Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 10 – Chapitre 1

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Chapitre 1 : L’Oni rouge est bleu

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Chapitre 1 : L’Oni rouge est bleu

Partie 1

— Au milieu du 1er mois, 1 548e année, Calendrier Continental — dans le Domaine de Magna, Randel —

La ville de Randel à l’ouest du royaume avait été la ville centrale de l’ancien duché du général de l’armée Georg Carmine, et elle était maintenant la propriété du père de Hal, Glaive Magna.

C’était aussi le lieu où l’Armée Interdite et l’Armée s’étaient affrontées pendant la guerre précédente. 

Certes, la seule vraie bataille avait été livrée dans une forteresse construite à proximité, les murs n’ayant été que légèrement bombardés, et la ville elle-même n’avait subi aucun dommage. Maintenant qu’une année s’était écoulée, elle était revenue à son calme antérieur.

Le manoir de la Maison de Magna se trouvait dans la ville du château de Randel.

Cette ville était gouvernée par Glaive, de sorte que normalement, il aurait pu vivre dans l’ancienne demeure de Georg, le Château de Randel. Cependant, connaissant les véritables intentions de Georg dans ce qu’il avait fait, Glaive ne pouvait pas supporter de résider dans le château de cet homme. Ainsi, il allait vivre dans son manoir en ville et il allait au château uniquement pour le travail.

C’était le manoir où, aujourd’hui, Halbert avait ramené Kaede et Ruby.

Afin de récompenser les soldats qui avaient participé à l’expédition vers l’Union des Nations de l’Est, on leur accordait à tour de rôle un congé de longue durée. Halbert et ses partenaires profitaient de ce congé.

Glaive avait accueilli les trois individus à bras ouverts. « Ohh, je suis content de vous voir rentrer sain et sauf à la maison. La petite Kaede, et aussi Lady Ruby. »

Le « petit » pour Kaede et la « Lady » pour Ruby indiquaient depuis combien de temps il connaissait chacune d’elles. Alors qu’il connaissait Kaede, l’amie d’enfance de Halbert depuis qu’elle était petite, il hésitait à être trop familier avec la nouvelle venue, Ruby.

Toutes les deux enlacèrent Glaive d’une étreinte légère avec des sourires un peu gênés.

« Nous sommes de retour, Sire Glaive, » déclara Kaede.

« Nous sommes de retour, Père, » déclara Ruby. « Mais vous n’avez pas besoin de m’adresser la parole aussi formellement. »

« Oh, je vois. Alors, laissez-moi vous appeler Ruby, » déclara Glaive.

Glaive avait habituellement un visage sévère, mais maintenant il était tout sourire.

« Peu importe les nombreuses réalisations de mon fils sur le champ de bataille, ils ne peuvent égaler l’exploit d’amener deux sages et belles dames dans notre maison. Il a toujours été un peu négligent, mais je dois le féliciter de vous avoir prises pour épouses, » déclara Glaive.

Kaede avait gloussé. « Vous exagérez, vous savez, monsieur. »

« Vous me faites honte, » ajouta Ruby.

Voyant son père agir ainsi avec ses futures belles-filles, Halbert soupira. « Je suis de retour aussi, tu sais ? »

« Hm ? Oh, Hal. J’ai entendu dire que tu t’es aussi distingué dans l’Union des nations de l’Est. Tu me rends fier en tant que père, mais ne laisse pas ça te monter à la tête et ne fais rien pour mettre mes filles en danger, » déclara Glaive.

« Oui, je sais, » Halbert avait répondu humblement au conseil.

Glaive avait trouvé cette attitude suspecte venant de Halbert. Il avait l’impression qu’il était beaucoup moins facilement excité que d’habitude. Dans n’importe quelle autre circonstance, il aurait dit quelque chose comme : « Ne me traite pas comme un enfant pour toujours ! » et il l’aurait repoussé, mais aujourd’hui, il se comportait comme un homme très disposé à écouter.

« S’est-il passé quelque chose ? » demanda Glaive.

« … Rien vraiment. Désolé, je suis fatigué, alors laisse-moi me reposer dans ma chambre, » déclara Halbert.

Après avoir dit ça, Halbert ramassa ses bagages et s’en alla vers sa chambre.

Quand Glaive avait remarqué que Kaede et Ruby le regardaient partir avec inquiétude, il s’était raclé la gorge pour essayer de changer d’humeur.

« Maintenant, vous deux, venez maintenant. Ma femme attend avec impatience de discuter de vos tenues de mariée, » déclara Glaive.

« Nous comprenons, » dit Kaede. « Allez, on y va, Ruby. »

« D’accord, » répondit Ruby.

Glaive les conduisit toutes les deux à la loge où sa femme les attendait.

Cependant, quand les deux femmes étaient passées par la porte et qu’il l’avait fermée, il avait jeté un coup d’œil dans la direction de la chambre de Halbert.

◇◇◇

Entre-temps…

Halbert ne se reposait pas du tout dans sa chambre. En fait, il s’était faufilé par la fenêtre, apportant ses deux lances préférées à un bosquet dans la cour du manoir.

Halbert expira profondément dans l’air froid de l’hiver, puis commença à frapper avec ses lances. Le bruit de leurs pointes coupant le vent, et le cliquetis de la fine chaîne qui les unissait résonnaient à travers les arbres.

Bloc, poussée, frappe oblique… Il se déplaçait comme s’il combattait un ennemi invisible.

Très probablement, il avait quelqu’un en tête.

Cependant, la façon dont il avait l’air, se balançant follement, ne faisait que donner l’impression qu’il essayait de se débarrasser d’une certaine indécision.

Il n’y avait qu’une seule pensée dans le cœur d’Halbert quand il frappait ainsi.

Est-ce bon… pour moi de faire ça ?

C’était la seule chose qu’il envisageait dans sa tête.

Le fait d’avoir obtenu une permission, de rentrer chez lui avec ses fiancées, de se préparer pour le mariage qui allait bientôt avoir lieu… toute cette vie séparée des combats avait mis Halbert sur les nerfs.

Est-ce que je peux faire ça… ? Puis-je battre ce type comme ça ?

Ses frappes devenaient de plus en plus lâches.

Parce qu’il bougeait sauvagement avec plus de puissance qu’il ne pouvait contrôler, sa jambe pivotante était devenue instable, et il tremblait à gauche et à droite. Il s’essouffla peu à peu, lui aussi.

Son incapacité à se déplacer de la manière qu’il voulait alimentait encore plus de frustration, et Halbert poignarda ses lances dans le sol.

« Hahh… Hahh…, » les épaules de Halbert s’élevaient à chaque respiration.

Une ombre s’approcha de lui. « … Honnêtement. Tu es douloureux à voir. »

« Hein !? » Quand Halbert se retourna pour regarder, Glaive se trouvant dans l’ombre d’un arbre voisin. « Oh, c’est juste toi, vieil homme… »

« Ces schémas ridicules ne te serviront à rien comme entraînement. Tu te défoules, c’est tout, » déclara Glaive.

« Guh… »

Peut-être qu’il avait une certaine conscience de lui-même, parce que Halbert ne s’était pas défendu.

Avec un seul soupir vers son fils, Glaive s’approcha et frappa une main sur l’épaule de Halbert. « As-tu perdu contre quelqu’un de l’Union des nations de l’Est ? »

« Quoi !? Je n’ai pas encore perdu ! Je n’ai pas perdu… mais… J’ai rencontré un type que je ne suis pas sûr de pouvoir battre. » Halbert argumenta de manière automatique et vigoureusement en retour, mais ses paroles s’affaiblirent peu à peu à la fin.

Glaive plissa ses sourcils. « Il y a quelqu’un dehors qui pourrait te faire ça, le garçon qui a toujours été inutilement si plein de confiance ? »

« … Fuuga Haan, » dit Halbert. « Sa force est à un autre niveau, et il a un charisme débordant, lui aussi. Quand j’ai vu ce qu’il avait accompli, je me suis senti attiré malgré moi. »

Ce qui était resté gravé dans l’esprit de Halbert, c’était l’illusion persistante de Fuuga Haan qu’il avait vu ce jour-là.

« J’admirais sa façon de vivre comme s’il brûlait, et pendant un bref instant, je n’avais même pas peur de mourir. Le fait de penser ainsi m’a fait encore plus peur quand j’y ai pensé plus tard. Mais… à l’époque, je pensais que je voulais utiliser ma vie de guerrier. J’oubliais complètement Kaede et Ruby, » déclara Halbert.

Son père était resté silencieux.

Hal imaginait l’image héroïque de Fuuga faisant des allers et retours sur le champ de bataille, menant la cavalerie temsbock, qui donnerait sans crainte leur vie pour lui, n’ayant aucun regret s’ils mouraient en cours de route. Il avait été envoûté par cette vue, et bien qu’il ait réussi à s’arrêter, il s’était senti happé par le spectacle.

« Je n’ai jamais été assez vaniteux pour penser qu’il n’y avait personne de plus fort que moi, » déclara Halbert. « Cette elfe sombre aux côtés de Souma — même avec moi, Kaede, et la jeune Mlle Carla, alors que nous ferions équipe contre elle, elle nous a quand même submergés. Il y a toujours quelqu’un de mieux dehors. »

« Veux-tu bien l’appeler Lady Aisha ? » demanda Glaive. « C’est la deuxième reine primaire dont tu parles. »

« Mais dans tous les cas Aisha… Lady Aisha ne trahira jamais Souma. Donc, tant que je serai loyal envers ce pays, je ne verrai jamais sa lame se retourner contre nous. Mais… Fuuga vient d’un autre pays. Il veut aussi faire entendre son nom à travers le continent. Tant qu’il gardera cette ambition, lui et Souma finiront par s’affronter… lui et ce pays vont s’affronter, » déclara Halbert.

