Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 3 – Chapitre 7

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Chapitre 7 : La Promesse

Le matin, une semaine (huit jours) après notre retour à Parnam.

Dans le bureau des affaires gouvernementales du château, tout ce que l’on pouvait entendre était le grattage de ma plume et le brassage de papier pendant que Liscia me transmettait des documents. J’avais travaillé pendant mon séjour à Van, mais la charge de travail n’avait pas diminué même après mon retour à Parnam. Mais en plus, quelque chose avait augmenté.

Maintenant que le système des trois ducs s’était effondré, je devais réorganiser l’armée en toute hâte.

Afin de construire une relation d’égal à égal avec l’Empire, j’avais besoin d’augmenter les dépenses militaires pour contrer la menace du Domaine du Seigneur-Démon. En d’autres termes, afin de renforcer l’armée. Ce plan de renforcement de l’armée était celui dont j’avais parlé lors de l’ultimatum aux trois ducs, l’unification des forces armées.

Quand je regardais l’histoire de l’autre monde, la force ou la faiblesse d’une armée dépendait fortement de sa mobilité. En d’autres termes, à quelle vitesse elle pourrait aller là où elle devait se rendre, et si elle pouvait déployer la puissance de feu nécessaire.

La raison pour laquelle nous avions remporté une victoire écrasante sur les forces Amidoniennes était que nous avions été capables d’atteindre le champ de bataille avant nos adversaires. Parce que nous étions arrivés un jour en avance sur l’ennemi, nous avions été capables de combattre les forces épuisées de la principauté avec une Armée Royale bien reposée. Si nous étions arrivés simultanément, notre épuisement aurait été à peu près le même, et tandis que les forces de la principauté auraient encore été en infériorité numérique, elles auraient été enlisées et auraient combattu plus durement. Si cela s’était déroulé ainsi, le combat aurait été beaucoup plus difficile pour nous.

Afin d’atteindre la mobilité dont nous avions besoin, il faudrait déployer un réseau de transport et, en même temps, éliminer les divisions entre notre Armée de Terre, la Marine et l’Armée de l’Air, afin de créer un système qui fonctionnait sous une structure de commandement unique afin de pouvoir déployer immédiatement toutes nos forces. Ce système était propre à des forces armées unifiées.

L’Armée Interdite, l’Armée de Terre, la Marine, l’Armée de l’Air et, dernièrement, les troupes qui faisaient officiellement partie de l’Armée Interdite, mais étaient les troupes personnelles de la noblesse, seraient toutes démantelées et réorganisées en une force appelée la Force de Défense d’Elfrieden (FDE).

En organisant cette FDE, je devais faire attention à la résistance de chaque branche de l’armée, mais avec le récent soulèvement, l’Armée de Terre et l’Armée de l’Air avaient perdu leur influence. Les chefs temporaires de chaque force, Glaive et Tolman, étaient tous les deux coopératifs, donc ils ne poseraient aucun problème.

De plus, la Marine s’était rangée de notre côté et elle n’avait donc pas perdu de son influence. Ainsi, en nommant l’Amiral Excel en tant que Commandante Suprême de la FDE, nous pouvions nous attendre à très peu de résistance. Excel ne tenait pas à être consacrée comme Commandant Suprême, mais je lui avais fait accepter le poste à la condition que ce soit juste jusqu’à ce que Ludwin ait acquis assez d’expérience pour gérer le rôle.

C’était assez facile pour l’Armée de terre, la Marine et l’Armée de l’Air, mais le véritable mal de tête allait venir des forces des nobles.

Ils faisaient partie de l’Armée Interdite, mais le fait que le commandement vis-à-vis d’eux reposait sur les différents nobles les rendait difficiles à gérer.

Dans ce monde ayant des bêtes sauvages et des monstres (bien que, avant l’apparition du Domaine du Seigneur-Démon, ils n’existaient que dans des donjons), des voleurs, des pirates et des bandits, il fallait une certaine force policière présente dans chaque zone.

C’est pourquoi la noblesse avait formé des troupes personnelles, qu’ils avaient été obligés d’utiliser pour maintenir la stabilité dans leurs fiefs.

Cependant, dans ce pays, leurs nombres étaient excessifs. C’était l’effet des politiques expansionnistes de l’avant-dernier roi.

À cette époque, les réalisations sur le champ de bataille avaient été le chemin le plus court vers la gloire et l’avancement, de sorte que la noblesse avait l’habitude de lever des roturiers de leurs fiefs pour renforcer les rangs de leurs forces personnelles.

Malgré ce fait, si les conscrits amateurs pouvaient augmenter leur main d’œuvre, si cela entraînait une baisse de la productivité, cela ne servirait à rien. Finalement, lorsque l’ancien roi, le roi Albert, avait abandonné la politique expansionniste de son prédécesseur, la noblesse avait maintenu ses forces élargies.

