Almadianos Eiyuuden – Tome 1 – Chapitre 2

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Chapitre 2

« Il est ici ! L’ours aux yeux rouges est ici ! »

En réponse à la voix de son compagnon, Kurats avait commencé à courir sur la route de montagne qu’il connaissait bien.

C’est ici !

Il avait un corps énorme et mesurait environ cinq mètres.

À l’origine, pour les villageois des régions éloignées, c’était un monstre brutal face à qui ils ne pouvaient que fuir.

Ce serait bien si les troupes du seigneur féodal étaient envoyées combattre contre ce monstre, mais étant donné sa mauvaise situation financière, le seigneur féodal choisissait de tout laisser en l’état à moins qu’elle ne causât de sérieux dommages. C’était pour vous dire à quel point cet ours aux yeux rouges était brutal et redoutable.

Malgré cela, Kurats serrait son poing avec un sourire sur son visage.

Les villageois qui l’avaient accompagné surveillaient Kurats avec leurs yeux pleins d’attentes.

Kurats Hans Almadianos.

Le jeune homme n’avait eu que 18 ans cette année. Pourtant il avait déjà atteint plus de deux mètres et pesait plus de 100 kilos. Cependant, malgré sa grande taille, il avait sauté en avant sans bruit, comme un félin sauvage.

Aucun soupçon de peur n’était présent dans ses yeux, ils étaient seulement remplis de la joie de la chasse.

En regardant Kurats approcher, l’ours aux yeux rouges pensa qu’une proie lui était venue expressément pour sa pause déjeuner, et la bête s’avança tout en bavant.

En tant qu’être humain, Kurats avait une assez grande taille, cependant, il était aussi petit qu’un enfant par rapport à l’ours aux yeux rouges.

Cependant, la vitesse et la force de Kurats étaient complètement hors de la compréhension de l’ours.

« ... Guh ! »

Après avoir accéléré et bondi sur la poitrine du monstre, Kurats avait poussé son poing vers lui.

Un lourd choc traversa l’abdomen de l’ours aux yeux rouges.

Et, l’instant d’après, le corps de la bête, qui pesait plusieurs tonnes, volait en l’air comme si la gravité n’avait aucun pouvoir sur elle.

De plus, Kurats poursuivit l’ours volant et utilisa son talon pour le faire tomber à terre. Les organes internes de l’ours aux yeux rouges avaient été brisés, et avec un léger retard, il ressentait une douleur à travers tout son corps.

Même si la bête n’était pas capable de comprendre ce qui s’était passé, ses instincts lui permettaient naturellement de deviner que sa vie était en danger. Il s’était rendu compte que ce n’était pas une proie qui l’avait approchée, mais c’était en fait un monstre en forme humaine, qui était venu le chasser et lui ôter la vie.

« Guooo ! »

Le rugissement de la bête, qui faisait habituellement frissonner ses proies, était devenu un cri impuissant, il semblait un peu implorer pour sa vie. Sous le commandement de son propre instinct de survie, l’ours aux yeux rouges utilisa toute sa puissance pour dévaler la montagne sans se retourner.

« Hey hey, tu atteindras la base de la montagne si tu vas dans cette direction ! »

« Il est normal que les monstres forts réagissent raisonnablement contre un adversaire puissant, mais ils ne sont généralement pas si honnêtes à ce sujet, » ajouta Kurats avec un ricanement. L’ours ne ressemblait plus du tout à un puissant prédateur.

Mais la crainte de l’ours aux yeux rouges, il ne s’arrêtait pas là, car il désespérait encore plus quand Kurats était venu lui barrer la route, la bête ne savait même pas quand il l’avait rattrapée.

« D’accord, il est temps de t’arrêter ! »

Les petites paumes des mains de l’homme avaient alors étroitement agrippé les pattes avant de la bête.

L’énorme énergie cinétique née de l’accélération du corps de l’énorme bête pesant plusieurs tonnes avait été arrêtée très facilement par les bras du jeune homme.

Comme si elle était attirée par une puissante force magnétique, le corps de la bête cessa de bouger et se contracta sur place.

« Guooooooo ! »

Croyant que quelque chose de si incroyable était complètement impossible, l’ours aux yeux rouges lutta.

La bête était si lourde que le sol croulait sous elle quand elle marchait, mais, peu importe la puissance qu’elle utilisait, même lorsqu’elle concentrait toute la force de son corps sur ses pieds et essayait de se débattre pour sortir des bras qui la retenaient, le jeune homme ne bougeait toujours pas.

« Tu es assez fort. Cela fait un moment que je n’avais pas utilisé 30 % de ma force comme aujourd’hui. »

« Kuuuh »

L’ours aux yeux rouges laissa échapper un son nasal qui semblait convenir à un pitoyable chiot.

Et puis, pour ne pas blesser ses précieux organes internes, Kurats conduisit prudemment deux de ses doigts à l’intérieur du front de la bête.

