Almadianos Eiyuuden – Tome 1 – Chapitre 12

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Chapitre 12

« Votre Altesse, est-il vrai que Son Altesse Lunaria est guérie !? » demanda Cellvis.

Cellvis courait dans le château, haletant, la sueur coulant sur son front. Et dès qu’il avait vu Lunaria avec son sourire sur un visage en santé, les larmes avaient commencé à déborder de ses yeux.

« Waaaa ! Votre Altesse ! » déclara Cellvis.

« Je vais bien ! S-S’il te plaît, ne pleure pas autant, oncle Cell ! » déclara Lunaria.

Voyant le vieux Cellvis pleurer ouvertement et étant si différent de son attitude habituelle, Lunaria l’avait gentiment étreint avec un sourire embarrassé.

« Votre Altesse ! Dieu merci, vous avez récupéré... ! » déclara Rosberg.

« Merci, Rosberg, » déclara-t-elle.

Juste derrière Cellvis se tenait le chef des chevaliers royaux, Rosberg. Rosberg était l’homme qui avait enseigné la voie de l’épée à Lunaria. Il s’agissait d’un homme dans la force de l’âge, dans la mi-trentaine, dont le nom était connu à l’intérieur et à l’extérieur du pays.

Ces deux membres importants des forces armées du pays avaient toujours aimé une certaine fille comme si c’était leur propre enfant. Cette fille était la deuxième princesse du royaume, Lunaria.

« Vous deux... vous êtes toujours les mêmes. Alors, laissez-moi vous rappeler encore une fois, au cas où vous auriez oublié : Lunaria est ma fille, pas la vôtre, » déclara Christopher, avec un visage visiblement agacé, alors qu’il regardait ses deux subordonnés de confiance.

D’une façon ou d’une autre, pour lui, c’était comme si sa précieuse fille était ternie par la proximité de ces deux guerriers trop virils et malodorants. Le roi ne pouvait pas s’habituer à cette vue devenue maintenant routinière, peu importe combien de fois il y avait assisté.

« J’ai entendu dire qu’un mage avait guéri la princesse en un clin d’œil, mais... qui cela peut-il être ? » demanda Cellvis.

Le roi avait tout essayé, invitant même des médecins réputés d’autres pays, mais ils n’avaient pas réussi à trouver l’origine de la maladie de la princesse.

Même Cellvis avait utilisé tous ses liens personnels pour cela, et pourtant la maladie de la princesse n’avait cessé de s’aggraver. Il avait grandement honte de lui à cause de cela.

Il n’aurait donc jamais imaginé que la princesse aurait été complètement guérie de sa maladie en moins d’une journée.

Et puisque les mages de la cour n’avaient pas réussi à apporter de résultats jusqu’à présent, même s’ils étaient responsables du traitement de la princesse, il ne semblait pas probable à Cellvis qu’ils eurent soudainement réussi à la guérir à ce point.

« Apparemment, il existerait une sorte de mage méconnu. Eh bien ! Vous n’auriez jamais pu le deviner vu son apparence, » alors qu’elle l’avait dit, Lunaria se souvint du corps grand et fort de Kurats et gloussa en elle-même.

À ce moment-là, les deux « parents » de Lunaria sentirent un léger sentiment d’affection venant d’elle, qu’elle n’avait même pas remarqué.

« Mais, bien, est-il vraiment digne de confiance ? »

« Il semblerait que nous allons avoir besoin de le rencontrer et avoir une conversation avec lui. »

Ne connaissant pas les pensées intérieures de Rosberg et de Cellvis, qui avaient incliné leurs têtes l’un l’autre, Lunaria avait commencé à se demander à quel point Kurats serait capable de devenir le rival de Rosberg.

Le corps de Kurats n’était pas seulement grand, il l’avait entraîné jusqu’à sa limite extrême, jusqu’à ce qu’il devienne solide comme de l’acier. Pourtant dans un combat réel, il était aussi agile qu’un chat.

Si Kurats se battait sérieusement, il serait probablement à égalité avec Rosberg. Cependant, cela ne serait le cas que si Rosberg s’abstenait d’utiliser son atout.

« Je suis ravi de voir que vous avez bien récupéré, Votre Altesse Lunaria. »

« Oui, désolé de vous avoir inquiéter tout ce temps ! »

La prochaine personne à apparaître dans la pièce était le Premier ministre du Royaume, Eustache Wingard.