Voilà pourquoi, maintenant, j’étais coincé avec la tâche de démanteler leurs forces au strict minimum afin de faire office de police. Ceux qui avaient un métier de base en dehors du métier de soldat recevraient une indemnité de licenciement et seraient mis à l’écart du service, tandis que ceux qui chercheraient à rejoindre la FDE seraient en mesure de subir des tests afin de pouvoir s’enrôler.

Alors que l’organisation serait décidée par Excel, Glaive, Ludwin et les autres responsables militaires, ils avaient examiné ma proposition et avaient constaté qu’ils n’avaient pas d’autre choix que de lui donner leur approbation.

Pendant que nous travaillions, Liscia et moi étions silencieux. Il y avait une gêne présente entre nous.

... Non, j’étais probablement le seul à me sentir mal à l’aise. Liscia agissait comme toujours.

Ce jour-là, même si je lui avais dit que Georg Carmine s’était suicidé dans sa cellule, l’expression de Liscia n’avait pas du tout changé. Son visage avait été sans émotion, et mon annonce avait seulement suscité un calme « Je vois... »

Ce n’était pas que je pensais qu’elle perdrait son sang-froid. Ce n’était pas comme si je pensais qu’elle me blâmerait pour ça. Liscia n’était pas ce genre de fille, et j’en étais bien conscient.

Mais je ne m’attendais guère à ce qu’elle soit capable de suivre sa routine quotidienne de cette façon, comme si tout était normal. Je pensais qu’elle serait au moins un peu désemparée. Il n’y avait aucune raison pour que cela ne lui soit pas douloureux, d’une manière qui ne lui déchirait pas le cœur, mais quand j’avais vu Liscia agir comme si rien n’avait changé, je ne pouvais pas trouver les mots pour lui parler.

Ça aurait été plus facile si elle s’était un peu fâchée contre moi...

« Pourquoi n’avez-vous pas épargné le Duc Carmine ? »

... Peut-être. Mais non, cela n’aurait pas été mieux.

Le fait d’imaginer que Liscia m’insultait et me rabaissait suffisait à me déprimer.

Si elle voulait tout simplement me frapper, alors nous pourrions oublier tout cela après ça... Mais, non, le seul que cela aurait fait se sentir mieux aurait été moi. Honnêtement, à quoi pensais-je ?

Après avoir juré à Georg que je ferais tout pour la protéger, ne pouvais-je même pas protéger le cœur de la fille la plus proche de moi ?

« Souma, » dit-elle.

« Hein !? Quoi ? » Je levai la tête et vis Liscia qui me regardait la tête inclinée sur le côté comme si elle voulait me poser une question.

« Saviez-vous que votre plume s’était arrêtée ? » demanda-t-elle.

« ... Oh, désolé, » dis-je.

Ce n’est pas bon, pensais-je. Je dois tenir le coup.

J’étais retourné au travail. En ce moment, je dois me concentrer sur le fait de prendre soin de toutes les petites tâches se trouvant en face de moi.

Pendant que je travaillais avec cette idée en tête, on frappait à la porte. « Entrez, » dis-je, et la femme de chambre Serina était alors entrée.

« Pardonnez-moi, » dit-elle. « Les préparatifs sont terminés, et votre présence est demandée. »

« D’accord, » dis-je.

Nous avions arrêté de travailler et j’avais enfilé ma cape royale avant de me diriger vers la salle d’audience. Aujourd’hui était le jour pour récompenser ceux qui s’étaient distingués lors de la guerre avec Amidonia.

***

« Glaive Magna, » dis-je. « Votre fidélité était vraiment remarquable. En reconnaissance de cette loyauté, je vous accorde le contrôle de Randel et sa région environnante. »

« Oui, Sire, » déclara Glaive. « Avec plaisir. »

« Très bien. En outre, même si cela n’est que provisoire, je vous accorde également certains des pouvoirs que Georg occupait en tant que Général de l’Armée de Terre, » dis-je. « Jusqu’à ce qu’elles soient fusionnées dans la FDE, gardez-les en bon état. »

« Oui, Sire, » dit-il. « Je jure que je ferai tout mon possible pour répondre aux attentes de Votre Majesté. »

Celui qui se tenait devant moi alors que je me levais de mon trône afin de faire des éloges d’un ton grandiose était le père de Hal, Glaive Magna, qui s’inclinait profondément. Nous ne diffusions pas cela, donc je ne suivais pas une formalité rigide, mais il y avait une secrétaire dans le coin qui enregistrait consciencieusement chacun de mes mots, donc je devais agir d’une manière royale. C’était pour m’assurer que les futures générations qui liraient les enregistrements ne me mépriseraient pas, c’est ce que mon chambellan Marx m’avait dit, mais... honnêtement, je ne me souciais pas vraiment de ce que les personnes penseraient de moi après ma mort.

