Divas de la Bataille – Tome 1 – Chapitre 4 – Partie 7

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Chapitre 4 : Les Divas aspirantes aux fiancées

Partie 7

« Nous sommes presque à la frontière…, » murmura Sharon.

Son voyage en carrosse depuis son départ d’Althos pouvait être résumé en de nombreux soupirs alors qu’elle fixait le plancher du carrosse.

« Ahh bien. J’ai échoué ma mission, mais je peux enfin rentrer chez moi… »

Elle avait levé la tête et répété la phrase qu’elle avait dite tant de fois auparavant sur un ton plat et sans émotion. Et puis le silence s’était encore une fois répandu autour d’elle. Sharon n’entendait que le claquement des sabots pendant que les chevaux tiraient le véhicule. Elle se dirigeait sur la même route et dans le même véhicule que lorsqu’elle était arrivée à Althos. Mais ce voyage était tellement plus triste. Et au fond d’elle-même, elle en connaissait la raison.

« La vie dans ce château était si trépidante… »

Bien sûr, la moitié était de ma faute, mais... en plus, je vais tout rater.

Elle regardait par la fenêtre en pensant aux jours délicieux qu’elle avait passés à Althos à ses côtés. Elle ne voulait pas retourner à Freiya, mais comme elle n’était pas assez forte pour désobéir à son beau-père, elle n’avait pas le choix. Elle devait simplement redevenir sa marionnette.

« Al est incroyable... »

Elle s’était alors remémoré de son visage. Il était peut-être maladroit, mais rien ne l’empêchait de poursuivre ses rêves. Même si les autres commençaient à le haïr, même si ses amis l’abandonnaient et le trahissaient, il continuerait à aller de l’avant.

« J’espère bientôt pouvoir y retourner... »

Elle savait que ce souhait avait peu de chances de se réaliser. Après tout, les Divas ne possédaient pas seulement une force incommensurable au combat, mais elles étaient capables d’améliorer le moral de n’importe quelle armée en étant présentes. Et c’était d’autant plus vrai quand il s’agissait de Sharon qui était une ancienne esclave, bien que cela n’était pas connu de beaucoup de monde. Elle était le symbole de Freiya, et son beau-père n’allait pas la laisser s’enfuir à l’étranger juste pour qu’elle puisse s’amuser. Elle avait suivi les ordres de son beau-père à chaque étape, du premier combat contre Alnoa et lors de chaque tentative d’assassinat. Peu importe le nombre de fois qu’elle supplierait, il ne la laisserait jamais faire ce qu’elle voulait.

« Hein !? »

Sharon inclina sa tête en raison de sa curiosité, ses pensées ayant été interrompues par le balancement soudain du carrosse qui prenait de la vitesse.

« Nous sommes attaqués, Lady Sharon ! Nous allons être sur une route cahoteuse, alors, accrochez-vous bien ! » cria l’un de ses valets d’un ton paniqué.

« Il est ici !? Il en a mis du temps ! » s’écria Sharon.

En contraste flagrant avec ses valets, Sharon avait l’air ravie lorsqu’elle regardait par la fenêtre. Mais ceci fut de courtes durées.

« Euh !? Qu’est-ce que l’Empire fait ici !? » se demanda-t-elle.

Un bataillon de soldats impériaux entièrement revêtus d’armure lourde se rapprochait d’eux par-derrière.

« On va les retenir ici, ma dame ! S’il vous plaît, continuez jusqu’à Freiya sans nous ! » annonça l’un de ses gardes.

« C’est assez ! » cria Sharon.

Le soldat freiyan parlait fièrement sous son casque rouge brillant, mais Sharon avait rejeté son offre.

« Hein !? » s’écria-t-il.

Il ne pouvait pas croire ce qu’il venait d’entendre. La voix appartenait clairement à la princesse à qui il avait promis sa loyauté. Mais elle n’était pas la fille qu’il connaissait. Sa voix était désemparée, comme si elle avait été entraînée dans les profondeurs de l’enfer.

« J’en ai assez... Assez de cette incertitude ! Je... Je dois…, » balbutia Sharon.

Ne tenant pas compte de la confusion de ses soldats, elle avait saisi son épée et avait ouvert la porte.

« Je dois le faire ! » déclara Sharon.

Sharon avait sauté hors du carrosse, se lançant dans les airs en direction des soldats qui arrivaient à l’arrière. Elle avait frappé avec son épée massive, encore dans son fourreau, en plein dans l’un des hommes, le tapant afin qu’il soit désarçonné de son cheval.

Au moins, je ne l’ai pas tué, se dit-elle en regardant le soldat tomber au sol. Avec un peu de chance.

« Qu’est-ce que vous faites !? » s’écria l’un de ses gardes.

Les soldats impériaux avaient rapidement retrouvé leur sang-froid, s’étaient remis en formation et s’étaient dirigés vers Sharon.

