Comment NE pas invoquer un Seigneur-Démon – Tome 5 – Épilogue

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Épilogue

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Épilogue

Partie 1

« Diabloooooooo ! Vous avez été incroyable ! » Shera avait couru vers lui depuis l’ouest, alors que le soleil couchant se trouvait dans son dos.

« Il était plus faible que je ne le pensais, » Diablo acquiesça d’un signe de tête en disant que cette victoire était le résultat évident.

« Cette lumière étincelante était incroyable ! Tous les Déchus ont disparu, tous, on fait “whoosh” comme ça ! » déclara Shera.

« Je pourrais faire ce genre de magie à tout moment, si j’en avais les moyens. C’est juste que, jusqu’à présent, je devais économiser mes ressources, » déclara Diablo.

La salle au trésor de Diablo contenait un stock presque illimité des différents types de potions. Il avait même des stocks de potions qu’il avait préparées pour l’entraînement lorsqu’il avait augmenté ses compétences dans la sous-classe d’Alchimiste. Il n’aurait pas à s’inquiéter d’être à court d’argent dans un avenir prévisible.

« Vraiment !? C’est incroyable ! Vous êtes trop cool, Diablo ! » cria Shera.

Shera avait serré le bras de Diablo dans ses bras. Ses douces boursouflures se pressaient contre lui, faisant jaillir le désir de les toucher avec sa main. Mais il ne pouvait pas céder à ses désirs charnels et caresser les seins d’une fille, en tout cas, pas s’il espérait garder leur relation telle quelle.

Il avait renforcé son cœur et il avait résisté à la tentation, pleurant des larmes amères dans son esprit pendant tout ce temps. Si elle n’était pas sous ses yeux, il n’aurait pas à souffrir de ces terribles pulsions...

Inconsciente du conflit intérieur de Diablo, Shera avait continué à le couvrir de louanges, alors que ses seins mous se frottaient contre lui.

Rebond ~ Rebond ~  

 

Rem avait fait irruption sur les lieux.

« Diablo ! Il y a du grabuge ! » cria Rem.

« Hein ? » s’exclama Diablo.

Elle ne semblait pas se réjouir de leur victoire. À la place, son visage était pâle en raison de l’anxiété.

« Dépêchez-vous. Par ici, s’il vous plaît ! » demanda Rem.

Guidés par Rem, Diablo et son groupe s’étaient précipités vers le bord du champ de bataille. Seule, dans le champ vide, se trouvait la silhouette immobile et solitaire d’une jeune fille. Elle était restée immobile, comme une statue. Elle ne courait pas et ne tournait pas son regard vers eux.

« ... R-Rose... ne réagit pas..., » déclara Rem. Sa voix frissonnait. « Elle ne respire pas... et ne bouge pas... »

« Ce n’est pas possible ! Mais elle les battait si facilement ! C’était facile comme bonjour pour elle ! » Shera semblait au bord des larmes.

Diablo se rapprocha de Rose, qui était aussi immobile qu’une vraie poupée.

« Ce qui t’est arrivé, Rose... ? » demanda Diablo.

— Ne me regarderas-tu plus jamais, ne me souriras plus jamais... ? Qu’est-ce qui a fait que cela s’est produit ainsi... ? Est-ce parce que je t’ai sortie du donjon... ? Se demanda Diablo.

 

« Piiipiii ! Proximité effective avec le Maître confirmée. Désactivation du mode veille. Charge actuelle à 15 %. »

 

Rose, qui était aussi immobile qu’un mannequin, cligna des yeux plusieurs fois.

« Ah, Rose constate que vous avez fini. Un travail spectaculaire, Maître. » Elle souriait largement.

« Quoi... ? Rose, tout à l’heure... Qu’est-ce qui t’est arrivé ? » demanda Diablo.

« Rose était presque à court d’énergie magique, alors Rose est entrée en mode économiseur de magie. Tant que Rose ne se trouve pas dans la base du Maître, ou à proximité du Maître lui-même, Rose ne pourra pas recharger son énergie magique..., » déclara Rose.

« Je croyais que l’armée du Seigneur Démon t’avait eu..., » déclara Diablo.

