Almadianos Eiyuuden – Tome 1 – Chapitre 14

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Chapitre 14

« Y a-t-il un système autre que celui de la sainte magie d’Arturius dans notre monde !? » demanda Mordred.

Bien que Mordred se soit calmé après avoir été réprimandé par le Premier ministre, les paroles de Kurats l’avaient encore poussé à crier sur place.

La magie ne différait guère des trucs qu’une diseuse de bonne aventure faisait, cela ne pouvait même pas être appelé un art, et Magus Arturius était le génie qui avait réussi à systématiser cela et à en faire une discipline académique de premier ordre.

Après cela, non seulement la magie était devenue rapidement plus puissante, mais elle devint aussi utilisable par beaucoup de personnes après l’avoir étudié. Et c’était ainsi que la magie était devenue un domaine indispensable pour tous les continents.

Maintenant, le nombre de mages dans les armées d’un pays était ce qui déterminait leur puissance militaire.

À cause de cela, le système de la sainte magie était considéré comme sacré par tous les mages du monde, il n’y avait aucun moyen pour l’un d’entre eux de reconnaître l’existence d’un autre système magique.

« Alors, laissez-moi vous demander. Est-ce que la magie n’existait pas avant que le système de la sainte magie apparaisse ? » demanda Kurats.

« Elle existait, mais elle était primitive et inutile ! » répondit Mordred.

« Peut-être, mais mon argument est qu’il y avait déjà de la magie à ce moment-là. Le système la sainte magie ne faisait que la sublimer en permettant à tout le monde de l’étudier et de l’apprendre d’une manière différente ? » demanda Kurats.

C’était l’accessibilité du système Arturius qui lui permettait de conquérir le monde, parce que, après tout, n’importe qui pouvait apprendre à l’utiliser tant qu’il avait du mana.

Quant aux anciennes formes de magie, trop difficiles à enseigner à ceux qui n’avaient pas de talent particulier, elles avaient fini par disparaître.

« Dans ma maison, nous appelions notre forme de magie les lois de la sagesse, et la dissimuler au monde de cette magie était considéré comme notre devoir. Avec le système de notre famille, les parents transfèrent leurs compétences directement et entièrement à leurs enfants, de génération en génération, il est donc naturel qu’elle ne se répande jamais dans le monde, n’est-ce pas ? » demanda Kurats.

« Mais que se passe-t-il si les parents ou les enfants meurent avant que leurs capacités puissent être transmises ? » demanda Christopher.

Devant les doutes de Christopher qui ne pouvaient être que naturels, Kurats répondit avec un sourire ironique et un haussement d’épaules. « Sans parler des enfants, si les parents devaient mourir avant de transmettre leurs capacités, ce serait la fin de notre lignée. »

« Primitif ! Ce système de magie est beaucoup trop primitif ! » Mordred avait montré un mépris triomphant en criant ça.

Certes, Kurats avait dû admettre que ces conditions d’héritage étaient trop sévères.

« Mais c’est grâce à cela que nos lois de la sagesse deviennent plus fortes après chaque génération, » déclara Kurats.

Quand Kurats laissa échapper cette remarque, les yeux de Mordred s’ouvrirent d’un choc.

Cela faisait près de mille ans que le système du magicien était devenu actif.

Et donc, Mordred se demandait dans la peur, si ce système de lois de la sagesse avait accumulé du pouvoir depuis cette période de temps, de la même manière que l’homme se tenant debout devant lui était fort.

Quant à Kurats, il prenait soin de ne pas modifier son expression faciale en posant une question à Bernst. « Cette manière de dire est-elle vraiment correcte ? »

{Si tu ne disais pas ça, il serait probablement trop anormal pour eux que tu puisses utiliser une magie aussi puissante à ton âge. Et de toute façon, ces gens n’ont pas les moyens de vérifier tes propos.}

Mordred ne pouvait absolument pas se permettre d’accepter que Kurats fût beaucoup plus capable que lui.

En repensant à la façon dont il avait eu peur de Kurats un instant plus tôt, Mordred commença à se sentir si honteux que son visage prit une nuance de rouge.

Mais, après avoir secoué la tête d’un côté à l’autre, il revint tout droit à sa dispute. « B-Bien, disons que vous avez des pouvoirs un peu spéciaux, ça ne serait pas aussi problématique... À cause de la magie de défense de haut niveau qui entoure le château, il n’y a personne qui aurait pu attacher ce monstre à Son Altesse, exact ? »

« Insinuez-vous que j’étais celui qui l’a fait pour que je puisse la guérir plus tard ? » demanda Kurats.

Mordred ricana fièrement. « Vous niez ! N’est-il pas vrai que vous pouvez vous téléporter à travers la barrière magique du palais royal sans en être affecté ? »

« Vos soupçons sont aussi sans fondement qu’ils sont superficiels, » déclara Kurats.

