Chapitre 4 : L’Histoire de Rem
Partie 4
Sentant la peur de Rem, Klem affichait une expression sinistre — elle avait même cessé de manger ses biscuits.
« As-tu quand même besoin de mon aide ? » demanda Klem.
« ... Je-Je n’en ai pas besoin ! S’il te plaît, tiens ta promesse, » déclara Rem.
« D-D’accord, » répondit Klem.
— Je lui ai déjà dit de ne pas s’impliquer, mais que puis-je faire dans une situation comme celle-ci !? Se demanda Rem.
« Ne comprenez-vous pas ce qui va vous arriver, Mademoiselle Rem ? » Alicia avait affiché un sourire ironique.
« ... Bien sûr que je le comprends. Ce que je ne comprends pas, ce sont vos objectifs. Doivent-ils ressusciter le Seigneur Démon et détruire les Races ? » demanda Rem. « Alors pourquoi ce que vous faites maintenant est-il si nécessaire ? »
Saddler regarda Alicia, le sourire sur son visage n’avait pas disparu.
« Oh, mon Dieu, vous dites que je veux ressusciter le Seigneur Démon ? Bonté divine, les adorateurs du Seigneur Démon disent des choses des plus étranges, » déclara Alicia.
« ... Alicia... Tout ce que vous m’avez aidé à comprendre... Quand vous êtes venue avec nous pour sauver Shera... Est-ce que tout cela n’a été qu’un gros mensonge ? » demanda Rem.
« Mon Dieu... Encore une fois avec vos étranges divagations, » Alicia avait tourné le dos à Rem. « Sire Saddler, je suis un peu dégoûtée par la douleur. Puis-je vous laisser le reste ? »
« Oui, s’il vous plaît, laissez-moi faire. Je me porterai aussi personnellement garant de votre innocence, Mademoiselle Cristela, » déclara Saddler.
« Je vous remercie beaucoup. Alors je reviendrai après avoir mangé quelque chose, » déclara Alicia.
« Compris. D’ici là, je suis certain que cette adoratrice du Seigneur Démon aura atteint le pardon des dieux, » c’était comme s’il venait de proclamer combien de temps il lui restait à vivre.
« Oh, c’est vrai... Cette enfant, » déclara Alicia en posant la main sur l’épaule de Klem, « n’est qu’une victime qui a été capturée par ces adorateurs du Seigneur Démon, alors pourriez-vous vous assurer qu’aucun mal ne lui arrive ? Si elle n’a plus de biscuits, veuillez lui en fournir d’autres. »
« Bien sûr, oui, bien sûr. Après tout, c’est juste une pauvre et innocente enfant que nous avons réussi à sauver, » déclara Saddler.
Rem avait été forcée à s’asseoir sur une chaise avec des accoudoirs par deux subordonnés de Saddler, qui tenaient ses deux bras vers la chaise.
Klem regardait Rem depuis l’un des coins de la pièce. L’expression sur son visage se disait en gros : « Ne veux-tu vraiment pas demander de l’aide ? »
Que se passerait-il si Rem tentait de sauver sa vie en demandant de l’aide à Klem, et peut-être en la réveillant comme était le vrai Seigneur Démon ? Elle ne voulait pas ça, quoi qu’il en coûte.
Elle, sa mère et la mère de sa mère avaient beaucoup souffert pour empêcher le Seigneur Démon Krebskulm d’être ressuscité. Non seulement cela, mais si le groupe perdait cette Klem qui était ici en ce moment, cela rendrait sûrement Shera triste, elle avait même dit que Klem était comme une petite sœur pour elle.
Saddler avait sorti une énorme paire de ciseaux.
« Hehehe, n’hésite pas à crier autant que tu le souhaites. Personne ne reste dans un cimetière après le coucher du soleil, » déclara Saddler.
« ... Vous êtes totalement vil... N’en avez-vous pas de conscience !? » cria Rem.
« Bien sûr que oui. Si je n’apporte pas le Salut aux adorateurs du Seigneur Démon, cela rend ma poitrine horriblement douloureuse. Maintenant, en parlant de Salut, commençons par le tien... En commençant par couper ces oreilles si vulgaires, » déclara Saddler.