« Hehe... Rose est la Servante Magimatique du Maître. Des faibles comme eux n’ont jamais pu espérer égaler Rose. Cependant, Rose admettra que Rose n’a pas réussi à calculer correctement le taux de consommation d’énergie magique qu’entraînerait le passage en mode combat, » déclara Rose.

« Ne m’inquiète pas comme ça, » déclara Diablo.

« Rose demande pardon au Maître. Ce n’était pas l’intention de Rose de causer de l’inquiétude au Maître. Mais savoir que le Maître était inquiet pour le bien-être de Rose remplit Rose d’une telle joie... Rose craint que les circuits internes de Rose surchauffent et court-circuitent..., » déclara-t-elle, alors qu’un rougissement rose était présent sur ses joues.

— Quel tourment cette fille mécanique me causera-t-elle... ? Se demanda Diablo.

« Il n’y a pas que moi... Rem et Shera s’inquiétaient aussi pour toi, » déclara Diablo.

« Inquiète... à propos de Rose ? » Elle regardait les autres filles d’un air interrogateur.

« ... Je suis contente, » déclara Rem, essuyant ses larmes. « Il semble... que tu vas bien maintenant... »

« Whoooooooooooooooa, je croyais que tu étais morte, Rooose ! » Shera avait essayé d’enlacer Rose, mais la femme de chambre l’avait repoussée avec un bras.

« Qu’est-ce que vous faites ? Seul le Maître peut toucher Rose. Rose garantit que Rose n’est pas tombée si bas pour justifier votre inquiétude, » déclara Rose.

« ... C’est exact, » déclara Rem, hochant la tête avec un sourire. « Je suis contente de voir que tu es toujours toi-même. »

« Booo... »

Shera, toujours apparemment emplie de l’envie de serrer quelqu’un dans ses bras, tituba vers Diablo et pressa une fois de plus ses seins contre son bras. Ce serait probablement suffisant pour faire surgir la colère de Rose, mais...

Diablo haussa les épaules et déclara aux filles qu’ils devaient retourner à la Tour de Zircon.

— Je suis contente qu’elles aillent toutes bien, pensa Diablo.

Un soulagement remplissait le cœur de Diablo sachant que les trois personnes qui l’avaient rejoint sur les lignes de front allaient toutes bien.

 

†††

 

L’arrière-garde du champ de bataille — .

Lumachina s’occupait des blessés. Les combats avaient pris fin, mais c’était maintenant que les choses allaient devenir les plus occupées sur ce front. Il y avait beaucoup de soldats gravement blessés que seule Lumachina pouvait soigner.

« Pardonnez-moi, Seigneur Diablo. » Lumachina baissa la tête, dans un geste de fatigue. « Je ne pense pas pouvoir m’en détacher avant un moment... »

« Hm, c’est ce qu’il semble. Tu n’as pas besoin de te soucier de moi. Fais-moi savoir si tu as besoin de quoi que ce soit. Si c’est quelque chose de ma chambre forte, je pourrais te le faire livrer, » déclara Diablo.

« Merci beaucoup... Oh ! Et au fait, une fois que les choses se seront calmées ici, j’utiliserai la chapelle de la ville. Je veux purger les habitants de la Maladie de la Clochette de la Mort, » déclara Lumachina.

« En as-tu discuté avec Laminitus ? » demanda Diablo.

La chapelle fut fermée sur ordre du gouverneur Laminitus. Elle avait également prévenu que le loyer serait extrêmement élevé.

« Pas encore. » Lumachina secoua la tête. « Mais il n’y a pas d’autre endroit où nous pourrions l’utiliser... Je lui demanderai plus tard. »

« Dans ce cas, je lui parlerai aussi, » déclara Diablo.

« ... C’est vrai, » Rem hocha la tête en entendant les mots de Diablo. « Je pense que nous avons tous travaillé dur dans cette guerre, même si cela n’est pas autant que Diablo. Je suis sûre qu’on aura la permission d’utiliser la chapelle. »

« Ouaip ouaip ! » Shera était d’accord avec Rem.

« Si elle refuse la demande du Maître, Rose va..., » commença Rose, avec un sourire mince et glacial sur ses lèvres.

