Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 10 – Chapitre 3

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Chapitre 3 : La chute

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Chapitre 3 : La chute

Partie 1

« Qu’est-ce que c’est que ça ? » m’étais-je exclamée.

Je m’appelle Naden Delal. Je suis un ryuuu de la Chaîne de Montagnes de l’Étoile du Dragon, et la candidate pour être la deuxième reine secondaire de Souma.

Cela dit, j’étais probablement plus célèbre comme la fille de la météo qui annonçait les prévisions météo aux habitants du royaume.

Aujourd’hui, j’étais réunie dans une salle du château avec les autres fiancées : Liscia, Aisha, Juna et Roroa. Il y avait une plate-forme surélevée et un podium au centre de la salle, et cinq bureaux placés face à elle.

Sur le tableau noir derrière le podium, ces mots étaient écrits en caractères d’imprimerie.

« Deuxième conférence — Cours de formation nuptiale. »

… Quoi ? Qu’est-ce qu’un cours d’entraînement nuptial était censé être ?

Puisque toutes les fiancées étaient rassemblées ici, c’était probablement un cours que nous étions toutes sur le point d’avoir, mais qu’est-ce qu’elles allaient nous faire faire exactement ?

Sans oublier…

Deuxième conférence !? Ont-elles eu une première sans que je m’en aperçoive !?

Depuis quand ces conférences avaient-elles commencé ? C’était peut-être avant mon arrivée dans ce pays, non ?

Tandis que je me tenais là, en étant embrouillée, quelqu’un avait posé sa main sur mon épaule.

« Wôw… ! Attends, Roroa ? » m’écriai-je.

Quand je m’étais retournée, Roroa, qui avait l’air la plus proche de moi du point de vue de l’âge, se tenait là avec un regard vide.

« Qu’est-ce que tu fais, Nadie ? » demanda-t-elle. « Pourquoi te tient là comme ça ? »

« Non, je n’arrivais pas à comprendre ce qui se passait ici…, » répondis-je.

« Qu’est-ce qui se passe… ? Ohh, c’est vrai, c’est ta première fois, n’est-ce pas, Nadie ? » Roroa acquiesça d’un signe de tête.

D’après ce que j’avais entendu dire, Roroa s’était jointe aux trois autres fiancées, mais d’après sa façon de parler, avait-elle assisté à la première conférence ?

Roroa avait fait un sourire espiègle. « Mweheheheheh, sois prête. Cette conférence peut être assez choquante. »

« C-Choquante ? » m’écriai-je.

« Tu apprendras beaucoup de choses. Comme toutes sortes de choses sur mon Chéri, » déclara Roroa.

« À propos de Souma ? » demandai-je.

Qu’est-ce que j’allais découvrir exactement sur Souma dans ce cours ?

D’après l’expression coquine du visage de Roroa, j’avais l’impression que le « matériel » allait être assez osé.

Je… J’étais un peu intéressée… et j’étais sur le point de demander à Roroa plus de détails, un sourire idiot sur mon visage, quand…

« Nyahahaha... » (Bop !) Roroa avait pris un coup du tranchant de la main sur la tête. « Aïe ! »

Derrière Roroa se tenait Liscia, affichant un regard d’exaspération.

Cela n’avait pas l’air douloureux, mais lorsque Roroa s’était agrippée à sa tête et avait réagi de façon comique, Liscia avait soupiré et avait dit. « Quelles absurdités mets-tu dans la tête de Naden quand c’est sa première fois ? »

« Non, non, Grande Soeur Cia, » protesta Roroa. « Où est le mensonge dans ce que j’ai dit ? »

« Ce n’est pas ce que tu as dit, c’est le ton. Pourquoi le fais-tu paraître sordide ? » demanda Liscia.

« Elle a raison, tu sais, Roroa, » dit Juna avec un sourire ironique. Elle était déjà assise. « Je peux comprendre pourquoi tu veux le dire comme ça. »

Même quand elle avait un sourire ironique, elle était belle. Ce n’était pas juste. Juna était mûre, ses gestes étaient si féminins, et elle était avec un vaste buste. Dans ma forme humaine, j’étais exactement le contraire. J’étais comme une femme non polie et sans courbes à proprement parler. Cela me donnait un peu de complexes.