Les lames se rapprochaient de ses oreilles.
« Mmgh... »
« Avec cela, tu seras un peu plus près d’être une personne normale... Un pas de plus vers l’Humanité, » déclara Saddler.
« ... Dire que les humains sont normaux, c’est de la discrimination contre Demis ! » cria Rem.
« Qu’est-ce qu’il y a de mal à appeler quelque chose de sale comme ça ? » demanda Saddler.
Rem avait essayé de tordre son corps pour s’échapper, mais l’un des subordonnés de Saddler l’avait attrapée par le collier et l’avait ramenée en place.
« Ne bouge pas ! » L’un d’eux lui avait crié dessus.
Saddler avait rapproché les lames des ciseaux — .
Pendant un instant, Rem avait réussi à déplacer son corps. La base de l’une de ses oreilles était chaude — l’avait-il coupée !?
Mais ce n’était pas si douloureux. Il semblerait qu’il n’avait pas été capable de couper l’oreille entière à cause des difficultés causées quand elle bougeait.
Saddler haussa la voix : « Il t’ait dit de ne pas bouger, ne comprends-tu pas ? »
Puis, pratiquement en criant, il avait dégainé son épée. Rem étant toujours attachée, il avait fait descendre l’épée directement au-dessus de son bras droit. La lame l’avait traversé avec un bruit écœurant.
L’épée de Saddler passa complètement à travers le bras, atteignant jusqu’à l’accoudoir de la chaise.
« ... !? »
La douleur avait assailli l’intérieur de la tête de Rem, la rendant incapable de crier en réponse. Le sang avait coulé sur la chaise.
Klem s’était précipitée vers elle. « Rem !? Rem ! Tu es blessée !? Bien sûr que ça ferait mal ! Pourquoi les laisses-tu te faire ça !? Je vais les tuer ! Je vais tous les tuer tout de suite ! Ça ne te dérange pas, n’est-ce pas ? »
« Argh... Tu ne peux pas..., » déclara Rem.
« Tu vas mourir si ça continue, tu sais !? » cria Klem.
La mort était terrifiante, mais Rem ne pouvait pas laisser Klem se réveiller en tant que Seigneur Démon.
« Ne te mets pas en travers du chemin ! » cria Saddler.
Saddler avait dégainé une autre épée de sa taille et l’avait poussée vers Klem. La pointe de la lame était passée au travers de la robe de Klem. Elle était tombée sur le sol en lambeaux, avec ses cornes et sa queue en forme de lézard exposées à la vue de tous.
— Saddler sait maintenant que Klem n’est pas normale ! pensa Rem.
Oubliant la douleur dans son bras droit, Rem avait crié : « Fuis ! Pars d’ici ! »
Mais Klem n’avait pas tenté de s’enfuir.
Pendant une seconde, Saddler et les autres chevaliers étaient paralysés, regardant fixement Klem. Et puis, une voix qui bouillonnait de haine : « C’est une Déchue ! »
Les yeux de Klem étaient remplis d’une rage ardente. « Espèce d’imbécile ! Je suis un Seigneur Démon qui vous réduira tous en cendres ! »
« Ces cornes — ça me rappelle l’autre démon... Je vois, alors il n’y a aucun doute là-dessus — c’est aussi un Déchu. Ce soir, je demanderai au gouverneur d’envoyer ses troupes et nous LES CHASSERONS ! » cria Saddler.
— Ce démon... Il doit se référer à Diablo, pensa Rem.
Alors que ses yeux n’étaient pas focalisés sur quelque chose en particulier, Saddler s’était dirigé vers Klem, l’épée à la main.
« Ces satanées cornes... Ils m’ont déshonoré... Ces cornes sont trop impures ! » cria Saddler.
« Qu’est-ce que tu as dit, Padaidiot ? » demanda Klem.
« Si Mademoiselle Cristela voyait ces cornes et cette queue, je suis sûr qu’elle serait d’accord avec moi... Maudite soit-elle, déguisée en enfant humaine innocente ! Espèce d’être détestable !! » cria Saddler.
