Almadianos Eiyuuden – Tome 2 – Chapitre 41

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Chapitre 41

Le bruit d’un fort tremblement de terre fut suivi par le bruit encore plus fort d’une rupture massive.

Ayant remarqué que ces bruits venaient des montagnes où Blothorn et ses troupes avaient été envoyés, Cabernard fronçait les sourcils, il avait un mauvais pressentiment à ce sujet.

« Quel était ce bruit ? Une falaise s’est-elle effondrée ? »

Ou était-ce un piège de l’ennemi ?

Si tel était le cas, Cabernard devrait alors tuer les serviteurs que Tulle lui avait laissés en otage.

« Envoyez une équipe de reconnaissance. Quatre cavaliers devraient suffire. »

Rien ne pouvait être décidé avant que les faits ne soient éclaircis.

Tout en grinçant des dents, Cabernard fixa du regard et leva les yeux vers le ciel lointain.

Mais à ce moment-là...

« ... Hein ? »

Cabernard se frotta les yeux, incapable de croire ce qu’il voyait.

Qu’est-ce que je viens de voir ?

Ce spectacle était si irréel que cela ressemblait à un rêve éveillé.

Cela s’apparentait à un bruit de vent perçant les oreilles.

Au fur et à mesure que le son devenait plus fort, l’objet, qui au début semblait avoir la taille d’un poing serré, devenait de plus en plus gros.

Il s’agissait d’un massif bloc de roche volant d’environ dix mètres de diamètre.

Aidée par l’attraction de la gravité dans sa chute, sa vitesse avait atteint les 200 km/h.

« C’est ridicule ! C’est impossible ! D’où vient-il, bon sang ? »

Cabernard était déconcerté.

Même une éruption volcanique ne pourrait jamais faire voler un rocher aussi massif.

Cependant, la réalité n’avait aucune pitié pour ceux qui ne pouvaient pas la comprendre.

Ce qui était un petit point dans le ciel s’était transformé en un instant en un bloc de pierre massif. Il venait de frapper directement le groupe des mages qui criaient tout en essayant de s’enfuir, et qui avaient été transformés en une mare de sang cramoisi et de viande hachée sur le sol.

C’était ce qui devait se produire lorsqu’une roche pesant une douzaine de tonnes tomba au sol à plus 200 km/h.

Une centaine d’hommes étaient morts sur place sans même avoir eu le temps de ressentir la moindre douleur.

« Courez ! Il y en a d’autres qui arrivent ! »

Cependant, ce n’était que le début de leurs souffrances.

Deux autres points noirs étaient apparus dans le ciel bleu et clair, visant les mages.

« Détruisez-les ! »

Après s’être remis de son choc, le commandant avait hurlé ses ordres à ses hommes.

Même dans de telles circonstances anormales, il pouvait toujours donner des ordres. Il fallait s’y attendre de la part de l’armée de l’empire Asgard, l’armée la plus puissante de tout le continent.

« Boule de feu ! »

Les mages lancèrent simultanément leurs sorts.

Cependant, comme la vitesse des deux blocs de roche était trop rapide, seules quelques-unes de ces attaques avaient réussi à les atteindre.

« Ça ne marche pas ! »

Le premier bloc de roche était si massif et si grand que même les trois boules de feu qui l’avaient touché n’avaient pu que brûler sa surface.

Heureusement, le deuxième bloc avait été touché par plus d’une douzaine de boules de feu.

Incapable de résister à la chaleur et à l’impact, le bloc avait fini par être divisé en cinq grands, mais plus petits rochers.

Cependant...

« Fuyez ! Inutile de l’attaquer avec de la magie ! »

Le bloc pesait plusieurs tonnes en premier lieu, comment le diviser en cinq blocs différents aurait pu être utile ?

Au contraire, ces cinq roches allaient se disperser comme des balles de fusil de chasse, ce qui ne ferait qu’aggraver les dégâts.

Au moment où les troupes avaient réalisé qu’elles n’avaient aucun moyen de riposter, les rochers étaient tombés comme des éclairs et avaient apporté une pluie cramoisie. Les joues des mages survivants avaient été souillées avec la chair de leurs camarades.

Un autre lot d’une centaine de mages avait été transformé en sacs de sang non identifiables.

Le fait qu’ils se soient vantés d’être l’élite du monde n’avait fait que renforcer leur choc, car tout leur sang et leurs efforts n’avaient servi à rien.

« Ne restez pas geler sur place ! Dispersez-vous ! Que tout le monde se disperse ! »

Face à un ennemi bien visible, une armée puissante pouvait garder sa détermination et sa résolution et se battre sans craindre la mort, mais il était impossible pour ces hommes de garder leur esprit combatif quand ils étaient confrontés à des objets complètement inorganiques.

Il n’y avait plus aucune trace d’ordre de ce côté du champ de bataille, les mages qui tentaient de s’enfuir avaient déjà perdu tout semblant de calme.

◆ ◆ ◆

« Que se passe-t-il ? »

Du côté de Crowdagen, Frigga avait également été témoin de la scène surréaliste des blocs de roches volant depuis les montagnes de l’est.

Elle se demandait s’il s’agissait d’une éruption volcanique, mais même après mûre réflexion, elle ne pouvait détecter aucun signe de fumée ou de lave.

Cependant, les masses de roches avaient continué à voler l’une après l’autre.

C’était comme si un géant invisible faisait son sport en lançant des rochers depuis la montagne.

Ces rochers volaient à une telle vitesse qu’on ne pouvait pas les éviter, et à chaque coup, ils atterrissaient au milieu des troupes de mages d’Asgard, en faisant un grand nombre de victimes.

