Almadianos Eiyuuden – Tome 2 – Chapitre 47

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Chapitre 47

« Des nouvelles de nos éclaireurs ? »

« Non, pas encore. »

« Peu importe à quel point Lapland est en infériorité en nombre, je doute que la princesse Frigga reste silencieuse et ne fasse rien. Nous devons faire tout notre possible pour nous défendre jusqu’à l’arrivée de l’armée d’Asgard ! »

Jörgen, le comte de Berglund, n’était en aucun cas un général incompétent.

Ce n’était qu’après avoir analysé calmement les capacités militaires de Lapland et de Frigga qu’il décida de se ranger du côté d’Asgards, afin de protéger son propre territoire.

Une fois qu’il avait décidé de le faire, la prochaine étape logique était naturellement d’attaquer la forteresse de Guryud et de piller leurs provisions. Il ne pouvait pas négliger ses préparatifs contre la contre-attaque de Frigga.

Il avait déjà reçu une confirmation de Cabernard, disant qu’il viendrait avec toute son armée pour défendre le territoire de Berglund.

Cabernard n’avait apparemment pas réussi à capturer Crowdagen, mais en comparant la puissance de Lapland et d’Asgard, il semblait plus qu’évident qu’il obtiendrait la victoire finale.

Si Jörgen avait regardé la bataille de Crowdagen de ses propres yeux, ses prédictions auraient peut-être pris une tout autre tournure.

Cependant, malheureusement pour lui-même, c’était une personne très pragmatique.

« Père, je me demande si c’est vraiment bien. »

Jörgen répondit à la question timide de son fils d’une voix forte.

« Pour de petits seigneurs féodaux comme nous, la seule façon de survivre est de suivre les forts ! N’as-tu pas dit que tu pensais aussi qu’Asgard gagnerait !? »

« Oui, mais… Je connais aussi la force monstrueuse de Son Altesse Frigga. »

Le fils de Jörgen, Boris, avait à peu près le même âge que Frigga, et il l’avait personnellement vue de près dans la capitale.

« Un héros n’est pas à la hauteur d’un millier de soldats. Son Altesse Frigga ne peut pas sauver toute la Laponie toute seule. »

Malgré tout, avec la force actuelle de Berglund, Frigga était plus qu’une menace assez grande.

Si elle emmenait une centaine de chevaliers sous son contrôle, tout le territoire pourrait tomber en crise.

« Sire Jörgen ! Nous venons d’être informés par un messager que Son Altesse Frigga approche, montée sur son griffon ! »

Comme je le pensais, elle est venue !

Elle était venue plusieurs jours plus tôt que prévu.

Jörgen pouvait sentir la peur ramper dans son dos.

« Bon, combien de troupes a-t-elle amenées avec elle ? »

« Peu importe à quel point on regardait, il n’y a qu’un seul griffon… »

« Je doute fort que ce soit le cas ! »

Un seul griffon ?

Même si elle était la valkyrie Blanche-Neige, Berglund n’était pas si faible qu’elle pouvait attaquer toute la ville toute seule.

« Cependant… »

« Cependant ? »

« On aurait dit qu’il y a aussi un homme sur le dos du griffon avec elle. »

◆ ◆ ◆

« C’est Berglund ? »

« Oui. De l’autre côté de la frontière, à l’ouest, se trouve le royaume de Mabcarn, un allié de notre pays. Avant la guerre, Berglund prospérait comme base de nos échanges avec Macbarn. », répliqua Frigga avec un visage amer.

C’était précisément la raison pour laquelle Jörgen avait trahi Lapland.

En raison de la guerre, le commerce du pays avec Macbarn avait complètement cessé, liant ainsi Berglund à un sort de décomposition.

Pour reprendre le commerce, se rendre à Asgard était une meilleure alternative qu’attendre la victoire de Lapland.

Comme Macbarn craignait la possibilité d’une guerre, ils n’oseraient pas aller contre Asgard s’ils gagnaient.

De plus, le simple fait d’avoir envisagé la possibilité de sauver Lapland avait déjà mis Macbarn sur la voie de devenir l’un des vassaux d’Asgard.

Bien sûr, Jörgen n’était pas exempt de culpabilité.

Cependant, en tant que seigneur féodal local, s’il voulait protéger la vie de son peuple et l’existence même de Berglund, il ne pouvait se permettre de prêter allégeance à son pays jusqu’à sa destruction.

