Épisode 3 : Permis d’exploration
Table des matières
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Épisode 3 : Permis d’exploration
Partie 1
Le Château royal d’Arilai — .
Le royaume d’Arilai régnait sur de vastes étendues de terres désertiques, bien que son développement ait été plutôt lent, peut-être en raison de l’environnement. La religion était également un autre facteur qui avait entravé son avancement. En examinant son histoire, j’avais découvert que de nombreuses tribus s’étaient fusionnées en une seule, alors que leurs religions se combinèrent également. En conséquence, une religion aux enseignements complexes et souvent contradictoires s’était formée au fil du temps.
Cependant, ce royaume était en pleine mutation. La famille royale, les nobles, et même les roturiers l’avaient tout senti venir depuis la découverte de l’ancien donjon…
Quand nous étions arrivés dans la salle, il semblait y avoir une centaine de personnes rassemblées. Ou, plus exactement, un soldat nous avait annoncé pendant que nous errions sur le marché que tous les autres étaient déjà là, alors nous nous étions précipités jusqu’ici.
Les individus qui s’y trouvaient semblaient tous avoir une aura particulière, et chacun d’eux était vêtu d’une tenue de cérémonie. Je présume qu’ils étaient tous au service du royaume. Beaucoup d’aventuriers voyageaient librement dans ce monde, mais les aventuriers qualifiés avaient tendance à s’installer dans une région et à y servir le gouvernement. J’étais sûr qu’il y avait aussi des aventuriers de haut niveau dans la zone.
Quant à nous deux, nous nous étions blottis loin du centre près d’une fenêtre et nous avions observé notre environnement.
« Ahh, la brise est si agréable. Je suppose que ce serait très confortable dans un château royal, » déclara Marie.
« Arilai a toujours su utiliser son réservoir d’eau souterrain pour atténuer une partie de cette chaleur géothermique, » déclarai-je.
Le confort dans le château royal était assurément une heureuse découverte pour elle. Mais dès que nous étions hors de l’enceinte du château, les conditions extrêmes étaient très dures pour une elfe qui possédait une aversion pour la chaleur.
La fille en question avait dépoussiéré la poussière présente sur sa robe, puis avait passé un peu plus de temps que d’habitude à se recoiffer ses cheveux en désordre. Il y avait une pointe de nervosité dans son expression, que j’attribuais au fait qu’elle n’était pas habituée à ce genre de situation. Moi non plus, bien sûr je ne l’étais pas, mais c’était beaucoup moins intimidant que d’assister à une réunion avec des cadres supérieurs de mon entreprise. Au moins dans ce cas, tout ce que j’avais à faire, c’était d’attendre patiemment que ce soit fini.
« Comme je le pensais, il y a beaucoup de grands noms ici. Ce monsieur là-bas, c’est Aja, un magicien de renom, » déclara Marie.
« Eh bien, il a vraiment l’air d’être de haut niveau. Mais vu son âge, il pourrait avoir du mal à faire de l’exploration de donjon, » répondis-je.
L’homme à la barbe blanche était couvert de rides. Il se joindrait probablement à l’exploration une fois qu’une base serait établie dans le donjon. Lorsqu’une unité avançait lentement à travers les ruines, une ligne arrière pour les soutenir était généralement nécessaire. Pour moi, il me semblait qu’il y avait de grandes attentes dans tout ça pour ce sorcier, qui était un rang beaucoup plus élevé que les autres sorciers.
J’avais regardé Marie se trouvant à mes côtés. Ses oreilles étaient dressées et entièrement visibles, contrairement à son allure habituelle au Japon. Ses longs et beaux cheveux étaient attachés en arrière, et sa nuque exposée était pâle et presque éblouissante. Elle semblait jouir du sentiment de liberté sans avoir besoin de cacher ses oreilles, car je l’avais surprise en train de les bouger quelques fois. Alors qu’elle se tenait le dos droit, il y avait un air de maturité autour d’elle qui correspondait à son âge réel.
Cependant, il semblait que nous avions l’air assez petits du point de vue de tout le monde, à en juger par tous les regards sans réserve et franchement troublants que nous recevions. En plus, je n’aimais pas trop parler avec des étrangers.
« On dirait que vous êtes tous là. »
Un homme à l’air sévère était apparu sur scène. Les détails concernant l’exploration du donjon étaient sur le point d’être dévoilés.
Nous n’étions pas de cette région, mais on nous avait donné la permission d’y participer puisque c’était nous qui l’avions découverte. J’avais cependant soupçonné que c’était simplement pour des raisons de formalité, et il était peu probable qu’ils partagent des informations précieuses avec nous.
Marie semblait excitée par l’ambiance qui régnait dans l’air, mais nous étions essentiellement des étrangers ici. Ils ne laisseraient pas le trésor qui repose dans le donjon s’en aller si facilement du côté d’étrangers.
« Nous n’avons pas encore reçu d’informations utiles de l’équipe de recherche préliminaire. Selon les rapports, le donjon est spacieux, profond et très dangereux. Bien qu’elle fasse encore l’objet d’une enquête, on s’attend à ce que son niveau de difficulté soit de AA ou plus élevé, » déclara l’homme.
Des conversations avaient immédiatement éclaté en réponse à cette annonce. Voyant l’expression heureuse sur les visages de chacun, l’elfe regarda autour d'elle avec confusion.
