Bienvenue au Japon, Mademoiselle l’Elfe – Tome 2 – Chapitre 4

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Épisode 4 : Les Pulsations du Magi Drake

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Épisode 4 : Les Pulsations du Magi Drake

Partie 1

Après avoir été sauvé de bandits, Mewi de la tribu des Nekos avait été laissé dans une situation compliquée. Les pierres magiques étaient encore un mystère, et il était le seul à pouvoir affiner les catalyseurs magiques en ce moment. Et alors que les demi-bêtes s’étaient autrefois librement mêlées aux humains, ils étaient encore classés comme des monstres et ne pouvaient pas se mêler aux citoyens avant que les détails ne soient connus. Par conséquent, il avait été transféré dans un atelier près de la rivière, loin de la zone résidentielle, une fois son rétablissement terminé.

En raison de la proximité de la rivière, une végétation inconnue dans notre région était présente, comme des arbres qui possédaient des troncs et des feuilles incroyablement maigres, et ceux qui ressemblaient à des palmiers. Nous avions marché sur du sable tout en observant les lieux.

« Oh, le vent est un peu plus frais ici, » déclara Marie. « N’est-ce pas plus agréable dans cette zone ? »

« C’est sûrement parce qu’il y a moins de lumière directe du soleil puisque nous sommes dans une pente, et qu’il y a une rivière à proximité. Mais il fait toujours très chaud, » répondis-je.

J’avais alors tiré sur le col de mon habit avec un doigt et j’avais pu constater que mon cou était couvert de sueur, mais je n’avais pas pu arrêter la sueur qui coulait. J’avais l’impression que je produirais bientôt du pur sel si cela continuait.

Quant à Marie, elle semblait se sentir très bien dans sa nouvelle tenue, et m’avait suggéré froidement de m’enrouler un turban sur le dessus de ma tête.

« Eh bien, les cheveux noirs ont tendance à absorber la lumière du soleil, donc ça pourrait être une bonne idée. J’aimerais qu’il y ait quelque chose d’un peu plus élégant dans le design, » répondis-je.

« Oh, c’est une honte. J’aurais probablement beaucoup ri si je pouvais te voir porter une telle tenue. » La fille avait gloussé, alors j’avais décidé silencieusement de ne porter en aucun cas un turban.

L’atelier en pierres taillées était confortable, et bien construit. J’avais été surpris de constater qu’il avait son propre cours d’eau privé, avec un petit moulin à eau à côté. En levant les yeux, j’avais trouvé une grande cheminée, qui dégagerait probablement de la fumée si le raffinement magique devait s’y produire un jour. Mais je ne savais pas vraiment comment le raffinage fonctionnait, alors ce n’était qu’une supposition de ma part.

Il y avait deux gardes se tenant à l’entrée. Je leur avais parlé avec prudence, et il semblerait qu’ils aient déjà été avertis de notre arrivée. Ils nous avaient laissé entrer immédiatement.

« Vous êtes ici. Ah, c’est très joli. Je ne m’attendais pas à ce qu’une elfe arrive vêtue avec les habits de notre royaume, » déclara Hakam.

Quand la porte s’était ouverte, Hakam nous attendait à une table. Il avait tout de suite remarqué le changement de tenue de Marie et s’était lentement levé avec son allure d’ours.

« Merci pour vos aimables paroles. Les tissus de ce royaume sont très légers et extensibles, il est donc très facile de s’y déplacer, » répondit Marie.

« Je suis content que vous ayez l’air d’aimer ça. Les citoyens seront certainement heureux de vous voir le porter, alors j’adorerais que vous vous baladiez dans cette tenue pendant votre séjour, » déclara Hakam.

Il nous avait fait entrer avec un sourire étonnamment gentil. Il y avait d’innombrables blessures de combat sur sa peau bronzée par le soleil, et alors qu’il se tenait debout dans une posture militaire, il avait une façon de parler qui me disait qu’il était de bonne nature.

