Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 13 – Chapitre 4 – Partie 1

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Chapitre 4 : Aller de l’avant — la force motrice

Partie 1

« Mmm, la brise de mer fait du bien… c’est quelque chose que j’aurais pu dire si c’était l’été. »

« Ne trouves-tu pas qu’il fait un peu froid ? Après tout, nous sommes encore dans le premier mois de l’année. »

Nous étions à bord du navire de Kishun, Juna et moi étions proches l’un de l’autre, regardant la vaste mer autour de nous. Ouf, c’est sûr qu’il fait froid. Malgré un ciel clair, la brise de mer était forte et glaciale.

Naden, qui n’aimait pas avoir froid, s’était enfermée dans sa cabine, enveloppée dans une couverture. Il ne faisait pas aussi froid que dans la République de Turgis, mais c’était quand même trop dur pour elle. Lorsqu’une Tomoe inquiète était allée la voir, Naden l’avait traînée sous les couvertures pour en faire une bouillotte vivante. Je ne savais pas trop quoi faire pour ça, alors j’allais envoyer Aisha pour sauver Tomoe, mais elle avait été terrassée par le mal de mer. Ayant vécu dans la forêt protégée par Dieu pendant la plus grande partie de sa vie, elle n’avait jamais connu un bateau aussi chancelant. Ichiha s’occupait d’elle maintenant.

Mais quand même… Il faisait froid. J’aurais peut-être dû apporter une vraie bouillotte. Les autres n’auraient peut-être pas eu autant de mal que Naden, mais peu de gens auraient voulu passer de longues heures sur le pont dans cet air glacial. Pour moi et Juna, rester à l’intérieur pendant tout ce temps était trop ennuyeux, alors nous étions sortis pour jeter un coup d’œil. Nous avions bien l’intention de rentrer après un petit moment.

Je m’étais étiré, espérant détendre mon corps, qui était un peu rongé par le froid.

« Ungh... Je pense que ça fait un moment que je n’ai pas été sur un bateau, » avais-je dit en soupirant.

« N’as-tu pas visité plusieurs fois le Hiryuu ? » demanda Juna.

« C’est plutôt une île ou une base, ça ne ressemble pas à un navire. As-tu l’habitude de voyager en bateau comme cela ? Tu as été élevée dans une ville portuaire, n’est-ce pas ? »

« Je l’ai fait, mais… Chéri, nous sommes seuls en ce moment, tu sais ? » Juna chuchota, et j’avais un peu sursauté.

Maintenant qu’elle l’avait mentionné, je m’étais souvenu que nous avions convenu d’être un peu plus détendus et moins formels l’un envers l’autre lorsque nous étions seuls.

« Désolé pour ça… Juna. »

« Hee hee. Ne t’en fais pas, chéri. » Juna sourit avec satisfaction et se rapprocha de moi. C’était un peu gênant.

« … Euh, de toute façon, j’ai été surpris que le navire de Kishun soit un navire occidental. »

« Occidental ? »

« Ohh, c’est juste une chose de mon monde, » répondis-je.

Comme Kishun s’habillait d’une manière que j’associais au Japon, j’avais imaginé une atakebune, les grands navires de guerre utilisés par l’armée japonaise aux XVIe et XVIIe siècles, ou peut-être leur variante à coque de fer, le tekkosen. J’avais donc été surpris de constater que son navire ressemblait beaucoup à une caravelle. Il avait été conçu pour être tiré par des créatures marines, donc la partie avant n’était pas aussi pointue que celle d’un galion. Il y avait aussi des plaques de fer couvrant toutes les parties importantes pour se protéger des armes à feu. D’une certaine manière, on aurait pu appeler ce bateau un navire à coque de fer.

J’avais entendu dire que l’atakebune n’était pas adapté à la haute mer, alors peut-être était-il inévitable que son navire ait cette forme. Les rapports disaient qu’ils en avaient certains qui ressemblaient aux kohayabune, les petits navires de guerre utilisés par l’armée japonaise à la même époque, donc peut-être qu’il s’agissait simplement d’utiliser le bon navire pour la bonne tâche.

