Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 12 – Histoire de fin d’arc

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Histoire de fin d’arc: L’île silencieuse, et le royaume tranquille

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Histoire de fin d’arc: L’île silencieuse, et le royaume tranquille

Partie 1

— Une nuit au 12e mois, 1548e année, Calendrier continental —

Bonk !

« Aïe… ! Quoi ? »

Je dormais jusqu’à il y a quelques instants, lorsque quelque chose m’avait frappé sur la tête et m’avait arraché à mon sommeil. Bien que le ciel que je pouvais voir par la fenêtre commençait à s’éclaircir, il faisait encore nuit. Il est probablement cinq heures du matin… m’étais-je dit, puis j’avais remarqué que mon corps me semblait lourd pour une raison inconnue. On me tenait si fort que je ne pouvais pas me retourner.

En ne bougeant que la tête, j’avais regardé vers ma poitrine, et la raison en était immédiatement apparente.

« … Attends, encore… ? »

« Zzz… »

Naden dormait sur moi, complètement nue. Je ne portais pas non plus de vêtements. La nuit dernière, c’était le tour de Naden, donc nous nous étions tous les deux endormis dans cet état après, euh… beaucoup d’amour passionné.

J’avais mis ma main sur le dos de Naden alors qu’elle était étendue entre moi et les couvertures, respirant doucement. Sa peau lisse était un peu fraîche au toucher. Je ne savais pas si c’était parce qu’elle était une ryuuu, mais la température de Naden était généralement basse. Elle n’avait pas la même température qu’un animal à sang froid, mais si je l’enlaçais pendant mon sommeil en été, elle était confortablement fraîche. De même, quand je faisais cela, ma propre chaleur corporelle lui donnait une sensation de chaleur étouffante, et elle se plaignait si je la serrais trop longtemps dans mes bras.

En hiver, par contre, Naden se blottissait contre moi. Comme elle avait une température corporelle basse, lorsqu’elle était seule, ses couvertures mettaient un certain temps à se réchauffer. Normalement, elle le compensait avec le chauffage que je lui avais fabriqué, mais quand nous dormions ensemble, elle pressait sa peau contre la mienne.

Quand elle se pressait contre moi, parfois, comme maintenant, elle finissait par monter sur moi. En raison de sa petitesse, elle se mettait facilement au-dessus de moi. En fait, j’avais un peu froid maintenant, mais si on s’amusait un peu, les couvertures se réchaufferaient, et ce ne serait pas un problème. Si je pouvais dire qu’il y avait un problème, c’est que lorsque nous étions comme ça, avec Naden qui me mettait sa joue contre ma poitrine, ses cornes me frappaient parfois au visage. Elle portait au moins les couvre-cornes (comme des mitaines pour ses cornes) que j’avais cousus pour elle, mais c’était quand même un peu un choc chaque fois qu’elle me frappait avec.

« Nngh... » Naden avait levé la tête, et s’était frotté les yeux. Quand nos yeux s’étaient finalement rencontrés, elle avait penché sa tête sur le côté. « Souma ? Tu es réveillé ? Est-ce déjà le matin ? »

 

 

« C’est encore avant l’aube. »

« Oh, oui… ? Bon, alors, je retourne me coucher. Haah…, » répondit Naden.

« Je suis tout à fait d’accord, mais peux-tu me lâcher d’abord ? » demandai-je.

« Pas question. »

Abattu instantanément. Oh, bien.

Je m’étais rendormi une fois de plus avec Naden qui restait là où elle était. Quand nous avions commencé à dormir comme ça, j’avais fait des rêves où j’étais écrasé par un rhinosaurus, mais maintenant… Je suis déjà assez écrasé. J’espère… que ces jours paisibles… pourront durer jusqu’à… ver… Zzz…

 

◇ ◇ ◇

Un jour, environ un mois après que la réputation de Georg Carmine ait été rétablie…

J’étais au bureau des affaires gouvernementales et j’avais reçu un rapport de Hakuya sur les effets de ce phénomène. « Les nouvelles informations sur le Duc Carmine ont un peu troublé les gens, mais plus personne ne fait de bruit à ce sujet. La glorification presque excessive dont il a fait l’objet, et le fait que Madame Mio vous ait fait un nouveau serment de loyauté, a conduit la majorité à croire que c’est ce qu’il aurait voulu. »

« Ce serait bizarre que des étrangers m’en veuillent alors que sa propre fille ne le fait pas, » déclarai-je.

