Chapitre 128 : Rumeurs sur un tueur en série
Partie 2
Cette petite conversation m’avait également rappelé cette époque où Kataryna m’avait appris à quel point j’étais stupide comme homme vis-à-vis de Seryanna. Si elle n’avait pas été là pour me rappeler les bonnes choses, j’aurais probablement perdu ma femme à cause de ce dragon exaspérant.
En parlant de ça… Kataryna me manque aussi… Je me demande ce qu’elle fait. Comment va-t-elle ? Est-ce que Kléo est toujours en train de faire des farces avec elle ou est-ce que cette dragonne farceuse s’est finalement installée avec ce dragon, Iolaus ? me l’étais-je demandé.
Après avoir mangé à l’auberge, nous nous étions reposés sur notre chaise et avions bu quelque chose en parlant de diverses choses comme des monstres que nous avions rencontrés ou des choses amusantes qui nous étaient arrivées. Notre moment de joie, cependant, avait été interrompu lorsqu’une femme avait soudain crié à l’entrée de la porte.
« NOOON! » Elle s’était alors laissée tomber à ses genoux en pleurant.
J’avais failli tomber de mon siège quand je l’avais entendue, mais quand je l’avais regardée, j’avais vu les deux gardes de la ville devant elle sembler troublés par son cri soudain.
Curieux quant à ce qu’il se passait, je m’étais levé de mon siège et je m’étais approché d’eux. Les autres clients de l’auberge essayaient de ne pas regarder, mais personne ne semblait dérangé par cette scène à part le fait que la femme s’était mise à pleurer et que le cri précédent les avait surpris.
« Désolé de vous déranger, mais que s’est-il passé ? » avais-je demandé à l’un des gardes.
« Hein ? Ah, eh bien… elle vient d’apprendre que son frère a été retrouvé mort dans une ruelle à proximité. » Répondit-il en se grattant l’arrière de la tête.
« Mort ? Y a-t-il un meurtrier en liberté ? » lui avais-je demandé en haussant les sourcils. Je m’étais agenouillé et je lui avais tapoté doucement le dos. « Ça va aller… » lui dis-je.
« C’est plus comme un tueur en série. » L’autre garde secoua la tête et répondit.
« M-Mon frère… il était fort ! Il ne serait pas mort comme ça ! » la femme avait parlé à travers ses larmes.
De l’armure de cuir qu’elle portait et de l’épée gainée à sa hanche, elle ressemblait à une aventurière, probablement un rang intermédiaire, à en juger par sa force.
« Eh bien, vous ne vous trompez pas ici, l’homme était un Maître et a même participé au tournoi jusqu’au second tour. C’est ainsi que j’ai pu le reconnaître, » déclara le garde.
« Je vois… Alors, qui d’autre a été tué par ce meurtrier ? » avais-je demandé.
« Actuellement, il y a vingt-quatre personnes qui sont mortes de sa main, toutes abattues par une épée ou un objet tranchant, et tous étaient des participants qui ont perdu dans le tournoi. Nous avons essayé de lancer un appel aux Chevaliers, mais nous avons été ignorés et ils nous ont dit qu’ils ne se soucient pas de quiconque ne faisant pas partie du tournoi. » Le garde me répondit.
« C’est scandaleux… et en même temps, typique. » Je poussai un soupir puis secouai la tête.
« En effet, mais que pouvons-nous faire, les gardes de la ville ? Aucun de nous n’est assez fort pour abattre un tel ennemi. Habituellement, lorsque nous rencontrons un problème comme celui-ci, nous appelons les Chevaliers, mais maintenant… pour une raison inconnue, ils refusent tous de participer à l’enquête. » Le garde secoua la tête.
« Hé, ça suffit ! Ne blâmez pas les Chevaliers ou bien nous n’en finirons pas d’entendre les remontrances du capitaine ! » avait exhorté l’autre garde.
« En effet… Eh bien, nous ne pouvons rien y faire de toute façon… Puisque l’identité de la victime a été confirmée, nous aimerions que la dame ici vienne avec nous pour s’assurer que c’est bien lui. De cette façon, au moins, il ne se retrouvera pas dans une tombe anonyme quelque part. »
« Prenez juste soin d’elle et assurez-vous qu’elle ne devienne pas la prochaine victime de ce tueur, » avais-je dit aux deux gardes.
« Nous ferons notre travail, inutile de nous le rappeler. De plus, comme je l’ai dit, le tueur cible ses concurrents, ce qui nous facilite la tâche. Après tout, s’ils ne peuvent pas le combattre, comment le pourrions-nous ? » Le garde me fit cette remarque avec indifférence, puis il haussa les épaules.
« Merci, étranger, mais… je vais bien maintenant… » la femme parla d’une voix douce puis se leva.
