Chapitre 1 : Projet Lorelei
Partie 1
— 5e jour du 10e mois de l’année 1546 du Calendrier Continental — Capitale Princière, Van
Plusieurs jours s’étaient écoulés depuis l’ouverture des hostilités avec la Principauté d’Amidonia.
Dans la salle de guerre du château de Van actuellement occupé, cinq personnes s’étaient réunies. Il s’agissait de Liscia, du capitaine de la Garde Royale Ludwin, du Général temporaire de l’Armée de Terre Glaive, du Premier ministre Hakuya, qui était revenu après avoir terminé son travail dans la Cité du Dragon Rouge, et de moi. Nous étions debout autour d’une table avec une grande carte de la zone étalée sur le dessus.
Quand vous regardiez sur la carte, vous pouviez voir que nous n’avions occupé que la capitale, Van, et une petite zone autour d’elle, déplaçant la frontière seulement sur une petite zone vers le nord-ouest. Tout ce qui était au-delà était encore le territoire Amidonien.
J’avais alors demandé à Ludwin, « Y a-t-il un signe de contre-attaque du côté amidonien ? »
« Non, ils ne font aucun mouvement visible, » Ludwin avait disposé plusieurs petits pions entourant Van afin de représenter les villes de la principauté. Il indiquait comment les forces de la principauté étaient actuellement déployées. « Comme vous pouvez le voir, ils se sont concentrés entièrement sur le durcissement de leurs défenses dans les villes autour de Van. Très probablement qu’ils sont sérieusement épuisés en raison de la bataille de l’autre jour. Ils ont renoncé à reprendre eux-mêmes la ville, et... »
« Ils attendent l’arrivée de l’Armée Impériale, n’est-ce pas ? » J’avais complété sa phrase.
L’Empire Gran Chaos. Il s’agissait du plus grand royaume de ce continent, à l’exception du Domaine du Seigneur-Démon. Nous nous attendions à ce qu’ils interviennent dans le conflit en tant que médiateur, en raison de la demande d’Amidonia.
J’avais alors demandé à Hakuya, « En tant que référence, quelle est la différence de force entre notre royaume et l’Empire ? »
« L’Empire nous est supérieur en termes de pouvoir national, de population, de troupes, de technologie et de richesse, » répondit-il. « Si vous demandiez seulement vis-vis du nombre de troupes, nous sommes en infériorité numérique à cinq contre un. Si vous prenez en compte l’équipement et d’autres choses qui ont un effet sur notre potentiel de guerre, leur avantage est encore doublé. »
« Plus de dix fois plus de puissance que nous, Hmm. En ce moment, nous ne leur correspondons pas, » dis-je.
Si nous voulions faire face à l’Empire à égalité, nous devions être plus forts. Nous avions pu nous débrouiller avec les choses que nous avions déjà faites jusqu’à maintenant, mais à partir de maintenant, nous devions créer de nouvelles choses.
« C’est regrettable, » déclara Glaive. Sa voix était pleine de regret et ses épaules se baissèrent alors qu’il disait ça. « Dans la situation actuelle, nous aurions pu saisir le reste d’Amidonia. »
Cependant, je me sentais différemment vis-à-vis de ça.
« Oui ? Mais nous ne le voulons pas vraiment, » dis-je cela alors que j’étais assis sur une chaise, posant mes coudes sur la table et mes joues sur les paumes de mes mains. « Leurs ressources minérales sont attrayantes, mais le pays est bien trop pauvre. Nous venons de nous sortir d’une crise alimentaire. Bien que cette ville et sa périphérie soient une chose, nous ne pouvons pas nous permettre de nourrir toute la Principauté d’Amidonia. Et si nous ne saisissions que les mines rentables, nous les inciterions à nous détester encore plus. »
« Quand vous le présentez ainsi, » déclara Glaive. « Il n’y a vraiment pas de raison de le faire. »
« Comprenez-vous maintenant ? » demandai-je.
Eh bien, tout serait pareil une fois que l’Empire apparaîtrait. Peu importe à quel point nous avions travaillé et peu importe la quantité de terres que nous aurions pu saisir, quand, l’Empire sera arrivé, nous serions obligées de tout rendre à Amidonia. Et ceci s’appliquait aussi à Van.
