Chapitre 3 : La Croix Indifférente
Partie 1
Au moment où Hisui passa les portes de l’école, le soleil s’était déjà couché.
Il devrait être exalté par l’arrivée du samedi, un jour libre, mais ses pas semblaient incompatibles avec ce genre de sentiments.
La vampire avait eu un violent accès de colère inexplicable et avait sans aucun doute couru jusqu’à chez lui — clairement, c’était tout ce qui s’était passé.
« Si fatigué... » Hisui murmurait sans crainte, marchant droit devant lui, sans but.
Dans ses mains, son sac d’école, et le parasol que Rushella avait laissé derrière elle.
Bien que le coucher du soleil soit déjà passé et que Rushella n’avait plus besoin de son parasol — c’était après tout, quand même un de ses biens personnels.
Le laisser derrière aurait été correct, mais pour une raison quelconque, Hisui l’avait ramassé en sortant de la salle de classe.
Ce n’était pas comme si la pensée de le redonner à son propriétaire ne lui était pas venue à l’esprit. Cependant, il ne connaissait pas son emplacement actuel.
Si l’on devait se risquer à une supposition, elle était très probablement chez Hisui.
Comme ils s’étaient séparés sur de si mauvais termes après ce ridicule conflit, Hisui ne s’attendait pas à ce qu’elle continue d’insister pour vivre dans sa maison. Mais comme son cercueil était toujours là-bas, elle devait y retourner au moins une fois.
Bien que les vampires n’aient pas vraiment besoin de dormir dans des cercueils, ils leur fournissaient une protection contre la lumière du soleil et les aidaient à récupérer leurs forces et leurs pouvoirs spirituels, d’où le fait que les cercueils étaient des éléments nécessaires pour eux. Les vampires de "classe" particulièrement "élevés" étaient très attachés à propos de leurs cercueils et ils aimaient les avoir faits sur mesure. Le cercueil de Rushella était probablement de ce genre.
Si elle devait vraiment quitter la maison, elle le prendrait certainement avec elle.
En outre, il pourrait être possible qu’elle ait déjà terminé son déménagement. Au moment où il serait rentré à la maison, il était possible qu’elle l’eût déjà quitté.
En pensant que le jour où ils iraient chacun le long de chemins séparés arriverait si simplement, Hisui ne pouvait s’empêcher de faire une expression désabusée.
En outre, pourquoi a-t-il dû se faire détruire les cellules du cerveau à cause d’une fille si bruyante et si arrogante ?
Soudainement, le mordant, puis ce disant son maître, une vampire si obstinée.
Allant même à le poursuivre jusqu’à chez lui, ainsi que le poursuivant à son école. Tellement gênante que cela était au-delà de toute comparaison.
Même en prenant son sang, elle était si maladroite. Le plus ennuyeux était qu’elle l’avait faite une fois consciente de sa constitution inhabituelle.
Il voulait tout d’abord l’oublier complètement.
Il voulait à l’origine oublier sa constitution si particulière et vivre comme un être humain ordinaire.
« Tout cela est tellement douloureux... » Hisui se murmura cela à lui-même. En ce moment, il pouvait sentir des gouttes d’eau froide arriver sur son visage. « Hein !? Il est en train de pleuvoir... »
Hisui leva les yeux vers le ciel. La soudaine pluie arriva sans crier gare, venant du ciel, et il commença à pleuvoir violemment.
Le bulletin météo n’avait pas prédit cette pluie. Les piétons environnants furent donc tous pris dans cette catastrophe si soudaine.
La pluie était stupéfiante, ce qui amena toutes les personnes dans les rues à tenir des sacs ou des magazines en tant que parapluies de substitution, alors qu’elles se déplaçaient rapidement sous la pluie.
En les regardant, Hisui se souvint soudainement du parasol se trouvant présentement dans sa main.
Rushella avait mentionné plus tôt que — cela pourrait être utilisé comme un parapluie ordinaire, capable de gérer des pluies inattendues avec facilité, un trésor précieux. En d’autres termes, les vampires l’utilisaient pour se défendre contre les eaux vives et les fluides qu’ils craignaient.
