Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 10 – Histoire bonus – Partie 1

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Histoire bonus : La plus heureuse des reines

Partie 1

C’était arrivé un jour où le couronnement et le mariage de Sire Souma avec ses futures épouses se rapprochaient.

« Cian, Kazuha. Grand-mère est là, » dis-je en jetant un coup d’œil dans leur berceau.

« Dawoo ? » demanda Cian.

« Ayee ! » cria Kazuha.

Alors que nos yeux s’étaient croisés, le visage de Cian s’était figé, les doigts encore dans sa bouche, tandis que Kazuha bougeait ses bras et ses jambes avec excitation.

C’était des réactions différentes, mais toutes les deux très appropriées pour des bébés, et si mignonnes. J’avais mis ma main sur ma joue et je les avais regardées, charmée.

« Oh, bonté divine, tes enfants sont mignons, » avais-je dit à ma fille.

« Mère…, » Liscia, qui était à côté de moi en train de plier les vêtements de bébé, avait parlé avec un sourire un peu ironique. « C’est vrai que ces deux-là sont mignons, mais c’est quoi cette histoire de “grand-mère” ? Tu n’es pas Excel, tu sais ? »

« Oh, où est le mal ? Je me sens vieille quand on m’appelle mamie, » déclarai-je.

Liscia avait donné naissance à Cian et Kazuha avant d’avoir vingt ans, et j’avais aussi donné naissance à Liscia à l’adolescence. C’est pour ça que j’étais encore proche de 40 ans.

(Note de l’auteur : L’année est un peu plus longue dans ce monde, donc d’après les estimations de la Terre, elle aurait légèrement dépassé.)

Je riais face à l’air exaspéré du visage de Liscia et je lui avais dit. « Dans vingt ans, tu sauras ce que je ressens, tu sais ? »

« Je préférerais ne pas y penser. » Avec un regard aigre, Liscia avait mis les vêtements pliés dans la commode.

On avait frappé à la porte et quand Liscia avait répondu, l’une des servantes, Carla, était entrée.

« Liscia. Le maître souhaite vous parler de votre robe pour la cérémonie, » déclara Carla.

« Souma me demande ? » Liscia m’avait regardée. « Désolée, Mère, peux-tu t’occuper des enfants un moment ? »

« Certainement, » avais-je souri. « Je ne voudrais pas que tu fasses attendre notre gendre. Prends soin de toi. »

Liscia avait souri et quitta la pièce.

Carla, qui avait ainsi pris sa place, salua et déclara. « Donnez-moi des ordres. »

Je lui avais répondu en souriant, puis j’étais retournée jeter un coup d’œil aux bébés dans leur berceau.

« C’est… comme un rêve, » me chuchotai-je si doucement que Carla ne pouvait pas entendre.

◇◇◇

J’avais douze ans quand j’avais commencé à bien comprendre ma magie.

Moi, née du roi d’Elfrieden et de sa troisième reine primaire, j’avais perdu ma mère à un jeune âge. J’avais été élevée par mon père m’adorant, et j’étais vraiment devenue en conséquence un petit garçon manqué.

J’étais malheureusement douée pour les arts martiaux et l’équitation, alors j’avais rejoint les gardes du château lors de promenades, et j’avais passé ma jeunesse couverte d’égratignures et de bleus constants.

Un jour, j’avais entendu dire qu’il y avait un cheval sauvage dans l’écurie qui n’était pas habitué aux gens, et je m’étais convaincue. « Je vais le casser ! »

Ignorant les tentatives de mes servantes pour m’arrêter, j’avais essayé de monter à cheval.

« … !! »

C’est là que c’était arrivé.

Soudain, des « souvenirs » beaucoup trop vifs étaient entrés dans ma tête.

De moi, montant imprudemment le cheval sauvage.

De moi, le calmant, malgré une certaine résistance.

Puis du cheval, se déchaînant dès que je m’étais emplie de suffisance, alors que j’avais baissé la garde.

De moi, jetée du cheval, la tête la première, tombant par terre.

Douleur intense, le sol semblant beaucoup trop proche, et une mare de mon propre sang qui se répandait.

Cette vision s’était répercutée dans ma tête, et j’avais eu une révélation.

C’était mes souvenirs. Les souvenirs d’un futur « moi » qui avait monté sur ce cheval.

