Almadianos Eiyuuden – Tome 3 – Chapitre 68

***

Chapitre 68

Enfin, le jour de la rencontre de la princesse Frigga avec le roi Christopher arriva.

La cour lui avait préparé un grand accueil. Elle n’était pas seulement une princesse d’une nation amie, mais aussi une héroïne qui avait miraculeusement repoussé l’invasion de l’empire Asgard.

Alors qu’il attendait que l’imposteur s’expose et qu’il en subisse les conséquences, Albert s’était efforcé de ne pas sourire.

En regardant les aristocrates de la faction de Lunaria, ils semblaient tous très excités.

Vous avez ignoré les demandes de renforts de Lapland quand ils avaient besoin de vous, et maintenant qu’ils ont gagné, vous leur remuez la queue ?

Bien qu’il fût lui-même parmi ceux qui s’opposaient à l’envoi des renforts, Albert regarda les aristocrates et se moqua d’eux.

Le Premier ministre, Eustache, pouvait sentir une atmosphère subtile circuler entre les deux factions.

Il avait été informé que la femme qui prétendait être la princesse Frigga ne ressemblait en rien à la vraie princesse.

Et l’expression détendue d’Albert lui permettait de dire que l’information lui était aussi probablement parvenue.

Mais pourquoi Cellvis et Rosberg, les deux personnes les plus proches de Lunaria, avaient-ils l’air aussi détendus ?

Ils auraient dû recevoir les mêmes informations des services secrets de l’armée.

Eustache ne pouvait pas savoir si c’était certainement le cas, car, bien que ses propres forces d’espionnage et les services secrets de renseignements militaires servaient le même pays, ils étaient rivaux il y a quelque temps…

Mais même ainsi, il n’y avait aucune chance qu’ils n’aient pas obtenu une information aussi simple.

Ce qui voulait dire…

Ce n’est pas possible… vont-ils faire un coup d’État ?

Même si la plus grande partie de la cour était dominée par la faction de Fellbell, Rosberg et Cellvis obtiendraient facilement la victoire contre eux s’ils soulevaient un coup d’État avec les forces militaires du pays à leurs côtés.

Eustache pouvait déjà imaginer Rosberg massacrer les aristocrates de la cour royale un par un, mais il avait rapidement éclairci son esprit de cette vision. Il ne pouvait pas croire que cela arriverait un jour.

C’était tout simplement impossible. Étant donné leur nature, ce n’était tout simplement pas une manière pour ces deux hommes d’aller aussi loin.

Eustache savait à quel point ils étaient loyaux envers le roi.

Mais c’est précisément pour cela qu’il ne pouvait pas effacer le sentiment que quelque chose n’allait pas.

« Faites place à Sa Majesté, le roi Christopher ! »

Alors que la voix sonore d’une dame de la cour résonnait dans la salle, Eustache s’agenouilla et baissa la tête, et tous les autres suivirent son exemple.

Les pas du roi résonnèrent dans la salle de silence alors qu’il marchait vers son trône.

Il prit son temps avant de s’asseoir, puis parla d’une voix joyeuse.

« Je vous remercie. Vous pouvez lever la tête. »

Depuis l’invasion de Lapland par Asgard, le roi Christopher n’avait jamais cessé d’être de mauvaise humeur, et pourtant, il semblait se porter à merveille.

Sachant que cela était probablement dû à la victoire de Lapland, Albert se tint silencieusement et ne dit mot.

« Aujourd’hui, j’aimerais vous présenter une invitée qui est venue de loin pour visiter notre pays. Vous pouvez entrer, princesse Frigga. »

Avec de nombreux chevaliers l’accompagnant à gauche et à droite, Frigga entra dans la salle du trône, portant un uniforme du royaume de Lapland.

Elle possédait une aura intimidante qui ne pouvait appartenir qu’à un vrai héros. Un héros qui avait vécu l’expérience de commander sur le champ de bataille.

Même ceux qui, dans la salle, ne connaissaient rien à la guerre reculèrent. Ils ressentirent des frissonnements dans le dos.

C’est vraiment elle !

Il y avait de la sueur froide sur le front d’Eustache.

En tant que Premier ministre ayant des années et des années d’expérience, il pouvait voir à travers une personne, non pas à travers son apparence, mais par l’atmosphère qu’elle portait avec elle.

Cependant, Albert était encore trop jeune et inexpérimenté pour pouvoir en dire autant.

« Votre Majesté, roi Christopher, et à toutes les personnes ici présentes à Jormungand, j’espère que vous allez bien. Je suis venue au nom de Sa Majesté Siegfried, qui souhaite exprimer sa sincère gratitude au royaume de Jormungand. »

« Dites à Sa Majesté Siegfried que c’était une évidence, Lapland étant l’un de nos inestimables alliés. »

Qu’est-ce que cela signifiait ?

Jormungand n’avait-il pas abandonné Lapland ?