Même si une autre nation essayait de la monter contre moi et de semer la discorde, Mio elle-même n’avait aucune intention de faire quoi que ce soit, donc cela ne créerait même pas une étincelle.

Hakuya poursuit : « L’honneur des hommes de l’armée comme Sire Beowulf, qui a rejoint la farce de rébellion du Duc Carmine et est mort avec lui, a également été restauré. Bien que, dans le cadre de la rébellion, ceux qui avaient des familles, comme Sire Glaive, aient quitté l’armée de leur propre gré — ou y aient été forcés —, pratiquement aucun de ceux qui sont morts n’a laissé de parents derrière lui. »

« Cela signifie qu’il a pris ces mesures à l’avance. Eh bien, même si leurs maisons ne sont pas restaurées, tant que leur honneur l’est, ils en seraient probablement satisfaits. »

« Oui. Je suis sûr qu’Inuga — Ah, pardon. J’ai presque commencé à parler de quelqu’un qui n’a absolument rien à voir avec le sujet dont nous discutons. » Hakuya s’était éclairci la gorge de manière délibérée.

J’avais souri avec ironie et j’avais dit. « C’est vrai. Tu ne devrais vraiment pas parler de gens qui n’ont absolument aucun lien avec ce dont nous parlons. »

« Je serai plus prudent à l’avenir. Oh ! En parlant de Madame Mio, il y a juste un problème. »

« Avec Mio ? Quoi ? » demandai-je.

« Il semble qu’elle ait du mal à gérer son domaine, » répondit Hakuya.

« Ahh…! »

Avec la restauration de l’honneur de Georg, Mio avait été réintégrée comme chevalier de rang moyen et avait reçu Randel et les environs comme son domaine. Comme tous les chevaliers appartiennent à la Force de défense nationale, Mio y travaillera et confiera la gestion de son domaine à un magistrat pendant cette période. Cependant, comme le Royaume avait toujours manqué de mains compétentes, il n’était pas facile de trouver un magistrat de talent.

Heureusement, la base de la Force de Défense Nationale se trouvait près de Randel, ce qui avait permis à Mio de ne pas avoir à voyager loin. Il semblerait qu’elle y ait géré les choses elle-même pendant un certain temps, mais Mio était une guerrière dans l’âme, et le fait d’être soudainement chargée de tâches politiques s’était avéré trop pour elle. Peu de temps après, son cerveau avait surchauffé. Ceux qui avaient autrefois géré la Maison des Carmines étaient revenus à ses côtés, et Glaive de la Maison de Magna veillait sur elle en tant que voisin, mais cela ne résolvait pas le problème fondamental.

Hakuya avait haussé les épaules. « Madame Mio nous a envoyé une lettre nous demandant de lui présenter quelqu’un qui est doué pour les tâches administratives et qui a le sens du nombre. “Si possible, j’aimerais épouser quelqu’un qui sait faire des mathématiques et lui faire gérer la Maison des Carmines”, dit-elle. »

« D’une certaine manière, tu dois respecter cela, » déclarai-je.

« Les calculs ont dû être très difficiles pour elle, » répondit-il.

« Mais un mari, hein… » Je reposais ma tête sur la paume de ma main. « Je suis sûr qu’il y a beaucoup de chevaliers et de nobles qui voudraient former des liens conjugaux avec la Maison des Carmines renaissante. Si elle le demande publiquement, je ne doute pas qu’elle trouvera un grand nombre de candidats pour être son mari. Mais, étant donné l’importance de sa maison, je ne voudrais pas qu’elle se fiance avec quelqu’un d’étrange. D’une certaine manière, c’est encore plus important qu’avec Poncho. »

« Devrions-nous demander à Madame Serina d’examiner à nouveau les candidats ? » demanda Hakuya.

« Dans ce cas, Serina est du même sexe que Mio, et elle est déjà la femme de Poncho, donc elle n’entraverait pas le processus, mais… ce n’est pas une solution fondamentale au problème. Le problème fondamental est la pénurie de personnes talentueuses, » répondis-je.

Quelqu’un de célibataire, doué pour les tâches administratives, fort en mathématiques, et que je pouvais accepter d’épouser dans la Maison des Carmines… Hakuya avait dit qu’il n’avait pas encore l’intention de se marier, et il n’y avait pas beaucoup d’autres… Attends un peu.

« N’y a-t-il pas quelqu’un qui te vient à l’esprit ? » demandai-je.

