Bienvenue au Japon, Mademoiselle l’Elfe – Tome 3 – Chapitre 6 – Partie 8

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Chapitre 6 : Traîner à Aomori

Partie 8

J’avais pris une profonde inspiration, en saisissant l’épée qui était plus lourde qu’elle n’en avait l’air. La fine lame semblait pouvoir se briser avec un seul coup solide, mais sa conception était d’une densité inattendue. Expirant à travers des dents grinçantes, j’y avais envoyé de l’énergie du centre de mon corps, et Astroblade avait commencé à émettre une lumière pulsante.

Eeeeee…

On aurait dit un cheval qui hennissait — non, plutôt le moteur d’un avion de chasse. Elle avait avidement englouti mon énergie, et une seule bande de lumière avait traversé la lame comme une étoile filante. Apparemment, cela signifiait une augmentation du niveau de puissance d’un rang. J’avais dû baisser ma position avec les jambes légèrement plus écartées que la largeur des épaules pour me tenir en équilibre. Tenant fermement la poignée à deux mains, j’avais visé avec précaution devant moi. Passer par cette procédure tout en gardant mon énergie à son plein niveau m’avait demandé beaucoup d’efforts. J’avais touché la protubérance de la poignée comme une gâchette, et l’étoile filante s’était déclenchée. Mon environnement s’était illuminé comme s’il était midi pendant un instant, et le flash de lumière avait disparu vers les parois rocheuses au loin, laissant une longue traînée derrière lui. Quelques instants plus tard, j’avais été surpris de constater que le tremblement était audible jusqu’à mon environnement. J’avais essuyé la sueur de mon front et j’avais poussé un grand soupir. La lumière avait disparu de l’Astroblade, mais elle reviendrait une fois que je l’aurais à nouveau chargée d’énergie. J’avais décidé de vérifier l’endroit où mon tir avait frappé. Après avoir traversé la caverne sombre pendant un certain temps, j’avais trouvé une paroi rocheuse fracturée qui m’attendait. Quand je l’avais touché, des morceaux du mur s’étaient effondrés. Wridra et Marie m’avaient regardé dans la grotte sombre.

« Wôw, tu as fait un trou de la taille d’une personne dans le mur. Peut-être que plus tu la charges, plus elle est forte… ou plutôt plus elle est rapide, » déclara Marie.

« Hm, tu ne pourras pas te déplacer pendant la charge. Ta spécialité consiste à submerger l’adversaire avec des coups rapides et successifs. Cette capacité peut ne pas te convenir. Sans compter qu’elle te vide de ta vitalité, » déclara Wridra.

« C’est ça le problème. Je suis content qu’il n’ait pas besoin de magie pour être utilisé, mais je suis un amateur quand il s’agit de manipuler l’énergie, » déclarai-je.

Nous avions continué à discuter de l’essai de la capacité de l’Astroblade. Cela m’avait vraiment aidé d’avoir des utilisateurs de magie et de sorcellerie spirituelle avec moi alors que j’essayais de comprendre la situation. Lorsque les petits dragons se dandinèrent pour regarder, la caverne sombre s’anima quelque peu. Je m’y étais habitué, mais je m’étais rendu compte qu’il n’était pas très normal de traîner dans le repaire d’une Magi-Drake. Marie avait tourné vers moi ses yeux violet pâle, puis avait écarté ses lèvres.

« En parlant de manipulation de l’énergie, les moines seraient les spécialistes de ce domaine. Cela peut même servir à guérir, non ? » demanda Marie.

« Apparemment, mais je suis encore complètement novice en la matière. Je sais seulement ce que quelqu’un m’a appris il y a quelque temps. » Les moines avaient tendance à être solides, avec un penchant pour montrer leurs muscles. J’avais eu l’impression qu’ils étaient un peu bizarres et qu’ils aimaient enseigner des choses, même si personne ne le leur demandait. Peut-être que s’ils utilisaient cette épée… Non, ils avaient des préceptes qui interdisaient l’utilisation d’armes blanches. Wridra m’avait observé tout le temps, mais son commentaire soudain m’avait déconcerté.

