Divas de la Bataille – Tome 1 – Chapitre 2 – Partie 3

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Chapitre 2 : Le Visiteur

Partie 3

« Oh, je vois que ta rencontre avec lui s’est bien déroulée, » déclara Cécilia.

Cécilia et plusieurs de ses collègues membres du clergé étaient arrivés à la porte, portant une grande quantité de médicaments et de bandages. Ils s’étaient rapidement mis à travailler en commençant par détacher les esclaves libérés et en les divisant en groupes en fonction de leurs blessures et de leurs maladies. Bien sûr, Alnoa avait aussi aidé. Sharon et Feena s’étaient toutes deux montrées hésitantes quant à savoir quoi faire.

« Ah, donc c’est le “quelque chose de mieux que les médecins” dont vous avez parlé ? » Sharon jeta un coup d’œil vers eux, cherchant une confirmation de ça.

« Oui. Cécilia est une prêtresse et Diva qui se spécialise dans la magie sainte, » répondit Alnoa.

Épuisé de sa rencontre avec le trafiquant d’esclaves effrayant, Alnoa murmura distraitement tandis qu’il regardait sa sœur aider les esclaves libérés. « Bien qu’elle ne soit membre de l’église qu’à cause de moi. »

L’épuisement d’Alnoa l’avait amené à divulguer plus d’informations qu’il n’aurait dues, ce que Sharon et Feena avaient immédiatement compris.

« À cause de vous ? » demanda Sharon.

« Une marionnette doit tout raconter à sa femme, » déclara Feena.

Vraiment ? Dois-je le faire ?

Il ne savait pas si c’était une bonne idée de leur dire la vérité, mais comme elles l’avaient aidé avec Bouzen, il avait décidé de parler.

« Après le décès de mon père, le pays s’est divisé en deux parties avec la menace d’une guerre civile imminente. Les ministres et les officiers militaires voulaient que la Diva du pays, ma sœur, hérite du trône, mais il y avait des personnes qui s’opposaient fortement à cette idée. »

Bien qu’environ quatre-vingt-dix pour cent de la puissance militaire était du côté de ma sœur, principalement à cause de ses prouesses au combat, de sorte que la faction adverse n’avait jamais vraiment eu une chance.

« À ce moment-là, j’envisageais sérieusement de quitter le pays, quand ma sœur a déclaré devant tout le monde qu’elle abdiquait du trône et qu’elle rejoindrait l’église, » continua Alnoa.

Son sourire avait totalement disparu de son visage alors qu’il regardait sa sœur guérir affectueusement les esclaves libérés. Il était facile d’imaginer à quel point elle aurait été une bonne reine si son amour pour son frère ne l’avait pas gênée.

« Ses paroles de l’époque m’accompagnent encore aujourd’hui. Elle m’avait dit : “Peut-être que cela finira par être une grosse erreur, mais je crois en toi. Même si les ministres et les nobles ne te comprennent pas maintenant, j’espère qu’un jour ton rêve deviendra aussi leur rêve. N’écoute pas ce que les autres disent de toi. Continue et n’oublie pas... ‘Je serai toujours à tes côtés’.” Franchement, si nous n’étions pas frères et sœurs, je serais certainement tombé amoureux d’elle, » déclara Alnoa.

Sharon et Feena l’avaient regardé, perplexes, bien que leurs regards ne puissent jamais entamer la fierté qu’il avait pour sa sœur.

« Quoi qu’il en soit, elle n’est vraiment une prêtresse que de nom, elle n’étudie pas avec eux et elle ne fait aucune autre action avec eux. Elle est toujours au château à faire ce qu’elle veut. Son projet actuel est une proposition de loi qui permettrait à quiconque de se marier avec quelqu’un d’autre, qu’il s’agisse d’un paysan et d’un membre de la famille royale, d’un frère et d’une sœur ou d’un parent et d’un enfant. »

« Est-ce... normal ? » Sharon, qui avait écouté tranquillement jusque-là, avait posé une question ambiguë, bien qu’il n’avait pas été difficile pour Alnoa de comprendre à quoi elle faisait référence.

