Bienvenue au Japon, Mademoiselle l’Elfe – Tome 7 – Chapitre 13 – Partie 4

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Chapitre 13 : Voyage à Izu

Partie 4

« Dernièrement, nous nous sommes promenés sur le chemin près du lit de la rivière et à travers le deuxième étage. C’est aussi vraiment agréable de se promener dans des endroits comme ceux-là. » J’avais hoché la tête en signe d’accord. J’aimais explorer le monde des rêves depuis que j’étais jeune, et la marche faisait partie intégrante de mon quotidien. Le sentiment de paix que l’on ressent en regardant les plantes indigènes à chaque région et en voyant les animaux qui y vivent était quelque chose qui pouvait être apprécié par les elfes et les humains.

« Bien que, dans mon cas, ce n’est que récemment que j’ai pris conscience des charmes du Japon, » avais-je dit.

« Qu’est-ce que c’est que ça ? À t’entendre, on dirait que c’est moi qui t’ai invité ici. Héhé, tu es si étrange, » déclara Marie en riant, mais elle avait raison. Dans mes souvenirs d’avoir vu des cerisiers en fleurs un jour de semaine, d’avoir fait une excursion aux sources chaudes et d’être retournée à Aomori, Marie était toujours là. C’était comme si nous étions complètement opposés. Je menais Marie par la main dans le monde des rêves, tandis que Marie me menait par la curiosité ici au Japon. Peut-être avons-nous vu les charmes du monde de l’autre parce que nous pensions que l’herbe était plus verte de l’autre côté.

Le chemin négligemment pavé était assez cahoteux, avec de nombreuses montées et descentes, car il avait été conçu sans beaucoup aplanir la forme naturelle du sol. De ce fait, Marie s’essoufflait peu à peu et tomba dans le silence. Bien que son sang elfique fasse d’elle une bonne marcheuse, elle n’avait pas beaucoup d’endurance en tant que sorcière spirituelle.

Peut-être que ce chemin avait été fait intentionnellement comme ça. Cette pensée m’était venue lorsque nous avions atteint le sommet de la pente et que la brise marine nous avait étreints.

On entendait le bruit des vagues qui s’écrasaient, et la vaste mer emplissait notre vision. Marie avait haleté lorsqu’une rafale était passée et que les vagues s’étaient écrasées contre les rochers, l’ourlet de sa robe flottant au vent.

« C’est si joli… Le mélange complexe de différents bleus me donne l’impression de regarder une sorte de peinture. » Sa voix sonnait comme un rêve à mes oreilles.

La mer japonaise était assez agréable. Elle avait l’air majestueuse, et il y avait une grandeur qui faisait allusion à la taille de cette terre et au fait qu’il y avait des mondes encore plus grands au-delà. Nous étions restés immobiles pendant un moment, essayant de comprendre ce que nous voyions. Il y avait une telle surcharge d’informations que nous ne pouvions pas les traiter, et nous nous étions contentés de fixer les profondeurs colorées de la mer. À la fin, mon cerveau avait trouvé un mot simple : beau. Marie avait gardé son regard fixé sur la mer qui était aussi brillante que le ciel et avait parlé faiblement.

« Je suis tellement contente d’être venue. C’est vraiment une vue que tout le monde devrait voir au moins une fois dans sa vie. »

« Je pense qu’il est un peu trop tôt pour dire ça. Notre voyage ne fait que commencer, et il y a encore beaucoup à voir. » Marie s’était lentement retournée. Son expression me disait qu’elle avait tiré quelque chose de cette expérience. Elle avait replacé les cheveux qui se balançaient dans le vent et avait rapproché ses épaules nues de moi.

« Je me demande si le vent est si fort à cause du typhon. Continuons. Je veux voir ce qu’il y a d’autre. »Et finalement, la jeune elfe s’était remise à marcher.

Les chemins le long de la mer étaient l’un des points forts de Jogasaki. La magnifique mer bleue occupait la majeure partie de mon champ de vision, mais le sol était pauvre, car il se trouvait sur un plateau de lave. Pourtant, comme il y avait beaucoup de lumière du soleil, les plantes étaient sorties victorieuses de ces conditions défavorables.

Nous avions parcouru le chemin entouré de plantes, appréciant le contraste entre la verdure, les rochers et la mer ornée de pins noirs. Les vagues frappaient constamment les rochers noirs à pic, et nous nous perdions à les regarder passer du bleu marin au blanc platine.