Mais actuellement, il n’était pas dans la main de Rushella.
La pluie soudaine ne se souciait pas de savoir si elle devait se déverser ou non. Elle continua tout simplement à le faire, sans arrêt.
En y pensant sérieusement, cette sorte d’inquiétude était peut-être une partie de ses émotions rendues hyperactives par la situation.
Est-ce que Rushella était en plein air en ce moment — il ne le savait pas.
Est-ce que Rushella était déjà rentrée chez lui — il ne le savait pas.
Est-ce que Rushella avait eu des problèmes parce qu’elle avait oublié son parapluie — il ne le savait pas.
Même s’il lui avait apporté le parapluie jusqu’à dans ses mains, certainement — elle n’aurait pas eu de mots agréables envers lui.
De toute évidence, ce résultat pouvait être facilement deviné, mais Hisui ne ralentit quand même pas.
La route était humide et il glissa presque un certain nombre de fois. Sa vue était aussi brumeuse. Son endurance diminuait progressivement en raison d’être mouillé de toute part.
Pourtant, Hisui ne se reposa jamais et courut directement jusqu’à chez lui.
Lorsque, enfin, l’entrée de chez soi fut en vue, Hisui était déjà haletant. En utilisant le restant de ses forces, il ouvrit la porte et entra dans le jardin se trouvant devant l’entrée.
« Vous... ! » (Hisui)
De toute évidence, il avait espéré qu’il s’inquiétait trop, mais Rushella apparut devant ses yeux dans le pire état imaginable.
L’eau courante. L’une des faiblesses d’un vampire. Et dans un état typique de ce genre de situation — une fille trempée par l’eau de pluie tremblait légèrement et pour couronner le tout, elle s’était effondrée juste devant l’entrée.
« He ! Est-ce que vous allez bien ? » (Hisui)
Hisui la prit dans ses bras et la secoua, mais ne put obtenir de réponse.
Les yeux de Rushella étaient totalement fermés, ses lèvres étaient bleues, son corps entier tremblait, son corps était rigide et sa température était très basse. Même sa peau pure et blanche était revêtue d’une pâleur maladive.
L’eau courante était l’une des faiblesses des vampires, mais n’était pas fatale pour eux. Mais à cause d’un orage subit pendant une longue période, les dommages étaient très sévères.
En ce moment, le corps de Rushella était pratiquement tel un cadavre. Ses battements de cœur étaient très faibles, et son métabolisme marchait totalement au ralenti.
« Que faites-vous ici ! » (Hisui)
Parce que la pluie soudaine l’avait affaiblie, sans parapluie à portée de main pour faire face à cette averse, puis trempée d’une telle manière, elle s’était finalement évanouie — le processus pouvait facilement être imaginé.
Cependant, normalement parlant, un vampire ne pourrait pas être pris sous une pluie sans protection comme celle-ci.
Après tout, les vampires eux-mêmes étaient les plus sensibles, et conscients de cette faiblesse.
Hisui fit claquer sa langue, puis souleva Rushella dans ses bras et il entra avec elle dans la maison.
Même s’il était lui-même détrempé, il pouvait sentir dans ses bras que la température du corps de Rushella était encore plus froide que la sienne, presque comme si elle était tombée au niveau du point de congélation de l’eau.
Il avait vraiment, en ce moment, l’impression d’ — étreindre dans ses bras un cadavre.
« Ne mourrez pas, d’accord... ? » Ce cri fit que la main de Rushella se contracta légèrement, mais Hisui ne le remarqua pas du tout.
Il ne savait même pas qu’il avait utilisé le mot "mort" au lieu de "détruit".
*
« ...? » (Rushella)
Tout en étant en train de se réveiller, elle se rendit compte qu’elle était dans un environnement agréable et chaud.
De toute évidence, tout à l’heure, elle avait eu extrêmement froid. Un froid presque assez important pour briser directement ses os au moindre choc. Du moins, c’était le point de vue d’un vampire. Mais maintenant, il faisait très chaud et c’était vraiment agréable.
