Almadianos Eiyuuden – Tome 1 – Chapitre 15

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Chapitre 15

L’homme nommé Rosberg était le soldat le plus fort du royaume, à la fois par le nom et par les actes.

« Mon père était un mercenaire... Pendant que j’apprenais la magie de ma mère, mon père m’a appris l’épée. Malgré les apparences, je suis encore assez confiant dans mes compétences d’épée. Donc, si vous le voulez bien, monsieur Rosberg, je voudrais offrir mes salutations à travers un duel à l’épée, » expliqua Kurats.

Il avait été dit que seul un épéiste pouvait vraiment comprendre un épéiste. La personnalité, les habitudes et la discipline d’une personne étaient toutes reflétées par son épée.

Pour Rosberg, il semblait que le fait de faire un duel à l’épée serait le seul moyen pour lui de vraiment connaître Kurats.

« Est-ce que ça va vraiment ? Êtes-vous conscient que, dans un duel à l’épée, je ne serai pas capable d’aller doucement sur vous même si je le veux ? » demanda Rosberg.

En réalité, il serait juste de dire que Kurats était un épéiste au-dessus de la moyenne.

Mais de toute façon, si Rosberg le voulait, il serait facilement capable de tuer Kurats pendant leur combat et de prétendre que c’était un accident.

Il demandait à Kurats s’il avait toujours la volonté de se battre malgré les risques.

Rosberg savait ce qu’était le maniement d’une épée

Si Kurats pensait résoudre les choses d’une manière diplomatique ou par la négociation, alors Rosberg ne le laisserait pas partir vivant.

« Bien sûr ! En vérité, je suis meilleur combattant à main nue que magicien, » déclara Kurats.

{C’est juste déplorable.}

Kurats avait largement souri sans tenir compte de l’angoisse sincère de Bernst. Aussi longtemps qu’il s’en souvienne, il n’avait jamais perdu un seul combat contre quelqu’un dans son village.

Et depuis qu’il avait battu son père, Hayate Kemp, à l’âge de dix ans, Kurats n’avait jamais lutté dans un combat, et cela même contre les monstres.

« Même parmi les chevaliers du royaume, il n’y a probablement personne qui peut te faire face, » avait déclaré son père à l’époque. Kurats se demandait si les paroles que son père lui avait offertes en riant étaient vraiment vraies.

Et la situation actuelle n’était-elle pas l’occasion de le confirmer ?

La perspective de combattre un adversaire digne comme Rosberg avait mis en lumière un feu brûlant dans le corps de Kurats.

{Humph, tu as vraiment des muscles pour cerveaux.}

« D’accord, je vais laisser votre épée me dire à quel point vous êtes vraiment fiable, » déclara Rosberg.

En raison de sa lourde expérience, Rosberg savait instinctivement que le jeune mage devant lui ne l’avait pas défié sur un coup de tête ou pour se mettre en valeur.

Les épéistes de haut niveau pouvaient sentir la véritable force de leurs adversaires.

Depuis le début, l’intuition de Rosberg avait fait sonner continuellement des sonnettes d’alarme, l’avertissant que Kurats représentait un danger de premier ordre.

... Intéressant, pensa Rosberg.

Kurats était un mage dont les capacités étaient si remarquables qu’il pouvait se moquer des mages de la cour royale, mais si ses capacités d’épéiste étaient suffisantes pour susciter un sentiment de crise chez Rosberg, alors pour lui, cela signifiait qu’il valait la peine de considérer comment il allait le traiter à l’avenir, peu importe à quel point il était dangereux.

Ou plutôt, le vrai danger serait de contrarier un tel homme.

Il ne peut pas penser que je suis une personne normale juste parce que je ne manie pas une épée magique, non ? pensa Rosberg.

Alors que Rosberg sentait venir, après si longtemps, une bataille passionnante, ses lèvres s’incurvèrent en un léger sourire sans qu’il s’en rende compte.

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Les terrains d’entraînement des chevaliers couvraient une surface d’environ cinquante mètres carrés, mais pour une raison inconnue, il n’y avait pas un seul chevalier présent.

D’ailleurs, c’est un peu trop petit pour l’entraînement des chevaliers, n’est-ce pas ? pensa Kurats, tout en penchant la tête avec perplexité.

« Cet endroit est assez spécial, même si vous utilise ici de la magie de haute qualité, les alentours ne subiront aucun dégât, » expliqua Rosberg.

« Je vois, je pensais que c’était des terrains d’entraînement, mais cela ressemblait plus à des terrains de duel, hein, » répondit Kurats.