Dernièrement, je sentais aussi un fossé s’ouvrir entre moi et Ruby en termes de silhouette.

Oh, mon Dieu. Pourquoi y avait-il de tels écarts entre ceux qui sont bénis d’une grande abondance (en particulier dans la région de la poitrine) et ceux qui n’ont pas… ?

Attendez, dans mon cas, « Dieu » serait Lady Tiamat. Pour notre sainte « mère », les différences de silhouette n’avaient peut-être pas beaucoup d’importance.

« Ah ! il semble qu’elle soit arrivée, » dit l’autre à poitrine… euh, je voulais dire Aisha.

Liscia et Roroa s’étaient déjà assises, alors j’avais pris le siège vide à l’extrême gauche.

La porte s’ouvrit, et une beauté aux cheveux bleus avec une queue comme la mienne entra.

Cette beauté, qui pour une raison quelconque portait aujourd’hui un chapeau de professeur, était Excel Walter, le commandant en chef de la Force de défense nationale, qui avait également combattu à nos côtés dans le Royaume de Lastania.

Cette femme avait un beau visage qui avait l’air d’avoir une vingtaine d’années, bien qu’elle ait été en vie pendant plus de cinq cents ans, et elle était aussi avec une vaste poitrine.

Honnêtement, je ne pouvais pas la supporter.

Je me souvenais qu’elle flirtait avec Souma sur mon dos (même si elle le faisait pour le taquiner), donc je n’avais pas une bonne impression d’elle. Sachant qu’elle était impliquée, ma garde s’était naturellement levée.

Excel se tenait sur la plate-forme de l’enseignante, plaçant ses affaires sur le podium avant de regarder chacune de nous.

« Je vois que tout le monde est là. Maintenant, commençons la deuxième conférence de notre cours d’entraînement nuptial, » déclara Excel.

Excel m’avait regardée en souriant.

« Pour commencer, comme c’est la première fois pour Naden, j’aimerais revoir les grandes lignes de ce cours. Ce cours a pour but d’enseigner à vous toutes, qui épouserez le roi actuel de ce pays, Sa Majesté le roi Souma, les secrets du bonheur conjugal et familial. Vous apprendrez tout, des aspects spirituels de ce que signifie être une épouse, la psychologie masculine, et comment faire bien paraître votre mari, à la façon d’accomplir vos “devoirs” le soir d’une manière qui gardera votre mariage heureux, » déclara Excel.

« Oh, c’est donc ce que c’est… Attends, nos “devoirs” la nuit !? » m’étais-je exclamée.

Est-ce qu’elle veut dire… ? Je suppose que oui.

Les dragons avaient formé des contrats avec les chevaliers pour produire et pour subvenir aux besoins de leur progéniture. Par conséquent, j’avais une certaine connaissance dans ce domaine, mais… nous allions l’apprendre ici, toutes ensemble !? Que faire quand on « l’a fait » avec Souma !

« Hein ? Va-t-on vraiment faire ça ? » avais-je demandé en criant.

J’avais pensé qu’elle se moquait peut-être de moi, alors j’avais regardé les autres, mais Liscia ainsi les autres fiancées de Souma regardaient vers le bas, avec des sourires gênants sur leur visage…

Apparemment, on allait vraiment étudier ce genre de choses.

Avec une expression sérieuse, Excel m’avait dit. « La création d’héritiers est une question d’une grande importance pour la nation. S’il y a eu un faux pas, et qu’il y a eu un fossé entre le mari et la femme, il y en a peut-être qui vont chercher à en tirer profit. C’est pourquoi, aussi embarrassant que cela puisse être, vous devez suivre ce cours. »

« Argh… D’accord… »

Son argument logique ne laissait aucune place à la réfutation. J’allais épouser un roi, alors je devais au moins être prête à faire ça.

Excel avait gloussé. « Hee hee ! Ne vous inquiétez pas trop. Vous pouvez y penser comme un moyen d’approfondir votre amour avec Sa Majesté. N’est-ce pas, Princesse Liscia ? »

« Hein !? Moi !? » Liscia avait crié de surprise quand la conversation s’était soudain tournée vers elle.