Lors de la guerre avec la Principauté d’Amidonia, le Royaume d’Elfrieden n’aurait peut-être pas gagné de territoire, mais nous avions obtenu de lourdes réparations de guerre. De plus, nous avions été en mesure de recueillir des rançons à Zem pour le retour de leurs mercenaires, et j’avais été en mesure de confisquer les terres et les biens des nobles corrompus. Le démantèlement des duchés de Carmine et de Vargas avait également été décidé.

Pour tous ces gains, il n’était pas nécessaire de récompenser les soldats. La plupart des troupes mobilisées appartenaient à l’Armée de Terre et à l’Armée de l’Air. Ils étaient suspectés de trahison, et cela avait été une bataille pour les débarrasser de ce soupçon, donc aucune récompense ne devait être donnée. De plus, pour ceux qui avaient adopté une approche attentiste au conflit, les nobles dont les forces faisaient partie de l’Armée Interdite, je n’avais pas besoin de leur offrir de récompenses, car ils n’avaient pas participé. Cela signifiait qu’ils avaient raté une bonne occasion, mais c’était leur problème, pas le mien.

Les seuls qui avaient besoin d’être récompensés étaient la Marine et mes forces directement contrôlées dans l’Armée Interdite. Ceux de la noblesse ou de la chevalerie dans l’une ou l’autre des forces recevraient des terres, mais cela viendrait des anciens fiefs des nobles corrompus et des duchés démantelés de Carmine et de Vargas. Ceux qui étaient de statut inférieur recevraient une prime en espèces.

Et ainsi, aujourd’hui, je devais donner des récompenses personnellement à ceux qui avaient le plus contribué. Il était courant de donner des titres de noblesse et des terres, mais s’ils voulaient quelque chose d’autre, ils étaient invités à négocier pour cela. Si c’était à portée de mon pouvoir de roi, et une récompense appropriée pour leurs efforts, leur demande leur serait accordée. S’ils voulaient de l’argent ou des objets rares en possession de la famille royale, c’était correct.

Il y a longtemps, un chevalier avait utilisé ce système pour demander le droit d’épouser une princesse dont il était amoureux. Il y en avait aussi un qui l’avait utilisé pour demander à un noble corrompu d’être traduit en justice. Il s’agissait d’une situation où vous ne saviez jamais quelles demandes folles pourraient venir vers vous, donc j’avais choisi de ne pas retransmettre cela avec le Joyau de Diffusion de la Voix.

Cette fois, les personnes à récompenser étaient les suivantes :

Le renégat de l’Armée de Terre qui les avait menés dans la bataille avec Amidonia, Glaive Magna.

Le Seigneur d’Altomura qui avait retardé les forces amidoniennes, Weist Garreau.

La commandante des Marines qui avait également retardé les forces Amidoniennes dans la Vallée de Goldoa, Juna Doma.

Ainsi que celui qui avait envoyé des renforts pendant la bataille à l’extérieur de Randel, le chef des elfes sombres qui vivaient dans la Forêt Protégée par Dieu, Wodan Udgard. Sire Wodan était le père d’Aisha.

Normalement, l’Amiral de la Marine, Excel Walter, aurait été la première en grade et en termes de contributions. Cependant, elle renonçait à toute reconnaissance de ses accomplissements pour demander la clémence pour les deux Vargas, donc elle ne recevrait pas de récompense.

Aussi, avant de donner ces cinq récompenses, j’avais officiellement donné à Aisha, qui m’avait défendu comme mon garde du corps autoproclamé, le poste nouvellement créé de Kochiji.

Si je devais expliquer ce qui avait changé, c’était qu’avant elle était considéré comme une mercenaire, et je payais avec mon propre argent de poche, mais maintenant, elle était à proprement parlée une véritable chevalière avec un salaire.

Incidemment, son titre, Kochiji, venait d’un petit jeu de mots sur le surnom du garde du corps de Cao Cao Xu Chu, lut Kochi en japonais. Le nom de l’original avait été écrit « Idiot de Tigre » et signifiait « un imbécile qui est fort comme un tigre », j’avais donc choisi d’écrire à la place le sien avec le personnage de « Vent de l’Ouest ».

... Ce n’était pas qu’il y avait beaucoup de choses en moi qui était obsédé sur comment cela serait écrit dans ce monde avec des kanji.

