Bienvenue au Japon, Mademoiselle l’Elfe – Tome 5 – Chapitre 11 – Partie 8

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Chapitre 11 : Sur la Route

Partie 8

Lorsque nous étions retournés au manoir de roses noires, nous avions été confrontés à un certain chaos.

Tout d’abord, la maîtresse du manoir, Puseri, était comme un démon furieux maintenant qu’elle avait été libérée du contrôle de l’anneau. Je ne pouvais pas la blâmer, compte tenu de toutes les années où Zarish avait utilisé son manoir comme s’il en était le propriétaire, terni son nom de famille et profité physiquement d’elle…

Ensuite, Eve, qu’ils croyaient morte, était soudain apparue sans une égratignure. Les femmes se levèrent, demandant la tête de Zarish, mais le venin dans leurs yeux fut immédiatement remplacé par la surprise lorsqu’elles virent Eve. Elles s’étaient toutes empilées pour la serrer dans leurs bras jusqu’à ce qu’elle supplie qu’on la lâche. En retirant Zarish de l’équation, ces femmes étaient toutes des amies proches qui avaient passé de nombreuses années ensemble.

Et enfin… Zarish, qui attendait dehors, avait fait son apparition.

Les cheveux de Puseri se hérissèrent comme des roses noires qui s’animaient, et Zarish avait eu l’air plus horrifié que jamais. Je m’attendais presque à ce que ses cheveux blonds deviennent complètement blancs de peur. En y repensant, nous l’avions utilisée pour l’effrayer tellement de fois qu’elle était peut-être devenue un symbole de la peur dans son esprit.

Zarish s’était prostré, mais il avait été accueilli avec une colère surgissante. Non seulement Puseri lui avait lancé toutes sortes d’injures, mais elle l’avait bardassé, frappé à coups de pied et frappe encore dans une tempête de violence. Voyant cela, la malice des autres membres semblait se dissiper… En fait, elles s’éloignaient un peu d’elle.

« Wôw, c’est impressionnant. Puseri est comme une démone. Peut-être qu’Eve avait raison, et que tout cela aurait pu être résolu en lui enlevant ses anneaux, » déclarai-je.

Pour être honnête, je ne voulais pas vraiment m’impliquer dans tout cela, alors j’avais décidé de faire une promenade dans le jardin des belles roses en fleurs. Sa réaction avait été tout à fait naturelle. Cet homme avait anéanti toute sa famille. Il aurait pu passer une éternité à essayer de se racheter, et cela n’aurait toujours pas suffi. C’est pourquoi je n’aurais pas été surpris si elle l’avait tué à ce moment-là.

« Regarde-moi ça. On ne trouve pas de roses noires comme ça partout au Japon, » déclarai-je.

« Elles brillent comme des perles noires. Avez-vous entendu ? Cela fait quatre années entières qu’elles n’ont pas fleuri comme ça. C’est peut-être parce que nous avons donné une leçon à cet homme, » répondit Marie. J’avais été impressionné d’entendre cela. J’avais même maintenant entendu des bruits de fracas dans le manoir, mais j’avais gardé mes distances avec leurs affaires. C’était effrayant, et je ne voulais vraiment pas mettre mon nez dans tout ça.

« Mais j’ai été surpris de découvrir qu’Eve était la première propriétaire des anneaux. » Elle ne savait pas qu’Eve m’en avait parlé en secret au parc sur le chemin du retour de Grimland. Elle m’avait dit qu’il n’y aurait pas eu de problème si je l’avais blessé, mais je devais laisser ses doigts intacts et lui rendre ses bagues.

« Oui, peut-être que le principal problème avec les compétences de matérialisation est qu’elles peuvent être volées, comme dans ce cas. » Cela signifiait qu’il y avait une chance que Zarish redevienne son maître, mais il était peu probable qu’Eve baisse sa garde après ce qu’elle avait vécu. Dans un sens, elle était peut-être la gardienne ultime, et elle était comme le maître d’un chien enragé.

Mais toute cette agitation n’était pas très appropriée à l’équipe d’élite Diamant. J’avais aperçu Zarish plus tôt, à moitié nu alors qu’il était dans ses vêtements en lambeaux, mais peut-être qu’elles auraient été gentilles avec lui, vu qu’il venait de perdre un œil… Eh bien, probablement pas.

Je leur donnerais peut-être un peu de temps et leur montrerais les images du spectacle d’horreur que nous avions fait plus tard. C’était assez hilarant, donc cela allait peut-être aider à calmer un peu leur colère. Mais il faudrait probablement que ce soit plusieurs semaines plus tard.

Je m’étais promené dans le jardin de fleurs, entretenu avec amour et soin.

Au bout du sentier se trouvait une zone ombragée où l’on pouvait profiter du soleil filtré par le feuillage, comme si c’était une aire de repos pour tous ceux qui se promenaient. Nous avions obtenu la permission de séjourner au manoir des roses noires, en plus de celui de Zera, et nous avions laissé Shirley nous guider vers nos sièges alors qu’elle se glissait avec ses pieds semi-transparents. Elle portait une tenue de domestique que l’équipe Diamant avait portée, mais peut-être que quelqu’un l’avait laissée l’emprunter. Wridra nous avait rejoints après avoir fait une promenade de son côté, et trois tasses de thé parfumées avaient été posées sur la table devant nous, ainsi que des en-cas cuits au four et des fruits rouges.

