Chapitre 4 : Les Chevaliers de la Grande-Bretagne
Table des matières
- Chapitre 4 : Les Chevaliers de la Grande-Bretagne – Partie 1
- Chapitre 4 : Les Chevaliers de la Grande-Bretagne – Partie 2
- Chapitre 4 : Les Chevaliers de la Grande-Bretagne – Partie 3
- Chapitre 4 : Les Chevaliers de la Grande-Bretagne – Partie 4
- Chapitre 4 : Les Chevaliers de la Grande-Bretagne – Partie 5
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Chapitre 4 : Les Chevaliers de la Grande-Bretagne
Partie 1
« Hohohoho, quand j’ai entendu dire que l’armée de Tōkaidō se mobilisait à Motosu, je n’ai pas cru qu’il soit nécessaire de se précipiter jusqu’ici, » déclara le jeune homme.
Sur une wyverne blanche, le jeune homme était l’incarnation même d’un aristocrate.
Il s’agissait d’un bel homme aux cheveux argentés. L’uniforme d’officier militaire britannique avait l’air propre et élégant sur lui, tandis que son équilibre et son comportement véhiculaient une élégance naturelle et sans effort.
« Heureusement, j’ai changé d’avis. Cela valait la peine de revenir en toute hâte par avion de transport et en wyverne. J’ai enfin la chance de vous rencontrer, » continua l’homme.
L’aristocrate anglais regardait Masatsugu droit dans les yeux.
Sa wyverne planait dans les airs, tout comme les deux wyvernes et tous les Légionnaires du côté japonais. Cependant, son regard aiguisé n’était fixé que sur Masatsugu.
« Je m’excuse pour mon impolitesse passée. Je m’appelle Edward et beaucoup de personnes m’appellent le Prince Noir, » déclara Edward.
Un sourire exprimant une sorte de certitude apparut sur le beau visage de l’aristocratique Ressuscité.
« Veuillez vous présenter dès maintenant, » demanda Edward.
« Masatsugu Tachibana, » répondit l’autre Ressuscité sans afficher la moindre émotion.
« Je n’ai jamais entendu ce nom avant. Puis-je vous demander quand êtes-vous né dans ce pays ? » lui demanda Edward.
« Désolé, je ne peux pas répondre à cela, » répondit Masatsugu avec indifférence. Plutôt qu’agir froidement avec lui de manière provocatrice, il s’agissait de la personnalité innée de Masatsugu qui lui faisait faire les choses à son propre rythme. Cela avait naturellement conduit à un manque d’enthousiasme dans son ton.
En revanche, Edward avait souri avec joie.
« Maintenant, je comprends ! Jusqu’à il y a quelques jours, j’ai dû vivre mes jours sous un pseudonyme. Je présume qu’il en est de même pour vous, non ? » lui demanda Edward.
Masatsugu jeta un coup d’œil à ses compagnons.
Hatsune, assise sur l’épaule du Kurou Hougan, et les trois Chevaliers sur une wyverne écoutaient le Prince Noir qui le questionnait. Ils ne savaient pas que Masatsugu était un Ressuscité.
Quant à la réaction de la princesse Shiori...
Elle chevauchait la même wyverne avec Masatsugu, fixant attentivement le Prince Noir.
« Très bien, ce que je vais ensuite dire vient du désir d’un chevalier d’avoir un duel entre guerriers, plutôt que d’être “désinvolte” comme l’a dit mon esprit gardien Morrigan, » continua Edward.
Ignorant le regard de la princesse, Edward déclara ouvertement : « Mesdames et messieurs, auriez-vous l’amabilité de pardonner à mes chevaliers la grossièreté de se mettre en travers de votre chemin ? »
« Que nous leur pardonnions ou non, vous allez quand même nous bloquer le chemin, n’est-ce pas ? » demanda Masatsugu.
« Hohohohoho, vous êtes certainement rapide pour comprendre ça. Comme c’est splendide, » déclara Edward.
{... Prince. La ville de Fuji et ses environs n’est pas votre forteresse. Votre Force de Chevalier est descendue à 10 %. Dois-je envoyer Sire Gary pour qu’il converge avec vous ?} Cela avait été dit à travers les ondes noétiques de Morgane la Fée.
L’œil géant, « L’Œil de Morgane », que Masatsugu et sa compagnie avaient repéré au-dessus de sa tête, veillait maintenant sur son commandant en chef souriant.
Edward avait rejeté sa suggestion, « Mon oncle n’est-il pas actuellement au fort tutélaire de Fuji ? Assignez Gary à la défense. Puisque Tachibana-dono a fait une apparition en personne, il est possible que l’armée de Tōkaidō tente une attaque furtive. »
{Affirmatif.}
« Tachibana-dono... Commence-t-on ? » lui demanda Edward.
Sa voix aristocratique sonnait presque comme une invitation à Masatsugu pour une partie d’échecs.
Edward avait tiré sur les rênes de la wyverne comme un cheval, se distançant du groupe de Masatsugu. Malgré le ton décontracté de sa voix, le Prince Noir laissait sortir un puissant bruit de son corps et de son âme.
Après avoir reculé d’une centaine de mètres, il avait finalement libéré une noesis surpuissante !
Le corps de Shiori avait également brillé d’or pendant quelques secondes.
« Hatsune, prenez les trois Chevaliers et atterrissez. J’ai demandé des renforts sur le terrain. Utilisez leur aide pour retourner à Suruga aussi vite que possible, » ordonna Shiori.
« C-Compris. Et vous et Onii-sama, princesse ? » lui demanda Hatsune.
« Nous suivrons bientôt. Il n’est pas nécessaire de s’en inquiéter, » répondit Shiori.
Shiori ordonna solennellement cela à Hatsune, empêchant Hatsune de poser d’autres questions.
Hatsune ordonna hâtivement au Légionnaire Kurou Hougan de descendre, escortant la wyverne qui transportait les trois Chevaliers.
Ils avaient disparu dans la forêt de montagne de Tōkaidō se trouvant en contrebas.
Avec seulement Masatsugu restant à ses côtés, Shiori soupira.
« Princesse, j’espérais personnellement que vous vous échapperiez avec eux, » déclara Masatsugu.
« Si vous croyez vraiment que je ne suis d’aucune utilité, je m’y conformerai, » après avoir demandé aux spectateurs non désirés de partir, Shiori répliqua nonchalamment à Masatsugu.
Sa réponse avait apporté un sourire au visage de Masatsugu.
Faut-il être impressionné ou exaspéré ? En tant que princesse, Shiori n’avait aucun désir de rester dans les derniers rangs pour être protégée. Après avoir comparé Masatsugu et la force de combat de l’ennemi, elle avait lancé l’appel afin de « combattre à ses côtés ». Elle allait puiser dans tous ses talents pour trouver un moyen de sortir de cette situation difficile.
Ce tempérament ne convenait pas à une figure de proue, mais à une camarade qui voulait réaliser ensemble leur ambition, c’était plutôt une bonne chose.
« Alors, tenez-moi compagnie pour l’instant, » répondit Masatsugu.
« Avec plaisir ! » répliqua Shiori.
Contrairement à ce seigneur et son serviteur, Edward se préparait de son côté au combat.
D’une voix bien audible, il commandait aux noesis qu’il avait relâchées. « Honte à celui qui en pense du mal. Rassemblez-vous sur mon nom d’Edward le Prince Noir pour soutenir l’honneur chevaleresque — j’en appelle à ma garde personnelle, l’Ordre de la Jarretière ! »
Une armée noire était apparue de nulle part à côté d’Edward.
Le Prince Noir possédait des Légionnaires supérieurs sous la forme de Croisés noirs tandis que le Cœur de Lion avait ses chevaliers cramoisis. L’armée d’Edward comprenait 100 individus en ce moment.
Les Chevaliers ne pouvaient invoquer que 10 % de leur limite lorsqu’ils se trouvaient en dehors de leur forteresse.
En d’autres termes, convoquer ici une centaine de Légionnaires impliquait que la véritable Force de Chevalier d’Edward avait dépassé les 1000 !
En revanche, l’armée de Masatsugu Tachibana ne comptait qu’une trentaine de soldats. Non seulement il était confronté à un désavantage numérique de plus de trois contre un, mais l’ennemi était aussi un génie militaire célèbre dans l’histoire anglaise. Cette bataille était sur une ligue différente de celle d’aujourd’hui.
Masatsugu avait donné un léger coup de pied à sa wyverne.
Comprenant ce que voulait Masatsugu, la bête de rétention se retira derrière les Kanesadas.
Sur la même monture, la princesse s’appuyait contre la poitrine de Masatsugu. Son corps était raide en raison de la nervosité et de la peur.
On ne peut pas lui en vouloir. Après tout, c’était sa première bataille.
Cependant, la princesse intelligente déclara bravement. « Masatsugu-sama, ne vous inquiétez pas pour moi. Vous avez carte blanche ! »
« Compris. Dans tous les cas, je suivrai le courant et ferai ce qui est naturel, » répondit-il.