Sans aucune résistance, ses doigts atteignirent le cerveau de l’ours aux yeux rouges, comme deux pieux de bois pénétrant dans le sol.

Et ainsi, le roi de la forêt était directement passé de son rôle de chasseur à celui de proie. Il poussa un léger cri, étouffé dans le fond de sa gorge, avant de tomber à terre, faisant trembler le sol sous son énorme corps.

« Il est incroyable, comme toujours... »

« Je ne peux pas croire qu’il ait même vaincu un ours aux yeux rouges... »

« Mettons les soldats du seigneur féodal de côté, quelque chose comme ça serait impossible même pour les chevaliers de la capitale royale. »

« Maintenant, il ne reste plus rien dans cette forêt qui puisse vaincre Kurats. »

Les jeunes villageois qui avaient assisté au combat admiraient le pouvoir hors normes de cet homme qui avait subjugué le roi de la forêt. C’était une nouvelle réalisation a rajoutée à son histoire héroïque.

Personne ne savait comment il était arrivé à posséder un tel pouvoir malgré le fait qu’il n’avait que 18 ans. Cependant, quand il était allé chasser avec son père pour la première fois à l’âge de sept ans, il était déjà au-dessus du chasseur moyen.

« Ce sera un bon souvenir pour le village. », dit Kurats avec un sourire en soulevant la peau de l’ours aux yeux rouges.

La fourrure était de très bonne qualité, il croyait que cela pourrait faire un beau tapis pour sa maison.

Étant donné que la récolte de blé de l’année n’avait pas été très bonne dans le village de Gaura, la chair et les organes de l’ours aux yeux rouges étaient susceptibles d’être une source supplémentaire très appréciable de revenus.

Ainsi, leur village ayant obtenu des gains inattendus, les jeunes, qui s’étaient cachés pour regarder le combat, criaient de joie et se rassemblaient autour de l’ours aux yeux rouges.

Ensuite, ils avaient extrait habilement le sang du monstre et avaient séparé la chair et les organes. La chair et les organes de l’ours aux yeux rouges, en particulier son foie et son cœur, pourraient être utilisés comme ingrédients pour fabriquer des médicaments. Ces matériaux généreraient des profits élevés s’ils étaient vendus aux colporteurs qui se rendraient parfois dans le village.

« Nous passerons l’hiver à nouveau en toute sécurité cette année ! »

Après cela, Kurats et les autres étaient revenus triomphalement au village, mais ce qui les attendait, c’était les visages sombres des adultes du village, qui avaient la tête honteuse.

« Chef du village ! Regarde s’il te plaît ! Juste avec cet ours aux yeux rouges, nous aurons un hiver paisible à coup sûr ! »

Les jeunes du village n’avaient aucun doute qu’ils recevraient des mots de gratitude en réponse.

L’argent gagné par la vente de l’ours serait considérable même après avoir été partagé entre tous les habitants du village, il semblait naturel que les villageois puissent être un peu extravagants en hiver.

Mais, malgré les bonnes nouvelles, les adultes avaient une expression grave sur le visage.

« Tout le monde, qu’est-ce qui se passe... ? »

Pendant que Kurats lui demandait, l’Ordreik, le chef du village dont le dos commençait à devenir tortueux au fil des ans, s’avança soudainement devant lui.

« Je suis désolé, Kurats. Nous devons livrer Cornelia au seigneur féodal. »

C’était venu comme un coup de tonnerre. Le corps entier de Kurats commença à trembler alors qu’il sentait une colère brûlante d’âme jaillir en lui.

Il était généralement doux, il était donc rare de le voir révéler sa colère comme ça, mais personne ne pensait qu’il y avait quelque chose d’étrange à cela. Parce que, clairement, sa colère était complètement justifiée.

« ... Et alors ? Est-ce que tu me dis d’abandonner tranquillement ma sœur à lui ? Est-ce que c’est de ça dont il est question ? »

Kurats se mordit la lèvre de la colère, au point où une ligne de sang coula le long de son menton et tomba au sol.

Si cet homme énorme devenait fou, personne dans le village ne pourrait l’arrêter.

Les adultes qui étaient rassemblés là-bas ne pouvaient que s’excuser avec leur tête pour essayer de lui faire baisser sa rage.

« Nous ne voudrions jamais faire une telle chose... S’il te plaît, dis-nous si tu as une autre solution, mais si non, alors nous n’avons pas d’autre choix. »

En disant cela, l’Ordreik s’agenouilla et baissa la tête.

L’Ordreik était déjà très vieux et il était connu pour son caractère juste et honnête. Depuis qu’il avait dit qu’il n’y avait pas d’autre moyen, alors cela devrait sûrement le cas.

Après tout, celui qui en était responsable était le fils du comte Hazel, et il était connu pour être tyrannique. La belle et adorable sœur aînée de Kurats, Cornelia, avait malheureusement attiré l’attention du fils prodigue du comte quand il passa devant le village.