« Pourquoi tout le monde a-t-il l’air si heureux de la grande difficulté ? Ça veut dire que c’est d’autant plus dangereux, n’est-ce pas ? » demanda Marie.
« C’est parce que les récompenses trouvables dans le donjon s’améliorent à mesure que la taille et de la difficulté du donjon augmentent, » répondis-je. « Tout le monde ici semble être des aventuriers de haut niveau, donc ils seraient assez déçus si nous avions affaire à un petit donjon. »
Les sorciers cherchaient à dévoiler une sagesse ancienne qui n’avait aucun rapport avec la difficulté du donjon. La raison de leur mobilisation était de savoir s’il y avait des tomes importants à récupérer.
Mais ceux qui étaient rassemblés ici voyaient probablement les donjons comme une mine d’or potentielle pour le butin. On pouvait se procurer des objets auprès d’ennemis tombés au champ d’honneur et on pouvait y trouver un trésor précieux. Parfois, ils pouvaient même acquérir des récompenses bien plus importantes que s’ils avaient gagné une guerre. Les détails dépendaient vraiment des rapports de l’équipe de recherche préliminaire, mais il était probable que le royaume allait se développer autour du donjon, tout comme les citoyens l’avaient soupçonné.
« Je commence à être un peu nerveuse, » déclara Marie. « On dirait que c’est vraiment important que nous puissions participer. Je devrais me présenter en personne à la Guilde des sorciers au lieu d’envoyer un oiseau messager. »
« Eh bien, nous devons d’abord obtenir un permis pour pouvoir l’explorer. De plus, toute information que nous pouvons obtenir ici pourrait être précieuse, alors nous devrions garder nos oreilles bien ouvertes, » répondis-je.
Marie hocha la tête. L’homme sur scène s’était alors éclairci la gorge, ouvrant à nouveau la bouche pour parler.
« Maintenant, le plus important. Un objet ressemblant à la pierre magique a été trouvé. Elle est encore en cours d’évaluation, mais les ruines seront fermées pour l’instant. Réjouissez-vous, car la prospérité d’Arilai est assurée ! » déclara l’homme.
La salle avait laissé sortir une certaine ferveur en réponse à ces mots. Mais en tant qu’un individu avec un peu de pessimisme venant d’une expérience de longue date, j’avais le sentiment que ce n’était pas seulement un butin facile qui nous attendait. Le monstre géant qui était apparu à l’oasis devait environ être au-dessus du niveau 200. Est-ce qu’ils seraient tous encore en train de célébrer si un jour nous devions faire face à un tel ennemi ?
« Ils ont déjà parlé du monstre, alors ils laissent le reste aux gens d’ici pour qu’ils s’en occupent… Il me semble qu’on nous déplace avec une carotte sur un bâton, » déclarai-je.
« Oh, tu es si déprimant, alors même que ton visage a l’air aussi somnolent que d’habitude, » répliqua Marie.
« Soyons clairs, je suis pessimiste en général. Il y a après tout autant de bonnes et de mauvaises choses dans le monde, » répliquai-je à mon tour.
« Tu as peut-être raison, » déclara l’elfe en signe d’accord. Mais à en juger par l’expression, elle n’était d’accord qu’avec ce que je disais sur ma personnalité.
Je ne l’avais pas dit à voix haute, mais comparativement, il y avait beaucoup plus de « mauvaises choses » dans le monde que de bonnes. La raison pour laquelle le château dans lequel nous nous trouvions était si agréable et confortable était qu’il était soutenu par d’innombrables personnes. Ils seraient sûrement d’accord pour dire qu’il y a plus de « mauvaises choses » dans leur vie.
Alors que j’y réfléchissais, la fille à mes côtés avait tiré sur ma manche.
« Le savais-tu ? La religion de ce royaume croit en la dualité du bien et du mal. Sous lequel penses-tu que le donjon s’insère ? » demanda Marie.
« Le bien ou le mal… Je pense que cela dépendrait de la façon dont il est bénéfique pour ce royaume. Je suppose que c’est bien dans ce sens, mais il y a une chance qu’il puisse faire un 180, » répliquai-je.
« Tu es vraiment pessimiste, » dit-elle d’un air exaspéré.
Mon rôle était de m’assurer que Marie soit en sécurité. Donc, j’étais d’accord d’errer du côté de la prudence.
Nous n’avions pas obtenu d’informations notables après ça, et on nous avait dit d’attendre d’autres rapports de l’équipe de recherche préliminaire. Ils nous avaient informés que nous devions faire tous les préparatifs nécessaires, puis la séance avait été levée. Mais les autres s’étaient encore attardés dans le couloir, alors qu’ils étaient susceptibles d’échanger des informations entre eux.
« Nous devrions aussi trouver des personnes à qui parler… Oh ? C’est quoi ce regard agacé ? N’est-ce pas toi qui voulais recueillir des informations ? » demanda Marie.
« Oui, mais je voulais plutôt dire qu’on pourrait écouter les conversations des autres…, » répondis-je.
« Ce n’est pas ce que nous faisons. Tu as tendance à éviter la civilisation parce que tu n’aimes pas tellement interagir avec les autres. C’est une bonne occasion pour moi d’entraîner ta sociabilité, » répliqua Marie.
« Tu sais, je suis un membre à part entière de la société…, » répliquai-je.