« C-Comment osez-vous ! » Cria Mordred. Il était un homme qui n’avait aucune résistance face à l’adversité.

Il devenait de plus en plus irrité parce que ses nouvelles menaces n’avaient pratiquement aucun effet sur Kurats.

« Surveillez vos propos, Mordred, j’ai une haute opinion de cette personne, il m’a sauvé la vie, » Lunaria donna un avertissement à Mordred tout en gardant sa voix basse afin de cacher sa colère.

Ne s’étant pas attendu à l’objection de la princesse, Mordred fronça les sourcils amèrement et écarta les bras d’une manière exagérée en parlant de nouveau. « Pensez à qui a le plus à gagner de cet incident. Un homme qui était un simple roturier d’une région éloignée a maintenant rejoint les rangs supérieurs des nobles. Comment tout cela pourrait-il être une coïncidence ? »

Normalement, ce qui aurait dû être considéré était ceci : qui aurait profité de la mort de la princesse, et non pas de sa survie, mais Mordred avait osé ignorer cela.

De plus, en regardant les résultats finaux de la situation, c’était un fait indéniable que Kurats en avait beaucoup profité.

Toutefois :

« Non, c’était vraiment une coïncidence ! » déclara le roi. « Cet homme voulait une seule chose en échange de la survie de Lunaria, et c’était seulement de pouvoir gouverner le petit village de Gaura. »

« Euh...? » s’exclama Mordred.

La déclaration cruciale du roi fit s’effondrer sur place les spéculations de Mordred.

« Alors, comment est-il devenu un baron ? », demanda Mordred, tout en cherchant une lueur d’espoir.

« Je l’ai fait afin que je puisse évaluer la puissance de cet homme dont les pouvoirs diffèrent de la magie telle que nous la connaissons. Eh bien, j’admets que ma décision était en partie motivée par l’un de mes caprices, » déclara le roi.

En somme, c’était grâce à ses talents inhabituels que Kurats avait acquis sa position actuelle.

Même si le cas de la princesse n’avait pas eu lieu, avec ses pouvoirs, Kurats aurait probablement pu se faire remarquer quand il le voulait.

Dans tous les cas, il n’aurait pas eu besoin de viser la princesse pour montrer sa valeur.

La sueur commençait à apparaître sur le front de Mordred, il commençait à avoir du mal à suivre la conversation. « M-Mais, n’est-ce pas trop commode qu’un magicien qui s’était caché soudain apparût juste au moment où Son Altesse atteignit un état critique ? »

Il a ciblé ce moment précis, il n’y a aucune chance de ne pas le faire, le monde n’est pas si commode, ce n’est pas un conte populaire, c’est la même raison pour laquelle je traverse une période difficile en ce moment, pensa Mordred.

« Bien que les chances que ces spéculations soient vraies sont certainement faibles, le fait est que nous n’avons aucune preuve pour nier complètement les doutes du chef des mages de la cour royale, » à ce moment, le marquis de Strasbourg, resté silencieux pendant un moment, intervint pour aider Mordred.

En tant que mari de la première princesse, il ressentait le besoin d’intervenir pour que le roi ne puisse pas faire entièrement confiance à Kurats.

« Je vois, alors je n’ai pas d’autre choix que de trouver le criminel responsable de l’ensemble de l’incident afin de dissiper tous vos doutes, » déclara Kurats.

Kurats avait souri impudemment, comme si la forte pression venant du marquis de Strasbourg n’avait aucun effet sur lui.

« Pouvez-vous vraiment le faire ? » demanda le roi.

Christopher était évidemment heureux. Il pensait que ce serait très intéressant si cela finissait par révéler à quel point les capacités de Kurats étaient importantes.

« En premier lieu, les monstres n’apparaissent pas de nulle part. Je pourrais avoir un plan valable, mais il me faudra la coopération de Son Altesse Lunaria, si ça ne la dérange pas, » déclara Kurats.

Ces mots rendirent Lunaria visiblement joyeuse, car elle avait immédiatement affiché un sourire.

« Alors, allons droit au but ! Suivez-moi ! » déclara Lunaria.

 

☆☆☆

 

Regardant dans le dos de Lunaria alors qu’elle souriait joyeusement, Rosberg se sentait toujours grincheux.

Votre Altesse, comment un homme si suspect peut-il te faire…, pensa Rosberg.

Rosberg ne pouvait s’empêcher de se sentir ainsi alors que Lunaria, son élève préférée à qui il avait enseigné l’art de l’épée en utilisant toute son expertise et ses soins, était maintenant devenue comme les jeunes filles de la capitale.

« Alors, Kurats, qu’est-ce que tu en penses ? Est-ce que la personne qui a mis le monstre en moi est quelqu’un qui voulait voir ma sœur aînée prendre le trône ? » demanda Lunaria.

« Bon sang, comment suis-je censé le savoir ? Je ne suis pas omniscient, tu sais, » répondit Kurats.