« La princesse Liscia est devenue une avec Sa Majesté avant vous, et a donné naissance au petit Cian et une petite Kazuha. Cela a fait quelque chose pour aider à remédier à la pénurie de membres de la famille royale du pays. OK, tout le monde, applaudissez Liscia, » déclara Excel.

Clap, clap, clap, clap, clap, clap… Les applaudissements étaient pleins de jubilation et d’envie.

Liscia avait pris une nuance rouge vif. « Allez ! C’est embarrassant ! Arrêtez ! Arrêtez ! »

Elle avait dû avoir l’impression d’être trop exposée.

D’ailleurs, à propos de Cian et de Kazuha, qu’Excel venait d’évoquer, Souma et Carla s’en occupaient aujourd’hui.

Excel se tourna vers Liscia, qui se couvrait le visage, et dit. « Maintenant, Princesse Liscia ? Lorsque vous avez eu des rapports sexuels avec Sa Majesté, les choses que vous avez apprises pendant le cours vous ont-elles aidé ? »

« Je pense… qu’elles l’ont fait. Beaucoup de choses, » murmura Liscia.

Liscia a donc reconnu l’efficacité des leçons. Elles ont été utiles, hein ?

Je me demandais en quoi elles avaient été utiles, mais je doutais qu’elle nous donne ces détails, même si les quatre autres fiancées s’entassaient et commençaient à demander.

Avec un sourire satisfait, Excel frappa dans ses mains. « Je pense que vous pouvez maintenant voir l’utilité de cette leçon. S’il vous plaît, étudiez dur, et mettez ce que vous apprenez en pratique. OK, maintenant avant de commencer la leçon… Naden. »

« O-oui ? » avais-je dit un peu trop fort.

Excel avait sorti un cahier blanc de ses affaires et me l’avait donné. La couverture contenait des mots suspects comme « Top secret » et « Ne pas sortir ».

Tandis que je le regardais d’un air empli de doute, Excel avait souri et avait dit. « Ce carnet contient les vraies opinions de Sa Majesté sur vous toutes, que j’ai extraites de lui après l’avoir fait boire. Vous aussi, bien sûr, Naden. »

« Quoi !? » J’avais bien regardé le document.

Il y avait écrit ce que Souma ressentait pour moi !?

Elle avait dit que ce n’était rien, mais le saouler et l’interroger, c’était un acte méprisable, n’est-ce pas ?

Quand j’avais regardé autour de moi, tout le monde avait hoché la tête en connaissance de cause.

« Eh bien, c’est pour Souma et le pays, » semblait dire Liscia.

« Si elle n’y avait pas eu recours, nous n’aurions jamais entendu les vrais sentiments de Sa Majesté, » suggérèrent les yeux d’Aisha.

« Nous savons que c’est inapproprié, mais…, » déclara le regard résigné de Juna.

« Eh bien, ce qui est fait est fait, disent-ils, » le haussement d’épaules de Roroa était implicite.

… Qu’est-ce que c’était ? J’avais l’impression d’entendre les voix (excuses) dans toutes leurs têtes.

« Oh, mon Dieu, ne voulez-vous pas le carnet, Naden ? » demanda Excel en se tournant vers moi.

« … Je le veux. »

Si elle me demandait si je le voulais ou non… Je voudrais l’avoir, bien sûr. Ce que Souma pensait de moi m’inquiétait aussi, après tout.

Alors… Désolée, Souma.

Une fois que j’avais pris le cahier blanc qu’Excel m’avait préparé, elle avait continué.

« Les évaluations écrites ici sont inchangées par rapport à la dernière fois, mais j’ai récemment ajouté son opinion sur Naden. Il est après tout très important de savoir ce que votre partenaire pense de vous dans une relation conjugale. Maintenant, laissez-moi vous annoncer l’opinion de Sa Majesté sur Naden. »

« Quoi !? Vous le lisez ici ? » m’écriai-je.

« Toutes les autres sont déjà passées par là. Vous pourrez lire ses opinions sur Liscia, ainsi que les autres femmes ici, plus tard, » déclara Excel.