Et il s’était dit qu’à ce moment-là, ceux qui feraient face à Fuuga seraient lui et Ruby. Parce que Fuuga volait sur son tigre volant Durga, Aisha, qui n’avait pas de monture volante, était désavantagée.

Durga était si puissant que toute tentative de l’affronter avec une wyverne n’aurait aucune chance.

À la fin, seuls Halbert et Ruby le dragon rouge allaient lui convenir.

« J’ai besoin d’arriver à un point où je peux gagner contre lui, » proclama Halbert. « Si je ne le fais pas, je ne peux pas protéger le pays, ou Kaede et Ruby. Quand j’y pense… Je ne peux m’empêcher de me précipiter. Je commence à me demander : “Est-ce que je peux faire ça ?”. Si je ne deviens pas plus fort, je ne pourrai jamais le battre. »

Se marier et trouver une partenaire, c’était aussi avoir beaucoup plus à protéger.

Dans le cas d’Halbert, il en gagnerait deux à la fois, donc la responsabilité allait être doublée.

Honnêtement, je suis étonné que Souma puisse supporter cette pression. Je suis sincèrement impressionné.

C’était le roi, et après tout, il allait en gagner cinq à la fois.

En plus de cela, Liscia et lui avaient eu deux enfants en même temps. Pour ce qui était du nombre de choses qu’ils devaient protéger, Halbert n’avait rien de comparable à Souma.

En ce qui concerne les muscles, la différence entre Halbert et Souma ressemblait à celle d’un adulte et d’un bébé, mais en termes de force morale, c’était le contraire.

« Quand je pense que je vais bientôt épouser Kaede et Ruby… Je m’inquiète de plus en plus de savoir si je vais bien comme ça. C’est comme… est-ce que je pourrai protéger mes femmes ? » demanda Halbert.

« … Je vois. » Glaive, qui avait croisé les bras, écoutant en silence, avait souri avec étonnement. « Tu n’étais qu’un petit avant, mais il semble maintenant que même toi, tu as enfin commencé à prendre conscience de tes responsabilités en tant qu’héritier de la famille. »

« Ne me taquine pas. J’essaie d’avoir une conversation sérieuse, d’accord ? » déclara Halbert.

Halbert le dévisagea, mais Glaive secoua la tête doucement.

« Je ne te taquine pas. Tout d’abord, ce que tu ressens est quelque chose que tout le monde ressent avant de se marier. Je ne pense pas que les craintes que tu nourris aient grand-chose à voir avec Fuuga, tu sais ? » déclara Glaive.

« Hein ? Fuuga… n’a rien à voir avec ça ? » demanda Halbert.

« Il est peut-être un facteur contributif, » expliqua Glaive. « Cependant, ta préoccupation fondamentale est de savoir si, une fois que tu auras épousé ces deux personnes, tu pourras défendre cette famille en tant que chef de famille. C’est une inquiétude à laquelle même un mari ordinaire qui n’affronte pas d’ennemis puissants sur le champ de bataille doit faire face. Il n’y a rien de spécial du tout. »

Quand Glaive avait ri, Halbert avait eu l’impression que la brume avait cessé d’assombrir sa vision.

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Partie 2

Halbert pensait avoir peur de Fuuga, mais Glaive disait qu’une grande partie de ce qu’il craignait était l’incertitude de fonder une famille. Si c’était vrai, cela signifiait que l’incertitude avait pris la forme du fantôme de Fuuga.

« Parles-tu par expérience ? » demanda Halbert.

« Eh bien… oui, je suppose que oui, » répondit Glaive.

En voyant Glaive agir avec un certain malaise, Halbert fut stupéfait. Même Glaive au visage sévère avait paniqué comme lui avant de se marier.

Glaive s’éclaircit la gorge et déclara à son fils. « Ahem... Pourtant, même si ce n’est pas la racine de tes soucis, tu considères vraiment ce Fuuga comme une menace, n’est-ce pas ? Si tu es si incertain, plutôt que de suivre une formation qui ne te sera pas bénéfique ici, pourquoi ne pas te rendre dans un endroit où tu pourras te concentrer et t’entraîner sérieusement ? »

« S’entraîner sérieusement ? » demanda Halbert.

« Avant de prendre ces deux-là comme partenaire de vie, il serait bon que tu passes un peu de temps seul avec toi-même. Heureusement, avec le déploiement du réseau de transport de Sa Majesté, il est devenu beaucoup plus facile de se déplacer dans le pays. Je les installerais toutes les deux dans la maison ici, alors utilise ta permission pour aller où tu veux, entrer en contact avec une variété de personnes, et t’entraîner à ta guise, » déclara Glaive.

S’entraîner seul. C’était une proposition intéressante pour Halbert. Il n’allait certainement pas être capable de se concentrer ici. Dans ce cas, ce serait une bonne occasion de jeter un regard neuf sur lui-même.

« Mais est-ce que c’est bon ? » s’inquiéta-t-il. « Kaede et Ruby ne vont-elles pas s’énerver ? »

« Même si elles le font, tu dois leur dire toi-même. Oh, je suis sûr qu’elles ne seront pas contentes, mais elles croiront en toi et te laisseront partir, » répondit Glaive.

« Ouais… »

« Mais ne fais rien qui puisse attrister ces deux filles. Si tu veux piétiner dans les quartiers de fleurs juste parce que c’est la dernière fois que tu seras célibataire, tu mangeras ma poigne de fer et celle de ta mère pour te punir, » déclara Glaive.

Glaive semblait désespéré quand il avait fait cette dernière menace.

« Je n’avais pas l’intention de faire quelque chose comme ça…, » déclara Hal. Il avait fait une pause. « Ne me dis pas que tu l’as fait ? »

Glaive avait eu des sueurs froides en plaçant une main sur l’épaule de son fils. « Souviens-toi que certaines choses ne seront pas pardonnées comme des indiscrétions de jeunesse. Si tu mets en colère celles qui seront tes partenaires de la vie, attends-toi à ce qu’elles prennent le contrôle total de ta vie conjugale à l’avenir. »

Hal était resté silencieux.

Est-ce la raison pour laquelle, malgré la gentillesse de sa mère, la Maison de Magna était sous sa domination ?

Ayant l’impression d’avoir entrevu certaines des circonstances de sa propre famille, Halbert décida de faire attention à lui-même.

De retour à la maison, Halbert fit ce que Glaive avait dit et révéla à Kaede et Ruby qu’il voulait partir pour un voyage d’amélioration personnelle. Quand il l’avait fait, leur réponse avait été…

« Si c’est ce que tu veux, Hal, c’est comme ça que ça doit être, tu sais, » déclara Kaede.

« Quand tu seras satisfait, reviens vite, » déclara Ruby.

… de l’accepter avec des sourires ironiques.

Il semblait qu’elles s’inquiétaient toutes les deux du fait que Halbert ne se comportait pas comme lui-même ces derniers temps. Halbert était très reconnaissant pour leur gentillesse.

Empruntant un cheval de guerre à Glaive, Halbert s’embarqua donc seul pour un voyage.

Il voyagea pendant deux jours au sud de Randel à cheval.

Finalement, une forêt profonde était apparue à l’horizon. C’était le domaine autogéré des elfes sombres, la Forêt Protégée par Dieu.

C’était la troisième fois que Halbert venait dans la forêt. La première fois, c’était pour apporter de l’aide lors d’un désastre, et la seconde pour escorter Souma lorsqu’il venait présenter ses respects au père d’Aisha avant de l’épouser.

Quand Halbert avait dit aux guerriers elfes sombres qui montaient la garde à l’extérieur de la forêt qu’il voulait aller au village, on lui avait rapidement permis de passer, car il était un visage familier.

Ils avaient dit qu’ils enverraient un messager kui pour informer le chef qu’il venait, alors Halbert avait remercié les gardes et s’était rendu dans la forêt à cheval.

Pendant la promenade à cheval cahoteuse, Halbert avait pensé à des choses.

C’était vraiment mauvais à l’époque. Comme quelque chose qui sort de l’enfer…

Il avait l’impression que le sentiment d’avoir regardé Fuuga s’apparentait à une catastrophe naturelle. Comme si quelque chose au-delà de la connaissance humaine possédait un pouvoir incroyable, et qu’il n’était qu’une mouche devant sa puissance.

C’était dans cette forêt que Halbert avait ressenti pour la première fois sa propre impuissance.

C’était exactement pour cette raison qu’il l’avait choisi comme premier endroit où aller lorsqu’il avait voulu jeter un regard neuf sur lui-même.

Ai-je changé depuis ? Je commande les Dratroopers sous les ordres de Kaede maintenant, oui. Et j’ai gagné une partenaire fiable et je monte sur Ruby. J’ai aussi reçu une arme incroyable de l’artisane Taru. Mais quant à moi, moi-même…

Pendant qu’il pensait à ces choses, il était soudain arrivé dans un espace dégagé.

Dans la forêt protégée par Dieu, qui avec ses nombreux arbres était sombre même au milieu de la journée, c’était le seul endroit sans grands arbres, le ciel dégagé s’étendant au-dessus de lui.

C’était là que le glissement de terrain s’était produit. Comme le glissement de terrain avait abattu tous les grands arbres, c’était le seul endroit sans arbres.

Halbert était descendu pour voir cette scène.