« … Ne faisons pas ça, après tout, » avais-je chuchoté.

J’avais décidé de ne pas monter le cheval sauvage, j’étais retournée dans ma chambre au soulagement de mes servantes, et je m’étais couchée face contre terre sur mon lit moelleux.

Jusque-là, je ne savais pas quelle était ma magie.

C’était commun pour ceux qui avaient de la magie noire, qui était toute magie qui ne guérissait pas comme la magie de lumière, et qui n’appartenait pas aux quatre éléments : le feu, l’eau, la terre et le vent.

Parce que la magie noire en tant que catégorie était spéciale et qu’elle comprenait souvent des magies qui ne pouvaient être utilisées que par une seule personne, il n’était pas rare que cette personne ne comprenne pas très bien tout cela.

Cependant, après mon expérience de ce jour-là, j’avais bien compris la mienne.

« Le pouvoir de renvoyer des souvenirs à mon passé quand je suis en danger mortel. »

C’était ma magie personnelle.

C’était une capacité qui, face à une menace pour ma vie, m’avait permis d’exprimer des regrets tels que, j’aurais dû le faire à l’époque ou je n’aurais jamais dû le faire à moi-même, car je me tenais au point de départ qui avait mené à cet avenir.

Mon impression, après avoir reçu les souvenirs de ce futur « moi », était que c’était comme si j’avais moi-même pris cette décision, et que le temps était revenu de ce futur à l’époque où j’étais maintenant.

Cependant, j’avais aussi le sentiment que ce n’était pas mon propre avenir.

Après tout, je n’avais pas encore pris cette décision. C’était comme si on me montrait le résultat d’une entité identique à moi-même qui prenait la décision que j’allais prendre.

De plus, comme je devais faire face à une menace pour ma vie, c’était aussi une capacité que je ne pouvais utiliser qu’une seule fois dans ma vie. Parce qu’il y avait de fortes chances que la mort m’attende peu de temps après que j’ai envoyé les souvenirs.

Cela ressemblait à une révélation divine ou à un sixième sens quand j’étais à l’extrémité réceptrice, mais quand j’étais l’expéditrice, ce serait comme laisser un testament à mon passé.

Quand j’avais réalisé ça, cela m’avait fait frissonner.

C’était bien d’être le receveur. Mais quand j’avais pensé à être l’expéditrice, je n’avais ressenti que de la peur.

Il était également difficile d’expliquer ce pouvoir aux autres, et si je n’étais pas prudente, ils pourraient penser que j’étais devenue folle.

Je voulais savoir si je pouvais envoyer des souvenirs à d’autres personnes que moi-même, mais c’était une magie qui risquait ma vie, alors je ne pouvais pas la tester.

Incapable de parler de cette magie à qui que ce soit, j’étais devenue déprimée.

Chaque fois que je pensais recevoir plus de souvenirs de ma vie en péril, je ne pouvais pas être aussi téméraire et imprudente que je l’avais été auparavant.

Quand ceux qui m’entouraient avaient vu à quel point j’étais devenue une dame, ils m’avaient accueillie en disant. « Je sais qu’elle n’est que la fille de la troisième reine primaire, mais peut-être a-t-elle commencé à reconnaître son rôle de reine. »

Tout ce que j’avais pensé en réponse, c’est que vous n’avez aucune idée de ce que je suis en train de vivre.

« Soupir… »

Quand les choses étaient devenues comme ça, je ne pouvais pas rassembler la volonté de faire beaucoup de choses, et j’avais passé beaucoup de temps à regarder dans le vide.

Je passais mes journées à regarder par la fenêtre, à regarder les fleurs dans le jardin, etc.

Puis, un jour, c’était arrivé.

J’errais dans le jardin, étourdie, et j’avais entendu une voix.

« Hmm, je vois, je vois. »

J’avais sorti la tête de derrière une haie, et il y avait le vieux jardinier et un jeune noble qui parlait avec enthousiasme de quelque chose.

« C’est pourquoi il faut tailler les fleurs pendant cette saison, » disait le jardinier.

« Je vois, » dit le noble. « Tu m’apprends beaucoup là. »

Il semblait que le vieil homme au sécateur enseignait au jeune homme, qui semblait être un noble, le jardinage pendant qu’il travaillait. Le jeune homme était mieux vêtu et probablement d’un statut plus élevé que le vieil homme, mais il suivait avec enthousiasme les instructions du vieil homme.