◆ ◆ ◆

Jörgen commençait à voir le griffon s’approcher dans le ciel.

On aurait dit qu’il y avait quelqu’un d’autre sur le dos de la bête, mais est-ce qu’ils étaient venus tout seuls ?

Bien que Frigga soit une guerrière exceptionnelle, il y avait plus d’un millier de soldats qui protégeaient Berglund.

« Gardez l’équipe de reconnaissance sur leurs gardes ! Il est possible que ses hommes attendent de voir l’approche pour l’instant et n’interviennent que plus tard ! »

« Oui ! »

Les soldats de Berglund avaient couru à gauche et à droite sur le mur extérieur de la ville.

Cependant, ni les éclaireurs envoyés vers Guryud ni les gardes qui surveillaient le mur n’avaient signalé l’approche de l’armée de Lapland.

« C’est donc le comte Berglund, hein. »

Grâce à sa magie de vision lointaine, Kurats pouvait voir Jörgen, qui fixait le ciel sans cacher sa perplexité.

Il ne pouvait encore rien faire, car la seule façon efficace d’attaquer un griffon était d’utiliser une baliste ou de la magie.

Pour cette raison, si Lapland pouvait utiliser ses talents de dressage pour augmenter le nombre de griffons qu’elle contrôlait, elle pourrait peut-être changer tout le cours de la guerre.

« Je devrais peut-être le menacer un peu. »

Kurats avait souri en jouant avec une pierre de la taille d’un poing qu’il tenait dans la paume de sa main. Il avait l’air de s’amuser.

{Tu vas seulement le menacer, n’est-ce pas ? Tu ne penses pas aller plus loin que ça, n’est-ce pas ? Tu ferais mieux de ne pas y penser.}

{Je sais. Qu’est-ce que ça peut te faire ?}

{Parce que mon identité même est en jeu ici !}

La saga héroïque de Kurats Hans Almadianos pourrait commencer ce jour-là. Non, il fallait que ça commence ce jour-là !

Bernst serra fortement le poing dans sa tête remplie d’un nouveau sens du devoir qui avait commencé à bouillir en lui avant qu’il ne s’en rende compte.

« Le Griffon approche ! »

« Archers, prêts ! »

« Ne vous précipitez pas ! Il n’y a qu’un seul griffon ! Si vous visez calmement, vous le ferez tomber à coup sûr ! »

Les soldats de Berglund ne pouvaient s’empêcher d’être ébranlés par l’approche féroce du griffon et du trésor renommé du royaume, également connu sous le nom de Valkyrie Blanche-Neige.

Mais même ainsi, il n’y avait qu’une seule personne.

Jörgen avait maîtrisé son malaise et avait attendu l’arrivée de Frigga.

« Si tu veux venir… alors viens ! »

Cependant, le griffon s’arrêta à une certaine distance et ne s’éloigna pas de là.

Comme je le pensais, c’était juste une sorte de travail de reconnaissance énergique, cette pensée avait pu détendre l’esprit de Jörgen.

Mais il avait très vite compris qu’il avait complètement mal analysé la situation.

Shung !

Il y eut un bruit d’air comprimé, suivi d’un bruit plus fort, le bruit de quelque chose qui éclatait.

Quand Jörgen s’était demandé ce que c’était, il avait découvert qu’il avait une coupure sur la joue et qu’une partie du sol de pierre était fissuré derrière lui.

« Qu-Quoi ? »

Était-ce un sort ?

Jörgen n’avait jamais entendu parler d’un sort qui pouvait être lancé d’aussi loin.

« Monsieur, à terre ! »

« Ah ! Aaaaaaaaah ! »

Sentant toutes ses forces quitter son dos, Jörgen tomba au sol sur place, mais ce n’était pas la fin de ces mystérieuses attaques.

Shung ! Shung !

Chaque fois que Jörgen entendait ce bruit de vent, une partie du sol de pierre autour de lui était détruit et transformé en petits fragments qui tombaient à nouveau sur lui.

Quelqu’un jouait clairement avec lui.

Jörgen pensait qu’un seul coup aurait suffi pour le tuer si celui qui lui tirait dessus était vraiment sérieux. Ces attaques n’étaient qu’une sorte d’intimidation.

Au final, j’aurais peut-être dû rester fidèle au pays.

Alors qu’il était en état de choc, de telles pensées commencèrent à hanter l’esprit de Jörgen. Pendant ce temps, ses subordonnés traînaient courageusement son corps en lieu sûr.

