Almadianos Eiyuuden – Tome 4 – Chapitre 118

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Chapitre 118

La princesse folle Skuld avait perdu.

Cette nouvelle choquante arriva immédiatement jusqu’au château de Strasbourg.

Ridicule ! Comment est-ce possible ?!

Bashtar n’avait amené qu’une centaine de personnes.

L’empire Asgard n’était-il pas censé être la nation la plus forte du continent ?

Le fait qu’il ait facilement vaincu l’armée de Leclerc contre laquelle même les propres forces d’Albert avaient lutté était il vraiment dû à un coup de chance?

Albert était complètement désorienté.

Il n’y avait bien sûr qu’une seule vérité.

Kurats était si puissant que même Skuld ne pouvait pas être son égale.

Mais Albert ne l’admettra jamais.

« S-siege! Préparez-vous à un siège ! »

Alors que les soldats se préparaient à la hâte pour un siège, il ne fallut pas longtemps pour que des déserteurs apparaissent parmi eux.

Les premiers à s’enfuir furent les mercenaires engagés pour l’occasion.

Après tout, ils n’avaient pas l’obligation d’affronter un adversaire capable d’écarter la plus grande puissance militaire du continent.

Mais le pire, c’est qu’ils ne s’étaient pas contentés de s’enfuir.

Après tout, ils restaient toujours des mercenaires.

En s’échappant de Strasbourg, ils avaient également pillé la nourriture et les richesses du château.

Mais ce n’étaient que des mercenaires.

Ceux qui avaient parcouru le chemin glorieux en tant que serviteurs de cette prestigieuse famille du royaume de Jormungand étaient très loyaux et unis.

Sans eux, peut-être que Strasbourg serait tombée depuis longtemps.

Cela dit, il était déjà clair pour tout le monde que Strasbourg ne pouvait pas gagner.

Même si Albert ne voulait toujours pas l’admettre, il était évident qu’il n’avait aucune chance contre Kurats, qui venait de vaincre la deuxième armée de l’empire, dirigée par Skuld.

Aussi loyaux que soient les partisans d’Albert, ils n’étaient pas aussi décisifs lorsqu’il s’agissait d’entraîner leurs familles dans leur destin.

Albert n’eut d’autre choix que de regarder les familles civiles s’échapper des quartiers d’habitation du château.

Le nombre de personnes présentes diminua fortement pendant la nuit, laissant le château dans un état de solitude totale.

« C’est juste… Que diable fait l’empire ? Jormungand va tomber entre les mains de ce roturier à ce rythme ! »

Si le territoire de Strasbourg devait être pris par Kurats, la seule voie que l’empire Asgard pourrait emprunter pour envahir Jormungand serait la route de Lyon, qui appartenait au duc de Normandie.

Il y avait peu de routes et de villes qui pouvaient permettre à une grande armée de se déplacer.

C’était pourquoi Albert pensait que la valeur stratégique du territoire de Strasbourg ne diminuerait jamais.

Non, en vérité, il gardait en lui cette croyance, car c’était la seule chose qui l’empêchait d’être écrasé par la peur.

« L’armée de Bashtar a commencé à bouger ! »

Au lendemain de l’annonce de la défaite de Skuld, l’armée de Bashtar avait enfin montré ses crocs vers le château de Strasbourg.

Leur façade calme et tranquille ne les rendait pas moins intimidants.

C’était tout naturel de la part de ceux qui avaient vaincu les forces de la princesse folle.

« Nous devons le vaincre à tout prix ! Si nous pouvons juste vaincre cet homme, cela changera tout ! »

Se sentant agité, Albert n’arrêtait pas tourner en rond.

Mais ses ordres étaient bien trop irréfléchis.

À l’heure actuelle, une centaine de cavaliers Alphonse avaient été rapidement construits et assemblés au château de Strasbourg.

Pendant ce temps, Skuld avait eu dans son armée 40 des cavaliers Chaos, bien plus puissants.

Donc, même si la totalité des 100 cavaliers était réunie, il semblerait qu’ils n’auraient aucune chance.

D’autant plus qu’ils n’avaient suivi aucune formation spécialisée.

Tout au plus, en profitant de leurs puissants remparts, ils pourraient gagner du temps en attendant l’arrivée des renforts.

« Votre Excellence, il est dangereux de rester ici. Laissez-nous nous occuper du reste nous-mêmes, s’il vous plaît. »

« C’est ma dernière chance ! Je ne vous laisserais pas faire même si j’avais mille cous à sauver ! »

Benoît, qu’Albert considérait comme étant au-dessus de ses autres subordonnés, n’avait même pas réussi à vaincre Leclerc.

Pour Albert, il était impensable de confier son destin à une racaille encore moins capable.

Cet homme vient pour me tuer !

Albert se sentait plus proche de la mort que jamais.

Non, en ce moment, il avait l’impression que Kurats était la mort elle-même.

Albert voulait le tuer quoiqu’il arrive.

Mais au-delà même de cela, il ne voulait pas mourir.

Il essayait déjà de penser à ce qu’il ferait s’il perdait.

« Hein ? Ils sont vraiment venus ? »

« Est-ce que ces types de Strasbourg sont stupides ? Ou dois-je croire qu’ils sont assez forts pour traiter Asgard comme s’ils n’étaient rien ? »

« S’ils étaient aussi forts, ils ne nous attendraient pas docilement. »

« C’est vrai. Ça doit être dur d’être sous les ordres d’un noble. »

McClain et Bacson échangèrent un regard, éprouvant de la sympathie pour les soldats de l’ennemi.