On s’attendait à ce que les prêtres et les prêtresses mènent des vies régimentaires dépourvues de tout vice afin d’apprendre leurs saintes magies — une forme de magie bien différente de la sorcellerie, où l’accent était plutôt mis sur la guérison.

« Probablement pas. Cependant, ils ne sont pas très stricts avec ma sœur, » répondit-il.

Alnoa avait fait un sourire ironique en voyant l’ironie présente dans sa propre déclaration.

« Eh bien, il faudra un certain temps pour qu’ils se rétablissent complètement, donc ils sont encore faibles, mais il n’y a pas eu de problèmes majeurs, » déclara Cécilia.

Ayant fini de guérir tout le monde, Cécilia était arrivée au milieu de leur joyeuse conversation. Elle parlait sur un ton léger, mais un peu de sueur s’était formée sur son front et l’utilisation d’une grande quantité de pouvoir magique l’avait énormément affectée.

« Merci pour ton dur labeur, Cécilia, » déclara Alnoa.

La conversation précédente étant toujours dans sa tête, il s’inclinait devant elle.

« Oh mon Dieu. Un roi ne devrait pas baisser la tête devant un simple subalterne comme moi, » comme toujours, elle l’avait réprimandé. Alnoa avait ri à leur échange habituel avec un léger rougissement visible sur son visage.

Cependant, sentant une pression sur son dos, Alnoa s’était retourné.

« Avez-vous encore des questions ? » demanda-t-il.

Il y avait Sharon, qui avait l’air d’être pensive.

« Oui, » Sharon s’était penchée pour être plus prêt de lui et elle avait baissé la voix.

Whoa, elle est si proche, et elle sent vraiment bon.

Il s’était retiré un peu vers l’arrière et avait exhorté Sharon avec ses yeux à poursuivre la discussion.

« L’église sait-elle que vous êtes le réceptacle du Roi-Démon ? Je demande, car les prêtresses ne peuvent pas mentir à l’église ou leur cacher des choses, » elle avait essayé de chuchoter pour que seul Alnoa l’entende, mais cela n’avait pas vraiment fonctionné.

« Oh mon Dieu. Vous êtes très bien informée. Bien sûr que je ne cache rien à l’église, » répondit Cécilia.

« Attendez, mais alors..., » commença Sharon.

« Comme je l’ai dit, je ne cache rien à l’église, » Cécilia s’était répété avec fierté et avait mis en évidence sa poitrine bien garnie.

L’église du continent considérait la Valkyrie comme l’un de leurs nombreux dieux, et le Roi-Démon comme le mal absolu. Les filles avaient une idée de la raison pour laquelle l’église avait laissé Alnoa en vie, mais elles avaient tranquillement écouté l’explication.

« Je leur ai tout raconté. Je leur ai dit qu’Al est le réceptacle du Roi-Démon et que je suis une Diva. Je leur ai aussi dit que s’ils devaient tuer Al, je grimperais sur le sommet de la cathédrale et je me suiciderais après les avoir maudits pendant trois heures et demie d’affilée, » déclara Cécilia.

Pourquoi trois heures et demie ? C’est étrangement précis.

Sharon et Feena avaient été stupéfaites de ses paroles menaçantes.

« Avez-vous menacé l’église ? » demanda Sharon.

« C’est à ça que ça ressemble..., » murmura Feena.

La déclaration de Cécilia avait clarifié sa relation avec l’église. Pour que l’église reste pertinente sur le continent, ils avaient donné la priorité au maintien d’une Diva de leur côté plutôt qu’au meurtre du réceptacle du Roi-Démon. Après avoir saisi la raison de la situation actuelle, elles s’étaient détournées de Cécilia.