Masatsugu avait jeté un regard discret vers un endroit particulier.
Un globe oculaire géant de sept ou huit mètres de diamètre, l’avatar de Morgane la Fée, dominait le champ de bataille.
Masatsugu chuchota alors. « Atteindre l’objectif exigera beaucoup d’efforts. »
« ... Alors je vous informerai quand l’occasion se présentera, » répondit naturellement Shiori, incitant Masatsugu à la regarder.
En raison de l’urgence, Masatsugu n’avait pas expliqué son approche en détail, mais la princesse intelligente avait déduit ses pensées de son regard et des circonstances actuelles.
C’était peut-être aussi dû à leur relation d’intimité croissante lors de divers événements.
Alors qu’elle était embarrassée par son regard, Shiori avait rougi et elle détourna la tête.
« Masatsugu-sama, la bataille a commencé ! » déclara Shiori.
« Excusez-moi, » déclara Masatsugu.
Puis, Masatsugu ordonna à ses trente Kanesadas de se rassembler dans une sphère compacte.
Une formation sphérique n’était pas particulièrement intéressante, mais elle offrait une défense dans toutes les directions. Dans tous les cas, les katanas utilisés à la Cité de Fuji avaient tous été transformés en fusils à baïonnette.
Les effets du Fait d’Armes d’Izumi-no-Kami Kanesada avaient disparu. À l’inverse, Edward avait soudainement activé le sien !
« La bataille nostalgique de Crécy... Il est temps de revivre le triomphe de ce jour-là. Ô Chevaliers de la Jarretière, défendez la fierté de l’Angleterre et devenez des archers ! » déclara Edward.
Sur la centaine de Chevalier Noirs, une quarantaine d’exemplaires avaient changé.
Leurs fusils à baïonnette s’étaient transformés en longs arcs d’acier, tout comme les Kanesadas pouvaient soudainement transformer leurs armes en la fameuse lame, Izumi-no-Kami Kanesada.
« Archers, reculez. Les chevaliers restants serviront d’avant-garde ! » ordonna Edward.
Les Légionnaires du Prince Noir s’appelaient les Chevaliers de la Jarretière.
Ils suivirent les ordres de leur seigneur et changèrent leur formation.
Devant les quarante archers, les soixante autres Chevaliers de la Jarretière formèrent une formation rectangulaire tassée en une rangée de dix rangées par six colonnes.
Cette formation rapprochée était comme un « mur dans le ciel ».
Les archers à l’arrière étaient protégés par les soixante Légionnaires à l’avant-garde.
« Feu ! »
« Feu ! »
Les deux Ressuscités avaient donné simultanément l’ordre.
Cependant, les mesures prises par leurs soldats respectifs étaient complètement différentes.
Dans la sphère bondée des trente Kanesadas, seuls les Légionnaires du front avaient tiré avec leurs fusils à baïonnette.
Le « mur dans le ciel » des Chevaliers de la Jarretière d’avant-garde avait encaissé le barrage de tir. Cependant, ils n’avaient pas riposté et ils avaient uniquement déployé une barrière de protection pour résister aux tirs des Kanesadas.
La barrière britannique avait neutralisé tous les faisceaux de chaleur du côté japonais.
Les archers à l’arrière avaient attaqué à la place du « mur » immobile.
Les flèches de lumière positionnée sur les longs arcs noirs étaient maintenant visibles dans le ciel. Les flèches désormais relâchées avaient tracé des trajectoires paraboliques pour attaquer la formation sphérique des Kanesadas.
Les Britanniques et les Japonais continuaient à tirer.
Les fusils à baïonnette utilisés par les trente Kanesadas étaient capables de tirer dix faisceaux par seconde.
En comparaison, les quarante archers britanniques avaient tiré beaucoup plus lentement. L’ensemble du processus, de la mise en place jusqu’à la libération, avait pris au moins cinq à dix secondes. Les archers étaient hautement qualifiés, mais la vitesse du tir des armes modernes entièrement automatique était écrasante.
Cependant.
« N-Notre côté perd dans la fusillade !? » s’exclama Shiori.
« Comme on peut le soupçonner, les projectiles de l’ennemi sont plus puissants, » répondit Masatsugu.
Shiori fut très surprise alors que Masatsugu acquiesça de la tête. Ils regardaient la bataille à l’arrière des Légionnaires. Les flèches de lumière perçaient les armures et les corps gigantesques des trente Kanesadas devant eux.
La barrière protectrice de l’armée Kanesada avait complètement échoué à se défendre contre les tirs consécutifs des archers noirs anglais.
En revanche, les faisceaux tirés par les fusils ne pouvaient toucher leur ennemi. La barrière protectrice des soixante Légionnaires dans le « mur dans le ciel » restait sûre et imprenable.
« Je savais déjà que ce n’étaient pas des arcs et des flèches ordinaires, » déclara Masatsugu.
La dernière fois à Suruga, Masatsugu avait été presque tiré dessus par le même type d’arc et de flèches.
Il avait été témoin de la puissance de feu qu’il avait déjà pu estimer à l’époque.
Après avoir échangé des tirs pendant une minute ou deux, les Kanesadas protégeaient encore désespérément leur maître, se servant de leurs casques et de diverses armures pour bloquer les flèches ou diminuer leur puissance.
Cependant, la pluie de flèches continuait à tomber impitoyablement sur les Kanesadas.
Sept Kanesadas étaient déjà morts, soit en ayant été frappés dans les zones vitales à travers les lacunes de leur armure, soit en succombant aux dommages accumulés. Ces sept soldats s’étaient écrasés du ciel comme ça.
« Voyez-vous ça, Tachibana-dono ? C’est la formation en mode anglais de ma Maison de Plantagenet — la tactique de l’arc long anglais ! Qu’allez-vous répondre à cela ? » demanda le seigneur anglais.
« Je vois, » le Prince Noir avait l’air d’exposer un trésor, tandis que Masatsugu répondit avec une totale indifférence.
« Utiliser des arcs pour les rôles offensifs et défensifs, c’est bien le style anglais, » déclara Masatsugu.
Actuellement, Masatsugu Tachibana était à plus d’une centaine de mètres d’Edward.
Malgré cela, Masatsugu savait ce que son opposant pensait. C’était probablement la même chose pour Edward. Dans une rencontre entre joueurs d’échecs de premier ordre, il suffirait de regarder la situation sur l’échiquier pour lire les pensées de l’autre sans avoir besoin d’une conversation redondante.
En tant qu’experts tacticiens, Masatsugu et Edward étaient à un tel niveau.
« Masatsugu-sama..., » murmura Shiori.
« On dirait qu’on doit abandonner le tir, » déclara Masatsugu.
Masatsugu avait alors doucement enlacé une Shiori inquiète.
Ils étaient tous les deux sur la même monture. Le dos et le faible poids du corps de la princesse s’appuyaient contre la poitrine de Masatsugu alors qu’elle tenait la main gauche de Masatsugu bien serrée dans ses propres mains.
Elle touchait son chevalier de confiance pour soulager la peur et l’incertitude dans son cœur.
« À tous mes hommes, dégainez vos épées. Les lames seront vos boucliers, » sentant le corps délicat de la princesse contre lui, Masatsugu avait donné un nouvel ordre.
Les fusils des vingt-trois Kanesadas restants se transformèrent à nouveau en épées japonaises. Ils avaient gardé leurs épées levées verticalement devant leur visage pour protéger la ligne centrale de leur corps.
C’est-à-dire la ligne verticale passant par le front, le nez, la gorge, le sternum et l’entrejambe.
L’utilisation de l’épée pour garder le centre signifiait qu’un léger mouvement du poignet suffirait pour parer les flèches visant le visage, le cœur ou d’autres organes vitaux du corps.
Les flèches pénétrant la barrière étaient maintenant bloquées par l’épée bien-aimée de Hijikata Toshizō.
« Hohohohoho. Ce n’est pas une mauvaise solution, mais ce n’est pas suffisant, » déclara Edward.
« Vous avez raison, » Le Prince Noir souriait tandis que Masatsugu Tachibana restait sans expression.
La bataille entre les Légionnaires s’intensifia alors progressivement. Les archers noirs avaient continué à tirer à plusieurs reprises. Bien que les Kanesadas utilisaient des épées pour protéger leurs zones vitales près de la ligne centrale, leurs corps étaient encore percés par de nombreuses flèches.
Les blessures les plus graves avaient été infligées aux membres, saignant du sang bleu.
Le fluide ectoplasmique était la source d’énergie qui alimentait les Légionnaires. Une perte excessive de fluide ectoplasmique arrêterait naturellement leur mouvement. Trois autres Kanesadas étaient tombés du ciel en raison de blessures excessives.
À ce rythme, la défaite était inévitable, même si le taux de décès des Légionnaires avait diminué.
