Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 14 – Chapitre 9 – Partie 2

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Chapitre 9 : Les transfuges se portent volontaires pour leurs services

Partie 2

Quelques jours plus tard, il était apparu que les Lastaniens n’étaient pas les seuls à avoir dérivé vers nos terres après avoir perdu les leurs face à Fuuga et ses forces. La troisième fille et le quatrième fils de la Maison de Chima, Sami et Nike, étaient arrivés au château royal.

En ce qui concerne ces deux-là, ils avaient en fait soumis une demande d’entrée dans le pays aux gardes-frontières avant l’arrivée de Julius. J’avais donné ma permission immédiatement, mais comme ils voyageaient par voie terrestre, Julius et les autres qui venaient en volant les avaient devancés.

Lorsque j’avais appris leur arrivée au château de Parnam, je les avais rencontrés dans la salle d’audience avec Hakuya, Aisha et leur petit frère Ichiha. Ils ne me connaissaient pas comme Julius, et n’avaient pas une position d’importance comme la Reine Sill, donc je m’étais assis sur le trône pendant l’audience pendant que j’essayais de discerner leurs intentions.

« Madame Sami, Monsieur Nike. Bienvenue au Royaume de Friedonia », leur avais-je dit en mode roi, et Nike avait été le seul à baisser la tête et à répondre.

« Merci de nous avoir rencontrés dans un délai aussi court. »

Sami, quant à elle, n’avait rien dit, avec une expression vide sur le visage. Elle avait juste baissé la tête en même temps que Nike. Elle n’avait pas l’impression que c’était par manque de respect ou parce qu’elle complotait quelque chose. En fait, elle n’avait pas de plan du tout. Elle se sentait sans vie, léthargique, comme une coquille vide.

Bien que cela m’inquiétait, j’avais poursuivi la conversation.

« N’y pensez pas. Ichiha m’a offert ses services. Si vous êtes ses frères et sœurs, vous êtes aussi les bienvenus ici. »

« Vous êtes trop gentil. »

« Alors… que s’est-il passé exactement ? » Avais-je demandé en regardant Sami, et Nike avait levé la tête.

« Monsieur Souma… Êtes-vous au courant de la situation actuelle de l’union des nations de l’Est ? »

« J’ai reçu des rapports, oui. Fuuga a pris le contrôle total, correct ? J’ai entendu dire que votre père Mathew a été terrassé pendant la guerre. »

« Oui. Si vous êtes déjà au courant, alors cela va aller plus vite. » Nike avait posé une main sur l’épaule de Sami. « Pendant le conflit, le père adoptif de ma sœur Sami a été assassiné dans un complot de notre frère aîné Hashim, et elle a été chassée du pays. »

Nike avait poursuivi en expliquant les événements qui avaient conduit à leur venue ici.

Sami avait été adoptée par le Roi Heinrant du Royaume de Roth. Il l’aimait comme un père, mais comme il faisait partie de la faction neutre, il avait été tué dans un complot d’Hashim. Sami avait tenté de se battre pour le venger, mais Nike l’en avait empêchée. Je savais déjà comment Fuuga avait pris le pouvoir grâce au rapport de Julius. Mais j’avais ressenti plus de poids en l’entendant de la bouche d’une victime réelle qu’en lisant simplement des mots sur du papier.

+

Je suis sûr… que lorsqu’ils écriront les livres d’histoire, tout ce qu’ils diront sera, « Fuuga a gagné la bataille des plaines de Sebal et a pris le contrôle de l’Union des Nations de l’Est

». Je pense qu’il y a un commentateur dans le monde d’où je viens qui disait que ce qui reste une fois que vous enlevez toute interprétation des faits, c’est l’histoire. Il y a probablement eu plus de sang versé que je ne l’imagine, et plus de tragédie.

Une purge de ceux dont la loyauté est incertaine… J’avais fait la même chose. En me convainquant de le faire sous prétexte de reconstruire le pays. Mais même si j’avais ce prétexte, j’avais encore du mal à le trouver. Fuuga… Et toi ? Pour le rêve vers lequel il court aveuglément. Pour les rêves que d’autres lui ont confiés.

