Divas de la Bataille – Tome 1 – Chapitre 2 – Partie 1

Bannière de Divas de la Bataille ***

Chapitre 2 : Le Visiteur

Partie 1

Au moment où Alnoa était retourné au château, il s’était immédiatement dirigé vers le bureau de son père. Il y avait trouvé tous les livres qu’il pouvait sur le Déferlement Céleste et sur les abominations, puis il avait passé toute la nuit à les étudier dans son propre bureau.

« Pfff ! »

Mais il n’avait pas trouvé de pistes. Il s’était étiré, et ses articulations avaient craqué après être restées dans la même position pendant des heures.

« Arg..., je suis crevé, » murmura-t-il pour lui-même.

Il regarda autour de lui, se frottant les yeux endormis. Les nuits à Althos étaient étonnamment froides, et cela même au printemps. Le feu bien actif qui brûlait dans la cheminée de la pièce était tout ce qui maintenait Alnoa à l’abri du froid. Alors qu’Alnoa était sur le point de s’endormir en regardant les flammes danser, un léger coup sur la porte l’avait réveillé.

« Roi Al, es-tu réveillé ? Oh, as-tu travaillé toute la nuit ? » Lilicia était entrée dans la pièce.

« J’ai un peu dormi..., environ 30 minutes dans mon lit près du feu, » Alnoa répondit distraitement, espérant que Lilicia pourrait saisir l’essentiel de la situation par elle-même.

« Au fait, m’as-tu obtenu les documents supplémentaires que je t’ai demandés ? » demanda Alnoa.

L’expression de Lilicia s’était immédiatement transformée pour ainsi afficher le visage quand elle travaillait sérieusement. Alnoa n’arrivait pas à la quitter des yeux quand elle se rapprochait de plus en plus de lui. Son décolleté avait été clairement mis en valeur et ses cuisses bien charnues étaient apparues sous sa jupe. Il réalisait maintenant à quel point l’uniforme de femme de ménage pouvait être révélateur lorsqu’il était porté de la bonne façon.

Pourquoi ?

En voyant Alnoa abasourdi, Lilicia s’était mise à sourire.

« J’ai pensé que je pourrais présenter à tes yeux quelque chose d’agréable afin de te changer les idées. Je suis également venue t’informer que ton petit-déjeuner est prêt, mais je suppose que tu préfères dormir un peu, non ? » demanda Lilicia.

J’apprécie vraiment la pensée, Lilicia, mais...

Ignorant la perplexité d’Alnoa, Lilicia s’était glissée toute joyeuse dans le lit d’Alnoa.

Pourquoi ?

Alnoa avait affiché un regard confus vers Lilicia, mais elle n’y avait pas prêté attention. À la place, elle lui avait renvoyé un sourire séducteur.

« Lilicia, je ne suis plus un enfant. Je n’ai pas peur des orages, et je peux dormir seul. De plus, tes vêtements vont empester la fumée si tu dors ici ! » déclara Alnoa.

« Hein ? Qu’est-ce qui ne va pas ? Viens, je vais te chanter une berceuse, comme au bon vieux temps ! Allez, juste cette fois, d’accord ? » demanda Lilicia.

« Je n’ai pas besoin d’être bercé pour pouvoir dormir ! » répondit-il.

Pourquoi est-ce qu’elle rend ça si suggestif ?

Lilicia faisait la moue comme une petite enfant. Cette manière d’agir avait aidé à remettre l’esprit d’Alnoa sur la bonne voie. Il était dans une position très délicate. D’une part, le roi dormant avec sa servante dans sa chambre royale serait un délit hautement scandaleux qui pourrait entraîner une décapitation si cela était découvert. D’autre part, Lilicia s’occupait de lui depuis qu’il était petit. Elle était comme une seconde mère pour lui. Alnoa ne voulait pas la blesser.

Ma sœur a également fait beaucoup de blagues peu drôles ces derniers temps.

En pensant à ce dilemme, elle avait poussé le front d’Alnoa avec son doigt.

« Quel est le problème ? Tu auras des rides si tu continues à te plisser les sourcils comme ça. Ne t’inquiète pas, je suis ta loyale servante. Ton souhait est un ordre pour moi, Roi Al, » déclara Lilicia.