Bien qu’il fût âgé de plus de soixante ans, c’était encore un homme vigoureux, avec un dos droit plein de dignité, qui convenait au Premier ministre d’un royaume.

Comme tout bon politicien habile, il avait déjà commencé une manœuvre politique qui était basée sur l’hypothèse que Lunaria allait bientôt mourir, mais il semblait sincère lorsqu’il l’avait félicitée pour son rétablissement.

Bon sang, je suppose que les choses vont redevenir rudes. Peut-être que nous aurions pu éviter des conflits inutiles si elle avait succombé à sa maladie, pensa Eustache.

Par la suite, le ministre des Affaires intérieures, le ministre de l’Industrie, le ministre des Finances et toutes les autres autorités impliquées dans la politique du pays étaient venus dans la salle les uns après les autres pour offrir leurs salutations.

La sœur aînée de Lunaria, Felbelle, et son mari, Albert Strasbourg, étaient parmi les dernières personnes à se présenter.

« Je suis contente que tu sois encore en bonne santé, Lunaria. »

« Merci, sœur aînée. »

Bien qu’elle avait montré un doux sourire sur son visage, Felbelle avait des yeux sans vie.

D’autres trouvèrent que ses yeux ne faisaient que rehausser le visage froid et beau de Felbelle, mais Lunaria les détestait.

« J’attendais avec impatience le jour de ton rétablissement. »

« Désolée de t’avoir inquiété autant, beau-frère. »

Même si vous pensez probablement le contraire à l’intérieur…, pensa-t-elle.

Albert avait un visage vraiment stéréotypé, avec des cheveux blonds et des yeux bleus, et un corps grand et bien équilibré.

Il était très célèbre en tant que seigneur féodal et, en tant que politicien, il était pratiquement certain qu’il allait devenir le Premier ministre dans la génération suivante. Et depuis que la sœur aînée de Lunaria avait été mariée à cet homme, elle était devenue complètement dépendante de lui.

Pour cela, Lunaria détestait Albert plus que quiconque au monde.

Même si les deux sœurs étaient réunies après une longue période, elles n’avaient échangé que de faux sourires.

Alors que Cellvis lui adressait un regard méfiant, Albert serra calmement les épaules tremblantes de sa femme.

« Dieu merci, vous serez en mesure de dormir paisiblement à partir de ce soir. »

« Tu as raison, chérie. »

Ayant la vision chaleureuse d’un couple agissant comme de nouveaux mariés, le cœur de Lunaria se refroidit.

Si c’était moi, je ne ferais jamais…, au moment où Lunaria le pensait, elle se rappela le visage de Kurats, et elle cacha son visage rougissant.

Après avoir soudainement eu une prédiction inquiétante qui dépassait déjà l’instinct d’un parent éternel et qui entrait dans le domaine des capacités psychiques, Cellvis et Rosberg vérifièrent de près l’état actuel de Lunaria.

Quant à Albert, il recula d’un pas et commença à observer les conversations entre l’homme d’État venu en même temps que lui rendre visite à la princesse.

Comme je le pensais, tout le monde ici était déconcerté par ce qui s’était passé. Si elle était tout simplement morte, alors les choses se seraient bien déroulées, mais…, pensa Albert.

Si Lunaria était morte, alors il aurait été décidé que Felbelle serait la prochaine souveraine du royaume.

Albert avait entendu que de nombreuses factions neutres allèrent bientôt changer de camp, mais maintenant, la bataille pour le trône était de retour à son point initial.

Même ainsi, le vent devrait encore souffler sur mon chemin, mais il y a un problème…, pensa Albert, avant que ses réflexions ne soient interrompues par la voix aiguë d’un homme.

« Alors, Votre Majesté, puis-je demander qui est celui qui a guéri Son Altesse et quel genre de technique a-t-il utilisé ? » demanda un homme maigre avec des yeux sombres et minces. Cet homme sans expression, qui ressemblait un peu à un reptile, était le chef des mages de la cour royale, Mordred.

La situation actuelle avait fait honte à tous les mages de la cour royale.

Malgré l’utilisation de médicaments outrageusement coûteux et malgré le fait d’avoir attribué la tâche de guérir la princesse à plusieurs mages, ils n’avaient jamais été capables d’identifier l’origine de sa maladie, alors il ne serait pas étrange que le royaume commence à chercher d’où provenait ce manque de résultat.