« De plus, les Amidoniens sont un peuple qui a la vengeance dans leur cœur, » dis-je. « On dirait qu’ils ont été endoctrinés pendant des générations. Si nous essayons de maintenir l’occupation, je doute que nous puissions établir un règne stable ici. »
« Vous avez sans doute raison, » déclara Liscia. « Avec Van, tout va bien pour l’instant parce que nous avons une force importante de présente ici, mais si vous essayez d’installer un magistrat, je doute que les gens lui obéissent. »
J’avais hoché la tête afin de montrer que j’étais d’accord avec elle. « Tout à fait. Voilà pourquoi je veux apprivoiser leur ressentiment. »
« Vous voulez l’apprivoiser ? » demanda Liscia.
« Tout à fait, » dis-je. « J’ai déjà appelé la personne parfaite pour le travail. »
À ce moment-là, on frappa à la porte de la salle de guerre. Après que j’eus dit. « Veuillez entrer, » la porte s’ouvrit et une beauté aux cheveux bleus entra après avoir effectué un salut protocolaire et un « Pardonnez-moi pour mon intrusion ! »
« Je suis Juna Doma, servant sous les ordres de l’amiral de la marine Excel, » rajouta-t-elle après ça. « Je suis venue ici selon vos ordres. » Puis elle s’était placée devant moi et m’avait salué non pas avec un salut, mais avec une élégante révérence.
Aujourd’hui, elle n’était pas dans la tenue habituelle qu’elle portait en tant que chanteuse du café chantant, la Lorelei, mais dans l’uniforme blanc et digne de la Marine.
« Merci d’être venu, » dis-je. « Je vois que vous êtes aussi magnifique en uniforme. »
« Je suis profondément gênée de vous laisser me voir habillé comme ça, Votre Majesté, » répondit Juna.
« Vous ne devriez pas l'être, » dis-je. « Je pense que vous avez l’air éblouissante ainsi qu’une très belle silhouette comme ça... »
« ... Soumaaaaaa ? » Liscia s’était effondrée, essayant de nous empêcher de plaisanter. « Nous sommes actuellement en réunion. Alors, pourriez-vous mettre de côté le flirt pour plus tard ? »
Liscia avait un sourire sur son visage, mais les mots avaient une intensité étrange derrière eux. Elle commençait à dégager une atmosphère extraordinairement troublante, alors j’avais décidé qu’il était temps de faire avancer la discussion. Je veux dire que ce n’était pas comme si j’avais appelé Juna afin qu’elle voyage tout le long de la frontière sud juste pour que je puisse plaisanter avec elle.
La Juna mature regarda Liscia et moi avec un sourire. Quoi qu’il en soit, il fallait passer au point suivant.
« Hmmm, » je m’étais alors éclairci la gorge. « Il y a une raison pour laquelle j’ai fait venir Juna ici. Et la raison est... »
« Parce vous aimez le fait qu’elle soit agréable à regarder ? » Liscia acheva ma phrase.
« ... Franchement, ne soyez pas ainsi, » dis-je. « Vous savez que ce n’est pas la raison. »
« Hmph, » Liscia tourna la tête d’un air penaud.
Je pensais que c’était mignon quand elle faisait des choses féminines comme ça. Mais, comme venait de le dire Liscia elle-même, nous étions en réunion. Au moment où je regardai autour de moi, tout le monde dans la pièce à part Juna affichait un sourire forcé. J’avais alors décidé d’essayer d’apaiser Liscia plus tard, mais pour l’instant, j’avais besoin de faire bouger les choses.
« Hmm... Revenons sur la bonne voie, » dis-je. « Il y a une raison pour laquelle j’ai appelé Juna ici. C’est pour mettre en place un plan que j’ai peaufiné depuis un certain temps déjà. »
« Un plan ? » Demanda Liscia, inclinant la tête sur le côté.
Je lui avais alors répondu, débordant de confiance, « Tout à fait. Je l’ai appelé le Projet Lorelei. »
Au moment où nous étions passés de la salle de guerre à la salle d’audience, il y avait déjà trois filles qui attendaient là, prosternées devant le trône.