Quelqu’un d’autre était dans la pièce — un Neko assez petit qui se tenait derrière le corps massif de Hakam. Mewi s’était fait couper les tendons du pied par des bandits, mais il s’était levé de sa chaise et avait marché avec des pas réguliers quand il nous vit. Je m’étais accroupi pour le saluer, et il m’avait tendu les doigts qui ressemblaient à des boulettes de pâte pour saisir mes vêtements.

« Salut, Mewi. On dirait que tes blessures sont guéries, » déclarai-je.

« Monsieur Kazuhiho. Merci beaucoup de m’avoir sauvé, » répondit Mewi.

Il avait baissé la tête, et j’avais remarqué à quel point il était un demi-bête poli. J’avais entendu dire qu’ils avaient autrefois passé du temps avec les humains, alors peut-être que leurs manières avaient été transmises de cette époque révolue.

J’avais regardé la table sur laquelle ils se tenaient tout à l’heure, voyant un objet de la taille d’un poing qui reposait là, enveloppé dans un morceau de tissu. Ils devaient avoir inspecté l’échantillon de pierre magique qu’ils avaient prélevé sur les ruines anciennes. La raison pour laquelle nous avions pu assister à une telle réunion qui pourrait affecter l’avenir de tout un royaume… n’est pas parce que nous avions été les premiers à découvrir les ruines.

« Merci d’être venus ici avant de rentrer chez vous. Il n’y en a pas beaucoup qui parlent la langue des demi-bêtes… et en plus, le dialecte neko. Je vais devoir compter sur vous jusqu’à ce qu’il apprenne le langage universel, » déclara Hakam.

« Oh, ce n’est pas du tout un problème. Nous voulions aussi venir voir Mewi, » répondis-je.

Nous avions fini par être invités ici parce que nous nous occupions de Mewi jusqu’à il y a quelques jours. En d’autres termes, nous n’étions pas recherchés pour notre capacité à explorer des donjons, mais simplement pour agir en tant que traducteurs. Bien sûr, ils nous prenaient probablement à la légère parce que nous avions l’air d’avoir quinze ans, mais je doutais qu’ils aient laissé échapper une information importante.

« J’ai demandé sa protection, mais je ne m’attendais pas à un atelier aussi sympa… Attendez, hein ? Mewi a l’air un peu fatigué…, » déclarai-je.

Je l’avais regardé de plus près et j’avais remarqué que sa fourrure semblait un peu terne par rapport à ce qu’elle était avant. Il avait les yeux ronds comme ceux d’un chaton, mais maintenant… ils étaient comme ceux d’un vieux chat avec la sagesse d’une vie. En jetant un coup d’œil à la table, j’avais remarqué qu’il y avait divers livres sur le langage universel, et il était clair qu’il avait vécu tant de choses depuis qu’il s’était remis de ses blessures.

« Mewi a l’air un peu fatigué. Ça ne marchera pas. Viens à moi, » déclara Marie.

Marie ne pouvait pas parler sa langue, mais en tant qu’amoureuse passionnée des chats, elle l’avait soulevé en tenant ses deux aisselles sans se soucier de la barrière de la langue. Mewi était resté en l’air et avait laissé échapper un « miaou ». Il avait l’air d’un chat ordinaire.

« J’espère que ça ne vous dérange pas si je m’assois à côté de vous, commandant Hakam. Alors, comment se passent les études sur le langage universel ? » demanda Marie.

Hakam et Mewi secouèrent la tête en réponse à la question de la fille. Ils avaient tous les deux regardé par la fenêtre et avaient poussé un soupir en même temps. On aurait dit qu’ils s’entendaient bien.

Les épaules de l’homme s’étaient baissées, puis il m’avait fait signe de m’asseoir.

« Quoi qu’il en soit, j’aimerais procéder à l’évaluation de la Pierre magique. Cela me fait me remémorer que vous avez tous dit avoir vu la pierre magique en personne. J’aimerais savoir si cela ressemblait à ça, » déclara Hakam.

Hakam avait saisi l’objet sur la table et enleva le tissu qui le recouvrait, révélant une pierre turquoise rappelant la mer. Elle ressemblait beaucoup à une pierre précieuse non polie et était assez petite pour être entièrement dissimulée si je le tenais dans ma main.