Lilicia souleva la couverture et tapota le lit, invitant Alnoa à venir la rejoindre.

« Lilicia, je ne suis plus un enfant. Même pour plaisanter, coucher ensemble, ce serait allé trop loin, » déclara Alnoa.

« Oh, ne t’inquiète pas de ça. Quoi qu’il se passe entre nous, cela restera entre nous, » déclara Lilicia.

Lilicia posa son index sur ses lèvres et sourit.

« Non, je ne peux pas le faire ! » répliqua Alnoa. Il avait résisté à la douce invitation de Lilicia en secouant la tête.

« Oh... Eh bien, tu devrais au moins prendre un petit-déjeuner ! Tout le monde attend dans la salle à manger, » déclara-t-elle.

Comme si son temps pour l’amusement s’était terminé, Lilicia sauta énergiquement du lit et se tint tranquillement à côté de la porte.

Franchement. C’est impossible de dire ce qui est une blague et ce qui ne l’est pas avec elle. Peut-être qu’elle ne me voit pas comme un adulte vu qu’elle s’occupe de moi depuis que je suis enfant ?

Lilicia poussa un soupir de déception. « Roi Al. Même si tu n’as pas trouvé ce que tu cherchais hier soir, je suis sûre que tu l’apprendras bientôt. »

Qu’est-ce qu’elle veut dire par là ?

« Oui, merci. » Il répondit sans y réfléchir et la suivit jusqu’à la salle à manger.

« Mademoiselle Lilicia ! » En chemin, une autre femme de chambre se précipita vers Lilicia et lui chuchota quelque chose à l’oreille.

« Votre Majesté, je m’excuse sincèrement de vous déranger avant le petit-déjeuner, mais il semble que nous avons un invité qui aimerait vous voir, » annonça Lilicia sur un ton inhabituellement formel.

« Et ? Que veut-il ? » demanda Alnoa.

Lilicia était sur le point de répondre, mais leur conversation fut interrompue avec un minutage impeccable. Les deux Divas s’étaient rapprochées par derrière Lilicia.

« Bonjour, Al. Vous souvenez-vous quand vous nous avez promis de nous dire tout ce qu’il y a à savoir sur ce pays ? » demanda Sharon en souriant.

« Non, eh bien, bon, » l’objection d’Alnoa avait été de courte durée. Il avait vite abandonné et avait poussé un soupir vaincu. « Je vais vous dire tout ce que vous voulez savoir, mais il y aura une condition. Vous devez vous asseoir et vous comporter correctement pendant toute la discussion. J’espère que vous êtes prête à apprendre mes secrets les plus sombres ! »

« ... C’est d’accord. Garder les secrets de son mari est le devoir d’une bonne épouse, » déclara Feena.

« C’est exact ! Et la moindre information sur mon ennemi sera utile quand j’essaierai de le tuer ! » déclara Sharon.

Pourquoi n’êtes-vous d’accord l’une avec l’autre que pour ce genre de choses ?

Une fois les arrangements faits, Alnoa s’était dirigé vers la porte arrière du château.

« Alors, avez-vous dit que nous avions un invité ? » chuchota Alnoa.

Lilicia avait répondu à la question chuchotée d’Alnoa avec une expression inquiète. « Oui. Qu’aimeriez-vous faire avec lui ? »

« Pourquoi parlez-vous à voix basse ? Ne voulez-vous pas qu’on l’entende ? » demanda Sharon, complètement inconsciente de leur conversation. « Ou alors, cela serait-il mal si quelqu’un l’entendait ? Wôw, je ne pensais pas que vous pourriez être si attentionné, Al ! »

« Je ne veux pas entendre ça de votre bouche ! » Alnoa avait lâché ça sur la remarque sarcastique de Sharon.

« Le Roi Alnoa est une personne très attentionnée. De plus, notre invité actuel est un marchand d’esclaves. La plupart des personnes qui travaillent ici sont des esclaves libérés, donc ce ne serait pas une bonne idée de leur faire savoir que nous avons un marchand d’esclaves dans le château. »

Alnoa avait reçu de l’aide d’une source inattendue, alors que Lilicia avait expliqué la situation aux autres d’une voix claire, mais calme.

Elle était calme, mais elle aurait vraiment dû le chuchoter.