« ... Cela ne ferait que compliquer les choses. S’il te plaît, garde ces... méthodes pour le bon moment, le bon endroit, ou la bonne personne, si tu le peux, » Rem l’avait avertie.

Rose l’avait regardée fixement. On aurait dit qu’elles n’allaient pas commencer à bien s’entendre aussi vite, même s’elles s’étaient battus dos à dos sur le champ de bataille...

 

« Ah, donc c’est ici que vous étiez. »

 

Une voix les a salués. Il s’agissait justement de la personne dont ils parlaient : le gouverneur, Laminitus.

Diablo ne s’attendait pas à la voir ici.

« Quoi ? Êtes-vous venue ici pour recevoir des soins ? » demanda Rem.

« C’est vrai, nous ne sommes pas sortis indemnes des combats... Mais il s’agit de la tente pour soigner les simples soldats. Nous sommes venues pour inspecter les lieux et encourager Nos hommes. C’est grâce à tout le monde ici que la Tour de Zircon est en sécurité, » déclara Laminitus.

« Hmph..., » il ne savait pas qu’elle était aussi dévouée.

« Bien qu’il va sans dire que les plus grandes réalisations ont été les vôtres, » continua Laminitus.

Elle fixa son regard sur Diablo. Franchement, c’était plutôt embarrassant pour lui.

« H-Hmph. Ne te méprends pas sur mes intentions ! J’ai simplement enseigné à ces imbéciles qui ont osé prendre le nom de l’armée du Seigneur Démon la puissance du véritable Seigneur Démon, Diablo ! Je n’ai pas fait ça pour sauver une ville des Races, » déclara Diablo.

« Hehe... Nous comprenons. Eh bien, c’est une aussi bonne raison que n’importe quel autre. Mais vos motivations mises à part, rejetteriez-vous Notre offre d’hospitalité ? » demanda Laminitus.

« Hm ? L’hospitalité ? » demanda Diablo.

« Super ! De la nourriture, de la nourriture ! De la nourriture chaude et savoureuse ! » Shera l’acclama, levant les deux mains en l’air. Elle était si heureuse qu’on ait dit qu’elle allait chanter et danser.

Maintenant qu’ils y pensaient, ils n’avaient rien mangé depuis le repas qu’ils avaient préparé dans le donjon.

« Très bien, » Laminitus sourit ironiquement. « La Tour de Zircon mettra toute l’énergie qu’elle peut rassembler pour vous fournir le meilleur repas. »

« Superrrrr ! » cria Shera.

Il semblerait qu’ils allaient devoir participer au banquet de la victoire, et Diablo ne voyait aucune raison de refuser.

« ... Hmm, nous aimerions en fait vous consulter au sujet de la chapelle, » déclara Rem en levant la main.

« Oh ? » demanda Laminitus.

« ... Nous avons ramené le trésor capable d’éradiquer la Maladie de la Clochette de la Mort. Nous aimerions l’entreposer dans un endroit où il serait ouvert au public. Pourriez-vous nous laisser utiliser la chapelle pour un prix raisonnable ? C’est aussi une demande de la Grande Prêtresse, » déclara Rem.

Laminitus fixa son regard sur Lumachina, qui était encore occupée à soigner les soldats blessés. Les autres prêtres faisaient de même.

Laminitus la tète. « Nous refusons. »

« ... Pourquoi !? » s’écria Rem.

« Nous ne pouvons pas exiger une rétribution de ceux qui ont rendu un tel service à notre ville. Nous ne vous remercierons jamais assez, ni vous ni la Grande Prêtresse. Vous êtes libre d’utiliser la chapelle comme bon vous semble, et cela sans frais. S’il y a des sections qui ont besoin d’entretien ou de réparation, nous ferons tout Notre possible pour les faire réparer, » déclara Laminitus.

Les prêtres firent entendre des voix heureuses, « Oh ! » Lumachina avait réuni ses mains, rendant grâce à Dieu et au gouverneur. Les soldats blessés et le personnel médical s’étaient joints aux prêtres pour offrir une prière.

« Tu t’es un peu adoucie, Laminitus, » déclara Diablo calmement.