« Ah, ils utilisent vraiment de belles feuilles de thé. Mmm, je peux en profiter rien qu’à l’odeur, » avais-je dit.

« Hmm, il a un parfum si fort et si unique. Il est si léger et facile à boire, malgré son fort parfum… Oh, comme j’envie les gens riches. Devenons riches nous-mêmes un jour, d’accord ? » dit Marie avant de prendre une gorgée de thé. Ce thé était destiné à être apprécié en absorbant l’odeur et en buvant de petites gorgées au fil du temps. J’avais levé les yeux pour trouver Shirley qui regardait tout le monde avec ses yeux bleu ciel et qui souriait doucement.

Il y avait beaucoup de robes dans ce manoir, mais Marie avait fini par en choisir une d’un blanc pur. Ce n’était pas très différent de ce qu’elle portait au Japon, mais cela convenait à l’adorable elfe.

Quant à Wridra, elle reniflait le fruit qui nous avait été préparé. Puis, elle m’avait jeté un regard… Elle avait vite compris.

« Oh, les fruits dans cette région ne sont pas très bons, » avait averti Marie, mais Wridra l’avait jeté dans sa bouche sans se laisser décourager. Elle avait gémi : « Hnnngh ! » et mâchouilla un peu, mais ses yeux brillèrent de joie.

« C’est délicieux ! Ses jus sucrés et acidulés débordent à chaque bouchée ! »

« Quoi ? Ce n’est pas possible… » dit Marie, dubitative, alors que ses yeux rencontraient les miens. Il semblerait qu’elle m’ait surpris en train de lui sourire et qu’elle ait attrapé le fruit rouge rubis dans un élan. Elle mit le fruit dodu en bouche et perça sa peau avec ses dents, puis ses yeux s’élargirent à mesure que son jus s’écoulait, remplissant ses sens d’une saveur aigre-douce et d’un parfum rafraîchissant.

Marie avait poussé un soupir avec une expression rêveuse, les joues légèrement roses. Elle se mit à mâcher et elle avala avec la même expression de bonheur sur son visage tout le temps.

« C’est si doux ! Mmm, j’adore cette douce acidité. Où as-tu trouvé ça ? » demanda Marie.

« Héhé, ce sont des cerises qui ont été envoyées d’Aomori. Grand-père devait vraiment vouloir que nous en dégustions de délicieuses. C’est assez rare qu’elles soient aussi grosses, » répondis-je.

Les deux femmes firent un « Oooh » de joie. Il semblerait que les produits japonais jouissent d’une grande confiance, même chez les habitants du monde imaginaire, et qu’ils apprécient à leur juste valeur les saveurs du début de l’été. Cependant, les cerises étaient en fait assez chères. Il serait peut-être devenu un peu troublant qu’elles commencent à en redemander. Il m’en restait dans le réfrigérateur de ma chambre, alors j’avais décidé de prendre des photos de nous en train de les manger pour les envoyer à mon grand-père plus tard. Soudain, j’avais senti Marie me taper sur l’épaule.

« Regarde, les cerises que ton grand-père nous a données sont sur le point de s’épuiser, » déclara Marie.

Je regardais le ciel, puis je m’étais tourné pour regarder face à l’incitation de Marie. Elle m’avait tendu une cerise et m’avait dit d’ouvrir la bouche, alors j’avais obéi.

J’avais attendu la bouche ouverte, mais quelque chose avait alors recouvert ma vision. J’avais senti sa main douce sur mes yeux, et une cerise avait touché mes lèvres après un délai. Le fruit gorgé de soleil avait laissé une odeur aigre-douce, et j’avais senti une douce sensation recouvrir mes lèvres. J’avais entendu la chaise grincer, et je me sentais réchauffé par ce doux « quelque chose » et ce doux parfum.

Est-ce qu’elle vient de… ?

Ma vision était soudainement revenue, et là j’avais vu une elfe essuyer du jus de fruits de ses lèvres. Puis, elle avait affiché un sourire aussi éclatant que le soleil lui-même.

« Héhé, ça avait bon goût ? » demanda Marie.

Euh, je, eh bien… Pour être honnête, je ne faisais pas vraiment attention à ça. Mais j’avais hoché la tête sans vraiment y penser, comme si j’étais guidé par une force invisible. L’elfe qui vivait dans ma chambre était si attirante que c’était troublant. J’avais mâché un autre des fruits restants, et il était en effet aigre-doux et délicieux.

On pouvait voir des perles d’eau à la surface des fruits charnus, et ils scintillaient sous l’effet de la lumière du soleil s’infiltrant à travers le feuillage. C’était presque comme s’ils signifiaient la fin de la saison des pluies et le début officiel de l’été.

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