Qu’a pensé ce grand homme quand le sang et les larmes coulaient ? S’est-il débattu ? S’en fichait-il ? Était-il trop bête pour le remarquer ? Était-il préparé à cela ? Ou même ivre de sang ? Il était trop différent pour que je puisse me risquer à deviner.

Mais… Peu importe ce qu’il ressent, je sens qu’il va rester là, à faire face.

J’étais faible, j’avais donc besoin que les autres m’aident. Lorsque la culpabilité des cruautés dont j’avais souillé mes mains était sur le point de m’écraser, Liscia et les autres m’avaient soutenu et consolé. C’est ainsi que j’avais pu tout juste rester sur mes pieds. Fuuga était si fort qu’il n’avait pas besoin de Madame Mutsumi pour le soutenir.

C’est à ça que je pensais pendant que Nike racontait l’histoire.

+

Une fois que la plupart des détails avaient été clarifiés, je lui avais demandé : « Et ? Que faites-vous ici, dans mon pays ? »

« Je voulais laisser la Grande Soeur Sami ici, où est Ichiha. »

« Madame Sami ? »

« C’est vrai. Si je la laisse dans l’Union des Nations de l’Est maintenant, elle va déclencher un conflit. Grand frère Hashim n’est pas du genre à laisser cela se produire. C’est pourquoi Grande sœur Mutsumi m’a demandé de la sortir de là afin d’éviter que notre famille ne verse plus de sang. »

« Etait-ce à la demande de Madame Mutsumi… ? »

« Oui. J’ai une lettre d’elle ici. »

Aisha avait pris la lettre que Nike avait sortie de sa poche et me l’avait apportée. Elle parlait des sentiments de Mutsumi, incapable d’arrêter Fuuga parce qu’elle était sa femme, mais souhaitant que sa sœur Sami se porte bien. Elle se terminait par : « Prenez soin d’elle et d’Ichiha. »

Quand j’avais fini de lire, je l’avais passé à Hakuya et Ichiha pour qu’ils le regardent.

« Grande sœur Mutsumi… »

Ichiha avait semblé particulièrement peiné par ce qu’il avait lu là.

Je suppose que Fuuga ne demandera pas qu’on la lui remette, alors…, avais-je pensé.

S’il essayait, Madame Mutsumi le repousserait avec tout ce qu’elle avait. Fuuga n’était pas du genre à ignorer les sentiments de Madame Mutsumi de cette façon. Hashim se renfrognerait probablement, mais contrairement à Julius, il n’irait pas jusqu’à faire de Mutsumi une ennemie pour mettre la main sur Sami.

J’avais fait face à Nike et Sami. « Nous n’avons pas l’intention de créer des problèmes avec le pays de Monsieur Fuuga. Si vous voulez que nous vous aidions dans votre vengeance, nous ne pouvons pas le faire, d’accord ? »

« C’est bien. Je pense que ce dont Grande Soeur Sami a besoin maintenant, c’est de temps. »

« C’est juste… Et vous êtes d’accord avec ça aussi, Madame Sami ? »

Sami avait acquiescé, aucune émotion n’apparaissant sur son visage.

Ouais… Les cicatrices émotionnelles vont mettre du temps à guérir, avais-je pensé. Puis je m’étais retourné et j’avais dit : « Ichiha, veux-tu montrer ta chambre à Madame Sami ? »

« D’accord ! Viens, Grande Soeur Sami. » Ichiha appela Sami avec hésitation, et ses yeux s’agrandirent.

Puis, en regardant son visage, des larmes massives avaient commencé à couler sur son visage.

« Ichiha… Ichihaaaa. » Elle l’avait serré fort dans ses bras, en braillant. « Mon père… Hein… Hashim, il… il… Wahhh ! »

« Oui. Je suis à l’écoute. Tu peux me raconter tout ça. »

« Wahhhhh ! »

Sami pleurait en s’accrochant à Ichiha. Il lui caressait doucement le dos, comme on le ferait avec un bébé qui pleure. Pour le reste d’entre nous présents, tout ce que nous pouvions faire était de regarder.

