Almadianos Eiyuuden – Tome 1 – Chapitre 29

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Chapitre 29

Ignorant Rosberg, qui s’était finalement calmé, Lunaria se mit à parler.

« J’ai aussi fait des progrès depuis ton départ. J’ai découvert que le neveu du baron d’Isengard a quitté l’ordre des chevaliers après ce qui lui était arrivé ce jour-là. Apparemment, sa blessure était mineure et n’avait besoin d’aucun traitement, et on ne sait pas pourquoi il a perdu connaissance à cause de ça. »

« En premier lieu, aucun membre de l’ordre des chevaliers ne tomberait de son cheval et ne s’évanouirait ainsi ! De plus, il portait une armure complète, il n’y avait pas non plus de blessures externes. Je ne peux pas croire que ce soit autre chose qu’une mascarade ! »

Rosberg s’était déjà remis sur pied et parlait avec fierté.

« En premier lieu, un cheval n’est pas seulement un moyen de transport pour un chevalier, c’est aussi un ami, un membre de la famille. Il était extrêmement honteux pour un chevalier de tomber de son propre cheval. Mais même si cela arrivait, il était impensable qu’il soit blessé. Car la première leçon que les chevaliers reçoivent en apprenant l’équitation était de savoir comment se positionner quand on tombait de cheval, afin d’offrir une protection optimale à leur propre corps. Par conséquent, prétendre qu’il n’était pas fait pour être cavalier ou qu’il n’était pas prêt à le devenir ne suffirait pas. D’ailleurs, j’ai poursuivi l’affaire et, comme je le pensais, il semblerait que ses capacités n’étaient pas si bonnes que ça. Il avait rejoint l’ordre par l’intermédiaire de ses relations. Pourtant, l’influence d’Isengard n’aurait pas dû être suffisante pour qu’il puisse s’inscrire de cette façon... »

L’ordre des chevaliers était au centre de la défense du pays, cela aurait été un spectacle terrible si c’était devenu un rassemblement social pour les nobles.

Par conséquent, le principe de l’ordre était d’enrôler les gens en fonction de leurs mérites, d’où la présence de nombreux roturiers parmi les chevaliers.

« C’est vrai, cela a dû être fait sous les instructions de quelqu’un de très influent. »

« ... Je crains que le baron ne soit un subordonné du marquis de Strasbourg, mais le marquis ne ferait pas l’erreur insensée de laisser la moindre trace. »

La seule chose que Lunaria croyait fermement était que le principal coupable était le baron d’Isengard.

Cependant, une simple croyance ne suffisait pas à le faire condamner.

Davantage de preuves étaient nécessaires pour obtenir un verdict de culpabilité.

« Et toi, Kurats ? Comment ça s’est passé de ton côté ? »

Pressé par ce regard plein d’espoir, Kurats n’avait pas pu empêcher son cœur de palpiter.

La première fois qu’il l’avait rencontrée, il l’avait trouvée tellement belle. Elle était tellement brillante, vivante et dynamique. Mais aujourd’hui, elle était beaucoup plus féminine, comme si elle cherchait sa protection.

Seules les personnes ayant une certaine expérience savaient que ce genre d’aura ne pouvait venir que d’une femme amoureuse.

Naturellement, Rosberg n’avait pas du tout trouvé cela amusant.

« Tu n’oserais pas trahir les attentes de Son Altesse, n’est-ce pas ? »

Rosberg fixa Kurats comme un parent protégerait son enfant d’un ennemi qui s’approchait.

« Que dois-je dire ? Pour l’instant, je devrais te dire que j’ai tiré des aveux de ce bon à rien et que je lui ai donné une correction. »

« Vous vous êtes battus ? Mais je n’ai pas reçu aucun rapport concernant l’arrestation du baron d’Isengard. »

« J’ai dû oublier ça. »

« Vous avez fait quoi !? »

Rosberg cria avec une telle force qu’il était possible que ses vaisseaux sanguins sur son front allèrent éclater.

« À quel point pouvez-vous être stupide ? Vous savez qu’une confession n’a pas de sens si elle n’est pas faite devant un fonctionnaire, n’est-ce pas ? Croyez-vous que votre propre témoignage suffira à lui seul ? À quoi pensiez-vous ? »

Même s’il avait avoué devant Kurats, il n’y avait aucun témoin pour le prouver, et le baron avait eu suffisamment de temps pour effacer toutes les preuves qu’il aurait pu trouver. Même s’il était stupide, il n’allait pas commettre l’erreur d’admettre ses crimes dans de telles circonstances.

Si Kurats l’avait au moins immobilisé sur place en prétendant qu’il s’agissait de légitime défense, le baron aurait pu être emprisonné de force par la suite, et les résultats auraient été bien différents.