À l’époque, la terre qui recouvrait le sol était brun foncé, mais maintenant elle était recouverte de vert, et il y avait de jeunes arbres aussi grands que Halbert.

Sentant quelqu’un derrière lui, Halbert se retourna pour trouver un guerrier elfe sombre souriant.

« Sire Halbert, je ne vous ai pas vu depuis la visite de Sire Souma. »

Le jeune homme était le père d’Aisha et le chef de la forêt protégée par Dieu, Wodan Udgard.

« Cela fait trop longtemps, Sire Wodan, » déclara Halbert. « Je suis désolé d’être venu si vite. »

Halbert regretta de s’imposer, mais Wodan étendit les bras pour l’accueillir.

« Ce n’est pas la peine d’y penser. Vous avez fait beaucoup pour nous, donc vous êtes toujours le bienvenu. Je suis sûr que Sur et Velza auraient été heureux de vous voir s’ils avaient été là. »

« Sont-ils partis actuellement ? » demanda Halbert.

« Oui. Il semble qu’ils aient quitté la forêt pour une affaire urgente il y a quelques jours, » déclara Wodan.

« Je vois… Je suis un peu déçu d’entendre ça, » déclara Halbert.

Velza, une jeune elfe sombre de douze ans, s’était attachée à lui après qu’il l’eut sauvée pendant le désastre. Puisqu’il était de toute façon à la forêt protégée par Dieu, ça aurait été sympa de la voir, mais si elle n’était pas là, c’était dommage.

Wodan demanda. « Alors, qu’est-ce qui vous amène dans la forêt protégée par Dieu ? »

« … Je m’entraîne en ce moment. Pour me réévaluer et m’améliorer, » répondit Halbert.

« L’entraînement… c’est ça ? Je crois me souvenir d’avoir entendu dire que vous vous marieriez bientôt, n’est-ce pas, Sire Halbert ? En même temps que ma fille va épouser Sa Majesté, » déclara Wodan.

« Eh bien… oui, mais…, » commença Halbert.

« Hm, il semble que vous ayez vos raisons. Pourriez-vous me les raconter ? » demanda Wodan.

Lorsque Wodan avait demandé cela avec sincérité, Halbert avait raconté la séquence des événements qui l’avaient mis sur ce voyage. Quand il parla de Fuuga, Wodan avait gémi avec un regard complexe.

« Il y a donc un guerrier qui peut même faire reconnaître sa supériorité à mon Aisha ? Honnêtement… Le monde est vaste, n’est-ce pas ? » déclara Wodan.

Pour Wodan, qui connaissait la force d’Aisha mieux que quiconque, il était difficile de croire qu’il y avait un être dehors que même elle craignait. Cependant, quand l’expression torturée de Halbert lui avait dit que c’était la vérité, il avait tremblé.

Halbert soupira et déclara. « J’ai… peur de cet homme. S’il devient un jour un ennemi, pourrai-je gagner contre lui ? Serai-je capable de protéger Kaede et Ruby, mes futures épouses ? J’y pense trop, et cela me fait même douter que je doive les épouser. »

« Hmm…, » Wodan semblait penser à ce qu’on lui avait dit depuis un moment. Le silence était gênant, et pendant que Halbert attendait qu’il dise quelque chose, Wodan avait soudain laisser sortir un. « C’est de la faiblesse. »

« Hein !? » Confronté directement à sa faiblesse, Halbert avait dégluti.

Voyant la réaction, Wodan avait réalisé son mauvais choix de mots et s’était corrigé. « Je ne dis pas ça pour vous critiquer. Nous portons tous en nous une faiblesse à un degré ou à un autre. Ce qui importe, c’est de savoir si nous pouvons ou non y faire face. »

« Vous voulez dire, affronter notre faiblesse ? » demanda Halbert.

« Oui. C’est ce que vous êtes en train de faire. Maintenant, il s’agit simplement de savoir si vous pouvez voir la véritable nature de cette faiblesse. “La faiblesse n’est jamais qu’une faiblesse”. Ces paroles ont été transmises parmi les guerriers de la forêt protégée par Dieu, » déclara Wodan.

Wodan s’était alors accroupi, faisant passer sa main le long de la mousse sur le sol.

« Dans ce désastre, l’herbe et les arbres ont été fauchés par la terre et la boue. On peut dire qu’ils étaient faibles par rapport à la terre. Notre pouvoir, aussi, était petit et insignifiant, » déclara Wodan.

Halbert était resté silencieux.

« Pourtant, regardez. Maintenant, l’herbe recouvre la même terre. L’herbe se renverse facilement, mais elle a une force qui fait plus que compenser cela. Elle a germé quelques jours seulement après la catastrophe et, en quelques mois seulement, la région était couverte de vert. Maintenant qu’environ un an s’est écoulé, de nouveaux arbres ont également commencé à pousser. Il y a une force dans ceux que nous pensons être faibles. Il en va de même pour les gens, » déclara Wodan.

Quand Wodan s’était levé, il s’était tourné vers Halbert.

« Le cœur qui connaît la peur est prudent et opposé à l’insouciance. Le cœur qui veut s’enfuir est minutieux lorsqu’il s’agit d’assurer sa propre sécurité. C’est pourquoi nous disons dans la forêt protégée par Dieu que vous ne devez pas rejeter votre peur, » déclara Wodan.

« Ne pas rejeter sa peur… ? » demanda Halbert.

Était-il important de craindre Fuuga ?

Il est certainement vrai que la prudence est importante. Cela dit, quand je me tiendrai devant Fuuga, serai-je capable de me battre ? Quand je combattrai Fuuga, que je crains, serai-je capable de défendre ce pays, de défendre ma famille ?

Pendant que Halbert y réfléchissait, Wodan gloussa.

« Si vous voulez en savoir plus sur le cœur qui connaît la peur, n’y a-t-il pas quelqu’un près de vous qui serez bien placé pour vous enseigner ? Pourquoi ne pas essayer de le lui demander ? » demanda Wodan.

« Hein ? De qui parlez-vous ? » demanda Halbert.

« Il y en a un, n’est-ce pas ? Celui qui porte la plus grande peur dans ce pays, et celui qui doit aussi agir le plus lâchement. Dans la capitale de Parnam, » déclara Wodan.

Quand il avait dit ça, cela avait frappé de plein fouet Halbert.

C’était vrai, ce type était dans une position où il devait toujours avoir peur de quelque chose. De craindre, de se préparer, et malgré sa faiblesse, de surmonter sa terreur.

Ils étaient censés être amis, donc ce n’était peut-être pas mal d’aller lui parler.

Tandis que Halbert pensait cela, Wodan, pour une raison quelconque, dégaina et prépara son arc.

☆☆☆

Partie 3

« Sire Wodan ? » demanda Halbert.

« Hehe hehe ! Eh bien, à part ça, vous êtes venu dans cette forêt pour vous entraîner, n’est-ce pas ? Qu’en dites-vous ? Vous vous entraînerez avec le père de la fille qu’on dit être la plus forte de ce pays ? » demanda Wodan.

Un guerrier comme Halbert ne pouvait pas laisser passer ça.

Halbert préparait ses deux lances préférées en souriant. « Ça m’a l’air bien. Comparé à l’utilisation de ma tête, c’est bien plus mon style. »

« N’abandonnez pas le fait de vous servir de votre tête. Même pendant cette bataille, continuez à penser tout le temps, » déclara Wodan.

« Oui, monsieur ! » répondit Halbert. 

Pendant qu’ils partageaient un échange comme instructeur et élève, les deux hommes avaient commencé à se battre.

Finalement, après s’être entraîné au combat avec Wodan, Halbert quitta la forêt protégée par Dieu, tournant son cheval au nord-nord-est.

L’endroit suivant où Halbert arriva fut la capitale familière de Parnam.

Quand Halbert arriva à la capitale, il se dirigea immédiatement vers le château.

Les gardes savaient qui il était, et il avait déjà reçu l’autorisation de Souma, alors malgré la soudaineté de sa visite, il avait été conduit au bureau des affaires gouvernementales du roi avec seulement une simple vérification.

Quand Halbert avait frappé à la porte, une voix apathique était venue de l’autre côté. « Entrez… »

Lorsqu’il entra dans la pièce, le roi provisoire, Souma, se trouvait de l’autre côté d’une montagne de paperasse.

À ses côtés se trouvaient un certain nombre de bureaucrates et le Premier ministre aux habits noirs, Hakuya.

Quand il avait remarqué que c’était Halbert, Souma, qui avait l’air un peu épuisé par toute sa paperasse, avait mis sa tête sur le côté.

« Hal ? C’est inhabituel. As-tu fait tout ce chemin juste pour me voir ? » demanda Souma.

« Eh bien, je voulais juste te parler un peu… Je peux revenir plus tard si ce n’est pas le bon moment, » déclara Halbert.

Il ne pouvait manifestement pas gêner Souma dans son travail.

Souma lâcha un grand bâillement. « Hmm, je pensais justement que j’avais besoin d’une pause, c’est sûr. Hakuya et tous les autres, prenons une petite pause. »

« Très bien. » Hakuya s’inclina et quitta le bureau. Les bureaucrates étaient également partis, ne laissant que Souma et Halbert dans la pièce ensemble.

« Alors ? Tu es venu ici parce que tu avais quelque chose à dire, n’est-ce pas ? » dit Souma, indiquant qu’il devait parler.

Halbert s’était résigné et avait dit. « Je pense à Fuuga depuis notre retour de l’Union des nations de l’Est. »

« Oh, ouais ? Tu t’es maintenant réveillé sur le chemin du guerrier ? » demanda Souma.