Quelque temps après, quand elle s’était un peu calmée, Sami avait quitté la pièce avec Ichiha. Ça faisait mal de la voir partir, appuyée sur son épaule comme ça.

« Nous ne devrions probablement pas la laisser rencontrer Yuriga pendant un certain temps… »

« Un bon point, » répondit Hakuya. « Je dirai aussi à Madame Yuriga de faire attention à ne pas la croiser. »

En regardant Nike, j’avais dit : « Vous pouvez nous faire confiance pour Madame Sami. Alors ? Qu’allez-vous faire à partir de maintenant, Sire Nike ? »

« Je me le demande aussi… Je suis presque sûr que je ne peux plus retourner à l’Union des nations de l’Est. »

Il parlait avec un peu plus de désinvolture maintenant, probablement soulagé d’avoir pu nous confier Sami. C’est probablement comme ça qu’il était normalement.

« Allez-vous vivre dans ce pays ? Ce n’est pas très différent pour moi, d’abriter deux personnes au lieu d’une seule. »

« Ah ha ha… J’apprécie l’idée, mais cet endroit est trop proche de l’Union des nations de l’Est. Même si vous n’avez pas l’intention de provoquer quoi que ce soit, nous ne pouvons pas être sûrs que le Seigneur Fuuga ne commencera pas une guerre avec vous… Si je me confie à vous, je pourrais finir par devoir me battre contre la Grande Soeur Mutsumi. C’est… la seule chose que je veux éviter. »

« Je vois… »

Il devait vraiment aimer sa sœur. Il avait amené Sami ici, même au prix de ne pas pouvoir revenir lui-même, tout cela à la demande de Mutsumi.

Alors que je me disais : « Je suppose que je ne peux pas le faire rester… », une voix familière avait parlé.

« Ookyakya ! Alors que diriez-vous de venir chez moi ? » déclara Kuu en entrant dans la salle d’audience. Je l’avais regardé avec exaspération.

« Kuu. As-tu écouté ? »

« Seulement pour ce que tu viens de dire. Quand j’ai vu Ichiha quitter la salle d’audience, j’ai pensé que vous aviez terminé. »

Sur ce, Kuu s’était accroupi devant Nike.

« Je me souviens de toi lors de la vague de démons. Le troisième ou quatrième fils des Chimas, non ? »

« La quatrième. Et vous êtes… ? »

« Je suis Kuu Taisei, futur chef de la République. »

« La République de… Turgis ? »

« Ouais. A la pointe sud du continent. » Kuu avait tapé vigoureusement sur l’épaule de Nike. « C’est à l’écart, et il fait sacrément froid, alors même l’Empire a hésité à nous envahir à l’époque. Si Fuuga s’étend vers le sud, nous serons probablement les derniers. Cela fait de nous un bon endroit pour toi, tu ne penses pas ? »

« C’est vrai, mais… Je déteste le froid. »

« Ookyakya ! C’est peut-être un peu dur pour un humain comme toi, mais tu t’en sortiras très bien si tu t’emmitoufles. Bien que, même les marchands ambulants cessent de venir en hiver. »

« Quoi… »

« Ce n’est pas comme si tu avais un autre endroit où aller, non ? » Kuu avait attrapé Nike par les revers et l’avait tiré sur ses pieds. « Alors, viens chez moi. Tu as l’air costaud, alors tu es le bienvenu.

« Aah… Est-ce déjà décidé ? »

« C’est sûr. Tu as entendu ça, mon frère ? Je m’occupe de ce type. »

« Hé, attendez, Kuu. »

Avant que je puisse l’arrêter, Kuu avait traîné un Nike encore réticent hors de la pièce… Est-ce vraiment bien ?

« S’il n’a pas l’intention de nous offrir ses services, je crois que c’est acceptable, » dit Hakuya, imperturbable. « Le seigneur Nike est un guerrier accompli et un commandant à l’esprit vif, il est donc préférable qu’il ne retourne pas à l’Union des Nations de l’Est pour servir le seigneur Fuuga. »

Oh, c’est logique. J’avais pu voir que Hakuya avait raison.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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