« … B-Bien, » déclarai-je.

Si tout le monde s’était déjà fait lire le sien, je devrais m’y faire. C’était embarrassant de voir le mien rendu public, mais j’étais intéressée par ce que Souma avait à dire sur les autres.

Excel avait commencé à lire ce qu’il y avait dans le cahier.

« Passons maintenant à l’évaluation de Naden. D’après Sa Majesté, “Naden a l’air petite, mais c’est une fille qui s’en sort bien. Elle était là pour me gronder quand j’ai eu peur quand Liscia accouchait. Je compte sur elle comme partenaire non seulement au combat, mais aussi dans nos vies personnelles. Naden est un ryuuu, donc je sais qu’elle pourrait vivre seule si elle le voulait, et aller où elle veut. Cette liberté et cette indépendance me rappellent les femmes de mon ancien monde. C’est un sentiment de nostalgie”, » déclara Excel.

« Ohhhhhhh…, » avais-je murmuré.

C’était… c’était embarrassant, ouais. Entendant les louanges de Souma pour moi devant tout le monde, j’étais heureuse, mais je pensais que mon visage allait s’enflammer.

Liscia et Juna avaient souri, tandis qu’Aisha et Roroa me regardaient avec un peu d’envie.

Excel avait continué. « Quand je lui ai demandé s’il avait quelque chose en tête au sujet de Naden, voici comment il m’a répondu. “J’aimerais qu’elle arrête de me sauter dessus le matin pour me réveiller. C’est trop mignon, et cela me donne juste envie de la mettre sous les couvertures et de me rendormir en la câlinant”. »

« C’est de sa faute, il ne s’est pas levé ! » m’étais-je exclamée. « … Et s’il veut me mettre sous les couvertures, marmonnement… marmonnement… »

J’avais failli dire quelque chose d’embarrassant, mais j’avais fini par m’arrêter.

Voyant ma réponse, Roroa m’avait dit. « C’est bien, » en se penchant en arrière sur sa chaise. « Je veux aussi essayer de me mettre sur lui pour le réveiller. Je pense que ça devrait être bien pour quelqu’un de léger, non ? »

« Par hasard, insinues-tu qu’on est toutes lourdes ? » demanda Aisha, paniquée.

Eh bien, en la regardant, comme Aisha était grande, avait beaucoup de muscles sur son corps, et avait une silhouette impressionnante qu’elle gardait cachée… elle devait être la plus lourde ici. Mais ce n’était pas qu’elle était grosse.

Roroa avait sorti sa langue. « Pour la première fois, je pense que nous avons un avantage sur nos concurrentes à fort bustier. Pas vrai, Nadie ? »

« … Je ne peux pas le nier, » déclarai-je.

Il y avait des choses que nous pouvions faire parce que nous étions petites. Il y avait des choses que nous ne pourrions pas faire si nous n’étions pas plus grandes, bien sûr, mais il n’y avait rien qui pouvait faire changer ça.

En voyant Liscia, Aisha et Juna nous regarder avec jalousie, je m’étais sentie un peu plus confiante en moi pour la première fois.

Puis Excel avait applaudi dans ses mains. « D’accord, ça suffit. On est en cours maintenant, vous savez. »

« « « « « Oui, madame, » » » » »

« Pas besoin d’être jalouse. Sa Majesté vous voit toutes pour vos propres mérites. Je veux que vous gardiez ça à l’esprit. Maintenant que nous avons fini d’annoncer l’évaluation de Naden, j’aimerais commencer une conférence sur les choses qu’un mari et sa femme peuvent faire. »

C’est à partir de là qu’avait commencé le cours de formation nuptiale d’Excel.

Le contenu était… souvent assez risqué, j’hésiterais à en parler, mais, eh bien… c’était très éducatif, enfin, je pense.

Quand j’avais entendu parler du carnet noir, qui contenait toutes les choses que Souma voulait faire avec nous et qui nous seraient données par la suite, mon intérêt pour la conférence avait augmenté.

… Il y avait juste une chose qui me tracassait. Cette partie de la conférence d’Excel.

