Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 10 – Chapitre 1 – Partie 1

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Chapitre 1 : L’Oni rouge est bleu

Partie 1

— Au milieu du 1er mois, 1 548e année, Calendrier Continental — dans le Domaine de Magna, Randel —

La ville de Randel à l’ouest du royaume avait été la ville centrale de l’ancien duché du général de l’armée Georg Carmine, et elle était maintenant la propriété du père de Hal, Glaive Magna.

C’était aussi le lieu où l’Armée Interdite et l’Armée s’étaient affrontées pendant la guerre précédente. 

Certes, la seule vraie bataille avait été livrée dans une forteresse construite à proximité, les murs n’ayant été que légèrement bombardés, et la ville elle-même n’avait subi aucun dommage. Maintenant qu’une année s’était écoulée, elle était revenue à son calme antérieur.

Le manoir de la Maison de Magna se trouvait dans la ville du château de Randel.

Cette ville était gouvernée par Glaive, de sorte que normalement, il aurait pu vivre dans l’ancienne demeure de Georg, le Château de Randel. Cependant, connaissant les véritables intentions de Georg dans ce qu’il avait fait, Glaive ne pouvait pas supporter de résider dans le château de cet homme. Ainsi, il allait vivre dans son manoir en ville et il allait au château uniquement pour le travail.

C’était le manoir où, aujourd’hui, Halbert avait ramené Kaede et Ruby.

Afin de récompenser les soldats qui avaient participé à l’expédition vers l’Union des Nations de l’Est, on leur accordait à tour de rôle un congé de longue durée. Halbert et ses partenaires profitaient de ce congé.

Glaive avait accueilli les trois individus à bras ouverts. « Ohh, je suis content de vous voir rentrer sain et sauf à la maison. La petite Kaede, et aussi Lady Ruby. »

Le « petit » pour Kaede et la « Lady » pour Ruby indiquaient depuis combien de temps il connaissait chacune d’elles. Alors qu’il connaissait Kaede, l’amie d’enfance de Halbert depuis qu’elle était petite, il hésitait à être trop familier avec la nouvelle venue, Ruby.

Toutes les deux enlacèrent Glaive d’une étreinte légère avec des sourires un peu gênés.

« Nous sommes de retour, Sire Glaive, » déclara Kaede.

« Nous sommes de retour, Père, » déclara Ruby. « Mais vous n’avez pas besoin de m’adresser la parole aussi formellement. »

« Oh, je vois. Alors, laissez-moi vous appeler Ruby, » déclara Glaive.

Glaive avait habituellement un visage sévère, mais maintenant il était tout sourire.

« Peu importe les nombreuses réalisations de mon fils sur le champ de bataille, ils ne peuvent égaler l’exploit d’amener deux sages et belles dames dans notre maison. Il a toujours été un peu négligent, mais je dois le féliciter de vous avoir prises pour épouses, » déclara Glaive.

Kaede avait gloussé. « Vous exagérez, vous savez, monsieur. »

« Vous me faites honte, » ajouta Ruby.

Voyant son père agir ainsi avec ses futures belles-filles, Halbert soupira. « Je suis de retour aussi, tu sais ? »

« Hm ? Oh, Hal. J’ai entendu dire que tu t’es aussi distingué dans l’Union des nations de l’Est. Tu me rends fier en tant que père, mais ne laisse pas ça te monter à la tête et ne fais rien pour mettre mes filles en danger, » déclara Glaive.

« Oui, je sais, » Halbert avait répondu humblement au conseil.

Glaive avait trouvé cette attitude suspecte venant de Halbert. Il avait l’impression qu’il était beaucoup moins facilement excité que d’habitude. Dans n’importe quelle autre circonstance, il aurait dit quelque chose comme : « Ne me traite pas comme un enfant pour toujours ! » et il l’aurait repoussé, mais aujourd’hui, il se comportait comme un homme très disposé à écouter.

« S’est-il passé quelque chose ? » demanda Glaive.

« … Rien vraiment. Désolé, je suis fatigué, alors laisse-moi me reposer dans ma chambre, » déclara Halbert.

Après avoir dit ça, Halbert ramassa ses bagages et s’en alla vers sa chambre.

Quand Glaive avait remarqué que Kaede et Ruby le regardaient partir avec inquiétude, il s’était raclé la gorge pour essayer de changer d’humeur.