Les filles étaient chacune de races, d’apparences et d’âges différents. L’une était une Elfe Claire avec des cheveux bruns foncés. La deuxième avait l’air d’une adorable élève du primaire. La dernière était une mince fille-bête avec des oreilles de chat. Toutes les trois pouvaient facilement être appelées des beautés.
Après que je me sois assis sur le trône, Juna m’avait alors salué avec sa main sur sa poitrine. « J’ai fait venir ces personnes comme vous m’aviez demandé de le faire, Votre Majesté. »
« Il n’y a pas besoin de rendre cela si formel, » dis-je. « Alors, vous toutes, soyez à l’aise. »
Après que je leur ai dit cela, les trois femmes s’étaient alors levées avant de déclarer à l’unisson. « « « C’est un plaisir de vous rencontrer. » » ».
Super, elles sont pleines d’énergie et elles sont synchronisées, je me suis dit. Alors que je fis un signe de tête satisfait, Liscia se plaça à mes côtés, me regardant avec un autre « adorable sourire » sur son visage.
« Hé, Souma ? » demanda-t-elle.
« Qu-Quoi ? » répondis-je.
« J’espère que vous n’êtes pas devenu si imbu de vous-même depuis que vous avez capturé Van que vous prévoyez de garder ces filles à vos côtés afin qu’elles prennent soin de vous. Avez-vous fait ça ? » demanda-t-elle.
Ah, oui, son visage sourit, mais elle ne sourit certainement pas dans son cœur, pensai-je.
« Vous avez tout faux ! » dis-je rapidement. « J’ai appelé ces filles ici parce qu’elles sont une partie vitale de mon plan ! »
« Hmm... » Liscia semblait douter de mes paroles.
« C’est la vérité, d’accord ? » dis-je. « Mais attendez une minute. Ne m’aviez vous pas dit que vous me laisseriez prendre jusqu’à huit femmes à mes cotées ? »
« Eh bien, oui, je l'ai dit, » répondit Liscia. « Cependant, bien que je puisse le tolérer avec quelqu’un que je connais, comme Aisha, ou si vous êtes obligé de le faire pour des raisons diplomatiques, je ne serai pas heureuse si vous abusez de votre pouvoir afin de rassembler de jolis minois autour de vous. »
« Je vous ai déjà dit ça, d’accord ? » Ai-je déclaré d’un air penaud. « Est-ce que vous ne vous souvenez pas lorsqu’auparavant j’avais rassemblé du personnel autour de moi ? »
Au cours de mon grand événement de recrutement, Aisha et les quatre autres avaient été embauchés avec beaucoup de fanfares, mais j’avais embauché beaucoup plus de personnes sans le crier sur tous les toits, ou les avait ajoutées à une liste de personnes utiles que j’avais mises en place pour le pays.
Par exemple, ceux qui avaient du talent en arithmétique avaient été embauchés en tant que bureaucrates, alors qu’un homme tortue (âge estimé : huit cents ans) qui avait dit : « Je lis des livres depuis des centaines d’années. Alors, je ne vais pas perdre devant un jeune blanc-bec quand il s’agit de mes connaissances acquises dans les livres. » Et que je l’avais nommé en tant que bibliothécaire en chef dans la nouvelle ville en construction.
De plus, quand ceux qui avaient le même don avaient concouru, j’avais quand même embauché ceux qui avaient perdu si je pouvais être sûr de leur talent.
Aisha avait été la gagnante du Tournoi pour le Meilleur du Royaume en Arts Martiaux, mais ceux qui avaient perdu contre Aisha avaient dans tous les cas été invités à rejoindre les rangs des forces armées qui faisaient directement partie de l’Armée Interdite si leurs compétences étaient à la hauteur.
Cependant, mes forces armées qui étaient directement contrôlées par moi avaient été considérées à l’époque comme étant une troupe purement décorative, et donc peu de personnes avaient accepté mon offre.
Maintenant, en ce qui concerne ces filles rassemblées ici, elles avaient peut-être perdu face à Juna dans le Tournoi pour le plus Talentueux du Royaume, où les compétiteurs avaient concouru sur des talents tels que le chant.