« Chargez le Chevalier Noirs en défense. Faites vite, » ordonna Masatsugu.
Masatsugu avait commandé aux Kanesadas dont le nombre avait diminué à vingt.
L’armée Kanesada avait exécuté le commandement consciencieusement. Accélérant vers le « mur dans le ciel » formé par les soixante Chevaliers de la Jarretière, ils déchaînèrent l’art du sabre du style Tennen Rishin — .
Même avec la supériorité numérique de leur côté, il était possible pour les Croisés normaux de devenir négligents et de perdre dans ce genre de situation.
Mais les fusils avaient disparu des mains des Chevalier Noirs dans le « mur » devant eux.
Ce qui avait pris leur place était un bouclier rectangulaire aussi haut qu’un Légionnaire. Tenant les boucliers dans leurs deux mains, les Chevaliers de la Jarretière avaient résisté aux épées acérées du Shinsengumi.
L’art de l’épée qui avait tranché l’armure d’un grand nombre de Croisés ne pouvait pas couper à travers ces boucliers !
« Honte à celui qui en pense du mal... Mes chevaliers, vous êtes protégés par l’insigne de la jarretière. Maintenant, levez vos boucliers de justice pour triompher du mal ! » Il s’agissait des paroles sacrées utilisées par le Prince Noir pour invoquer son Fait d’Armes.
La courte inscription « Honi soit qui mal y pense, » ressemblant au latin, et une croix figuraient sur chaque écu porté par les Chevaliers de la Jarretière.
« Le pouvoir de bloquer l’épée de Hijikata Toshizō... Un Fait d’Armes de bouclier, hein ? » Masatsugu cela murmura à lui-même en observant la bataille de loin.
L’armée de Chevalier Noirs se cachait derrière des boucliers. Même si c’était féroce, les mouvements du Style Tennen Rishin ne pouvaient pas gagner aussi facilement face à cela. Chaque oscillation de l’épée était déviée par un bouclier.
De plus, pendant que les Kanesadas attaquaient les porteurs de boucliers...
Les archers à l’origine dans le dos avaient encerclé et se tenaient maintenant derrière l’armée Kanesadas brandissant des katanas.
En retournant leurs longs arcs aux fusils à baïonnette, ils avaient attaqué l’armée japonaise rouge-violet par-derrière — en combat en mêlée !
... Pris en sandwich avant et arrière par les Chevaliers de la Jarretière, la défaite des Kanesadas avait été clairement scellée.
Réussissant leur attaque en tenaille, les Légionnaires britanniques avaient frappé avec les lames de leurs fusils à baïonnette pour trancher, poignarder, embrocher les corps des Kanesadas.
Un massacre impitoyable avait commencé.
« Masatsugu-sama... Il est presque temps..., » Shiori chuchota calmement cela à ce moment-là.
La princesse tenait la main de Masatsugu en silence pendant tout ce temps, appuyée contre sa poitrine. Sa posture était restée la même maintenant, mais il y avait une sorte de vibration dans sa voix qui appartenait à quelqu’un qui avait trouvé une lueur d’espoir.
Il ne restait que neuf Légionnaires rouge-violet.
Ce nombre était suffisant. La joue de Masatsugu se tortillait en souriant.
« Hurlez, mes hommes. Les Chevalier Noirs ne sont pas vos adversaires, » déclara Masatsugu.
La cible de Masatsugu était « L’Œil de Morgane ».
Comparé au gigantesque globe oculaire qui protégeait le fort tutélaire de Fuji, cet avatar n’était que d’un dixième de taille. Actuellement, il observait le champ de bataille, témoignant de la bataille d’Edward.
« Détruisez cet esprit. Faites-le, » ordonna Masatsugu.
Les neuf Kanesadas suivirent les ordres de Masatsugu et rugirent d’un coup de tonnerre.
« Ohhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh ! »
« Ohhhhhhhhhhhhhhhhhh ! Ohhhhhhhhhhhhhhhhhh ! Ohhhhhhhhhhhhhhhhhh ! »
Ce cri des Légionnaires était connu sous le nom de Cri de Guerre.
Ce féroce rugissement avait résonné tout autour d’eux. En utilisant leurs bouches cachées derrière leurs masques, les Légionnaires avaient émis un son de hurlement bien unique.
Le Cri de Guerre produisait des effets de perturbation noétique et pouvait annuler le rayonnement électromagnétique et les ondes noétiques.
Auparavant, les Croisés britanniques avaient utilisé la même tactique dans leur attaque sur Suruga.
{ — Prince, au rapport. Ennemi, début de la perturbation noétique. Avatar, ne peut pas être soutenu...}
La voix avait rapporté la situation de manière fragmentaire. Le globe oculaire de sept ou huit mètres de diamètre — la manifestation de Morgane la Fée — s’était lentement évanoui.
Voyant son esprit gardien vaincu, Edward avait fait l’éloge : « Oh ? Vous avez quand même réussi à faire renvoyer Morrigan en un instant malgré votre situation défavorable... »
« Cela a fonctionné d’un seul coup, précisément à cause de la situation défavorable. Sinon, un esprit de ce niveau ne présentera aucune ouverture. »
Edward et Masatsugu marmonnaient simultanément comme s’ils avaient une conversation face à face.
Masatsugu avait raisonné quant à l’utilisation irresponsable de la perturbation noétique qui ne permettrait pas d’obtenir grand-chose.
L’ennemi était un esprit de la classe la plus puissante du côté britannique. Cependant, peu importe la puissance de son esprit, il serait naturel qu’elle perde sa concentration en voyant son maître gagner avec un avantage écrasant.
Même si ce n’était pas jusqu’à l’insouciance, il y aurait sans doute une diminution de l’attention.
Shiori avait augmenté ses sens en tant que maître noétique, à la recherche d’une ouverture dans l’adversaire.
Et c’était peu après cet instant que Masatsugu — avait effectué un atterrissage sur le sol...
Il avait d’abord demandé aux Kanesadas de commencer un Cri de Guerre, puis il avait saisi une Shiori épuisée dans ses bras, et il avait rapidement donné un coup de pied du côté de sa wyverne, lui ordonnant de faire une descente rapide.
La wyverne avait battu des ailes et avait atterri dans la forêt de montagne.
Un loup blanc géant attendait déjà sur le sol.
Il s’agissait de l’un des Loups Mibu qu’ils avaient montés jusqu’à la rivière Fuji, puis relâchés dans la forêt. Masatsugu était rapidement descendu de la wyverne et il avait déplacé Shiori, qui était incapable de marcher, vers le dos du Loup Mibu.
« Nous avons réussi, Masatsugu-sama..., » murmura Shiori.
« Oui, avec cet esprit parti, nous n’aurons plus à nous soucier du suivi noétique. Maintenant, on peut s’échapper dans les montagnes sans avoir à surveiller nos arrières, » déclara Masatsugu.
Tenant dans ses bras une Shiori faiblement souriante, Masatsugu chevauchait le Loup Mibu.
Une fois de plus, ils chevauchaient la même bête de rétention, sauf que cette fois-ci, ils s’échappaient sur la terre ferme. Se cacher dans la forêt de montagne était vraiment mieux que de voler dans les airs puisque leur but était d’échapper à la poursuite de l’ennemi.
Passant à travers les arbres de la forêt de montagne, le Loup Mibu avait couru aussi vite que le vent.
Inutile de dire que leur destination était la Cité de Suruga.
« Merci pour votre soutien, Princesse. On n’aurait pas pu s’échapper autrement, » déclara Masatsugu.
« Non... Sans vous aux commandes, Masatsugu-sama, nous aurions été anéantis il y a longtemps... Je devrais être celle qui exprime sa gratitude..., » murmura Shiori.
La courageuse princesse s’était collée contre Masatsugu pour une raison.
Tout en lui permettant de soulager sa peur et son incertitude de son côté, d’autre part, elle lui fournissait également une petite quantité de fluide ectoplasmique par contact intime. En fait, l’offensive féroce des Chevaliers de la Jarretière avait porté un dur coup aux Kanesadas, provoquant une consommation de fluide ectoplasmique beaucoup plus élevée que d’habitude...
Sans l’aide de Shiori, les Kanesadas n’auraient peut-être pas eu la force de déclencher le rugissement final.
Dans tous les cas, Masatsugu « avait suivi le courant et avait fait ce qui était naturel » et avait réussi à faire respecter le principe de « s’échapper le plus vite possible d’un champ de bataille après une défaite certaine ».
☆☆☆
« Il semble que Tachibana-dono ne partage pas l’idéal chevaleresque d’un combat viril. Il s’est enfui avec une telle rapidité et une telle détermination, » murmura Edward.
Sur la selle de sa wyverne qui battait des ailes, Edward sourit ironiquement.
La dernière des Légionnaires rouge pourpre venait d’être anéantie sous ses yeux.