« Ce hot pot et le saké étaient tout simplement incroyables… »

Je pensais qu’elle réfléchissait sérieusement à la question, mais elle n’avait dans son esprit que l’Aomori. Mais du point de vue de quelqu’un qui avait maîtrisé la magie, j’avais compris que les hot pots auraient pu être plus intéressants que l’Astroblade… Enfin, pas vraiment.

« C’était vraiment incroyable. Qui aurait cru que le poisson pouvait avoir une saveur aussi complexe ? » demanda Marie.

« Oh, les hot pots sont aussi plus importantes pour toi, Marie ? » Elle avait nié que c’était le cas, puis elle s’était retournée pour parler avec enthousiasme du voyage avec Wridra. Comme la nourriture était délicieuse, comme il était agréable d’être là, comme le train à grande vitesse était rapide, et l’atmosphère particulière des vieilles maisons japonaises… Les sujets n’en finissaient plus. Ayant été coincée dans la forme du chat sans pouvoir parler, Wridra avait parlé comme si elle rattrapait le temps perdu. Je commençais à m’ennuyer, alors j’avais ressenti le besoin d’alimenter un peu les flammes.

« Vous savez, il y a des sources d’eau chaude accessibles à pied là-bas. Ils ont une coutume appelée touji, qui consiste à guérir votre esprit et votre corps dans les sources chaudes. Apparemment, beaucoup de gens viennent de loin pour participer à ça, » déclarai-je.

« “Ooohhh !” »

Ah ! leurs têtes tremblaient vigoureusement. C’était seulement notre premier jour là-bas, mais nous n’avions pas beaucoup de temps pour y aller. Les filles étaient tellement désireuses d’explorer qu’elles finissaient de toute façon par s’asseoir sous le kotatsu après, mais ces femmes avaient tendance à oublier les choses qui ne leur convenaient pas, alors il était inutile de le mentionner. Wridra s’était détournée de moi, en mettant son nez en l’air.

« Mais… les sources d’eau chaude sont chères, n’est-ce pas ? Je m’inquiète de ton budget, » déclara Wridra.

« Héhé, ne sous-estime pas la zone rurale. Cela ne coûte que 300 yens. Les eaux jaune-vert sont agréables à boire. Voulez-vous l’essayer à notre retour ? » demandai-je.

Elles avaient accepté avec enthousiasme, mais un chat aurait-il même pu entrer dans les sources chaudes ? Nous étions encore en vacances, même dans le monde des rêves, alors j’étais surtout là pour aider Marie. C’est-à-dire qu’un rare sort était contenu dans les ruines, et Marie espérait améliorer sa magie spirituelle en l’apprenant. Cependant, je pensais que sa magie était assez puissante, même sans amélioration. C’est pourquoi je n’aurais pas du tout été dérangé si ses recherches n’avaient pas porté leurs fruits. J’avais décidé d’aller pêcher dans une rivière voisine ou quelque chose comme ça pendant que Marie travaillait dur…

« Idiot, as-tu l’intention de jouer même dans tes rêves ? Maintenant, il est temps d’entraîner ta capacité à l’épée avant de grossir en mangeant toute cette nourriture. Tu peux t’entraîner avec la nouvelle arme que tu as trouvée, » déclara Wridra.

C’était naïf de ma part de penser qu’il y avait une possibilité que cela n’arrive pas. Wridra était un mignon petit chat dans l’autre monde, mais c’est ce à quoi j’avais dû faire face dès notre retour. Ainsi, Marie aimerait étudier pendant que je transpirais comme un chiffon serré… Attendez, ce n’était pas censé être comme ça… En tout cas, nous étions retournés à Aomori par la suite. Le monde du rêve commençait à être plus frénétique que la réalité. Même moi, je me réjouissais de retourner au Japon.

 

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J’avais fait coulisser les volets, salué par le temps agréable et ensoleillé. J’avais laissé échapper un grand bâillement, puis je m’étais retourné pour trouver Marie et la chatte qui faisaient la même chose. La literie et les tatamis sous le soleil éclatant étaient agréables de temps en temps.

« Bonjour. Il fait encore beau aujourd’hui, » déclarai-je.

« Hehe, c’est notre deuxième jour à Aomori. Des sources d’eau chaude, des sources d’eau chaude ! » déclara Marie.