« Ha ! » Elle haussa les épaules. « Ne pas savoir s’adapter aux situations est la marque d’un imbécile. Avec l’éveil du Seigneur Démon, tout le monde de tous les coins du royaume aurait besoin de coopérer. Dans le cas contraire, Nous pouvons oublier la Tour de Zircon, car toutes les Races seraient décimées. Réparer une chapelle est un petit prix à payer, si cela peut améliorer Nos relations avec l’Église. C’est tout ce qu’il y a à faire, » déclara-t-elle.

« Hehe... Je suppose qu’on peut s’en tenir là, » déclara Diablo.

« Quoi... !? H-Hmph. Je pourrais vous dire la même chose. Vous êtes complètement différent de ce que vous étiez avant ça ! » déclara Laminitus.

« Avant ça ? » demanda Diablo.

« Quand vous affrontiez Varakness. Pendant une seconde, nous avons cru honnêtement que vous étiez le Seigneur Démon. Voilà à quel point votre expression était menaçante, » déclara Laminitus.

Tout le sang lui était monté à la tête à ce moment-là et il ne s’en souvenait pas du tout. Était-il vraiment si différent maintenant ?

« Il n’est pas nécessaire que tu en connaisses la raison, » déclara Diablo en tournant la tête et en détournant son regard d’elle.

— On s’en fiche si je l’ai fait par jalousie, tant que les Déchus ont été battus à la fin, non ? Se demanda Diablo.

Le préposé de Laminitus était entré sous la tente et il l’avait appelée. Elle avait d’autres affaires à régler, mais elle avait dit à Diablo et à ses amis de se rendre sur la place de la Tour de Zircon à la tombée de la nuit.

 

†††

 

Ce soir-là, sur la place de la Tour de Zircon — .

Une somptueuse fête de la victoire avait été organisée pour commémorer les événements de la journée. Ils avaient utilisé des rations, habituellement conservées pour les périodes de crise, pour la faire.

Diablo et ses compagnons avaient découvert, à leur grande surprise, que leurs sièges étaient juste à côté de Laminitus. Le gouverneur n’avait pas encore fait son apparition, mais une fois qu’elle l’aurait fait, les festivités commenceraient pour de bon.

 

À la droite du siège du gouverneur se trouvaient les officiers et à gauche les aventuriers et les représentants de l’Église. La table avait été dressée comme telle.

Diablo était assis tout au début du côté gauche.

— Tu ne peux pas me laisser m’asseoir dans un endroit qui se démarque comme ça ! Je suis une personne enfermée, est-ce qu’elle essaie de me faire faire une crise cardiaque !? pensa Diablo.

Rose se tenait derrière Diablo, car elle n’avait pas besoin d’ingérer de nourriture. En fait, elle était en train de recharger son énergie magique en étant près de Diablo, donc on pourrait dire qu’elle était en train de manger... en quelque sorte.

Assis à sa gauche se trouvaient Rem, Shera et Lumachina, dans cet ordre. Un autre siège était vide.

« Où est Horn ? » demanda Diablo.

« Je me souviens qu’elle a aidé à soigner les blessés..., » répondit Lumachina, la tête penchée, curieuse.

« Elle était aussi sur la place, même si je pense qu’elle était plutôt hésitante quand il était temps de monter sur scène. »

— Moi aussi, je ne veux pas être dans un endroit aussi visible ! pensa Diablo.

Décliner après qu’ils soient venus à la fête avait l’air boiteux, alors il avait pris le siège.

« N’avait-elle pas l’air un peu troublée ? » demanda Diablo.

« ... Maintenant que vous le dites, c’était bien le cas, » répondit Lumachina.

Diablo n’avait rien remarqué d’étrange chez Horn.

Il s’était levé. « Je vais prendre l’air. »

« Je viendrai avec..., » commença Rem.

Diablo leva la main, empêchant Rem et les autres de se lever. Si tout le monde était parti, Laminitus le prendrait mal.

« ... Vous avez raison, » Rem hocha la tête. « Nous devons nous pencher sur la question de la chapelle. Le fait de s’assurer que nous sommes en règle avec le gouverneur et les officiers est aussi une tâche importante. »

« Oh, je vois. » Lumachina hocha la tête. Elle était, comme il le pensait, plutôt ignorante quand il s’agissait des subtilités de la politique.

