Bienvenue au Japon, Mademoiselle l’Elfe – Tome 4 – Chapitre 5 – Partie 1

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Chapitre 5 : Des cendres aux cendres, de la poussière à la poussière

Partie 1

Après avoir passé notre journée au Japon, Marie et moi, nous nous étions comme d’habitude couchés dans les bras l’un de l’autre. Sa peau était plus chaude que d’habitude, et elle avait laissé échapper un souffle chaud alors que nos corps se rejoignaient.

Nous pourrions avoir des difficultés en été. En fait, Marie avait peut-être même trouvé une solution à ce problème. Ma conscience avait commencé à s’évanouir à mesure que j’y pensais, et la porte du monde des rêves s’était ouverte.

Où se situe la limite entre le rêve et la réalité ?

J’avais regardé à côté de moi, hébété, pour trouver une fille en pyjama qui ne semblait pas à sa place au Japon, ses yeux violet pâle s’ouvrant lentement. Avec elle toujours à mes côtés, j’avais l’impression que cette ligne était floue.

Cet endroit était un rêve, et pourtant c’était en soi un monde réel. Un monde différent du Japon. Un endroit où la magie et les niveaux existaient, et où les gens et les pays s’efforçaient de devenir plus forts afin de survivre. Mais il y avait aussi de nombreuses similitudes.

L’une d’entre elles étant la vérité universelle : des gens pouvaient mourir, pour ne plus jamais revenir.

 

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Des personnes étaient enveloppées dans un tissu blanc, avec un blason de leur famille sur la poitrine. Chacun d’eux était placé dans une petite barque remplie de fleurs et flottait sur la rivière brune.

« … » Le prêtre aspergea d’huile parfumée et pria pour que les morts atteignent l’Eden, un monde où il n’y avait ni douleur ni souffrance. Les guerriers qui avaient survécu avec leur conviction retourneraient un jour au ciel. Il était intéressant de voir comment cet enseignement était partagé entre les différents pays et religions.

Chacun de nous, dans nos vêtements de deuil, avec une main sur sa poitrine, se tenant silencieusement pendant que le défunt descendait la rivière. Il continuait à pleuvoir légèrement, mouillant nos cheveux et notre front.

Au total, huit personnes étaient mortes pendant l’avancement au deuxième étage. Bien qu’ils n’aient pas été présents à ces funérailles, un nombre égal de personnes n’avaient jamais repris conscience. Leurs âmes avaient été volées par le maître d’étage, et ils étaient inconscients depuis.

Les bateaux avaient continué tout droit sur la rivière, brûlant à vive allure alors qu’ils étaient enflammés par des flèches de feu. Une mère s’était mise à crier alors qu’il était temps de se séparer de son enfant pour toujours, et le maître de maison lui avait tenu l’épaule en guise de soutien. Une Doula aux cheveux rouges se tenait au centre, les yeux rouges de larmes.

Ceux qui avaient combattu le mal allaient être envoyés en Eden. La mort arrive soudainement, et ceux qui avaient été pris ne reviendraient jamais… mais tout le monde avait compris que la mort n’était pas la fin.

Nous nous étions inclinés devant le prêtre, et en quittant l’assistance, deux personnes s’étaient tenues devant nous. Il s’agissait de Zera, qui nous avait fourni un endroit où loger, et de Doula, les yeux encore rouges. Nous avions été un peu surpris de les voir s’incliner poliment. Ils s’étaient retournés sans dire un mot et étaient partis.

« Qu’est-ce que tu penses que c’était ? » demandai-je, surpris.

« Je pense qu’ils ont fait preuve de gratitude. Si nous ne les avions pas aidés, ils n’auraient peut-être pas pu envoyer le défunt sur ces bateaux, » répondit Marie en faisant un signe à la chatte noire qui se cachait à l’ombre d’un arbre. La jeune elfe avait pris le chat dans ses bras lorsque la chatte avait trotté vers elle.

« Ce n’était pas si grand que ça… Eh bien, peut-être que c’était si important pour eux. Je suis content qu’on ait pu aider d’une manière ou d’une autre, » déclarai-je.