« Maintenant, vous deux, venez maintenant. Ma femme attend avec impatience de discuter de vos tenues de mariée, » déclara Glaive.

« Nous comprenons, » dit Kaede. « Allez, on y va, Ruby. »

« D’accord, » répondit Ruby.

Glaive les conduisit toutes les deux à la loge où sa femme les attendait.

Cependant, quand les deux femmes étaient passées par la porte et qu’il l’avait fermée, il avait jeté un coup d’œil dans la direction de la chambre de Halbert.

◇◇◇

Entre-temps…

Halbert ne se reposait pas du tout dans sa chambre. En fait, il s’était faufilé par la fenêtre, apportant ses deux lances préférées à un bosquet dans la cour du manoir.

Halbert expira profondément dans l’air froid de l’hiver, puis commença à frapper avec ses lances. Le bruit de leurs pointes coupant le vent, et le cliquetis de la fine chaîne qui les unissait résonnaient à travers les arbres.

Bloc, poussée, frappe oblique… Il se déplaçait comme s’il combattait un ennemi invisible.

Très probablement, il avait quelqu’un en tête.

Cependant, la façon dont il avait l’air, se balançant follement, ne faisait que donner l’impression qu’il essayait de se débarrasser d’une certaine indécision.

Il n’y avait qu’une seule pensée dans le cœur d’Halbert quand il frappait ainsi.

Est-ce bon… pour moi de faire ça ?

C’était la seule chose qu’il envisageait dans sa tête.

Le fait d’avoir obtenu une permission, de rentrer chez lui avec ses fiancées, de se préparer pour le mariage qui allait bientôt avoir lieu… toute cette vie séparée des combats avait mis Halbert sur les nerfs.

Est-ce que je peux faire ça… ? Puis-je battre ce type comme ça ?

Ses frappes devenaient de plus en plus lâches.

Parce qu’il bougeait sauvagement avec plus de puissance qu’il ne pouvait contrôler, sa jambe pivotante était devenue instable, et il tremblait à gauche et à droite. Il s’essouffla peu à peu, lui aussi.

Son incapacité à se déplacer de la manière qu’il voulait alimentait encore plus de frustration, et Halbert poignarda ses lances dans le sol.

« Hahh… Hahh…, » les épaules de Halbert s’élevaient à chaque respiration.

Une ombre s’approcha de lui. « … Honnêtement. Tu es douloureux à voir. »

« Hein !? » Quand Halbert se retourna pour regarder, Glaive se trouvant dans l’ombre d’un arbre voisin. « Oh, c’est juste toi, vieil homme… »

« Ces schémas ridicules ne te serviront à rien comme entraînement. Tu te défoules, c’est tout, » déclara Glaive.

« Guh… »

Peut-être qu’il avait une certaine conscience de lui-même, parce que Halbert ne s’était pas défendu.

Avec un seul soupir vers son fils, Glaive s’approcha et frappa une main sur l’épaule de Halbert. « As-tu perdu contre quelqu’un de l’Union des nations de l’Est ? »

« Quoi !? Je n’ai pas encore perdu ! Je n’ai pas perdu… mais… J’ai rencontré un type que je ne suis pas sûr de pouvoir battre. » Halbert argumenta de manière automatique et vigoureusement en retour, mais ses paroles s’affaiblirent peu à peu à la fin.

Glaive plissa ses sourcils. « Il y a quelqu’un dehors qui pourrait te faire ça, le garçon qui a toujours été inutilement si plein de confiance ? »

« … Fuuga Haan, » dit Halbert. « Sa force est à un autre niveau, et il a un charisme débordant, lui aussi. Quand j’ai vu ce qu’il avait accompli, je me suis senti attiré malgré moi. »

Ce qui était resté gravé dans l’esprit de Halbert, c’était l’illusion persistante de Fuuga Haan qu’il avait vu ce jour-là.

« J’admirais sa façon de vivre comme s’il brûlait, et pendant un bref instant, je n’avais même pas peur de mourir. Le fait de penser ainsi m’a fait encore plus peur quand j’y ai pensé plus tard. Mais… à l’époque, je pensais que je voulais utiliser ma vie de guerrier. J’oubliais complètement Kaede et Ruby, » déclara Halbert.

Son père était resté silencieux.