« Cet endroit... est... ? » (Rushella)
« Vous vous réveillez enfin !? » (Hisui)
« Vous... ? » (Rushella)
Alors que sa conscience était encore brumeuse, Rushella s’assit sur le canapé où elle avait été couchée plus tôt.
Dès qu’elle se leva, Hisui, assis à côté d’elle, tourna frénétiquement le visage vers l’autre côté.
Alors qu’elle trouvait étrange sa réaction, elle remarqua immédiatement sa propre apparence.
« Ha — !! » (Rushella)
En regardant vers le bas de son corps, ses yeux ne rencontrèrent qu’un corps totalement vierge de tous vêtements. Bien qu’elle avait dormi jusqu’à maintenant sous une couverture, en raison de son changement de position, ses seins voluptueux avaient bondi hors de la couverture.
« N-Ne re...! » (Rushella)
« Je—ne—regardes pas. » Hisui lui parla tout en gardant son visage tourné. Il avait déjà prédit la réaction de Rushella.
La main levée de Rushella s’arrêta en plein air, puis rougissante, elle tira la couverture pour se couvrir totalement.
*
« C’est bon maintenant... Vous pouvez regarder vers moi. » (Rushella)
Après avoir été appelé par Rushella, Hisui lui fit face à nouveau.
Il avait déjà mis ses vêtements qu’il utilisait pour aller dormir. Composé d’une chemise légère et d’un short. Il s’était aussi baigné, réchauffant son corps qui avait été trempé sous la pluie.
Rushella examina le contenu de la pièce comme pour confirmer la situation.
C’était bien le salon d’Hisui. Le climatiseur soufflait de l’air chaud dans la pièce. La température de la pièce était à l’origine proche de celle de l’hiver, mais maintenant la chambre était agréable et chaleureuse. La couverture qui la recouvrait avant avait également servi à l’aider à rester au chaud.
« Pourquoi... suis-je nue ? » (Rushella)
Avec la question clé dite à haute voix, Hisui lui répondit tout en évitant tout contact visuel.
« ... Si vous étiez resté dans de tels vêtements humides, vous auriez à coup sûr attrapé un rhume, n’est-ce pas ? Donc, j’ai du faire cela pour vous aider à vous sécher. Comme il y avait cette serviette sur vous, je n’ai absolument rien vu. » (Hisui)
« ... Vraiment ? » (Rushella)
« Je ne suis pas un dépravé qui attaquerait une fille inconsciente. » (Hisui)
« Juste pour cette fois... je vais croire en vous. » (Rushella)
« Merci. » (Hisui)
Les deux semblaient souffrir d’une certaine incapacité à dialoguer entre eux.
Comme s’ils essayaient de se trouver eux-mêmes, tout en cherchant l’emplacement de l’autre. Les deux essayaient dans leur tête de former des mots.
« Vous m’avez aidé à me réchauffer ? Pour moi... » (Rushella)
« ... Oui. Mais pas comme dans les films où l’on voit deux personnes se serrant nues, l’une contre l’autre. Si je l’avais vraiment fait ainsi, vous m’auriez sûrement tué. D’ailleurs, je ne suis pas aussi chaud que cela, alors je vous aurais à coup sûr refroidi encore plus. » (Hisui)
« Je vois... » (Rushella)
Normalement, peu importe la façon dont Hisui s’expliquait auprès d’elle, Rushella l’attaquait toujours verbalement... mais aujourd’hui, elle semblait être exceptionnellement honnête envers lui.
Dans tous les cas, actuellement, elle avait encore l’air si fragile. Combinée à la pure blancheur de son corps, on penserait automatiquement qu’elle était juste une fille fragile et vulnérable.
« Cet objet, vous l’avez oublié. » (Hisui)
Hisui tendit le parasol à Rushella. Son propriétaire reçut l’objet perdu et simplement le fixa d’un air absent.
« N’est-ce pas une nécessité pour un vampire ? Pourquoi l’avez-vous abandonné ? » (Hisui)
« Parce que... » Rushella fit la moue tout en disant cela.
