Gakusen Toshi Asterisk – Tome 3 – Épilogue

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Épilogue

Lorsque les paupières de Priscilla se levèrent lentement, la première chose qu’elle vit fut la personne qui lui était la plus chère. 

En voyant le sourire de sa sœur, à la fois gentil et triste, elle fut soulagée. En même temps, une question hors de propos lui était venue à l’esprit.

Ça faisait combien de temps ? Cela faisait une éternité que Priscilla n’avait pas vu un vrai sourire sincère sur sa sœur. Irène avait toujours été rapide à changer d’humeur et un peu rude sur les bords, mais plus que cela, elle avait été une fois une personne qui souriait tout le temps.

« Qu’est-ce que c’est ? Quelque chose te fait mal ? »

Tandis qu’Irène regardait son visage avec inquiétude, Priscilla secoua un peu la tête.

Elle regarda autour d’elle pour découvrir qu’elles étaient dans une chambre de malade — une petite chambre stérile avec des murs et des plafonds blancs, avec un lit où reposait Priscilla.

Ce n’était pas le service médical de Le Wolfe. Était-elle à la clinique de thérapie ?

Elle avait retracé sa mémoire pour trouver une raison pour laquelle aurait pu avoir atterri ici et l’avait trouvée immédiatement.

C’est vrai. Irène a commencé à se comporter bizarrement pendant le match…

Elle s’en souvenait très bien jusque-là, mais tout ce qui s’était passé après était brumeux.

« Hum, pourquoi suis-je… ? »

« Tu n’as plus de prana. Je ne me souviens pas de grand-chose, mais je t’ai pris trop de sang, » déclara sa sœur. Elle inclina soudain la tête, au bord des larmes. « Je suis vraiment désolée ! »

« Ne le sois pas. » Souriant faiblement, Priscilla secoua à nouveau la tête.

Les choses étaient encore vagues, mais elle était sûre d’une chose : ce n’était pas sa sœur.

Ça devait être…

« Que s’est-il passé pendant le match ? » demanda Priscilla.

« Nous avons perdu, » répondit Irène.

Priscilla avait deviné la réponse avant de demander, et sa sœur répondit clairement.

« Oh… » Irène ne s’était pas vraiment battue de son plein gré, alors Priscilla s’en fichait. « Et le Gravisheath ? » demanda-t-elle.

Irène poussa un énorme soupir découragé. « Il s’est cassé. »

« Hein… ? »

« Ce stupide Amagiri l’a réduit en miettes. » Les épaules d’Irène tombèrent dans un léger spectacle de mécontentement.

Priscilla fut stupéfaite un moment, puis éclata de rire. « Oh, je vois. Alors Amagiri l’a fait… »

Elle imaginait le visage du gentil jeune homme. Elle devrait trouver un moyen de le remercier. Peut-être qu’elle pourrait commencer par lui préparer un dîner encore plus somptueux que la dernière fois.

Puis Priscilla s’était inquiétée. « Ça veut dire que tu as des ennuis avec le président du conseil des élèves… ? »

Le Gravisheath n’appartenait pas à sa sœur. Il avait été prêté par Le Wolfe ou plus précisément, par la fondation d’entreprise intégrée de l’école.

« Non, c’est là que ça devient dingue. Il m’a laissée m’en tirer à bon compte, » répondit Irène.

« Vraiment ? »

« Ouaip. Sauf que j’ai échoué dans l’exécution de ses ordres, donc le solde restant ne change pas. Tout ce travail sans salaire. » Irène s’était vraiment affaissée, et elle avait soupiré.

Mais même pendant qu’elle se plaignait, elle avait l’air d’avoir l’esprit clair.

« J’étais impatiente d’essayer d’effacer la dette… Oh, eh bien. »

Voyant Irène se gratter la tête avec un air penaud, Priscilla lève les yeux vers elle. « Tu sais, sœurette… » commença-t-elle.

« Ouais ? »

« J’ai toujours pensé que tu devais faire ce que tu pensais être juste. Bien sûr, je t’arrêterais si tu essayais de faire quelque chose de trop violent ou cruel, mais je sais que tu as toujours veillé sur moi plus que tout. »

C’est ce que Priscilla avait toujours ressenti.

Elle avait essayé de faire de son mieux sans se mettre en travers du chemin de sa sœur. Elle avait cru que c’était mieux pour elles deux.

Irène avait dû ressentir la même chose. Parce qu’elle avait bon cœur, elle avait dû supposer qu’elle devait se battre seule, et qu’elle devait porter seule le fardeau.