Et elles pourraient avoir perdu face à elle dans le Grand Prix de la plus Jolie Fille d’Elfrieden, où les concurrentes avaient concouru vis-à-vis de la beauté.
Mais elles avaient quand même démontré leurs beautés et capacités à chanter lors de ces deux tournois.
« Après le recrutement, Juna a recruté ces filles pour moi, » expliquai-je. « Allez, je vous avais déjà parlé de comment je voulais que deviennent les programmes de divertissement pour le Joyau de Diffusions de la Voix, n’est-ce pas ? »
« Oh, c’est exact... Maintenant que vous mentionnez ça, » Liscia avait dit ça comme si elle venait soudainement de s’en souvenir.
J’avais alors continué, soulagé qu’elle eût maintenant adouci un peu son attitude. « À l’heure actuelle, en ce qui concerne le programme de divertissement, j’avais pensé que nous allions commencer avec une émission de chant. Car après tout, il n’y a personne qui n’aime pas entendre une belle voix. Ces filles étaient les principales candidates pour devenir les chanteuses de cette première série d’émissions. Depuis le jour où nous les avons repérées jusqu’à aujourd’hui, elles s’entraînaient sans relâche afin d’améliorer leurs chants et leurs danses dans la Lorelei, le café où chante Juna. »
Bien que, en vérité, l’ordre des choses avait été un peu mélangé.
Honnêtement, je voulais commencer par un programme comme Nodo Jiman, un concours de chant amateur, afin d’habituer les personnes à l’idée d’une émission de chants, puis après ça. Je voulais faire débuter ces filles en tant qu’idole.
En passant, quand j’utilise le mot « Idole » dans ce contexte, c’était dans le sens de « Une jolie femme qui chante bien. » Le genre que vous auriez pu voir il y a quelques décennies à l’époque Showa. Si j’essayais de présenter un groupe d’idoles dans le style moderne à un pays qui n’avait même pas le concept de base de l’idole, alors ils n’allaient certainement jamais comprendre.
Et si j’allais avec un seul individu en tant qu’idole, alors dans tout les cas, la population le reconnaîtrait probablement comme une extension du ménestrel itinérant, du chanteur au coin de la rue ou de la chanteuse dans un café ou un bar chantant. Et ce n’était pas du tout ce que je voulais.
« Je vois, donc c’est le projet Lorelei, n’est-ce pas ? » demanda Liscia. « Mais est-ce quelque chose que vous devriez vraiment faire maintenant ? N’y a-t-il pas des problèmes bien plus graves comme le fait que nous occupons actuellement Van ? »
Liscia semblait perplexe. Elle ne voyait probablement pas l’intérêt de lancer un programme de divertissement maintenant, juste après que nous venions de saisir la capitale d’Amidonia. Cependant, elle avait tort.
« C’est précisément le moment pour faire ça, » dis-je. « Maintenant, Juna, pourriez-vous faire les présentations ? »
« D’accord, Sire, » Juna avait dit ça tout en faisant une petite révérence, puis elle avait commencé à présenter les filles.
Elle débuta avec celle qui se tenait le plus à droite, la fille Elfe Claire qui avait ses cheveux attachés. Dans ce monde, les elfes à la peau claire comme elle étaient appelés des Elfes Claires, tandis que les elfes à la peau brune comme Aisha étaient appelés les Elfes Sombres. Dans le pays d’où je venais, les elfes étaient généralement imaginés comme des cheveux blonds, mais maintenant que j’y pensais, j’avais vu des elfes avec des cheveux comme les siens dans des films étrangers. Elle avait la peau pâle et des yeux orange. À en juger par son apparence, elle semblait peut-être être dans la mi-vingtaine. Elle se tenait avec une certaine dignité, comme une femme de carrière.
« Elle s’appelle Chris Tachyon, » déclara Juna. « Elle appartient au peuple des Elfes Clairs comme vous pouvez le voir. »
« Bonjour, Votre Majesté. Je suis Chris Tachyon, » déclara Chris.