Comme ce bateau ressemblait à une caravelle, il avait des voiles, mais elles étaient pliées maintenant parce que nous étions tirés par un dragon marin. C’était assez surréaliste de voir un voilier avec ses voiles réduites, être traîné par une créature qui ressemblait à un plésiosaure comme un bœuf pourrait tirer une charrette.

« S’il doit être tiré par un dragon de mer, pourquoi même avoir des voiles ? » demandai-je.

« Elles sont destinées aux cas où il y a des problèmes avec les créatures marines, » expliqua Juna en réponse à ma question. « Si elles ne sont plus capables de tirer à la suite d’un accident ou d’une bataille, le navire ne peut pas se déplacer sans voiles ou rames en renfort. C’est pourquoi ils ont des voiles. Il est également très coûteux de nourrir les créatures marines, c’est pourquoi certains voyages sont effectués en utilisant uniquement le vent et les courants. »

« Je comprends… Mais selon cette logique, que doit faire un cuirassé de fer comme l’Albert ? Quand il y a une bataille en mer, les créatures marines peuvent être blessées, non ? Un navire de guerre sans dispositif de propulsion comme le Petit Susumu Mark V ne serait-il pas bloqué quand cela se produit ? » demandai-je.

« Tu sais, il y a aussi des équipements qui permettent de hisser des voiles sur les navires de guerre comme l’Albert, » répondit-elle.

« Hein ? Il y en a vraiment ? » demandai-je.

Comme l’Albert avait été modifié pour transporter des choses et tirer des canons sur terre pendant la bataille contre Castor, je n’avais pas une idée précise de ce que c’était avant.

« C’est seulement pour les urgences, » ajouta Juna. « Ils ne sont pas rapides, et vous dérivez à la merci du vent. Normalement, les navires de guerre ne naviguent pas seuls, donc ils seront remorqués par les navires survivants une fois la bataille terminée. Mais que ces navires soient amis ou ennemis dépend de la façon dont la bataille s’est déroulée. »

Ils seront sauvés si c’est le premier, ou capturés si c’est le second, hein ?

À ce moment, une voix avait crié. « C’est donc ici que vous étiez, Sire Souma. »

Je m’étais tourné dans la direction où j’avais entendu la voix pour trouver Shabon et Kishun qui s’approchaient.

« Cette tenue… vous va vraiment bien. Quiconque la voit penserait que vous venez de l’île de Yaeda, » déclara Kishun.

« Ce n’est pas mal d’entendre ça de la bouche d’un des locaux, » répondis-je.

Comme je partais incognito, je portais pour la première fois depuis longtemps ma tenue Kitakaze Kozou-esque avec le chapeau de paille conique et la cape de voyage. Je l’avais utilisé occasionnellement après avoir entendu que ma couleur de cheveux et les traits de mon visage ressemblaient à ceux des habitants de l’Archipel du Dragon à Neuf Têtes, mais si je devais détailler un peu plus, alors c’était le fait qu’une race d’humains aux cheveux noirs était la deuxième ou troisième espèce la plus répandue dans la région, et il y en avait beaucoup sur l’île de Yaeda, qui avait une importante population humaine.

Hakuya a les cheveux noirs, alors peut-être qu’il pourrait aussi aller jusqu’à l’île de Yaeda ?

Alors que je pensais à cela, Shabon avait demandé avec hésitation. « Hum… Y a-t-il peut-être quelque chose qui vous dérange ? »

« Non, je suis plutôt à l’aise. C’est agréable de voyager à bord d’un bateau de temps en temps, » avais-je dit, en souriant à une Shabon à l’air inquiet.

Son expression s’était un peu détendue. « Je suis heureuse d’entendre ça. »

« Je suppose que si j’avais une chose en tête, c’est les créatures marines qui tirent ce navire. J’ai entendu dire que les créatures qui tiraient votre navire à votre arrivée (des doldons à cornes, qui ressemblaient à des dauphins) se sont enfuies, alors nous utilisons des dragons de mer du Royaume. Les gens de l’Archipel du Dragon à Neuf Têtes ne trouveront-ils pas cela suspect ? » demandai-je.