Les mages avaient à peine réussi à lancer une contre-attaque contre l’un d’eux, mais cela n’avait pas marché.

Frigga pensait que ce serait le cas.

C’était plus une catastrophe naturelle qu’une attaque. Ce n’était pas quelque chose qu’un petit groupe de mages pouvait gérer. Ce n’était après tout que des hommes.

Après que les parties fendues du deuxième bloc de roche s’effondrèrent, un troisième bloc avait suivi de près pour livrer une mort qui ne laissait aucune place à la résistance.

Regardant les troupes de mages d’Asgard s’enfuir dans la débandade, Frigga cria avec détermination.

« Si vous pouvez encore vous battre, alors venez avec moi ! Les cieux sont de notre côté ! »

« Oooooooooooooooooh ! »

Rien ne pourrait être meilleur pour le moral des troupes que d’être soutenu par un phénomène inexplicable et surnaturel.

Oubliant complètement la fatigue qu’ils avaient ressentie après avoir été assiégés pendant des jours, les forces de Lapland avaient suivi l’exemple de Frigga et sautèrent hors de Crowdagen comme les carreaux d’une arbalète.

« Devrions-nous les arrêter ? »

Cabernard avait réfléchi un moment avant de répondre à la question de Navarre.

Frigga et ses hommes allaient maintenant se battre pour leur vie, mais il ne serait toujours pas si difficile de les assiéger et de les pulvériser.

Bien sûr, l’armée de Cabernard subirait de lourdes pertes, mais la question était de savoir si cela valait la peine de se demander si les soldats qui restaient en réserve et qui n’avaient pas encore combattu devaient être envoyés sur le terrain.

« ... Non, c’est trop dangereux de se précipiter au combat avant de savoir qui se cachait derrière ces rochers. »

Bien que les attaques semblaient avoir cessé après le troisième rocher, Cabernard avait eu du mal à croire que c’était la fin de l’attaque.

Il était plutôt plus naturel de croire que ces gros rochers allaient revenir plus tard.

« Cet endroit est proche du territoire des monstres. Nous devrions nous préparer à l’éventualité qu’un noble monstre supérieur sorte. »

« Cela pourrait certainement être le cas... »

Si un monstre était impliqué, cela pourrait expliquer ce phénomène surnaturel absurde.

En fait, pour Navarre, il ne semblait pas y avoir d’autres possibilités.

Les nobles monstres de haut rang étaient des êtres de légende que personne n’avait combattus au cours des cent dernières années.

Il valait mieux éviter de se battre contre de tels êtres sans contre-mesures préétablies.

« Notre priorité est de sauver nos mages. Je ne veux plus en perdre d’autres. »

Pendant que Cabernard et Navarre avaient cette conversation loin de la bataille, les fantassins lourdement équipés des forces de défense d’Asgard avaient construit une solide formation carrée sur la ligne de front, devant les mages qui couraient partout et tentaient de s’échapper.

« DÉGAGEZ DE MON CHEMIN ! »

Après avoir jeté un coup d’œil en arrière sur les alliés la suivant, Frigga se précipita seule en avant et poussa un puissant cri de guerre avant d’attaquer les fantassins lourds d’Asgard.

◆ ◆ ◆

« N’y a-t-il plus de rochers de taille suffisante ? Je vais fracasser cette falaise une fois de plus. »

{Toujours aussi absurde...}

Avec Bolthorn, tout le détachement qui avait été envoyé vers le chemin latéral avait maintenant été enterré vivant sous un petit glissement de terrain causé par un coup de poing droit de Kurats.

Par la suite, Kurats avait prélevé des roches « de bonne taille » des débris restant avant de les lancer vers l’armée présente sur le champ de bataille principal.

Bref, Kurats avait nonchalamment créé un glissement de terrain qui avait enterré ses ennemis sans leur laisser la moindre chance de s’enfuir, puis il avait ramassé les débris pour les faire pleuvoir sur un autre groupe d’ennemis.

Sachant que tout cela avait été fait par la seule force des bras, y avait-il un meilleur mot que « absurde » pour le décrire ?

Bernst sympathisait même involontairement avec l’ennemi.

Mais la magie extrêmement puissante de Bernst était encore plus absurde.

« Oh merde, elle se met déjà à foncer ? Elle est vraiment déterminée. »

Alors que Kurats songea à fracasser la falaise à nouveau, il vit les portes de Crowdagen s’ouvrir et une femme en sortit, chevauchant un griffon.

Il avait deviné que cela devait probablement la princesse Frigga.

Bien que sa décision ait été loin d’être prise en voyant l’armée ennemie désordonnée, elle était trop excitée.

Elle allait très probablement gagner cette bataille, mais Kurats avait l’impression qu’une seule erreur de sa part en tant que commandant allait lui coûter la vie.

« Je ne suis pas venu jusqu’ici pour la laisser mourir. »

Le seul but de Kurats en venant ici était de sauver Lapland, donc même si ce n’était pas nécessaire, il devait intervenir.

D’ailleurs, personne à Jormungand ne pourrait prétendre que ce n’était qu’un beau parleur s’il faisait quelque chose d’aussi énorme que de vaincre tout un corps d’armée par lui-même.

Cela étant, Kurats avait mis toute sa force dans ses jambes et avait sauvagement couru vers le bas de la montagne, avec tant de puissance que le sol s’enfonçait sous ses pieds.

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2 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre.

  2. amateur_d_aeroplanes

    Obélix lançant des menhirs n’aurait pas fait plus de dégâts 😁

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