« Je m’assurerai de manger plus pour compenser votre part, Diablo ! » déclara Shera, ses yeux ne quittant pas la nourriture une seule fois.

« Apportez-en au moins un peu dans ma chambre, d’accord ? » demanda Diablo.

Il avait quitté l’estrade.

— Ne pas être au centre de l’attention est un tel soulagement ! pensa Diablo.

 

« Horn ? Horn ? Allez, sors de là. »

L’appeler comme si c’était un chat caché ne la ferait pas sortir.

La promenade de Diablo l’avait mené dans une ruelle. La route principale était pleine de festivités. Après être passés du désespoir total à une grande victoire, les habitants de la ville avaient été ravis.

— Elle éviterait probablement tout ça..., pensa Diablo.

Si Horn était troublée, elle chercherait un endroit tranquille.

« Peut-être est-elle à l’auberge ? » murmura Diablo pour lui-même.

Il retourna à l’auberge que Laminitus leur avait préparée. Il y trouva le Couteau de l’Ombre, ainsi que la cape enchantée, les accessoires et les potions de vie. C’était tout ce que Diablo lui avait donné. La seule exception était le Mini Trésor. Et même sa part de l’argent que le gouverneur leur avait donné pour les récompenser pour leur service dans la bataille avait été laissée là.

« À quoi pense-t-elle ? » murmura Diablo.

— A-t-elle laissé tout son équipement d’aventurier derrière elle et est-elle partie ? Se demanda Diablo.

Non, ça n’en avait pas l’air. Il n’y aurait aucune raison pour elle d’enlever les accessoires. Même si elle était partie avec son vieux poignard, pourquoi laisser le Couteau de l’Ombre ?

— Peut-être qu’elle n’a pas l’intention de revenir... ? pensa-t-il.

Diablo fit claquer sa langue. Si elle voulait partir, il ne devrait pas l’en empêcher...

C’était ce qui avait traversé l’esprit de Diablo. Les personnes qui l’avaient laissé derrière elles avaient toujours laissé Diablo ébranlé et traumatisé. Son cœur était trop blessé, trop fragile pour ce genre de chose.

« Mais, s’il y a quelque chose à se dire avant qu’on se dise au revoir, alors je devrais lui parler face à face... peu importe si c’est douloureux, » déclara Diablo.

— Je ne répéterai pas les mêmes erreurs que j’ai faites quand Shera était sur le point de partir ! pensa Diablo.

Diablo s’était précipité hors de l’auberge. Le soleil s’était déjà couché, et il pouvait entendre le bruit des chopes qui s’entrechoquaient sur la place pendant que les gens portaient des toasts pour célébrer la victoire.

***

Partie 2

« Aïe ! »

Diablo avait entendu ce qui ressemblait à la voix de Horn. Bien qu’il n’ait pas été aussi affûté que celle de Shera, son acuité auditive était bien meilleure que celle d’un simple humain. Cela venait de la zone de stockage, là où l’on rassemblait le matériel de guerre. Diablo avait jeté un coup d’œil sur la zone depuis derrière les boîtes en bois.

 

Horn !

 

Elle était tombée sur le dos, regardant en l’air avec anxiété.

On aurait dit qu’un groupe de quatre Panthériens s’était battu avec elle. S’il se souvenait bien, il s’agissait du gang avec lequel Horn s’était disputé au sujet de sa compensation pour avoir exploré un donjon lorsque Diablo et le groupe l’avaient rencontrée pour la première fois.

L’un d’eux était particulièrement bien charpenté et il avait une « Épée Rouge » gainée à la taille.

« Salut, petite Horn. Avant ça, je ne savais pas que tu étais une nana ~, » déclara l’un d’eux.

« Argh..., » avait gémi Horn.

« On a aussi participé à la guerre, tu sais. Mais je n’ai pas rencontré de Déchu très fort. Je pensais que cette guerre durerait un certain temps, mais elle s’est terminée si vite... Nous avons donc toute cette énergie refoulée et nous n’avons nulle part où la libérer. Et on est aussi un peu court au niveau des friths. Est-ce que tu vois ou je veux en venir ? » demanda le plus gros.

« Franchement... ? » demanda Horn.

