Bienvenue au Japon, Mademoiselle l’Elfe – Tome 3 – Chapitre 6 – Partie 9

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Chapitre 6 : Traîner à Aomori

Partie 9

J’avais vraiment été heureux de voir qu’elles semblaient s’amuser. Nous avions continué à marcher lentement vers le mont Iwaki, un sommet enneigé. Le site des sources d’eau chaude possédait une histoire de 170 ans, son bâtiment était donc assez ancien. Mais Marie était un peu différente de la moyenne des gens, et elle avait commencé à apprendre le concept japonais de « wabisabi », de sorte qu’elle avait en fait une expression joyeuse en ouvrant la porte rustique.

« Oh, je peux déjà sentir les sources chaudes ! » déclara Marie.

« Tu dois avoir un bon sens de l’odorat. C’est peut-être parce que le bâtiment est petit. Je vais d’abord m’occuper du paiement, » répondis-je.

L’intérieur était assez sobre et cela ne m’avait pas semblé être une maison de sources chaudes au premier abord. L’elfe et la chatte avaient jeté un coup d’œil sur tous les objets anciens qui nous entouraient. Elles avaient regardé avec beaucoup d’intérêt les chaises, les lanternes et le vieux distributeur de bière. Je m’étais dit que cet endroit était figé comme à la période Showa alors que je me dirigeais vers la zone de réception. J’avais commencé à négocier avec la réceptionniste d’âge moyen, et j’avais été surpris de constater qu’elle était d’accord. Elle avait regardé le chat bien élevé, puis elle avait dit qu’elle pouvait profiter des sources chaudes tant qu’elle était à l’intérieur d’un seau en bois. C’est probablement parce qu’il n’y avait pas beaucoup de monde à cette heure de la journée, mais peut-être voulait-elle accueillir l’étranger mignon avec ce geste. Ou peut-être qu’elle aimait juste les chats. Et donc…

J’avais marché dans l’eau jaune-vert, plongeant progressivement mon corps dans sa chaleur. La zone des sources thermales curatives sentait le fer, et quand je m’étais assis, j’avais senti une texture granuleuse sous mes fesses. L’eau était douce et juste à la bonne température, et j’avais poussé un soupir de satisfaction. Cela avait débordé sur les tuiles, et j’avais enfoncé mon corps plus profondément en dessous. L’intérieur était taché et il avait un aspect ancien, mais il y avait une aura qui semblait m’accueillir à rester aussi longtemps que je le voulais. J’avais regardé par la fenêtre avec de telles pensées, puis j’avais remarqué un arbre avec des fleurs colorées à l’extérieur.

Ah, les fleurs de cerisier… Marie devait aussi les regarder. J’avais été complètement trompé par l’aspect extérieur usé par le temps. Avec l’eau provenant directement de la source chaude sans chaleur ni eau supplémentaire, on ne pouvait pas faire mieux. Je m’étais plongé plus profondément dans l’eau. Ahh, c’est le bonheur. Qui aurait pu deviner que j’aurais un tel penchant pour les sources chaudes rien qu’en passant du temps avec une elfe ? J’avais apprécié le monde de la fantaisie, et avant que je ne m’en rende compte, je m’immergeais dans la culture japonaise. C’était un sentiment étrange, comme si j’avais été envoûté par un renard. La profonde respiration que j’avais exhalée avait fait écho et s’était dissoute dans la vapeur.

Une fois sorti de la salle de bain, j’avais mis des vêtements et j’étais sorti pour trouver des femmes d’âge moyen qui bavardaient et passaient par là. « Si mignon », je les avais entendues parler dans un dialecte Tohoku, avec des sourires satisfaits sur leurs visages.

 

 

Apparemment, elles avaient une grande affection pour Marie et la chatte noire. Les femmes avaient touché et caressé la chatte bien élevée alors qu’elle flottait dans le seau en bois avec son estomac qui sortait de l’eau, fermant joyeusement ses yeux. Ajoutez à cela la jeune fille féerique, et le niveau d’excitation dans la salle de bain était au même niveau que celui d’un festival. Marie m’avait raconté tout cela en se promenant après le bain.

« Hehe, elles m’ont appris quelques mots dans leur dialecte. Elles m’ont aussi dit d’aller leur rendre visite, » déclara Marie.