Je m’étais approchée d’eux et j’avais observé cet homme.

Il avait probablement entre dix-huit et vingt ans, et il avait l’air un peu épuisé, ce qui le faisait paraître plus vieux que ses années. Son visage était moyen et manquait d’impact, et bien qu’il semblait gentil, il ne semblait pas capable d’évoluer dans le monde à l’avenir.

Se tapotant le bas du dos, le vieil homme déclara au jeune homme. « Est-ce tout ce que vous vouliez que je vous apprenne ? Est-ce que ça vous a aidé ? »

« Oui ! Merci pour ta tutelle », dit joyeusement le jeune homme.

On aurait dit qu’ils avaient fini leur conversation.

Le vieil homme était parti pour passer à sa prochaine tâche, et l’homme restant s’était assis. Sortant du papier et un stylo portable avec sa propre poche à encre, il avait commencé à écrire quelque chose.

Je m’étais approchée de l’homme et lui avais demandé. « Qu’est-ce que vous faites ? »

« Un instant, » dit-il, écrivant sans lever les yeux pour voir qui s’adressait à lui. « Je prends un résumé de ce que j’ai entendu… Hein !? »

Comme il s’était soudain rendu compte que quelqu’un lui parlait, il avait sursauté un peu. Il avait l’air un peu bête comme ça.

« Je suis désolée de vous appeler si soudainement, » avais-je dit.

« Oh, non, c’est bon… Attendez, Princesse Elisha !? » L’homme s’était vite relevé et s’était incliné devant moi aussi fort qu’il le pouvait. « C’était très impoli de ma part de ne pas avoir réalisé que je parlais à une princesse ! »

« C’est bon, » dis-je. « après tout, c’est moi qui me suis glissée vers vous. Mais, mis à part ça, que faites-vous ici ? »

L’homme posa une main sur sa tête en levant les yeux. « Eh bien, la vérité est que le jardinage est l’un de mes passe-temps. Quand j’ai vu ce beau jardin, j’ai voulu entendre ce que la personne qui l’entretient aurait à dire, et je lui ai demandé de m’enseigner certaines choses. »

« Jardiner… c’est ça ? Même si vous êtes un homme ? » demandai-je.

« Oh, vous voyez, mon domaine est dans les montagnes, au milieu de nulle part, mais nous avons beaucoup de terrain et une grande cour, alors j’ai commencé à jardiner. Il semble que je sois un peu maladroit, et je ne suis pas à la hauteur dans les activités martiales et politiques, mais, laissez-moi vous dire, quand il s’agit de jardinage, j’ai un peu confiance… Je plaisante, c’est tout, » déclara-t-il.

Après ça, l’homme avait laissé échapper un faible rire.

Il semblait si peu fiable.

Ma première impression, c’était qu’il n’avait pas tort et qu’il n’irait pas loin dans la vie.

« Hahahaha... Je suis bizarre, non ? Je le sais bien. » Il avait peut-être senti ce que je pensais, parce que l’homme l’avait dit avec un sourire ironique.

En voyant sa tristesse sur son visage, je m’étais sentie mal à l’aise. C’était peut-être parce que j’avais vu tous les gens du château avec des ambitions éblouissantes. J’avais pris l’habitude d’évaluer tous ceux que je rencontrais.

« Mais vous êtes bien comme ça, n’est-ce pas ? » avais-je dit sans en avoir l’intention. « Il y a beaucoup de chevaliers et de nobles qui s’enorgueillissent de leur habileté martiale, ou de leur habileté mentale. Avoir un noble décontracté comme vous dans les parages ne va pas rendre le pays meilleur ou pire. »

« Princesse…, » les yeux de l’homme s’étaient écarquillés.

Je lui avais souri. « Je pense que vous devriez être vous-même. Avec tous les intrigants de ce monde, je trouve réconfortant de savoir qu’il y a aussi des gens comme vous. »

« Vous êtes… trop aimable. » L’homme plaça sa main sur sa poitrine et inclina la tête.

Trois ans avaient passé, et j’ai eu quinze ans.

Mon père, le roi d’Elfrieden, était décédé.

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5 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre.

  2. Merci pour le chapitre.

  3. Merci pour le chapitre

  4. Ethan Nakamura

    Merci pour le chapitre.

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