« Ne sois pas bête… J’essaie de parler sérieusement ici, » dit Halbert avec ressentiment.

Souma haussa les épaules. « C’était une blague. J’ai aussi pensé à lui. Cependant, il arrive après mes enfants nouveau-nés, Liscia ainsi que mes autres fiancées, et cette montagne de travail. »

« Il est assez bas sur la pile, » déclara Halbert.

« Qu’est-ce qu’il y a avec Fuuga ? » demanda Souma.

Halbert avait supprimé son désir de maintenir les apparences, et avait décidé d’être franc. « Si on finit par combattre Fuuga à un moment donné, c’est moi qui vais lui faire face, non ? »

« … Oui, tu le feras. Je pense que, probablement, les seuls qui pourraient monter un vrai combat contre Fuuga et Durga seraient toi et Ruby. Si Aisha était celle qui avait passé un contrat avec Naden, j’aurais pu compter sur elles, mais je ne vais pas le couper moi-même. Je ne vois pas non plus de la cavalerie-wyverne capable de le retenir. »

Souma croisa les bras et les posa sur le dossier de sa chaise pendant qu’il parlait.

« Honnêtement, j’ai peur que les soldats fuient juste parce que Fuuga et Durga leur font face. Ce serait mal s’ils finissaient par faire le truc “C’est Lu Bu !”, » déclara Souma.

« Lu Bu ? Qu’est-ce que c’est ? » demanda Halbert.

« … Non, ce n’est pas grave. Quoi qu’il en soit, pour éviter ce genre de situation, nous avons besoin d’un grand homme à nous qui soit aussi majestueux que Fuuga. Comme : “Si Wei a Zhang Liao, Wu a Gan Ning”, » déclara Souma.

« Zhang Liao ? Gan Ning ? » demanda Halbert.

« C’est dommage que personne ne comprenne mes références issues de la Romance des Trois Royaumes, » déclara Souma avec un visage sérieux après avoir raconté un tas d’absurdités que personne d’autre n’avait comprises. « Pour ma part, j’ai de grands espoirs pour Hal l’Oni Rouge. J’ai besoin que tu deviennes quelqu’un envers qui les gens penseront quand ils auront peur de Fuuga, en se disant, “Eh bien, nous avons Hal l’Oni Rouge”. Je n’aurai jamais ce genre de présence fleurie sur le champ de bataille. »

« Présence fleurie ? Tu veux dire, comme, du charisme ? » demanda Halbert.

« Si toi et les autres vassaux pouviez compenser ce que Fuuga a, mais pas moi, ce serait d’une grande aide. Pour éviter que les gens ne soient entraînés par l’aura présente autour de Fuuga, » déclara Souma.

« … » Halbert s’était pincé les lèvres.

Ces attentes pèseraient lourdement sur lui. Juste au moment où il pensait qu’il devait faire quelque chose pour lui-même, il devait aussi répondre aux attentes des gens. On s’attendrait à ce qu’il gagne contre un adversaire qu’il ne connaissait pas avec certitude et dont il était le meilleur. Par tout le monde, aussi. C’était un fardeau incroyable.

S’il vous plaît… Ne m’obligez pas à porter ça…

Souma se leva et frappa Halbert sur l’épaule.

« Halbert, je compte sur toi. » Sans aucun moyen de savoir ce que ressentait Halbert, Souma déclara. « Si Fuuga nous charge, retiens-le au moins une minute, d’accord ? »

« … Hein ? » Halbert avait cligné des yeux. « Juste une minute, est-ce d’accord ? »

« Hé, si tu peux durer cinq, dix minutes, ou même plus longtemps, ou bon sang, même gagner, ça m’aiderait beaucoup, mais je ne peux pas en attendre trop, hein ? Les batailles peuvent être décidées par le hasard du moment. Rien n’est absolu, » déclara Souma.

« Eh bien… Ouais, je suppose que c’est le cas, » Halbert se sentait confus.

Souma s’était gratté la tête. « Même Fuuga et Durga ne peuvent pas s’en prendre à l’armée de l’air. Même si personne ne peut l’affronter seul à seul, si nous l’encerclons et continuons à le frapper, il devrait admettre sa défaite. »

« L’encercler et le frapper… Hein ? Est-ce bon de faire ça ? » demanda Halbert.

« Ce n’est pas un gars face à qui on peut être pointilleux sur la façon dont on se bat. La question est de savoir si nous pouvons le mettre en place ou non. Lors de la guerre précédente, nous avions une situation où nous ne pouvions pas arrêter la charge de Gaius et les choses sont après tout devenues dangereuses. La cavalerie-wyverne, utilisant notre trésor, le Petit Susumu Mark V Léger “(un dispositif de propulsion léger de type Maxwell)” est douée pour les attaques et fuites à la chaîne, mais elle n’est pas adaptée pour coincer un ennemi. C’est pourquoi, pour encercler Fuuga, je veux que toi et Ruby fassiez de votre mieux pour le maintenir en place, » déclara Souma.

Halbert était abasourdi.

Souma s’était senti tout aussi menacé par Fuuga, mais il y avait pensé d’une tout autre manière.

Halbert avait pensé qu’ils avaient besoin d’une seule personne capable de battre l’homme, mais Souma avait pensé à un moyen de gagner en utilisant un grand groupe qui comprenait Halbert.

En raison de la faiblesse de Souma, il n’était pas pointilleux sur les méthodes qu’il avait choisies pour survivre.

Halbert avait senti un voile s’enlever de ses yeux,

« Je n’ai pas nécessairement besoin de battre Fuuga ? » demanda Halbert.

« Je te l’ai dit, non ? Si tu le peux, rien ne serait mieux. Mais ne te pousse pas trop. Pour convaincre les gens que tu es un grand homme qui est l’égal de Fuuga, la priorité est ta survie. Ce genre de personnage héroïque apportera un soutien émotionnel à la population. C’est pourquoi, même si c’est sale, toi et Ruby devez survivre ensemble, » déclara Souma.

« Tu le fais paraître si simple, » dit Halbert lentement.

Se tenir devant Fuuga et survivre n’allait pas être facile.

Cependant, ce serait beaucoup plus facile que de s’attendre à ce qu’on le batte. Juste pour ça… il avait pensé que ça valait le coup de venir ici aujourd’hui.

Halbert avait un peu souri, puis il agita la main. « Merci de m’avoir écouté. Bon, je vais y aller maintenant. »

« Hmm, as-tu déjà fini ? Attends, ton mariage est proche aussi, n’est-ce pas ? Devrais-tu vraiment traîner dans le coin ? » demanda Souma.

Halbert avait ri. « Je suis à ma dernière retraite d’entraînement que j’aurai l’occasion de prendre en tant qu’homme célibataire. Je dois devenir assez fort pour me battre à armes égales avec Fuuga, et c’est après tout à cause d’un certain roi. »

Il avait dit ça avec un peu de rancune.

◇◇◇

C’est arrivé pendant que Halbert était en voyage pour s’entraîner et se réévaluer.

Kaede et Ruby, l’ayant vu partir en voyage, séjournaient au manoir de la Maison de Magna à Randel. Comme le congé prolongé qui leur avait été accordé était d’environ un mois, elles l’utilisaient pour se détendre et se débarrasser de la saleté des sentiers de la campagne.

Et aujourd’hui, dans la loge de la Maison de Magna, Ruby essayait la robe de mariée qu’elle porterait à la cérémonie.

« Eh bien, qu’en penses-tu ? » demanda Ruby, regardant sa robe blanche pure. C’était une couleur simple et propre, et le contraste avec les cheveux roux flamboyant de Ruby la rendait très jolie.

Quand un dragon se transformait en forme humaine, leurs vêtements étaient faits de leurs écailles transformées, et il n’était pas possible de les changer pour les distinguer de la couleur de leur corps. Donc, rouge pour Ruby, et noir pour Naden.

Cela signifiait que pour mettre la robe blanche pure qu’elle portait maintenant, Ruby avait temporairement fait disparaître ses vêtements en écailles et s’était mise nue avant de mettre la robe préparée.

Grâce à cette méthode, la race des dragons pouvait participer à la mode. Mais, contrairement aux vêtements faits de leurs propres écailles qui se transformaient avec leur corps, les vêtements ordinaires seraient déchirés en lambeaux lorsqu’ils se transformaient en dragon. Donc s’ils voulaient se transformer, il faudrait se déshabiller.

Ruby s’était retournée devant le miroir et avait poussé un soupir de joie. « Quelle jolie robe… ! »

« Hee hee, ça te va vraiment bien, » déclara Elbe, la mère de Halbert, en appuyant une main sur sa joue quand elle regardait la robe de Ruby.

Kaede se tenait à ses côtés, souriante. « Ça te va vraiment bien, tu sais, Ruby. »

Ruby avait souri timidement. « Merci, Kaede. »

Elbe hocha la tête en signe de satisfaction. « Parce que nos couleurs de cheveux sont si proches, j’ai l’impression que tu es ma vraie fille, en te voyant comme ça. J’étais reconnaissante d’avoir Kaede, que je connais depuis qu’elle est toute petite, qui est venue se marier dans notre famille, mais de t’avoir aussi, Ruby… Mon fils est tellement béni. »

« N-Non, ce n’est pas vrai, » déclara Ruby rapidement.

