Bienvenue au Japon, Mademoiselle l’Elfe – Tome 6 – Arc Été – Chapitre 6 – Partie 3

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Chapitre 6 : Disperser les graines dans le pays

Partie 3

Ses clavicules étaient visibles sous son t-shirt ample, la bretelle de son soutien-gorge violet dépassant. Sa queue de dragon pendait du dossier de sa chaise. Il est clair qu’elle souhaitait passer une journée de loisirs dans des vêtements confortables.

« Oh, pas du tout. Je suis probablement la seule personne au Japon à savoir le parler. » J’étais un peu décontenancé par sa question soudaine et j’avais simplement secoué la tête. Wridra avait ensuite jeté un coup d’œil vers le ventilateur. Pour être plus précis, elle regardait Shirley, qui fixait le ventilateur. La femme semi-transparente sembla remarquer son regard et rencontra ses yeux.

« Shirley, y a-t-il quelque chose comme une méduse qui flotte là ? »

« … ? » Elle avait l’air plutôt confuse par la question, puis elle regarda autour dans la pièce. Cela m’avait pris par surprise, vu qu’elle flottait juste devant son visage.

« Attends, qu’est-ce qui se passe ? » avais-je demandé.

« Un esprit ne peut être vu que par ceux qui sont aussi purs qu’un nouveau-né ou des animaux à l’instinct vif. Cependant, si quelqu’un peut parler leur langue, il sera capable de sentir leur présence, » dit Wridra en tournant la page. Donc, cela signifie probablement que je peux le voir parce que je parle l’elfique.

« Il n’est pas nécessaire que vous appreniez cela, mais je suppose que je vais entrer dans les détails. J’ai dit plus tôt aujourd’hui, “Quand vous êtes à Rome, faites comme les Romains”, mais les esprits se sont adaptés au Japon tout comme Shirley. » Une idée semblait lui venir, et l’Arkdragon tendit son doigt et continua de parler tout en fabriquant quelque chose. Des particules noires avaient progressivement commencé à créer une forme, et mes yeux avaient été attirés par ce curieux spectacle.

« Les esprits, qui existent en toute chose, sont des êtres semblables aux myriades de dieux existants. Ils se laissent donc facilement influencer par les émotions de cette région, ce qui les rend susceptibles de changer. Ainsi, ils comprennent les pensées du peuple japonais. » Cela m’avait rappelé le shintoïsme, une religion que l’on retrouvait dans les sanctuaires depuis les premiers jours du Japon. C’était, par essence, un culte de la nature, et des enseignements similaires étaient connus dans le monde entier.

« En d’autres termes, le praticien lui-même doit également comprendre la véritable nature des mots prononcés, sinon les esprits ne leur accorderaient pas leur attention. Bien sûr, cela signifie qu’ils seraient loin de pouvoir voir la forme physique des esprits. »

« Hm, c’est donc comme ça que ça marche. En y réfléchissant, je n’étais pas capable de contrôler les esprits au Japon jusqu’à ce que je commence enfin à apprendre à parler japonais, » dit Marie en mettant son tablier et son couvre-chef. En voyant cela, j’avais compris qu’il était temps de commencer à préparer le dîner. Je m’étais levé et je l’avais suivie, mais je voulais confirmer une chose importante et je m’étais tourné vers Wridra.

« Donc, cela signifie que Kaoruko ne sera pas en mesure de voir l’esprit ? »

« Il est très peu probable qu’elle le puisse, à moins qu’elle n’ait une aptitude exceptionnelle pour cela. Elle peut vivre dans ce pays, mais si elle est incapable de parler le langage des esprits, elle devrait vivre comme une elfe, entourée de la nature et constamment en accord avec l’eau, le vent, la terre et le feu. » Peut-être était-ce parce qu’elle lisait un journal, mais elle l’avait certainement exprimé en termes confus. En tout cas, cela signifiait qu’il n’y aurait aucun problème si notre invitée venait discuter de la destination de notre petit voyage. C’était un soulagement.

Alors que Wridra terminait son explication, il semblerait qu’elle avait également terminé son travail d’artisanat. Les particules noires renaissaient sous forme de lunettes à monture noire, qu’elle plaça sur son visage et demanda : « De quoi ai-je l’air ? »

Je veux dire, il n’y a pas beaucoup de choses qui ne te vont pas.

