Almadianos Eiyuuden – Tome 4 – Chapitre 101

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Chapitre 101

« Cet idiot ! Il s’est déjà vendu à l’empire !? »

Les jaguars rouges de la princesse folle étaient connus sur tout le continent.

En voyant l’un des deux meilleurs généraux de l’empire Asgard et ses forces sortir du château de Strasbourg, Leclerc devina avec justesse la situation.

Si Albert avait tenu bon malgré la nette infériorité numérique de ses propres forces, c’était probablement parce qu’il savait qu’il aurait le soutien de l’empire Asgard.

Bien qu’il avait déjà été en position d’épauler le royaume, il s’était vendu à l’ennemi.

N’a-t-il pas honte !?

Leclerc n’était normalement pas du genre à afficher ses émotions, mais en ce moment, il était tellement en colère que ses canines se montraient en serrant les dents.

En tant que général de l’armée du royaume, Leclerc avait prêté serment d’allégeance à son pays. Cette trahison impardonnable était une chose qu’il n’aurait jamais pu imaginer.

Il devait rapidement arrêter l’ennemi ici par n’importe quel moyen, avant que l’annonce de la trahison d’Albert pour l’Empire ne se propage au reste du royaume.

Mais… cela ne change rien au fait qu’il s’agit de cette princesse folle…

Grâce à son calme naturel, Leclerc avait pu percevoir la force hors norme des Jaguars rouges en armure et de la princesse folle sous la forme d’un nuage de pouvoir visible.

Les rumeurs étaient vraies. Il y avait environ 5000 soldats parmi les jaguars rouges, mais leur puissance était probablement supérieure à celle d’une force punitive de 12 000 hommes.

Du point de vue de Leclerc, le leadership de Skuld semblait également fantastique.

Bien qu’elle soit silencieuse, elle semblait pleine de confiance cachée. Son attitude silencieuse lui permettait de se retenir juste assez pour ne pas afficher ouvertement son esprit combatif vigoureux.

Leclerc n’était pas sûr que l’épée du royaume Rosberg serait capable de commander de cette manière lui-même…

« Dis-moi, Théodore… »

Leclerc s’était entretenu avec son adjudant principal, qui l’avait suivi depuis le jour où il était un simple chevalier.

« … Avons-nous tiré la paille la plus courte sur ce coup-là ? »

« Qu’est-ce que tu dis ? ! Pouvoir s’occuper de cette princesse folle devrait être notre honneur en tant que guerriers, non ? »

« Croiser son épée avec une beauté comme elle est vraiment du gâchis. »

« C’est précisément parce qu’elle est une beauté que nous devons nous engager et lui montrer ce qu’elle est… »

Les deux hommes se souriaient l’un à l’autre.

« Je suppose que perdre ma vie en dansant avec un tel monstre n’est pas trop mal. »

« N’est-ce pas ? C’est ça, être un homme. »

Avec une expression tendue, Leclerc respira profondément et cria.

« Dites à Monsieur Lagrange et à ceux qui l’accompagnent de partir. Nous allons avoir une véritable épreuve de force avec la princesse folle ici présente. »

Il n’était pas facile pour une armée autrefois vaincue de retrouver le moral. C’était particulièrement vrai quand on prenait en compte le choc de voir Skuld apparaître.

Compte tenu de la situation, Leclerc estima que Lagrange et les autres nobles n’ajouteraient rien à son potentiel de guerre.

Dans ces conditions, il valait mieux les laisser s’échapper, afin qu’ils puissent devenir un potentiel de guerre digne de ce nom dans le futur.

Il n’y avait pas nécessaire que quelqu’un d’autre que Leclerc et ses hommes donne sa vie.

De loin, Skuld n’avait pas manqué de remarquer la combativité des forces de Leclerc qui se préparaient à protéger leurs alliés.

« Aurai-je l’occasion d’affronter un homme un peu décent ? Il semble avoir bien plus de cran que ce délicat Albert. »

Skuld montra un sourire joyeux.

Skuld regardait Leclerc et évaluait son potentiel en tant qu’ennemi, comme si elle était en train de déguster du vin dans un vignoble.

Bien qu’ils ne soient pas au niveau des jaguars rouges, les soldats de l’ennemi réprimèrent leur peur et réaffirmèrent leur détermination.

Il y avait peu de commandants dans le monde qui pouvaient faire en sorte que leurs soldats soient prêts à mourir.

Il était clair que Leclerc avait à la fois la compétence et la personnalité nécessaires pour mériter la confiance des autres.