Parce qu’elle n’avait aucune raison légitime. Elle avait tout simplement agi comme un enfant et pris dans l’ambiance du moment, elle avait jeté au loin son parasol.
« Pourquoi étiez-vous resté ainsi sous la pluie ? Même si vous n’aviez pas de parapluie, vous auriez pu trouver un abri, n’est-ce pas ? » (Hisui)
« Il s’était mis si soudainement à pleuvoir alors que je venais d’arriver devant votre maison. Et donc, je n’ai pas eu le temps de trouver un abri. » (Rushella)
« Alors, vous auriez pu briser la vitre de la porte et ainsi pouvoir rentrer dans la maison, non ? Même si la pluie vous avait affaiblie, c’est dans vos cordes, n’est-ce pas ? » (Hisui)
Hisui avait simplement souligné une solution facilement imaginable.
Avec une certaine douceur dans la voix, Rushella répondit tout simplement. « ... J’avais peur que si je faisais cela, vous vous fâchiez après moi... »
« ... » Hisui fut sans voix face à cette réaction totalement contraire à la Rushella habituelle.
Apparemment, elle s’était évanouie sous la pluie parce qu’elle s’était attardée sur une telle chose.
Alors qu’elle hésitait, la pluie était devenue de plus en plus abondante, et en fin de compte, elle n’avait même pas eu le temps de penser à un plan différent — c’était probablement ce qui s’était passé à ce moment-là.
« ... Quoi qu’il en soit, mettons cela de côté. Venez ici. » (Hisui)
Hisui présenta son cou devant elle, annonçant sans équivoque ce qu’il attendait d’elle.
En voyant Rushella tourner la tête dût à sa perplexité, il rajouta à contrecœur.
« Dépêchez-vous et buvez. » (Hisui)
« Pourquoi ? N’êtes-vous pas toujours indisposé à me laisser sucer votre sang ? » (Rushella)
« Après tout, quand cette fille m’a jeté au sol... vous êtes venue me sauver. » (Hisui)
Hisui traitait cela comme un retour de faveur. Cependant, il évita de regarder les yeux de Rushella.
« Même un vampire se rétablirait très lentement s’ils sont blessés en raison de leurs points faibles. Après avoir été mouillé par une grande quantité de pluie, boire du sang reste la meilleure façon afin de récupérer plus rapidement. Vous devriez le savoir mieux que moi, n’est-ce pas ? » (Hisui)
Les mots de Hisui étaient très impartiaux et objectifs, mais Rushella ne fit quand même aucune action.
De toute évidence, elle s’était rendu compte qu’elle n’avait jamais vérifié ses sentiments dans le passé, avant de sucer son sang. Et là, elle évitait tout contact visuel, visiblement gêné par cette pensée.
« Quoi, maintenant, vous n’êtes plus satisfaite de mon sang ? » (Hisui)
« ... Pourquoi me dites-vous cela ? Car après tout, je suce très maladroitement votre sang. Vous l’avez dit à l’école ! » Tout en parlant avec une voix emplie de désespoir, Rushella se couvrait le visage avec la couverture.
Même si Hisui ne pouvait pas voir son visage, elle semblait pleurer.
« Dire... » (Hisui)
Hisui affichait en ce moment une expression exaspérée. Apparemment, son honnête opinion avait blessé l’estime de soi de cette fière demoiselle.
« ... Actuellement, ce n’est pas le moment de penser à cela, n’êtes-vous pas d’accord avec moi ? » (Hisui)
« ... » (Rushella)
Rushella resta silencieuse, regardant Hisui avec ressentiment. Il semblerait que son commentaire l’avait frappée dans un endroit très sensible pour elle.