« … Il y en a un. Nous avons la personne qu’il faut pour cela. » Hakuya semblait avoir eu la même idée que moi, et il avait hoché la tête. « Si vous lisez attentivement les critères de cette lettre, il semble qu’elle demande aussi une personne spécifique. »

« Oui, c’est vrai. Le château n’est pas un service de conseil matrimonial, mais… » Cela dit, nous avions quand même fait appel à la personne en question.

Quelques minutes plus tard, on avait frappé à la porte et un jeune homme aux cheveux courts était entré. « Votre Majesté, avez-vous besoin de moi ? »

« Merci pour tout votre travail, Colbert, » déclarai-je.

Le jeune homme qui était entré dans la pièce était notre ministre des finances, Gatsby Colbert.

« Je vais aller droit au but, Colbert. Pourriez-vous aider la Maison des Carmines dans ses tâches administratives pendant un certain temps ? Mais cela impliquerait de faire la navette entre la capitale et Randel, » déclarai-je.

« Par la Maison des Carmines, vous voulez dire… La maison de Madame Mio, c’est ça ? Celle qui vient d’être rétablie, » demanda Colbert.

« Oui. Mio est plutôt une guerrière, et j’ai entendu dire qu’elle avait des difficultés financières. Vous êtes l’une de ses vieilles connaissances, alors pourquoi ne pas aller l’aider un peu ? » demandai-je.

« Oui, Sire ! Si c’est votre ordre, j’obéirai. » Colbert rassembla ses mains devant lui et inclina la tête. « Mais pendant mon absence, veuillez vous occuper de Lady Roroa… »

« Je sais. Je vais la surveiller de près, » répondis-je.

Cet homme était un ministre des finances modèle qui n’avait jamais oublié de me faire comprendre l’importance de ces derniers.

Une fois qu’il s’était incliné et qu’il était parti, Hakuya m’avait demandé. « Était-ce bien de ne pas lui dire qu’elle cherchait un mari ? »

« Je ne peux pas savoir à quel point Mio est sérieuse à ce sujet rien qu’en lisant une lettre. Il se peut qu’elle se plaigne d’avoir à faire face à des chiffres, et le fait d’en parler ne ferait que rendre Colbert trop prudent, » déclarai-je.

« Vous marquez un point, » répondit-il.

« Tu sais comment ça se passe, hein ? » J’avais dit cela avec un sourire suggestif. « Laissons le jeune couple régler ça entre eux. »

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Partie 2

Pendant ce temps, à peu près à la même époque… À l’est du Royaume de Friedonia, au Royaume-Uni de l’Archipel du Dragon à Neuf Têtes (appelé en abrégé l’Union des Archipels), dans une ville portuaire qui appartenait à l’Union des Archipels, un jeune homme affichait un froncement de sourcils.

L’homme grand et maigre, dont les cheveux étaient attachés en queue de cheval, avait des oreilles de renard blanc sur la tête, ce qui montrait clairement qu’il était un membre de la race des renards mystique tout comme Kaede. D’après le katana du Dragon à Neuf Têtes qu’il portait à la hanche, on pouvait également dire qu’il était un « mononofu », un travail à peu près équivalent à celui d’un chevalier dans le Royaume de Friedonia.

Le mononofu aux oreilles de renard blanc regarda la ville et soupira. Il semble que la situation soit grave…

Cette île, comme les autres îles de l’Union de l’archipel, possédait une industrie de pêche prospère, et les ports étaient toujours animés. Les habitants de l’île vivaient et mouraient au bord de la mer. Elle leur apportait une grande générosité, mais lorsque les eaux étaient agitées, elle leur ôtait la vie sans pitié. Parce qu’ils étaient constamment en danger, ils vivaient chaque jour pleinement.

C’est pourquoi, à cette heure de la journée, les pêcheurs qui revenaient de leur pêche matinale étaient dans les pubs, chantant des chansons de la mer… Ou ils l’auraient été, mais…

maintenant, il y avait peu de gens dans la ville portuaire, et c’était silencieux, sans musique de la mer pour se faire entendre.

De nombreux magasins de ce qui aurait dû être une rue commerçante très fréquentée avaient été fermés, et il y avait peu de produits exposés dans ceux qui étaient ouverts. Il y avait un homme sur le bord de la route qui s’était saoulé jusqu’à la stupeur, allongé sans vitalité.