« Peut-être que ces deux-là n’ont pas été les seuls à être sauvés. » J’avais demandé après ça à Marie ce qu’elle voulait dire, et elle s’était mise à marcher à mes côtés. Le sol était mouillé par la pluie et il était difficile de marcher, alors j’avais posé une main de soutien sur la taille fine de Marie pour qu’elle ne trébuche pas. Comme elle connaissait mieux ce monde que moi, Marie avait poursuivi son explication.

Selon elle, il y avait plus d’un « maître ». Chaque parent et chaque enfant avait souvent sa propre équipe, et les familles distinguées avaient tendance à avoir un certain nombre de membres. Ainsi, lorsque des maîtres ou des sous-maîtres périssaient, ceux qui les servaient souffraient également.

« La raison pour laquelle tout cela s’est retrouvé avec cette structure est principalement un problème de coûts de maintenance des militaires. En temps de paix, chaque ménage est responsable de la collecte de ressources pour soutenir ses propres forces militaires, » expliqua Marie.

« C’est donc comme ça que ça marche. Donc Zera est un peu comme un PDG qui gère sa propre entreprise. » J’avais regardé les nombreux participants aux funérailles le long du chemin qui menait de la rivière à la ville. La seule chose qui différait sensiblement d’une entreprise ordinaire était la façon dont ils faisaient tous face aux difficultés de leur vie. J’avais senti un pincement au cœur, en voyant les mères et les épouses des défunts pleurer leurs disparus.

« Pour l’instant, notre objectif est d’abattre ce maître d’étage dans le cadre de notre alliance de raid. J’espère que cela conduira à l’approbation de leur mariage, » déclarai-je.

« Oui… mais fais attention à ne pas trop t’en mêler. Tu as tendance à avoir une large perspective sur les choses, mais cela peut être d’autant plus inquiétant parfois. » J’avais reconnu que lorsqu’il s’agissait de se battre, j’avais tendance à voir les choses dans leur ensemble. C’est ce qui m’avait permis d’agir sans paniquer ni risquer de perdre la vie.

Mais, de toute façon, j’avais vu où elle voulait en venir. J’avais presque perdu contre ces bandits à l’oasis il y a quelque temps. Je me tenais devant eux alors qu’ils essayaient d’attaquer Marie, ce qui avait fini par laisser une ouverture que l’ennemi avait utilisée. Je m’étais dit que c’était ce qu’elle essayait de me dire.

Bien sûr, je coopérerais avec Zera et Doula, et j’espérais qu’ils puissent se marier, mais ma priorité absolue était la sécurité de mon équipe et de moi-même. Cela ne me dérangeait pas de me fatiguer, mais je ne pouvais pas me permettre de faire quoi que ce soit qui nous mettrait en danger de façon imprudente. De plus, je devais m’assurer d’arriver à l’heure au travail.

« En ce sens, j’aimerais continuer à profiter des choses à notre propre rythme. Est-ce que cela vous convient ? » La fille et la chatte avaient respectivement levé la main et la patte et avaient exprimé leur accord. Wridra, qui avait tendance à éviter tout inconvénient, avait décidé de ne pas nous rejoindre avant que nous n’arrivions dans l’ancien labyrinthe. Nous avions donc décidé de nous habiller et de partir avec les autres.

Ce jour-là, le groupe de raid s’était lancé dans le labyrinthe pour la deuxième fois. Contrairement à la dernière fois, des aventuriers, des guildes, des prêtres et des équipes supplémentaires financées par des personnes influentes avaient rejoint le terrain, triplant ainsi le nombre total de forces.

Les Maîtres et leurs troupes : 140 membres.

La Guilde des Aventuriers : 89 membres.

Les Prêtres : 42 membres.

L’unité militaire : 74 membres.

La troisième vague de soldats réguliers, également connue sous le nom de corps de chevaliers, devait sécuriser les routes principales, et les autres équipes devaient apporter leur soutien à mesure qu’elles avançaient. Comme tout le monde avait lutté contre les morts-vivants la dernière fois, des prêtres seraient affectés à toute équipe qui en ferait la demande.

