus que vous essayiez de l’éliminer. À ce propos, la seule contre-mesure serait de rassembler un par un ceux qui complotaient pour déclarer l’indépendance avant de pouvoir former un groupe.
Le drapeau appelé la Déclaration de l’Humanité avait attiré des gens à la cause, mais il y avait aussi de grandes failles dedans.
« L’Empire n’abandonnera-t-il toujours pas sa position de chef de la Déclaration de l’Humanité ? » demandai-je.
« Oui, » répondit Maria. « Nous devons nous unir autour de la Déclaration de l’Humanité. S’il doit y avoir quelqu’un pour brandir ce drapeau, l’Empire assumera ce rôle. Même l’État Pontifical Orthodoxe doit avoir compris cela. Si l’humanité est incapable de faire face à la menace envahissante du Domaine du Seigneur-Démon à cause des querelles internes, tout cela sera inutile à la fin. Je ne pense pas qu’ils essayeront quelque chose d’étrange du moins pour l’instant. »
« ... Je m’interroge à ce sujet, » murmurai-je.
Je pressentais que ce problème n’était pas à aborder par une telle vision optimiste de la situation. Plus une période est chaotique et plus la religion avait montré sa véritable valeur. Elle avait trouvé sa racine dans le cœur des personnes qui cherchaient le salut. Le désespoir pour la société ou l’époque où ils vivaient conduirait les personnes vers la religion.
Maintenant, comme il y avait la menace du Domaine du Seigneur-Démon, certains voyaient déjà cela comme la fin des temps. Si le désespoir continuait à sévir dans la société, l’État Pontifical Orthodoxe pouvait s’en nourrir et éventuellement devenir une force incroyable. Pour arrêter ça... nous avions besoin de montrer aux personnes la lumière de l’espoir.
Nous avions besoin que les personnes croient que le monde ne serait pas détruit, que demain viendrait toujours, et que l’avenir serait encore plus incroyable que le présent.
Afin de pouvoir accomplir cela...
« Madame Maria, » dis-je.
« Oui ? » demanda-t-elle.
« Tant que votre Empire Gran Chaos continuera à adhérer à l’idéal d’unité de l’humanité, nous serons là à marcher à vos côtés dans le Royaume de Friedonia, » déclarai-je.
J’avais besoin de l’Empire... j’avais besoin de Maria... elle devait être la lumière de l’espoir pour l’humanité. Pendant ce temps, le royaume irait de l’avant vers une nouvelle ère. Et tout cela, pour que les personnes ne désespèrent pas, et que même s’ils désespéraient, elles puissent se relever sans se cramponner aux dieux.
« Si nos deux pays se soutiennent mutuellement, je crois que nous pouvons faire face à n’importe quelle situation, » dis-je.
« Tout à fait. Que notre pacte dure pour toujours, » déclara Maria.
Si ses yeux étaient toujours concentrés sur ses idéaux élevés, elle pourrait très bien trébucher sur les pierres parsemant son chemin.
Bien que si j’étais toujours trop concentré sur les détails réalistes se trouvant sur le terrain, je pourrais perdre de vue notre objectif.
C’était pourquoi nous devions marcher ensemble.
Nous avions chacun regardé l’écran et nous avions hoché la tête l’un pour l’autre.
Notes
- 1 Jérôme Savonarole : Jérôme Savonarole, en italien Girolamo Savonarola, né à Ferrare, le 21 ou le 24 septembre 1452, mort pendu et brûlé à Florence le 23 mai 1498, est un frère dominicain, prédicateur et réformateur italien, qui institua et dirigea la dictature théocratique de Florence de 1494 à 1498.
Également appelé Hieronymus Savonarola ou encore Girolamo Savonarole, il est connu pour ses réformes religieuses, ses prêches anti-humanistes, son bûcher des vanités où disparurent de nombreux livres et de nombreuses œuvres d’art. Il prêcha de façon véhémente contre la corruption morale du clergé catholique, sans toutefois remettre en cause le dogme.
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