« Cela devrait aller. Après tout, nous utilisons aussi des dragons de mer pour tirer les gros navires dans l’archipel, » expliqua Kishun. Alors, je suppose que tout allait bien.

« Alors, à quelle distance se trouve votre île ? » demandai-je.

« Nous pouvons déjà voir les montagnes d’une des îles de l’Archipel du Dragon à neuf têtes — la plus grande île de l’archipel, et celle gouvernée par le roi — qui est encore plus éloigné que les îles jumelles, donc je m’attends à ce qu’elles apparaissent bientôt… Ah, je viens de les apercevoir maintenant, » dit-il en pointant vers l’avant.

Quand j’avais regardé dans la direction de son doigt, j’avais pu voir quelque chose qui dépassait de la mer. Il semblait grandir à l’approche du navire, prenant finalement la forme de deux îles. Ce sont les îles jumelles, hein ?

« Quand je les regarde comme ça, ne sommes-nous pas très proche de l’île où se trouve le Roi Dragon à neuf têtes ? » demandai-je.

« Non, Sire, » Kishun secoua la tête. « Les montagnes de l’île du Dragon à neuf têtes sont assez grandes, donc même si cela peut paraître ainsi, en réalité, elles sont encore assez loin. Cela prendrait quand même plus d’une heure de bateau. »

« Je sais qu’il peut être difficile de distinguer la distance entre les îles. Un jeune homme d’une race particulièrement doué pour la natation s’en était vanté dans le passé. “Je pourrais nager jusqu’à cette île.” Il a essayé, mais a été surpris de découvrir qu’elle était plus éloignée qu’il ne le pensait, et s’est noyé… ou du moins c’est ce que dit une vieille histoire, » ajouta Shabon.

Hmm, c’est une belle histoire, avais-je pensé. Il était courant que les vieilles histoires transmises par les gens reflètent des tabous et des leçons, comme ce fut le cas pour la légende du tsunami du vieux Urup. Cette histoire possède probablement une base factuelle. Peut-être ont-ils transmis l’histoire parce que quelqu’un s’est réellement noyé comme ça ? Pour éviter que quelqu’un ne répète son erreur.

« Ah ! » s’exclama Kishun, rompant le fil de mes pensées.

« Qu’est-ce qu’il y a ? » demandai-je.

« Maintenant que nous pouvons voir les îles, faites attention. »

« Répétez un peu ? … Attendez, wouah !? » m’écriai-je.

Le navire s’était soulevé. Et puis… claquement ! Il y avait eu le bruit de quelque chose qui heurtait la quille du navire.

« Qu’est-ce que c’était ? Avons-nous heurté un rocher ? ! » demandai-je.

« Il n’y a pas de quoi s’inquiéter. Les courants de marée intenses qui règnent ici signifient que lorsque le navire traverse les vagues, le fond du navire heurte la surface de la mer, produisant un bruit fort. Il n’y a rien qui soit réellement touché ici. »

« Est-ce ainsi que cela fonctionne ? » avais-je malgré moi demandé à Juna, et elle avait hoché la tête.

« Oui. C’est quelque chose qui se produit lorsque vous dépassez une certaine vitesse dans des endroits où la marée est rapide, » répondit Juna.

« Je vois. Je suis soulagé d’entendre cela —, » déclarai-je.

Slam ! Ker-slam !

« — c’est ce que j’aimerais dire, mais je ne peux pas me sentir soulagé d’entendre ce son, » continuai-je.

« … D’accord. »

Quelques planches de bois étaient tout ce qui nous séparait d’une tombe humide. J’avais l’impression de vivre la terrible puissance de la mer.

« OK, maintenant que nous avons franchi ceci, nous ne devrions pas tarder à atteindre les îles, » déclara Kishun, comme pour nous rassurer. J’avais très envie de retourner sur la terre ferme maintenant, alors j’espérais juste qu’il ait raison.

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. Merci pour le chapitre.

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