Sans surprise, elle avait ignoré mes paroles de protestation. Je n’avais aucune intention d’interagir avec les autres, mais Marie avait d’autres projets. Elle avait pris ma main et m’avait tiré dans la foule pour que nous puissions saluer le célèbre magicien. La hiérarchie de la Guilde des Sorciers avait l’air pénible à gérer, et ils donnaient l’impression d’être un groupe d’élite… mais il semblait que je n’avais pas le choix.
« Souris ! Et tiens-toi droit ! Mon Dieu, tu es si fiable quand on est dans l’autre monde…, » déclara Marie.
Elle était trop occupée à bien placer mes habits et tout arranger sur moi pour remarquer que ses paroles auraient fait bondir le cœur de n’importe quel gars. Elle s’était soudain figée, ses joues devenant rouges.
« Maintenant, dépêche-toi et viens avec moi, » elle m’avait encore pris par la main.
Normalement, certains jeunes comme nous ne recevaient pas de bonne considération des autres, mais nous avions été chaleureusement accueillis et nous avions pu parler à ce vieil homme ridé grâce à notre découverte du donjon. Il avait ouvert la bouche pour parler d’une manière somnolente, mais son discours était terriblement difficile à comprendre.
« Je m’appelle Aja. J’ai déjà pris ma retraite, mais une vie où je ne fais que manger et dormir est beaucoup trop ennuyeuse, » déclara Aja. « C’est pourquoi j’ai décidé de faire quelque chose du reste de mon temps ici. »
« Je m’appelle Kazuhiho. Je suis un épéiste qui a passé tout son temps à voyager, » répondis-je.
« Grand Aja, je suis Mariabelle, une sorcière spirituelle de la guilde des sorciers, » déclara Marie.
Chacun de nous avait serré la main tendue et s’était présenté. Dans cette région, il était d’usage de se présenter avec une poignée de main.
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Partie 2
« Hm… Jeune homme, vous avez une allure assez intéressante. Tout comme cette elfe, il semble que vous ne soyez qu’à moitié dans le domaine des humains… Ah, ne vous en faites pas. Ce n’est rien que les grognements d’un vieil homme, » déclara Aja.
Il avait tout de suite mis le doigt dans le mile. Cela m’avait laissé dans l’incertitude sur ce que je devais dire. Pour vous le dire franchement, c’était bien la raison pourquoi je n’aimais pas traiter avec ceux qui pouvaient regarder dans le monde du mysticisme. Ils étaient terriblement astucieux, avec des paroles aiguisées à la hauteur de leur savoir.
J’avais regardé les yeux élargis de Marie, et nous avions tous les deux accepté sans rien dire en retour. Ses yeux rétrécis semblaient sourire, mais ils indiquaient clairement qu’il était très intelligent. Ses yeux avaient scruté la pièce de façon suspecte.
« Mais quand je pense qu’ils n’ont pas encore contacté la Guilde des Aventuriers… je dois dire que c’est un peu surprenant, » déclara Aja.
« Il semble qu’ils n’ont rassemblé que des gens qui soient impliqués d’une façon ou d’une autre avec le gouvernement. C’est peut-être l’attrait de la Pierre magique qui fait ça. J’ai l’impression qu’ils se méfient de quelqu’un d’autre qui la prenne, » répondis-je.
J’avais donc indiqué mon impression et mes pensées sur le sujet, et ses rides s’étaient creusées plus profondément alors que son visage avait formé un sourire.
La Guilde des Aventuriers était très accommodante quand il s’agissait de ces choses, parce qu’ils avaient besoin d’argent pour faire leur travail. Ils pourraient être appelés en renfort plus tard, mais ils arriveraient probablement après qu’Arilai se soit installé dans une position favorable.
Après que je déclare cela au vieil homme, il avait acquiescé.
« Vous êtes tout à fait cynique pour un simple enfant. Ça doit être pénible de vivre avec lui, n’est-ce pas ? » demanda Aja.
Avant que je ne puisse répondre, Mariabelle cligna des yeux violets tout en souriant gentiment. « En fait, pas du tout. C’est une personne très intelligente et attentionnée, donc je n’ai jamais ressenti ça avec lui. »
Après qu’elle ait fini de parler, elle m’avait jeté un coup d’œil. Mais, bien sûr, j’étais trop gêné pour la regarder dans les yeux. En fait, je commençais à perdre mon calme alors que je me demandais si elle ne m’avait pas entendue parler tout seul la nuit précédente…
« Wahahaha, je vois qu’il y a bien plus que je le pensais ! Comme c’est délicieux ! Quand on pense qu’il vit avec une elfe, quand on sait que généralement elles sont plutôt difficiles, n’est-ce pas, » déclara Aja.
Je n’aimais pas qu’on se moque de moi si ouvertement. Et, soit dit en passant, Marie était en fait bien connue comme une elfe qui détestait les humains depuis très longtemps.
Le vieil homme me semblait de bonne humeur et il avait alors donné l’ordre d’apporter des collations et du thé, mais je me sentais assez mal à l’aise. Pour être honnête, je voulais sortir de là le plus tôt possible.
La culture de la consommation de thé était profondément enracinée dans cette région, avec des pauses pour prendre du thé dès qu’ils avaient le temps, et l’espace nécessaires. J’avais alors regardé autour de moi pour trouver que plusieurs autres groupes se regroupaient aussi.