« Oui, ça l’est. Honnêtement… Comment ce garçon a-t-il pu quitter ses adorables fiancées pour partir seul en voyage ? Glaive est tout aussi mauvais, vu que c’est lui qui l’a proposé. Quand il reviendra, assurez-vous qu’Halbert fasse ce que vous attendez de lui. Vous avez ma permission. »

« Hahahaha... C’est ce que nous allons faire, vous savez, » répondit Kaede avec un sourire ironique.

☆☆☆

Partie 4

D’ailleurs, Glaive avait eu droit à de sévères remontrances d’Elbe quand elle avait appris la raison pour laquelle Halbert était parti sur son chemin.

« C’était bien de l’écouter, mais l’envoyer en voyage allait trop loin. Pense à ces deux pauvres filles qu’il a laissées derrière ! Tu dois mieux comprendre les sentiments des femmes ! » Et ainsi de suite.

Kaede et Ruby avaient intercédé en disant. « Il l’a fait avec notre permission, » apaisant Elbe, mais Glaive avait été interdit de contact avec ses deux futures belles-filles pendant un moment comme punition.

La punition fut un choc pour lui, apparemment, alors Glaive restait enfermé dans sa chambre et boudait.

Kaede avait souri ironiquement, se souvenant de ce fait.

Tandis qu’Elbe pinçait la manche de la robe de mariée que portait Ruby, elle plissa ses yeux. « Laisse-moi te parler de cette robe. C’est celle que je portais quand je me suis mariée à la Maison de Magna. »

« Hein !? Vraiment !? » demanda Ruby.

Elbe se mit à rire. « Oui. Je n’ai jamais eu de fille, alors je me demandais quand elle reverrait le jour. Je suis sûre que la robe est heureuse que tu la portes. »

« Est-ce bon de me laisser porter quelque chose d’aussi important !? Plutôt que moi, la femme principale, Kaede, ne devrait-elle pas être celle qui la porte !? » demanda Ruby.

Kaede avait souri avec ironie. « Dans la Maison de Foxia, nous avons nos propres vêtements pour ce genre de cérémonies de mariage, tu sais. Mon frère aîné a déjà hérité de la maison, mais il y a une tenue traditionnelle que nos femmes sont censées porter. Nous sommes une famille qui est originaire de l’archipel du Dragon à Neuf Têtes, vous voyez. »

La tenue de mariage utilisée par la Maison de Foxia était un shiromuku blanc pur, un iro-uchikake coloré et un hikifurisode à manches longues, ressemblant étroitement aux robes de mariée de style japonais du monde de Souma. La Maison de Foxia voulait que Kaede porte cette robe traditionnelle, et donc elle ne pouvait pas porter la robe d’Elbe.

« C’est pourquoi je te laisse la robe, Ruby, » dit Kaede.

« Je vois… Mais on dirait que ton kimono sera aussi très joli. » Ruby était ravie de ce qu’elle voyait.

« Hee hee, ça va être joli, » gloussa Kaede. « Mais la robe de tante Elbe est aussi jolie. J’aurais aimé la porter. »

« Oh, alors pourquoi ne portes-tu pas les deux ? » Elbe frappa dans ses mains comme si elle avait une idée géniale. « Vous avez à peu près la même taille, alors pourquoi ne pas échanger vos tenues au milieu du banquet ? J’obtiendrai la permission de la Maison de Foxia. »

« Je pense que ce serait charmant, mais… récemment, j’ai l’impression que la poitrine de Ruby s’est élargie, » soupira Kaede en jetant un coup d’œil.

« Ne me regarde pas comme ça ! » Ruby se hâta de lever les bras pour se couvrir.

La forme humaine d’un dragon commençait par être androgyne, mais elle allait ensuite changer pour le sexe qui correspondait le mieux pour leur partenaire. Le corps de Ruby devenait de plus en plus féminin, et Pai, dont la chevalière avait été une femme, devenait un homme.

Cela dit, Naden, qui avait passé un contrat avec Souma, était plus maigre que jamais, de sorte qu’il y avait des variations individuelles dans la façon dont ces changements se manifestaient.

Tandis que Kaede fixait la poitrine de Ruby avec jalousie, Elbe sourit avec ironie. « Eh bien, tu n’auras qu’à faire ce que tu pourras avec du rembourrage là-bas. »

« Le monde est injuste, vous savez, » se plaignit Kaede.

« Si Naden t’entendait te plaindre de la taille de tes seins, je pense qu’elle se fâcherait…, » commenta Ruby.

Pendant qu’elles bavardaient toutes les trois, l’un des domestiques entra dans la pièce en frappant à la porte.

« Madame, il y a une personne qui dit qu’elle souhaite vous rencontrer toutes les trois, » leur dit-il.

Il s’était avéré que la personne en question voulait aussi voir Kaede et Ruby, alors Elbe avait fait venir cette personne dans cette pièce. C’était un jeune elfe sombre, accompagné d’une jeune elfe sombre d’une douzaine d’années.

« Oh ? » dit Ruby. « Si je me souviens bien, tu es… »

La jeune elfe sombre inclina la tête. « Cela fait trop longtemps, Lady Ruby. Et c’est un plaisir de vous rencontrer, madame. Je suis Velza, fille de Sur, de la forêt protégée par Dieu. »

« Ahh, donc vous êtes Velza ! » Elbe parla. « Hal m’a parlé de vous. Si je me souviens bien, vous étiez la fille que Hal a sauvée pendant ce désastre. »

Velza avait alors donné une réponse énergique. « Oui ! Je dois vraiment vous remercier pour ce qu’il a fait. »

« Hee hee, quelle fille énergique et adorable vous êtes ! » déclara affectueusement Elbe.

« Alors, pourquoi êtes-vous venue aujourd’hui ? » demanda Ruby. « Que faites-vous ici, Sire Sur ? »

Sur fit un sourire ironique et secoua la tête. « Oh, non, je suis juste là pour accompagner ma fille… »

Velza fixa Kaede du regard. « Oreilles de renard… Seriez-vous celle qui deviendra l’épouse principale du Seigneur Hal, Lady Kaede ? »

« Hein ? Euh… oui, je le suis. Comment connaissez-vous mon nom ? » demanda Kaede.

« J’ai entendu parler de vous quand le Seigneur Hal et Lady Ruby sont venus visiter la forêt protégée par Dieu. Je vois… Vous êtes donc Lady Kaede, » déclara Velza.

Velza était soudainement tombée à un genou, baissant la tête.

« Je suis venue aujourd’hui avec une demande ! » déclara Velza.

« Une… une demande !? » Kaede avait jappé. « Pour moi !? »

« Oui ! Je… Je veux…, » Velza leva le visage, plein de détermination, regarda Kaede en face et proclama. « Je veux servir le Seigneur Hal ! S’il vous plaît, faites-moi un contrat avec la Maison de Magna ! »

Il avait été décidé qu’ils devraient en parler calmement. Après que Ruby se soit changée, ils étaient allés dans la salle de réception et avaient écouté Velza parler.

Velza avait placé sa main sur la poitrine et lui avait expliqué son raisonnement. « Le Seigneur Hal m’a sauvé la vie. Je veux rembourser cette dette et jurer fidélité au Seigneur Hal. Nous, les elfes sombres, nous sommes fiers de rester aux côtés de ceux à qui nous jurons notre loyauté et de les défendre jusqu’au jour de notre mort. Alors, s’il vous plaît, placez-moi à vos côtés. »

« Maintenant que vous en parlez… Lady Aisha a dit quelque chose comme ça, » déclara Kaede, se souvenant de la future deuxième reine primaire de Souma.

Si elle se souvenait bien, Aisha était devenue la garde du corps que Souma s’était vu imposer parce qu’elle lui avait juré fidélité.

Voyant le sérieux dans les yeux de Velza, Kaede et Ruby avaient été stupéfaits, et Elbe avait souri en disant des choses comme « Oh mon Dieu, » et « Ah, être si jeune à nouveau. »

Kaede avait eu des sueurs froides en demandant. « Mais, dans ce cas, ne devriez-vous pas demander directement à Hal ? »

« Quand il est venu dans la forêt protégée par Dieu, je le lui ai dit subtilement. Cependant, le Seigneur Hal pensait que c’était une blague enfantine, et il ne voulait pas me prendre au sérieux. Il disait seulement : “Quand vous serez plus grande”. »

Quel gros lourdaud ! Kaede et Ruby pensaient à ça simultanément.

Il y avait un faible désir romantique visible à travers les mots de Velza. L’incapacité totale de leur fiancé à comprendre à quel point la fille était sérieuse leur avait donné des maux de tête à toutes les deux.

Velza continuait à expliquer. « Vous allez bientôt épouser le Seigneur Hal, n’est-ce pas ? Cela étant, je voulais que vous, qui serez ses épouses, sachiez à l’avance mon intention. Et je veux votre permission. Quand je serai plus grande, s’il vous plaît, permettez-moi d’être aux côtés du Seigneur Hal. »

Velza regarda droit dans les yeux de Kaede. Son sérieux était évident.

Ruby regarda Elbe, mais cette fois elle ne fit que sourire, sans rien dire. Il semblait qu’elle avait l’intention de laisser cela à Kaede et Ruby.

Pendant ce temps, Kaede fixait Velza d’un regard interrogateur. Il y eut un bref silence, et Ruby, qui ne pouvait plus supporter le stress de l’air, cria et se serra la tête.

« Augh ! Qu’est-ce que c’est que cette atmosphère ? … Qu’en penses-tu, Kaede ? » demanda Ruby.

Kaede était restée silencieuse.

Elle regarda Velza dans les yeux et lui parla doucement. « Vous avez dit que vous souhaitiez servir Hal en tant qu’employé de la Maison de Magna, mais serez-vous vraiment satisfaite de cela ? »

« C’est…, » Velza s’était soudainement retrouvée à court de mots.