En plus de cette nomination, j’avais donné à Aisha un gantelet en provenance de la salle du trésor du château qui avait été enchanté avec un sort qui réduisait les dommages physiques et magiques (apparemment, il était appelé le Gantelet du Mur d’Acier). Pour être honnête, j’avais voulu lui donner un bouclier, car cela convenait mieux à l’image de sa position, mais Aisha utilisait une épée à deux mains, alors j’avais plutôt opté pour ça.

Aisha tenait le gantelet contre sa poitrine, bégayant et articulant difficilement ses mots à travers ses larmes. « Ohh... Votre Majesté... M-Merci beaucoup ! »

... Je suis content de voir qu’elle est heureuse, mais n’est-ce pas une réaction excessive ? pensai-je.

Tout le monde la regardait avec des sourires ironiques.

« Weist, » dis-je. « Vous m’avez bien servi afin de distraire les Amidoniens. S’il vous plaît, continuez à maintenir la stabilité dans vos terres en tant que Seigneur d’Altomura. De plus, quand la ville de Venetinova sera terminée, je suis sûr que je vais vous confier la gestion de cette cité. »

« D’accord, Sire, » dit-il. « Aussi inadéquat que je sois, je vais vous servir à mon maximum. »

Après Glaive, j’avais fini de présenter Weist ainsi que sa récompense. Il avait été décidé que Weist prendrait le poste supplémentaire de Seigneur de Venetinova, la cité côtière actuellement en construction. Alors que son fief d’origine était à la campagne, parce qu’il était dans une région de culture avec des terres fertiles, il avait rapidement gagné de l’influence. Dans la récente opération, il avait joué un rôle important en se montrant lâche devant Gaius et Julius. C’était sa récompense.

Maintenant, il était temps de récompenser Wodan Udgard, le père d’Aisha qui avait envoyé des renforts afin de nous aider dans la bataille à l’extérieur de Randel.

Il s’agissait de renforts que ni Hakuya ni moi n’avions prévus. Nous savions à quel point les elfes sombres étaient puissants, mais nous avions supposé qu’ils étaient occupés à la reconstruction après le glissement de terrain, et que pour commencer, ils n’étaient pas intéressés par les affaires en dehors de leur forêt, donc nous avions pensé qu’il serait inutile d’envoyer une demande. Cependant, contrairement à nos attentes, Wodan et son peuple avaient envoyé des troupes afin de nous aider.

Apparemment, quand Aisha était restée dans la Forêt Protégée par Dieu, elle avait d’elle-même fait la demande en mon nom. De ce que Hal m’avait dit de la bataille à l’extérieur de Randel, les nobles corrompus avaient sorti des canons et ils avaient lancé une attaque imprudente. Sans ces renforts, nos pertes auraient été beaucoup plus grandes. C’était vraiment une bonne erreur de calcul.

Je m’étais approché de Wodan, lui prenant la main afin de le remercier. « Vous avez toute ma gratitude. Je vous remercie d’avoir envoyé du renfort alors que vous êtes confrontés à des moments aussi difficiles de votre côté. »

« C’est tout naturel, » déclara Wodan. « Nous avons seulement remboursé une partie de la dette que nous avions envers vous. Quand la catastrophe est arrivée, l’unité de secours que Votre Majesté a dirigée nous a rappelé que nous avions des liens avec le monde extérieur. »

« Je suis content de l’entendre, » dis-je. « Cela me montre à nouveau que ce pays a été construit avec de nombreuses races différentes qui se réunissent. Si vous avez un souhait, vous n’avez qu’à me le dire. »

Wodan secoua la tête. « Nous vous devons déjà plus que nous ne pourrions jamais vous rembourser. Avec l’approvisionnement constant en matériel de secours que vous nous envoyez, nos guerriers ont déjà été largement récompensés. Je ne cherche rien de plus de votre part. »

« S’il vous plaît, ne soyez pas si modeste, » dis-je. « Ces renforts ne seraient pas venus sans que vous preniez la décision. Si vous le souhaitez, nous pouvons planter des arbres autour de la Forêt Protégée par Dieu afin d’étendre votre territoire. »

« Je suis reconnaissant pour l’offre, mais la forêt est bien comme elle est, » dit-il.

Hmm... Cela me laisse sur une énigme, pensai-je. Je voulais en quelque sorte montrer ma gratitude à Wodan. Cependant, peu importe ce que j’avais offert comme récompense, Wodan avait obstinément refusé de l’accepter.

« Vous n’avez vraiment rien que vous voulez ? » demandai-je.

Après que je lui ai demandé ça, Wodan avait pris un air pensif. « ... Dans ce cas, j’ai une demande pour vous, Sire. »

« Nommez-la. Si c’est en mon pouvoir, elle sera vôtre, » répondis-je.