Marie, Mewi et moi avions rapproché nos visages et fixé la pierre. Je n’étais pas un utilisateur de magie, mais je sentais que c’était quelque chose de plus qu’une pierre ordinaire. C’était comme s’il y avait une sorte d’énergie qui s’infiltrait, comme une impulsion qui s’accélérait.

« Hmm…, » en voyant ça, j’avais réfléchi. « C’est similaire, mais je pense qu’elle brillait quand Mewi l’a touchée. »

« Mewi, ça te dérangerait d’y toucher à nouveau ? » Marie demanda gentiment.

Mewi toucha la pierre, malgré son incapacité à comprendre un mot de ce qu’elle disait. Peut-être qu’il savait instinctivement ce qu’elle voulait, comme les chats normaux.

Sa main poilue avait saisi la pierre, et il commença à la frotter. Puis, alors que je réfléchissais, j’avais pu voir que la pierre semblait s’illuminer, ou du moins, c’était possible.

« Oh, je vais fermer la fenêtre. »

Après nous être levés et avoir recouvert les fenêtres de planches de bois, nous avions enfin pu voir les changements dans leur intégralité. Une phosphorescence d’un blanc bleuté remplissait la pièce, éclairant faiblement les visages autour de la table.

« C’est ça… le vrai truc ? Marie, de quoi ça a l’air du point de vue d’une sorcière ? » demandai-je.

« Je peux sentir la magie en elle. Mais elle est faible… Ah ! Est-ce que la pierre… change ? » répondit Marie.

Juste à ce moment-là, la pierre avait émis un léger reflet devant nous. La magie semblait se stabiliser, et la lumière qui vacillait auparavant se transforma en une lueur constante. Marie la toucha du doigt, puis tendit les oreilles pour écouter la voix de la pierre.

« Elle a été affinée… C’est donc de la magie qui change son essence en autre chose. C’est ce qu’on appelle un catalyseur magique, un objet qui permet même à un amateur d’utiliser la magie, » annonça Marie.

Hmm, donc les catalyseurs magiques ressemblaient à des piles.

« Est-ce comme la pierre de la dernière fois, Mewi ? Peut-être que je l’imagine, mais il semble beaucoup plus faible, » déclarai-je.

« Oui, je pense qu’elle est très faible, mais cela me semble très familier. L’odeur aussi, » il avait reniflé la pierre en répondant à ma question.

Il était donc très probable qu’il s’agissait d’une pierre magique. Mais nous n’avions pas besoin de le confirmer. Tant qu’on en connaissait la valeur, cela répondait à la question de savoir s’il valait la peine de conquérir le donjon ou non.

Je l’avais donc annoncé à Hakam, et il avait hoché la tête.

« Je vois. Alors je laisserai le reste à Aja, » déclara Hakam. « Je vais vous demander pardon, mais j’aimerais que vous l’aidiez dans ses études, si ça ne vous dérange pas. Dans ce cas, vous serez libre de visiter cet endroit quand bon vous semble. »

J’avais donc été surpris d’obtenir la permission de sa propre initiative. Il était clair qu’il attendait beaucoup de Mewi en regardant l’atelier qui lui avait été offert.

La raison pour laquelle il nous avait encore permis d’entrer était probablement parce qu’il avait vu la fille caresser doucement le Neko qui ronronnait. Il était peut-être plus gentil qu’il n’y paraissait.

Il se leva de son siège, prit la pierre et quitta l’atelier.

Après que l’homme d’autorité soit parti, j’avais finalement eu l’impression que nous pouvions enfin nous détendre. Tous les trois, nous avions poussé un soupir collectif, et nous avions finalement eu l’occasion de jeter un coup d’œil attentif à l’endroit.

La lumière du soleil qui se répandait entre les branches des arbres à l’extérieur illuminait l’intérieur de la pièce. Quelqu’un avait dû une fois utiliser les différents outils alchimiques qui s’y trouvaient, mais les murs et le plafond étaient bien entretenus.