Kaede ne l’avait pas quittée des yeux.

Velza, réalisant qu’elle ne pouvait pas cacher le reste, avait honnêtement avoué ses propres sentiments. « … Non. C’est le strict minimum, le dernier de mes souhaits que je veux voir exaucer. Si le Seigneur Hal n’a pas l’intention d’aller plus loin, je veux rester à ses côtés. Cependant… en vérité… si possible… »

Velza avait trouvé le courage de continuer. « Si c’est possible, j’aimerais être la femme du Seigneur Hal. Je souhaite être à ses côtés en tant qu’épouse. »

« C’est ce que je pensais. Alors, c’est à ça qu’on en revient, » soupira Kaede. D’après ce qu’elle avait entendu jusqu’à présent, elle l’avait prévu.

Pour cette fille, Halbert, qui l’avait sauvée du sable et de la terre, était une sorte de prince sur un cheval blanc. Dans son esprit, il avait probablement l’air trois fois plus cool que d’habitude.

Si j’étais à sa place, je crois que je serais tombée amoureuse de lui aussi, pensa Kaede. Honnêtement, tu sais. Ce Hal. Quand il est cool de temps en temps, il fait vraiment bouger une fille.

Tout en se plaignant dans sa tête de l’absence de son fiancé, Kaede réfléchit sérieusement.

Elle avait appris par Aisha que si un elfe sombre jurait sa loyauté envers quelqu’un, il le servirait jusqu’à ce que la mort les sépare. Si elle rejetait Velza ici, cela ne ferait qu’enflammer davantage sa passion.

De plus, avoir un lien avec les elfes sombres, qui en raison de leurs tendances insulaires antérieures avaient eu peu d’échanges avec le monde extérieur, ne serait pas une mauvaise chose pour la Maison de Magna.

C’était une offre difficile à refuser pour Kaede, qui se mariait dans la maison de Magna en tant qu’épouse principale.

Hal doit être celui qui prendra la décision définitive, mais je devrai être prête à l’accepter si on en arrive là, avait décidé Kaede. C’est un sentiment compliqué, mais… J’aurai besoin qu’elle devienne quelqu’un qui mérite mon acceptation.

Kaede s’était résolue et avait parlé. « Velza. »

« Oui-oui !? »

« Quel âge avez-vous maintenant ? » demanda Kaede.

« Douze. »

« Je vois… Dans ce cas, je voudrais imposer une condition, » déclara Kaede.

« … Qu’est-ce que c’est ? » demanda Velza avec hésitation.

« Que vous alliez à l’école dans la capitale Parnam à partir de ce printemps, et que vous obteniez votre diplôme, » déclara Kaede.

« É-École ? » s’exclama Velza.

Pendant que Velza clignait des yeux, Kaede avait pris une expression extrêmement sérieuse.

☆☆☆

Partie 5

« Vous souhaitez aider Hal, n’est-ce pas ? Je sais que les membres de la race des elfes sombres sont d’excellents guerriers. Je pense que vous avez un grand potentiel en tant qu’artiste martial. Cependant, je suis sûre que Hal volera vers les lignes de front sur le dos de Ruby. Ce n’est pas un endroit où quelqu’un peut l’accompagner avec un manque de ferveur, et je peux imaginer de nombreux scénarios où se battre à ses côtés serait plutôt un obstacle. »

Velza était restée silencieuse.

« Ainsi, il sera important pour vous d’apporter un soutien à l’arrière. Si vous voulez être sa partenaire, je veux que vous fassiez avec brio des études et que vous soyez quelqu’un qui puisse soutenir Hal depuis l’extérieur du champ de bataille, » déclara Kaede.

« Pour soutenir Hal… Est-ce à ça que sert l’école ? » demanda Velza.

Kaede hocha la tête. « Je laisserai la décision définitive à Hal, mais si vous pouvez obtenir votre diplôme de l’Académie royale ou de l’Académie des officiers, je respecterai vos intentions. »

Elbe avait observé en silence, mais maintenant elle parla. « Kaede, tu es d’accord avec ça ? »

« Il n’y a rien à faire. » Kaede haussa les épaules. « Il y a actuellement une forte demande pour des personnes talentueuses dans le royaume. Il faudra au moins quatre ans pour obtenir un diplôme de l’une ou l’autre école. Si elle apprend à l’Académie, et qu’elle ressent toujours la même chose dans quatre ans, je n’ai aucune raison de ne pas l’accueillir. »

« Honnêtement… tu es trop bien pour Hal, tu sais ça, Kaede ? » dit Elbe en souriant.

Kaede lui avait fait un sourire mal à l’aise en retour.

Velza, qui avait été attentive après avoir entendu parler de ça, acquiesça d’un signe de tête ferme. « Très bien. Je souhaite apprendre dans la capitale et, dans quatre ans, je me présenterai devant le Seigneur Hal comme une dame digne de la Maison de Magna. Quand ce sera le moment, je serai à votre charge. »

Velza s’inclina profondément devant Kaede, Elbe et Ruby. Puis, pressée de s’inscrire, elle avait traîné Sur et ils étaient partis.

Après les avoir vus partir, Ruby avait demandé à Kaede. « Penses-tu qu’après quatre ans, elle va forcément changer d’avis ? »

« D’après ce que j’ai vu d’Aisha… Je ne pense pas que ça va arriver. Le moment venu, décidons-nous à l’accueillir chaleureusement, » répondit Kaede.

« D’accord, » dit Ruby doucement. « Mais est-ce qu’on pouvait vraiment en parler sans Hal ? »

« C’est de sa faute s’il est si cool. Mais… si j’y pense, cette fille voulait devenir sa subordonnée. Cela signifie qu’il aura une femme parmi ses supérieurs, ses collègues (sa monture) et ses subordonnés, » déclara Kaede.

« Ça a l’air… difficile. Je suis un peu désolée pour lui, » déclara Ruby.

Kaede rit joyeusement. « Il va falloir qu’il s’en remette. Nous allons travailler ensemble au-dessus de lui, à côté de lui et en dessous de lui pour faire en sorte que, quelle que soit sa hauteur, les filles ne tombent plus pour Hal. »

« Compte sur moi pour ça, » déclara Ruby.

La première et la deuxième épouse avaient échangé une poignée de main ferme.

« Ce garçon est un vrai fauteur de troubles, » déclara Elbe, toujours souriant.

◇◇◇

À peu près à la même époque…

« Atchooum ! » Halbert avait éternué.

Après avoir rencontré Souma à Parnam, Halbert se dirigeait vers l’est. Comme par hasard, il y avait eu une unité qui se dirigeait vers l’île où le porte-île Hiryuuu avait été arrêté, il avait donc laissé son cheval au château et avait fait un tour avec eux.

Parler à Souma avait beaucoup aidé à diminuer sa peur de Fuuga.

Mais ça ne veut pas dire que je peux être imprudent. Je dois protéger Kaede et Ruby, après tout.

Réfléchissant à cela, Halbert avait décidé de poursuivre son voyage pour se réévaluer.

Et en pensant à la meilleure façon de s’entraîner, il s’était dit que ce devait être le Hiryuu, la base d’attache des Dratroopers dont il était le commandant.

En arrivant sur le Hiryuu, il s’était immédiatement dirigé vers l’endroit où les membres des Dratroopers s’entraînaient.

« Hm ? Commandant ? » demanda l’un d’eux.

« N’étiez-vous pas en permission avec la jeune Mlle Kaede ? »

« N’avez-vous pas dit que vous deviez vous préparer pour un mariage ? »

Halbert était censé être en permission à la maison avec ses fiancées, alors les membres de l’unité l’avaient regardé comme s’ils avaient vu un fantôme.

Avec un sourire ironique face à leurs regards embrouillés, Halbert avait porté ses lances et avait dit avec désinvolture. « Eh bien, vous savez, la vie à la maison était un peu ennuyeuse, alors je suis venu pour faire un peu d’exercice. »

« Pour faire de l’exercice ? Randel est à l’ouest du royaume, n’est-ce pas ? Cette île est en Extrême-Orient, vous savez ? Pourquoi seriez-vous venu ici pour faire de l’exercice ? »

L’excuse tendue de Halbert n’avait manifestement pas fonctionné.

L’un des hommes avait même dit. « Oho ! Je vois ! Commandant, vous avez eu peur, n’est-ce pas ? Je comprends ce sentiment, mais ça ne va pas marcher, monsieur. Si vous commencez à maltraiter vos femmes maintenant, elles vont vous le faire payer pendant toute votre vie, vous savez ? » Le soldat d’âge moyen au visage de chaume hocha la tête avec sagesse.

Il parlait peut-être par expérience, mais il était un peu à côté de la plaque.

Halbert avait souri d’un air ironique, tapant légèrement le soldat dans la poitrine avec la tête de sa lance gainée.

« J’ai la permission, ne vous inquiétez pas. J’espère que vous ne vous êtes pas relâchés pendant que Kaede et moi sommes partis, non ? Ce n’est pas parce que nous avons été libérés des batailles de l’Union des nations de l’Est que je vais vous laisser vous détendre pour toujours, » déclara Halbert.

