Bienvenue au Japon, Mademoiselle l’Elfe – Tome 1 – Chapitre 9

Bannière de Bienvenue au Japon, Mademoiselle l’Elfe ***

Interlude : Faire des emplettes avec Mademoiselle l’Elfe

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Interlude : Faire des emplettes avec Mademoiselle l’Elfe

Partie 1

Il y avait un certain nombre de choses qui me dérangeait ces derniers temps. La plupart de ces choses concernaient Marie, la jeune elfe venue depuis une terre inconnue dans le Japon.

Les voitures qui descendent les routes, les regards curieux et la nourriture — et bien, je suppose que la nourriture était bonne, mais j’avais entendu dire qu’un environnement inconnu pouvait causer du stress. J’avais peur qu’elle s’épuise mentalement et qu’un jour, elle ne veuille plus jamais revenir.

Comme j’avais évidemment besoin d’aller travailler, je ne pouvais pas toujours être là pour veiller sur elle. Ça aurait été sympa qu’elle ait une amie, mais se mêler aux voisins viendrait plus tard.

« Et Marie est du genre à garder les choses à l’intérieur au lieu de se plaindre…, » m’étais-je murmuré alors que j’étais aux toilettes.

C’était probablement le plus gros problème. Je ne savais pas si c’était un truc d’elfe, mais elle pouvait parfois être trop sérieuse. Même si je lui demandais s’il y avait quelque chose qui la dérangeait, elle ne me le dirait probablement pas.

Ce n’était pas le seul problème. Il y avait environ une demi-journée de décalage horaire entre le Japon et le monde onirique. Le matin, il faisait nuit ici, donc une demi-journée passait chaque fois que nous allions nous coucher. Si je dormais à 19 h, il serait 7 h là-bas. Cela signifie que nous avions été actifs pendant 24 heures d’affilée. Mais nos mondes semblaient indépendants les uns des autres, parce que je me sentais complètement reposé au réveil.

J’avais quand même peur que ce mode de vie ne lui cause du stress. Cela ne m’avait pas du tout affecté, puisque j’avais vécu comme ça pendant les vingt dernières années et que j’aimais ça. Mais c’était une vie complètement nouvelle pour elle, et toutes ses connaissances préalables lui étaient refusées chaque jour qui passaient, à mesure qu’elle en apprenait davantage sur la civilisation moderne.

Pour cette raison, je n’avais pas pu m’empêcher de m’inquiéter de plus en plus. Je voulais la soutenir de toutes les manières possibles, bien sûr, il n’y avait rien que je voulais plus qu’elle puisse profiter de sa vie ici. Mais en même temps, cela m’avait fait prendre conscience d’une autre partie du problème.

« Hm, je suppose que tout se résume à vouloir qu’elle passe du temps avec moi. C’est peut-être la partie la plus problématique de tout ça, » murmurai-je.

Je m’étais levé et j’avais poussé le levier sur le côté des toilettes. L’eau tourbillonnait avec un bruit de chasse d’eau, et je soupirai en sortant des toilettes.

***

« Ce n’est pas comme si ça m’intéressait de jouer avec des poupées ou quoi que ce soit. J’ai grandi par rapport à ces choses-là depuis un bon moment déjà, » elle me l’avait soudain dit alors que nous allions faire du shopping.

Cela m’avait fait réfléchir, vu qu’elle disait cela alors qu’elle s’asseyait sur le trottoir en regardant une poupée. D’habitude, c’était une réplique que quelqu’un disait en passant avec un air de désintérêt.

C’était un dimanche ensoleillé, avec de longs nuages qui semblaient étirés par le vent. Nous étions dans un quartier commerçant bien peuplé, mais nous avions l’impression que l’endroit était devenu beaucoup plus calme qu’avant. Il y avait de nombreux quartiers résidentiels dans cette partie du quartier Koto, et le centre-ville avait une longue histoire, de sorte que les bâtiments y changeaient souvent. Un magasin avec ses volets fermés s’était transformé en immeuble d’appartements, et une épicerie y avait été construite pour les nouveaux clients potentiels de la région. Pour cette raison, la plupart des paysages de mon enfance avaient déjà changé.