« Mais j’ai été surpris, tu sais ? Une trouillarde comme toi, dans le groupe des héros... C’est la meilleure blague de tous les temps, je te le dis. Mais on a de la chance maintenant, et je ne vais pas laisser passer cette chance. Tu as eu une grosse récompense, n’est-ce pas ? » demanda le Panthérien.

« Je l’ai bien reçue... mais je l’ai laissée aux autres, » déclara Horn.

« Arrête de mentir, tu es un minable. Allez, donne-nous un petit quelque chose. N’a-t-on pas toujours veillé sur toi ? Montre-nous à quel point tu es reconnaissante, en espèces sonnantes et trébuchantes, » déclara l’autre.

« Même si nous participions à la même aventure... c’est totalement différent, » déclara Horn.

« Huuuh ? »

« Partir à l’aventure avec eux était amusant ! Même si tout ce que j’ai fait, c’était de me mettre en travers du chemin de tout le monde, c’était tellement amusant ! Tout ce que je fais, c’est tout gâcher et je ne peux rien y faire, mais... Ils sont tous si... si incroyables ! » déclara Horn.

Les yeux de Horn étaient mouillés de larmes. Le Panthérien inclina la tête en raison de la confusion.

« Qu’est-ce qui te prend ? Nous n’avons pas beaucoup de temps à perdre, alors laisse tes bavardages pour plus tard. Il n’y aura plus de places à la taverne à ce rythme, » déclara le chef de la bande.

« Qui se soucie de ton niveau 80 ! Tu n’es même pas la moitié de ce qu’est Shera ! » déclara Horn.

« Eh bien, dans ce cas..., » murmura le chef.

L’attitude des Panthériens s’était rapidement assombrie. Ils étaient passés d’une moquerie désinvolte à l’hostilité pure et simple. Même les novices comme eux étaient encore des aventuriers, et leur animosité était donc encore assez intimidante.

« Je ne vous..., » déclara Horn, dégainant son poignard bon marché de son fourreau, « Je ne vous laisserai plus me faire peur pour me faire ce que vous voulez ! »

« Je crois que tu as un problème, Horn..., » déclara le chef.

« Quoi... ? » demanda Horn.

« Je parie que tu t’es dégonflée après avoir vu à quel point ils te félicitent après que tu te sois accroupie et que tu te sois enfuie. Tu devrais être aux festivités maintenant, n’est-ce pas ? La vedette de la table et tout ça, » déclara le chef.

« Hmm..., » murmura Horn.

Horn vacilla. Cette attaque acharnée contre sa confiance avait brisé le peu de courage qu’elle avait réussi à rassembler.

Les Panthériens avaient ri avec force.

« As-tu vraiment ta place là-bas ? Une petite lâche Roublarde comme toi n’a pas sa place avec les grands héros ! Je peux te remplacer si tu veux ! Vas-y, va me les présenter ! » déclara le chef.

Les Panthériens se moquaient d’elle, disant tout ce qui leur venait à l’esprit.

« As-tu vu la mignonne petite avec les cheveux noirs ? Je pense qu’elle te va bien, mec ! »

« Tu sais quoi ? Je pensais la même chose ! »

« Cette nana elfe était géniale aussi ! Je ne savais pas qu’il y avait des elfes avec des seins aussi gros... »

« La seule déception est la Grande Prêtresse. C’est une belle fille, mais elle a l’air d’une nana emmerdante et chiante... »

Leur chef haussa les épaules. « C’est ça le truc, tu vois ? N’était-ce pas tous les laquais de la Grande Prêtresse ? Je suppose qu’ils l’ont escortée, et c’est comme ça qu’ils ont fait leur “grosse contribution”. »

— Il est probablement temps que je me montre..., pensa Diablo.

Il avait l’impression que s’il entendait un mot de plus sortir de leur bouche, il péterait les plombs. Mais juste au moment où Diablo était sur le point de se déplacer —

Horn leur cria dessus. « Retirez ce que vous avez dit ! »

« Retirez ce que vous avez dit ! » s’écria-t-elle à nouveau, agrippant son poignard. « Ne vous moquez pas de mes... mes... mes... compagnons ! Ils sont tous super géniaux, vous avez compris !? Ils ont tous travaillé si dur pour protéger cette ville ! Ce ne sont pas des crétins étroits d’esprit comme vous, qui n’obtiennent des résultats qu’en se précipitant dans des combats faciles et au bon moment ! »

Le Panthérien le plus massif hocha la tête plusieurs fois. « C’est vrai. Je suppose qu’on s’en souviendra comme de tes dernières paroles. Parce que demain matin, ils vont te trouver en train de patauger dans un étang, tu piges ? »

Les trois autres Panthériens avaient ri.