« Al, n’aurait-il pas mieux valu laisser la négociation avec le marchand d’esclaves à votre sœur ? » demanda Sharon.

« Absolument pas. Ça aurait immédiatement dégénéré en violence physique, » répondit Alnoa.

« Ahh..., » pendant qu’Alnoa secouait la tête en signe de refus, Sharon hocha la tête en signe de compréhension.

« Oh mon Dieu. Al, tu crois vraiment que je... oh, les choses deviennent assez bruyantes là-bas, » Cécilia avait remarqué un tumulte qui apparaissait derrière eux. Elle avait incliné la tête et écouté attentivement.

Il se passe certainement quelque chose là-bas.

« Je ne deviendrais pas une esclave ! Vous pouvez oublier ça ! »

« Ouais ! Je préfère me battre et mourir ici plutôt que de vivre en esclave ! »

Certains des esclaves libérés étaient en train de s’énerver. Évitant la confrontation, les prêtres avaient quitté la zone du conflit.

Je vois. Comme l’a dit le marchand d’esclaves, ils n’ont pas encore reçu de formation. Ils sont toujours intacts et féroces. On dirait qu’une bagarre peut éclater à tout moment.

Alnoa avait fait signe aux gardes de se retirer, puis s’était précipité vers la source de l’agitation.

« Reculez ! C’est un ordre ! » ordonna Alnoa.

Alnoa avait avalé sa salive et avait préparé son cœur pour faire face au conflit. Il avait ensuite jeté son épée courte, avait pris une grande respiration, puis s’était approché de la source de la perturbation avec les bras levés.

« Quel est le problème ici ? Ne réalisez-vous pas qu’on vous libère ? » demanda Alnoa.

Il avait l’intention de les calmer en parlant d’une manière douce et amicale, mais cela n’avait pas fonctionné. La foule s’agitait encore plus.

« La ferme ! Je ne te laisserai plus nous tromper ! »

Une grande fille assez musclée se tenait à l’écart de la foule et fixait Alnoa d’un air dubitatif. Il ne savait pas ce qui lui était arrivé pour la rendre ainsi, mais ses yeux, son langage corporel, son expression... tout son corps signalait sa suspicion.

« Hé, j’ai juste..., » commença Alnoa.

« J’ai dit, tais-toi ! »

Elle avait envoyé son coup de poing empli de furieux vers Alnoa.

« Wôw ! » s’écria Alnoa alors qu’il avait à peine réussi à esquiver son attaque, mais il avait perdu l’équilibre au cours de l’attaque et était tombé au sol.

Il pouvait voir Sharon et Feena du coin de l’œil qui suivaient de loin le vacarme avec des regards déconcertés.

C’est mauvais.

Il pouvait déjà voir comment cela se passerait.

« Allons, débarrassons-nous de ce type ! » cria la femme.

Je le savais !

Quelques hommes l’avaient immédiatement entouré et avaient commencé à le battre et à lui donner des coups de pied en cœur, libérant leur ressentiment refoulé et leur colère sur lui.

« Attendez, arrêtez ! » cria Alnoa.

Malgré le fait que plusieurs personnes s’étaient liguées contre lui, Alnoa n’avait pas ressenti beaucoup de douleur. Ce n’était pas seulement parce que les agressions incessantes de Sharon l’avaient endurci (ou du moins, Alnoa l’espérait). C’était parce que leurs coups de poing n’avaient aucune puissance. Leurs visages enragés indiquaient clairement qu’ils ne se retenaient pas. Mais il était fort probable que leur impudence avait conduit Bouzen à les sous-alimenter.

Les coups de la fille musclée avaient autant de poids qu’une petite frappe venant du poing d’un enfant. Il pouvait les battre sans problème tant qu’il protégeait ses parties vitales. Il pouvait tout encaisser. Il avait lancé un regard vers sa sœur alors qu’il était allongé sur le sol.