Mais ce n’est plus suffisant, pensa Priscilla. Du moins, pas pour survivre dans cette ville.

Il ne suffisait pas de simplement recevoir une protection ni de simplement protéger.

Elle devait tendre la main qu’on lui offrait et utiliser ses propres jambes pour se tenir debout lorsque cette main la soulevait. Elle devait retourner l’étreinte en se serrant contre elle. Une relation ne pourrait pas être égale autrement.

« Mais maintenant… Je veux être forte, » dit Priscilla. « Si tu veux te battre, sœurette, je veux me battre avec toi. Je ne veux pas rester derrière toi. Je veux être à tes côtés. »

« Priscilla… »

« Tu ne peux pas m’en dissuader. Et un jour, je serai plus forte que toi. »

Sa sœur la regarda avec surprise, mais elle montra ses dents blanches en souriant — joyeuse, ouverte et sans retenue. « Ha-haha ! D’accord, il faut que je voie ça. »

Pour la première fois depuis longtemps, Priscilla avait vu Irène sourire comme avant.

 

***

Dans le bureau du président du conseil des étudiants, un écran aérien affichait la fin du match de la journée. Ce n’était pas une émission en direct, mais un enregistrement.

Le Ser Veresta d’Ayato brisa complètement le Gravisheath d’Irène, et la victoire fut déclarée pour Ayato et Julis.

Dirk portait son ricanement habituel de dégoût nu en regardant la scène. « Hmph. Eh bien, c’est à peu près ce à quoi je pouvais m’attendre, » murmura-t-il à personne en particulier et il détourna le regard.

Bien qu’il n’ait pas réussi à détruire Ayato Amagiri, ses efforts n’avaient pas été entièrement vains. Il aurait dû s’en contenter.

La perte du Gravisheath fut une conséquence inattendue. Mais comme ils avaient réussi à récupérer son noyau d’urm-manadite, cela ne poserait pas de problème important. Et ils pourraient s’attendre à ce qu’il se comporte mieux à l’avenir.

Il avait encore des utilisations pour Irène et Priscilla. Et le lien qu’elles avaient établi avec Ayato Amagiri était une aubaine imprévue qui avait considérablement élargi ses options.

Mais le plus intrigant, c’était qu’il y avait cela…

Dirk regarda de nouveau la fenêtre aérienne, qui montrait Ayato allongé sur le dos, se tordant d’une agonie sans équivoque.

« Qu’est-ce qui se passe en bas ? Amagiri semble incapable de se relever ! Mlle Tram, cela signifie-t-il qu’il a subi beaucoup de dégâts ? »

« Hmm, je ne sais pas. Mais ce mana ressemble vraiment à — . »

Pendant qu’elle parlait, des anneaux magiques entouraient Ayato et crachaient des chaînes qui s’enroulaient autour de son corps. Puis, avec une éruption intense de lumière, les cercles avaient tous disparu, laissant Ayato mou et immobile.

« Hein ? Que s’est-il passé ? »

« Le prana d’Amagiri était incroyable avant, mais maintenant il a chuté drastiquement. Ce n’est qu’une supposition, mais peut-être que son rituel d’ouverture n’est pas du tout pour le spectacle… »

Dirk éteignit l’écran et sniffa une raillerie.

Il avait entendu les rumeurs, mais maintenant c’était incontestable. Ayato Amagiri ne pouvait pas maintenir sa force que pour une période déterminée.

Ceux des autres écoles en étaient probablement arrivés à la même conclusion. Mais là où ils avaient encore des doutes, Dirk n’en avait aucun, parce qu’il avait déjà vu par lui-même la puissance même qui avait enchaîné Ayato à la fin du match.

Quoi qu’il en soit, une fois ce secret bien connu, il serait très difficile pour Ayato et Julis d’avancer dans le tournoi. Ils se heurteraient tôt ou tard à un mur de briques.

« Ai-je été trop hâtif en mobilisant les Chats… ? » se demanda-t-il.

Les Chats n’avaient pas terminé la tâche qu’il leur avait assignée, et il n’était pas trop tard pour les réorienter vers une autre mission.

Mais Dirk secoua la tête et bannit ses doutes. « Non. C’est son frère. On ne sait pas de quoi il est capable. »

En effet, Ayato avait — bien que pour une courte période seulement — donné un aperçu de la véritable puissance du Ser Veresta. Dirk était sceptique quant à la capacité d’Ayato à utiliser toute sa force, mais il n’avait pas de mal à être prudent.

Il avait relevé ses jambes courtes pour se reposer sur le bureau de direction nouvellement ordonné et avait soupiré fortement.