Avec la mort du vieux mage Doran, qui avait été responsable des mages du royaume, Mordred avait enfin réussi à prendre sa place et il était déjà dans la cinquantaine.

D’où la raison pour laquelle il essayait désespérément de cacher son impatience afin de pouvoir conserver sa position actuelle.

« Son nom est Kurats Hans Almadianos, il dit qu’il est un sage qui vit dans le village de Gaura, qui est régi par le comte Hazel, » répondit le roi.

« Alors, ce n’est qu’un roturier ? » demanda le mage.

Le domaine de la magie était tout à fait secret. Ce n’était pas si simple pour n’importe qui de s’initier aux compétences magiques par ouï-dire et par la méditation.

Dans près de 100 % des cas, la seule façon pour une personne d’obtenir des compétences magiques était d’avoir des parents mages ou d’apprendre la magie dans un établissement d’enseignement légitime.

C’était la raison pour laquelle le nombre de mages était si limité, non seulement dans le royaume de Jormungand, mais aussi dans le monde entier. Par conséquent, il n’y avait aucun moyen d’apprendre une magie décente dans une région aussi éloignée que celle du territoire du comte Hazel.

« N’est-il pas suspect ? Il vit à la frontière de notre pays, ce qui nous mène alors au royaume de Bifuregast. Est-ce qu’il n’est pas un espion envoyé par ce pays ? »

« Cet homme m’a sauvé la vie, je voudrais que vous vous absteniez de faire de telles affirmations irréfléchies. De plus, est-ce que vous êtes en train de dire que notre magie est inférieure à celle du royaume de Bifuregast ? »

Mordred ne revenait pas de la réplique de Lunaria.

Il avait simplement essayé de lancer une accusation sur un étranger, mais il n’y avait vraiment aucune arrière-pensée derrière ses mots.

« D’ailleurs, j’ai donné à Kurats le titre de baron du royaume, vous ne devrez pas vous plaindre s’il finit par vous défier en duel pour avoir mal parlé de lui. »

Les paroles du roi causèrent un grand choc non seulement pour Mordred, mais aussi pour tous les autres nobles de la pièce.

Donner à Kurats le titre de baron semblait être une trop grande récompense pour avoir simplement guéri la princesse.

« Votre Majesté — c’est la première fois que j’entends parler de ça, » déclara le Premier ministre Eustache, tout en lançant un regard noir à Christopher, qui répondit avec un rire cordial.

« Hahahaha, mes excuses, c’est juste que je n’avais jamais vu un homme aussi intéressant que lui, il reviendra probablement demain, je suis sûr que tu verras ce que je veux dire une fois que tu l’auras rencontré, Eustache. »

« S’il vous plaît, essayez de rester modérée en vous amusant ainsi, Votre Majesté. »

Un baron était un noble à part entière, et cette position n’était pas inférieure à la position de Mordred en tant que chef des mages de la cour royale.

Sûrement, le roi ne pouvait pas songer à nommer cet étranger inconnu comme mage de la cour royale, n’est-ce pas ? Lorsque Mordred se posa cette question, son visage troublé devint complètement pâle.

« En plus de cela, le mage a également affirmé que les symptômes de Lunaria n’étaient pas causés par une maladie, mais par un facteur externe et j’ai hâte de découvrir quelle était la véritable cause de sa maladie. »

Bien qu’il ne le montrait pas, Eustache était très troublé par les paroles du roi.

Il pensait que cet inconnu aurait pu se tromper, mais Eustache pouvait facilement imaginer que la dispute pour le trône se transformerait en chaos total si on finissait par révéler que quelqu’un avait visé la vie de la princesse. Et si c’était ainsi que les choses allaient se dérouler, la mort de la princesse Lunaria aurait été bien meilleure.

C’était les convictions profondes d’Eustache, dissimulé derrière les expressions qu’il montrait sur son visage.

Regardant le roi Christopher, qui riait de toutes ses forces, les yeux d’Albert devinrent froids comme de la glace.

Sérieusement, cet homme impulsif n’est absolument pas digne d’être le roi. Plus tôt il mourra, et meilleur cela sera ! pensa Albert.

Tout en réprimant la colère qu’il cachait dans son estomac, Albert travaillait dans son esprit sur son prochain plan d’action.

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