Mais maintenant, non seulement il n’avait aucune chance de gagner, mais il y avait même la possibilité qu’Isengard poursuive Kurats en justice et obtienne un verdict de culpabilité contre lui.

{Je ne peux pas nier que c’était stupide...}

{Ne penses-tu pas qu’il serait plus intéressant de le battre à son propre jeu ?}

{C’est vrai, en effet.}

Contrairement à Rosberg, qui tenait sa tête, Kurats et Bernst étaient de bonne humeur.

◆ ◆ ◆

Il ne fallut pas longtemps avant que Kurats soit convoqué devant le roi.

L’audience avait eu lieu plus tôt que prévu parce que le baron d’Isengard avait fait dénoncer devant le tribunal les agissements de Kurats.

Normalement, le roi ne s’engageait pas expressément dans une querelle entre nobles, mais dans ce cas, il apparaissait que Kurats s’était rendu sur le territoire d’un autre noble et qu’il avait été jusqu’à tuer l’un de ses serviteurs.

En plus, Kurats faisait également l’objet d’une enquête concernant la tentative d’assassinat de la princesse, de sorte que cette audience avait dû se tenir dans l’urgence.

À gauche et à droite du roi, debout sur une rangée légèrement plus basse que le trône, se trouvaient le Premier ministre, le ministre de la Justice, le ministre des Finances et d’autres autorités du royaume, dont le marquis de Strasbourg.

« La raison pour laquelle vous avez été appelé ici aujourd’hui n’est autre qu’une accusation de meurtre qui aurait eu lieu sur le territoire de Sire Isengard. »

Le roi parla solennellement pendant que Kurats inclinait profondément la tête.

La voix du roi paraissait un peu étrange.

« C’était lui, sans aucun doute ! Tuer mon précieux serviteur mage ne suffisait pas pour cet homme, il s’était même montré violent contre mes chevaliers ! »

« Si plus de 60 de vos chevaliers ont été tourmentés ainsi, je me demande ce que cela signifie pour eux. »

« Aaaaaah ! Espèce de salaud ! »

Ne tenant pas compte de Ross, dont le visage bouillonnait de rage, le marquis de Strasbourg, Albert, posa une question.

« À travers vos paroles, puis-je interpréter cela comme si vous admettez avoir effectivement agi violemment contre les subordonnés du baron Isengard ? »

Il n’y avait pas la moindre once d’hostilité dans ses paroles, il parlait très calmement, d’une manière qui correspondait parfaitement à une personne qui était le leader d’une faction.

L’atmosphère avait changé, la plupart des auditeurs avaient agi comme s’ils pensaient déjà qu’il était coupable, mais Kurats les avait regardés comme si ce n’était pas leur problème.

« Si par “a agi violemment”, vous voulez dire que j’ai contre-attaqué après avoir été attaqué, alors je suppose que oui. »

« C’est un mensonge ! Ils essayaient juste de vous arrêter parce que, comme je l’ai dit, vous avez tué mon mage ! »

{Je vois, en bref, l’histoire qu’il nous raconte est que Kurats a eu un différend avec Oliveira et qu’il a fini par le tuer}, pensa Bernst.

Cette stratégie avait probablement été suggérée par le marquis de Strasbourg.

Compte tenu de cela, il était possible de deviner à peu près où ce qui allait se passer par la suite.

« Oh, ce mage qui utilisait des monstres ? C’est lui qui a envoyé des singes tueurs et des loups à dents de sabre pour m’attaquer... »

« Attendez, il utilisait des monstres ? Qu’est-ce que vous voulez dire par là ? »

Bayard Cellvis, le ministre de la guerre, interrompit Kurats comme s’il ne pouvait pas ignorer ce qui venait d’être dit.

Il y eut de nombreuses batailles contre les monstres à la frontière du royaume. Sur ces champs de bataille, la valeur d’un homme qui pouvait les contrôler serait incommensurable.

« Il était capable de contrôler totalement les monstres des classes inférieures. Je suppose que c’était une sorte de génie. »

Si Oliveira avait entendu cette évaluation de ses compétences, il n’aurait probablement pas du tout été satisfait. Après tout, ses recherches étaient à un niveau tel qu’elles auraient pu être reconnues comme une avancée spectaculaire si elles avaient été mises en lumière.

« Oui, Oliveira était un atout très important, mais cet homme l’a tué ! »

« Devais-je ignorer le fait que c’était un mage qui kidnappait les locaux pour ses expériences, n’est-ce pas ? »

« Il n’a rien fait de tel ! »

Avec ses faibles talents d’acteur, Ross ne pouvait s’empêcher d’être bouleversé par les paroles de Kurats.