« Comme je le pensais, le nombre de pierres que j’ai pu amener sur ce griffon n’était pas suffisant… »

Alors qu’il disait ça, Kurats avait encore une fois jeté les pierres qu’il gardait dans sa poche.

Avec sa force anormale, Kurats avait accordé à ces roches de la taille d’un poing la vitesse des flèches, ce qui, couplé à leur masse, les rendait vraiment destructeurs.

Un soldat malchanceux avait été directement touché par les attaques, et son corps avait été fendu en deux, le condamnant à couvrir le sol de ses entrailles lors de son agonie.

« Eh bien, je suppose que c’est fini. »

Quand Kurats s’était retrouvé à court de roches et avait finalement renoncé à utiliser cette méthode, Bernst avait poussé un long soupir.

{Satisfait ? Maintenant que tu en as fini avec ça, écrase-les de la façon la plus tape-à-l’œil !}

{Je sais.}

Berglund possédait un mur extérieur protégeant la ville ainsi qu’un mur intérieur protégeant le château.

Il y avait aussi un fossé de cinq mètres de large autour du mur intérieur du château. Parmi les différentes villes fortifiées du royaume, les défenses de Berglund pouvaient être considérées comme les meilleures.

Mais tout ce que Kurats avait besoin de détruire cette fois, c’était ce qu’il y avait à l’intérieur du mur intérieur.

« Aux éléments naturels qui habitent cette terre, écoutez l’appel de Kurats Hans Almadianos. »

Lors de l’utilisation de la magie avancée, il était fondamental de graver le sort avec son propre nom.

Tout d’abord, les noms étaient le fondement de tous les sorts de ce monde, en tant que tels, le pouvoir contenu dans ces simples mots pouvait être très puissant.

De plus, un sort invoqué avec le nom du roi de la magie, Almadianos, ne pouvait être que puissant.

Le pouvoir magique de Kurats convergeait comme s’il répondait à ses paroles.

« Je vous ordonne de me prêter votre pouvoir. Que l’eau et le vent apportent un message de mort venant du ciel… La lance du tonnerre de Teinan. »

Une colonne de lumière avait recouvert le château de Berglund, comme un gigantesque projecteur.

En levant les yeux sur ce phénomène, Jörgen avait compris que ses regrets antérieurs n’étaient pas sans fondement.

« Hahahahahahaha... Je suppose que Dieu n’était pas de notre côté. »

Jörgen ne pouvait que rire en réponse à cette attaque écrasante.

Après tout, qui penserait à aller à l’encontre de puissances telles que les vents violents des montagnes ou les avalanches qui annonçaient le printemps ?

Face à ce pouvoir qui semblait être l’intervention de mère Nature, Jörgen se sentait comme s’il n’avait même pas le droit d’avoir la volonté de résister.

« J’aurais aimé qu’au moins mon fils puisse s’échapper… »

Mais c’était trop tard.

Une fois qu’il eut prononcé ces derniers mots, la conscience de Jörgen fut avalée par la lumière blanche, et son corps disparut bientôt complètement.

La colonne de lumière qui s’élevait haut dans le ciel pouvait même être vue par l’armée de l’empire Asgard, qui marchait vers la ville.

Quant aux habitants de Berglund, à la vue de ce phénomène surnaturel, ils ne pouvaient que prier Dieu et attendre que la calamité passe.

Avant de s’en rendre compte, il ne restait plus aucune trace du château qui se dressait au centre de leur ville.

« … Plutôt bien pour un premier essai, non ? »

{Je suppose que tu as bien géré la zone de l’effet. Mais la convergence de ton pouvoir magique était encore inférieure !}

Kurats avait encore un long chemin à parcourir avant de percer les véritables secrets de la magie.

Du point de vue de Bernst, le sort de Kurats était encore de niveau amateur.

Malgré tout, il était assez efficace pour se montrer devant ceux qui ne comprenaient pas la magie.

Les seuls soldats qui restaient étaient ceux qui défendaient le mur extérieur, mais ils n’avaient plus la volonté de faire quoi que ce soit.

L’officier du plus haut rang de ces survivants devint plus tard leur représentant et rencontra Frigga, dans une discussion qui se termina par le rattachement de Berglund au royaume de Lapland.

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Un commentaire :

  1. amateur_d_aeroplanes

    Hum, il aurait pu anéantir directement le château après confirmation que Jorgen était la. Il n’y en effet plus aucun témoin de la séance de lancé de cailloux 😈

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