Almadianos Eiyuuden – Tome 3 – Chapitre 71

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Chapitre 71

« Elle a dit que Sa Majesté pensait à faire de toi son mari. Elle a aussi dit que si c’est avec toi, elle est prête à se marier. »

« Hein ? »

Bernst était au courant depuis un moment, mais pour Kurats, c’était venu de nulle part.

Il avait à peine senti que Lunaria avait de bons sentiments envers lui dans une certaine mesure.

« Ce que je veux dire, c’est que même toi tu ne pourrais pas aller à l’encontre des ordres du roi, n’est-ce pas ? De plus, il est naturel pour les nobles d’avoir plusieurs femmes. »

Les parents de Cornelia et Kurats étaient un couple monogame, mais il y avait beaucoup de familles polygames prospères, même parmi les roturiers.

C’était un spectacle courant dans les sociétés où la médecine en était encore à leurs débuts.

Plus le taux de mortalité infantile était élevé, plus les femmes convergeaient vers des hommes riches et puissants.

« Au village, je pensais que toi et moi allions vivre ensemble pour toujours. Mais curieusement, je n’ai jamais pensé à devenir ta femme. Juste que d’une certaine façon, je serais toujours avec toi. »

Après ce que Cornelia venait de dire, Kurats avait encore du mal à dire ce qu’elle ressentait pour lui.

Cornelia affichait un sourire timide, déterminée à libérer complètement les sentiments qu’elle avait gardés enfouis en elle jusqu’à aujourd’hui.

Il était tellement obtus, Kurats ne comprendrait sûrement rien si Cornelia n’était pas aussi franche.

« Je t’aime, Kurats. Pas comme une sœur, mais comme une femme. »

« Cornelia ! »

Ils se rapprochèrent lentement l’un de l’autre, jusqu’à ce que leurs lèvres se touchent.

Sentant encore l’exaltation persistante d’avoir enfin communiqué leurs sentiments, ils se délectèrent de la sensation des lèvres de l’autre, tortillèrent leurs langues et échangèrent leur salive encore et encore comme s’ils faisaient du troc pour le plus précieux des liquides.

Ils se laissèrent aller à apprécier leur baiser pendant un moment, dans une transe rêveuse et ivre.

« C’est comme un rêve. Penser que je pourrais un jour être avec toi… »

Kurats avait toujours pensé à cela depuis qu’il avait atteint la puberté.

Bien qu’il soit satisfait de la relation qu’il partageait avec Cornelia en tant que frère et sœur, il avait toujours rêvé que peut-être un jour, ils seraient amants.

Mais les souvenirs qu’il partageait avec elle n’étaient pas tous aussi doux…

« Franchement Kurats, tu es vraiment quelqu’un de pénible, pas vrai ? »

Le ton froid dans la voix de Cornelia le faisait frissonner.

Même s’ils étaient devenus amants, cela ne changea en rien la situation entre eux.

Kurats se mit au garde-à-vous et écouta les paroles de sa sœur comme il le faisait toujours.

« Je ne pensais pas que tu mettrais la main sur la princesse Frigga, mais sache que désormais, la princesse Lunaria et moi gérerons tes relations avec les autres femmes. »

« Mademoiselle, oui, Mademoiselle ! »

« Et donc… »

Même si elle semblait sur le point de se mettre en colère, tout le corps de Cornelia était soudainement redevenu rouge. Ses bras tremblaient.

Pourtant, elle avait pris sa résolution.

Ainsi, pour son bien et celui de Lunaria qui lui avait donné un peu de temps pour se retrouver seule avec Kurats, Cornelia rassembla tout son courage et annonça la décision qu’elle avait prise.

« Je laisserai la princesse Lunaria être ta femme légitime, et en échange, j’aurai ta première fois ! »

Cornelia parla en regardant timidement vers le haut, avec une voix douce qui semblait pouvoir disparaître à tout moment.

Alors qu’il était témoin de cela, Kurats put entendre sa propre santé mentale se briser en deux, car il avait perdu tout sens de la raison.

« … Quoi ? »

La femme qu’il aimait le suppliait gentiment de la prendre, comment pouvait-il refuser ?

Avec un grand désir, Kurats poussa immédiatement son corps délicat vers le bas.

« Ah ! »

« Je ne peux plus me retenir ! »

Kurats s’était sauvagement jeté sur les lèvres de Cornelia.

Comme elle n’était pas à la hauteur de la force de Kurats, Cornelia s’écria jusqu’au matin, mais ce fut tout de même une expérience extrêmement satisfaisante pour tous les deux.

« Il est donc officiellement confirmé que tu es une bête. Dis, es-tu un singe ? Je suis presque certaine que tu es un singe. Sinon, pourquoi serais-tu si obsédé par les cheveux ? Ou n’es-tu juste qu’un gros maniaque ? »

« Arrête ça ! Ne dis plus rien ! Bernst va encore faire des ravages ! »

◆ ◆ ◆

Tout en ayant l’air gêné comme un couple d’amoureux innocents, le couple alla se laver dans un bain qu’ils partagèrent ensemble.

Là, ils avaient peut-être fait plus que se nettoyer, comme on peut s’y attendre de la part d’un jeune homme et d’une jeune femme qui n’avait pas de limites établies.