« Pour un mari et sa femme, les baisers sont un moyen important de vérifier le lien qui les unit. Ils peuvent sembler moins spéciaux si vous vous embrassez tout le temps, mais assurez-vous de vous embrasser quand cela compte vraiment. Apprenez comment il faut l’encourager à le faire. »

Mon cœur innocent battait à toute allure pendant que j’écoutais, mais les autres…

« Depuis que les enfants sont nés, c’est venu naturellement à nous, » déclara Liscia.

« Si j’agis comme je le veux, il le fera, » dit Aisha.

« Avec moi… il ne peut pas le faire sans l’aide de l’alcool, » soupira Juna.

« Je finis par l’embrasser moi-même, » sourit Roroa.

Elles acceptaient ce qu’elle avait dit avec une facilité étonnante.

Attends un peu ! Juste une minute ! J’étais sous le choc. Pas question !? Suis-je la seule à ne pas encore avoir embrassé Souma !?

La classe d’Excel terminée, et ayant reçu le carnet noir susmentionné, j’avais décidé de demander des détails aux autres fiancées.

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Partie 2

Quand je leur avais dit que je n’avais toujours pas embrassé Souma, elles avaient toutes été visiblement surprises.

« Whaaa !? Tu ne l’as pas encore embrassé, Nadie !? » Les yeux de Roroa s’étaient écarquillés.

C’est moi qui avais vraiment senti que c’était incroyable. « Pour moi, c’est encore plus bizarre que vous agissiez toutes de façon si normale. Je sais que Liscia a déjà eu ses enfants, mais quand l’avez-vous embrassé ? »

« Pour moi, c’était dans la ville près de la frontière avec la Chaîne de Montagnes de l’Étoile du Dragon où nous t’avons rencontrée, » raconta Aisha. « En raison des considérations de Lady Liscia, j’ai pu dormir à ses côtés pour une nuit… Hee hee. » Se souvenant peut-être de ce qui s’était passé alors, le visage d’Aisha s’était empli avec un sourire idiot.

Ohh… Cette fois-là…

C’était après que Lady Tiamat les ait séparés, quand Liscia s’était arrangée pour qu’Aisha, déprimée, soit avec Souma.

On m’avait dit qu’ils n’avaient rien fait, par considération pour Liscia, mais il me semblait qu’ils s’étaient après tout un peu amusés. Je l’avais sous-estimée.

« Pour moi… c’était dans la République de Turgis, » déclara Juna. « Quand je m’occupais de Sa Majesté, après qu’il se soit évanoui dans une auberge de sources chaudes à Noblebeppu… euh… il était si vulnérable, je ne pouvais pas m’en empêcher… »

Juna se tortilla timidement pendant qu’elle parlait.

J’avais une faiblesse raciale au froid, donc je n’avais pas pu me joindre à eux lors du voyage en République de Turgis. De penser qu’un tel événement s’était produit là-bas, en secret… C’était un peu frustrant.

J’aurais peut-être dû prendre mon courage à deux mains et partir avec eux.

« Pour moi, c’était lors du Festival commémoratif à Van, » sourit Roroa. « Quand il a dit : “Je protégerai la princesse Roroa pour le reste de ma vie” dans son discours, j’ai été si émue que je l’ai embrassé avec force. »

Elle avait gonflé sa poitrine avec fierté en disant cela.

Avec force ?

« N’est-ce pas une drôle de façon de le dire ? Un baiser n’est-il pas doux ? » lui avais-je demandé.

« Non, je me suis tellement emportée que j’ai fini par me cogner les dents avec lui. » Répondit Roroa en riant.

Même ce souvenir d’échec était déjà, au pire, un souvenir doux-amer pour Roroa. J’étais super jalouse.

Puis Liscia m’avait fait un regard d’excuse. « Je suis désolée, Naden. Je n’avais jamais réalisé. Normalement, en tant que première reine primaire, c’était mon travail de gérer les choses et de m’assurer qu’aucune d’entre nous ne soit traitée injustement. »

« Ce n’est pas ta faute, Liscia…, » avais-je dit. Je me sentais mal à l’aise. « C’est juste que Souma ne m’a pas embrassée une seule fois. »

« Je pense que le fait que tu ne l’aies jamais fait auparavant en est la cause, » dit Juna avec un regard pensif.