« Ça ne suffit pas. »

Skuld parlait d’une belle voix alors qu’elle se brossait lentement les cheveux. On aurait dit qu’elle chantait et dansait.

La vue de ses beaux cheveux blonds scintillant au soleil semblait mystérieuse et étrangère.

Mais la véritable essence de la scène n’était rien de plus que le jeu d’une sorcière prête à jouer avec la vie de ses adversaires.

Après avoir déterminé la valeur de Leclerc en tant qu’ennemi, le sourire enjoué de Skuld devint cruel.

« Je suppose que cela fera un bon apéritif. Je serai un peu insatisfaite, alors s’il vous plaît, mettez de l’énergie pour vous rattraper. »

Skuld n’était pas satisfaite de l’état de préparation de Leclerc et de ses soldats à la mort.

Pour Skuld, une bataille était avant tout une question de plaisir avec son adversaire.

À ses yeux, le plaisir était le facteur le plus important dans la vie.

« Maintenant, dansons ! Suivez-moi. »

Leclerc ne pensait pas être fait pour ça, il avait toujours l’impression que ses chances de victoire n’étaient pas de zéro.

Après tout, la puissance de l’arme Surtr Lævateinn qui avait détruit les armures des Alphonses en un seul coup n’était pas moins authentique qu’auparavant.

Il avait l’impression que même les Jaguars rouges ne pourraient pas ignorer le pouvoir destructeur de cette nouvelle magie.

« Il n’existe pas d’ennemi invincible. Concentrez-vous sur le fait de rester calme et préparez-vous à parer tout ce qu’ils nous lancent. »

« Ooooooooooooooh ! »

Les soldats rugirent en réponse à Leclerc, comme pour se remonter le moral.

Sur le plan numérique, il n’y avait presque aucune différence entre eux et l’ennemi. Les adversaires étaient des humains tout comme eux, si leur tête tombait, ils mourraient.

Cela dit, les jaguars rouges étaient toujours dans une autre catégorie que les autres humains, dans tous les sens du terme.

Alors que l’avant-garde des jaguars rouges se précipitait en avant comme des flèches d’un arc, les forces de Jormungand préparaient une solide formation carrée pour les intercepter.

« Percez-les à travers les murs ! »

De manière ordonnée, les lanciers de la ligne de front baissèrent le dos et levèrent leurs lances de toutes leurs forces, les dirigeant vers les Jaguars rouges qui approchaient.

Conformément à leur entraînement, leurs lances étaient dirigées vers la poitrine des adversaires.

Les jaguars rouges se précipitaient déjà à des vitesses terribles et ne pouvaient pas éviter les lances.

Quelle que soit la force de leur armure, ils ne pouvaient échapper au destin d’être embrochés à cette vitesse.

Cependant…

Smash !

Avec le bruit sourd d’un impact, non seulement les lances, mais aussi les soldats de Jormungand eux-mêmes avaient été envoyés à l’envers

À travers eux, l’impact avait englouti les nombreux alliés qui se tenaient juste derrière eux, transformant les forces d’avant-garde de Jormungand en un désordre chaotique.

« Qu’est-ce que c’est ? »

En les regardant de près, il remarqua qu’il y avait une faible lumière rouge sur chacun des armures équipées par les jaguars rouges.

Ces lumières étaient probablement la vraie raison pour laquelle les lances étaient repoussées.

Le pouvoir magique contenu dans les armures dépassait même celui des cavaliers magiques Alphonse de l’armée de Strasbourg.

« Ne me dites pas que ce sont… ce sont les modèles originaux !? »

« Absolument pas. Ne comparez pas ces armures à ces jouets. »

Tout en fronçant les sourcils de mécontentement, Skuld lança une lance.

La lance qu’elle lança avec désinvolture transperça beaucoup de soldats du Jormungand et effleura la joue de Leclerc avant de s’évanouir dans les airs.

Leclerc regarda devant lui, tremblant alors que le sang coulait de sa joue jusqu’à son menton.

« S-si puissant… »

Une lance qui transperçait dix soldats et s’envolait encore plus loin.

Leclerc ne pouvait pas commencer à deviner quelle force serait nécessaire pour y parvenir.

Bien qu’ils n’étaient pas aussi puissants que Skuld, les Jaguars rouges avaient également une force et une défense élevées, bien au-dessus de tout ce qu’un simple soldat de Jormungand pouvait atteindre.

Rien n’était plus démoralisant dans une bataille que de voir les attaques de ses alliés ne pas fonctionner.

Lorsqu’il remarqua que la panique allait se répandre dans les rangs chaotiques de son avant-garde, Leclerc cria avec une grande détermination.