Nous avions refusé, bien sûr. Nous ne voulions pas qu’un étranger se joigne à nous et prenne le risque d’informer quiconque de nos voyages au Japon, et Marie était capable de toute façon d’appliquer l’élément saint dans sa magie.

Les deux rangées de troupes avaient ainsi marché sous la pluie, se déplaçant directement de la ville vers les ruines. Alors que nous avancions sur un chemin usé, j’avais regardé l’horizon. Des éclairs avaient clignoté au loin, et le son était parvenu à mes oreilles après un délai.

La pluie dans le désert était quelque peu surréaliste, et je pouvais voir les nuages dans toute la région en même temps. Il y avait d’épais nuages devant nous dans la direction où nous nous dirigions, et la pluie et le vent allaient certainement se renforcer à mesure que nous avancions.

« On ne voit pas de telles choses au Japon, » déclarai-je.

« Bien. Je pense que je me lasserais très vite des vents violents. Ces parapluies en vinyle me manquent beaucoup. » Quand je m’étais retourné, j’avais trouvé que la capuche de l’imperméable de Marie était trempée, sa bouche se plissant et ses sourcils fronçant avec déplaisir. C’était sans compter que la chatte était retournée dans la gemme pour éviter la pluie, ce qui rendait son humeur encore pire. J’avais un peu souri, puis j’avais décidé de lui donner un petit conseil.

« Alors, pourquoi ne pas en faire un ? Si tu étales une Ondine, cela devrait fonctionner comme un parapluie. Ne le penses-tu pas ? » demandai-je.

« Oh ! Comment de si bonnes idées peuvent-elles venir d’un visage endormi comme le tien ? » Attends, qu’est-ce que mon visage a à voir avec tout ça ?

Marie avait levé son bâton, et une Ondine, un esprit de l’eau était apparu sous la forme d’un poisson de couleur marine en produisant un bruit d’éclaboussement. Il était bien plus gros qu’au Japon, et le bruit de la pluie s’éloigna de notre environnement. Quand j’avais levé les yeux, j’avais vu un film d’eau nous recouvrir.

« Whoa... Ça fait bizarre, » déclarai-je.

« Hmm, je suppose que c’est ce à quoi cela ressemblerait si une flaque d’eau pouvait flotter dans l’air. Je suis d’accord qu’il est un peu étrange de voir autant d’ondulations dans l’air comme ça. » Les esprits qui ne pouvaient pas contribuer directement à la bataille avaient tendance à être utiles pour des expéditions comme celle-ci. La vue inhabituelle dans l’air de la nuit avait fait que les autres s’étaient arrêtés et avaient pointé du doigt vers le haut. Le film d’eau s’était progressivement étalé en une sphère, empêchant la pluie d’atteindre la zone qui nous entourait.

« Héhé, c’était facile. Peut-être que j’ai enfin réveillé mes pouvoirs. » C’était assez incroyable de voir comment elle avait pu faire quelque chose comme ça si facilement bien qu’une grande partie de cela soit due à l’impulsion qu’elle avait reçue de la capacité de guidage du sorcier provenant de l’Arkdragon. L’Ondine flottait encore lentement dans les airs, gérant l’abri invisible qui nous protégeait de la pluie.

« Tu as toujours été très talentueuse, Marie. Voyons voir… Et l’imperméable ? »

« Je te remercie. Tu mérites aussi une reconnaissance pour tes talents de cuisinier. Je louerais aussi ton habileté au sabre, si seulement tu corrigeais ta tendance à être un peu trop imprudent. Je dirais… Spirit Umbrella. » Nous avions commencé à inventer inutilement des noms pour ses capacités alors que nous marchions dans le désert pluvieux. En tout cas, j’avais toujours fait les choses à mon propre rythme, et j’avais prévu de profiter pleinement du monde des rêves. J’étais plus soucieux d’améliorer l’humeur de Marie que de la façon dont les autres pourraient me regarder.

« Heeey, voulez-vous bien me laisser participer ? »

« Oh, Zera. Es-tu sûr que tu devrais être là ? Les autres nous lancent des regards envieux, » déclara Doula.

« Eh, laisse-les faire. Nous pouvons juste dire que nous faisions des plans pour notre alliance de raid. » Utilise-t-on ça comme excuse ?

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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