Que voulait-elle dire ?

« Pour une femme, son premier baiser est quelque chose qui est important pour elle. Sa Majesté le sait, alors il est prudent, » expliqua-t-elle.

« Ohh ! » Aisha était entrée dans la discussion. « Ouais, une fois qu’on l’a fait une fois, il était beaucoup moins hésitant bien qu’il n’ignore pas les gens autour de nous en le faisant n’importe où et n’importe quand. »

Souma essayait donc d’être prévenant, en supposant que mon premier baiser était important pour moi, et tout en cherchant un bon moment pour le faire, il avait manqué des occasions ? Hmm… J’étais contente qu’il s’en soucie, mais c’était un peu vexant.

Roroa et Liscia hochèrent aussi la tête.

« Mon chéri peut être assez timide, » ajouta Roroa.

« Il le peut. Même après nos fiançailles qui s’étaient faites depuis un certain temps, il n’a pas essayé de poser la main sur moi, » avait convenu Liscia. « Si la Sainte de l’État pontifical orthodoxe lunaire ne l’avait pas secoué, il n’aurait peut-être rien fait avant notre mariage. Les enfants n’auraient pu venir que plus tard. »

« Oh, tu le crois ? Eh bien, alors, louons la Sainte ! » dit Roroa en plaisantant, et tout le monde avait souri ironiquement.

Si l’envoi de la Sainte par l’État pontifical orthodoxe au royaume pour essayer de se mettre dans une position plus avantageuse avait fait franchir la ligne à Souma et Liscia, et donc indirectement aidé à produire un héritier, c’était ironique…

Attendez, ce n’était pas important en ce moment.

« Ohh… Que puis-je faire ? » avais-je gémi.

« Ce n’est peut-être pas la meilleure façon de le dire, mais tu es son moyen de transport, n’est-ce pas ? » demanda Aisha. « N’as-tu pas beaucoup de temps seul, comme quand tu prévois le temps qu’il fera ? »

Je ne pouvais que secouer la tête. « Dans ces moments-là, j’ai Souma sur le dos et je suis en forme de ryuuu, tu sais ? Si j’essayais de tourner la tête et de l’embrasser, il y a trop de différence de taille. Alors on ne pourrait, au mieux, que se toucher le nez. »

« Je… suppose que oui. »

« Eh bien, je pense que la prochaine fois que vous serez seuls ensemble, tu devrais essayer de le faire à ton propre rythme, Naden, » déclara Liscia. « Je doute fort que Souma te refuse. »

En essayant de la soutenir, Liscia lui donnait la permission.

… Si Souma n’était pas prêt à le faire parce qu’il était prévenant, je devrais le faire moi-même ! Ma proie ne viendrait pas à moi toute seule. Je devrais la chasser.

« Je ferai de mon mieux ! » avais-je déclaré.

Pendant que je me tenais là, comme si je m’apprêtais à aller chasser à la Chaîne de Montagnes de l’Étoile du Dragon, tout le monde avait l’air un peu décontenancé.

J’avais apparemment les yeux d’une grosse bête carnivore.

Je ne voulais pas faire peur à Souma, alors je devais un peu me retenir.

Quelques jours plus tard, ma chance était enfin arrivée.

Aujourd’hui, j’allais voler avec Souma pour voir le temps qu’il ferait cette semaine.

« OK, allons-y, Naden, » m’avait-il dit.

« Bien reçu ! » déclarai-je.

Après m’être transformée en ryuuu, j’avais demandé à Souma de me monter sur le dos et j’avais nagé vers le ciel.

Puis, suspendue dans le ciel à des endroits prédéterminés, j’avais prédit le temps à l’aide de mes moustaches de ryuuu, et Souma avait noté les résultats sur papier.

Au cours de ce travail de routine, je n’arrêtais pas de penser furieusement à l’endroit où j’allais essayer d’embrasser Souma.

Devrions-nous nous tenir au sommet d’une montagne ? Ou au bord d’un joli lac ? Ou peut-être, s’installer sur une petite île… ?