Cécilia avait compris son intention et avait simplement secoué la tête. Il était clair qu’Alnoa n’était pas vraiment en danger, surtout avec les deux autres Divas qui surveillaient la situation sur la ligne de touche.

« Merde ! »

Comme il s’y attendait, ils avaient rapidement manqué de force et avaient cessé leur assaut. Certains d’eux étaient si essoufflés qu’ils étaient tombés à genoux.

« Outch... Alors, vous êtes-vous calmés ? » demanda Alnoa.

Alnoa s’était assis et avait un peu grimacé. Leurs attaques n’avaient peut-être pas beaucoup de force, mais le nombre de coups qu’il avait subis causait des souffrances dans tout son corps.

Alnoa avait trébuché en se remettant sur ses pieds puis il s’était retrouvé face à face avec une petite fille. D’après ses traits et ses cheveux, elle était encore en cours de croissance. Probablement... Elle était petite et maigre, et ses membres étaient entièrement faits de peau et d’os. Sa peau sombre était sale et ses cheveux étaient mal coiffés.

« Maintenant, venez. Si nous allons tous manger ensemble, nous pourrions en discuter, non  ? » demanda Alnoa alors qu’il avait tendu avec gentillesse ses bras vers la fille. « Ne vous inquiétez pas, vous pouvez faire confiance ! »

Il s’était mis à gémir en raison de la douleur et il s’effondra sur ses genoux, n’ayant aucune idée de ce qui s’était produit. La gentillesse sur son visage s’était rapidement transformée en une immense douleur. Il venait de vivre le genre d’agonie aiguë que seuls les hommes peuvent vivre.

« Je suis une guerrière de la même tribu que Juju ! Je préfère mourir en me battant plutôt que d’être dupée afin que je devienne une esclave ! » Elle avait proclamé avec grâce et fierté son intention à Alnoa, qui se tortillait de douleur sur le sol. Son discours l’aurait profondément ému s’il n’avait pas ce traumatisme aveuglant dont il souffrait.

« Gahh ! Ahh... » Alnoa avait eu des sueurs froides.

La princesse aux cheveux de feu avait porté un coup dévastateur d’une autre variété par-derrière. « Est-ce que vous laissez vraiment les petites filles toucher votre machin juste parce que vous ne pouvez pas le faire avec une fille de votre âge ? » Le regard froid de Sharon avait percé son dos.

Comment cela a-t-il pu m’arriver ? Je pensais que j’étais gentil avec elle ! Et ce n’est pas comme si je la laissais me caresser. Elle m’a donné un coup de pied !

À l’extérieur, Alnoa criait de douleur, mais à l’intérieur, son cœur hurlait d’agonie à la suite de l’attaque-surprise de Sharon.

« Laissez-moi vous demander quelque chose », déclara tranquillement Sharon, ignorant complètement la douleur intérieure d’Alnoa.

« Qu’est-ce que tu veux !? Si tu te mets en travers de mon chemin, je t’écrase aussi ! » répondit la jeune fille.

« Qu’est-ce que vous avez dit !? » s’écria Sharon.

La fille avait dit quelque chose d’impardonnable à Sharon. Sharon s’en était alors pris à la jeune fille, intimidant non seulement elle et les hommes qui l’entouraient, mais aussi la jeune fille forte connue sous le nom de Juju. Cécilia et Feena s’étaient ensuite jointes à Alnoa et Sharon, ce qui avait fait reculer la foule de plusieurs pas en arrière.

« Je comprends que vous avez pitié de ces personnes. Moi aussi, je ressens ça. Mais il doit y avoir de meilleures ressources pour bâtir un pays ! Pourquoi êtes-vous si concentré sur ces esclaves ? » demanda Sharon.

Il s’agissait d’un argument valable.

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Un commentaire :

  1. amateur_d_aeroplanes

    Merci pour le chapitre.

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