« Ils t’ont donné un atelier confortable et bien éclairé, n’est-ce pas ? » dit Marie. « C’est l’endroit parfait pour déjeuner, et cela semble être un endroit confortable pour vivre. »

« J’ai été très surpris d’avoir une si belle maison. Je ne peux pas remercier assez Monsieur Kazuhiho… *purrr*…, » commença-t-il.

Il m’avait regardé dans les yeux et avait essayé de me remercier, mais il avait gémi dès que l’elfe avait commencé à lui frotter la nuque. Ses yeux innocents étaient maintenant fermés, son petit nez rose se tortillait périodiquement.

« Non, je suis content que tout se soit bien passé. Tu as même des gardes dans la zone, donc tu devrais être à l’abri de tout danger. Oh, en parlant de déjeuner, as-tu déjà mangé ? » demandai-je.

Mewi avait jeté un coup d’œil au panier à côté de la fenêtre en réponse à ma question. Du pain noir était visible sur le dessus du tissu, et quand je l’avais soulevé, il y avait une soupe rouge pleine d’épices en plus.

« Je n’aime pas trop les aliments épicés… alors je ne mange que du pain, » répondit Mewi.

Les tribus des demi-bêtes ne cuisinaient presque jamais, donc leurs langues étaient peut-être sensibles. On avait apporté du bento, alors j’avais décidé de le partager avec lui.

J’avais ouvert le couvercle de la boîte à lunch, révélant l’inarizushi avec une palette de couleurs tamisée. C’était probablement bizarre pour une demi-bête, mais le nez de Mewi s’était tortillé en réaction à l’arôme légèrement sucré.

 

 

Cela m’avait fait me demander si les chats pouvaient manger du riz ? J’avais entendu dire qu’ils ne devaient pas manger trop de céréales, mais il avait dit qu’il avait mangé du pain… Le plus gros problème ici, c’était de savoir si la saveur lui conviendrait.

Marie avait pris l’un des inarizushi et le porta à la bouche de Mewi. « Voilà, ouvre en grand ! »

« Je n’en ai peut-être pas l’air, mais je sais me servir d’une fourchette. Je vais peut-être m’y frotter un peu, mais… mmgg… mmf… mmf, oof ! »

Les yeux de Mewi s’ouvrirent et il poussa un cri étrange. Des jus aigres-doux s’échappaient à chaque bouchée, et le parfum du sésame s’infiltra dans son nez lorsqu’il avalait. La saveur incroyable et douce semblait heureusement s’harmoniser avec le palais du Neko, et alors que Mewi me regardait avec émerveillement… C’était dur d’expliquer la tête qu’il faisait. C’était comme s’il demandait. « Êtes-vous sûr que je peux avoir ça ? »

Nous voulions qu’il apprécie la nourriture avec nous, et bien sûr, pour être honnête, mon estomac était encore un peu trop rempli de la cuisine française de la nuit précédente. J’avais hoché la tête en réponse, et les yeux de Mewi scintillèrent alors tout comme l’avait fait la pierre magique. Il avait saisi alors le doigt de Marie avec ses deux pattes et se mit à manger avec enthousiasme.

Le Neko semblait ne jamais en avoir assez, et l’elfe s’amusait en le voyant lécher les restes de nourriture sur ses doigts. Marie se tourna vers moi, et ses yeux scintillants semblaient crier, « Siiii mignonnn ! » J’avais souri et hoché la tête. Ils m’avaient tous les deux semblé mignons.

Quelques minutes plus tard, après que Mewi eut fini de manger environ la moitié du repas, il s’était assis sur les genoux de Mademoiselle l’Elfe, l’estomac plein et affichant une expression rêveuse. Et bien sûr, Marie avait la même expression sur la sienne.

Immédiatement après, elle s’était rendu compte de quelque chose

« Oh non ! Je ne peux pas du tout bouger ! » déclara Marie.

« D’accord. Alors, dois-je te nourrir ? » lui demandai-je.

Ses yeux oscillaient entre le Neko et l’inarizushi. Puis elle m’avait dit. « Si ça ne te dérange pas… » avec un visage tout à fait sérieux.