Même si c’était des terrains d’entraînement, ils étaient principalement utilisés pour des combats en duel.

De plus, Kurats était conscient qu’il y avait là une barrière magique qui ne bougerait pas d’un pouce même s’il utilisait la magie de siège contre elle.

« Vous avez ma gratitude pour avoir sauvé Son Altesse Lunaria, mais en tant que gardien de Son Altesse, je dois éliminer toute personne malfaisante qui vient à ses côtés, » déclara Rosberg.

« Vous êtes un sujet loyal exemplaire, n’est-ce pas ? » demanda Kurats.

« Les mots n’ont aucune valeur à ce stade, nous laisserons nos épées parler maintenant ! » déclara Rosberg.

« Alors moi, Kurats vans Almadianos, je serais votre adversaire ! » déclara Kurats.

Soudainement, les esprits combatifs des deux hommes commencèrent à se déplacer comme des tourbillons, faisant que Lunaria avalait sa salive sous le choc.

À quel point sont-ils forts !? pensa Lunaria.

C’était comme si des lames invisibles flottaient dans le vent.

C’était la première fois que Lunaria voyait de tels esprits combatifs, ils dégageaient une sorte de pression si étrange.

Ce qui signifiait qu’elle n’avait jamais vu Rosberg être vraiment sérieux dans un combat.

S’est-il retenu jusqu’à aujourd’hui ? pensa Lunaria.

Lunaria était surprise, mais elle se sentait irrationnellement fâchée du fait que Rosberg ne l’avait pas combattue sérieusement pendant l’entraînement.

Quant à Rosberg, il repensait son évaluation de Kurats, qui n’avait pas encore affiché une once d’agitation.

Oh... Même un chevalier à part entière aurait du mal à supporter cet esprit combatif, et pourtant..., pensa Rosberg.

Si un homme avec peu de résistance comme Mordred était exposé à l’esprit combatif de Rosberg, cela suffirait probablement à le faire défaillir.

C’était parce que l’instinct de survie humaine apportait un sentiment de terreur face à une différence de pouvoir excessif.

« On dirait qu’après tout, votre confiance en vos capacités n’était pas du bluff, » immédiatement après avoir fini de parler, Rosberg avait attaqué Kurats.

Sa puissance explosive et le contrôle qu’il avait sur ses mouvements étaient incroyables — c’était presque comme s’il s’était téléporté.

Beaucoup d’épéistes auraient été renversés par cette attaque, ne réalisant pas ce qui leur était arrivé.

Mais Kurats avait calmement paré le coup.

« Pourtant, vous ne devriez pas devenir vaniteux avec ce niveau de compétence ! » déclara Rosberg.

Rosberg se rendit compte que Kurats avait de bons yeux et de la force, il reconsidéra son opinion sur lui, mais l’épéiste du royaume n’était pas assez gentil pour s’en contenter.

Rosberg n’arrêtait pas d’attaquer encore et encore, ne donnant pas le temps à Kurats de reprendre son souffle.

« Quel est le problème ? Vous ne gagnerez jamais si vous continuez à vous défendre, vous savez ? » déclara Rosberg.

Ceux qui avaient des capacités inférieures finissaient toujours par perdre l’initiative dans un combat, alors la seule chose qui les empêchait de perdre était la ténacité qu’ils pouvaient avoir tout en étant progressivement mis dans un coin.

Peut-être à cause de l’influence de son père, qui était un mercenaire, l’art de l’épée de Kurats était orienté vers de vrais combats, mais même ainsi, il avait toujours tout appris tout seul.

Et Rosberg ne perdrait jamais contre ce genre d’adversaire dans ce genre de duel.

Néanmoins, Rosberg avait plutôt apprécié l’autoapprentissage de Kurats, même si elle n’était pas faite pour les duels, mais plutôt pour de vraies batailles.

« ... Cependant, sachez qu’il y a des murs que vous ne pourrez pas traverser par vous-même ! » déclara Rosberg.

Rosberg utilisa une légère feinte tout en faisant tourner son épée, faisant tourner l’épée de Kurats avec elle pour la faire tomber.

Ou plutôt, il avait essayé de le faire tomber.

Les articulations humaines avaient un degré de mouvement limité. Cette caractéristique avait été à la base de nombreuses techniques d’autodéfense consistant à verrouiller les articulations de l’adversaire. La technique de rotation et de désarmement de Rosberg utilisait également cette même caractéristique.

Même les enfants pouvaient facilement renverser un adulte après avoir verrouillé ses articulations.