« Alors... voulez-vous bien prendre ma fille pour épouse ? » demanda-t-il.

« Père !? » cria Aisha. Elle se tenait derrière le trône et elle semblait surprise.

Sa fille... veut-il parler d’Aisha ?

Wodan continua, souriant. « Je vois que ma petite fille qui n’a jamais montré d’intérêt pour autre chose que le combat et la nourriture est devenue une belle femme. Ce changement est venu en raison de ses sentiments envers vous, Sire. Puis-je vous demander de la prendre pour femme ? »

« Sire Wodan est appelé “Chef” dans le village dans la Forêt Protégée par Dieu, mais il est en fait de la noblesse avec la Forêt Protégée par Dieu en tant que domaine, » mon chambellan, Marx, se hâta d’ajouter ça. « Vous seriez en mesure de prendre sa fille Aisha comme votre deuxième reine primaire. »

Marx traitait des choses ici aujourd’hui au nom du Premier ministre Hakuya, qui était indisposé.

Je l’avais mentionné dans le passé, mais dans ce royaume, les reines étaient classées en catégories primaires et secondaires, et il était possible d’en avoir plusieurs de chaque catégorie.

À l’origine, il n’y avait eu qu’une reine primaire et le reste avait été soit des reines secondaires soit des concubines (maîtresses) sans pouvoir, mais un roi, il y a plusieurs générations, avait dit. « Je ne veux pas appeler ces femmes que j’aime des concubines. »

... Il devait avoir été un homme passionné.

En conséquence, toutes ses reines secondaires avaient été faites reines primaires. (La reine primaire d’origine avait été faite Première Reine, avec les autres appelés Deuxième Primaire, Troisième Primaire, et ainsi de suite, afin de les distinguer.) Et ses concubines avaient été promues en tant que reine secondaire, une convention qui avait continué à ce jour.

Pendant que j’en suis là, laissez-moi vous expliquer la différence entre une reine primaire et secondaire.

Pour devenir une reine primaire, la dame en question devait avoir un rang dans la chevalerie, la noblesse, ou plus haut. Pour faire d’une femme de statut inférieur une reine primaire, elle devrait d’abord être adoptée dans une telle famille. Ce processus n’était pas nécessaire pour une reine secondaire.

Les enfants nés d’une reine primaire avaient le droit de succession. La ligne de succession était déterminée non pas par ordre de naissance, mais les enfants nés à la Première Reine, la Seconde, et ainsi de suite. Dans les cas où il y avait un grand écart d’âge, la numérotation des reines pourrait être changée.

Inversement, alors qu’une femme de n’importe quelle classe (même un esclave ou une prostituée) pourrait devenir une reine secondaire, leurs enfants n’avaient aucun droit de succession. Cependant, ils étaient toujours de la royauté, et les maisons nobles et chevaleresques qui voulaient former un lien de sang avec la couronne essaieraient de faire que leurs fils et leurs filles s’unissent aux enfants de ces reines. C’était certainement une façon de se marier pour de l’argent.

Alors que la position ne venait pas avec un pouvoir, elle prenait également moins de responsabilités que si elle était une reine primaire, et elle était autorisée à agir plus librement, dans certaines limites. Pour les femmes de naissance commune qui n’avaient aucun intérêt pour le pouvoir, c’était souvent la position dont elles rêvaient.

Mais... faire d’Aisha ma deuxième femme primaire...

« Considérez-vous cela comme une récompense ? » demandai-je.

« En tant que père, mes sentiments sont compliqués... mais elle semble l’espérer, et un père veut toujours accorder les souhaits de sa petite fille, » déclara Wodan. « En outre, avec le fait que les habitants de la Forêt Protégée par Dieu commencent à regarder vers le monde extérieur, je pense qu’il serait utile pour eux de voir la fille de leur chef se marier dans la maison royale. Ce ne serait pas seulement afin de créer un lien entre la maison royale et la Forêt Protégée par Dieu, mais cela deviendrait également un lien symbolique entre les humains et les elfes sombres. »

Alors, ce n’était pas seulement pour l’amour de sa fille. Il y avait aussi des considérations politiques.

En l’examinant de mon point de vue, si je renforçais mes liens avec la Forêt Protégée par Dieu, j’aurais probablement à ma disposition les archers d’élite qui avaient affiché leur puissance dans la bataille à l’extérieur de Randel.

Non, même si je mets de côté ce genre de gain pragmatique... Aisha est mignonne. Si je devais me demander si je la voulais en tant que femme ou non... je le veux.

Elle avait peut-être été un peu trop loyale envers moi, mais cela m’avait permis de ressentir plus d’affections pour elle. Même si je me sentais un peu comme si je l’avais apprivoisée avec de la nourriture.