« ... Maladroit, bon... C’est à cause de ça. Vous n’êtes toujours pas habituée à le faire, n’est-ce pas ? Vous devriez pouvoir retrouver cette habitude rapidement, car vous êtes, après tout, un "Véritable Ancien". » (Hisui)
« ... Vous le croyez réellement ? Que je sois un "Véritable Ancien" ? » (Rushella)
« ... » (Hisui)
« Même si je me dis être un "Véritable Ancien". Je n’ai aucun moyen de le prouver. Si j’avais des serviteurs ou une famille, ils pourraient m’aider à le prouver, mais je suis toute seule. Je ne peux donc rien prouver. » (Rushella)
Rushella parla tout en se moquant d’elle-même. Elle n’appartenait à nul endroit dans le monde. Elle était juste une vampire solitaire.
Ayant seulement été réveillée depuis la nuit dernière, elle n’avait même pas rencontré quelqu’un de sa race.
Seule — tout ce qu’elle savait, c’était qu’elle était une vampire de la classe des "Véritables Anciens".
Néanmoins, même ce fait ne pouvait pas être prouvé.
« En passant, qu’est-ce vraiment qu’un "Véritable Ancien" ? Je connais juste le sens littéral des mots, mais je n’ai jamais vraiment compris le sens derrière cette existence. » (Rushella)
« C’est la même chose de mon côté en tant qu’humain. Même parmi les vampires, ceux qui comprennent vraiment ce terme peuvent probablement être comptés sur une main — non, peut-être même pas. Car les seuls qui peuvent vraiment le comprendre ne sont-ils pas uniquement les "Véritables Anciens" eux-mêmes. » (Hisui)
En effet, en parlant du plus grand des secrets se trouvant dans les légendes sur les vampires, rien n’avait dépassé ceux sur les "Véritables Anciens".
Pour un vampire, celui qui avait aspiré leur sang était leur maître. Et les maîtres à leur tour avaient leurs propres maîtres.
En parcourant ce chaînage, l’entité connue sous le nom de "Véritable Ancien" était le point de départ. La fin de la chaîne.
En outre, il existait une progéniture entre vampires. On les appelait les "Pures". Et en retraçant la lignée d’un "Pur" jusqu’à la source elle-même, l’existence du progéniteur était connue sous le nom de "Véritable Ancien".
La succion de sang et l’accouplement étaient les deux seules méthodes par lesquelles la naissance de nouveaux vampires pouvait être atteinte.
Les vampires n’existaient pas seuls, mais appartenaient toujours à des lignées familiales compliquées et massives à travers ces deux méthodes de procréation.
Et en prenant l’endroit le plus primitif tout au sommet de ces lignées, le dirigeant tout au sommet était l’existence qui était connue sous le nom de "Véritable Ancien".
Compte tenu de la présence de tant de serviteurs et de descendants, l’existence d’un premier "maître" ou " progéniteur" n’était que tout à fait naturelle.
Donc — quelle est l’origine de ces "Véritables Anciens" ?
Il n’y avait pas de réponse claire à cette question que se posait très naturellement toutes personnes qui connaissant un tant soit peu les vampires.
« Qui sur terre... suis-je ? Pourquoi serais-je... » (Rushella)
Les yeux de Rushella brillaient à cause de ses larmes qui coulaient.
Hisui annonça avec une certaine indifférence visible dans sa voix. « C’est le sang. »
« ... » (Rushella)
En entendant les mots incompréhensibles provenant d’Hisui, Rushella regarda finalement vers lui.
« Comment identifier un "Véritable Ancien" — c’est par le sang. Les vampires trouvent le sang doux et savoureux, mais les humains ne ressentent pas le même genre de sensation. C’est juste pour nous un liquide ordinaire. Mais le sang d’un "Véritable Ancien" est différent. Même les humains ou les vampires appartenant à des clans différents seraient automatiques envoûtés par le sang d’un "Véritable Ancien". Ce type de sang dégage un parfum de rose, obligeant les gens à le goûter. On dit que son goût est assez doux et délicieux pour faire fondre votre cœur et votre âme. Cela dit, pour ma part, je n’ai aucun intérêt à le consommer. » (Hisui)
« Vous... » (Rushella)
« En outre, lorsque ce sang est versé sur le sol, la gouttelette de sang produira une tache, formant ainsi un certain motif. Défiant complètement les lois de la physique. On dit aussi qu’il y a une différence de couleur, mais c’est tout ce que je sais. » (Hisui)
« ... » (Rushella)
Hisui parlait avec froideur tandis que Rushella l’écoutait avec une expression calme.