« Vous m’avez attaqué au plus mauvais moment. Vous feriez mieux de vous dégager de mon chemin si vous savez ce qui est bon pour vous, » annonça Sharon.

Dans le même mouvement, elle avait atterri sur le cheval sans cavalier, toujours dans sa robe si digne, et avait immédiatement fauché un soldat qui s’apprêtait à l’attaquer.

« N’était-ce pas censé être la charrette d’un noble ? » s’écria l’un des soldats impériaux.

Les soldats impériaux arrêtèrent leurs chevaux et la regardèrent avec une admiration pour sa force écrasante qu’elle démontrait.

Sans se soucier des soldats agités, Sharon avait crié. « Pour qui vous prenez-vous pour jouer avec les sentiments d’une jeune fille ? Est-ce un simple jeu pour vous ? Sachez que la punition pour ça, c’est la mort ! »

« Non, attendez, on n’a rien fait et on ne comprend rien à ce que vous dites ! » cria l’un des soldats impériaux, aussi surpris que ses camarades par ce déluge de soif de sang qui était palpable dans les yeux de la jeune femme.

« Ahhh ! » C’était trop pour les soldats, qui ne pouvaient pas s’empêcher de crier.

Cette peur avait effrayé le cheval de Sharon qui s’était lui aussi mis à paniquer alors qu’il commençait à courir vers le reste de son groupe, cherchant un abri contre la tempête qui arrivait.

« Waarghh ! »

Les chevaux impériaux avaient été entraînés depuis leur jeune âge à ne jamais s’arrêter et à ne jamais ressentir la peur, et cela, quelle que soit la situation, mais même eux avaient été gelés de terreur face au cri de guerre féroce provenant de Sharon. Les hommes et les chevaux étaient tous convaincus qu’ils seraient tués par le démon cramoisi qui fonçait vers eux.

« Ah ! »

Son ornement de cheveux s’était alors détaché et était tombé de ses cheveux, mais elle avait immédiatement tiré les rênes et l’avait attrapé en plein vol.

« Oh oui ! Je l’avais mis là tout à l’heure, » murmura-t-elle.

Le fait d’avoir regardé son cadeau l’avait calmée pendant une seconde. Les soldats l’avaient regardée avec admiration. Il y a un instant, ils attendaient la douce libération de la mort annoncée par la pression écrasante provoquée par la soif de sang de Sharon. Mais maintenant, ils ne pouvaient voir devant eux qu’une magnifique jeune fille ayant le sourire d’un ange alors qu’elle regardait un bijou en argent.

« Je dois y faire attention et ne pas le perdre, » murmura Sharon alors qu’elle ignorait complètement ses adversaires stupéfaits par la tournure des événements.

« Ne vous foutez pas de nous ! Une petite fille comme…, » l’un des soldats avait réussi à s’échapper au sourire séduisant et plein d’innocence de Sharon.

« Silence ! » rugit Sharon qui n’appréciait nullement cette interruption.

Sharon avait frappé avec son épée sans même regarder dans la direction de celui qui avait parlé, ayant toujours son regard fixé sur son cadeau. Le soldat ennemi avait été emporté par cette frappe, tournoyant trois fois en l’air, avant de s’écraser au sol et d’effectuer au moins cinq rotations avant de cesser définitivement de bouger.

« Alors, pourquoi êtes-vous ici ? Nous sommes sur le territoire d’Althos, » demanda Sharon.

Les soldats restants avaient regardé le trajet de leur camarade dans les airs et au sol... Puis ils avaient rapidement déplacé leur regard de leur camarade gisant immobile sur le sol jusqu’à Sharon.

« Nous sommes désolés ! On vous dira tout. S’il vous plaît, épargnez-nous ! » supplia l’un des soldats en larmes.

Ils lui avaient en effet tout raconté : leur invasion de Labona, les rumeurs sur Alnoa, l’armée d’abominations, et même le piège qu’ils avaient tendu au roi d’Althos.

« Je vois. Alors il m’a caché tout ça jusqu’à ce que je parte, n’est-ce pas !? » s’écria Sharon.

En vérité, cette information n’était parvenue à Alnoa qu’après le départ de Sharon, mais elle ne pouvait pas le savoir.

« Je dois y retourner ! » déclara Sharon.

Elle n’avait aucune raison justifiable de retourner à Althos, et elle n’en avait pas non plus pour aller à l’encontre des ordres de son beau-père. Les rouages dans sa tête tournaient désespérément à la recherche d’une réponse. On pouvait pratiquement voir de la fumée s’échapper du sommet de sa tête, jusqu’à ce qu’elle trouve enfin une solution.

« J’ai trouvé ! Quelqu’un doit enquêter sur les rumeurs concernant le Roi-Démon, alors je vais le faire ! » déclara Sharon.

Techniquement, elle n’avait pas la permission de le faire, mais elle savait que c’était une bonne excuse.