Tuer instantanément neuf survivants était un jeu d’enfant. Seuls le Prince Noir, sa wyverne et l’Ordre de la Jarretière étaient restés sur le champ de bataille aérien.
« Je pourrais brûler toute la montagne pour mener une recherche... mais il est peu probable qu’il traîne dans les environs, » continua-t-il.
Edward regarda la forêt de montagne, haussant les épaules.
Il se souvient de la fille qui s’appuyait contre la poitrine de Masatsugu Tachibana. Il pensait à l’origine qu’elle était simplement sur la route pour une raison inconnue et n’y avait accordé qu’une faible attention.
« Cette fille a un air assez semblable à celui d’Eleanor. Elle semble aussi très bien connaître les techniques noétiques..., » continua-t-il.
Le visage noble et joli de la belle jeune fille et ses cheveux blond-platine étaient très frappants.
Edward avait décidé qu’il devait enquêter sur ses antécédents.
☆☆☆
Tachibana Hatsune se déplaçait à toute vitesse dans la forêt.
Bien sûr, elle utilisait un Loup Mibu pour courir, au lieu de courir à pied.
Les renforts dont la princesse Shiori avait parlé avant de se séparer étaient une référence à cette bête blanche de taille moyenne. Un deuxième Loup Mibu portait les trois Chevaliers qu’ils venaient de sauver.
« J’espère que la princesse et Onii-sama vont bien…, » murmura Hatsune.
Jusqu’à présent, il n’y avait aucun signe de la dame qu’elle servait et du jeune homme de son clan qui devait les rattraper.
Alors qu’elle s’inquiétait de leur sécurité, Hatsune avait senti que quelqu’un ricanait derrière elle. Elle se souvenait de cette voix très sarcastique.
Il n’y a pas si longtemps, elle avait entendu la même voix avant d’activer le Fait d’Armes — Kotouhihisshutsu.
... Hatsune s’était rappelé comment la voix lui avait offert de lui enseigner un bon plan. Puis les principes de l’utilisation de ce mouvement secret avaient fait surface dans son esprit. En d’autres termes, Kurou Hougan Yoshitsune donnait à nouveau des conseils.
Hatsune s’était concentrée sur l’écoute. Bien sûr, le parchemin bleu était apparu dans sa main droite.
« Quoi de neuf, Yoshitsune-san ? » demanda-t-elle.
Le parchemin lui avait dit que ses amis étaient hors de danger... Du moins, c’était le message que Hatsune avait senti.
« Vraiment !? Ils ne se sont toujours pas montrés, et j’étais morte d’inquiétude. C’est une bonne nouvelle ! » déclara Hatsune.
... Eh bien, avec ce poisson mort sur l’affaire, l’échec serait une surprise.
« Parles-tu d’Onii-sama ? C’est vrai qu’il n’est pas très vivant, » déclara Hatsune.
Parler à elle-même devant un rouleau était une scène assez bizarre.
Cependant, Hatsune n’était pas d’humeur à se moquer d’elle-même, car elle avait appris une vérité choquante sans aucune préparation mentale préalable.
... Ce n’est pas ce que je voulais dire. Cet homme et moi sommes pareils. En d’autres termes, nous avons été réveillés de nos anciennes morts.
« Hein ? »
Hatsune avait sursauté alors qu’elle s’était retrouvée en état de choc. Maintenant, elle doutait vraiment que ses oreilles aient des hallucinations ou non.
***
Partie 2
L’expédition à Cité de Fuji s’était déroulée avec des développements inattendus.
Après avoir survécu à de nombreuses épreuves, Masatsugu avait finalement ramené Shiori à Suruga. En cours de route, ils avaient rencontré Hatsune et les trois Chevaliers qui avaient presque fini en otages. Personne n’avait été laissé pour compte. En outre, ils avaient recueilli beaucoup d’informations — .
Cependant, Rikka Akigase n’avait pas pu s’empêcher de froncer les sourcils après avoir écouté le rapport concernant tous ces événements.
« Votre Altesse, je ne devrais peut-être pas le dire après avoir demandé votre aide..., » Rikka était dans le bureau du châtelain, se plaignant à propos de Shiori et Masatsugu. « Que ferions-nous s’il arrivait quelque chose à notre princesse impériale ? S’il vous plaît, comprenez l’importance de votre sécurité. »
« Je suis terriblement désolée. En raison de la situation d’urgence, j’ai dépassé les bornes, » répondit Shiori.
La princesse grondée s’excusa docilement, démontrant de la contrition dans ses paroles alors que son comportement présentait une parfaite docilité. C’était vraiment une actrice expérimentée. En fin de compte, Rikka n’avait pas poursuivi l’affaire très loin.
Grâce à la princesse risquant elle-même sa sécurité, trois Chevaliers avaient été secourus.
Les trois jeunes Chevaliers se nommaient Habuna, Maike et Tabi, et ils étaient membres de l’armée provinciale de Tōkaidō stationnés à Yamanashi. Chacun avait une Force de Chevalier d’environ 50.
Les officiers noétiques du fort tutélaire de Suruga avaient descellé leurs Appellations pour eux.
« De toute façon, j’apprécie le fait de gagner plus de subordonnés, qui ont besoin qu’on s’occupe d’eux. Jusqu’à ce que Nagoya donne des directives, ils resteront à Suruga pour l’instant, » déclara Rikka.
Rikka avait souri alors qu’elle ne se plaignait plus de l’insouciance de la princesse.
Les trois nouvelles forces qui s’étaient ajoutées à leurs forces avaient également eu des effets inattendus. Ils avaient raconté avec enthousiasme à leurs camarades dans le fort tutélaire de Suruga ce qu’ils avaient vu et entendu.
À savoir, la conversation entre Edward le Prince Noir et Masatsugu Tachibana pendant la bataille de la retraite.
« Jusqu’à il y a quelques jours, j’ai dû vivre sous un pseudonyme. Je présume que l’affaire est la même pour vous ? »
Le Ressuscité à la tête des forces britanniques avait dit quelque chose de profond.
En plus des rumeurs originales sur l’identité de Masatsugu, une « certaine conviction » s’était répandue parmi les soldats de Suruga.
En effet, tout le monde était profondément convaincu que la véritable identité de Masatsugu Tachibana était précisément Hijikata Toshizō.
Le lendemain de leur retour de Cité de Fuji — .
Masatsugu avait accompagné la princesse au fort tutélaire. Pendant qu’ils étaient là, ils s’étaient séparés à un moment donné.
Pendant qu’il se promenait seul, l’attitude des soldats et des officiers à son égard était nettement plus prudente et polie qu’auparavant. Les trois Chevaliers, Habuna, Maike et Tabi avaient même fait des pieds et des mains pour l’accueillir.
À chaque occasion, ils demandaient discrètement à Masatsugu. « Tachibana-dono... êtes-vous le Seigneur Hijikata ? »
Chaque fois, Masatsugu réagissait indifféremment. « Non. » « Je n’en ai aucune idée. » « Pas vraiment. » « Qui sait ? » « Vous vous trompez de type, je crois ? » « Ne croyez pas aux rumeurs bizarres. »
Masatsugu avait simplement répété des refus monotones. Il ne pouvait pas se donner la peine d’expliquer la raison.
Les humains étaient des créatures qui ne croyaient que ce qu’ils voulaient croire. Peu importe combien Masatsugu l’avait nié, ils étaient toujours partis avec un air de : « Il est le Seigneur Hijikata..., » présents sur leur visage.
Après avoir répondu à ces questions, Masatsugu s’était retrouvé dans le mess réservé aux officiers de haut rang.
La salle de mess restreinte n’était ouverte qu’aux Chevaliers et aux soldats ayant le grade d’officier de campagne ou un grade supérieur, de sorte qu’il y avait peu d’utilisateurs. Masatsugu avait pris place, espérant que cela devrait réduire la quantité de tracas.
À ce moment, Hatsune arriva, portant pour une fois une expression de colère.
Masatsugu s’attendait à ce qu’elle soit venue dire des bêtises après avoir entendu parler de la rumeur Hijikata Toshizō
« Que tu sois vraiment Hijikata Toshizō ou non, Onii-sama, je garderai cette question pour une autre fois. Donc le vrai Masatsugu Tachibana qui jouait avec moi dans mon enfance... est-il déjà mort ? »
Hatsune avait mis en avant l’essentiel de la question dès le départ.
☆☆☆
« Je vois... Vous avez donc admis à Hatsune votre identité de Ressuscité ? » demanda la princesse.
« Oui, je lui ai dit à mon entière discrétion, » répondit Masatsugu.
Il s’agissait du lendemain matin après qu’il eut eu une longue conversation avec la jeune fille du clan Tachibana.
Masatsugu était venu au Dortoir de Lys Noir, réservé exclusivement à la princesse, pour rencontrer son seigneur dans le salon.