« Oh, mon pote ! Mon frère veut vraiment répandre ton sang partout, » déclara le premier.

« Tu viens de te tuer, Horn, ou plutôt, Hornie. Tu t’es fait tuer avec un “T” majuscule, » déclara le deuxième.

« Pour l’instant, crache ces pièces. Je pourrais te laisser tranquille si tu le fais, » déclara le troisième.

Horn n’avait nullement faibli.

« Si je ne me bats pas après que vous ayez insulté mes compagnons... Je ne pourrai jamais me pardonner ! » cria Horn.

« Espèce de petite idiote de merde ! On s’en fout si tu ne peux pas te pardonner quand je ne te pardonnerai pas ! Crève, espèce d’abruti ! » cria le chef.

Le Panthérien avait dégainé son épée rouge, et des cendres s’en élevèrent en la sortant de son fourreau. Il avait brandi l’épée longue au-dessus de sa tête, et...

Diablo avait réprimé son désir d’entrer dans le combat. Il voulait croire en Horn.

Une frappe avait traversé l’air. Horn s’était déplacée horizontalement, en l’esquivant.

« Ah ! »

Un poignard coupé au niveau de la main du Panthérien.

Un coup direct.

Un peu de sang avait éclaboussé le sol. Le Panthérien avait fait quelques pas en arrière.

« Merde, ça fait mal ! Espèce d’avorton stupide ! Qui a dit que tu avais le droit de me couper comme ça ! » cria le chef.

— Elle est bonne, celle-là ! pensa Diablo.

Diablo avait serré le poing.

« Qu’est-ce que vous faites là !? » cria le Panthérien à ses amis. « Plaquez ce pique-assiette au sol ! Je vais l’achever, comme d’habitude ! »

— Ont-ils vraiment réussi à monter de niveau avec cette disposition ? Se demanda Diablo.

Même si Horn se battait aussi vaillamment qu’elle le pouvait, elle ne gagnerait jamais avec une cote de quatre à un contre elle.

Sans parler du fait qu’elle était également contre des Panthériens. En termes de force physique, ils s’étaient bien classés dans les Races.

Ils avaient appuyé sur Horn et l’avaient bloquée contre le sol. Le Panthérien à la main blessée avait alors souri d’une manière vulgaire.

« Maintenant, tu l’as bel et bien fait, Hornie. Je vais te déshabiller et te fourrer cette épée dans le cul. Hé, les gars, on devrait parier sur la profondeur avant qu’elle ne crève, » déclara le chef.

Diablo était arrivé dans les lieux, en marchant sur le sol bruyamment alors qu’il avançait.

« C’est une sacrée puanteur que nous avons là ! Pour moi, vous sentez les ordures comme des monstres, » déclara Diablo.

Les Panthériens tournèrent leurs regards dans la direction de Diablo. En se révélant, il était sorti de la couverture offerte par les caisses en bois.

« Je pensais que tu saurais mieux que moi qu’il ne faut pas marcher dans la rue après la tombée de la nuit, Horn. Ne savais-tu pas que les monstres peuvent te sauter dessus, même en ville ? » demanda Diablo.

« P-Patron ! Pourquoi êtes-vous... !? » s’écria Horn.

Les hommes crièrent.

« N’étais-tu pas dans le groupe des héros ? »

« Tsk, peu importe ! Tuons ce type et obtenons son prix en argent ! Après ça, on peut attraper cette mignonne fille à fourrure noire tant qu’on y est ! »

« C’est donc ainsi. On ne peut pas te laisser partir après nous avoir vus. »

Diablo s’approcha du Panthérien avec l’Épée Rouge à la main. Il ricana d’une manière vulgaire, alors que sa langue sortait de sa bouche.