Chris avait placé sa main devant son ventre, s’inclinant devant moi avec un angle de quarante-cinq degrés. Ce geste et l’ambiance de maturité qu’elle avait dégagée m’avaient fait penser à une hôtesse de l’air qu’on aurait pu trouver dans mon Ancien Monde.
Juna avait continué à expliquer les talents de Chris. « Elle est un ancien ménestrel et a une belle voix pour ce qui concerne le chant, mais sa récitation de poésies est particulièrement merveilleuse. Elle possède une voix agréable et est capable de lire sans à coups, donc ses poèmes sont aussi saisissants que si elle avait découpé un morceau du paysage. Selon mon avis personnel, plutôt que de faire ses débuts en tant que chanteuse, elle serait mieux adaptée pour un programme de diffusion d’informations comme celui que nous avons diffusé auparavant. »
« Je vois, » dis-je. « Vous la voulez donc en tant que présentatrice, et non pas en tant que chanteuse ? »
Il était vrai que, d’après ce que je pouvais entendre, elle semblait avoir une voix claire et parlait sans à coups. J’avais alors demandé à Hakuya de préparer un stylo et du papier, puis je lui avais fait écrire une courte déclaration avant de la remettre à Chris.
« Pourriez-vous essayer de lire cela pour moi ? » demandai-je.
« Ceci ? Laissez-moi voir... “Cette histoire est un travail de fiction. Les personnes, organisations, lieux et événements représentés n’ont aucun lien avec quoi que ce soit dans la réalité.” » Elle prononça ça sans le moindre à-coup, et d’une manière extrêmement fluide et claire.
« Oui, ça me semble vraiment bon, » dis-je. « Laissez-là travailler sur un programme d’informations comme l’a suggéré Juna. »
« Merci beaucoup, » Chris avait dit ça avec un sourire, s’inclinant une fois de plus.
Liscia m’avait alors demandé dans un murmure, « Quelle était cette déclaration que vous lui avez faire lire ? »
« Quelques mots magiques en provenance de mon Ancien Monde, » dis-je. « Si vous êtes capables de les lire, alors vous pouvez vous en sortir avec pratiquement tout. »
Après que je lui avais dit ça, Liscia pencha la tête sur le côté, semblant ne pas avoir du tout compris.
Pendant que nous parlions de cela, Juna avait présenté la prochaine personne.
Cette fois, il s’agissait de la fille adorable qui ne semblait pas beaucoup plus âgée que Tomoe. Cette tenue de Lolita à froufrous qu’elle portait lui allait bien.
« Elle s’appelle Pamille Carol, » dit Juna. « Elle est une kobito. »
« Je suis Pamille. Ravie de vous rencontrer, » Pamille avait secoué sa tête. Il s’agissait d’un geste mignon, mais...
« Qu’est-ce qu’un kobito ? » demandai-je. « Une petite personne ? »
« Non, elle n’est pas un hobbit, elle est l’une des plus jeunes, » répondit Juna. « Peu de races arrêtent de vieillir comme les elfes, mais ce trait est particulièrement prononcé dans les kobitos. Même lorsqu’ils atteignent leur pleine maturité, ils ne ressemblent qu’à des enfants de douze ans. Pamille peut ne pas être vue ainsi, mais elle est beaucoup plus âgée que moi. »
« Sérieusement ? » m’exclamai-je. « Penser qu’il y ait une race comme ça dans ce monde. »
C’est comme la race ultime des lolis et des shotas, pensai-je. Je ne sais pas... Je me sens très concerné par leur race entière. Peut-être que je devrais créer un quartier protégé pour eux, mettre en place un panneau qui annonce ce message. « Oui, loli-shota. Pas touche, » à l’extérieur, afin de les protéger d’un certain type de messieurs et dames là-bas.
Et aussi, j’ai failli le manquer, mais je suppose qu’il y a des hobbits dans ce monde, pensai-je. En espérant qu’il n’y ait pas d’anneaux étranges aussi ici...
