Chapitre 3 : Des vacances à Sandiano
Partie 3
Cependant, elle avait soudainement souri comme si elle avait trouvé quelque chose. Voilà ! C’est le mauvais sourire de Shizukuishi.
« — … Si c’était Hellzekter, j’aimerais m’y joindre, » déclara Shizukuishi.
Ne plaisante pas ! Ils te refuseront fermement ! Le rejet de ta demande est réglé !
« Attends, ne me dis pas que tu penses à changer de camp pour aller du côté du Roi-Démon ? » lui demandai-je.
« Fufufu. Peut-être, » l’avait-elle dit, alors qu’elle souriait d’une manière diabolique.
J’étais vraiment même impressionné par la différence de son sourire quand elle chantait il n’y a pas si longtemps. Dois-je… essayer de lui demander son souhait ou sa raison au cas où ?
« Cela va sans dire, mais ne le dit pas au reste du groupe, même pas pour plaisanter, d’accord ? Et il semble que tu aies pris goût au Roi-Démon Hellshaft depuis un certain temps déjà. Y a-t-il une raison à cela ? » demandai-je.
« Comment se fait-il que tu n’aies pas ce sentiment même après l’avoir confronté directement une fois ? » demanda-t-elle.
Après m’avoir regardé comme si je voyais des ordures, Shizukuishi s’était mise à m’ouvrir son cœur. « Dans notre monde… J’ai eu beaucoup de problèmes dans ma vie privée. »
Shizukuishi ?
« Oh, ce n’est pas comme si je parlais de choses aussi sérieuses, tu sais ? C’est une histoire idiote même si je le dis moi-même. Mais ce problème insignifiant ne disparaît pas de ma tête, je suis constamment inquiète…, » déclara Shizukuishi.
Hé, es-tu sérieuse ? Dans un sens, c’est plus surprenant que l’idole sur scène. Je n’avais jamais pensé, dans mes rêves les plus fous, que Shizukuishi me dirait quelque chose d’aussi personnel.
« Je ne peux même pas décider de ma propre vie sans le consentement des autres… Je ressens tellement de colère envers une société aussi déraisonnable. Est-ce ma vie ? Et pourtant, pourquoi n’ai-je pas le droit de décider de ce qu’il faut faire sans que les autres y consentent ? Je suis en colère contre les autres et la société, mais ce que je ne peux pas pardonner le plus… c’est que je ne peux pas moi-même inverser cette situation, » continua-t-elle.
Le bout des doigts de Shizukuishi s’enfonça dans la douceur de ses bras.
« Je ne fais que des bavardages, après tout, je n’ai pas la débrouillardise ni la capacité de gagner ma vie et de subsister par moi-même. Je ne peux pas prendre de décisions ni agir. Plus j’y pense, plus j’en ai marre de ce sentiment d’impuissance que j’ai. Je dis souvent que je serai diplômée d’une université et que je ferai ce que j’aime quand je serai grande ! Mais je ne sais pas s’il n’est pas trop tard ! » continua-t-elle.
Sans pouvoir intervenir, j’avais écouté attentivement les paroles de Shizukuishi en silence.
« — … Mais le Roi-Démon Hellshaft est différent, » continua Shizukuishi.
Elle avait levé le visage et avait marmonné comme si elle rêvait d’une manière ou d’une autre.
« Il agit comme il lui plaît, en fauchant le bon sens, la raison, la morale, les liens d’obligation, tout. Et fais complètement ce qu’il veut. Il a une présence écrasante et une vraie force. Je veux être une telle existence transcendantale, » déclara Shizukuishi.
« — … Vraiment ? » demandai-je.
Le Roi-Démon Hellshaft se reflète-t-il dans les yeux de Shizukuishi ?
« Mais ce n’est pas comme si tu devrais devenir l’associée du Roi-Démon, n’est-ce pas ? Cette croissance mentale peut se faire même avec la Guilde 2A, non ? » lui demandai-je.
Mais Shizukuishi m’avait jeté un regard comme si elle me regardait de haut.
« C’est l’environnement qui élève les humains. En fonction du type de personne avec laquelle vous vous associez, cette personne vous changera. Quand on traîne avec des gars sans espoir, on tombe naturellement à ce niveau, » lorsqu’elle l’avait dit et s’était levée, Shizukuishi avait essuyé le sable collé sur ses fesses.
« C’est pourquoi je ne dois plus te parler. Mon niveau d’humain baisse, » déclara méchamment Shizukuishi.
Mais qu’est-ce que c’est que ce statut ? C’est ma première fois ou j’en entends parler !
En marchant sur la paroi rocheuse qui entourait la zone, Shizukuishi monta le rocher en forme d’escalier. Elle était montée au sommet avec des mouvements très légers et quand elle était sur le point de sauter de l’autre côté.
« Hé, Shizukuishi, » déclarai-je.
Shizukuishi n’avait pas répondu, mais pendant un instant, elle s’était arrêtée et avait fait demi-tour.
« Même si ton compagnon est de bas niveau, si tu parles franchement de tes soucis, cela ne te permettra-t-il pas de régler tes problèmes en toi ? » lui demandai-je.
Shizukuishi répondit, en approfondissant encore les rides entre les sourcils. « Lorsque tu es en contact avec d’autres personnes, elles te volent ta capacité de réflexion. J’ai les mains pleines pour régler mes propres problèmes et je ne peux donc pas me permettre de partager la puissance de traitement de mon cerveau pour le bien des autres. »
Soudain, me tournant le dos, Shizukuishi murmura d’une petite voix. « Tu fais aussi cela, n’est-ce pas ? »
─ C’est
Certainement vrai. Je détestais communiquer avec les autres à cause du coût élevé. Mais c’était parce que j’ai ── tu as les spécifications et les qualifications que d’autres aiment… tu sais ?
Shizukuishi tourna ses fesses dans ma direction et se pencha vers l’avant pour essayer de descendre de l’autre côté de la paroi rocheuse.
« — … Shizukuishi. Le problème que tu as est-il dans ton futur parcours ou quelque chose comme ça ? Serait-il possible que tu veuilles t’orienter vers la musique ou les chansons ? » demandai-je.
« Qu… ! » s’écria Shizukuishi.
Son visage s’était retourné comme s’il avait été brisé et était devenu instantanément rouge vif.
« Es-tu stupide ? Sur quoi te bases-tu pour dire de telles absurd ─ kyaaah ! » s’écria Shizukuishi.
Soudain, Shizukuishi avait disparu. Elle semble avoir perdu pied et être tombée de l’autre côté.
Même les singes tombent des arbres. Cette expression ne va pas si bien ici, hein… Est-ce le cas d’y penser avec tant d’insouciance ─ je serai tué la prochaine fois !
J’avais sauté sur le rocher du côté opposé et j’avais commencé à courir à toute vitesse vers la ville, en suivant la paroi rocheuse.