Je ne pouvais pas attendre beaucoup d’elle en tant qu’opérateur politique, mais Aisha avait plus que suffisamment de prouesses martiales pour compenser cela. Elle était le genre de femme qui serait rassurant d’avoir à mes côtés.

... Mais, est-ce vraiment correct ? J’étais retourné vers le trône, afin de regarder Liscia qui était à côté de moi.

J’avais dit à Liscia que nous n’étions que temporairement engagés pour que je puisse potentiellement sortir de cette relation. Mais, maintenant que la guerre avec Amidonia était derrière nous, mes réflexions sur le sujet avaient changé.

Des personnes étaient mortes à cause de mes ordres. Je portais le poids d’un karma beaucoup trop grand pour ne jamais pouvoir revenir dans une vie ordinaire. Je ne pouvais plus arrêter d’être roi, ou abandonner ce pays.

Je ressens la même chose dans ma relation avec Liscia. Depuis le jour où nous nous étions rencontrés, nous avions surmonté ensemble tant de douleur et de difficultés. Je ne pouvais pas rompre nos fiançailles, et je n’avais aucun désir de le faire. Si Liscia devenait ma reine, je pourrais accepter d’être roi.

... Mais, c’est une question totalement différente.

Alors que je m’étais résolu à être roi, j’avais encore des réticences à prendre plus d’une reine. Liscia, Marx et même Juna m’avaient dit à plusieurs reprises que c’était normal, mais alors que je traînais encore les idées morales du Japon moderne, j’étais hésitant.

... Et bien, ce n’était pas que je pensais que cela n’était pas sincère d’aimer plus d’une femme. Je n’étais pas si imbu de moi-même. Mais je pensais que donner une réponse immédiate ici et maintenant ne serait pas juste pour Liscia.

Je me sentirais comme si je la trompais...

Pendant que je pensais ça, Liscia m’avait regardé. Voyant que j’étais à court de mots, Liscia déclara en montrant son exaspération. « Souma, épousez Aisha comme vous devriez le faire. »

« Comme je devrais le faire... ? Mais est-ce que cela vous convient, Liscia ? » demandai-je.

« Je n’ai pas le droit de refuser, mais Aisha et son père vous ont déjà dit que tout allait bien, n’est-ce pas ? » dit-elle. « En fait, si vous ne la prenez pas, ça va probablement amener de bien plus gros mal de tête. »

« Comment ça ? » demandai-je.

Liscia avait alors souligné les aspects pratiques. « Vous êtes un roi, Souma. Il peut y avoir des situations où vous serez obligé d’épouser les filles de grands nobles ou des princesses d’autres pays dans le cadre de votre diplomatie interne ou externe. En préparation pour cela, je veux que les reines de plus haut rang soient remplies par des personnes en qui j’ai confiance. »

« Heu... Mais... je veux dire..., » balbutiai-je.

Me voyant encore hésiter, Liscia soupira. « Souma, vous êtes capable de prendre des décisions quand le pays est en jeu, mais quand il s’agit des femmes dans votre vie, vous êtes si indécis. »

« Arg ! » me lamentai-je.

« Franchement... Aisha ! » appela Liscia.

« O-Oui ! » L’elfe sombre avait sursauté dû à la surprise. Aisha se tenait dans sa position de garde du corps en attendant avec anxiété pendant qu’elle regardait les choses se dérouler.

Liscia avait mis un doigt vers elle. « Je n’abandonne pas ma position de Première Reine, entendez-vous bien ça ? Vous êtes la deuxième reine, avez-vous compris ? Si ça ne vous dérange pas, tout va bien pour moi. En fait, je m’en réjouis même. »

« D-D’accord ! Si cela me permet d’être au côté de Sa Majesté ! » cria Aisha.

Liscia hocha la tête et me regarda droit dans les yeux en disant. « J’ai mis tout en place pour vous. À présent... Traitez-la correctement. »

« ... D’accord, » dis-je lentement.

Je ne savais pas trop quoi penser. Je me sentais comme si j’avais été le futur équilibre des forces entre ces deux-là et que nous avions décidé de ça à l’instant.

Liscia avait montré tant d’énergie. Je ne pouvais pas rester sur ses tergiversations pathétiquement plus longtemps. J’étais allé jusqu’à Aisha. Aisha, la guerrière intrépide du champ de bataille, avait des yeux qui tremblaient d’incertitude.

Oh, bon sang, ne me regarde pas comme ça, plaidai-je silencieusement.

« Aisha, » dis-je.

« O-Oui ! » cria Aisha.

« Alors... voulez-vous m’épouser ? » lui demandai-je.