« Regardez le “grand héros”. Tu es un sorcier, n’est-ce pas ? Tu n’as aucune chance de gagner une fois que tu es si près d’un guerrier de niveau 80, » déclara-t-il.

Il avait fait balancer son épée, mais Diablo l’avait attrapée à main nue.

« Comparé à un Déchu de type guerrier de niveau 160, tu es beaucoup trop lent et incroyablement faible. C’est comme si je me battais contre un enfant. Pathétique, » déclara Diablo.

L’armure qu’il avait maintenant équipée, la « Cotte de Mailles des Géants », se concentrait sur l’augmentation exponentielle de ses statistiques physiques. Il avait décidé que, dans ce monde, ce serait probablement un bon choix de la porter. Juste devant ses yeux se trouvait une situation qui prouvait cette hypothèse.

Le Panthérien avait paniqué quand il avait remarqué que Diablo avait attrapé son épée.

« Qu-Quoi ? Pourquoi !? Lâche-moi ! Lâche-moi ça ! Pourquoi ça ne te coupe pas ? » s’écria l’homme.

— Parce que j’ai équipé le « Bracelet du Monarque », et qu’il réduit tous les dégâts en dessous d’un certain seuil à zéro. Attraper une lame avec mes doigts ne causera même plus de blessure, pensa Diablo.

« Qu’est-ce que c’est que ça ? As-tu des ennuis face au “Laquais de la Grande Prêtresse” ? » demanda Diablo.

« Argh ! Arrête de te moquer de moi... Ne restez pas planté là ! Tuez-le ! » cria le chef.

Les Panthériens qui tenaient Horn à terre se précipitèrent vers Diablo, dégainant leur épée.

« Oooh! »

« On va te tuer ! »

« Meurs ! »

« Puisque vous voulez tellement me tuer, ça veut dire que vous êtes vous-mêmes prêts à vous faire tuer, n’est-ce pas ? » demanda Diablo.

Diablo scanda sa magie, et le lotissement vide s’était instantanément figé dans la glace.

 

†††

 

Diablo retourna à l’auberge en portant Horn sur le dos, alors qu’elle était encore trop effrayée pour se tenir debout.

« Ne t’y habitue pas. Je ne le ferai qu’une fois, » déclara Diablo.

« Très bien... D’accord... J’ai compris. Alors, euh... Pourquoi étiez-vous là ? » demanda Horn.

« C’est parce que je te cherchais. Cela devrait être évident, » déclara Diablo.

« Pour moi !? Mais la fête est en cours en ce moment..., » déclara Horn.

— Comme si je pouvais manger paisiblement avec tout le monde qui me regarde sur l’estrade..., pensa Diablo.

Diablo ne savait pas comment Horn interprétait son silence, mais les larmes commençaient à couler de ses yeux.

« Je... Je suis complètement inutile... alors j’ai pensé... que je n’avais pas ma place sur cette estrade..., » déclara Horn en pleurs.

« Inutile ? Toi ? Et alors ? » demanda Diablo.

« Euh... ? »

« L’un d’entre nous t’a-t-il déjà dit de partir ? » demanda Diablo.

« Non..., » répondit Horn.

« Alors, veux-tu partir ? » demanda Diablo.

« B-Bien sûr que non ! Mais... dans votre groupe, vous n’avez pas besoin de quelqu’un comme moi qui fous tout en l’air..., » déclara Horn.

« Je me fiche de la façon dont les autres te jugent. Aucun de nous ne t’a dit de partir, et tu ne veux pas non plus partir. Donc, tu n’as pas besoin d’aller nulle part. Est-ce que je me trompe ? » demanda Diablo.

Horn trembla, appuyée contre le dos de Diablo. Des gouttes transparentes coulaient sur ses joues alors qu’elle pleurait de tristesse.

« Vous-Vous... Vous ne vous trompez pas. Je... Je veux rester... avec vous... avec tout le monde ! » déclara Horn.

 

†††

 

Diablo avait ouvert la porte de l’auberge.

« Dans ce cas, tu peux rester avec nous aussi longtemps que tu le souhaites. Personne ne te dira de partir ! » déclara Diablo.

 

 

À suivre...

***

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Un commentaire :

  1. Merci pour le chapitre.

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