Et pourtant, Kurats avait résisté à la technique de rotation et de désarmement, bien qu’il se trouvait dans un état où ses articulations étaient bloquées et qu’il ne pouvait pas utiliser pleinement sa puissance. Cette force incroyable semblait être un mensonge, comme une simple blague.

Même si la technique pouvait être renversée, Rosberg ne se souvenait pas que cela se soit déjà fait par pure force.

Rosberg réalisa une fois de plus à quel point la force de Kurats était anormale.

« Comme je le pensais, mon niveau d’épée n’est pas comparable au vôtre, » Kurats haussa les épaules avec un sourire ironique.

Comme prévu, c’est la limite des compétences des autodidactes, pensa Kurats.

Il avait réussi à garder son épée à la main, mais de toute façon, si l’ancienne technique de Rosberg avait réussi, il aurait été difficile pour Kurats de faire face aux attaques qui auraient suivi.

Si possible, Kurats avait voulu surpasser Rosberg en utilisant les mouvements d’épée que son père lui avait enseignés, mais la réalité n’avait jamais été aussi douce.

À son regret, sa capacité à l’épée était seulement moyenne.

Kurats prit une respiration avant de ranger son épée et de poser une question à Rosberg. « Puis-je changer d’arme ? »

« Choisissez ce que vous voulez, une lance, une hache, ce n’est pas grave, » répondit Rosberg

Tant qu’il se battait en duel, Rosberg était sûr qu’il serait capable d’écraser n’importe quelle arme.

« Alors, je vais choisir ça, » annonça Kurats.

« Quoi... !? Salaud, me prenez-vous de haut ? » cria Rosberg.

Regardant l’arme que Kurats avait ramassée, Rosberg ouvrit grand ses yeux indignés.

Cette réaction était prévisible, car Kurats tenait actuellement un bélier : une arme lourde qui servait à détruire les portes du château.

Parmi les chevaliers du royaume, il y avait un certain homme géant dont l’orgueil l’avait trompé sur sa propre force et qui en utilisant toute la puissance de son corps avait à peine pu soulever le bélier, mais même ainsi il ne pouvait balancer le bélier vers le bas. La seule valeur de cette arme était son poids.

Il pesait plus de 200 kilos. Quoi qu’il en soit, il serait impossible d’utiliser une telle arme dans un duel à deux, car ce genre de combat exigeait que l’on se déplace librement et rapidement.

« Oui, c’est parfait, » déclara Kurats.

« Que se passe-t-il !? » s’écria Rosberg.

La scène surréaliste qui se déroulait devant les yeux de Rosberg le rendait muet, sa bouche était grande ouverte par le choc. C’était la première fois de son vivant que Rosberg avait montré un comportement aussi honteux.

Actuellement, Kurats maniait facilement un énorme bélier, aussi épais que son torse, comme si cela n’était qu’une simple brindille.

{Ce crétin sanguinaire !}

Bernst ne pouvait tolérer cette méthode de combat.

Ces sortes de combats physiques non civilisés étaient un embarras pour un mage. Cependant, Bernst était également conscient qu’il était impossible pour Kurats d’utiliser des sorts avancés pour le moment.

{Tu pourrais au moins essayer de ne pas avoir l’air si barbare !}

Ouais ouais, si tu le dis, oh, grand roi magique, dit-il à son alter ego.

Avec un bruit fort, le bélier attaqua Rosberg.

Il lui était impossible de l’intercepter avec une épée à cause de la trop grande différence de masse et d’énergie cinétique.

En outre, en raison de la vaste zone couverte par le bélier, même lorsque Rosberg esquivait, il avait besoin de se déplacer à une distance considérable.

Malgré toute l’expérience acquise par Rosberg au fil des années, il n’avait aucune expérience de la lutte contre une telle arme massive.

« Vous... Quel genre de corps est-ce !? » demanda Rosberg.

Évidemment, brandir un bélier de plus de 200 kilos et le déplacer plus vite qu’une épée était tout à fait anormal, c’était le moins que l’on puisse dire.

La raison pour laquelle Kurats avait eu du mal à utiliser la puissance de son épée plus tôt était due au fait qu’elle était trop légère ; qui dans le monde croirait une telle chose ?

Chaque fois que le bélier frappait le sol, le pavé de pierre cédait, tandis qu’un bruit lourd et fort retentissait.

Rosberg essaya de profiter des ouvertures laissées par Kurats chaque fois que le bélier manquait sa cible, mais le problème était que, en raison de son volume, l’énorme arme pouvait aussi agir comme un énorme bouclier.

« C’est tellement ennuyeux... ! » s’écria Rosberg.

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2 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre.

  2. Merci pour ce chapitre

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