« Je ne connais pas mon vrai nom, j’ai été convoqué dans le monde actuel par le pouvoir divin de la princesse, le vrai Masatsugu Tachibana est mort depuis des années, etc. C’est pour ainsi dire l’essentiel de ce que je lui ai dit, » déclara Masatsugu.
« On ne peut rien y faire. La vérité devait être révélée tôt ou tard, » Shiori soupira légèrement alors qu’elle disait ça.
Autrefois, elle buvait souvent du thé noir dans le salon, mais actuellement, tout ce qu’elle avait devant elle était un verre d’eau.
Le problème alimentaire de Suruga s’aggravait de jour en jour. Les articles de luxe comme le café, le thé noir et les boissons alcoolisées étaient rares. Même la princesse ne pouvait pas en profiter librement.
« Cela explique pourquoi je ne l’ai pas vue depuis hier..., » déclara la princesse.
« Elle doit être en état de choc, découvrant que son parent est mort et que je suis quelqu’un sans aucun lien avec elle, » répondit Masatsugu.
« Ce ne serait pas pratique. Cela ne servirait à rien d’être distrait par des problèmes aussi insignifiants... Il y a tant de responsabilités qui dépendent d’elle, » déclara Shiori.
Tachibana Hatsune était la dame d’honneur de la princesse Shiori, sa garde du corps et une Chevalière.
Bien sûr, la compétence et le professionnalisme étaient essentiels. Il n’y avait rien de mal avec ce que Shiori avait dit. Mais la belle princesse ajouta sèchement, « Eh bien ! Je fermerai les yeux si elle veut un peu de temps pour mettre de l’ordre dans ses sentiments. Après tout, faire preuve d’indulgence envers ses subordonnés fait partie des actions sociales demandées par les employeurs. »
« Je vois, » déclara Masatsugu.
« Masatsugu-sama, souriez-vous ? » demanda Shiori.
« Vous imaginez des choses. Je ne savais pas que vous aviez également un côté naïf, Princesse, » déclara Masatsugu.
« Eh bien, c’était un lapsus ! » s’exclama Shiori.
Juste au moment où le seigneur et son subordonné avaient ce genre de conversation...
Un bruit de pas pressés s’était approché du salon et la porte avait été ouverte avec force. Habillée dans le style Haikara-san, Hatsune s’était précipitée dans la pièce et elle avait dit : « Princesse, Onii-sama ! Peut-être que la vraie identité d’Onii-sama est Oda Nobunaga !? »
Libérant tout cela dans un seul souffle, Hatsune avait proposé une hypothèse audacieuse avec énergie.
Après un moment de silence, Shiori fit une remarque avec une légère déception, « ... N’avez-vous pas dit qu’elle était en état de choc ? »
« C’était comme ça hier, » répondit Masatsugu sans expression.
Dans tous les cas, ils avaient regardé Hatsune, qui se comportait comme d’habitude. Shiori avait agi de manière attentionnée face à la fille vraiment joyeuse, « Alors, avez-vous mis de l’ordre dans vos sentiments ? »
« Oh, oui. C’est triste que mon parent éloigné soit décédé, et j’aimerais aussi lui rendre hommage sur sa tombe. Mais vos ambitions passent en premier, Princesse, donc on ne peut rien y faire, » répondit Hatsune.
« ... Je vous suis certainement reconnaissante de l’avoir compris, » déclara Shiori.
« Pas du tout, après tout, il s’agit du devoir du clan Tachibana, » répondit Hatsune.
La princesse avait été assez surprise par cette tournure des événements tandis que Hatsune avait répondu joyeusement.
La capacité de changer rapidement de mentalités était aussi un atout pour les guerriers. Se sentant plutôt impressionné, Masatsugu avait dit : « Vas-tu continuer à t’adresser à moi de la même façon ? »
« Pourquoi pas ? Ton nom est définitivement “Masatsugu Tachibana” dans le registre des familles. De plus, le changement d’habitude sera pénible à ce stade. D’ailleurs, maintenant que j’y pense..., » Hatsune baissa la voix comme si elle chuchotait. « Il y a beaucoup de gens dont l’identité est inconnue parmi les “tantes et oncles” qui ne se présentent qu’aux réunions de famille et aux services commémoratifs. Comparée à ces parents, Onii-sama, ma relation avec toi est vraiment plus réelle et substantielle. Ne t’inquiète pas, je vais bien à propos de ça. »
D’une certaine manière, ce tempérament joyeux et chanceux était aussi une qualité de héros.
De plus, c’était prétendument le père de Hatsune dans la capitale Tokyo qui avait fait que Masatsugu avait repris l’identité de l’original mort dans un accident.
« Revenons à la question principale. Pourquoi la vraie identité d’Onii-sama ne peut pas être Oda Nobunaga ? » demanda Hatsune.
« Qu’est-ce qui t’a fait penser à ça ? » demanda Masatsugu.
« En parlant de héros japonais, il s’agit du trio de Nobunaga, Hideyoshi et Ieyasu, n’est-ce pas ? Mais Toyotomi Hideyoshi ressemblait à un singe tandis que Tokugawa Ieyasu était un type rondouillard comme un tanuki, donc leurs apparences ne correspondent pas du tout à Onii-sama. C’est pourquoi j’ai décidé de parier sur Oda Nobunaga, » déclara Hatsune.
« Je vois, c’est logique, » répondit Masatsugu.
« Onii-sama, te souviens-tu de l’incident de Honnouji ? » lui demanda Hatsune.
« Maintenant que j’y pense, je n’ai visité aucun sanctuaire ou temple depuis deux ans. Peut-être que les souvenirs de ma mort se sont transformés en traumatisme mental, me faisant inconsciemment éviter les sanctuaires et les temples..., » répondit Masatsugu.
« C’est ce qu’on appelle la psychologie des profondeurs, n’est-ce pas ? »
Pendant que Hatsune et Masatsugu discutaient de la nouvelle hypothèse, Shiori toussait sur le côté.
« Examinons soigneusement ce non-sens — non, hypothèse audacieuse. Il y a 99 % de chances que la possibilité que Masatsugu-sama soit le Seigneur Nobunaga est fausse, » déclara Shiori.
« Oh ? » s’exclama Masatsugu.
« Princesse, 99 %. Cela va bien trop loin ! » s’exclama Hatsune.
« Le Seigneur Nobunaga était sans aucun doute un excellent politicien et stratège, mais ses capacités en tant que commandant sur le terrain ne sont pas des plus concluantes... Certains rapports sont plutôt suspects, » rapporta Shiori.
« Mais il a remporté des victoires spectaculaires à Okehazama et Nagashino, n’est-ce pas ? » demanda Hatsune.
Tandis que la princesse bien informée racontait l’histoire, Hatsune essayait de trouver une petite réfutation.
« Les représentations de batailles dans des romans ou des drames historiques sont presque toutes fausses. L’attaque-surprise sur Okehazama qui a vaincu Imagawa Yoshimoto et les trois rangées de coups de feu qui ont dévasté la cavalerie de Takeda étaient toutes des fictions produites par les romanciers de la période Edo, » déclara la princesse.
« V-Vraiment ? » s’exclama Hatsune.
« Il y a une théorie selon laquelle Nobunaga marchait sans éclaireur dans la région de Okehazama lorsqu’il est tombé par hasard sur l’ennemi. Avec le recul, l’attaque-surprise n’était qu’un coup de chance, » déclara Shiori.
« Ça n’a pas l’air cool ~, » murmura Hatsune.
« C’est pourquoi cela a été “embelli” pour devenir une histoire de bravoure inspirante. D’ailleurs, le seigneur Nobunaga est souvent décrit comme un génie innovateur et progressiste... Mais en vérité, il était très préoccupé par l’opinion publique. Un homme qui s’en tenait à des méthodes stables et fiables. Il reste de nombreuses lettres qu’il a écrites à ses serviteurs au sujet de ces questions. Il avait une personnalité très réfléchie, » déclara Shiori.
« N’est-il pas le Diable du Sixième Ciel !? » s’exclama Hatsune.
« Quand l’épouse légale de Hideyoshi a été frustrée par l’infidélité de son mari, il a même écrit des lettres pour la réconforter... Comprenez-vous maintenant ? Masatsugu-sama n’est pas quelqu’un d’aussi prévenant, » déclara Shiori.
« C’est tout à fait vrai ! » s’exclama Hatsune.
« Princesse, Hatsune ! Sautez aux conclusions n’est pas une bonne chose, » offensé, Masatsugu s’était opposé à l’accord de Hatsune quant à l’affirmation de Shiori.
« En fait, je suis un homme qui sait être attentionné et prévenant. En supposant que l’autre personne est une dame, bien entendu, » déclara Masatsugu.
« C’est vrai, vous avez mentionné que vous étiez une sorte de coureur de jupons dans votre vie antérieure, n’est-ce pas... !? » déclara Shiori afin d’enfoncer le couteau dans la plaie.
« Hein ? » s’exclama Hatsune.