« Ne vous repliez pas ! Mes braves soldats, donnez-moi vos vies ! »

« Il est temps de montrer à la princesse folle Skuld ce que les soldats de Jormungand peuvent faire ! »

L’adjudant Théodore poursuivit le cri de Leclerc avec des mots inspirés.

Peut-être que cela ne pourrait pas empêcher l’effondrement de leur armée, mais Leclerc et Théodore s’étaient également jetés en première ligne en parlant.

En laissant leurs commandants prendre la tête de leurs forces, l’armée était à peine capable de se tenir au bord de l’effondrement et de continuer à se battre de manière organisée.

« Visez les brèches dans leurs armures ! Sinon, visez les orteils et les genoux pour les faire tomber ! »

« Suivez le rythme du général, ne prenez pas de retard ! »

Skuld éprouva une véritable admiration pour le courage de ces braves soldats qui continuaient à se battre sans perdre espoir malgré leur infériorité désespérée.

« Charmant, c’est charmant. Et c’est exactement pourquoi je vais devoir vous montrer le désespoir ! »

Avec un sourire charmant, Skuld leva son bras très haut puis le baissa brusquement.

« Piétinez-les ! Mangez-les ! »

« Ouuuuuaaaaaiiiissss ! »

Les armures étaient la cristallisation de la machinerie magique dont l’empire d’Asgard était fier, l’arme décisive, le feu de l’enfer.

Alors que le cavalier magique Chaos était conçu pour être grand pour des raisons de polyvalence et pour augmenter sa force, ces armures Feu de l’Enfer en étaient une version plus petite, spécialisée dans le renforcement de grands groupes de combattants.

Comme il était possible pour un humain de la porter telle quelle, comme une armure ordinaire, les porteurs étaient capables de se déplacer comme des soldats ordinaires.

Et pourtant, bien qu’ils n’aient aucun défaut en matière de mouvement, ils décuplèrent leur capacité d’attaque et de défense.

S’ils étaient d’accord pour que ce renforcement ne dure que peu de temps, cette amplification pouvait même être multipliée par cent.

« Résistez ! Résistez avec tout ce que vous avez ! »

Le cri de Leclerc avait été vain, la bataille s’était transformée en un massacre unilatéral.

Les attaques des soldats de Jormungand n’eurent aucun effet, alors que les lances des Jaguars rouges les transperçaient facilement.

Malgré cela, Leclerc et ses hommes continuèrent à résister désespérément, bloquant les lances de l’ennemi avec leur corps, et utilisant les cadavres de leurs camarades comme murs pour se cacher derrière.

Leur esprit était uniquement concentré sur leur objectif : gagner du temps pour laisser place à leur dernier espoir.

« Chargement magique, terminé ! »

« Coordonnées, fixées ! »

« Amplification magique, sortie maximale, activée ! »

La longue préparation de l’incantation des soldats mages était enfin terminée.

Cette fois-ci, ils avaient accumulé encore plus de pouvoir magique que lors du repoussement des cavaliers magiques d’Alphonse.

« Feu ! »

« Mais le général est toujours… »

« Tirez sur le général. C’est… c’est sa volonté. »

« … Mais alors… »

En tête du front, Leclerc se battait contre plusieurs Jaguars rouges.

Il repoussa la lance d’un adversaire, mais son bras gauche avait été envoyé en l’air en récompense.

Il ne pouvait plus tenir.

Avec un rire chaleureux, Leclerc se retourna vers ses alliés.

« C’est bon, tirez ! C’est ma volonté d’homme, laissez-moi l’accomplir ! »

« Surtr Lævateinn, FEU ! »

Un faisceau de chaleur incandescent avait été tiré.

Comme ils n’avaient aucune mesure de défense magique, les soldats de Jormungand qui se trouvaient sur la trajectoire du faisceau avaient été engloutis par son énergie brûlante.

Alors qu’une lance le transperçait de part en part, Leclerc regardait avec un sourire satisfait la lumière blanche qui l’enveloppait, lui et les jaguars rouges.

« Ne regardez jamais de haut les forces du royaume de Jormungand ! »

« Bien sûr, je n’oserais pas. »

Skuld rit de joie.

Quand la lumière du rayon de chaleur s’était éteinte, Leclerc avait disparu, les soldats à l’avant-garde de son armée avaient disparu, et le reste des forces de Jormungand, qui avaient utilisé toute leur puissance magique, restaient sans voix.

Pendant ce temps, du côté de Skuld, il n’y avait que quelques centaines de soldats blessés, mais certains jaguars rouges avaient encore assez de force pour charger à nouveau sur l’ennemi.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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