« Je suis content que tu aies pu t’amuser. Tu peux établir de nombreuses relations aux sources d’eau chaude d’ici, alors peut-être pourrais-tu devenir résidente de la préfecture si tu passes un certain temps ici, » déclarai-je.

Voir l’elfe et la chatte noire de si bonne humeur m’avait aussi fait sourire. Oui, peut-être qu’elle était un peu bizarre. Tout comme je m’étais trouvé immergé dans la culture japonaise sans m’en rendre compte, il était possible que je finisse par voyager dans tout le Japon à la recherche de différentes sources d’eau chaude. J’avais ouvert une canette de jus, le gaz carbonique siffla quand j’avais tiré la languette. Maintenant, il était temps de montrer aux invitées les attractions touristiques de ma ville natale.

Un mini camion s’était lentement déplacé le long de la route sous un soleil radieux. Cette lenteur était due au fait que je n’étais pas habitué à la transmission manuelle et qu’il n’y avait pas de voitures devant ou derrière nous. J’avais réalisé que j’aimais conduire à un rythme tranquille. Le vent soufflait de la fenêtre partiellement ouverte et caressait les cheveux lustrés de Marie. En parlant de Marie, elle faisait un concours de regards avec la chatte noire… qui jouait avec un bâton de chocolat. La chatte regardait le casse-croûte d’un air sérieux, puis le frappait rapidement d’un coup de patte, mais finissait par frapper pour rien. Si elle échouait, elle essayait de nouveau, et si elle réussissait, il se faisait mordre. Le temps que je réalise le jeu auquel elles jouaient, nous étions déjà arrivés dans les rues de la ville. La fille avait levé les yeux pour trouver des couleurs vives à l’extérieur de la fenêtre. La chatte en avait profité pour prendre une bouchée, et la fille avait laissé échapper une voix surprise en même temps.

« Oh, wôw… Les fleurs de cerisier ! » s’exclama Marie.

« On est arrivé juste à temps. Il est rare qu’elles fleurissent à cette époque de l’année, » déclarai-je.

On estime que la saison de floraison de cette année était beaucoup plus tardive que la précédente. Kaoruko, la femme qui vivait dans le même complexe que moi, m’en avait parlé. Maintenant que j’y avais réfléchi, elle m’avait conseillé de garder le secret jusqu’à notre arrivée pour maximiser l’excitation. Grâce à son intérêt pour la chatte, cela avait fini par être une surprise sans que j’en aie eu l’intention. La jeune fille regardait avec les lèvres écartées, ses yeux d’améthyste scintillants presque aussi colorés que les fleurs de cerisier. Peut-être avaient-ils réussi à rester fleuris jusqu’à ce jour, juste pour pouvoir accueillir l’invitée elfique d’un monde imaginaire. La voiture devant nous avait éparpillé quelques pétales, qui s’étaient envolés et avaient enveloppé notre mini camion. Les yeux de Marie s’élargirent en suivant les pétales, et la vue me fit me demander si ma première pensée avait été juste. La chatte noire, elle aussi, regardait fixement avec sa bouche grande ouverte.

« A-Attends, tu veux dire que nous sommes venus ici pour… ? » J’avais souri, et j’avais répondu en tournant le volant pour aller dans le parking. Ainsi, les habitants du monde du rêve étaient arrivés au château de Hirosaki pour faire du tourisme. « Oh, regarde, regarde ! Le mont Iwaki ! » Quand nous avions quitté le parking, nous avions vu le Mont Iwaki enneigé et les fleurs de cerisier tourbillonner dans l’air. Je ne m’attendais pas à voir un spectacle aussi magnifique dans un endroit comme celui-ci. Il fallait vraiment que je prenne une photo.

« Regardez par ici, vous deux, » déclarai-je.

« Umm, qu’est-ce que tu fais ? » demanda Marie.

J’avais pris une photo avec cette vue. Elles s’étaient toutes deux approchées de moi, s’interrogeant sur le son de l’obturateur, et j’avais tourné l’écran vers elles. Elles avaient vu l’image d’une elfe et d’une chatte noire se retourner avec curiosité, et elles avaient laissé échapper respectivement un « Ah ! » et un « Mew ! ».