Hal imaginait l’image héroïque de Fuuga faisant des allers et retours sur le champ de bataille, menant la cavalerie temsbock, qui donnerait sans crainte leur vie pour lui, n’ayant aucun regret s’ils mouraient en cours de route. Il avait été envoûté par cette vue, et bien qu’il ait réussi à s’arrêter, il s’était senti happé par le spectacle.

« Je n’ai jamais été assez vaniteux pour penser qu’il n’y avait personne de plus fort que moi, » déclara Halbert. « Cette elfe sombre aux côtés de Souma — même avec moi, Kaede, et la jeune Mlle Carla, alors que nous ferions équipe contre elle, elle nous a quand même submergés. Il y a toujours quelqu’un de mieux dehors. »

« Veux-tu bien l’appeler Lady Aisha ? » demanda Glaive. « C’est la deuxième reine primaire dont tu parles. »

« Mais dans tous les cas Aisha… Lady Aisha ne trahira jamais Souma. Donc, tant que je serai loyal envers ce pays, je ne verrai jamais sa lame se retourner contre nous. Mais… Fuuga vient d’un autre pays. Il veut aussi faire entendre son nom à travers le continent. Tant qu’il gardera cette ambition, lui et Souma finiront par s’affronter… lui et ce pays vont s’affronter, » déclara Halbert.

Et il s’était dit qu’à ce moment-là, ceux qui feraient face à Fuuga seraient lui et Ruby. Parce que Fuuga volait sur son tigre volant Durga, Aisha, qui n’avait pas de monture volante, était désavantagée.

Durga était si puissant que toute tentative de l’affronter avec une wyverne n’aurait aucune chance.

À la fin, seuls Halbert et Ruby le dragon rouge allaient lui convenir.

« J’ai besoin d’arriver à un point où je peux gagner contre lui, » proclama Halbert. « Si je ne le fais pas, je ne peux pas protéger le pays, ou Kaede et Ruby. Quand j’y pense… Je ne peux m’empêcher de me précipiter. Je commence à me demander : “Est-ce que je peux faire ça ?”. Si je ne deviens pas plus fort, je ne pourrai jamais le battre. »

Se marier et trouver une partenaire, c’était aussi avoir beaucoup plus à protéger.

Dans le cas d’Halbert, il en gagnerait deux à la fois, donc la responsabilité allait être doublée.

Honnêtement, je suis étonné que Souma puisse supporter cette pression. Je suis sincèrement impressionné.

C’était le roi, et après tout, il allait en gagner cinq à la fois.

En plus de cela, Liscia et lui avaient eu deux enfants en même temps. Pour ce qui était du nombre de choses qu’ils devaient protéger, Halbert n’avait rien de comparable à Souma.

En ce qui concerne les muscles, la différence entre Halbert et Souma ressemblait à celle d’un adulte et d’un bébé, mais en termes de force morale, c’était le contraire.

« Quand je pense que je vais bientôt épouser Kaede et Ruby… Je m’inquiète de plus en plus de savoir si je vais bien comme ça. C’est comme… est-ce que je pourrai protéger mes femmes ? » demanda Halbert.

« … Je vois. » Glaive, qui avait croisé les bras, écoutant en silence, avait souri avec étonnement. « Tu n’étais qu’un petit avant, mais il semble maintenant que même toi, tu as enfin commencé à prendre conscience de tes responsabilités en tant qu’héritier de la famille. »

« Ne me taquine pas. J’essaie d’avoir une conversation sérieuse, d’accord ? » déclara Halbert.

Halbert le dévisagea, mais Glaive secoua la tête doucement.

« Je ne te taquine pas. Tout d’abord, ce que tu ressens est quelque chose que tout le monde ressent avant de se marier. Je ne pense pas que les craintes que tu nourris aient grand-chose à voir avec Fuuga, tu sais ? » déclara Glaive.

« Hein ? Fuuga… n’a rien à voir avec ça ? » demanda Halbert.

« Il est peut-être un facteur contributif, » expliqua Glaive. « Cependant, ta préoccupation fondamentale est de savoir si, une fois que tu auras épousé ces deux personnes, tu pourras défendre cette famille en tant que chef de famille. C’est une inquiétude à laquelle même un mari ordinaire qui n’affronte pas d’ennemis puissants sur le champ de bataille doit faire face. Il n’y a rien de spécial du tout. »

Quand Glaive avait ri, Halbert avait eu l’impression que la brume avait cessé d’assombrir sa vision.

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4 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre.

  2. Merci pour le chapitre!

  3. Merci pour le chapitre.

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