Le mononofu aux oreilles de renard blanc avait jeté un coup d’œil dans une poissonnerie ouverte.

« Bonjour, chef. En quoi puis-je vous aider ? » Un poissonnier bestial qui avait le visage d’un Tanuki l’appela en se frottant les mains.

Il l’appelait chef parce qu’il était le chef de l’île, un poste occupé par une personne sur chaque île de l’Union de l’Archipel du Dragon à Neuf Têtes. De même, ils avaient appelé le chef de la plus grande île le Roi Dragon à Neuf Têtes.

Le mononofu aux oreilles de renard blanc était le chef d’une petite île.

Il avait vu que malgré le petit nombre de poissons exposés, ils étaient tous terriblement chers. Des poissons qui auraient été vendus en vrac auparavant étaient vendus individuellement et à un prix près de deux fois plus élevé.

« C’est cher…, » murmura-t-il.

Le poissonnier au visage de tanuki croisa les bras d’indignation. « Que voulez-vous que je fasse d’autre ? Les pêcheurs ont fait un long voyage, près du continent à l’ouest, et ont risqué leur vie pour ces poissons, vous savez ? Le coût de leur stockage a augmenté, donc si je ne les vends pas à ce prix, je ne pourrai pas gagner ma vie. »

« Oh, désolé. Ce n’est pas ce que je voulais dire, » dit-il en baissant la tête. « Nous, les mononofu, nous défendons le peuple. J’ai eu l’impression d’être forcé de voir comment ma propre impuissance les a fait souffrir… Si je vous ai offensé, je m’en excuse. »

« Oh, non. S’il vous plaît, levez la tête. Ce n’est pas votre faute, chef, » dit le poissonnier, légèrement paniqué.

Le mononofu aux oreilles de renard blanc avait acheté un certain nombre de poissons et les avait fait emballer par le propriétaire.

« Qu’est-ce qui va arriver à ce pays… ? » L’homme bête à tête de tanuki marmonna soudainement. « Les taxes continuent d’augmenter, même si nous ne pouvons pas attraper de poisson, et j’ai entendu dire que nous allions nous battre contre le Royaume de Friedonia à l’ouest. L’Empire à l’est a dit aux chefs de toutes les îles que “le Royaume va bientôt nous envahir”, n’est-ce pas ? »

« Ouais… »

Il était vrai que des envoyés de l’Empire du Gran Chaos avaient récemment rendu visite aux chefs de chaque île. Il semble que chaque île les ait vus au moins une fois, et même le chef d’une petite île comme celle-ci avait reçu une visite.

Le poissonnier présentait un regard lointain dans les yeux pendant qu’il parlait. « On dirait que le Roi Dragon à neuf têtes se bat lui aussi. Que sommes-nous censés faire s’il y a une guerre alors que nous sommes dans cet état… ? »

Le mononofu aux oreilles de renard blanc n’avait pas de réponse, alors il s’était simplement incliné, puis avait quitté le magasin.

*

Sa maison était située sur les hauteurs de l’île. Bien qu’elle ait été appelée maison, en raison de l’histoire des conflits entre les îles, la résidence de chaque chef d’île ressemblait plus à une forteresse. Elles étaient construites sur des fortifications en pierre et entourées de murs peints en blanc. Il y avait un bâtiment sur le terrain bas, et un autre sur le terrain haut. Le chef de l’île vivait généralement dans la « deuxième maison », sur les hauteurs, mais il exerçait ses fonctions politiques dans la « première maison », en bas. Tout cela était construit sur le point le plus élevé de l’île, de sorte que la porte de la deuxième maison avait une vue sur le port animé et sur la mer bleue qui se trouvait au-delà.

En revenant du poissonnier, il avait remarqué que quelqu’un l’attendait près de la porte.

« Lady Shabon… »

 

 

La personne était une jeune fille portant la tenue d’une dame de la cour avec ses manches et son ourlet à froufrous. Elle avait peut-être dix-huit ans.

La jeune fille possédait des cheveux vert émeraude, mais ce qui la distinguait vraiment, c’était ses nageoires en forme de poisson, là où un humain aurait eu des oreilles. Ses bras minces avaient également des excroissances translucides ressemblant à des nageoires, attachées à eux comme des manches. Les individus de son espèce étaient connus sous le nom de sirènes, et elles étaient particulièrement communes dans l’Union de l’archipel.

« Je suis revenu, Lady Shabon. » Le mononofu aux oreilles de renard blanc appela la sirène et se tint à côté d’elle.