Saddler leva son épée au-dessus de sa tête. Klem lui répondit en le regardant. « Tu oses penser à t’opposer à moi ? Très bien ! Repens-toi d’avoir blessé Rem avec ta mort ! »
« Ne me parle pas comme ça, sale gosse Déchue, tu m’encrasses les oreilles ! Je briserai tes cornes en morceaux ! » cria Saddler.
Saddler l’avait frappée avec son épée. À ce moment-là, Rem donna un coup de pied à la chaise, tandis que les subordonnés de Saddler étaient distraits par Saddler et Klem, elle s’arracha de leurs poignes, se poussant vers l’avant.
Une violente douleur avait traversé son bras droit. L’épée avait traversé l’accoudoir, comme si elle y avait été clouée à l’aide d’un pieu. La douleur s’était étendue jusqu’à son os.
Mais les pensées de Rem n’étaient pas sur sa propre souffrance. Elle avait donné un coup de pied frénétique contre la chaise, peu importe si même sa chair était fendue et son os sectionné.
« Klem !! »
Rem avait propulsé son corps vers l’avant. Saddler avait balancé son épée, la faisant tomber sur la tête de Klem — .
Mais Rem était intervenue. Elle était devenue un bouclier pour Klem, étreignant la petite Seigneur Démon près de sa poitrine.
Une douleur brûlante avait traversé son épaule droite, comme si quelqu’un avait pressé un tisonnier à chaud contre elle. Elle avait été poignardée une fois de plus, la lame de métal froid pénétrant dans son corps.
De grandes quantités de sang s’étaient répandues de son corps, éclaboussant Klem.
« ... Hrnf... »
Elle était incapable de former ne serait-ce qu’un seul mot, et seul l’air échappait des lèvres de Rem.
Klem cria. « Reeeeem !? »
S’effondrant sur le sol, une flaque de sang s’était répandue tout autour de Rem. Klem s’agenouilla à côté d’elle, l’appelant encore et encore par son nom. « Rem ! Rem ! Rem ! »
« ... Fuyez... fuyez..., » déclara Rem.
« Toi aussi, Rem ! Je t’emmène aussi ! Je vais les tuer, puis je te sauverais... ! » déclara Klem.
« ... Ta... prom... esse... » déclara Rem.
« Oui, j’ai promis, mais... ! » répondit Klem.
« Tu t’es mis sur mon chemin, n’est-ce pas !? Putain de Demi ! » cria Saddler.
Avec sa dernière attaque, l’épée de Saddler transperça le dos de Rem, atteignant le sol.
« ... !! »
Une abondance de sang de Rem se dispersait dans l’air — pur, rouge, du sang.
Klem tremblait, les yeux grands ouverts face à l’horreur. N’importe qui mourrait en perdant autant de sang, et Klem le savait. Rem mourrait certainement après une telle perte de sang.
Sang... Sang... Sang...
Sa vie s’estompait rapidement.
Krebskulm avait poussé un cri à vous glacer le sang.
Toujours effondrée sur le sol, Rem entendit une voix qui fit trembler toute l’église. Quelque chose se produisait en ce moment. Elle savait que sa propre vie touchait à sa fin. Mais même alors, elle pouvait sentir quelque chose d’encore plus grave arriver.
Rem se souvient des mots qu’Alicia lui avait murmurés dans la ruelle :
« Ce dont elle a besoin... c’est de haine. »
— Mais à quoi cela servait-il ? Pour le réveil de Krebskulm ? Se demanda-t-elle.
Jusqu’à présent, Rem ne comprenait pas comment la haine allait être créée.
C’est seulement maintenant qu’elle l’avait réalisé — .
La haine était née quand quelqu’un d’important pour vous vous était enlevé.
Merci pour le chapitre !
Tragique… 🙁
Je sais qu’au Moyen-Âge, il y avait mutilations et pendaisons en place publique mais les paladins n’ont vraiment aucun sens commun pour laissé une enfant assisté à une telle séance de torture…