Et tout cela parce que Ross n’avait pas pu empêcher les discussions sur les disparitions qui avaient eu lieu sur son territoire.

Les paroles de Kurats avaient très justement touché le point faible que Ross voulait garder hors de portée.

« ... Monsieur, pourquoi êtes-vous allé sur le territoire de Sire Isengard ? »

C’était Danton, le comte d’Aubert, qui appartenait à la faction du marquis de Strasbourg, qui était venu changer le cours de la conversation.

Du point de vue de Danton, le marquis de Strasbourg semblait secrètement irrité par le mauvais jeu d’acteur de Ross.

Il semblerait qu’il avait sous-estimé le niveau d’incompétence de Ross.

« Je cherchais l’habitat du monstre qui s’était attaqué à Son Altesse Lunaria. »

« Vous dites que ce monstre vient du territoire d’Isengard !? » (Cellvis)

« C’est exactement ça. »

Cellvis regardait Ross comme un aigle féroce regarderait sa proie.

C’était suffisant pour exposer la vraie nature lâche de Ross et le faire trembler de peur.

« S’il vous plaît, attendez ! Je me souviens d’avoir reçu un rapport de mon aide de confiance Oliveira, qui a dit qu’il avait des soupçons, que le baron de Gaura collectionnait des monstres sur mon territoire. Mais quand le baron a été interrogé à ce sujet, il a soudainement attaqué ! », dit Ross en criant.

Même Ross pouvait très bien sentir que le moment était critique.

« Mon serviteur a été tué lors d’une attaque surprise sournoise, ne trouvez-vous pas cela extrêmement louche ? »

Au moment où Ross l’avait dit, le chef des mages de la cour royale, Mordred, pouvait enfin intervenir.

« Mhm, seigneur de Gaura, dans un premier temps, comment avez-vous découvert l’habitat du monstre ? N’était-ce pas parce que vous le connaissiez déjà ? »

Mordred n’avait aucun moyen de découvrir l’habitat d’un monstre en le capturant.

Et il était le genre de personne qui croyait que s’il ne pouvait pas faire quelque chose, personne d’autre ne le pouvait.

« La femelle du monstre sécrète une phéromone spéciale pour appeler le mâle de son espèce, et je l’ai utilisée pour ma recherche. Il ne m’a pas traversé l’esprit que le chef des mages de la cour royale ne serait pas au courant de quelque chose comme ça. Désolé pour mon manque de courtoisie. »

Les épaules de Kurats tremblèrent légèrement alors qu’il se mit à rire, ce qui rendit Mordred complètement furieux.

« Arrêtez vos bêtises ! Si vous pensez que vous allez m’avoir, alors... ! »

« ... Mordred. »

Comme il avait l’impression que la température de la pièce descendait au-dessous de zéro, Mordred ferma la bouche.

Ce genre de pression était facile à exercer pour une leader née comme Lunaria, lorsqu’elle était prête à exposer sa vraie nature.

« Dites encore un mot de plus, et je supposerais que vous voulez quitter votre poste. »

« D-D’accord ! »

Tout le corps de Mordred était couvert de sueur froide.

Étant donné qu’il n’y avait aucune preuve à l’appui des propos de Mordred, il ne serait pas étrange qu’il soit accusé de calomnie et de diffamation s’il allait plus loin dans sa déclaration.

Surtout devant un rassemblement tel que celui-ci, où le roi et de nombreuses personnalités politiques du pays étaient présents.

« Quoi qu’il en soit, la seule preuve de cette affirmation est le témoignage du seigneur de Gaura, ce qui n’est pas suffisant pour annuler les soupçons. »(Albert)

En effet, l’affirmation de Kurats selon laquelle les phéromones du monstre pouvaient être utilisées pour trouver son habitat n’était soutenue que par ses propres mots, et personne ne pouvait les confirmer.

S’il n’y avait aucun moyen de le confirmer, le témoignage n’était pas recevable. C’était l’une des règles fondamentales de la Cour.

Et le marquis de Strasbourg savait que Kurats ne pouvait prouver aucune de ses paroles.

Parce que, que ce soit le cadavre d’Oliveira, son laboratoire ou les cadavres des personnes qu’il avait enlevées, ils avaient tous été détruits et réduits en poussière.

« Maintenant que j’y pense, Baron Isengard, vous avez un neveu, n’est-ce pas ? »

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3 commentaires :

  1. amateur_d_aeroplanes

    Merci pour le chapitre. Tout de même, utiliser le nom de Danton pour en faire un noble influent dans une cour royale, l’auteur a le sens de l’humour 🙂

  2. Merci pour le chapitre

  3. Merci pour le chap ^^

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