La fille qu’il appelait Shabon tourna vers lui ses yeux quelque peu endormis. « Bienvenue à la maison, Kishun. Comment ça s’est passé au port ? »

« … Malheureusement, cela ne fait qu’empirer. » Kishun montra à Shabon les poissons qu’il avait achetés. « Même des poissons comme ceux-ci sont maintenant échangés à cinq fois leur prix antérieur. La situation est grave. Ce pays a déjà des problèmes, mais les taxes continuent d’augmenter, et une guerre menace avec le royaume de Friedonia à l’ouest. Le peuple ne peut pas avoir la moindre lueur d’espoir. »

« Quand vous ne pouvez pas avoir d’espoir… vous ne pouvez pas imaginer un avenir brillant… c’est le plus difficile. » Shabon regardait la ville portuaire d’en bas avec un regard tragique sur son visage. « C’est comme ça partout dans ce pays. C’est comme si la volonté de vivre avait été volée aux gens en même temps que leurs poissons. Nous vivons avec la mer, nous sommes élevés par la mer et nous mourons avec la mer. C’est la fierté de notre peuple, et cela rend cette situation encore plus intolérable. »

« Lady Shabon… »

« Et… La situation continue de se détériorer. » La tristesse dans sa voix était palpable.

Kishun avait eu du mal à répondre. « Le… Le poissonnier m’a demandé si la guerre avec le royaume de Friedonia allait vraiment arriver. »

« Il semble que des envoyés de l’Empire du Gran Chaos visitent chaque île au moment où nous parlons… » Shabon répondit. « Ils disent des choses comme “Le Royaume prépare ses forces pour mettre l’ensemble de l’Archipel du Dragon à Neuf Têtes sous leur contrôle” et “C’est pourquoi vous devriez rejoindre la Déclaration de l’Humanité et vous placer sous la protection de l’Empire”. »

Incapable de trouver les mots pour le dire, Kishun resta silencieux.

En regardant vers le bas, elle avait poursuivi. « Parce que les chefs sont farouchement indépendants, ils préfèrent entrer en guerre contre le Royaume plutôt que d’accepter la protection de l’Empire. Et Père, le roi de nos îles… a l’intention de faire exactement cela. »

« Faire cela dans un moment comme celui-ci… Les chefs d’île et le roi Souma sont tous deux terribles. » Kishun serra les poings de frustration en parlant. « J’avais entendu dire qu’il était un roi sage. Un héros venu d’un autre monde qui a sauvé l’Union des nations de l’Est de la vague démoniaque, mais… »

Mais Shabon avait secoué la tête en silence. « Je suis sûre que le Royaume a ses propres justifications. Parce que nos pêcheurs ont pêché dans les eaux du Royaume, il y a eu des conflits avec leurs pêcheurs, et Père a fait intervenir les militaires dans ces affrontements. Il a dû penser que la guerre était maintenant le seul moyen de résoudre ce conflit. »

« Mais s’ils prenaient en compte notre situation… »

« C’est censé être le travail de mon père. C’est trop demander qu’ils considèrent notre situation alors que nous n’avons rien fait pour la leur communiquer, n’est-ce pas ? »

« Mais quand même ! La façon dont les choses se passent… »

« … Oui, à ce rythme, ça va aller assez mal. »

Shabon avait commencé à chanter d’une voix claire.

Lorsque la grande obscurité apparaîtra, les bêtes marines disparaîtront.

Au fur et à mesure que les grands poissons disparaîtront, il en restera peu.

Et quand la mer se sera tue…

L’homme et la bête étant partis, personne ne racontera encore l’histoire.

C’est une chanson transmise depuis les temps anciens dans l’Archipel du Dragon à Neuf Têtes. Il y a quelques années encore, la majorité des gens pensaient que ce n’était qu’une histoire effrayante, mais aujourd’hui, la plupart des gens pensaient que c’était la vérité.

Shabon avait un regard tragique sur son visage. « Nous pouvons dire que nous sommes maintenant entrés dans la phase des “mers silencieuses”. Si nous considérons ce qui vient ensuite… il n’y a plus de temps à perdre. »

« Lady Shabon… »

« Kishun, j’ai pris une décision. J’irai au Royaume de Friedonia. » Shabon regarda vers la mer, la détermination se lisait sur son visage. « Si je peux sauver le peuple de ce pays, je me fiche de ce qui m’arrive… »

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