Alors que je pensais sur ce sujet, Juna avait continué son explication. « Elle a une voix aussi claire qu’une cloche. Elle est particulièrement douée pour chanter des chansons mignonnes d’une manière qui les rend encore plus adorables. ...Les personnes la voient toujours comme étant plus jeune que moi, donc je suis mal adaptée pour chanter des chansons comme ça. J’envie un peu ce don. »
« Eh bien, je vous envie aussi, Juna, » déclara Pamille. « Quand j’ai entendu que nous allions comparaître devant Sa Majesté aujourd’hui, je voulais porter une robe sans manches, mais je n’ai rien pour l’accrocher, alors on m’a dit que je ne pouvais pas. »
Juna et Pamille semblaient toutes deux regarder au loin.
Cela a du sens pour Pamille de ressentir cela, mais Juna est-elle dérangée par le fait qu’elle semble plus âgée qu’elle ne l’est en réalité ? me dis-je. Car après tout, en mettant de côté son apparence, avec la façon mature dont elle agit, il est difficile de croire qu’elle n’ait que dix-neuf ans.
Maintenant que j’y ai pensé, je m’étais souvenu d’une phrase d’un film que j’avais regardé il y a longtemps, qui disait. « Traite une femme plus âgée comme si elle était plus jeune que toi, et une femme plus jeune comme si elle était plus âgée que toi. »
Juna a un an de plus que moi, donc plutôt que de faire appel à elle tout le temps, je dois trouver des moyens de la laisser compter sur moi de temps en temps, pensai-je.
Juna s’éclaircit la gorge pour tenter de nous remettre sur les rails, puis continua avec les introductions. « Maintenant, enfin et surtout, voici Nanna Kamizuki. Comme vous pouvez le voir, elle est une homme-bête. »
« Hééé ! ♪ Je m’appelle Nanna ! ♪ » La fille aux oreilles de chat avait crié avec un sourire à pleines dents.
Elle avait l’air d’avoir quinze ou seize ans. Comparée aux deux autres, elle s’était habillée plus simplement, vêtues d’une simple tenue en forme de tube. Elle avait de la peinture sur le visage, comme un fan de football. Si je devais juger uniquement sur son apparence, elle ressemblait à une fille d’une tribu qui vivait de la pêche.
Glaive était sur le point de lui faire un reproche sur la façon simple et innocente dont elle se comportait devant le roi, mais je lui fis signe de s’arrêter. C’était parce que j’avais détecté un accent étrange.
« N’a-t-elle pas l’habitude de parler la langue de ce continent, n’est-ce pas ? » demandai-je.
Juna se précipita pour la couvrir. « C’est exactement ça. Il semble qu’elle ait immigré à Elfrieden depuis l’archipel du dragon à neuf têtes et qu’elle vive depuis dans un groupe de robustes pêcheurs dans un village au bord de l’eau. Donc, si elle agit un peu grossièrement par moments, s’il vous plaît, pardonnez-là. »
Je comprends... Elle est donc une immigrante de l’archipel du dragon à neuf têtes, n’est-ce pas ? pensai-je.
Beaucoup de pays de ce continent utilisaient une langue commune en plus de leurs langues nationales, mais il y avait aussi des pays isolationnistes, comme ceux de l’archipel du dragon à neuf têtes, qui n’utilisaient que leur langue nationale.
« Je comprends parfaitement sa situation, mais... peut-elle chanter comme ça ? » demandai-je.
« N’ayez aucune crainte à ce sujet, » m’assura Juna. « Elle a chanté des chants de marins pendant qu’elle pêchait, elle a donc une voix puissante, aussi bien féminine que masculine, et si vous lui donnez une chanson sympa à chanter, elle peut facilement me surpasser. Je crois qu’elle a une bonne compatibilité pour ces “chansons d’animée” que vous m’avez apprises, Sire. »
« Oh ! Peut-elle chanter quelque chose ? » J’avais demandé ça avec nostalgie.
« Tout à fait, » répondit Juna. « Comme un test, je lui en ai appris une. Nanna, pouvez-vous la chanter pour nous ? »
« Bien sûr ! ♪. Laissez simplement ça à Nanna, » répondit-elle.
À la demande de Juna, Nanna se mit alors avec enthousiasme à chanter. La chanson avait été l’ouverture d’un animé sur les Mechas chanté par une chanteuse. En mettant de côté le choix de la chanson, la mélodie émouvante était un très bon choix pour la voix de Nanna.