Quelques disciples étaient rassemblés autour du vieil homme, et il s’entretenait tranquillement avec eux. Son apparence n’était pas très impressionnante, mais cela m’avait fait me souvenir qu’il était une figure célèbre.
Marie s’occupait surtout de la majeure partie de la conversation, mais avant que je m’en rende compte, le sujet s’était déplacé vers l’ancien donjon.
« Ils ne savent même pas encore quels sont les pouvoirs de la Pierre magique. Cette chose a déjà provoqué de grandes catastrophes dans le passé. Je soupçonne que ce n’est pas quelque chose qu’il faut rechercher…, » déclara Aja.
En entendant les paroles inquiétantes du vieil homme, Marie et moi nous nous étions regardés. La dernière fois que nous avions vu la Pierre Magique, c’était quand ce Neko la tenait dans sa main. Elle avait été emportée par le monstre avant même que nous puissions y toucher, donc nous n’en savions pas trop à l’époque. Mais d’après ce que nous avions vu, c’était selon nous beaucoup plus qu’un simple catalyseur magique.
Marie se pencha légèrement pour lui poser une question. « J’ai entendu dire que la tribu neko les avait déjà affinés. Savez-vous pourquoi les humains ne peuvent-ils pas faire la même chose ? »
« C’est un mystère. C’était il y a environ 200 ans, mais il n’y a aucun document écrit à ce sujet. Ne diriez-vous pas que c’est comme si quelqu’un avait délibérément effacé de l’histoire l’existence de l’ancien donjon ? » demanda Aja.
Le vieil homme nous dévisageait de ses yeux globuleux, et nous avions tous deux dégluti de façon audible. Il nous disait subtilement qu’il ne s’agissait pas d’un donjon ordinaire. Mais comme le grand Aja participait à cette enquête, lui aussi devait chercher la vérité derrière ce mystère.
« Je suis sûr que nous nous reverrons aussi dans le donjon. Je dirais que nous avons environ une semaine avant d’y aller. Veillez à vous préparer suffisamment d’ici là, » déclara Aja.
« Ah, oui… mais c’est un peu dangereux pour nous deux seulement, alors on pense rester là jusqu’à ce qu’on ait une équipe prête. Non seulement ça, mais il nous faut encore l’approbation de la Guilde des sorciers, » répondis-je.
Les yeux du vieil homme s’étaient élargis en raison de la surprise.
« C’est vraiment regrettable. Dire que les premiers découvreurs ne mettront même pas les pieds dans le donjon… Quand j’étais jeune… C’est vrai que c’est peut-être trop dangereux pour deux enfants. Mais, si vous participez plus tard, venez me parler, » déclara Aja.
« Merci, nous ne manquerons pas de le faire, » déclarai-je.
Nous avions baissé la tête en signe de gratitude. Il semblait impressionné par notre attitude respectueuse. Le vieil homme s’était alors approché et avait appelé quelqu’un au loin.
« Hakam ! N’as-tu pas oublié de leur donner quelque chose ? » demanda Aja.
Il avait parlé à la personne qui parlait sur scène tout à l’heure. Il s’était lentement levé. L’homme était vêtu d’habits de noble, mais il ne semblait pas très bien assorti à son corps musclé et bronze. Il s’était approché de nous tel un ours dans ses vêtements trop serrés, puis nous avait observés pendant un long moment. Il y avait clairement une forte volonté derrière son expression légèrement ridée, et il avait l’aura d’un homme habitué au champ de bataille.
« Qu’est-ce qu’il y a, Aja… ? Ah, tu voulais parler du permis d’exploration, » déclara Hakam.
« Oui, il semble qu’ils vont faire un rapport à la Guilde des Sorciers. Mais là-bas, ils sont têtus et donc, ils ne lèveront pas le petit doigt tant qu’ils n’ont pas vu le permis. Il vaudrait mieux pour eux que tu le leur donnes déjà au lieu de leur faire perdre leur temps ici, » déclara Aja.
Hakam soupira avec exaspération, puis appela son subordonné et lui demanda d’apporter quelque chose se trouvant dans sa chambre. L’homme qui semblait clairement versé dans les arts militaires se retourna avant de s’asseoir à côté du grand Aja.
« Je suis Hakam, le commandant suprême chargé de la conquête du donjon. Ça ne me dérange pas de vous donner une licence, mais le départ n’aura pas lieu avant un certain temps encore. N’essayez pas d’explorer le donjon prématurément, » déclara Hakam.
« Oh, on ne ferait pas ça. Mais le fait de pouvoir nous présenter tôt à la guilde nous aidera beaucoup, » répondit Marie.
Marie et moi nous nous étions inclinés avec gratitude, et son visage intimidant s’était adouci en un sourire. Ce n’était qu’un léger changement d’expression, mais cela avait complètement changé l’atmosphère autour de lui.
« Vous avez l’air bien élevés, mais je ne peux pas juger un livre d’après sa couverture. J’ai entendu dire que vous avez sauvé un membre de la tribu neko et découvert cet ancien donjon, » déclara Hakam. « On dit que vous avez combattu plusieurs bandits, malgré votre jeune âge. »
« Je vous remercie. Les choses se sont bien passées, mais c’était assez dangereux. Je ne peux pas dire que c’était très louable de notre part de nous mettre dans une telle situation, » répondis-je.