Attends… vraiment ? J’étais heureux, bien sûr, mais j’espérais qu’elle ne protesterait pas plus tard.

C’est ainsi que notre déjeuner tardif avait commencé, avec le ronronnement à l’arrière-plan.

***

Partie 2

Un peu après, nous nous détendions autour d’un thé, alors que Marie et moi avions commencé à discuter de la langue universelle. En fait, c’était probablement plus une dispute qu’un débat.

Mewi s’était soudain réveillé de sa sieste et nous avait regardés avec confusion.

« Comme je l’ai dit, je pense qu’il devrait terminer ses phrases par un “miaou”. Cela lui semblerait beaucoup plus naturel. Ne crois-tu pas que ce serait adorable ? » demanda Marie.

« Oui, mais c’est à lui de décider s’il doit parler comme ça ou non. Mewi, voudrais-tu terminer tes phrases par “miaou” quand tu parles ? » demandai-je.

Il y avait réfléchi un instant, puis secoua la tête comme pour dire. « Je ne pense pas que je le ferais. »

Les lèvres de Marie se transformèrent alors qu’elle fit un froncement de sourcils, puis elle fixa le Neko d’un regard étrangement digne.

« Je suis désolée, mais il n’y a pas de place pour le compromis. Tu dois maintenir ta fierté en tant que Neko et terminer tes phrases par “miaou”. C’est du moins ce que je pense, » déclara Marie.

« Hein… ? Je ne pense pas que ce soit la fierté d’un Neko…, » déclarai-je.

Mewi secoua la tête comme pour dire « Non, ça ne l’est pas. » Ça, c’était évident.

Attends ! C’était peut-être à cause de ces livres d’images que je lui lisais tous les soirs. Ou c’était peut-être sa préférence personnelle, mais je n’étais pas sûr.

Quoi que ce soit, les hommes étaient des créatures dont la vie devait être influencée par les femmes. Tout ce qu’on avait pu faire finalement, c’était de hocher la tête maladroitement.

Je ne l’arrêterai pas dès qu’elle a décidé de ça…, pensai-je.

Je ne pouvais pas non plus dire qu’elle se trompait complètement. Elle avait considéré que le fait de rendre son discours plus flamboyant changerait l’impression qu’il donnerait aux autres.

Alors que je rangeais la boîte à bento après avoir fini notre repas, j’avais réfléchi à la façon dont je pourrais expliquer que le reste de la vie de Mewi avait été déterminé dans cette conversation.

Soudain, j’avais entendu un bruit quand la boîte à bento avait heurté quelque chose de rigide. C’était un objet de la Magi-Drake, qui avait été laissé dans mon sac et oublié depuis quelques jours maintenant.

« Pendant qu’on y est, peux-tu regarder ça ? Quelqu’un nous a donné ça. C’est une écaille de dragon et du sang de dragon, » déclarai-je.

« Je n’en sais pas grand-chose, mais bien sûr, cela ne me dérange pas de regarder, » répondit-il.

C’était quelque chose de différent des pierres magiques, mais peut-être qu’il pourrait faire son raffinement.

Marie avait commencé à expliquer pendant que Mewi touchait et frottait les objets.

« Comme je l’ai expliqué plus tôt, les catalyseurs magiques permettent même aux amateurs d’utiliser la magie. Un sorcier habile serait capable d’aller encore plus loin. Mais plus important, Mewi, tu devrais terminer tes phrases par “miaou”, » déclara Marie.

Peut-être qu’il apprendrait ces tics verbaux dans le langage des demi-bêtes… Oh non non…, pensai-je.

J’avais réfléchi sur ces pensées insouciantes pendant que je parlais à Marie.

« Hein ? Je pensais que le raffinement était la dernière étape, » déclarai-je.

« En d’autres termes, il est également possible de créer des équipements améliorés par la magie. Cela dépend fortement de la qualité des articles d’origine et de la compétence de l’artisan, de sorte qu’il n’y en a pas beaucoup qui circulent sur les marchés, » répondit Marie.