Je restais là à me souvenir de ça pendant que Mademoiselle l’Elfe était fixée par la poupée destinée à attirer l’attention des gens qui passaient devant. Elle le regardait fixement de façon flagrante alors qu’elle continuait à se plaindre, accroupie juste en face d’elle, sans intention apparente de bouger.

C’était une journée venteuse pour un printemps, et elle semblait un peu froide pour sa tenue comprenant une chemise, une jupe et des chaussettes hautes. Mais quand j’avais jeté un coup d’œil pour voir ce qu’elle regardait, j’avais trouvé une poupée étonnamment mignonne qui attendait là.

« Le visage est un peu bizarre. Il boude un peu comme s’il était agacé, et ses yeux regardent sur le côté, » déclarai-je.

« Hmph. Ça t’a peut-être dupé, mais je ne me laisserai pas avoir si facilement. Celui-ci a fait quelque chose de mal. Je suis en vie depuis cent ans, donc je peux le dire rien qu’en regardant ses yeux, » déclara Marie.

J’étais un peu sceptique au sujet de son affirmation, mais j’avais quand même hoché la tête.

Il s’agissait d’un petit magasin où l’on exposait des marchandises diverses. Ils étaient loin d’être aussi bien approvisionnés que les grands magasins, mais il y avait une raison pour laquelle ils étaient capables de rester actifs.

Les gens n’avaient pas vraiment remarqué les enseignes des magasins lorsqu’ils passaient devant. Les magasins étaient sombres pour la plupart, et peu de gens avaient pris la peine de jeter un coup d’œil pour voir quelles sortes de marchandises étaient vendues.

Alors, comment avaient-ils attiré les clients ? Une méthode consistait à utiliser des odeurs appétissantes. Stimuler l’appétit était un moyen efficace de relâcher les cordons de la bourse. Cela avait été efficace dans plusieurs cas, et c’était généralement bon s’ils étaient capables d’arrêter Marie sur son trajet.

Dans le cas d’un magasin de marchandises diverses comme celui-ci, mettre un article intéressant et accrocheur à peu près à la hauteur des yeux était la meilleure solution. Cela leur permettait de contrôler légèrement la circulation et était apparemment un moyen efficace d’attraper les elfes sauvages dans la ville.

« Pourquoi me regardes-tu comme ça ? Sache que je ne le touche que pour vérifier le matériel. Tu vois, c’est si moelleux et doux, je suis sûre qu’il donnerait chaud même par temps froid, » déclara Marie.

Elle avait parlé rapidement comme elle l’avait expliqué, mais j’avais eu l’impression qu’elle cherchait des excuses.

Tandis qu’elle écrasait l’estomac de la poupée, elle avait fait un bruit strident qui ressemblait à « Papyuuuu ! » Je n’avais pas remarqué au début, mais il semblait qu’il y avait une sorte de bouton sur son estomac qui, lorsqu’on appuyait dessus, le faisait couiner comme ça.

« Ahh ! Wha, whoa, whoaa, whoaaaa ! » La jeune fille s’était retournée et l’avait presque lâchée, mais elle avait réussi à l’attraper dans les airs.

J’avais laissé échapper un soupir de soulagement. J’avais applaudi avec étonnement face à sa réaction rapide, mais elle m’avait regardé avec ses yeux violets.

« As-tu entendu ça ? Cette petite se plaint aussi de toi. Il dit : “Kazuhiho le dormeur va geler dans son sommeil, tout seul par une nuit froide”, » déclara Marie.

Eh bien, je me sentais plutôt bien ces derniers temps grâce à toi. Et j’avais fini dans l’autre monde quand je m’étais endormi, alors le froid ne m’avait pas vraiment dérangé.

Bien que ces pensées m’aient traversé l’esprit, les mots qui étaient sortis de ma bouche étaient complètement différents.

« Es-tu sûre de toi ? J’ai cru entendre autre chose, » répliquai-je.

Je m’étais accroupi à côté d’elle. C’était déjà le printemps, mais c’était une journée venteuse. Quand j’avais touché son doigt en tenant la poupée, il faisait un peu froid. J’avais retourné la poupée pour faire face à Marie, puis j’avais commencé à parler d’une voix aiguë.

« Emmène-moi dormir avec toi, et tu devrais pouvoir dormir bien au chaud. Demande à Kazuhiho de m’emmener, » déclarai-je.