E-Elle s’adresse à lui par son prénom... sans honorifique... et d’une manière si familière ? pensa Rosberg

Même Rosberg lui-même avait dû consacrer beaucoup de temps et d’efforts avant que la princesse ne commence à l’appeler « Rosberg ».

Quant à Kurats, même s’il parlait à une princesse, son expression faciale était tout à fait naturelle, comme s’il n’était pas le moins du monde nerveux, ce qui rendit Rosberg vraiment en colère.

« Je vois, tu as raison, alors, même si je pourrais te déranger parce que je ne suis pas en forme, vas-tu me permettre de te suivre dans ton enquête ? » demanda Lunaria.

« Princesse, s’il vous plaît ne faites pas de telles blagues inquiétantes ! » Comme on pouvait s’y attendre, les mots de Lunaria étaient inacceptables pour Rosberg.

Elle était encore en convalescence. Mais plus important encore, Rosberg ne pouvait pas la laisser ainsi avec un homme aussi suspect sans rien faire.

Ou plutôt, comment Rosberg pourrait-il laisser sa précieuse altesse aux soins de ce jeune homme qui riait frivolement et parlait sans être intimidé dès leur première rencontre ?

« Votre Altesse, je ne crois pas que cet homme est digne de vous approcher ! » déclara Rosberg.

« Ai-je besoin de votre permission pour me rapprocher des autres maintenant, Rosberg ? » Bien que Lunaria ait maintenu le volume de sa voix à un bas niveau, la volonté que ses paroles portaient était aussi tranchante qu’un couteau.

Si elle n’avait pas parlé à un homme dur comme Rosberg, son seul esprit enflammé aurait probablement suffi à lui faire perdre son sang-froid, se terrer et s’excuser.

« Je ne me retiendrais jamais quand votre sécurité est en jeu, Votre Altesse, » déclara Rosberg.

« Si têtu…, » murmura Lunaria.

Tous deux se regardèrent pendant un moment, mais Lunaria finit par être la première à détourner le regard, ayant perdu contre l’insistance de Rosberg.

Rosberg était-il un simple soldat comme les autres ? Combien de fois avait-il sauvé Lunaria qui mettait toujours sa vie en danger ?

Lunaria connaissait mieux que quiconque les réponses à cette question.

« Pensez-y, monsieur Rosberg, n’êtes-vous pas le meilleur épéiste du royaume ? » demanda Kurats.

Rosberg commença instinctivement à douter de la santé mentale de Kurats. Il le complimentait comme s’il ne pouvait pas lire l’atmosphère du tout.

« Ils m’appellent l’épée du royaume, donc vous pourriez dire que je ne suis pas pire que la moyenne, » répondit Rosberg.

« Je vois, » déclara simplement Kurats.

Les choses n’allèrent pas comme Rosberg l’attendait.

La vérité était que Rosberg n’avait pas provoqué Lunaria pendant tout ce temps, il avait provoqué Kurats.

Si Kurats utilisait Lunaria pour ses ambitions, il aurait quelque peu protesté contre le comportement de Rosberg.

Face au sentiment appelé colère, il était trop difficile pour les gens de cacher leur vraie nature.

Au cas où la vraie nature de Kurats s’avérerait mauvaise, Rosberg avait l’intention d’utiliser la confusion de leur altercation pour se débarrasser de lui, mais les choses ne se passèrent pas comme il le voulait.

Alors que Rosberg se sentait découragé et déçu que sa provocation ait échoué, Kurats avait continué à parler. « Alors, disons, que diriez-vous de laisser tomber les mots et laisser nos épées parler à la place ? »

« ... Oh, je suis l’épée du royaume, Rosberg Conrad Von Blankenheim, vous le savez déjà et pourtant vous voulez encore me battre, hein, » déclara Rosberg.

C’était complètement au-delà des espérances de Rosberg, il était défié en duel par un jeune qui n’avait probablement pas passé son adolescence, et qui, en plus de cela, n’était pas un chevalier, mais un mage. Cela avait enflammé l’esprit combatif de Rosberg.

Environ trente ans s’étaient écoulés depuis les derniers jours où il était encore jeune et venait frapper à la porte de l’école de chevalerie du royaume.

Il avait vieilli, mais même maintenant, quand il se tenait sur la première ligne d’une bataille avec son armure couvrant ses muscles lancinants, il n’avait pas l’impression que le temps qui passait l’avait affaibli le moins du monde.

Au contraire, son exquise maîtrise de l’épée était devenue encore plus aiguë avec l’âge, et pour ne rien dire de la lutte d’un mage contre un épéiste, on disait que Rosberg serait en mesure de faire face à un mage accompagné d’une armée de mille soldats.

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3 commentaires :

  1. amateur_d_aeroplanes

    Ne jamais sous-estimé son adversaire, surtout si vous n’avez aucune information sur ces capacités 🙂

  2. Merci pour le chapitre.

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