« Ne nous sous-estimez pas, monsieur, » dit l’un des soldats plus jeunes que Halbert avec un regard sérieux. Il était le plus récent membre des Dratroopers, n’ayant que dix-huit ans, et la mission de renforcer l’Union des nations de l’Est avait été sa première campagne. « Dans la bataille de Lasta, nous avons été forcés de réévaluer notre compréhension des situations dans lesquelles notre unité sera déployée. Nous sommes descendus d’en haut vers des alliés qui se battaient dans une position désavantageuse, puis nous nous sommes battus avec acharnement pour ouvrir une voie au milieu de l’ennemi. Personne ne se relâcherait à l’entraînement après une bataille comme celle-là. »

« … Vous marquez un point, » déclara Halbert.

C’est à ce point que la bataille de Lasta avait été proche.

Il y avait eu peu d’alliés contre une écrasante majorité d’ennemis. Et bien que les Dratroopers d’élite aient été envoyés en tête, ils avaient été forcés de se battre avec un désavantage. Si la cavalerie-wyverne n’avait pas apporté des fûts de poudre à canon pour le bombardement aérien, Halbert tremblait à l’idée de ce qui aurait pu arriver.

Il fit face à son unité et baissa sincèrement la tête. « Désolé. Oubliez ce que je viens de dire. »

« Oh, non ! C’est moi qui étais présomptueux ! » protesta le jeune Dratrooper.

« Ha ha ha ha ha ! Tu peux vraiment te débrouiller tout seul maintenant, petit », dit un autre en riant. « Est-ce que cette première nuit (c’était une bataille nocturne) a fait de toi un homme ? »

« Whoa, ne dis pas ça vulgairement ! »

Le soldat d’âge moyen avait mis un bras autour des épaules du plus jeune, et les autres membres de l’unité rirent aussi. La scène harmonieuse avait fait sourire Halbert.

Souma avait dit que Halbert ne devait pas nécessairement battre Fuuga. Cela signifiait ne pas compter sur ses propres prouesses martiales, mais sur le fait de surpasser Fuuga en tant qu’unité, armée ou pays.

Halbert avait des camarades si fiables. Il ne se battrait pas seul.

Halbert sentit son hésitation s’éclaircir.

Croisant ses deux lances, il les avait glissées l’une le long de l’autre pour faire du bruit alors qu’il se tournait vers son unité pour dire. « Bon, j’ai fait tout ce chemin. C’est assez de ces plaisanteries oiseuses. Il est temps de s’entraîner ! »

« « « Oui, monsieur ! » » »

Halbert avait donc transpiré aux côtés des membres des Dratroopers.

Environ deux heures plus tard, Halbert, après avoir terminé son entraînement, se tenait devant un puits de la pompe à main (bien qu’il s’agisse d’une pompe, elle était raccordée à un réservoir d’eau), nu de la taille jusqu’au sommet de sa tête, versant de l’eau sur sa tête.

Alors qu’il lavait la sueur de l’entraînement de ce corps viril et qu’il reprenait son souffle, quelqu’un qui passait par là l’a appelé.

« Vous ! Êtes-vous le commandant Halbert des Dratroopers ? »

« Hein ? »

Lorsque Halbert s’était retourné en réponse à la question soudaine, la personne qui se tenait là était Castor, le capitaine de ce porteur, le Hiryuu.

Les Dratroopers étaient une force de combat terrestre, donc, à proprement parler, il appartenait à une organisation différente de Castor, mais tant qu’il était à bord de l’Hiryuu, le capitaine Castor était effectivement le plus gradé.

Halbert se hâta de saluer. « Ah ! Capitaine, excusez-moi ! »

« Pas besoin d’être si raide, » dit Castor. « J’ai entendu dire que vous étiez en permission, non ? »

« O-Oui. Je le suis, mais, euh… des choses se sont passées…, » déclara Halbert.

Tout le monde n’arrêtait pas de le répéter, et Halbert en avait assez de s’expliquer, alors il avait essayé d’en rire.

Castor, sentant qu’il ne voulait pas en parler, dit simplement : « Hmm… » avec un geste comme s’il réfléchissait. « Alors, êtes-vous libre maintenant ? »

« Hein ? Euh, eh bien, oui, » répondit Halbert.

Castor avait souri. « Alors, me rejoindrez-vous après ça ? »

Castor avait amené Halbert dans sa chambre, qui était séparée des autres, et l’avait fait asseoir sur le canapé. Pendant ce temps, il avait pris une bouteille de vin sur l’étagère, un verre, ainsi que des craquelins et des noix comme collation.

« Mon commandant en second est aussi en congé, voyez-vous, » expliqua Castor. « Je m’ennuyais. »

Il semblait qu’on demandait à Halbert de se joindre à lui pour boire.

Castor s’était assis sur le canapé d’en face et demanda, « Commandant Halbert… Je peux vous appeler Halbert ? Comment ça va avec l’alcool, Halbert ? Fort ou faible ? »

« Hein ? Euh, je suppose, normal, » répondit Halbert.

Castor fit un signe de tête satisfait. « Je vois. Normal, c’est mieux. Ma belle-mère est une si grande buveuse que les matins après que je sois forcé de la rejoindre sont difficiles. »

« O-Oh… Vraiment ? » demanda Halbert.

Halbert cligna des yeux quand Castor versa du vin dans le verre.

Pourquoi était-il ici en train de boire avec l’un des trois anciens ducs et l’actuel capitaine du Hiryuuu ?

Si vous considérez nos positions… Attends, si je dois dire ça, la façon dont je traite Souma comme un ami est encore plus problématique.

La Maison de Magna n’était pas du tout une petite maison, mais même en considérant cela, Halbert semblait destiné à être lié aux figures importantes de ce pays. C’était sans doute un casse-tête pour Kaede.

En y repensant, la fois où Souma et les autres l’avaient entendu, lui et Kaede se disputer dans le café chantant de Lorelei, c’était peut-être quand sa chance avait tourné.

☆☆☆

Partie 6

Castor pencha son verre en arrière et dit. « J’envie ceux qui peuvent rentrer chez eux dans des moments comme celui-ci. Je sais que c’est à cause de mes actes, mais… Je ne peux pas rentrer chez moi à la Cité du Dragon Rouge. Cela causerait des problèmes pour Accela et Carl. »  

Même s’il avait eu une bonne raison, Castor s’était rebellé contre Souma, et pour cela, son nom de famille lui avait été enlevé, et il était maintenant sous la garde d’Excel. On lui avait interdit de rencontrer son jeune fils qui avait le droit d’hériter du nom de famille à la Cité du Dragon Rouge, ainsi que sa femme, Accela, qui était effectivement celle qui gérait les choses.

Castor était d’accord pour dire que la punition était tout à fait naturelle, mais le fait de ne pas pouvoir voir sa femme et son enfant le faisait encore se sentir seul.

Voyant la douleur de Castor, Halbert, qui avait une fois pensé à se ranger du côté de l’ancien général de l’armée, Georg Carmine, dans une tentative de se faire un nom, ne put s’empêcher de compatir.

Il avait une question qu’il voulait poser à Castor, qui avait été forcé de vivre loin de sa famille.

« Capitaine… qu’avez-vous ressenti quand vous vous êtes mariés ? Quand vous avez eu une nouvelle famille ? »

« Hm ? De quoi s’agit-il, si soudainement ? » demanda Castor.

« Vous voyez, moi aussi, je vais bientôt me marier, » déclara Halbert. 

« Ohh, maintenant que vous le dites, je m’en souviens. Avec la fille aux oreilles de renard et avec la fille dragon rouge, c’est ça ? » Castor sourit. « Oho ! Si vous êtes là, ça veut dire que vous avez eu peur de vous marier, non ? »

Halbert ne souriait qu’avec un sourire ironique, ne confirmant ni ne niant rien, parce qu’il avait partiellement raison.

Castor gloussa. « Oh, j’envie votre jeunesse. J’ai ressenti la même chose quand j’ai épousé Accela. »

« Hein ? Vous aussi, capitaine ? » demanda Halbert.

« Croyez-vous que je ne pensais à rien du tout ? » dit Castor en taquinant, puis inclina son verre. « Eh bien, je ne suis pas vraiment un penseur ou un inquiet, mais… cette fois-là, j’ai stupidement commencé à penser à toutes sortes de choses. Comme, comment pourrais-je protéger Accela ou les enfants qui naîtrons de ça. »

Halbert était resté silencieux.

Il était surpris que Castor ait pensé le même genre de choses que lui. Peut-être que, peu importe l’endroit ou le moment, les hommes pensaient aux mêmes choses avant le mariage.

« Alors, une fois marié, qu’est-ce qu’on fait ? » demanda Halbert.

Castor descendit le reste de son verre et rit maladroitement. « Après m’être marié avec tant d’ardeur… J’ai vite compris que j’avais mal compris la situation. »

« Un malentendu ? » demanda Halbert.

« La femme que je voulais défendre était plus souple et résiliente que je ne le pensais. Et peut-être encore plus que je ne l’étais. J’ai souvent pensé que je la protégeais alors que c’était le contraire, » déclara Castor.

Castor s’était versé un autre verre.

« Pensez-y bien. Même si je l’ai fait pour rester fidèle à mes convictions, j’ai brisé la maison des Vargas. Mais quand j’ai envoyé Accela pour être avec la duchesse Excel, elle m’a dit : “S’il te plaît, fais ce que tu veux” et elle m’a soutenu. Puis, après la guerre, elle a protégé la maison des Vargas. De plus, même si j’ai coupé mes liens, elle se comporte toujours comme ma femme, m’envoyant des lettres me racontant tout ce qui s’est passé récemment. Honnêtement… elle est si forte, » déclara Castor.

Halbert était resté silencieux.

« Et vous, Halbert ? » demanda Castor. « Les personnes que vous voulez protéger sont-elles si faibles que vous devez vous soucier de les protéger ? »

Halbert ferma les yeux et considéra ses fiancées.