Marie acquiesça d’un signe de tête face à mes paroles. Depuis que nous avions été pris au piège dans le plan de ces bandits, nous avions appris à être beaucoup plus prudents.
« Ah, c’est bien que vous ayez gardé la maîtrise de vos propres capacités alors que vous êtes si jeune. Alors que là, nous avons Aja, qui n’est qu’un vieil idiot ridé qui n’a toujours rien appris, » déclara Hakam.
Dès qu’il avait fini sa phrase, il avait été frappé à la tête par un bâton. Le bruit de l’impact était assez fort, mais il semblait infaillible, car il nous avait jeté un regard qui semblait dire. « Vous voyez ? »
À ce moment-là, l’un de ses subordonnés lui avait approché avec une lettre enroulée. La ficelle avait été défaite devant nous, révélant une licence avec le sceau du roi d’Arilai dessus.
« Voilà ce que vous avez demandé. J’avais l’intention de vous le donner plus tard, mais je préfère ne pas me donner la peine de refuser la demande d’Aja, » déclara Hakam.
« Je… Merci, » déclarai-je.
Il allait probablement retarder le moment de nous le donner parce qu’il ne voulait pas que nous nous rendions seuls dans le donjon, comme il l’avait mentionné plus tôt. Bien sûr, nous n’étions pas du genre à être assaillis par notre avidité, et je pense qu’il l’avait compris après nous avoir parlé.
Il tendit la lettre à Marie et tourna la tête vers moi. « Ah, j’aimerais vous demander quelque chose avant de retourner dans votre pays. Je suis sur le point de rencontrer le Neko, et j’aimerais que vous soyez mon traducteur. Nous avons la nôtre, mais je pensais qu’il serait plus à l’aise avec quelqu’un qu’il connaît. »
« Oh, vous voulez dire Mewi. Oui, bien sûr que ça ne nous dérange pas, » répondis-je.
J’avais rapidement jeté un coup d’œil à Marie pour la trouver hochant la tête avec enthousiasme, alors j’avais accepté la demande. Il n’avait pas expliqué la raison de leur rencontre, mais j’avais pensé que c’était à cause de la Pierre magique. C’était clairement quelque chose qu’il ne pouvait pas dire ici, et il avait mentionné plus tôt que quelque chose comme une pierre magique était en cours d’évaluation. Nous avions aussi vu la Pierre magique en personne, ce qui pouvait avoir contribué à sa décision de nous choisir pour cette tâche. De toute façon, nous nous demandions comment Mewi était traité ainsi que s’il pourra vivre en paix.
Hakam hocha la tête avec satisfaction, puis dirigea son regard de guerrier vers ma hanche. Je n’avais pas d’épée en ce moment-là, puisque les bandits l’avaient cassée, alors je n’avais qu’un fourreau vide.
« Les épées de notre pays ne vous conviennent-elles pas ? » demanda Hakam.
« Non, non, ce n’est pas ça… J’ai cherché quelque chose de bon marché, durable et efficace, mais j’ai de la difficulté à en trouver une, » répondis-je.
J’avais l’air d’une ménagère prête de ses sous, mais je n’avais pas vraiment de budget pour faire autrement. Mais il semblait plus perplexe par le fait que je semblais bien vivre le fait de ne pas porter d’épée.
« Je me méfiais quand j’ai appris que vous veniez d’un pays étranger, mais il semblerait que cela n’était pas nécessaire, » déclara-t-il.
« Je n’en serais pas si sûr. La jeune elfe est aussi intelligente qu’elle en a l’air, et le garçon l’est de façon trompeuse. Ils vivent même ensemble, malgré leur âge, » déclara Aja.
Nous avions tous les deux fait une grimace et essayé de crier sur Aja, mais il semblait que ceux qui nous entouraient ne pouvaient pas ignorer cette affirmation.
« Les elfes de nos jours sont plutôt ouverts à ce genre de choses, hein ? » « Qui sait ? » « Je me le demande bien. » « C’est peut-être le type qui… » ils avaient tous commenté inutilement.
Nos visages étaient devenus rouges quand nous avions déclaré la même chose en même temps :
« « Ce n’est pas comme ça ! Jusqu’à présent, nous n’avons fait que nous tenir la main ! » »
La salle avait éclaté de rire. Leurs rires n’avaient pas cessé pendant un certain temps, et nos visages étaient encore rouges quand nous avions quitté le château.
***
Partie 3
Finalement, j’avais ainsi appris qu’il valait mieux se taire dans ce genre de situation…
Il semblait que pendant notre absence, la conversation se poursuivit dans le couloir. Les rires amusés s’étaient apaisés au bout d’un certain temps, pour finalement s’installer dans son calme habituel. Hakam, l’homme chargé de la mission d’explorer totalement le donjon, regarda autour de lui en se frottant la barbe.
« Ces deux-là sont assez étranges. Même ceux qui se méfiaient des étrangers se détendaient assez rapidement en étant à leurs côtés. Ce n’est pas quelque chose que vous pouvez faire délibérément, » déclara Hakam.
Il était naturel de se méfier des étrangers, surtout lorsqu’on en rencontrait un pour la première fois. Considérant qu’il s’agissait d’une conquête pour un donjon qui pouvait orienter l’avenir de tout un royaume, il était naturel que tout le monde soit sur les nerfs. Mais Hakam pouvait clairement voir l’atmosphère paisible présente en ce moment, comme si l’hostilité avait été neutralisée.