Ses efforts avaient été insuffisants, les membres du personnel à proximité l’avaient très clairement entendue. Ils avaient immédiatement arrêté ce qu’ils faisaient et avaient froncé les sourcils. Entendre cette explication arrêta même Sharon qui le suivait jusqu’à maintenant, et Feena regarda Alnoa en étant étonnée.

Leurs réactions étaient tout à fait naturelles. Un marchand d’esclaves était celui qui achetait et vendait d’autres êtres humains. Les marchands d’armes étaient parfois appelés trafiquants de morts, mais ce titre était beaucoup plus approprié pour les marchands d’esclaves. Il y avait probablement des esclaves présents ici qui avaient été séparés de leur famille et traités comme du bétail par un marchand d’esclaves. Ils avaient été achetés, puis on leur avait posé des colliers et ils avaient fini enchaînés, avant d’être vendu aux enchères.

Dans cette atmosphère pesante, la voix maladroite, mais claire d’Alnoa résonna dans le couloir. « Oh, allez, vous tous ! Depuis combien d’années travailliez-vous maintenant ici ? Combien de temps allez-vous laisser le mot “esclave” vous contrôler ? »

« Roi Alnoa, nous ne sommes pas liés par ce mot. En tant qu’anciens esclaves, nous y faisons face de front, » l’un des membres du personnel à proximité avait donné au roi une réponse digne, ce qui avait fait éclater de rire tout le monde présent autour de lui.

J’avais tort. Je n’avais pas besoin de m’inquiéter pour eux, car l’esprit humain est fort. Ils vivent déjà des vies épanouissantes en tant que citoyens libres d’Althos. Mais peut-être qu’ils sourient un peu trop...

Alnoa les regarda joyeusement et leur montra un sourire exagéré et rassurant. « Je vois. Je suis content de l’entendre ! »

Après avoir fini leur conversation dans le couloir, ils s’étaient dirigés vers la porte arrière du château. De l’autre côté se trouvait un grand espace dégagé utilisé comme terrain d’entraînement pour leurs troupes. En raison des ordres d’Alnoa, elle avait été largement vidée de ses occupants habituels. Seule une poignée de gardes avaient été autorisés à rester dans la zone.

Une poignée de charrettes étaient garées sur le côté de la porte pour ne pas se démarquer.

« Oh, Votre Majesté, quel magnifique accueil ! » Un vieil homme maigre de petite taille et, flanqué de ses gardes, était apparu de derrière les chariots et s’était incliné devant Alnoa. Il s’agissait de Bouzen, le célèbre marchand d’esclaves de la ville marchande indépendante de Labona. Alnoa n’avait pas une très haute opinion de l’homme. La rumeur disait qu’un jour, il avait vendu ses propres frères et sœurs pour engraisser ses poches.

Il s’agissait d’une rumeur qu’Alnoa ne pouvait pas corroborer, mais cela lui importait peu. Alors même qu’ils échangeaient des salutations, le vieil homme regardait Sharon et Feena, considérant clairement quel genre de prix il pouvait obtenir pour eux sur le marché aux esclaves. Il s’agissait de l’une des pires ordures qu’on espérait ne jamais avoir le malheur de rencontrer. Mais il était difficile pour Alnoa de nier son utilité. Peu de marchands traiteraient avec un royaume appauvri comme Althos.

« Elles étaient juste curieuses, alors elles ont suivi. Bref, désolé de vous avoir appelé si vite, Bouzen. Je veux parler de quelque chose avant de passer aux choses sérieuses, » déclara Alnoa.

Alnoa avait forcé un sourire avant de s’avancer vers lui pour empêcher Bouzen de regarder les filles. Bien sûr, Alnoa ne pouvait pas lui dire qu’il s’agissait de Divas de pays voisins.

« Bien sûr, bien sûr. Votre Majesté est un client précieux, donc je suis prêt à vous écouter, » Bouzen avait dirigé son sourire effrayant vers Alnoa. Il semblait se soucier plus des affaires que des filles.

« Un client de valeur ? » Sharon lâcha un murmure d’inquiétude depuis derrière Alnoa, mais Alnoa n’avait pas eu le temps de lui répondre.

Bouzen affichait maintenant son sourire jauni et pourri, rendant difficile le fait de dire s’il avait entendu Sharon ou non.

***

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

Laisser un commentaire