Toute personne ayant la tête sur les épaules n’aurait jamais ordonné cette sortie.

Il était clair que celui qui avait imposé cela à ces soldats devait être un idiot qui ne connaissait rien du champ de bataille.

En tant que mercenaire, une force jetable, Mc Clain avait fait l’expérience de ces ordres déraisonnables à de nombreuses reprises. Il n’y avait aucune chance qu’il ne s’en rende pas compte.

Cependant, il n’avait jamais eu le moindre désir de faire quoi que ce soit à ce sujet dans sa vie.

Pour le bien de la prochaine bataille, et pour la bataille qui suivra.

Les mercenaires devaient survivre, pour continuer à se battre.

Il n’avait jamais oublié cela, même si le champ de bataille était déraisonnable.

Kurats et Frigga ne pouvaient pas cacher leurs sourires ironiques lorsqu’ils assistèrent à cette sortie.

« Ce n’est pas comme si cela a pu changer quoi que ce soit. »

« Tu peux seulement dire ça parce que c’est toi, maître… je veux dire, seigneur Bashtar. Mais leurs remparts redressés et leurs défenses magiques sont en fait assez bons, non ? »

Si Strasbourg avait eu affaire à des fantassins normaux, ils auraient pu facilement s’enfermer derrière leurs remparts pendant une période allant de six mois à un an.

Cependant, dans les mains de Kurats, cette défense très coûteuse ne valait pratiquement rien.

Alors que l’armée de Bashtar avait des pensées insouciantes, l’armée de Strasbourg, en revanche, vivait une affreuse tristesse.

« Il semble que je vais probablement assister à la mort de ma lignée… Bon sang… »

« N’abandonnez pas ! Il suffit d’un seul coup, pour faire tomber un homme, et toute la guerre sera renversée avec sa chute ! »

« … vous savez quoi ? Espérons juste un miracle, et mourons dans la gloire ! »

Ces hommes connaissaient leur propre pouvoir.

Ils savaient que la seconde armée dirigée par Skuld était plus puissante que la leur.

En d’autres termes, ils savaient qu’ils n’avaient aucune chance de gagner contre Kurats.

Malgré cela, ils espéraient toujours un coup de chance, un miracle.

Un seul miracle qui permettra de vaincre uniquement Kurats.

Avec cet unique espoir dans leur cœur, ils étaient sortis.

Quant à Albert, qui avait prétendu ne pas pouvoir leur confier cette tâche, il n’était nulle part sur le champ de bataille.

« Ooooooooooooooooooooooooooooooh ! »

Dans un rugissement désespéré, prête à mourir, l’armée de Strasbourg commença à charger.

« Eh bien, je dois au moins saluer leurs esprits combatifs. »

Tous les ennemis étaient concentrés uniquement sur Kurats.

La force décisive qu’était le corps des cavaliers Alphonse se précipita d’un seul coup sur lui, le forçant à un demi-siège.

Les fantassins se consacraient à tenir Frigga et les autres à distance, tandis que les troupes de mages lançaient des sorts de soutien.

Cependant, concentrer les troupes sur Kurats et ne viser que lui était une idée terrible.

« Tue-les, Warcry ! »

Kurats, ce géant, sauta en l’air et fit descendre avec lui un éclair qui emportait avec lui tout son poids et son esprit.

Il fit violemment claquer son épée Warcry contre le sol.

Instantanément, le sol même sous les pieds des troupes avait été mis en pièces.

Cette déchirure se transforma en un long couloir qui engloutit les troupes sous terre à l’aide de l’onde de choc qui suivit.

« Uaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah ! »

« R-ridicule ! D’un seul coup d’épée… Il a détruit 40 % de notre armée… ? »

Les plus grandes pertes avaient été observées chez les fantassins et les mages qui avaient été proches de l’onde de choc.

Pour aggraver les choses, l’onde de choc dépassa les rangs de l’armée de Strasbourg, détruisant sans pitié une partie de leurs remparts, les dépassant même.

En constatant cette puissance bien trop absurde, les forces de Strasbourg perdirent leur esprit.

Néanmoins, beaucoup de guerriers décidèrent de prendre sur eux de défier Kurats dans une confrontation sans espoir.

Et tout cela malgré leur terrible chef…

Mais Albert était déjà un seigneur compétent avant que tout cela n’arrive.

Et surtout, leur histoire en tant que serviteurs de la famille de Strasbourg de génération en génération n’avait pas laissé de place à la trahison dans leur cœur.

« À part cet Albert, je me souviendrai de tous vos visages. »

« J’ai échoué, pardonnez ma faiblesse… ! »

Les vétérans à l’intérieur des cavaliers Alphonse s’étaient battus avec acharnement.

Leur coordination était admirable, et leurs compétences rendaient très visibles les fruits cumulés de leur long entraînement.

« … Ils sont gaspillés avec ce type. »

Frigga, qui observait de loin, ne pouvait s’empêcher de parler avec admiration de ces quelques hommes.

Après la défaite des principaux serviteurs dans les cavaliers Alphonse, abandonnés par les hasards de la guerre, l’armée de Strasbourg s’était complètement effondrée.

Certains se rendirent, d’autres s’enfuirent, d’autres encore tentèrent de trahir leur camp.

Il n’y avait plus l’ordre et la structure qui faisaient autrefois d’eux une armée.

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3 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. Merci pour le chapitre.

  3. J’ai pitié pour ces chevaliers qui n’ont pas trahi leur maître même face à la mort 😭😭 dans tous les cas c’était génial merci pour le chapitre

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