Au moment où ils s’habillèrent et se présentèrent pour le petit déjeuner, il était déjà 9 heures du matin.

« Vous vous êtes bien amusés hier soir. »

Lunaria parla avec un sourire obscène dirigé vers Cornelia, qui s’accrochait passionnément au bras de Kurats.

La réaction de Frigga, par contre, était une chose à laquelle personne ne s’attendait ici.

« Maître, j’attendrai le jour où je serai aussi appelée à m’occuper de toi. »

« … A-t-elle dit “maître” ? »

Bien qu’elle soit encore plongée dans les sentiments de la nuit précédente, Cornelia fronça les sourcils et pinça Kurats de côté. Elle pouvait ignorer ce qu’elle venait d’entendre.

« Ne t’inquiète pas. Elle n’a pas pris la première fois de Kurats quand il était là. Cela étant dit, elle est déjà allée trop loin. »

La nuit précédente, alors que Cornelia et Kurats s’occupaient l’un de l’autre, Lunaria et Frigga avaient eu une discussion sur leurs perspectives respectives.

Heureusement, Frigga n’avait pas l’intention d’épouser Kurats et de le lier à Lapland.

Il semblerait qu’elle ne voulait sincèrement que suivre Kurats, qui était le seul homme plus fort qu’elle à sa connaissance, et qui lui avait même sauvé la vie.

Bien qu’elle ait parfois laissé ses désirs prendre le dessus sur elle, c’était toujours la Valkyrie Blanche comme Neige. Et pourtant, elle semblait considérer Kurats, dont la force était comparable à celle d’une armée, comme une sorte de divinité.

La seule chose que l’entraînement de Bernst avait faite était de ramener ces sentiments inconscients à la surface.

« Je veux avoir l’enfant du maître le plus tôt possible ! »

« Tu es censée être aussi une princesse ! S’il te plaît, sois plus subtile ! »

« Je suis contre son épouse légale et sa femme préférée ici, je ne peux pas me permettre de sauver les apparences ! »

Il y avait beaucoup de pensées troublantes qui traversaient l’esprit de Frigga.

Depuis qu’elle était venue à Jormungand, elle découvrit que le roi était déterminé à marier Kurats avec Lunaria, puis elle apprit l’existence d’une sœur, non apparentée par le sang, qui était proche de Kurats depuis le jour de sa naissance.

Il était naturel que la situation lui apparaisse comme une crise.

« Vu les circonstances, à condition que tu n’emmènes pas Kurats loin de Jormungand, je te laisserai tranquille si tu restes sous ma responsabilité. Cela ne te plaira peut-être pas, mais j’espère que nous nous entendrons. »

« Je te suis à jamais reconnaissante, mademoiselle la sœur. J’attends cela avec impatience. »

« Moi aussi. Mais pourrais-tu ne pas m’appeler “Mademoiselle la Sœur” ? »

« Cornelia. Pour ses récents accomplissements, Kurats a reçu un titre de comte de mon père, et en tant que seul parent, tu es actuellement sa seule héritière. En tant que tel, tu vas probablement recevoir un flot de demandes en mariage à partir de maintenant. Nous allons devoir travailler tous ensemble, main dans la main, pour faire face à tout cela. » (Lunaria)

Mais surtout, elles travaillaient ensemble pour faire face à toute femme qui pourrait surgir et essayer d’enlever Kurats.

Sous l’étroite garde des princesses de deux pays différents et de sa sœur, qui était aussi sa seule parente, aucun effort ordinaire ne saurait suffire pour que d’autres femmes le prennent au piège.

« Bien sûr, si c’est pour le bien du maître, alors on est bien obligé de faire ainsi. »

« La seule pensée d’épouser quelqu’un d’autre que Kurats me donne des frissons, alors je suis d’accord. »

Ainsi, les trois femmes se mirent d’accord et se serrèrent la main.

… Pourquoi ai-je l’impression d’être mis à l’écart ?

{Je pensais que tu changerais un peu maintenant que tu n’es plus vierge. En tant qu’homme, tu devrais savoir comment gérer tes femmes.}

Bernst, qui avait refait surface, était venu réprimander Kurats.

Du point de vue de Bernst, le roi magique qui avait son monde sous sa coupe, il ne servait à rien de se préoccuper d’aimer telle ou telle femme. Il y avait des choses très importantes dans la vie.

Cependant, il allait désormais avoir besoin des talents de Lunaria et de Frigga, et il ne voulait pas, psychologiquement, mettre Cornelia à l’écart.

Cela étant, Bernst n’avait pas d’autre choix que de pousser lentement Kurats à comprendre ce genre de choses, au fil du temps.

V-v-vierge ? Qu’est-ce que tu dis !?

{Donc, te sens-tu mieux maintenant que tu as laissé tous ces sentiments sortir ? J’espère que tu as gagné. Un roi ne se laisse pas vaincre dans la chambre. Ce serait inacceptable.}

Bernst voulait que Kurats sache comment se comporter dans la chambre le plus tôt possible. Il devait y être le plus fort. Il devait être le gagnant.

Il n’y avait pas d’exception. Même si l’autre partie était une femme qu’il aimait.

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5 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre, mais y a un soucie avec avec l’écriture noire sur un fond noir.

  2. sais moi ou il manque la fin du chapitre

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