Puis, ayant écouté jusqu’à ce point, comme si ses yeux avaient été guidés par une voix, elle vit son épée posée sur la table.
Hisui cria immédiatement pour l’arrêter avec un ton de voix tranchant. « Ne faites rien d’imprudent. »
« Mais... » (Rushella)
« Que vous soyez un "Véritable Ancien" ou non, cela n’a pas d’importance pour moi. Vous êtes vous, c’est tout. Si vous voulez vous obstiner avec cela, je m’en fiche, mais faites-le uniquement après que votre corps ait totalement récupéré. » (Hisui)
« ... » (Rushella)
« Bon. Dépêchez-vous et buvez. Si vous prenez trop de temps pour vous décider, je vais sûrement changer d’avis. » (Hisui)
Pressée par Hisui, Rushella s’approcha timidement d’Hisui.
À l’origine, cet acte était appelé le "baiser". Et en ce moment, cet acte de boire du sang était effectivement réalisé tout comme aurait été fait un baiser.
Afin de stabiliser son corps encore instable, Rushella enveloppa doucement ses bras souples autour du cou d’Hisui. Ses seins généreux se pressant contre la poitrine d’Hisui et leurs battements de cœur se superposant les uns aux autres.
Et ainsi, contrairement aux tentatives antérieures violentes et faites avec forces, les lèvres de Rushella touchèrent le cou de Hisui avec la plus grande des douceurs.
Un petit mordillage.
Plutôt que de planter ses crocs par instinct, elle avait légèrement mordu de la façon dont un animal de compagnie pourrait faire lors d’un jeu de mordillement effectuer avec son maître.
Et au fur et à mesure que le sang s’écoutait de la plaie, Rushella ne suçait pas ce sang avec force. Au contraire, elle le faisait avec une extrême douceur, léchant presque, plutôt que suçant. Même les gouttes de sang frais qui se répandaient dans les coins de sa bouche, elle les lécha à l’aide de la pointe de sa propre langue, toujours avec une extrême douceur et délicatesse. Empêchant ainsi le sang de colorer la zone entourant le cou. Elle semblait utiliser sa langue rouge comme pour soigner soigneusement chaque recoin de la peau de Hisui se trouvant devant elle.
« Mmm... » (Rushella)
Le sentiment de chatouillement provoqua un léger mouvement chez Hisui.
Mais cette fois, ça n’avait pas du tout été douloureux.
Il pourrait même aller jusqu’à dire que c’était agréable. Si une analogie était nécessaire, ceci serait alors semblable au sentiment de sucer son doigt blessé.
La durée de la succion de sang fut assez brève. Et Rushella s’arrêta donc peu de temps après, puis elle quitta lentement sa précédente position, étant jusqu’à maintenant avec leurs deux corps comme fusionner ensemble.
Un fil de salive, donnant l’impression d’être argenté, les reliait encore tous les deux.
« ... Est-ce suffisant, alors que vous n’en avez bu qu’une si faible quantité ? » (Hisui)
« Oui. » (Rushella)
Rushella hocha la tête et se retira timidement avec sa couverture, retournant sur le canapé.
Voyant qu’elle avait récupéré dans une certaine mesure ses forces, Hisui se leva.
« Puisque vous pouvez maintenant vous déplacer, allez prendre un bain. Vous vous sentirez encore mieux après cela. » (Hisui)
« Heee... » (Rushella)
« Vos vêtements trempés ne sont pas encore secs. Si vous le souhaitez, vous n’avez qu’à utiliser les miens pour l’instant. Au deuxième étage, dans la pièce à droite de l’escalier, des vêtements se trouvent dans le placard. » (Hisui)
Après avoir dit cela, Hisui marcha jusqu’à la cuisine à côté du salon.
Rushella regarda fixement le dos d’Hisui. Après l’avoir regardé pendant un moment, elle se leva finalement et marcha d’une manière assez instable.