« Au fait, Liscia, est-ce que vous comprenez ce que les paroles signifient ? » demandai-je.
« Je ne comprends pas du tout, » répondit-elle. « C’est comme écouter une chanson dans une langue que je ne comprends pas. Mais je peux dire que c’est une chanson très belle. »
« Eh bien ! Tant que c’est perçu ainsi, alors ça va très bien... N’est-ce pas ? » dis-je.
Je suppose que je pourrais demander à Juna de venir avec des paroles dans la langue de ce monde un peu plus tard. Pensai-je.
Après qu’elle ait fini la chanson, Nanna m’avait regardé avec un large sourire. « Votre Majesté ! ♪ Comment étais-je ? »
« ... Très bien, » dis-je. « Vous avez été formidable. »
« Contente de l’entendre !♪ » répondit-elle.
Nanna agita la main comme pour dire, « Mon tour est terminé maintenant, non ? » puis retourna rapidement à sa position.
C’est une fille unique... Elle n’est pas timide, elle ne ressemble à rien de ce qu’ils auront vu, et la manière dont elle bouge avec de larges mouvements est forcément impressionnante à l’écran. Elle pourrait vraiment être la plus adaptée pour être une idole de tout le monde présent ici. Pensai-je.
Avec les présentations maintenant terminées, j’avais remercié Juna. « Vous avez amené un bon groupe de personnes. Merci beaucoup. »
« Vous êtes trop gentil, » répondit-elle.
« OK, tous les acteurs sont maintenant réunis, » continuai-je. « Avec ces trois-là, ainsi que Juna qui peut gérer les chansons douces et matures, nous allons créer le premier programme de divertissement d’Elfrieden. Nous ne diffuserons pas seulement dans Elfrieden, mais nous diffuserons également sur toute la Principauté d’Amidonia. »
« À Amidonia aussi ? » demanda Liscia.
En réponse au regard interrogateur présent sur le visage de Liscia, j’avais hoché la tête. « Tout à fait. Car après tout, nous avons réussi à mettre la main sur le joyau d’Amidonia. »
De toutes les choses qui nous étaient tombées entre les mains quand nous avions pris Van, celle qui m’avait le plus plu avait été ce joyau. Il s’agissait du seul joyau de diffusion d’Amidonia, et il pouvait être utilisé pour envoyer un signal à tous les récepteurs de ce pays.
Les joyaux de diffusion étaient apparemment des artefacts d’une ancienne civilisation. Alors qu’ils ne pouvaient toujours pas être fabriqués, il y avait un bon nombre d’entre eux qui était présent. À l’exception des petits pays, comme ceux qui constituaient l’Union des Nations de l'Est, et le territoire autonome des dragons sages dans la chaîne de montagnes des Dragons, la plupart des pays les avaient.
Cependant, fondamentalement, vous ne pouviez pas recevoir de transmissions d’un autre pays. Bien sûr, cela avait du sens, sinon les informations destinées à une population locale sortiraient à l’extérieur des frontières du pays. Bien que techniquement, si vous changiez les paramètres de longueur d’onde sur le récepteur ou le joyau, alors c’était possible. Et donc, peut-être que c’était un peu comme fonctionnaient les fréquences radio.
En d’autres termes, maintenant que nous avions obtenu le seul joyau d’Amidonia, cela signifiait que nous avions le monopole des droits de diffusion de chaque récepteur d’Amidonia.
Si nous utilisions un joyau d’Elfrieden, nous pourrions aussi diffuser le premier programme de divertissement d’Elfrieden dans ces deux pays. Quel genre de changements cette émission apporterait-elle à Amidonia ? Où cela n’aurait-il aucun effet ?
Nous devrions attendre jusqu’à la diffusion réelle pour le savoir.
Merci pour le chapitre.
Merci pour le chapitre.
P.S : tellement de destruction de 4ème mur et de référence en un seul chapitre…
merci pour le chap
Je m’attends a un « l’empire contre attaque »
Merci pour le chapitre.
PS:Presque diabolique son idée !