Divas de la Bataille – Tome 1 – Chapitre 2 – Partie 4

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Chapitre 2 : Le Visiteur

Partie 4

Il ne pouvait pas voir son visage, mais il était sûr que Sharon était sérieuse.

Elle a raison. Vous n’avez pas besoin d’esclaves si vous voulez faire un pays... Je le sais, mais...

« Il faudra un certain temps pour vous l’expliquer, alors..., » commença Alnoa.

Alnoa s’était tapoté le bas du dos, se remettant de l’attaque précédente. Il avait essayé de repousser Sharon avec une réponse vague, mais son regard aiguisé lui avait indiqué qu’elle s’attendait à une réponse dès maintenant.

Il avait alors poussé un long soupir. Après un moment passé à recueillir ses pensées, il s’était mis à parler.

« Je vivais avec ma mère et mon frère jumeau, en plus de mon père et de ma sœur aînée. C’était une famille aimante. Ensemble, nous avons réfléchi à ce que nous devrions faire pour que je devienne le réceptacle du Roi-Démon, » déclara-t-il.

« Quoi !? » s’écria Sharon.

Je suppose que cette histoire était un peu inattendue.

Après sa surprise initiale, Sharon avait fixé son regard sur Alnoa. Écrasé par son regard, Alnoa avait redressé son dos et avait continué. « Mes parents qui s’aimaient, mes frères et sœurs aimables — c’était vraiment une famille chaleureuse. Je pense encore beaucoup à eux même aujourd’hui. »

Son expression s’était détendue alors qu’il se remémorait de son passé.

« Mais nos jours heureux n’ont pas duré longtemps. Ils ont pris fin peu après mes six ans, » continua-t-il.

Son expression détendue s’était transformée en un sourire amer rempli de culpabilité.

« Un jour, alors que mon père et ma sœur étaient sortis, ma mère nous a emmenés, mon frère et moi, faire une promenade dans la forêt pour arrêter une crise de colère que j’avais eue, » continua-t-il.

Derrière son sourire forcé, Alnoa grinçait des dents. Il avait continué à raconter l’histoire, faisant sortir les mots de sa bouche un par un.

« Pendant notre marche, nous avons été attaqués par des bandits. Je n’ai entendu cela que plus tard, mais il semble qu’il s’agissait en fait d’assassins engagés par des nobles qui visaient le trône. Bien sûr, j’étais complètement désarmé. Et même si je ne l’étais pas, j’aurais été incapable de me défendre. J’aurais dû mourir ce jour-là, » il avait continué son monologue empli d’amertumes.

« Mais ma mère nous protégeait, moi et mon frère... et cela même si elle avait déjà transmis le pouvoir de la Valkyrie à ma sœur, » continua Alnoa.

« Al..., » murmura Cécilia.

« Et c’est comme ça qu’elle est morte — afin de me protéger. Mon frère a aussi essayé de me protéger, mais il ne pouvait pas faire grand-chose. Même au bord de la mort, ma mère n’a pas pleuré. Elle m’a serré dans ses bras et m’a dit : “Al, mon cher fils. C’est normal de pleurer maintenant. Mais une fois que tu arrêteras de pleurer, tu dois t’endurcir. Deviens un homme fort. Deviens un homme qui protégera les faibles. Tu peux encore...” Et puis elle a fermé définitivement les yeux. »

Alnoa avait laissé échapper tout l’air qui restait dans ses poumons en un profond soupir.

« Ses dernières paroles n’ont peut-être pas été des plus profondes. Elles étaient même presque un classique. Mais ce sont les derniers mots que ma mère m’a laissés. C’était son dernier souhait qu’elle avait pour moi, » déclara-t-il.

Après une courte pause, il avait continué. « Alors, comme ma mère le souhaitait, je dois devenir fort. Je dois être un roi qui sauve le plus de personnes possible, quel qu’en soit le prix que je devrais payer. »

Puis, son histoire terminée, Alnoa s’était enfin levé.

« C’est pourquoi vous aidez les fugueurs et les esclaves, » demanda Sharon. Elle avait détourné son regard d’Alnoa, mais... « Eh bien, j’ai entendu ce que je voulais entendre, donc je suppose que je devrais maintenant vous donner un coup de main. »

Son sourire semblait beaucoup plus chaud que d’habitude.