« Et s’il est vraiment le Roi-Démon, alors je pourrais peut-être l’utiliser pour réaliser mes rêves…, » murmura-t-elle cette dernière partie.

Sharon s’était convaincue, incapable d’être honnête et de dire qu’elle voulait tout simplement l’aider.

« J’ai aussi des choses à lui dire en face à face ! Comment ose-t-il ne pas venir lui-même me chercher ! » s’écria Sharon.

Les soldats, ayant perdu toute volonté de se battre, avaient maintenant essayé de battre en retraite subrepticement tandis que Sharon était préoccupée par ses propres pensées.

« Oh oui, c’est vrai. Et vous, pouvez-vous laisser vos chevaux ici ? J’ai un endroit où j’ai besoin d’être maintenant, » déclara Sharon en les regardant.

Ils étaient descendus de leurs chevaux sans même vouloir rencontrer son regard, puis ils avaient couru à pied pour sauver leur vie.

Sharon était restée sur le premier cheval qu’elle avait réquisitionné et s’était mise à rassembler les autres, quand...

« Princesse ? » l’un de ses valets l’avait appelée.

« Dites à mon beau-père que je retourne à Althos afin de découvrir le secret du roi. Je serai de retour dans deux ou trois jours, » annonça Sharon.

Elle avait effectué un coup de pied sur le côté du cheval et était partie sans rien dire d’autre.

« Vous avez intérêt à ne pas mourir avant que j’arrive, espèce de salaud sans cœur ! » Tandis que Sharon prononçait ses mots, elle sentait qu’elle avait le sourire et que son cœur battait la chamade. Était-ce en raison de l’excitation dans sa poitrine parce qu’il s’agissait de la première fois qu’elle désobéissait à son beau-père ? Était-ce parce que c’était la première fois qu’elle agissait de son plein gré ? Ou bien était-ce à cause de la personne qu’elle allait voir ? Seule elle connaissait la réponse à cette question.

 

☆☆☆

 

Ce n’était pas ce qu’on pourrait appeler une réunion heureuse, mais le sourire soulagé de Sharon était resté ferme, même si elle s’était sentie un peu gênée.

« Pourquoi vous êtes-vous allongé là ? Et qu’est-ce que c’est que ce truc !? Franchement, je m’absente quelques heures, et c’est ainsi quand je reviens ? » demanda Sharon.

Elle avait jeté un regard menaçant sur Fenrir alors qu’elle descendait de son cheval. Elle avait détourné le regard d’Alnoa en raison de son embarras, puis avait retiré ses gants et lui avait tendu la main.

« Allez, levez-vous ! Vous êtes ma cible et mon (possible) futur mari ! Ça me ferait mal paraître si vous perdiez à cause de ce chiot ! » déclara Sharon.

« Croyez-vous que je me soucie de votre fierté !? » répliqua-t-il.

Il avait regardé Sharon auprès de lui alors qu’il faisait un sourire ironique. Elle avait saisi son bras et l’avait fermement, mais gentiment, tiré vers le haut.

« Sérieusement... vous vous mettez toujours en danger, n’est-ce pas ? » déclara Sharon.

Ce n’étaient pas les habituelles paroles agressives de Sharon. L’honnêteté de Sharon avait durement frappé Alnoa.

« Ne vous inquiétez pas, je vais faire quelque chose pour ça, » déclara Sharon avec fermeté.

Elle avait levé la tête, les yeux remplis de détermination.

Attendez, vous ne voulez pas dire — .

Les pensées d’Alnoa avaient été interrompues par Sharon quand elle plaçait l’une de ses mains sur la joue d’Alnoa et qu’elle utilisait l’autre pour guider la sienne.

« Mais après ça, vous devrez assumer vos responsabilités, et vous charger des enregistrements…, » déclara Sharon.

Elle avait poussé la main d’Alnoa contre sa poitrine.

« Mmm ! »

La main d’Alnoa avait été accueillie puis engloutie par une élasticité légèrement différente de ce qu’il avait ressenti avec sa sœur.

C’est bizarre. Le Déferlement Céleste n’est pas censé fonctionner à travers les vêtements...

« Haah ! »

Mais en ce moment, Alnoa pouvait sentir la magie qui s’engouffrait hors de lui et c’est alors qu’il avait aperçu sa faux qui brillait d’une manière maléfique dans sa main.

« Est-ce la cause ? » se demanda-t-il.

Sharon avait rapproché son visage de plus en plus près du sien, jusqu’à ce qu’il ne puisse voir rien d’autre que son sourire éclatant et son regard puissant.

« Fais-moi devenir folle de toi, » murmura-t-elle avant de se rapprocher encore plus près.

***

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2 commentaires :

  1. Dominique Ringuet

    Merci pour le chapitre!

  2. amateur_d_aeroplanes

    Son royaume est tout de même petit si on peut le traverser en une journée à cheval 🙂

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