« Les couleurs sont si jolies. C’est comme de l’aigue-marine qui fond dans l’eau. »

« J’ai entendu dire que cette pierre précieuse signifie “eau de mer”. Au fait, je crois qu’il y a une autre place devant, Marie, » avais-je dit en me retournant, puis j’avais réalisé que nous avions laissé Wridra et Shirley derrière nous. Je ne savais pas si elles gardaient leurs distances par égard pour nous ou parce qu’elles réfléchissaient à la manière d’aménager le deuxième étage.

Nous avions continué à suivre le chemin en courbe douce, et notre destination était apparue lentement. Le pont retenu par des fils était suspendu à un affleurement rocheux et soutenu par des poteaux bruns d’apparence robuste. Ici, nous pouvions voir la mer sous nos pieds en plus du paysage qui s’offrait à nous.

Il faisait cinquante mètres de haut et était sécurisé par des fils, mais il offrait une excellente vue sans que rien ne bloque le passage. Le panneau indiquait : « Pas plus de cent personnes à la fois sur le pont, » ce qui avait l’air plutôt effrayant. Je m’étais placé devant le pont pour que Marie ne puisse pas le voir. Sinon, nous aurions peut-être dû faire demi-tour.

« Ah, un pont suspendu ! Hm, ça doit valoir le coup d’œil ! » s’exclama Wridra.

« J’ai entendu dire qu’il y a eu une éruption volcanique par ici il y a 4 000 ans. On dit qu’il y a des sites étonnants de beauté naturelle. Vous devriez vous en réjouir. » Wridra devait avoir volé beaucoup plus haut auparavant, mais elle semblait étourdie par ces endroits à haute altitude pour une raison inconnue. J’avais fait un pas en avant pour que nous puissions le vérifier en personne, puis j’avais senti quelqu’un me prendre la main. Je m’étais retourné et j’avais vu que Marie était plutôt pâle.

« Qu’est-ce qui ne va pas, Marie ? »

« Tout le monde, ne baissez pas votre garde. Regardez, le pont bouge. » J’avais regardé le pont comme on me l’avait dit, et… Eh bien, je suppose qu’il était en quelque sorte en mouvement.

« C’est un pont suspendu. Un typhon est passé récemment. Quoi qu’il en soit, un peu de vent le ferait évidemment osciller dans une certaine mesure, » dit Wridra, puis rit. « Ne sois pas si lâche. » Bien que j’aie déjà abandonné à ce stade. Marie avait une peur terrible des tremblements de terre, et il était hors de question pour elle de marcher sur un sol instable.

« Nous n’avons pas le choix. Abandonnons l’idée, » avais-je dit.

« Oui, c’est une sage décision, » avait convenu Marie. « Même s’il y a la meilleure vue d’Izu, ce n’est pas la peine de se mettre en danger juste pour le voir. On peut garder les aventures pour le labyrinthe antique. »

Wridra nous avait regardés, bouche bée, sous le choc.

« Arrête-toi là ! Kitase, tu dorlotes beaucoup trop Marie. Elle n’est pas un nouveau-né ! D’ailleurs, qu’est-ce qui rend le labyrinthe antique acceptable alors que tu te détournes d’un pont suspendu ? Je ne peux même pas comprendre ton raisonnement ! » J’avais eu du mal à décider comment répondre.

« Hum, eh bien, le labyrinthe antique n’est pas vraiment dangereux. C’est plutôt un endroit pour s’amuser et faire de l’exercice. Quand des ennemis puissants se présentent, c’est une bonne forme de soulagement du stress, et… »

« Non !! Penses-tu que c’est une sorte de terrain de sport ? ! Regards, même Shirley est confuse. »

Avec cela, Wridra avait tiré Shirley plus près par son épaule, mais j’avais entendu dire que Wridra elle-même avait frappé « L’Armement Démoniaque » Kartina après avoir été influencée par un certain manga de boxe, et en plus, c’était avec ses mains nues.

Shirley n’avait pas dit un mot, mais je pouvais voir qu’elle comprenait un peu où nous voulions en venir. Entre la dégustation de pizzas, les amis gentils, le temps passé à gribouiller dans son livre de monstres, et notre petit moment d’oreiller sur les genoux, il n’y avait pas vraiment de moment où nous étions en danger.