« Ah, le pouvoir de la jeunesse, » soupira Aja. « Nous ne pourrions jamais atteindre le cœur des gens comme ils le font, avec les innombrables secrets que nous avons. »
Hakam expira par le nez en se replaçant sur sa chaise. Il y avait un sourire sur le visage ridé du vieil homme assis en face de lui, ainsi que sur ceux qui l’entouraient. Hakam fronça les sourcils avec un air de doute.
« Et toi, qu’en penses-tu ? Tu sembles les traiter comme tes propres petits-enfants, mais tu ferais mieux de ne pas divulguer nos informations, involontairement ou non, » déclara Hakam.
« Tu n’es qu’un idiot… Bien sûr que je sais ce que je peux et ne peux pas dire à la guilde des sorciers d’Alexei. Mais il semble qu’ils auront des difficultés à l’avenir. Même s’ils parviennent à obtenir l’approbation de la guilde, je ne sais pas si nous devrions les envoyer dans l’ancien donjon où beaucoup périssent quotidiennement…, » déclara Aja.
Hakam expira rapidement de nouveau. Le vieil homme ressemblait en effet à quelqu’un qui s’inquiétait pour ses petits-enfants.
L’arôme rafraîchissant du thé jaillissait de la tasse qu’il tenait. Hakam avait aspiré le parfum avant d’ouvrir à nouveau la bouche.
« Ils devraient s’en sortir. S’ils finissent par participer, je suis sûr qu’ils s’en sortiront, comme avant. Mais ce n’est rien de plus qu’une intuition, » déclara Hakam.
Aja avait semblé surpris, puis il avait souri encore plus qu’avant.
« C’est intéressant qu’un vétéran de nombreux champs de bataille le dise. Je suppose que je vais garder pour moi le fait que tu as été captivé par une jolie elfe pendant ton discours, » déclara Aja.
Hakam avait failli cracher son thé. Ensuite, il tenta à plusieurs reprises de s’expliquer, et la salle redevint animée.
Nous étions inconscients de tout cela, alors que nous nous reposions sur une place à Arilai.
Un soleil radieux… c’était une façon douce de le dire.
Mariabelle se tenait au milieu de la place, baignant dans les rayons infernaux du soleil.
Elle tenait son bâton de houx avec les deux mains pendant que la sueur coulait sur son visage. Elle murmurait quelque chose que les esprits autour d’elle pouvaient entendre. Une sphère d’eau, d’une taille pouvant contenir plusieurs sceaux, flottait devant elle. C’était un esprit de l’eau appelé Ondine.
Dans Arilai, il n’y avait aucune restriction quant à l’utilisation de l’eau ou des esprits de glace au milieu d’une ville. Dès que Marie l’avait appris, elle m’avait dit qu’elle voulait essayer quelque chose avant d’aller voir Mewi. J’étais assis sur un banc et je balançais mes pieds en avant et en arrière, agissant comme une sorte d’escorte pour elle.
En regardant ce qui se faisait déjà, on pouvait voir qu’il y avait différentes méthodes intelligentes pour faire face à la chaleur du désert dans la ville. Par exemple, de grandes plantes qui ressemblaient à un palmier étaient très intéressantes. Ils avaient été plantés un peu partout, et il était clair qu’ils étaient délibérément positionnés pour fournir de l’ombre face à la lumière directe du soleil. Les zones fréquentées par les classes supérieures, comme les membres de la royauté, étaient sûrement encore plus confortables.
Mais nous étions dans la couche inférieure de la ville, où la qualité de vie était très différente de celle de la couche supérieure. Les citoyens faisaient face au climat en portant des vêtements adaptés, en se réhydratant souvent avec du thé et en faisant des siestes pendant les journées particulièrement ensoleillées pour refaire le plein d’énergie. Beaucoup autour de nous prenaient même une pause après le déjeuner en s’allongeant dans la brise.
La vue inhabituelle d’une elfe et de la sorcellerie spirituelle attirait beaucoup d’attention, mais elle continuait à murmurer.
« Oh, quelque chose change ? » demandai-je.
J’avais fait part de mon observation quand j’avais vu que quelque chose scintillait autour de l’esprit de l’eau. Cela ressemblait à de minuscules particules d’eau, et elles s’étaient toutes déplacées à l’unisson dès que Marie avait levé son petit doigt. La brume s’était dispersée autour d’elle et, après une brève pause, la foule autour d’elle avait applaudi.
« Ahh, c’est si bon ! Tu as réussi, Marie ! » déclarai-je.
« Hehe, j’ai enfin appris à contrôler la vaporisation. J’y pensais depuis l’oasis et pendant le thé. Cela devrait vraiment s’avérer utile ici, » déclara Marie.
Au fur et à mesure que le fluide vaporisé s’était répandu dans notre environnement, la chaleur était devenue beaucoup plus facile à gérer.
« Je ne sais pas si tu t’en rends compte, mais il n’y a pas beaucoup d’elfes qui peuvent réaliser un ordre aussi complexe et délicat. J’en ai peut-être déjà parlé, mais ma force réside dans cette extrême précision, » m’expliqua-t-elle avec une expression fière en essuyant des perles d’eau sur son front.