Elle prit une profonde inspiration. « Oui ! Ce serait avec plaisir ! »

Je m’étais abstenu de toute raillerie sur la façon dont sa réponse l’avait fait ressembler à un serveur répondant à des commandes dans un pub de style japonais. Mon visage brûlait d’embarras.

Parmi tous les sourires, je pouvais voir le visage de Sire Wodan dégoulinant de tous les sentiments compliqués du fait d’être un père.

Je lui alors avait dit, n’utilisant pas le ton que j’utiliserais habituellement comme roi, mais un ton utilisé pour ceux qui étaient au-dessus de vous. « ... C’est donc ainsi que cela se termine. Je viendrai vous donner officiellement mes salutations à une date ultérieure, Père. »

« D’accord, » dit-il, affichant un large sourire. « Je vous attendrai. Fils. »

Eh ainsi, Aisha devint ma deuxième fiancée.

Avec une deuxième reine primaire choisie...

« Eh bien, c’est un fardeau de moins dans mon esprit, » Marx avait dit ça avec une expression de soulagement. Marx avait ressenti un sentiment de crise à propos de la pénurie de membres de la famille royale provoquée par la crise de succession après le règne de l’avant-dernier roi. C’est pourquoi, bien que mon mariage formel avec Liscia n’ayant pas encore eu lieu, il me harcelait constamment, « Prenez plus d’épouses, faites plus de bébés. » Il ne semblait même pas s’en soucier s’ils étaient conçus hors du mariage.

Cela mit à part... qu’allais-je faire avec le titre de Kochiji avec lequel j’étais arrivé ? Je ne pouvais pas vraiment faire que l’une de mes reines agit comme mon garde du corps personnel.

Quand je l’avais dit à Aisha, alors...

« Laissez-moi cette charge ! Même si je deviens votre femme, je vous protégerai toujours, Sire ! » Aisha avait déclaré ça avec un large sourire, alors j’avais fini par la laisser me garder.

Pour moi, je savais qu’Aisha était solide, alors je m’étais dit que tout allait bien, mais Marx, qui était déjà ravi, se tint immédiatement la tête entre les mains. Je voulais mettre la Deuxième Reine Primaire qu’il avait finalement réussi à avoir dans une position qui était synonyme de danger. Je devais me sentir mal pour cette personne, alors qu’elle n’avait me concernant que de nouvelles choses à s’inquiéter.

Juna regarda tout cela avec un sourire un peu solitaire sur son visage, mais aucun de nous ne s’en rendit compte à l’époque.

... Juna. Vous...

À l’exception d’Excel.

Avec la récompense très mouvementée de Wodan, ce fut finalement le tour de Juna.

Je lui avais offert quelques mots de félicitations, puis je lui avais demandé ça. « Y a-t-il quelque chose que vous voulez de ma part ? »

Bien sûr, je savais quelle serait la réponse de Juna. Elle demanderait probablement que toutes ses réalisations soient comptées comme étant celles de sa grand-mère, Excel. Si Excel voulait sauver Castor et Carla, elle devait avoir autant de mérite que possible. Voici comment était la douce Juna. J’étais sûr qu’elle le ferait par égard pour Excel.

Juna me regarda droit dans les yeux et ouvrit la bouche. « Votre Majesté, je demande que toutes mes... »

« Puis-je dire quelque chose, » Excel lui coupa la parole avant qu’elle puisse finir sa phrase. « Pardonnez ma soudaine interruption. Je voudrais avoir la permission de parler. »

« Hm !? ... Permission accordée, » dis-je.

« Merci beaucoup, » Excel s’inclina et commença lentement à parler. « Comme vous le savez déjà, Votre Majesté, Juna Doma est ma petite-fille. Cependant, le père de Juna, mon fils, a été marié à la famille de marchands Doma dans la Cité Lagune. En d’autres termes, Juna est une roturière. »

J’avais entendu ça quand Juna avait révélé ses liens avec Excel. Cependant, pourquoi soulevait-elle maintenant le faible rang social de Juna ?

Excel continua. « Je lui ai donné un grade dans l’armée parce qu’elle est ma petite-fille, mais cela ne change rien au fait que Juna est l’enfant d’une famille commune. Elle n’a aucun lien dans les faits avec une maison noble. »

« ... Où voulez-vous en venir, Duchesse ? » demandai-je.

Excel ne s’était pas tourné vers moi, mais vers Juna. « Je suis sûre que tu voulais utiliser tes réalisations à mon avantage, mais cela ne sera pas nécessaire. »

« Mais, Grand-mère..., » déclara Juna.