« Wôw, un sort de projection d’images qui n’a pas besoin d’incantations ! » déclara Marie,

Pas tout à fait. Eh bien, elles pouvaient capturer des images comme celle-ci avec la magie de leur monde, donc il semblait qu’elles ne sont pas trop surprises. Cependant, leur méthode est principalement utilisée à des fins de scoutisme. De telles pensées m’avaient traversé l’esprit, mais les deux filles avaient continué à regarder l’écran. Elles s’étaient penchées avec curiosité, puis leurs yeux ronds s’étaient tournés vers moi.

« C’est tellement plus clair et joli que la magie ! » déclara Marie.

« Oui. Après tout, il n’est pas vraiment nécessaire d’avoir une bonne qualité d’image pour le scoutisme, » déclarai-je.

Elles l’avaient regardé à nouveau avec une expression fascinée, et j’avais eu le sentiment qu’elles en étaient peut-être venues à l’apprécier. Même si cela faisait un certain temps que je n’avais pas eu mon smartphone, c’était peut-être la première fois que je l’utilisais pour prendre des photos. J’étais du type intérieur, ou plutôt, du type rêveur.

« Dans ce monde, on est censé s’en servir pour garder des souvenirs de ses voyages. Alors, prenons un tas de photos de vous deux en train de vous promener dans le château de Hirosaki, » déclarai-je.

« Ouais ! »

Peut-être n’était-ce dû qu’à la vivacité du printemps, mais nous étions d’humeur joyeuse et excitée. Marie et moi nous nous étions tenues par la main et avions commencé à marcher, en faisant attention de ne pas marcher sur la chatte qui s’amusait à marcher près de nous. Maintenant, il y avait un chemin bordé de rangées de cerisiers, connu sous le nom de « Cherry Blossom Tunnel ». Nous pouvions descendre le tunnel en prenant le bateau tout proche, mais avec autant de pétales dans l’air, nous étions sûrs de nous amuser, quel que soit l’endroit où nous marchions. Avec un tel beau temps, la chatte regardait autour d’elle avec curiosité, parvenant à suivre Marie avec un certain effort. Voyant à quel point elle semblait surchargée par tout ça, j’avais pris la chatte dans mes bras.

« C’est vrai, désolé. C’est la première fois que tu vois des fleurs de cerisier, n’est-ce pas, Wridra ? Je vais te porter, pour que tu puisses te concentrer sur l’appréciation du paysage. » La chatte me regarda avec ses yeux ronds, puis elle frotta sa tête contre mon menton comme pour me remercier. C’était un peu chatouilleux, et j’avais senti l’odeur des sources chaudes de tout à l’heure. Mais je m’étais dit que je sentais la même chose.

Et ainsi, Marie avait fini par s’accrocher à ma chemise, regardant autour d’elle exactement de la même manière que la chatte alors que nous continuions à marcher. Les pétales qui tombaient remplissaient notre vue de rose, comme dans un paradis terrestre, et la démarche de l’elfe commençait à devenir instable. Je ne pouvais pas la blâmer, avec la vue qui s’offre à nous. La plus belle vue de cette année était étalée devant nous. La jeune fille avait écarté ses lèvres colorées et s’était mise à parler sur un ton mélancolique.

« Les fleurs de cerisier de Koto Ward sont déjà tombées il y a quelque temps… Je ne savais pas qu’ils seraient aussi colorés, » déclara Marie.

« Le front d’éclosion des fleurs de cerisier se déplace lentement vers le nord. Nous avons voyagé avec le Shinkansen, alors nous avons fini par le devancer. » La jeune fille avait fait un signe de tête avec une expression rêveuse. Je commençais à me sentir un peu inquiet. Ses yeux étaient détendus, presque somnolents, et sa peau, habituellement pâle, était un peu rouge. J’avais pensé à la faire se reposer quelque part, mais elle avait ensuite déplacé sa main ouverte sur le côté.

Fwoosh…

Cette vue avait fait que la chatte et moi avions tous les deux élargi nos yeux. Des pétales colorés s’étaient mis à tourbillonner autour de sa main élancée. Elles avaient dansé en spirale, la couleur rose se transformant en une fascinante nuance de rose profond. La chatte miaula et Marie sembla reprendre ses esprits. Les pétales s’étaient dispersés, et j’avais entendu des gens dire. « C’était joli, » « Un tourbillon s'est-il produit ? » J’avais poussé un soupir de soulagement et j’avais regardé Marie pour constater que la couleur de ses yeux semblait beaucoup plus normale qu’auparavant.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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