« Vous avez entendu cet homme, » déclara Sharon, d’une voix digne, mais froide. « Si vous ne voulez toujours pas coopérer, je vous forcerai à changer d’avis. J’espère que vous êtes tous prêts pour ça. »

Sharon avait sorti son épée longue pour intimider la foule.

« Alors, qu’en dites-vous ? » demanda Sharon.

Elle avait fait un pas en avant sans crainte, mais malheureusement, sa stratégie s’était retournée contre elle.

« Recule ! Tu inventes juste une histoire larmoyante pour nous faire sentir malheureux ! » cria Juju.

Juju avait concentré son énergie magique dans ses mains. En la voyant agir, les hommes qui l’entouraient l’imitèrent aussi. Il semblait qu’ils pouvaient utiliser la magie sans catalyseur.

« Ne faites pas ça ! » criai-je.

Je dois mettre un terme à tout ça tout de suite, sinon...

Alnoa cherchait désespérément des paroles qu’il pouvait utiliser pour calmer la foule agitée.

« Attendez une minute ! Vous ne comprenez pas mes intentions ! » déclara Sharon alors qu’elle se dépêchait de rengainer son épée, mais il était trop tard. Beaucoup trop tard.

Devrons-nous vraiment les combattre ? Il n’y a pas d’autre moyen !?

Feena était apparue à côté de lui alors qu’il cherchait désespérément une réponse.

« H-Hé ! » Feena avait fait un regard rassurant sur Alnoa avant de continuer vers la foule.

« Je t’ai dit de reculer ! » cria Juju.

Feena et Juju étaient dans une impasse. Juju était une grande fille musclée. Elle avait même l’air un peu plus grande qu’Alnoa. Feena aurait normalement l’air d’une petite enfant à côté d’elle, mais pour Alnoa, à ce moment-là, Feena dominait Juju.

« Pensez-vous pouvoir sauver quelqu’un avec vos misérables pouvoirs magiques ? » Un froid glacial avait traversé les épines d’Alnoa et de Sharon en entendant les paroles glaciales de Feena.

« Feena ? » demanda Alnoa.

Feena avait fait un autre pas en avant.

« Qu’espérez-vous sauver avec votre pathétique magie ? Vous qui êtes devenus des esclaves ? Votre cœur est-il perdu quand vous êtes devenu des esclaves ? Ou peut-être..., » Feena avait plissé ses yeux en des fentes tranchantes et mortelles. « Vous voulez juste sauver votre orgueil faible et fragile ? »

Feena avait impitoyablement brisé le dernier pilier de soutien de Juju avec ses mots cruels et sans émotion.

« Argh ! La ferme ! Ferme-la, c’est tout ! » Juju avait déclenché son sort, rempli de toute sa fureur refoulée.

« Aarrrrrgh ! »

Son sort avait déclenché une réaction en chaîne, déclenchant également les attaques des autres. Toute la foule avait dirigé sa magie vers Feena, mais...

« C’est le mieux que vous pouvez faire ? » D’un simple coup de baguette magique, Feena dissipa leur magie envoyée sur elle.

« Merde ! On ne peut rien faire ! »

« Non ! Je refuse d’abandonner ! »

Juju avait poussé pour se frayer un chemin à travers la foule et avait chargé vers Feena, mettant toute sa force restante dans son poing. Feena se tenait parfaitement immobile, suivant calmement l’assaut de Juju, la jeune fille épuisée arriva sur Feena avec une détermination inébranlable dans les yeux.

Son poing s’était connecté avec la joue de Feena, puis l’avait légèrement fait frémir, n’infligeant aucun mal. Juju était complètement dépouillée de sa force magique et physique. Le combat s’était terminé par un échec total.

Ou, du moins, c’était comme ça que ça aurait dû être.

« Outch. J’ai perdu, » déclara Feena d’une voix monotone, puis elle s’effondra dramatiquement sur le sol.

« Qu’est-ce qui se passe ? » demanda Alnoa.