Kaede était son amie d’enfance. Elle était timide depuis longtemps, toujours prompte à se cacher dans l’ombre d’Halbert. Il pensait qu’il devait la protéger.

Mais à un moment donné, leurs positions avaient changé. Elle était maintenant sa supérieure, et il combattait sous son commandement.

Elle avait une forte volonté qui lui permettait de le gronder et de l’arrêter lorsqu’il essayait de prendre la mauvaise direction.

Il y avait encore des situations où Halbert devait la protéger, mais ce n’était pas une petite fille qu’il fallait protéger tout le temps.

Ruby, quant à elle, était à la fois une fille adorable et un puissant dragon rouge.

Si Ruby s’engageait dans un combat de dragon, elle pourrait brûler ses ennemis de loin avec une attaque par le feu. C’était une fille forte, pas d’objection. Cependant, il savait qu’elle pouvait être émotionnellement vulnérable. Il n’avait pas oublié ses yeux blessés depuis leur première rencontre.

Kaede était une fille qui n’était pas seulement faible, elle avait aussi des forces. Ruby n’était pas seulement forte, elle avait aussi des faiblesses.

Quand il avait pensé à elles deux, Halbert avait réalisé quelque chose.

Hein ? Ni l’une ni l’autre ne sont des filles qui ont besoin d’être constamment défendues ?

En y repensant, ni l’une ni l’autre n’était si faible qu’il devait se demander s’il pouvait les protéger ou non.

En fait, parce qu’il en souffrait comme ça, malgré le fait qu’ils étaient très occupés avant le mariage, elles l’avaient renvoyé par nécessité.

Halbert était plutôt celui qui était protégé ici.

Des malentendus… Il a raison.

Halbert avait l’impression que tous ses soucis s’étaient dissipés.

Son malaise au sujet de Fuuga avait été apaisé en parlant à Souma, et Castor l’avait aidé à réaliser que son inquiétude quant à savoir s’il pouvait protéger les autres était un malentendu sur la situation.

Il semblait qu’il n’avait pas eu besoin de s’inquiéter des choses pour lesquelles il avait souffert.

Halbert sourit ironiquement. « … Capitaine ? »

« Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda Castor.

« Le mariage est-il... Avoir une femme, est-ce une bonne chose ? » demanda Halbert.

Castor rit timidement. « Bien sûr que c’est bon. Mais elle peut parfois être un peu râleuse. Je vous parlais d’Accela, mais dans ses lettres, elle écrit toujours : “Tu ne bois pas trop, n’est-ce pas ?” et “Est-ce que tu prends soin de ton apparence ?” Ça me donne envie de dire : “Qui es-tu, ma mère ?”. »

« N’est-ce pas quand même gentil ? » demanda Halbert. « Ça veut dire qu’elle vous aime, non ? »

« Je comprends, mais c’est épuisant de se faire demander ça encore et encore. Eh bien, ne pas avoir à l’entendre me harceler peut être un avantage de ne pas pouvoir rentrer chez elle, » déclara Castor.

Alors que Castor avait dit ça… c’était arrivé.

Toc, toc, toc, toc.

« Hm ? Je n’attendais personne aujourd’hui. » Castor inclina sa tête vers la porte. « Entrez ! »

La porte était silencieuse et personne ne montrait aucun signe d’entrée.

Castor s’était levé, méfiant, et il était allé ouvrir la porte…

« Ah !? » cria-t-il.

Il avait fermé cette porte si vite qu’il y avait eu un bruit fort et retentissant. Quoi qu’il ait vu de l’autre côté, Castor transpirait beaucoup.

« N’était-ce pas un invité ? » Halbert demanda, se posant des questions quant à ce qui se passait, mais Castor ne répondit pas.

Pendant que Halbert se demandait ce qui se passait, cette fois-ci, la porte s’était ouverte toute seule.

« Bon sang, » dit une femme avec indignation. « Me fermer la porte si soudainement ? N’est-ce pas affreux de ta part ? »

La personne qui disait ça était une femme seule.

C’était une beauté aux cheveux bleus avec des cornes et une queue. Halbert avait cru que c’était la duchesse Walter pendant un moment, mais en y regardant de plus près, il y avait certains détails qui clochaient.

Tout d’abord, les cornes de la duchesse Walter étaient de petits bois, tandis que celles de cette femme étaient des cornes singulières. En plus, elle avait une paire d’ailes de dragon sur le dos que la Duchesse Walter n’avait pas.

En la regardant, Castor avait finalement réussi à se forcer à répondre. « A-Accela !? Qu’est-ce que tu fais là ? »

La beauté aux cheveux bleus était la fille d’Excel et la femme de Castor, Accela.

C’était une fille née d’Excel et de son second mari, qui avait également été un dragonewt (mais il était tombé malade et était mort à un âge jeune pour un dragonewt).

À cause de cela, bien que son apparence soit semblable à celle d’Excel, elle avait les traits d’un dragonewt.

Accela fit apparaître ce qui ressemblait à un sourire plâtré vers Castor. « Oh, mon Dieu ? Est-ce étrange pour une femme de rendre visite à son mari ? »

« Ah ! Non, on a coupé les ponts pour t’éviter d’être responsable par association, donc tu n’es plus ma femme, n’est-ce pas ? » s’écria Castor.

« Tu as été jugé, n’est-ce pas ? Alors, où est le mal quant à rétablir nos liens ? » demanda Accela.

« Ce n’est pas la question… Je veux dire, on m’interdit d’entrer en contact avec toi ou Carl, tu sais !? » s’écria Castor.

Accela avait ri. « Oui, tu ne peux pas prendre contact de ton côté. Cependant, il n’y a pas de problème à ce que je vienne te rendre visite. »

« Hein !? Est-ce comme ça que ça marche ? » s’écria Castor.

« Rappelle-toi, tu as fait un travail brillant en capturant un navire de l’archipel du Dragon à Neuf Têtes, n’est-ce pas ? Sa Majesté était très heureuse de pouvoir découvrir ce qui se passe dans l’archipel du Dragon à Neuf Têtes, et en reconnaissance de ton acte méritoire, il m’a donné la permission de venir te voir, » déclara Accela.

« Il l’a fait… ? Je suis content de te voir, Accela, » déclara Castor.

Castor essaya de sauver les apparences en disant cela, mais Accela remarqua immédiatement la bouteille de vin à moitié bue qui se trouvait sur la table.

Ses yeux se plissèrent et elle regarda Castor de près. « On boit quand le soleil est encore haut, n’est-ce pas ? Ne t’ai-je pas dit, à plusieurs reprises, dans mes lettres, de faire preuve de modération et de prendre soin de ta santé ? »

« C’est… C’est… Je le faisais pour resserrer les liens avec mon subordonné, » déclara Castor.

« Approfondir tes liens avec tes hommes, » dit sardonique Accela. « Oui, il y avait quelque chose à ce sujet dans les lettres de maman. Toi et tes hommes avez fréquenté un établissement où vous pouvez boire avec des femmes, disait-elle. De quoi s’agit-il exactement, puis-je te le demander ? »

« C’est aussi… um… Je ne pouvais pas refuser. » Incapable de supporter le regard d’Accela, Castor essaya de détourner les yeux, mais Accela attrapa son visage avec ses mains et le recadra pour lui faire face.

« Regarde-moi dans les yeux et réponds-moi. Tu n’as rien fait pour te sentir coupable, n’est-ce pas ? » demanda Accela.

« Non, non ! … J’ai peut-être un peu regardé, mais je n’ai rien fait de mal ! » déclara Castor.

« Tu n’as pas l’air de mentir. » Accela, apparemment satisfaite de cette réponse, avait relâché Castor… et l’avait ensuite tiré avec force pour un baiser.

Castor avait d’abord été choqué, mais il avait fini par enrouler ses bras autour de sa taille et l’avait tenue près de lui.

Ils avaient partagé un baiser si passionné que Halbert, qui avait été forcé de regarder, avait tourné vers une nuance brillante de rouge.

Quand Accela avait fini par éloigner son visage, elle avait un doux sourire sur les lèvres. « Je suis contente de te revoir, Castor. »

« … Moi aussi, Accela, » déclara Castor.

Castor avait un sourire naturel maintenant. Il y avait une atmosphère chaleureuse autour d’eux.

Halbert, qui les regardait d’un air abasourdi, était revenu à la raison et s’était rendu compte qu’il se mettait en travers de son chemin. Il se glissa le long du mur jusqu’à la porte, la fermant derrière eux en partant pour ne pas les déranger.

« Puisque j’ai fait tout ce chemin, dois-je nettoyer ta chambre ? » demanda Accela. « Tu n’as pas de linge qui s’empile, n’est-ce pas ? Tes subordonnés ne t’aimeront pas si tes quartiers sont dégoûtants, tu sais ? »

« Ne touche pas trop à mon bureau ! J’apporterai le linge moi-même, d’accord ? » déclara Castor.

Il pouvait entendre ce genre de conversation entre mari et femme de l’autre côté de la porte. Il était clair qu’il devait leur laisser un peu de temps seul.

Halbert s’était éloigné de la porte en marchant dans le couloir.

Les regarder tous les deux me donne envie d’aller voir Kaede et Ruby.

Marchant de plus en plus vite, il s’était finalement mis à courir.

Halbert n’était plus confus.

J’y retourne ! Vers ces deux-là !

Le voyage de Halbert prit fin et il retourna à Randel, où les gens qu’il aimait l’attendaient.

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