La chatte avait levé une patte d’une manière triomphale, mais… les chats n’allaient probablement pas être autorisés à entrer. C’était un peu déroutant, mais ce chat noir était un familier, et en même temps, c’était une entité provenant du monde des rêves. Il ne pouvait donc pas retourner dans ses rêves, même s’il couchait avec moi, et il devait être appelé comme un outil magique. Mais je n’avais aucune idée de comment cela fonctionnait.

« Ce chaton a un sort tissé en son cœur. C’est pourquoi il ne peut pas être séparé de l’outil magique. Wridra désactive le sort quand on s’endort, comme on éteint une bougie, » déclara Marie.

« Oh, je comprends. Alors nous devons faire attention à ne pas le perdre, » déclarai-je.

Juste à ce moment-là, mon grand-père nous avait appelés pour le petit-déjeuner. Ahh… C’était donc ça d’avoir quelqu’un d’autre qui s’occupait de tout. Je pouvais passer mon temps dans le confort, mais je me sentais un peu coupable… Pendant que je m’y attardais, on m’avait offert un petit-déjeuner à la japonaise, composé d’œufs, de riz, d’algues et de soupe miso. J’avais vécu un moment de nostalgie en goûtant la saveur de la soupe miso du pays rural. Oh, et Mademoiselle l’Elfe était adorable, assise à la table à manger, pleine de curiosité et portant une expression qui disait. « J’aime les algues ! »

« À plus tard ! Faites attention! »

« D’accord ! » Nous avions fait signe de la main, un sac contenant une serviette et des vêtements de rechange à la main.

Nous étions en route pour les sources d’eau chaude locales. C’était bien d’être à la campagne pour mes vacances. Le fait que j’ai pu complètement oublier le travail en sortant tout près avait été un énorme avantage.

« Oh ? Je croyais que tu avais oublié le travail pendant que tu étais dans le monde des rêves, » déclara Marie.

« Hum, est-ce à ça que ça ressemble ? Je ne suis pas du genre à apporter du travail même dans mes rêves, bien sûr, » déclarai-je.

La chatte avait lâché un miaulement, comme pour dire. « Alors, tu oubliais tout ça… »

Il y avait quelqu’un d’autre à qui nous devions adresser nos salutations matinales. Un veau blanc et brun était venu de derrière la clôture en bois.

« Oh, Hana ! » Hana avait bougé les oreilles, ses yeux noirs et purs nous regardaient. Hana était bien plus grande qu’une fille humaine, mais ses grands yeux mignons étaient emplis de jeunesse. Elle avait rapproché ses cornes récemment entretenues d’entre les clôtures comme pour les mettre en valeur, et Marie avait frotté proche des cornes la tête du veau. Le son qu’émettait Hana lorsqu’elle laissait échapper des bouffées d’air ressemblait à un rire, et ses oreilles tremblaient comme si elle aimait ça. « Si mignonne ! N’es-tu pas un petit cœur ? Si seulement tu pouvais venir aux sources chaudes avec nous. »

« Elle sera assez heureuse avec des tapes sur la tête. Les veaux adorent être frottés autour des oreilles et derrière le cou. » J’avais commencé à l’aider à frotter la tête de Hana, et l’expression du veau était celle de la félicité pure. Ses yeux s’abaissèrent, sa langue bouga lentement, et elle inclina la tête pour se rapprocher.

« Oh, mon Dieu, c’est si mignon ! » déclara Marie.

Apparemment, le veau n’avait rien à voir avec ce que son gros corps suggérait. Il semblait que Marie aimait absolument cela, et frissonnait lorsque la vache lâchait un « Oof ». Quant à moi, je m’amusais à regarder les réactions de Marie.

Hana avait agité la queue à contrecœur, et nous avions recommencé à marcher. Nous avions apprécié une promenade nocturne hier soir, mais le chemin avait l’air complètement différent au soleil. Une verdure éclatante et des terres agricoles s’étendaient à perte de vue. L’absence de tout obstacle à ma vision m’avait donné un étrange sentiment de liberté. Nous avions continué sur l’asphalte, la fille et la chatte s’étirant tranquillement en marchant.

« Je suis surprise de voir à quel point les couleurs sont différentes entre le jour et la nuit. C’est comme dans un anime ! » déclara Marie.

« Je suis heureux que cela te plaise, » déclarai-je.

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