Les yeux de la jeune fille s’étaient élargis et ses joues semblaient légèrement rouges. Elle était déjà tombée dans le piège tendu par les propriétaires du magasin. Il n’avait pas fallu longtemps pour que les coins de ses lèvres se recourbent en un sourire.

Elle s’était raclé la gorge, puis avait regardé la poupée à ma place. « Je-Je suppose. Je doute que quelqu’un t’achète avec un visage pareil, alors je peux lui demander pour toi. Mais tu dois bien te tenir pendant que tu resteras dans notre chambre. Compris ? »

J’avais fait un signe de tête à la poupée, puis j’avais écarté l’elfe du chemin et je l’avais regardée fixement. Elle avait un peu tendu les lèvres et avait détourné les yeux, ce qui m’avait presque fait éclater de rire. Elle ne s’en rendait pas compte, mais le visage qu’elle faisait ressemblait exactement à celui de la poupée.

 

 

Je m’étais donc promené dans le quartier commerçant avec Marie pendant qu’elle continuait à jouer avec la poupée. Elle faisait toujours le même visage boudeur que la poupée, et j’avais du mal à les regarder ensemble.

Il me semblait que Marie aimait les personnages qui avaient un peu d’attitudes, ce que j’avais réalisé lorsque nous avons choisi des livres pour elle. Étonnamment, on aurait dit qu’elle ne s’en rendait même pas compte elle-même.

« Alors, ça te dérange d’aller avec moi pour choisir des vêtements ? » demandai-je.

« Mais je n’ai pas besoin de tant de tenues différentes. J’aime ces vêtements, et le pyjama me va si bien sur la peau. Je ne pense pas que je sortirai trop souvent, donc je serai d’accord avec peu de choses, » déclara Marie.

J’avais secoué la tête. Même si ça ne la dérangeait pas, je ne pourrais pas avoir une jeune fille comme elle vivant dans une seule tenue. Elle passait la plupart de son temps dans une robe dans l’autre monde, donc elle avait probablement l’habitude de faire avec ce qu’elle avait. Mais j’avais l’impression qu’elle s’intéressait aux vêtements. Il y avait beaucoup de jolis motifs au printemps, et je me souvenais qu’elle regardait les tissus aux couleurs vives exposés dans les vitrines des magasins.

« Pourquoi insistes-tu pour être si frugale, Marie ? Ça ne me dérange vraiment pas, » déclarai-je.

Elle m’avait regardé comme si la réponse était évidente. « Parce que j’ai réalisé que tu n’étais pas riche. J’ai eu la mauvaise impression quand j’ai vu la hauteur de ta chambre, mais je ne peux pas en demander trop si tes revenus sont si bas. »

Ah, donc c’était son raisonnement. Mais si c’était le cas… Mes yeux s’étaient dirigés vers la poupée, mais elle l’avait vite cachée derrière son dos.

Elle avait toujours aimé faire du shopping. Il semblait qu’elle était troublée par toutes les tentations qui l’entouraient, peu importe à quel point elle se retenait. Cela m’avait donné envie de résoudre son dilemme.

Oui, il valait mieux régler ces problèmes le plus tôt possible. Sinon, elle pourrait avoir la mauvaise habitude de tout garder pour elle.

« Je vois. Et si on allait apprendre, faire du shopping aujourd’hui ? » demandai-je.

Elle m’avait regardé d’un air interrogateur. « Apprendre… à faire du shopping ? »

J’avais hoché la tête. Le problème maintenant n’était pas d’être trop frugal, mais le fait qu’elle ne comprenait pas l’argent. Tant qu’elle vivra au Japon, il lui sera utile de savoir ce qui était nécessaire et ce qui ne l’était pas.

Nous étions arrivés au grand magasin, qui ressemblait plus à un lieu d’apprentissage qu’à un centre commercial à nos yeux.

***

Partie 2

D’abord, nous étions allés sous terre au lieu d’aller dans un magasin de vêtements. C’était la première fois qu’elle voyait un escalier mécanique, et elle avait pris plusieurs grandes respirations avant de s’élancer dessus. Elle s’était ensuite collée à mon dos et avait regardé ses pieds pendant tout le trajet.

« Il n’arrêtait pas de se mouvoir tout seul comme tu l’as dit ! C’est amusant ! » me dit-elle en souriant en sautant.