Wridra avait affiché un sourire satisfait, et je m’étais dirigé vers Marie, qui lavait les légumes.

Elle était déjà intelligente au départ, donc elle avait déjà assimilé toutes les méthodes de cuisine de base. Cependant, chaque plat nécessitait des méthodes d’assaisonnement et de préparation différentes, et je devais donc lui apprendre à chaque fois en fonction de ce que nous cuisinions. J’avais lavé le reste des légumes dans le panier, puis j’avais appris à Marie à couper les aubergines.

« Les tempuras ont meilleur goût lorsqu’ils sont frits rapidement, il faut donc les découper pour qu’ils cuisent uniformément. » J’avais habilement découpé les aubergines avec le couteau de cuisine, puis je les avais étalées en forme d’éventail. Elles étaient blanches à l’intérieur, malgré leur extérieur sombre, et elles avaient l’air colorées lorsqu’elles étaient disposées comme ça.

« Peu importe si c’est droit ou diagonal. Tu dois juste les couper uniformément comme ceci. »

« Comme tu le faisais hier, non ? Je vais faire un essai. » Marie avait utilisé le couteau de cuisine avec des mains exercées, et j’étais soulagé de voir qu’elle s’était habituée à les utiliser. Elle apprenait vraiment très vite. Enseigner à un disciple comme elle serait très gratifiant si elle étudiait un jour sous la direction d’un maître. Bien que, en y réfléchissant, Wridra était déjà son maître en matière de magie. Ce n’était pas étonnant que l’Arkdragon la traite avec autant d’attention. J’avais décidé de laisser Marie s’occuper du travail de préparation et j’avais commencé à préparer la sauce sucrée et épicée.

De la vapeur s’échappait du cuiseur à riz et je pouvais voir par la fenêtre qu’il faisait de plus en plus sombre dehors. J’avais regardé l’horloge sur le mur, et il était déjà près de sept heures.

Nous cuisinions pour quatre ce soir, et nous faisions des tempuras, donc c’était une course contre la montre. J’avais préparé la pâte comme la dernière fois, et puis… je ne l’avais pas mise dans le réfrigérateur, et à la place je m’étais retourné. La méduse flottait là, et j’ai placé le bol par-dessus. Le bol serait refroidi en un rien de temps, donc les esprits étaient assez pratiques même pour la cuisson.

Wridra était en train de lire un journal, mais elle avait dû le mettre de côté lorsqu’elle avait commencé à sentir l’odeur du tempura grésillant. Son nez avait frémi, elle s’était levée et s’était approchée de moi comme elle le faisait quand elle était un chat.

Shirley s’était accrochée à ses épaules et elles avaient regardé ensemble pour voir ce que je faisais. Je pouvais sentir leur agitation, alors je m’étais retourné tout en continuant à travailler avec mes mains.

« Désolé, nous devons nous dépêcher ce soir, et il y en a juste assez pour nous quatre, donc tu ne pourras pas en goûter avant qu’ils ne soient terminés. »

« Gah... ! V-Vraiment bien, alors je n’accepterai qu’une seule de ces aubergines là ! »

Ouaip, comme je l’ai dit, on ne mange pas avant qu’ils soient tous finis.

Je lui avais fait un « X » avec mes doigts, et les sourcils de la dragonne s’étaient affaissés devant mes yeux. On aurait dit qu’elle était sur le point de pleurer. Elle était si expressive que je ne pouvais m’empêcher de sympathiser avec elle, mais mon « X » n’avait pas faibli.

Soudain, Wridra s’était illuminée, son visage s’était éclairé comme si elle avait eu une idée brillante.

« O-Oui, alors considére ceci. En échange d’une de mes écailles d’Arkdragon… ! »

« Shoo ! Cela sera bientôt prêt, alors soit patiente et attends là-bas ! » L’intensité de Marie avait fait sursauter Wridra, et même Shirley, pour une raison inconnue. Mais elle était juste mignonne à mes yeux, comme un petit chaton qui s’énerve.