La princesse n’avait aucune raison d’exprimer sa gratitude pour quoi que ce soit, n’est-ce pas ?

Et le plus suspect ici, c’était que le roi Christopher suivait cette étrange conversation.

Certaines personnes comme Eustache savaient que Christopher avait tendance à être assez espiègle dans de tels moments et pensaient qu’une sorte de bouffonnerie était en place.

Mais tout le monde ne pensait pas comme ça.

Pour Albert, c’était l’œuvre de la faction de Lunaria. Ils avaient sûrement envoyé cet imposteur utiliser le prestige de la victoire de Lapland pour retourner Jormungand contre Asgard.

Mais il n’était pas possible que Lapland puisse offrir sa gratitude après que Jormungand ait refusé d’offrir son aide, bien qu’ils soient leurs alliés.

« Pardonnez mon impolitesse, Votre Altesse, mais puis-je vous poser une question ? »

Albert parlait d’une voix forte, pleinement convaincu qu’il savait ce qui se passait vraiment.

« Excusez-moi, mais qui êtes-vous ? »

« Pardonnez-moi, j’ai oublié de me présenter. Je suis Albert, marquis de Strasbourg. Ravi de faire votre connaissance. »

Elle vient peut-être d’un autre pays, mais comment se fait-il qu’elle ne me connaisse pas ?

C’était un peu déprimant pour Albert, mais cela n’avait fait que le pousser encore plus loin dans son interrogatoire.

« J’hésite à vous poser la question, mais Votre Altesse, êtes-vous vraiment la princesse Frigga ? »

La question d’Albert déclencha un tollé à la cour.

Frigga et son alias, la Valkyrie Blanche comme neige, étaient célèbres.

Albert n’était pas le seul à avoir l’impression que quelque chose n’allait pas en voyant cette femme aux cheveux noirs prétendre être Frigga.

« Je vois pourquoi vous pensez ça. Mais comme vous le savez sûrement, je me démarque un peu trop. Alors je me suis déguisé pour tromper les yeux des asgardiens en venant ici. »

« Alors vous avez même changé la couleur de vos yeux ? »

« Oui, je faisais simplement très attention. »

Albert s’attendait déjà à ce qu’elle se défende au moins autant.

Malgré cela, il n’était pas inquiet : en fait, il avait de la difficulté à réprimer un ricanement alors que cet imposteur luttait en vain.

« J’ai des subordonnés qui ont eu l’honneur de voir votre grandeur en personne, et ils m’ont assuré que même votre taille et la forme de votre visage ne correspondent pas à leur souvenir de vous. Est-ce aussi un déguisement ? »

Grâce au maquillage, il était parfaitement possible de se faire paraître différent ou même plus jeune.

Cependant, il était impossible de changer sa taille, son nez ou sa mâchoire.

Et cela signifiait que cette personne ne pouvait pas être la princesse Frigga.

« Et au fait, monsieur Gaura… »

Étant donné que l’impostrice présumée était restée silencieuse, Albert changea de cible pour Kurats, qui se tenait à l’arrière.

« N’as-tu pas reçu l’ordre d’enquêter sur ce monstre apprivoisant la magie par Sa Majesté ? Si oui, alors pourquoi es-tu au côté de Son Altesse Frigga ? »

Kurats n’était devenu noble que très récemment, il n’aurait jamais pu avoir l’occasion d’entrer en contact avec Frigga.

Tout d’abord, la différence de statut entre Kurats et la princesse d’un pays étranger était beaucoup trop grande.

On pouvait donc supposer sans risque de se tromper que cette femme était une fausse qui avait été apportée par Kurats lui-même.

« … »

Kurats se taisant aussi, Albert continua donc à le pousser pour qu’il obtienne une réponse.

« Qu’est-ce qui ne va pas ? Tu n’as rien à répondre ? Tu n’aurais pas préparé un faux double de Son Altesse Frigga pour profiter de la victoire de Lapland pour faire changer les plans politiques de Jormungand, par hasard ? »

Bien sûr que tu l’as fait.

Une vague soudaine de méfiance et de rage s’éleva parmi les nobles de la cour, et tout cela était dirigé vers Kurats.

Beaucoup d’entre eux avaient déjà eu des soupçons lorsqu’on leur avait dit que la princesse Frigga avait fait des pieds et des mains pour venir ici, et qu’elle avait même parcouru des centaines de kilomètres à travers le territoire de l’empire Asgard.

« Parce que si c’est le cas, je dois te dire que c’est un crime très grave. »

Léger ou non, le crime d’induire le roi à l’erreur ne pouvait aboutir qu’à un seul résultat : la peine de mort.

Se sentant triomphant, Albert se prépara à diriger son interrogatoire vers Frigga, mais avant qu’il ne puisse le faire, Kurats lui répondit finalement.