Elle tenait la poupée de tout à l’heure dans ses mains, alors c’était peut-être cette invitée inattendue qui la rendait si joyeuse. Il semblait que dans un sens c’était le bon choix.

« Il y a des tonnes de manèges comme ça dans ce monde. Sans eux, les grands immeubles seraient trop encombrants pour qu’on puisse s’y promener et cela pourrait faire fuir les clients, » déclarai-je.

« Je vois, je pensais que cet endroit était trop grand, mais c’est logique. Dans mon monde, le quartier commerçant dans lequel nous étions auparavant était de la taille typique, » répliqua Marie.

En expliquant ces choses, la « chose bizarre qui bouge » s’était transformée en un objet pratique pour attirer les clients. Elle comprenait mieux quand j’expliquais le raisonnement derrière eux, plutôt que les détails structurels.

C’était un dimanche, alors j’avais décidé de passer la journée à lui en apprendre plus sur la vie quotidienne et la connaissance commune de ce monde. Cela aiderait peut-être à atténuer certaines des choses qui m’avaient troublé ce matin.

J’avais commencé par expliquer des choses comme les portes automatiques, les ascenseurs et les toilettes comme je l’avais fait plus tôt, puis je lui avais demandé de les essayer par elle-même. Les toilettes, en particulier, étaient équipées d’un système automatique d’écoulement d’eau et de sèche-mains, ce qu’il était une bonne chose pour elle d’en apprendre davantage. Ses yeux étaient grands ouverts quand elle était revenue. Je lui avais demandé. « As-tu été surprise ? »

Elle m’avait répondu. « Oui ! » Et elle avait couru vers moi. Elle avait ensuite étendu les mains comme si quelque chose d’incroyable venait de se produire.

« Le vent a soufflé si fort ! Et c’était comme si… ma peau était serrée. La sensation entre mes doigts me chatouillait. J’ai cru que j’allais crier ! » déclara Marie.

Oh, alors c’était ça la raison pourquoi son « nyaaaa ! » était venu des toilettes des femmes…

Je m’étais dit que c’était une bonne chose que je l’ai amenée quand il n’y avait personne, et j’avais sorti un mouchoir pour essuyer l’excès d’humidité de ses mains.

« Tu te sers de ces trucs pour enlever l’eau de tes mains. Une serviette où quelque chose ne serait pas hygiénique avec autant de personnes qui l’utilisent, donc nous avons des appareils qui n’entrent pas en contact avec les mains des gens, » expliquai-je.

« Hygiénique… J’ai vu tant de signes au Japon à propos du fait de se laver les mains et de se rincer la bouche. Pourquoi est-ce que c’est comme ça ? » demanda Marie.

C’était une question un peu compliquée. C’était probablement mieux de prendre mon temps pour y répondre la prochaine fois que nous allions à la bibliothèque ou autre.

Nous étions arrivés dans la zone souterraine, alors j’avais décidé de lui montrer la section nourriture. Bien que je ne sois pas là pour acheter quoi que ce soit, nous avions quand même regardé autour de nous.

« Ah ! C’est lumineux ici ! Fruits et légumes… vendent-ils de la nourriture ici ? » demanda Marie.

« C’est vrai. Beaucoup de gens font leurs courses dans ces endroits, ils sont cruciaux pour notre vie quotidienne. Les aliments plus savoureux et plus rares ont tendance à être plus chers, » lui expliquai-je.

Les champignons matsutake étaient une exception, mais… eh bien, je suppose que c’était une préférence personnelle. Je n’avais même pas si souvent mangé de matsutake avant.

C’est là que j’avais décidé de prendre mon temps pour lui enseigner le concept d’argent que j’utilisais tous les jours. Je lui avais dit mon salaire approximatif et combien d’argent avaient été utilisés pour la nourriture. Puis j’avais soustrait le coût approximatif de la nourriture entre nous deux de mon revenu.

« Il y a un autre coût de la vie appelé frais de chauffage et d’éclairage. L’éclairage, l’eau et même le gaz peuvent contribuer à ce coût, » expliquai-je.

Il semblait qu’elle n’avait pas réalisé que tout coûtait de l’argent.

En y repensant, une fois les réseaux d’aqueduc et des égouts en place au Moyen Âge, ils avaient tendance à être laissés à eux-mêmes. Peut-être qu’ils percevraient des impôts et feraient des réparations, mais c’était à peu près tout.