La dispersion d’un brouillard d’une température inférieure à celle de l’atmosphère environnante avait en effet contribué à refroidir l’ensemble de la zone. En abaissant la température de l’air, l’eau qui s’évaporait absorbait une partie de la chaleur avec elle. Les enfants s’étaient rassemblés dans la zone, tout excités, et attirés par la vue intéressante.
Marie avait souri faiblement et elle toucha l’eau, puis elle fit à l’esprit de l’eau une demande supplémentaire. « Continue de les refroidir pour moi. »
La sphère transparente déplaça la tête comme si elle hochait la tête en réponse.
Avec le bruit des enfants qui criaient joyeusement derrière nous, nous avions lentement descendu les escaliers se trouvant un peu plus loin. Marie transpirait encore en se tournant vers moi, mais elle avait l’air satisfaite.
« Cela devrait aider avec la chaleur, mais ils devront trouver un moyen d’obtenir plus d’eau, » déclara Marie.
« L’eau est très précieuse dans le désert… Au fait, Marie, t’améliores-tu dans le contrôle des esprits ? » lui demandai-je.
« Oui, j’en suis venue à les apprécier davantage, car je n’ai pas été en mesure de communiquer avec eux au Japon. J’ai l’impression d’être devenue bien meilleure amie avec eux maintenant, » dit-elle fièrement.
Selon elle, retourner au Japon lui donnait l’impression de revenir au niveau 1, et il lui était très difficile de communiquer avec les esprits là-bas.
« Mais j’ai l’impression de m’approcher d’eux, de sorte que la situation pourrait s’améliorer avec le temps. Mais pour te le dire franchement, je ne veux pas que tu en attendes trop de ça, » déclara Marie.
« Je n’attends rien, et je ne pense pas que ce soit nécessaire pendant ton séjour au Japon, » répondis-je.
« Peut-être pas, mais ça me dérange. Ça me dérange de savoir que je ne peux pas faire quelque chose que je ne peux pas faire normalement, » déclara Marie.
Hm, je ne le savais pas. Personnellement, je préférerais que Marie vive sa vie tranquillement, mais je voulais lui laisser cette décision. Mais maintenant qu’elle pouvait contrôler la vaporisation, cela nous aiderait vraiment à traverser la chaleur extrême qui approchait dans environ trois mois.
Nous avions continué jusqu’aux couches inférieures de la ville. Les bâtiments étaient plus proches les uns des autres, avec plus de zones résidentielles et de quartiers commerçants dans le quartier. Il faisait plus humide avec l’augmentation du trafic, et le manque de vent faisait qu’il faisait encore plus chaud qu’avant. Marie semblait avoir de la difficulté à faire face à cette situation et elle marchait d’un endroit à l’autre en restant le plus possible à l’ombre, se cachant de la lumière du soleil.
« Peut-être que tu devrais au moins enlever ces robes épaisses. Regarde ! Tout le monde porte des vêtements légers, alors tu devrais faire pareil, » déclarai-je.
J’avais exprimé mon idée après avoir remarqué un magasin de vêtements lorsque nous avions descendu l’escalier de pierre vers un espace dégagé. Il y avait des vêtements colorés en tissus d’apparence agréable et pratique exposée dans le magasin. Nous étions encore loin de notre destination, mais les pieds de la fille s’étaient arrêtés en entendant ma suggestion. J’avais l’air d’avoir attiré son attention. Voyant ses yeux violets clairs fixer les vêtements, j’avais décidé de la tenter encore un peu plus.
« N’ont-ils pas tous l’air sympas et aérés ? On dirait que c’est du style arabe ou quelque chose comme ça. Je pense toujours à ce qui t’irait à ravir, et je pense que les couleurs qui correspondent à tes yeux seraient belles sur toi, » déclarai-je.
« Oh, arrête ça. Comme tu peux le voir avec ma robe, je suis une sorcière. Je donnerais le mauvais exemple en portant des vêtements minces comme ça…, » répliqua Marie.
« Hmm, je pense que tu serais aussi très belle avec une simple couleur blanche. Regarde, ça va parfaitement avec tes cheveux, » déclarai-je.
L’employée du magasin nous avait fait signe de l’essayer, alors j’en avais pris un et je l’avais tenu sur ses épaules. Cela avait fait ressortir la couleur de ses yeux encirée plus, les faisant paraître plus beaux que des pierres précieuses.
… Mais de derrière les vêtements que je tenais, je pouvais voir une paire d’yeux éblouissants et une bouche froncée.
« … La Guilde des Sorciers m’en voudrait si je me présentais avec un truc comme ça, » déclara Marie.
« Nous sommes à Arilai en ce moment même. Il y a encore un long chemin à parcourir avant que nous arrivions dans ton pays, et je doute que quelqu’un d’ici t’observe. N’aimes-tu pas porter un pyjama pendant qu’on se repose au Japon ? » lui demandai-je.
Elle avait fait une tête troublée. Juste pour être clair, il n’y avait pas de règles stipulant qu’elle devait porter une robe. Tout était correct à porter à condition que le tissu ne restreigne pas le mouvement ou n’entrave pas l’interaction avec les esprits. Le reste dépendait vraiment du sens des valeurs du sorcier.
« Hmph… Tu essayes toujours d’attirer mes intérêts comme ça. C’est toi qui as commencé, alors prends tes responsabilités et aide-moi à choisir une tenue, d’accord ? » déclara Marie.
« Ah, bien. Je me ferai bien sûr un plaisir de t’aider, » répondis-je.