Peut-être que je devrais fuir avec elle ?

Pour Kurats, Cornelia était la seule famille qu’il lui restait dans ce monde.

Même si elle n’avait qu’un an de plus que lui, elle avait la tolérance d’une mère envers lui, mais en même temps, Kurats ressentait aussi le besoin de la protéger, comme si elle était plus jeune que lui. Et l’imaginer simplement être déshonorée par les caprices de certains aristocrates était suffisant pour le pousser dans une colère insondable.

Confiant dans son succès, Kurats était déterminé à s’échapper tout de suite, mais il fut empêché de ne le faire par nul autre que Cornelia elle-même.

« Donner mon corps n’est pas un prix pas cher à payer pour toi et la sécurité du village, frère. »

Ses yeux purs créaient une atmosphère claire autour d’elle. De plus, elle avait des traits finement ciselés et nobles qui faisaient instinctivement envie de la révérer.

Cornelia se tenait dignement en se tenant la tête haute.

Il n’y avait pas d’hésitation à ses mots, ils étaient remplis de détermination, ce qui au contraire rendait les villageois encore plus coupables. Le frère et la sœur avaient perdu leurs parents étant enfants, mais ils s’étaient collé l’un avec l’autre et ils avaient grandi si bien, mais à la fin pourquoi devaient-ils subir un tel sort ?

La sœur de Kurats — Cornelia, était devenue une femme d’une telle beauté que n’importe qui envierait. Cette période n’était-elle pas censée être le moment pour elle de trouver le bonheur ?

L’Ordreik maudit le destin lui-même.

Cornélia était comme une fille de l’Ordre, il ne voulait absolument pas la donner à quelque noble qui ferait d’elle sa concubine.

« ... Ne dis pas ça si facilement, ma sœur... Il n’y avait aucune chance que je sois heureux si je dois te sacrifier pour ça, » dit Kurats tout en empêchant désespérément sa voix de devenir larmoyante.

« Kurats, pense aux gens du village qui ont pris soin de nous deux...! »

Après la mort de leurs parents, le frère et la sœur avaient commencé à vivre frénétiquement, et la seule raison pour laquelle ils avaient pu grandir en toute sécurité était que tout le monde, à commencer par le chef du village, les aidait dans les coulisses.

En premier lieu, un enfant ne serait pas capable de vivre dans un village éloigné si ce n’est grâce à l’aide de la communauté. Depuis qu’il avait compris cela, Kurats ferma la bouche et baissa les yeux.

Le village de Gaura n’avait jamais été riche. Il serait facilement ruiné si le seigneur féodal devait en avoir une rancune en augmentant les impôts.

Ni Kurats ni Cornelia ne seraient capables de poursuivre leur propre bonheur si le village devait être détruit dans le processus.

Kurats ne s’était jamais senti aussi désemparé qu’il se sentait actuellement, c’était une torture pour lui. Il avait entraîné son corps plus que quiconque afin de devenir aussi fort que possible juste pour protéger sa sœur.

D’autres l’appelaient aussi le « Puissant Kurats », et, encore moins que les villageois, il était convaincu qu’il serait capable de vaincre même les chevaliers du royaume.

Non, dans un combat en tête-à-tête, il était sûr que pas une seule personne au monde ne serait capable de le vaincre.

Cependant, malgré sa valeur individuelle, il était encore impuissant face à l’autorité des nobles.

Même s’il prenait la main de sa sœur et fuyait le village, ils n’avaient ni argent ni famille. Les Kurats ne pouvaient imaginer un avenir où ils seraient capables de bien vivre dans ces circonstances.

Le désespoir entraînait l’esprit de Kurats au fond de l’abîme.

« Mhm... N’abandonnez pas encore... »

Soudainement, une voix, qui ne semblait pas vraiment être là, résonna dans la tête de Kurats, à son propre étonnement.

Kurats pensait que son impuissance avait fini par le rendre fou.

« Non, tu n’es pas devenu fou — sérieusement, c’est... Comment peux-tu être aussi lâche en ayant mon sang! Je ne vais pas permettre ça ! »

Pour Bernst, qui avait toujours régné comme l’être le plus grand et le plus fort, la faiblesse de Kurats était assez irritante.

Il était angoissé par les nobles de certaines régions éloignées ! Il avait les mêmes gènes que Bernst, était-ce parce qu’il avait été élevé dans un environnement différent qu’il était si différent en tant que personne ?

« Eh bien, c’est entendu. Maintenant, sois obéissant et écoute-moi... si tu veux sauver ta sœur, alors fait ce que je te dis. »

En dépit de sa confusion, Kurats hocha encore la tête à cette voix silencieuse.

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2 commentaires :

  1. Julien Bonneau

    Merci pour le chapitre.

  2. Dominique Ringuet

    Merci pour le chapitre !

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