Quoi qu’il en soit, j’avais soustrait ces coûts de mon salaire, ainsi que ma facture de téléphone, les frais d’entretien de ma voiture et les taxes.

« Ils font même payer l’eau prélevée dans la nature ? C’est de la folie. Personne ne s’énerve-t-il pour ça ? » demanda Marie.

« Hmm, je ne sais pas comment c’était à l’époque, mais l’eau au Japon est très bien entretenue. Je suis presque sûr qu’il n’y a pas beaucoup de pays où l’on peut boire de l’eau propre directement des robinets, » déclarai-je.

« Quoi !? Alors que font ces gens quand ils veulent de l’eau ? » demanda Marie.

« Ils l’achètent dans les magasins. Mais c’est plus cher comme ça, » déclarai-je.

Elle avait cligné des yeux.

Il y avait aussi les coûts de construction et d’entretien du barrage pour acheminer l’eau à chaque foyer, mais j’avais décidé de lui parler de ces choses la prochaine fois que nous irons à la bibliothèque. Elle était bien meilleure que moi quand il s’agissait de mémorisation et de calcul, donc l’explication rapide que je lui avais donnée en montant l’escalier mécanique lui avait déjà permis d’apprendre.

Comme elle jouait avec sa poupée à deux mains, il semblait qu’elle était en train de traiter l’information que je venais de lui donner. J’avais répondu à quelques questions, puis j’avais finalement dit ce que je voulais lui dire.

« Et ce qui reste, c’est l’argent que je peux dépenser pour le mois, bien que j’ai bien sûr besoin d’en mettre de côté une partie, » déclarai-je.

« Hmm, c’est comme ça que ça marche. Je suis surprise qu’il y ait tant de détails dans la gestion de l’argent. Mais j’ai l’impression de bien comprendre maintenant, » déclara Marie.

Je lui avais demandé ce qu’elle voulait dire, et elle m’avait répondu. « Les modes de vie des gens sont gérés par leurs revenus et leurs dépenses. Ce n’est peut-être pas très joli, mais vu toutes ces installations comme faisant partie de ta vie quotidienne ici, cela semble fonctionner plutôt bien. »

Il semblait qu’elle le comprenait assez bien maintenant. Un salarié moyen comme moi ne pouvait pas saisir l’ensemble de l’économie japonaise, mais j’étais sûr que même les responsables de sa gestion ne voyaient que vaguement le tableau d’ensemble.

« Alors, nous sommes arrivés à destination : l’espace habillement. Maintenant que tu as appris ce qu’est l’argent, jetons un coup d’œil aux boutiques ici, » déclarai-je.

« Hehe, ça devient amusant. Tu es doué pour enseigner. Je pense que tu ferais un excellent professeur, » déclara Marie.

Hein, serais-je vraiment ?

Cela semblait être un compliment, alors je l’avais remerciée.

Le secteur de l’habillement comportait de nombreuses sections différentes, comme le luxe et le non-luxe, et des sections divisées par groupes d’âge. Il y avait beaucoup de boutiques chères, mais Marie avait fait un « X » avec ses doigts et avait dit des choses comme « les montres présentées dans le présentoir à montres sont trop chères. » Mais contrairement à tout à l’heure, c’était la réponse qu’elle n’avait donnée qu’après que nous ayons discuté de mes fonds disponibles.

« C’est comme ça que tu gères l’argent. Je pense qu’il est plus important de penser à ce que tu achèteras ou n’achèteras pas, plutôt que de décider de ne rien acheter du tout, » déclarai-je.

Par exemple, si j’aimais vraiment cette montre de tout à l’heure, je pourrais l’acheter en faisant un budget et en économisant pour elle pendant quelques mois. Il était possible de l’obtenir tant que je décidais de ce que je voulais faire ou non.

« Je vois, donc il faut choisir seulement ce dont on a besoin sans gaspiller d’argent, » déclara-t-elle en agitant la main de sa poupée.

C’était bon, cette poupée ne comptait pas comme un gaspillage d’argent. Il avait le rôle important de divertir Mademoiselle l’Elfe à partir de maintenant.