Shiori grogna avec une consternation inexplicable face à la remarque de Masatsugu, faisant réagir Hatsune vers un état de choc.
« Pas possible ! Onii-sama — es-tu ce genre de gars !? » s’exclama Hatsune alors qu’elle le questionnait.
« Qu’y a-t-il de si surprenant ? Tous les hommes aiment les femmes attirantes, » répliqua-t-il sans émotion.
L’attitude de Masatsugu était blasée comme toujours, n’affichant aucune excuse quant à ce qu’il disait
Hatsune avait souri maladroitement. « Je suis désolée, Onii-sama. Tu as toujours eu l’air si sérieux, c’est pourquoi je l’ai trouvé surprenant... Oh, Onii-sama, ne me dis pas que j’ai également attiré ton attention ? »
« Non, je peux jurer devant Dieu et les Hauts Cieux, » déclara Masatsugu.
« C’est aussi assez grossier ce que tu dis. Je n’arrive pas à croire que tu m’aies rejetée si facilement et d’entrée de jeu, » déclara Hatsune.
La fille Tachibana avait penché sa tête dans la consternation.
Masatsugu haussa les épaules avant de déclarer. « Ne t’inquiète pas, je parle d’avant. Comme nous ne sommes pas liés par le sang, mais que tu es toujours prête à m’appeler comme ton frère aîné, je suppose que nous sommes des frères et sœurs assermentés liés par le destin. »
« Assermentés... frères et sœurs ? » demanda Hatsune.
« Tout à fait, et je suis un gars qui trouve les petites sœurs irrésistibles, » déclara Masatsugu.
« Onii-sama, tu ne devrais pas dire ça après avoir prononcé un discours si touchant ! » déclara Hatsune.
En fin de compte, Hatsune avait facilement repris son rythme habituel.
Les environs immédiats de la princesse Shiori étaient encore sécurisés. Cependant, un ennemi redoutable regardait vers la région de Suruga. De plus, l’Alliance pour la Restauration avait gagné le carnivore exceptionnel connu sous le nom de Richard Ier.
Peut-être qu’un changement dramatique dans la situation de combat était sur le point de se produire.
Masatsugu avait cette sorte de faible prémonition.
***
Partie 3
Un hélicoptère avait décollé du château de Nagoya puis il était finalement arrivé sur les lieux.
Il s’agissait d’un hélicoptère de transport spécial réservé aux VIP utilisé par le Fief de Tōkaidō et ayant une capacité de sept passagers. Les sièges étaient en cuir véritable et le décor de la cabine était très haut de gamme.
Il était environ 13 heures.
Sous le ciel ensoleillé, les rotors bruyants pouvaient être entendus tout au long du vol.
« Le fort tutélaire de Higashimikawa est en flammes..., » l’un des passagers, un Chevalier d’une quarantaine d’années, avait déclaré ça en état de choc.
« Higashimikawa » faisait référence à la partie orientale de la préfecture d’Aichi de Tōkaidō. Ce fort tutélaire était situé dans les montagnes, en plein centre entre la ville de Toyohashi et la ville de Gamagoori.
Il s’agissait d’un fort en étoile conçu avec une disposition de murs de fortification ayant la forme de cinq pointes.
Au centre, le donjon protecteur de la nation et divers bâtiments étaient tous en feu.
Il y avait plus de trois cents Croisés pourpres dans les airs au-dessus du fort tutélaire.
Ces Croisés provenaient du fort tutélaire de Hamamatsu à l’extrémité Ouest de la préfecture de Shizuoka. Utilisant leurs nombres écrasants, l’ennemi avait instantanément écrasé la garnison à Higashimikawa.
« C’est une variante spéciale qui est apparue pour la première fois au fort tutélaire de Fuji il y a trois jours. Selon le rapport de Rikka, le Chevalier ennemi est un Ressuscité qui prétend être Richard I... » Le vieil homme aux cheveux blancs fronça les sourcils avec du ressentiment dans sa voix.
Son nom et son titre étaient Akigase Shouzan, gouverneur général de Tōkaidō.
Akigase Shouzan était vêtu d’un kimono avec un manteau. Svelte et ressemblant à une grue, il était vraiment impressionnant. Cet homme de 68 ans donnait vraiment une impression saisissante.
Le Chevalier Rikka Akigase était l’enfant le plus âgé qu’il avait vu naître.
« Les chevaliers de la Restauration ont finalement empiété sur la terre de Mikawa ? »
L’Armée Impériale japonaise utilisait des bêtes de rétention de petite et moyenne taille pour la reconnaissance.
Bien sûr, Akigase Shouzan pouvait compter sur les rapports des renards ou des Yatagarasus, mais il avait quand même choisi de confirmer lui-même la situation sur place.
La raison en était — .
Au cours des deux derniers jours, trois autres forts tutélaires dans l’est d’Aichi étaient tombés.
« Hier, c’était Okumikawa, ce matin, c’était Atsumi... Et cet après-midi, c’était Higashimikawa. Ils font vraiment tout ce qu’ils veulent, » déclara-t-il.
Dans tous les cas, les attaques avaient été menées par des Croisés pourpres.
Il s’agissait de l’armée dirigée par Richard I, apparemment appelée les Escalibors.
Par la fenêtre de l’hélicoptère, Akigase Shouzan avait fixé son regard sur les silhouettes géantes des chevaliers rouges.
Sa forteresse de Nagoya était très près de Kinai. En allant vers l’ouest, puis en traversant la rivière Kiso, on atteindrait le fief du Kinai — la terre gouvernée par le chef de l’Alliance pour la Restauration.
La mobilisation imprudente des forces de Nagoya conduirait le Kinai à l’attaque.
Akigase Shouzan et l’armée provinciale Kinai se retenaient mutuellement de l’autre côté de la rivière Kiso. Entre-temps, il avait demandé des renforts de diverses régions voisines telles que Tōsandō, Hokuriku et Kantō. Alors qu’il négociait entre différentes factions, il avait cherché à se regrouper et à lancer une contre-attaque.
Cependant, les résultats n’étaient pas prometteurs.
Peut-être que leur plan était de sacrifier Tōkaidō — .
☆☆☆
« Edward. Que veux-tu dire par : arrêter pour l’instant l’attaque ? »
« Il faut bien se préparer avant que ces forts tutélaires conquis d’Okumikawa, d’Atsumi et d’Higashimikawa puissent servir de bases pour organiser une invasion contre Nagoya. Une simple demi-journée n’est pas suffisante pour accomplir toutes les tâches requises, comme faire signer par les résidents à proximité des promesses écrites d’obéir à la Charte de la Chevalerie, » répliqua Edward.
Quelques heures s’étaient écoulées après la chute de Higashimikawa.
Le ciel était sombre et Edward était dans le bureau du châtelain, recevant Richard qui était retourné triomphalement au fort tutélaire de Hamamatsu. C’est dans ce but qu’il avait spécialement fait un voyage depuis Hakone.
Tous les deux étaient assis sur des canapés séparés, l’un en face de l’autre avec une table basse entre eux.
« Une offensive éclair est une bonne chose, mais tu causes bien trop de destruction, » déclara Edward.
« Hmm..., » répliqua Richard.
« Et si on se reposait une semaine ? Viens avec moi à Hakone pendant cette période. Ce sera agréable de profiter des sources chaudes et des paysages d’automne, » déclara Edward.
« Hmph, » son ancêtre avec le titre de Coeur de Lion fronça les sourcils. « C’était la même chose il y a quelques jours. Je poursuivais l’ennemi après ma victoire à Fuji, mais tu m’as rappelé avant que je puisse conquérir Motosu... »
« C’était tout à fait normal. Après tout, il n’était pas nécessaire de traverser le mont Fuji pour entrer dans le territoire de Yamanashi, » expliqua Edward avec un haussement d’épaules, jamais fatigué par le lion en colère. « Même si tu as conquis les régions de Motosu et de Kouhujou, la région environnante est montagneuse et traître. Le mouvement des Légionnaires au-dessus des montagnes de ce genre, où résident de puissants esprits de la terre, entraînera une grave consommation de fluide ectoplasmique, et il n’y a pas de sanctuaires de l’eau à utiliser dans les montagnes. »
Daihosatsu, Yatsugatake, Okuchichibu, Okutama, Tanzawa, et autres...
Edward avait quelques vagues impressions quant à ces noms issus de la géographe. La région montagneuse entre Tōkaidō et Kantō était vaste avec de nombreux sommets. Il avait renoncé depuis longtemps à les mémoriser tous.
Plutôt que des noms géographiques, l’importance stratégique était plus grande.
« Si tu essaies d’envahir Tokyo en traversant les montagnes, épuisant ainsi ton armée... tu ne feras qu’agir dans le sens de l’ennemi qui attend patiemment dans le Fief du Kantō, » déclara Edward.
« C’est pourquoi je voulais marcher maintenant vers l’ouest, » déclara Richard.