Pendant que je regardais le terrain passer sous mes pieds, je me demandais ce que je devais faire.

J’avais dû être à côté de la plaque, parce que Souma avait eu des soupçons. « Qu’est-ce qui ne va pas ? Ta tête est dans les nuages aujourd’hui. »

« … Nous sommes dans le ciel, après tout, » avais-je répondu.

« Oh ! Hé, c’était malin. » Souma avait laissé échapper un rire impressionné.

J’avais l’air d’avoir esquivé le problème.

Je m’étais reconcentrée, je m’étais remise au travail… Nous étions au dernier arrêt.

« Ce sera clair dans six jours, et dans sept jours aussi, » avais-je dit.

« D’accord, et c’est fait. C’est tout, hein… ? Whow ! » s’exclama Souma.

Après avoir fini de noter tout ce que je lui avais dit sur le temps qu’il ferait la semaine prochaine, Souma avait bâillé et avait tenu son front, probablement à cause de ses yeux fatigués.

« Vas-tu bien ? Tu as l’air encore plus fatigué que d’habitude, » déclarai-je.

« Oui… Cian s’endort facilement, mais Kazuha pleure toujours la nuit. J’ai vérifié à tour de rôle avec Liscia et Carla, donc je suis un peu à court de sommeil, » répondit Souma.

« C’est toi le roi. Ne peux-tu pas laisser ça aux bonnes ? Si tu t’effondres, le pays va avoir de sérieux problèmes, tu sais, » déclarai-je.

« Je sais, mais… Liscia veut s’occuper d’eux elle-même, sans la confier à une nourrice. Je ne peux pas la faire vivre ça toute seule et, en tant que père, je veux participer à l’éducation de mes propres enfants. C’est fatigant, mais… Je suis content de voir les visages des enfants, » déclara Souma.

En voyant Souma sourire comme ça, j’avais senti une frustration s’accumuler au fond de ma poitrine, et c’était devenu difficile d’être là.

Heureux de voir les visages des enfants… Je pense que c’était la bonne façon pour un parent de se sentir. Mais, tout comme Souma était le père de Cian et Kazuha, il était mon chevalier, mon roi et mon partenaire de vie. Je ne voulais pas qu’il se contente du bonheur qu’il avait reçu de Liscia et de sa famille.

Je sais. Je suis jalouse.

Je voulais qu’il ne regarde pas seulement Cian et Kazuha, mais moi aussi. Normalement, c’était peut-être une vertu de garder cette sensation enfouie dans ma poitrine et de ne jamais en parler. Mais même si c’était une vertu… J’avais l’impression que je ne pouvais pas faire ça.

Si je le faisais, ça aurait de mauvaises conséquences.

Je ne voulais pas penser du mal de Liscia et de ses enfants.

Je ne voulais pas commencer à agir contrairement à moi-même, en perdant le moi que Souma aimait.

C’est pourquoi j’avais besoin de Souma pour faire face à mes sentiments.

« Je sais que Cian et Kazuha sont mignons, mais on se sent seul quand tu ne regardes que les enfants, » m’exclamai-je.

« Hein ? » Souma avait affiché un regard sans émotion, et j’avais rapproché mon visage du sien.

« Regarde-moi aussi, d’accord ? »

« Oh… ! Désolé. Je ne voulais pas…, » Souma semblait reconnaître ma jalousie et il s’excusa. Il m’avait caressé le museau. « Tu as raison. J’ai l’impression que les enfants sont plus importants que ma propre vie, mais cela ne veut pas dire que je peux négliger mon temps avec toi. Non, pas seulement toi, Naden. Liscia, Aisha, Juna et aussi Roroa. »

« C’est vrai. C’est ta responsabilité de rendre chaque membre de la famille heureuse. Si tu fais pleurer quelqu’un…, » commençai-je.

« Si je le fais, alors quoi ? » demanda Souma.

« Hee hee, ça. »

J’avais pris une forme humaine. Même si nous étions encore hauts dans le ciel. En me voyant rétrécir rapidement, Souma avait crié de surprise. « Whoa, attends, Naden !? Si tu te transformes ici… ! »

« C’est dangereux, alors ne me lâche pas, Souma, » déclarai-je.