Excel secoua silencieusement la tête. « C'est bon. Tu n’as rien à voir avec la Maison des Vargas. Tu ne devrais donc pas utiliser tes réalisations pour des personnes que tu n’as jamais rencontrées. Alors, utilise-les pour ton propre bien. »

« Grand-mère..., » murmura Juna.

« Je ne peux pas sacrifier le bonheur de ma petite-fille pour le bien de mon beau-fils et de mon autre petite-fille, » déclara Excel. « Tu n’as pas à te soucier de ça. Tu devrais avoir ton propre souhait accordé. »

Alors qu’Excel lançait son doux regard sur elle, Juna baissa les yeux et sembla se débattre intérieurement pendant un moment. Quand elle leva finalement les yeux, elle s’avança et s’agenouilla.

« Votre Majesté. J’ai une demande, » annonça Juna.

« ... Qu’est-ce que ça pourrait être ? » demandai-je.

« Si c’est possible, alors comme Aisha... Je souhaite continuer à chanter à vos côtés, » déclara-t-elle.

Pourrait-elle vouloir dire... Non, il n’y avait aucun doute sur ça, Juna m’informait qu’elle voulait que je la prenne aussi comme mon épouse.

« Sire, » Marx avait dit joyeusement. « Si vous prenez pour épouse Juna Doma, cela sera en tant que reine secondaire. Si vous souhaitez la prendre en tant que reine primaire, vous devrez tout d’abord la faire adopter dans une noble famille ou une famille de chevaliers. »

Il devait être encore plus qu’heureux d’avoir une autre candidate pour le poste de reine. Quand j’avais regardé Liscia, elle avait hoché la tête, me signalant ainsi qu’elle l’acceptait.

Mais...

« Je suis désolé, mais ce n’est pas possible. » J’avais affiché un refus clair.

Les yeux de Liscia s’écarquillèrent tandis qu’Excel demandait « Pourquoi ?». Juna avait continué à regarder le sol, alors je ne pouvais pas voir son visage.

L’air dans la pièce était devenu lourd, mais... J’espérais qu’ils attendraient d’entendre tout ce que j’avais à dire.

« Je ne peux pas faire ça maintenant, » dis-je. « Vous êtes le pilier central du Projet Lorelei, le projet de création d’un programme de musique à l’aide du Joyau de Diffusion de la Voix. Vous êtes la Prima Lorelei. Vous êtes aussi très populaire auprès des personnes. Que pensez-vous qu’il se passerait si j’acceptais et que vous deveniez fiancé avec moi ? Il y aurait des émeutes. »

Après que je l’eus dit de cette façon, tout le monde semblait satisfait de cette explication. C’était encore frais dans leurs souvenirs que le Congrès du Peuple avait envoyé des pétitions disant : « Montrez plus de Juna avec le Joyau de Diffusion de la Voix. »

Dans mon Ancien Monde, il était courant que des guerres de mots se déclenchassent sur le blog d’une idole si on découvrait qu’elle avait un amant, mais dans la situation actuelle, je craignais que Parnam lui-même ne se fasse brûler. Le Royaume serait brûlé par la jalousie... Eh oui, ce n’est pas une blague drôle.

C’est pourquoi j’avais dit : « Pourriez-vous attendre un petit moment avant ça ? »

Juna sanglotait.

Quand Juna avait levé son visage, j’avais alors pensé, eh bien, c’est maladroit, quant à la manière dont je le lui ai dit, « J’ai besoin de votre force en tant que la Prima Lorelei pour produire nos programmes de diffusion. Voilà pourquoi, pour l’instant, je vous demande de rester la chanteuse du peuple. Quand plus de chanteuses se seront rassemblées, et que nous aurions formé suffisamment de personnes pour que le programme continue, je vous jure que je l’accepterais à ce moment-là. »

Après que j’eus dit cela, Juna avait frotté les larmes de ses yeux. « J’attendrai avec impatience ce jour-là, Sire. »

Au moment où elle avait prononcé ces mots, elle affichait le sourire d’une jeune fille pure et innocente.

☆☆☆

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8 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre

  2. Merci pour le chapitre.

  3. Merci pour le chapitre

  4. Merci pour le chapitre!!!

  5. amateur_d_aeroplanes

    Pouvez rappelez quel age à Aisha ? Les elfes ont en théorie une bien plus grande longévité que les humains… 🙂

    • C’est pas dit, à un moment ça dit qu’elle veut pas que Souma sache qu’elle vit depuis quelques décénnies mais c’est tout il me semble.

  6. Barthélémy Lelièvre

    Merci pour le chapitre.

  7. Merci pour le chapitre.
    PS:Il vient d’ancrer dans le marbre le fait qu’il va avoir un harem en moins d’un chapitre… C’est pas le même temps que ça pend aux anime de genre harem il me semble !?

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