« Oui, mon oncle. Mais si tu devais t’occuper de la capitale provinciale de Nagoya et que tu portais un coup mortel au Fief de Tōkaidō pendant que j’entreprendrais les préparatifs à Hakone pour envahir Kantō — ce serait le développement idéal selon moi, » déclara Edward.
Nagoya était à la fois la capitale provinciale et le cœur battant de Tōkaidō.
La préfecture d’Aichi, centrée autour de cette métropole, abritait une population et une capacité de production dépassant de loin Shizuoka et Yamanashi réunis.
Par conséquent, le Fief de Tōkaidō y avait maintenu un état de préparation militaire suffisant.
La préfecture d’Aichi comptait au total dix forts tutélaires, dont six étaient concentrés dans la périphérie de Nagoya.
« Il y a quinze Chevaliers stationnés dans ce secteur ainsi que le gouverneur général de Tōkaidō qui supervise tout. Bien qu’il ne soit pas Chevalier, j’ai entendu dire qu’il est plutôt malin et expérimenté, » déclara Edward.
S’il était Chevalier, ils auraient pu le recruter rapidement comme ils l’avaient fait avec le gouverneur général du Kinai.
Edward se souvient des pouvoirs magiques d’Eleanor qui était encore à Kyoto. D’autre part, Richard avait reniflé et avait de nouveau grogné en raison de son mécontentement.
Puis, il avait aussitôt souri d’une manière malicieuse.
« Sois honnête avec moi, Edward. Ce que tu veux, c’est me laisser cette proie inférieure de Nagoya pour que tu puisses avoir Kantō — ou plutôt la garnison romaine — tout à toi, n’est-ce pas ? » demanda Richard.
« C’est une façon assez méchante de présenter les choses, » Edward avait eu un sourire ironique lorsqu’il entendit ça, mais il ne confirma ni nia ce que venait de lui dire Richard. « Le Seigneur César n’est pas au Japon... Mais en fin de compte, c’est un grand héros. La rumeur dit qu’il a mis en place un certain nombre de plans pour protéger Tokyo en raison des faiblesses du Fief du Kantō et la Garde impériale. Même les Japonais sont dans l’obscurité quant à tout cela. »
« Oh ? »
« Le fait d’attaquer impulsivement comme un lion ne ferait que te faire tomber dans un piège. J’ai choisi d’attaquer Kantō uniquement parce que je crois que je suis plus adapté à la tâche. Mon oncle, s’il te plaît, comprends un peu ma position, » déclara Edward.
« Très bien, mais j’ai une condition. » Richard était allé directement à la chasse. « D’après ce que j’ai entendu, tu t’es bien amusé à Fuji. Il y a un groupe de Chevaliers intéressants à Suruga, qui résistent vaillamment à nos armées, n’est-ce pas ? »
« Oh, mon Dieu, mon oncle, c’est ce que tu veux dire par là, » déclara Edward.
Cet ancêtre féroce était vraiment un homme impulsive et une vision à court terme.
Cependant, le nez de Richard et divers instincts étaient exceptionnellement vifs. Il avait dû sentir la « délicieuse proie » cette fois sans même y réfléchir en profondeur.
De plus, c’était un dessert exquis qu’Edward le Prince Noir avait spécialement gardé pour plus tard.
« Très bien, qu’il en soit ainsi. Oncle, j’ai deux demandes, » déclara Edward.
« Dis-le-moi, on verra bien, » déclara Richard.
« Le premier est très simple. Avant de partir pour Suruga, j’aimerais d’abord que tu conquérais Nagoya, » déclara Edward.
« Qu’est-ce que c’est que ce bordel ? Mon sang chaud est sur le point de surgir en ce moment, » déclara Richard.
« Les risques l’emportent sur les avantages si tu fais intentionnellement un détour pour tomber dans un piège. Jusqu’à présent, l’homme qui rôde à Suruga... n’a pas encore révélé l’étendue réelle de ses pouvoirs. Ses talents de chasseur devraient être exceptionnels, » déclara Edward.
« Pour quelles raisons crois-tu cela ? » demanda Richard.
« Un homme qui excelle à s’échapper excellera aussi à piéger son ennemi. Dans le passé, j’ai fait face à une personne similaire, » déclara Edward.
Edward se souvient de son rival d’antan, un héros de France.
Il y avait quelque chose chez Masatsugu Tachibana qui sentait le même parfum que cet homme. Pendant ce temps, le Coeur de Lion l’avait rejeté avec un sourire sans peur. Bien que les pensées profondes ne soient pas son point fort, c’était un homme d’une capacité extraordinaire.
« Alors j’attaquerai d’une manière sérieuse au lieu de savourer de petites bouchées, » déclara Richard.
« En dehors de lui, Suruga a d’autres chevaliers compétents. Il vaudrait mieux être prudent, » déclara Edward.
« Et ta deuxième demande ? » demanda Richard.
« Après avoir conquis Suruga, localise une belle princesse aux cheveux platine éblouissants. Cette fille pourrait ostensiblement devenir un atout intéressant. Elle a un air assez semblable à celui d’Eleanor. Tu la reconnaîtras dès que tu l'aura vue, mon oncle, » déclara Edward.
Edward se souvenait de la noble dame que Masatsugu Tachibana servait à titre de chevalier.
Elle s’appelait Shiori Fujinomiya, la princesse évincée du Japon Impérial dans des circonstances curieuses.
***
Partie 4
31 octobre.
Un demi-mois s’était écoulé depuis l’invasion de Shizuoka par l’Alliance pour la Restauration.
Tôt ce matin, un renard utilisé comme messager et envoyé par Nagoya était arrivé au fort tutélaire de Suruga, apportant la nouvelle que trois forts tutélaires de Tōkaidō étaient tombés hier et avant-hier.
« Cela signifie que la situation de Nagoya devient désastreuse comme la nôtre ? » demanda Hatsune.
« Comparé à Suruga, qui pour l’instant est laissé seul, cela pourrait dans un certain sens être plus dangereux, » répondit Masatsugu.
Masatsugu accompagnait Hatsune pour rendre hommage à une tombe.
Il était environ 14 heures. Il n’y avait personne d’autre au cimetière à part eux. Ce paisible cimetière était situé au bord de la rivière Abe sur le côté ouest de Suruga et près de la maison du « vrai Masatsugu Tachibana ».
« Onii-sama... Désolée de ne pas être venu jusqu’à maintenant. Les devoirs du clan et le service pour la princesse seront assumés correctement par moi et cet Onii-sama ici. S’il te plaît, repose en paix, » déclara Hatsune.
« C’est une façon très compliquée d’organiser les choses, » murmura Masatsugu en rassemblant ses paumes devant le tombeau avec Hatsune.
Devant eux, il y avait une pierre tombale gravée de « Tombeau du clan Tachibana ». À côté se trouvait une petite tablette de pierre portant les noms des personnes ensevelis ici.
Le dernier nom était « Masatsugu Tachibana », précédé par les parents de Masatsugu, et ses grands-parents — .
« Quand ils ont enterré le vrai, ils ont gravé son nom sur la pierre... Heureusement, je n’ai volé que son identité, mais pas sa pierre tombale, » déclara Masatsugu.
C’était probablement une faible compensation secrètement fournie par le père de Hatsune et les anciens du clan quand ils avaient pris le nom du jeune Tachibana qui était mort prématurément pour le donner à un Ressuscité non identifié.
Masatsugu n’avait remarqué cette prévenance que lorsqu’il avait vu la tablette de pierre aujourd’hui.
Après avoir prié pour « le vrai », Masatsugu avait déclaré sur un ton formel. « Hatsune, veuillez accepter mes remerciements et mes excuses au vrai. » Puis il avait repris normalement. « Et si possible, reste derrière moi autant que possible sur le champ de bataille. »
« Oh, mon Dieu, Onii-sama, vas-tu me protéger ? » lui demanda Hatsune.
Hatsune semblait légèrement offensée, comme il sied à un membre d’un clan de héros qui s’enorgueillissait pour sa force.
Masatsugu secoua la tête. « Non, ce que je veux dire par là... c’est que tu dois m’observer attentivement pour apprendre comment les batailles sont livrées. Et tu devrais faire ça jusqu’à ce que tu sois une Chevalière à part entière. Jusque là, je suis prêt à faire ce que je peux pour t’aider. »
« C’est cool. Cependant, je suis un peu surprise, » déclara Hatsune.
« Surprise ? » lui demanda Masatsugu.
« Je pensais que tu serais plus comme un loup solitaire lors des combats, » déclara Hatsune.
« Une nouvelle recrue ne peut pas tout faire sur le champ de bataille et doit d’abord s’occuper d’elle-même. Et celui qui s’occupe de Hatsune Tachibana, c’est précisément moi, Masatsugu Tachibana, c’est tout et il n’y a rien à rajouter, » déclara Masatsugu.