Même Juju ne comprenait pas ce qui venait de se passer. Elle alternait son regard entre son poing et Feena, effondrée sur le sol.

Qu’est-ce qui se passe ?

Puis, Feena se leva, comme si rien ne s’était passé, et regarda une Juju abasourdie dans les yeux, confirmant que ce n’était rien de plus qu’une blague qu’elle lui avait jouée.

« Je suis désolée de vous avoir testé comme ça. Vous êtes une puissante guerrière et une puissante mage. Et vous avez un cœur fort, » déclara Feena.

« Hein ? Quoi ? » demanda Juju.

Feena s’approcha lentement de la jeune fille complètement abasourdie et saisit ses mains. Puis, les mains de Juju dans les siennes, elle avait regardé la foule devant elle.

« Vous êtes tous forts. Esclaves ou pas, je... non, Althos a besoin de citoyens forts. Nous avons besoin d’un lien fort pour construire un pays. Un lien semblable à celui qui existe entre les membres d’une famille. Oui, c’est vrai que nous vous avons acheté, mais ce n’était pas pour vous garder comme esclaves. Nous avons fait un investissement... croyant que vous deviendriez l’un des nôtres, que vous seriez en mesure de nous aider à réaliser nos rêves, que vous seriez en mesure de nous aider à construire un pays. Alors s’il vous plaît, je vous en supplie. Libérez-vous de vos chaînes. Vous n’êtes plus des esclaves. Vous êtes citoyens d’Althos. Vous faites désormais partie de notre famille. »

Sa petite voix portait à travers les terrains d’entraînement abandonnés. À la grande surprise d’Alnoa, le discours de Feena avait eu un énorme effet sur la foule furieuse.

« Wooo ! »

Certains d’eux criaient de joie, tandis que d’autres pleuraient ou s’enlaçaient. Les esclaves libérés étaient remplis de bonheur.

Eh bien, je suppose que tout est bien qui finit bien.

Alnoa avait placé sa main sur sa poitrine soulagée.

« Wahhhh, Mademoiselle ! Je ne sais pas encore comment nous pouvons vous aider, mais nous n’allons pas vous laisser tomber, vous ou votre pays ! » Une Juju, profondément émue, enveloppa ses bras autour de Feena et la serra dans ses bras.

« Ah ! » Et la Diva confuse n’aurait pas pu repousser la fille même si elle le voulait. Elle n’avait pas d’autre choix que d’accepter l’affection de Juju.

Alnoa avait regardé ça, ne laissant pas la vérité se mettre en travers de la scène réconfortante se trouvant devant lui. Il se fichait que Feena ne fût pas une citoyenne d’Althos, ou que ce n’était pas lui qui résolvait le problème. La seule chose qui comptait, c’était que Feena avait accompli en quelques minutes ce qui lui avait pris des années auparavant. Elle avait réussi à les libérer de leurs liens. Alnoa ne pouvait s’empêcher de l’admirer.

Feena avait courbé les coins de sa bouche en un sourire maladroit et avait salué la foule, puis elle était retournée du côté d’Alnoa.

« Beau travail, » déclara Alnoa.

« Bon travail, Feena, » déclara Sharon.

Sharon et Alnoa avaient accueilli Feena. Feena était revenue à son attitude stoïque habituelle tandis qu’Alnoa avait un énorme sourire et Sharon faisait la moue pour une raison inconnue.

« Ce n’était rien de spécial... J’étais juste une bonne épouse, comme le dit le livre, » déclara Feena.

Les joues de Feena avaient été tachées d’un rose pâle pendant un bon moment après les événements de la journée.

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2 commentaires :

  1. amateur_d_aeroplanes

    Merci pour le chapitre.

  2. Yoann Matoma

    Non seulement en livre ouvert on trouve pas mieux, et pour ce qui est de l’étoffe d’un roi, hormis sa bonté, elle est inexistante, c’est carrément un miracle qu’il soit roi vu comment il se fait marcher dessu. Son rêve est beau mais il faut qu’il garde les pieds sur terre, c’est impossible de diriger un état constamment attaqué en ne tuant personne, surtout face à des personnes comme les dirigeants de l’empire. Pour eux, il n’est pas une menace

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