Marie avait fait un numéro exaspéré, mais ses pas semblaient plus légers en me suivant dans le magasin. Je savais déjà à quel point elle aimait les vêtements, alors c’était facile de la convaincre.
Il semblait qu’il y avait une grande variété de colorants disponibles dans cette région, voyant comment les vêtements étaient disponibles dans toutes sortes de couleurs. La boutique était également bien approvisionnée en différents tissus, allant des tissus fins aux tissus plus épais.
« Je pense que ce genre de pantalon serait facile à porter. Qu’est-ce que tu en penses ? » demandai-je.
« Oh, il a des cordons pour serrer la taille et les chevilles. C’est très joli, avec un style étranger. Quant à la couleur, je trouve que le blanc est joli. Que penses-tu de ça ? Ça aurait-il l’air bizarre si mon estomac était visible ? » demanda Marie.
J’avais regardé ce qu’elle avait choisi. C’était le type de haut qui recouvrait la poitrine jusqu’aux poignets. Il semblait conçu pour les températures chaudes et ne couvrait pas complètement l’estomac. Eh bien, tout ce que je pouvais dire, c’est que j’étais plus qu’heureux de voir le nombril d’une jolie fille portant quelque chose comme ça.
« Alors je pense que tu devrais porter ce voile avec. C’est un peu voyant, mais ça irait très bien avec ta jolie peau, » déclarai-je.
J’avais placé le tissu fin sur sa tête. Elle avait aussi l’air de l’apprécier.
« Il n’y a rien de mal à porter ça. C’est après tout pour faire face au soleil, » déclara Marie, presque comme si elle s’excusait à elle-même.
J’avais entendu dire que faire du shopping avec des femmes pouvait être une corvée, mais qu’il n’y avait pas de mal à passer du temps avec une fille aussi mignonne qu’elle. Même la vieille dame qui travaillait à la boutique semblait enchantée et nous aidait à choisir les vêtements qui lui convenaient, plutôt que de nous diriger vers les plus chers.
Il n’y avait bien sûr pas une commodité telle qu’un vestiaire, mais la vendeuse nous avait gentiment laissés utiliser la pièce à l’arrière. Peu de temps après, la jeune elfe émergea de derrière en portant des sandales ornées. La vendeuse et moi l’avions regardé fixement.
Les vêtements blancs, d’apparence légère, étaient attachés au niveau de sa taille et de ses chevilles. Il y avait des fentes en haut, de l’épaule à sa manche, d’où sa belle peau était apparue. Elle ressemblait à une danseuse d’un pays étranger, et sa tenue soulignait encore plus son allure naturelle. Tout ce que j’avais pu faire, c’était de faire un soupir sans paroles… et la vendeuse semblait être dans un état émotionnel similaire, en regardant comment nous soupirions tous les deux exactement en même temps.
Marie était une fille mince, mais la courbure de ses hanches était très sexy, et son joli petit nombril était bien visible. Elle ne montrait pas du tout une quantité excessive de peau, mais les zones de ses poignets, de ses chevilles et de sa taille qu’elle montrait faisaient allusion à sa beauté dans son ensemble.
« De quoi ai-je l’air ? C’est un peu gênant de porter quelque chose de si léger…, » le voile qui recouvrait ses cheveux blancs et ses oreilles d’elfe se balançait un peu quand elle me demanda timidement mon avis.
Pour le dire franchement, elle avait l’air si bien, et il n’y avait rien à critiquer selon moi. La vendeuse et moi avions applaudi sans réfléchir, clairement impressionnés par le résultat final.
« S’il vous plaît, revenez nous voir ! » La vieille dame souriante avait agité la main avec enthousiasme lorsqu’elle nous avait fait sortir du magasin.
Marie semblait beaucoup plus à l’aise dans sa nouvelle tenue quand nous étions arrivés sous le soleil, bien que l’expression sur son visage semblait un peu désolée.
« Elle nous a fait une telle remise. Je me sentirais coupable si nous ne revenions pas magasiner ici… Je me sens aussi mal à l’aise que tu aies tenu mon sac pour moi…, » déclara Marie.
« On reviendra quand on aura économisé plus d’argent. Quant au sac, il ne convient pas à tes nouveaux vêtements, donc je peux le garder pour toi, » répondis-je.
Elle était si adorable alors qu’elle m’avait remercié. Cela semblait avoir détendu l’humeur de tous ceux qui nous entouraient. Ils n’avaient pas pu s’empêcher de regarder son magnifique sourire, et je ne pouvais certainement pas leur en vouloir.
Ça m’avait fait me souvenir qu’il faudrait aussi que je lui achète des vêtements neufs pour qu’elle les porte au Japon. Il faisait de plus en plus chaud là-bas aussi, alors je m’étais demandé si je devais lui acheter ses vêtements de printemps ou d’été.
Tandis que j’y pensais, la fille me regardait avec ses yeux violets.
« Alors, où habite Mewi ? J’espère qu’on n’a pas fait attendre Sire Hakam trop longtemps avec notre détour, » déclara Marie.
« Hmm, je pense qu’il nous pardonnera quand il verra ta tenue. Il devrait être juste là, au coin de la rue, » déclarai-je.
J’avais repositionné le sac, qui était maintenant rempli avec la robe de Marie dedans, et nous avions marché vers le coin de la rue.