Masatsugu avait partagé ses pensées et en était venu à réaliser quelque chose.
À en juger par ce fait, dans le passé, avait-il aussi suivi quelqu’un pour apprendre comment se déroulaient les batailles ? Probablement... Oui ?
Avait-il suivi des hommes forts, féroces et persévérants alors qu’il avait parcouru les extrémités de la terre à de nombreuses reprises — .
Il avait l’impression d’avoir vécu une telle vie...
« Oh mon Dieu ? Est-ce une alarme !? » s’exclama Hatsune.
Hatsune avait sursauté de peur. Une alarme retentissait à travers les haut-parleurs publics dans toute la ville de Suruga, accompagnée d’un message diffusé invitant les civils à se réfugier à l’intérieur des bâtiments.
Avec un accord tacite, les deux individus avaient immédiatement quitté le cimetière.
Naturellement, ils n’allaient pas s’abriter. Masatsugu Tachibana et Hatsune étaient Chevaliers défendant cette ville.
« Onii-sama, dépêchons-nous jusqu’au fort tutélaire ! » déclara Hatsune.
« Hmm ? » s’exclama Masatsugu.
Sur le parking du cimetière, Hatsune s’était précipitée jusqu’à arriver à côté de Masatsugu, mais il avait remarqué que quelque chose n’allait pas.
Quelque chose volait à grande vitesse depuis le sud de la Baie de Suruga, se dirigeant directement vers le centre de la ville près de la gare. La vue d’une personne normale le confondrait probablement avec celle d’un avion.
« C’est un Croisé rouge... C’est le Légionnaire du Roi Richard ! » déclara Masatsugu.
Ils avaient vu ce type de Croisé il y a trois jours, mais pour une raison inconnue, il n’y en avait qu’une seule qui volait.
Contrairement au centre-ville de la capitale, Suruga n’avait pas beaucoup de bâtiments de grande taille. Ainsi, l’excellente vue de Masatsugu avait pu voir le Croisé rouge depuis le cimetière de la banlieue.
Une autre ombre dans le ciel le préoccupait également.
Il y avait une wyverne volant à l’avant, menant le Croisé.
Masatsugu pouvait clairement voir un Chevalier chevauchant sur la wyverne.
***
Partie 5
La scène se déroulait maintenant dans la Capitale Impériale de Tokyo.
La résidence de l’impératrice du Japon Impérial s’appelait le « palais impérial ».
Même s’il était connu comme étant un château, il était en vérité complètement différent des châteaux japonais comme le château de Nijou.
Alors qu’il était entièrement dans le style d’un palais européen, il avait été construit dans le quartier d’Aoyama à Tokyo après la Seconde Guerre mondiale. Il avait été construit avec des briques et un cadre en acier dans une imitation de l’architecture baroque. Ce palais était solide et présentait une grande beauté.
Le magnifique palais utilisait une grande quantité de briques blanches, ce qui lui donnait un aspect extérieur d’élégance.
Quelque part dans le palais impérial se trouvait une salle d’attente utilisée exclusivement par les officiers militaires de l’Empire romain d’Orient.
Il y avait toutes sortes de meubles extravagants dans la pièce. Et plus important encore, la salle était équipée d’une ligne téléphonique directe avec les installations militaires romaines à l’extérieur du Japon.
Actuellement, Alexis Yang était en train d’utiliser cette ligne directe.
« Pas de sentiment de crise... cela ne serait pas une description correcte, » déclara Yang.
Yang tenait le récepteur dans une main, parlant d’une voix décontractée.
Il était vêtu de l’uniforme militaire de l’Empire romain d’Orient, de couleur bleue et portant une veste de style blazer. Les deux boutons supérieurs de son col de chemise n’étaient pas attachés et il ne portait pas non plus de cravate.
Yang avait des poils sur son menton, ce qui lui donnait un look sauvage qui convenait à sa tenue vestimentaire négligée.
« Ils se rendent compte que cette situation doit être gérée, mais n’ont aucune idée de ce qu’il faut faire, c’est pourquoi ils procrastinent sans rien accomplir... Cela couvre à peu près les réactions de tous ceux qui ont un certain poids dans le palais impérial, » déclara Yang.
Ces paroles cinglantes avaient été prononcées avec légèreté, sans aucun ton de sarcasme.
Yang était l’un des principaux membres de l’état-major militaire de la région administrative de l’Empire romain d’Asie de l’Est. L’homme à qui il parlait n’était pas seulement la personne la plus célèbre au monde, mais aussi le grand héros qui avait fondé l’Empire.
{Rien qui sorte de l’ordinaire. L’Impératrice n’est entourée que dames d’honneur inutiles.}
La voix de l’orateur était majestueuse sans avoir l’air prétentieuse.
Cette diction unique appartenait au Généralissime César de Rome.
Yang avait répondit : « Ces sorcières — correction, les vieilles dames — ne savent que se donner des airs et intimider les membres du même sexe. »
{J’aimerais vraiment que la Garde impériale ou le Fief du Kantō puisse faire preuve d’un peu de compétence.}
« Oui, je vérifierai les choses plus tard, » déclara Yang.
Se présentant comme le protecteur du Japon Impérial, César était actuellement absent du Japon.
Il y a un mois, Rome et l’Empire Britannique s’étaient affrontés sur l’île de Java. Alors qu’il était en attente sur l’île de Lantau à Hong Kong, César avait envoyé l’officier d’état-major Yang à Tokyo en son nom.
Yang était un maître noétique, capable de parler librement sans crainte d’être écouté.
Les techniques de détection des rayonnements électromagnétiques et des ondes noétiques avaient permis de confirmer tout risque d’être espionné. Le fait d’invoquer des ondes noétiques pour causer des interférences contrarierait également tout type d’équipement de surveillance.
« D’ailleurs, cette princesse que vous aimez tant — Son Altesse Shiori — a été abandonnée, clairement laissée vers une mort certaine sans aucune tentative de sauvetage... Il serait scandaleux que cette rumeur se répande, mais dans tous les cas, quelqu’un profitera de cette occasion pour la faire disparaître, » déclara Yang.
{Oh ? Ce n’est pas très bon.}
« Si les Britanniques capturaient une princesse de sang noble, cela pourrait causer toutes sortes d’ennuis. La prise de conscience du Japon est beaucoup trop laxiste, » déclara Yang.
{Comme c’est regrettable. Au fait, major Yang, en ce qui concerne votre nouvelle mission...}
« ... Une nouvelle mission ? » demanda Yang.
{La situation a changé ces derniers jours, n’est-ce pas ? J’ai mis au point quelques contre-mesures après avoir été informé. Tout d’abord — s’il vous plaît, infiltrer Suruga où Shiori est en ce moment. Allez visiter le fort tutélaire qui a combattu courageusement dans l’isolement et présentez-vous comme conseiller militaire.}
« ... Attendez un peu. J’ai promis à ma fille que je rentre à la maison dans une semaine, » déclara Yang.
Yang avait accidentellement commis le tabou d’un soldat quant au fait de défier un ordre. Il avait déjà trente-quatre ans et avait une fille vivant seule de onze ans à Hong Kong.
« J’ai déjà acheté des souvenirs au Japon, comme des vidéos de concert d’idoles et un cuiseur de riz, » déclara Yang.
{Il suffit de les faire envoyer par avion. Je vais demander à la section du personnel d’informer votre femme.}
« C’est mon ex, pas ma femme, d’accord ! D’ailleurs, l’infiltration n’est-elle pas le travail du service de renseignements ? Ces types n’ont-ils pas déjà dû se faufiler dans Suruga ? » demanda Yang.
Le grand héros historique devait se moquer de lui-même de l’autre côté. Alexis Yang en était certain et il avait essayé de protester.
César avait ri malicieusement avant de lui dire. {Votre travail est de faire des ajustements à la stratégie militaire de notre côté en fonction de mes souhaits et des circonstances locales. Le commandant de Suruga et moi avons besoin de quelqu’un pour jouer ce rôle.}
« Très bien, très bien. En d’autres termes, Votre Excellence n’enverra pas seulement des troupes de Kantō pour reprendre Hakone, » déclara Yang.
Yang arrêta de plaisanter et passa à un ton de voix boudeur.
« Vous avez l’intention de négocier avec Suruga pour lancer une attaque à l’ouest de Hakone dans une offensive en tenaille, n’est-ce pas ? Je travaillerai dur comme si mon salaire et ma pension en dépendaient. Actuellement, ce dont le Japon a le plus besoin, c’est sans aucun doute Votre Excellence... Généralissime César, » déclara Yang.
{Cela va sans dire. Puisque je souhaite que les choses soient bien gérées ici, je vais faire des ajustements.}
Même au téléphone, la voix de César résonnait encore pleine de vitalité.
Dans tous les cas, quelqu’un avait reçu des ordres du Généralissime de la Rome orientale et se préparait à se diriger vers Tōkaidō.