C’est vrai. Il fallait du matériel magique. J’avais vu des choses comme ça dans les jeux, mais je ne m’attendais pas à ce que cela existe aussi dans ce monde. Ce serait une bonne chose de le voir au moins une fois, mais j’avais pensé que ce serait trop pour Mewi.

J’avais traduit pour lui, et comme je le pensais, il avait secoué la tête de côté. « Je n’ai pas beaucoup appris… miaou ! D’ailleurs, je ne comprends pas non plus beaucoup sur le raffinement, miaou. »

Wôw, il est si diligent… Il termine ses phrases avec « miaou », pensai-je.

Ses yeux étaient un peu larmoyants, mais Marie avait affiché un sourire chaleureux et elle lui frotta la tête comme récompense. Elle semblait vraiment trouver cela mignon quand Mewi parlait comme ça.

Ses yeux s’étaient plissés avec satisfaction, puis s’étaient tournés vers moi. « Monsieur Kazuhiho, c’est incroyable. Il déborde de pouvoir, et je n’arrive pas à l’affiner. »

Hm, le Magi-Drake m’avait dit qu’elle me donnait une nouvelle écaille au lieu de l’une des écailles sur le sol qui était vidé de magie. Et Marie avait déjà expliqué que les Magi-Drakes pouvaient générer de la magie simplement en respirant. Cela signifiait peut-être qu’il continuerait à générer de la magie pendant un certain temps. Ça explique peut-être pourquoi Mewi n’était pas capable de faire quelque chose avec ça.

J’avais regardé de plus près, et Mewi avait plissé ses sourcils.

« Attendez, il y a autre chose… Connecté ? Contrat ? Il y a des mots étranges qui sont présents… On dirait qu’il y a toujours un lien, » déclara Mewi.

Je n’avais aucune idée de ce qu’il voulait dire. J’avais traduit ses paroles à Marie, et elle semblait partager ma confusion.

« Hein ? Qu’entends-tu par “connecté” ? » demanda Marie.

« Il y a encore de la magie qui s’y déverse… Est-ce vraiment juste un objet ? J’ai l’impression que la source est trop proche…, » déclara Mewi.

Avec cela, il avait indiqué la pierre qui avait été imbibée de sang de dragon. Sa faible lueur ressemblait à un pouls, ou à un feu qui était sur le point de s’éteindre.

« Peut-être que je l’imagine, mais est-ce que ça a l’air plus faible ? » Marie avait réfléchi à voix haute. « Si c’est vraiment lié à elle, peut-être que quelque chose s’est passé ? »

« Non, il n’y a personne qui aurait une chance contre une Magi-Drake. Elle est probablement en train de dormir ou quelque chose comme ça, » répondis-je.

Puis, comme si elle réagissait à notre conversation, la lueur avait changé de rythme pour ressembler à un battement de cœur. Marie et moi nous nous étions regardés. Si elle pouvait nous entendre… Eh bien, c’était probablement plus rapide de lui demander.

« Madame la Magi-Drake, se passe-t-il quelque chose ? » demandai-je.

La lueur scintillait rapidement et brillamment, et nos yeux s’écarquillèrent. C’est ce que Mewi avait dû vouloir dire quand il avait dit qu’ils étaient liés. C’était comme si elle nous entendait de l’autre côté d’un téléphone. Cela voulait aussi dire qu’elle savait probablement tout ce qu’on avait traversé jusqu’à maintenant…

« En tout cas, je me demande dans quel genre de danger elle est si elle nous demande de l’aide, » avais-je demandé.

« Je me le demande aussi. Il se pourrait que le danger ne soit pas pour les Magi-Drakes, mais pour ses œufs. J’avais l’intention de retourner à la Guilde des sorciers aujourd’hui, mais vérifions d’abord sa situation, » déclara Marie.

J’avais acquiescé d’un signe de tête, bien que je ne pouvais toujours pas imaginer comment quelqu’un pouvait menacer une Magi-Drake dont le niveau était supérieur à 1 000.

Dès que Mewi nous avait vus partir, j’avais décidé d’activer ma technique de voyage longue distance. Nous nous étions donc dirigés vers les ruines Nazul-Nazul, le refuge de la Magi-Drake.