Les plans de Dirk ressemblaient à une toile d’araignée, avec d’innombrables schémas d’entrelacement répartis dans toutes les directions. Si l’un échouait, un autre, quelque part ailleurs, rapporterait quelque chose.

C’est pourquoi Dirk n’avait jamais perdu. Il ne l’avait jamais fait, et ne le ferait probablement jamais.

« S’il y a une raison de s’inquiéter, c’est cette gamine de Jie Long. Tout dépend à quel point elle essaie de se mêler de tout… Et je ferais mieux d’avoir une discussion avec cette fille d’Allekant… »

Grondant et murmurant, le Roi Sournois s’absorba dans ses projets complexes.

 

***

« Est-ce que ça va, Ayato ? » Kirin avait surgi dans la salle de préparation dans un état de détresse et l’avait regardé avec anxiété alors qu’il était allongé sur le canapé.

« Oh, ouais. Je suis fat — nghgh ! »

Ayato, avec une serviette humide sur la tête, essaya de s’asseoir, mais grimaça d’un air empli de douleur.

« … Tu n’as pas l’air bien. » Saya avait sorti la tête de derrière Kirin, elle aussi un peu inquiète.

« Bien sûr que non, après avoir été si imprudent. Il a dépassé sa limite de presque une minute, » déclara Julis en soupirant, changeant la serviette sur sa tête.

La sensation de fraîcheur était vraiment bonne contre son corps surchauffé.

« Alors, notre secret est dévoilé, » fit remarquer Julis. « À tous les coups, et pas qu’un peu. »

Même s’ils n’avaient pas participé à l’interview des vainqueurs, tout le monde savait maintenant qu’Ayato avait une sorte de limite à sa force.

Mais, dans un sens, c’était inévitable. Le secret allait sortir tôt ou tard. C’était arrivé plus tôt que prévu.

Le vrai problème était…

« Nous devons penser au match de demain. » Claudia, qui était aussi venue voir Ayato, avait déclaré ça.

« Exactement. » Frottant en faisant des cercles dans ses tempes, Julis poussa un autre grand soupir.

Les effets de la rupture du sceau pendant si longtemps étaient puissants, et maintenant Ayato serait incapable de bouger pendant près d’une journée en entier. Tant qu’il restait au repos, il guérirait rapidement, et il pourrait être capable de se battre à partir du deuxième jour, mais…

« Nous n’avons pas un jour de repos avant le cinquième tour, » avait poursuivi Julis. « Il faut qu’on trouve quelque chose. »

« Eh bien, je trouverai un moyen, » déclara Ayato.

« Oh, peux-tu vraiment le faire ? » Elle l’avait regardé fixement et lui avait serré le bras.

« Aïe — aie aie aie ! »

« Je ne sais pas comment tu peux parler comme ça dans ton état, » déclara Julis, stupéfaite, après qu’elle ait lâché prise. « Optimiste ne permet même pas de le décrire. »

« Je ne suis pas seulement optimiste. Je sais que c’est sérieux. Mais je ne peux pas rompre ma promesse, » déclara Ayato.

« Ta promesse ? » demanda Julis.

« Je vais t’aider, Julis. C’est ce que j’ai dit, et j’ai l’intention de le faire. Mais je ne peux pas, dans cet état. Alors je trouverai un moyen, » déclara Ayato.

« Qu’est-ce que… !? » Un rougissement lui vint au visage. Agacée, elle se détourna de lui. « Espèce d’imbécile ! Qu’est-ce que tu racontes… !? »

Saya et Kirin étaient intervenues à ce moment-là.

« … D’accord. Alors j’aiderai Ayato à récupérer plus vite, » déclara Saya.

« Je ferai tout ce dont tu as besoin ! Je vais faire des boulettes de riz ! » avait ajouté Kirin.

« Excusez-moi ! Pouvez-vous vous inquiéter de votre propre match ? » s’écria Julis.

Alors qu’Ayato regardait les trois filles avec un sourire peiner, il remarqua soudain Claudia à côté de lui. Son expression était aussi apaisante que d’habitude.

« Si tu peux passer demain, tu auras un jour de congé avant les demi-finales. Tu pourras te reposer alors. Mais…, » déclara Claudia.

« Oui. Je sais. »

Même s’il survivait demain, la même chose se reproduirait encore et encore. Cela ne résoudrait pas le problème.

Ayato expira lentement et ferma les yeux.

Il était temps de s’occuper de ces liens qui avaient été placés sur lui.

Et cela signifie qu’il devait faire face à la disparition de sa sœur.

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