« Je me tais seulement parce qu’il s’agit d’informations hautement confidentielles, mais si Sa Majesté est d’accord, je suis prêt à partager la vérité avec vous. »

« Mhm, je vais le permettre. »

Albert était abasourdi. Le roi avait en fait confirmé la revendication de Kurats.

Pourquoi le roi lui-même prendrait-il part à une telle mascarade ?

« L’enquête sur ce monstre apprivoisant la magie n’était qu’un prétexte. En réalité, Sa Majesté m’avait personnellement envoyé en renfort dans le royaume de Lapland. »

« Ridicule ! Qu’est-ce que l’intervention d’une seule personne peut faire ? », cria Alberto, perdant tout son sang-froid.

C’était trop absurde.

« Ce n’est pas un mensonge. Nous devons plus de la moitié de notre victoire au Seigneur Gaura. En parlant de cela, je pense que je dois mentionner que nous lui avons décerné de notre propre initiative un titre honorifique de comte pour ses réalisations. »

« Arrêtez de jouer la comédie, imposteur ! Qui diable êtes-vous ? »

Albert montrait un comportement inhabituellement honteux qui n’avait rien à voir avec ce qu’il avait l’habitude d’être, élégant.

Cela montre bien à quel point il avait été surpris par cette tournure des événements.

« Comment ça, qui ? Je suis Frigga Lapland. »

« Alors comment expliquez-vous votre apparence ?! »

« Mon apparence est-elle si importante ? Je vous ai déjà dit que c’était un déguisement, pas vrai ? »

« Vous ne pouvez pas changer votre taille et la forme de votre visage avec un déguisement ! »

« Oh, je vois ce qui se passe ici. »

Kurats se frappa le front avec sa main dans un geste exagéré, comme s’il s’en rendait compte maintenant.

« Je pense que vous avez mal compris la situation. Quand nous avons dit que c’était un déguisement, nous parlions d’un déguisement magique, comprenez-vous ? »

À ce moment-là, Kurats claqua soudainement des doigts.

De petites particules de lumière, semblable à des lucioles transformées en sable, dansaient tout autour de Frigga, jusqu’à ce que sa véritable apparence soit révélée, avec ses brillants cheveux blancs flottant autour.

J’ai été dupé.

Albert avait l’impression d’entendre le son de son sang sortir de son visage comme une chute d’eau.

Il s’était finalement rendu compte qu’il avait été la cible d’un plan depuis le tout début.

« A, attendez ! Comment savoir si son apparence actuelle n’est pas truquée par la même magie ?! »

Mordred intervint hâtivement. Il sautait de joie, car il croyait que Kurats venait de se coincer.

Mais ses espoirs furent rapidement anéantis par le roi.

« Non, c’est bien la princesse Frigga. Elle connaît un secret que seuls elle et moi devrions connaître. »

« Un secret ? »

« Une fois, j’ai envoyé un chien en cadeau à la princesse Frigga. Je ne veux pas en dire trop, car cela pourrait manquer de respect au roi de Lapland, mais à l’époque, j’ai reçu une réponse d’elle qui disait qu’elle avait nommé le chien “Sieg”. »

« Cependant, officiellement, le chien s’appelle Ray. »

Christopher et Frigga se souriaient comme deux enfants qui avaient réussi une farce.

« En fait, j’ai fait un pari avec le Seigneur Gaura. »

La bonne humeur de Christopher se reflétait encore bien dans sa voix, mais elle portait aussi une vigueur anormale.

C’était comme si toute son aura venait de changer.

Albert et Eustache avaient un mauvais pressentiment.

« Le pari était que le Jormungand ne céderait pas à Asgard si le Seigneur Gaura pouvait repousser les forces d’Asgard tout seul. »

« Votre Majesté ! C’est… ! »

C’était un pari stupide.

Cependant, la condition de combattre avec succès l’empire Asgard sans aucune aide était beaucoup plus folle.

« Asgard n’est pas digne de notre peur. Cellvis et Rosberg ont toujours dit ça. Cependant, je ne les ai pas crus. »

Je pensais plutôt que nous n’avions aucune chance de gagner contre eux, pensa Christopher.

« Mais le Seigneur Gaura nous a prouvé que notre royaume n’est en rien inférieur à l’empire Asgard. »

« Votre Majesté, réfléchissez, s’il vous plaît ! On ne peut pas se tromper à l’échelle nationale en se basant sur les paroles téméraires d’un homme qui ne sait pas distinguer sa gauche de sa droite ! »

Le roi ne plaisantait pas.

Il avait vraiment l’intention de laisser la force d’un seul homme remodeler la stratégie de l’ensemble de la nation.

Si Jormungand tombait dans une mauvaise passe à cause de cela, la valeur d’Albert chuterait aux yeux d’Asgard.

Et ce serait un sérieux problème pour son ambition ultime.

***

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

2 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre.

  2. S’il savait que notre chère MC demambre des robots géant à main nu en 1 vs 3…
    Merci du chapitre

Laisser un commentaire