En tout cas, j’avais pu lui apprendre le shopping, un savoir nécessaire pour vivre au Japon. Quand Marie avait commencé à choisir ses vêtements, elle avait eu l’impression de connaître et d’accepter le Japon un peu plus qu’avant.

 

***

 

Nous étions entrés dans un café pour nous reposer. Devant elle, il y avait un café et, à côté d’elle, ses sacs à provisions.

Je mettais du sucre et du lait dans sa tasse quand elle m’avait tapé la main avec son doigt. Je levai les yeux pour trouver l’Elfe, les oreilles cachées sous un chapeau tricoté, me souriant.

« Merci de m’avoir acheté de si beaux vêtements. Cette pièce avec les lacets devrait aussi pouvoir être portée quand la saison change. Et c’était si bon marché ! » déclara Marie.

Nous avions passé beaucoup de temps dans le domaine de l’habillement à choisir ensemble ce dont nous avions besoin. Les employés du magasin étaient venus nous aider, ce qui nous avait pris par surprise. L’apparition d’une jolie fille comme Marie était comme un événement spécial pour eux, et ils avaient choisi toutes sortes de vêtements qui lui iraient bien sans jamais nous pousser à acheter. Ils avaient même répondu à ses questions sur les saisons du Japon et le moment où chaque vêtement pouvait être porté, ce que j’avais trouvé utile.

« Pas de problème du tout. Je suis content qu’on ait pu t’acheter des vêtements de printemps. Après tout, tu disais que tu n’avais pas besoin d’autres vêtements au début, » déclarai-je.

« C’était naturel quand je ne comprenais pas la situation. Ça ne m’aurait pas dérangé si tu étais riche… Eh bien, ça m’aurait probablement quand même dérangée, » déclara Marie.

Elle n’avait pas tort. Je n’aurais pas été à l’aise de demander à quelqu’un de m’acheter un tas de choses quand je ne connaissais pas leur valeur. En ce sens, j’étais heureux qu’elle ait maintenant une vue d’ensemble de la situation et qu’elle ait acquis la capacité de choisir ce dont nous avions besoin.

Pendant que j’y réfléchissais, un petit quelque chose avait jeté un coup d’œil de dessous la table. Ses lèvres sortaient et ses yeux regardaient sur le côté. Puis, d’une voix aiguë, cela m’avait parlé.

« Bonjour, Kazuhiho, merci de m’avoir tant appris aujourd’hui, » déclara la poupée.

« Hehe, de rien. J’espère que cette information t’a été utile, » répondis-je.

« Bien sûr ! C’était très amusant et Marie adore ses nouveaux vêtements. En plus, elle semble profiter de la vie ici au Japon. Tu sais, tu es un peu idiot, mais tu peux être très mature quand il s’agit de ça, » déclara la poupée.

J’aurais aimé qu’elle arrête, parce que voir Marie mouvoir ses lèvres en faisant son numéro de ventriloque m’avait presque fait cracher mon café en riant. Elle était presque trop mignonne pour faire ça.

Pendant que je gloussais, la poupée avait commencé à me caresser la tête. J’avais levé les deux mains en me rendant, et ses lèvres s’étaient transformées en un sourire. En voyant un sourire comme le sien, j’avais eu l’impression que mon cœur était en train de se purifier. Des émotions joyeuses semblaient jaillir d’elle et se fondre en moi à travers ses yeux. Je n’avais pas pu m’empêcher de regarder fixement, malgré mon âge.

Pour être honnête, elle m’avait bien eu. Elle ne se rendait pas compte à quel point son attaque était puissante, et je faisais semblant de ne pas être affecté, mais je ne restais calme que grâce à mes vingt-cinq ans d’âge.

Je m’étais raclé la gorge, puis j’avais touché la poupée avec mon doigt.

« Tu l’aimes beaucoup, n’est-ce pas ? » demandai-je.

« Oui, je l’aime. C’est une petite morveuse, je ne peux pas la quitter des yeux, » répondit Marie.

C’était une réponse tellement honnête qu’on avait soudainement éclaté de rire tous les deux. Cela faisait longtemps que je n’avais pas ressenti une telle joie. Tout cela en sortant simplement pour aller l’habiller… Le temps que j’avais passé avec elle pendant mes jours de congé était vraiment spécial.

Il faisait déjà nuit quand nous étions parties, et nous avions décidé de prendre le chemin le plus long pour rentrer chez nous.

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