 

***

 

Dans le hall, des lanceurs de sorts allant des sorciers de haut rang jusqu’aux magiciens, s’étaient déjà rassemblés. Il était d’usage pour ceux qui avaient atteint un rang élevé de porter une robe de couleur bleu marin, mais ils pouvaient porter la couleur qu’ils voulaient une fois qu’ils étaient devenus un sorcier.

Dans Alexei, l’oiseau d’argent était un symbole de sagesse, et il était courant de le voir brodé sur les robes. Mais l’homme qui se tenait au centre, Sven, l’épéiste aux Lames Jumelles ne portait pas une telle broderie. Sa musculature était loin d’être celle d’un sorcier ordinaire, et il avait choisi de porter du cuir noir de haute qualité qui était adapté au combat. Il dégageait une aura dangereuse qui faisait que les autres candidats se tenaient à quelques pas de lui.

Bang, bang, bang ! On pouvait entendre le son d’un marteau, suivi du silence. L’assistant du chef de guilde, un homme aux cheveux grisonnants, semblait être le responsable de ça.

« Permettez-moi d’expliquer pourquoi je vous ai tous réunis ici aujourd’hui. Tout à l’heure, nous avons reçu des nouvelles d’Arilai. Les ruines du Pic d’Ujah ont été rouvertes, » déclara-t-il.

La salle s’était remplie d’un grand nombre de voix. Tout le monde avait été surpris d’apprendre que les rumeurs étaient vraies. Tout cela avait également confirmé les propos d’une demi-elfe, demi-fée découvrant un ancien donjon et obtenant une licence pour l’explorer.

Bang ! Le marteau avait retenti à nouveau.

« De l’ordre. On en reparlera au retour de Mariabelle, mais son rang n’est pas suffisant pour entrer dans un donjon de rang AA. Par conséquent, un candidat suppléant sera choisi à la place, » déclara-t-il.

Il faudrait au moins une semaine pour se rendre à Arilai, et cela même avec un cheval et une calèche. Considérant le temps qu’il restait jusqu’à ce qu’Arilai commence son exploration du donjon, il n’y avait pas le temps d’attendre le retour de Mariabelle.

Il y avait un total de huit candidats suppléants réunis dans la salle, chacun spécialisé dans les différentes branches de la magie. Sven était plus grand d’une tête que les autres, alors qu’il affichait un ricanement condescendant tout le temps.

« Je vais y aller. Il n’y en a pas beaucoup qui peuvent supporter un donjon de rang AA ou supérieur comme moi, » déclara Sven.

« Ça ne veut pas dire que vous êtes le seul à pouvoir le faire. »

Sven se tourna vers celui qui avait fait ce commentaire. Il y avait là une femme aux cheveux d’azur, qui semblait avoir le même rang que lui si l’on en juge par la couleur de ses vêtements.

« Vous laisser partir pourrait très bien être la cause d’un conflit avec Arilai. Il vous faudra au moins dix ans pour apprendre à vous entendre paisiblement et agréablement avec les autres, » continua-t-elle.

« Dix ans ? C’est loin d’être suffisant. »

Ses chaussures claquèrent et ses doigts se crispèrent alors qu’il s’approchait du sorcier, un sourire affreux se répandant sur son visage. L’intensité de son regard avait fait reculer tout le monde en cercle autour de lui.

Cela avait affecté tout le monde sauf la femme susmentionnée.

« Racontez-moi tout. Qui d’autre pourrait le faire ? Qui pourrait le faire mieux que moi ? » demanda Sven.

L’expression de la femme était restée calme, même face à sa pression oppressante. Ses yeux étaient comme des lacs clairs et placides, et semblaient comme si elle ne voyait rien avec ses yeux. Peut-être que le cristal sur son front avait servi à lui accorder cette capacité à la place. Il y avait aussi un air un peu mystique chez elle avec sa tenue qui ressemblait à un kimono et ses cheveux longs et attachés.