Shirley avait tenu sans mot dire la main de Marie, puis elle l’avait levée au-dessus de sa tête. Ce geste signifiait qu’elle avait déclaré la gagnante.

« Nous avons gagné, » avais-je dit.

« Oui, » avait répondu Marie.

« Donc, nous le savons. Le labyrinthe antique est l’endroit idéal pour perdre du poids. »

« Espèce de traître ! Non, non, je veux traverser le pont ! Je ne veux pas partir après avoir fait tout ce chemin à pied sans avoir vécu la meilleure partie du voyage ! »

Je ne suis pas sûr qu’un Arkdragon devrait pleurnicher comme un enfant en public… Sans compter que les autres familles à proximité nous regardaient fixement.

Finalement, Shirley et Wridra avaient fini par traverser le pont ensemble, et nous les avions regardées prendre un tas de photos à notre place.

Après avoir attendu un certain temps, les deux femmes étaient finalement revenues.

« Ohh, c’était une vue magnifique. Une telle majesté ne peut être expérimentée qu’en personne. Je suis vraiment heureuse que nous soyons venus visiter l’est d’Izu. Il semble que cet humain et cette elfe là-bas ne comprennent pas. Bleh, » s’était vantée Wridra avant de nous tirer la langue. Elle jetait des regards en coin à Marie, et je me demandais si elle essayait de l’inciter à nous suivre.

Bien que Marie ait eu du mal avec les tremblements de terre et les hauteurs, elle était d’une nature incroyablement curieuse. Je sentais son agitation en lui tenant la main, et je pouvais dire qu’elle luttait entre sa peur et son envie de voir l’inconnu. Tout ce que je pouvais faire ici était de l’encourager un peu.

« Il n’est pas nécessaire de traverser le pont jusqu’au bout. Pourquoi ne pas essayer de jeter un coup d’œil, puis de revenir tout de suite ? »

« Oui, tu as raison. Faisons cela. J’aimerais prendre une seule photo avec la mer dans le dos. » J’étais plus qu’heureux de la prendre pour elle, bien sûr.

Marie avait tenu ma main avec une poigne bien plus forte que d’habitude, puis avait courageusement fait son premier pas en avant.

Le contraste entre la mer majestueuse à l’arrière-plan et la posture faible de Marie avait fait une belle photo. Il était assez rare de voir une photo de Mme Elf aux yeux pleins de larmes faisant un signe de paix, je devais donc remercier Wridra plus tard.

Tout le monde commençait à avoir faim après toute cette excitation. Nous avions donc décidé de prendre une boîte à lunch pour pouvoir regarder la mer pendant notre repas.

Le soleil s’était levé, et l’autoroute Higashiizu devenait assez encombrée. Mais cela ne nous dérangeait pas, et notre voiture était restée immobile. Après tout, nous avions une vue sur l’océan Pacifique depuis notre voiture garée, ce qui en faisait l’endroit idéal pour déjeuner.

Tout ce que l’on pouvait voir par la fenêtre était une courte haie. Il y avait une falaise abrupte et arquée dans la direction à laquelle la voiture faisait face, et une fois que nous avions ouvert les fenêtres et coupé le moteur, nous pouvions entendre les vagues au loin. Je m’étais retourné et j’avais demandé aux filles ce qu’elles pensaient de cet endroit, et toutes les trois avaient hoché la tête.

« C’est parfait ! C’est lumineux, la vue est jolie, et on a l’impression d’avoir l’océan pour nous toutes seules ! » Marie tapait du pied avec bonheur. Il y avait un peu de vent, mais notre repas aurait sans doute meilleur goût avec la mer devant nous.

« Ah, quelle vue magnifique ! Déjeuner avec une vue sur l’océan Pacifique est un vrai luxe. »

« Oui, je suis content qu’on ait trouvé un si bel endroit. Peux-tu prendre ce sac là-bas ? La nourriture est dedans. Il n’y a que trois boîtes à lunch, alors ça ne me dérange pas de partager avec Shirley. » Et par « partager », je voulais dire que je mangerais le repas pendant qu’elle me hanterait. Shirley avait regardé la nourriture avec envie, et elle avait hoché la tête joyeusement en entendant ma suggestion.

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