J’avais regardé Wridra s’éloigner, dépitée, et j’avais continué à faire frire le reste des légumes. Une fois que j’avais eu terminé, il était temps de sortir le plat principal : les crevettes. Je les avais prétraitées pour qu’elles ne se recroquevillent pas, et j’avais décidé de les faire frire devant Marie. Pour être honnête, j’étais un peu nerveux. Je voulais utiliser une technique de friture qui donnait l’impression que la tempura était plus grosse, appelée hana-age, mais je n’avais pratiquement aucune expérience en la matière.

« Bon… On ajoute un peu de pâte diluée comme ça…, » J’avais utilisé mes baguettes pour ajouter des morceaux de pâte pendant que les crevettes cuisaient dans l’huile. C’était assez difficile, vu que je n’avais qu’un temps limité pour les faire frire. Les yeux de Marie étaient brillants d’émerveillement et elle regardait avec grand intérêt.

« Wôw, ça grandit. C’est comme une fleur qui s’épanouit. »

« C’est pourquoi on l’appelle hana-age, ou “fleurs de friture”. Faire grossir la pâte ne lui donne pas meilleur goût, donc il faut faire attention à ne pas en faire trop. Oui, ça devrait aller. » Le doux parfum de la sauce tempura remplissait la cuisine avec l’odeur de la pâte à frire et des légumes fraîchement frits, et la patience de Wridra atteignait ses limites. Je pouvais le dire par la façon dont elle tapait inconsciemment du pied.

J’avais retiré les tempuras de l’huile et j’avais été soulagé de voir qu’ils étaient sortis de l’huile entier, même s’ils n’avaient pas l’air parfaits. La sonnette de la porte avait retenti alors que je prenais le morceau de crevette suivant, me faisant savoir que notre invitée était là.

« Je vais faire frire le reste, alors peux-tu aller accueillir notre invitée ? » dit Marie. Je dois dire que j’avais apprécié à quel point elle était fiable. Je n’aurais pas pu demander une meilleure partenaire dans le labyrinthe souterrain, mais je n’aurais pas pu imaginer qu’elle serait tout aussi fiable pour préparer le dîner.

J’étais allé ouvrir la porte d’entrée juste derrière la cuisine… mais d’abord, je m’étais retourné.

« Wridra, ta queue et ta corne… »

« Hmph. » Malgré sa moue, toute trace de la queue et de la corne de Wridra avait déjà complètement disparu. Elle avait dû sentir que nous avions un visiteur. Eh bien, elle était aussi vive que d’habitude.

J’avais regardé Shirley devant le ventilateur et je lui avais tendu la main. Elle avait pris ma main, puis avait flotté dans les airs et m’avait hanté. J’avais alors immédiatement ressenti un peu de faim et de fatigue. Pensant que je devais manger le plus vite possible, j’avais finalement répondu à la porte.

J’avais poussé la porte.

Une femme se tenait là, les cheveux longs d’épaule et bien entretenus. Il faisait déjà complètement noir dehors, et elle avait fait un petit signe de la main.

« Bonsoir. Le repas est presque prêt, alors entrez, je vous en prie. »

 

 

« Oh, ça sent bon. Bonjour, Marie ! Et vous devez être son amie, Wridra ? Je vous ai entendue au téléphone tout à l’heure. » Wridra était encore assise sur sa chaise lorsqu’elle avait salué la nouvelle venue. C’est dans ces moments-là que j’avais l’impression qu’elle était timide avec les inconnus. Elle souriait tranquillement, son visage si attirant qu’elle faisait même rougir les autres femmes. Kaoruko pensait probablement qu’elle était mystérieuse, mais elle était plutôt la personnification de l’appétit sans fin.

Quant à Shirley, elle semblait avoir peur de Kaoruko lorsque la femme avait mis des pantoufles et était entrée dans la pièce. J’étais un peu inquiet, mais j’espérais qu’elle s’habituerait à elle après nous avoir vus tous nous entendre.

Après être entrée dans la pièce, Kaoruko avait commencé à regarder autour d’elle avec curiosité. Elle portait une blouse et un pantalon, sa tenue était simple, comme celle qu’elle portait lorsqu’elle travaillait à la bibliothèque. Puis, elle s’était arrêtée et avait fixé un certain point.

« Hein. C’est quoi cette chose blanche qui flotte là-bas ? » Elle avait pointé du doigt l’esprit de glace, et un bruit sourd s’était fait entendre. C’était le bruit de Wridra sautant de son siège, et moi me faisant frapper en plein dans la taille.

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