« Beaucoup de candidats ont déjà abandonné. Quelqu’un les a rendus incapables de parler pour une raison inconnue, mais… ne vous en faites pas. Je crois qu’un substitut semblable à vous n’est ni nécessaire ni désiré, » répliqua la femme.

Un murmure éclata une fois de plus. Mariabelle ne serait pas approuvée en raison de son grade, mais il pourrait y avoir une exception si une escorte qualifiée l’accompagnait, comme elle l’avait suggéré précédemment.

L’homme avait ri. « Quelle surprise ! Je ne m’attendais pas à ce que vous veniez à la rescousse de votre disciple bien-aimée. Mais un poussin qui quitte le côté de sa mère mourra vite. Ou est-ce peut-être ce que vous voulez ? »

« Vous avez tout à fait tort. L’heure de son épanouissement est proche, » déclara la femme.

Ils se regardaient fixement. Un côté souriait d’une manière accablante, tandis que l’autre l’acceptait avec un sourire comme un lac serein.

Bang ! Le marteau avait frappé une fois de plus.

« Comme je viens de le dire, cette discussion se poursuivra au retour de Mariabelle. La réunion d’aujourd’hui était simplement pour vous informer de toutes les nouvelles. La séance est levée, » déclara l’homme.

Le maître de Mariabelle avait semblé décontenancé, puis avait jeté un regard froid sur le responsable. La foule murmura entre eux en se dispersant. La réunion avait également pour but de choisir un candidat suppléant, mais elle s’était terminée assez abruptement. Fondamentalement, elle avait servi à informer indirectement tout le monde que Sven était le candidat numéro un.

« Dommage. »

Sven posa la main sur l’épaule de la femme comme le ferait un ami cher, appréciant clairement son expression énervée, puis s’en alla. La seule chose dont il avait besoin maintenant n’était pas le retour de Mariabelle, mais l’autorisation d’explorer l’ancien donjon.

Sven, l’Épéiste aux Lames Jumelles marcha sur la route de bonne humeur. Les rumeurs parmi les sorciers étaient vraies : l’ancien donjon, qui représentait la sagesse elle-même, était proche d’être conquis. Maintenant, la question sur laquelle tout le monde se concentrait était. « Qui allait devenir le remplaçant ? » Cette demi-elfe, demi-fée, n’avait même pas été prise en compte.

« Patron, est-ce vrai ? J’ai entendu dire que vous aviez été choisi comme remplaçant. »

Une silhouette coiffée d’une cagoule noire sur la tête émergea de l’ombre. Une chaîne de fer était attachée au bâton qu’il tenait, indiquant clairement qu’il n’était pas un vrai sorcier.

« Bien sûr que oui. Qui d’autre que moi pourrait conquérir l’ancien donjon ? Je les ai fait me choisir comme candidat numéro un. Il ne me reste plus qu’à attendre le retour de cette petite elfe. Quand elle le fera, soyez prêt à nettoyer ce donjon, » déclara Sven.

L’homme en noir ricana, alors que ses chaînes résonnaient en suivant Sven.

Un donjon qui n’avait pas été touché depuis les temps anciens serait rempli par une montagne de trésors. Il était fort probable que des richesses inestimables et une magie inconnue puissent s’y trouver. C’est pourquoi il fallait s’attendre à des conflits entre les différentes factions, mais cela semblait encore calme jusqu’à présent. Mais ce silence ne durera que jusqu’à ce que Mariabelle obtienne la licence.

Soudain, Sven avait commencé à renifler l’air. Le geste faisait penser à un chien de chasse, mais le spectacle était beaucoup plus terrifiant que comique.

« Ah, elle est proche. La fille elfe arrive bientôt, » déclara Sven.

« Vos compétences dans l’utilisation de la capacité Oracle sont plus impressionnantes que jamais, Maître Sven. Allez-vous la saluer ? » demanda l’autre.

« Oui, allons-y. Comme l’a dit cette femme, je dois d’abord maintenir la paix et lui dire bonjour, » déclara Sven.

Après ça, Sven se mit à marcher vers l’extérieur, qui était taché de rouge.

***

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