J’avais serré la main de Souma avec mes mains maintenant humaines.

Maintenant que j’étais pleinement humaine, nous étions attirés vers le bas par la gravité. Souma avait le dos tourné vers le sol, et je tombais avec lui, sa main droite tenue dans la mienne. Nous accélérions graduellement et je sentais l’air passer à toute vitesse.

Cette hauteur et cette vitesse n’étaient rien pour moi, mais il me semblait que c’était une expérience incroyable pour Souma.

« % $ &@# ! » cria Souma de manière incohérente, tapant sur ma main avec la main que je ne tenais pas. C’était probablement sa façon de dire. « J’abandonne ! »

J’avais pris sa main dans la mienne, j’avais rapproché mon visage et j’avais crié assez fort afin qu’il puisse m’entendre dans le vent. « Ce n’est pas grave ! Je suis avec toi ! »

« Il n’y a rien de bien à me faire soudainement aller faire du parachutisme ! » s’écria Souma.

« Tu obliges Halbert et ses hommes à le faire tout le temps ! » répliquai-je.

« Désolé, Hal ! Je leur dirai d’augmenter le salaire des Dratroopers ! » déclara Souma.

Il semblait que Souma avait réussi à s’adapter à la situation. Non, je devrais peut-être dire qu’il ne s’en souciait plus.

Il semblerait qu’en tenant sa main avec la mienne pour que nos bras forment un anneau, qu’il avait développé le calme nécessaire pour pouvoir regarder le sol.

« C’est effrayant ce à quoi on peut s’habituer, » dit-il. « Je commence à m’amuser maintenant. »

« Après tout, tu es toujours en train de voler dans le ciel sur mon dos, » déclarai-je.

« S’il te plaît, rechange-toi avant qu’on touche le sol, » déclara Souma.

« Compris. Mais, maintenant, faisons quelque chose que nous ne pouvons faire que sous forme humaine, » déclarai-je.

Quand j’avais rapproché Souma, nos corps s’étaient retournés et le paysage s’était retrouvé à l’envers.

Nous avions accéléré, en ayant la tête pointée vers le sol.

Et puis…

 

 

Je m’étais approchée du visage agité de Souma, et j’avais capté ses lèvres avec les miennes.

Nous ne pouvions pas rester longtemps avec nos corps comme ça, bien sûr, alors ce n’était qu’un léger baiser, mais Souma était devenu rouge vif et ses yeux s’étaient écarquillés.

« Est-ce le moment !? » s’exclama Souma.

« J’ai entendu dire que j’étais la seule avec qui tu ne l’avais pas encore fait, » déclarai-je.

« Mais quand même… Mmph ! » déclara Souma.

Je l’avais ramené vers moi et je l’avais encore embrassé. En répétant ce processus, le sol s’était rapproché, alors je m’étais transformée en ryuuu et j’avais placé Souma sur le dos.

Enfin libérée de la chute libre, j’avais étouffé un rire en demandant à Souma qui avait un regard épuisé sur son visage. « Eh bien, comment était-ce ? Ton premier baiser avec moi. »

« … Je préfère avoir les pieds sur terre quand j’embrasse quelqu’un, » plaisanta Souma avec un regard sérieux sur son visage. « À plus d’un titre. »

« Hahahahahaha ! » j’avais éclaté de rire. « Hee hee ! Si tu ne veux pas d’un autre baiser en l’air, fais en sorte de m’embrasser régulièrement à partir de maintenant, d’accord ? »

« … Je m’en souviendrai, » répondit Souma.

Avec ça, j’étais sûre qu’on s’était fait un souvenir inoubliable.

Hee hee ! Je me demande quel genre de visage Liscia ainsi que mes autres fiancées feraient si je leur en parlais !

Je fredonnai ainsi sous forme de ryuuu en dansant dans le ciel tout en rentrant à la maison.

☆☆☆

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2 commentaires :

  1. Attend, les fantasmes de Souma sur ses fiancées sont écrits dans le livre noir, c’était pas que son avis sur ses waifus ??!?

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