Elle allait tout sauf bien, elle se forçait à agir comme une dure. Nous pouvions tous voir à quel point elle était encore secouée et tremblante après avoir entendu la nouvelle, mais la chose à faire ici était simplement de fermer les yeux sur son moment de faiblesse et d’espérer que sa fausse force se transformera bientôt en véritable force.
J’avais poussé un soupir puis j’étais retourné à ma table. Les autres avaient tous regardé ce qui s’était passé de loin, cependant, nous nous demandions probablement tous la même chose, pourquoi un tueur de compétiteurs était-il apparu à ce moment ?
On ne pouvait pas dire que ce n’était qu’une simple coïncidence. Peut-être que c’était quelqu’un qui avait déjà été lésé dans une compétition et qui prenait maintenant sa revanche sur ceux qui n’avaient pas progressé dans le tournoi, mais de tels fous pourrait être facilement attrapé plus tôt ou plus tard. Ce qui rendait cela étrange était le fait que les Chevaliers refusaient de prêter leur aide dans cette affaire. Tout comme le garde l’avait dit, c’était des individus avec un niveau et une force plus élevés qu’eux. Si quelqu’un pouvait facilement tuer autant de concurrents, alors les gardes n’étaient pas à la hauteur de ce tueur.
« Qui pensez-vous que cela pourrait être ? » Avais-je demandé en regardant les autres.
Coshun ferma les yeux un instant, Kalderan fit de même et Ildea aussi. Tamara n’avait pas pris la peine de répondre à cette question et avait juste apprécié les caresses qu’elle avait reçues de Drumora et Amadeus. Le premier à parler fut le prince dragon.
« À Albeyater, agir comme ça aurait été perçu comme une honte, et personne n’aurait approuvé les actes du tueur, mais on en attend beaucoup partout… Cependant, c’est étrange, je ne pense pas que ce soit un tueur qui cherche à se venger, » il secoua la tête.
« Je suis d’accord. » Kalderan ouvrit les yeux et parla : « Un tueur aurait un modus operandi, un schéma qui pourrait être lié à un traumatisme ou à une motivation du tueur. Dans ce cas, juste parce qu’ils sont des concurrents dans le tournoi, c’est trop peu. Il y a aussi une autre grande raison pour laquelle je pense que ce n’est pas un meurtre en série habituel ici. » Il m’avait alors regardé.
« Hm ? »
« Dans notre monde, des tueurs comme celui-là laissaient généralement des traces ou ramassaient des trophées à leurs victimes. Ils voulaient que leurs actes soient connus et diffusés dans le ciel et au-dessus. Ce tueur ne fait pas cela, et surtout, son modèle de victime n’a pas de sens. » Expliqua-t-il.
« OK, je peux comprendre tout le problème du modus operandi, mais qu’entends-tu par son modèle de victime qui n’a pas de sens ? » avais-je demandé en plissant les sourcils.
« Les victimes…, » avait déclaré Ildea « Le tueur ne peut trouver des victimes que pendant la période du tournoi, non ? » demanda-t-elle en regardant Kalderan.
« Oui. » il hocha la tête puis continua : « Un tueur en série typique atteint d’abord un modèle de victime qui peut être trouvé aussi souvent qu’il en a besoin. Il tourne également autour des caractéristiques corporelles ou des traits de personnalité, pas quelque chose comme un événement qui a lieu Dieu sait quand. Pour un tueur en série, le meurtre est la drogue dont il a soif ; une solution à leur dépendance morbide. »
« Oh ! Je vois ! » Je l’avais finalement réalisé.
« Mais qu’est-ce que ça veut dire ? » Se demanda Coshun.
« Hm, eh bien… voyons voir. Nous avons un tueur qui cible les concurrents qui n’ont pas progressé, mais pas ceux du tournoi. Tous les candidats n’ont pas été tués, alors… quelle est la différence entre eux ? » Je me demandais.
« Leur allégeance ? » Demanda Amadeus alors qu’il grattait le menton de Tamara, et elle semblait aimer ça.
« Allégeance ? » Dis-je en clignant des yeux de surprise.
« Qu’est-ce que tu veux dire par… » Coshun fronça les sourcils, mais ensuite il s’arrêta et frappa sa paume avec le bas de son poing. « Je crois que j’ai compris ! » déclara-t-il.
« Qu’est-ce que c’est ? » Demanda Ildea.
Avec un grand sourire aux lèvres, il avait alors dit : « Eh bien, les candidats qui acceptent de rejoindre le tueur pourront vivre, tandis que les autres seront tués ! C’est simple ! Ce n’est pas un simple meurtre en série, mais en quelque sorte un recrutement ! » il rit.
« C’est… C’est en fait plausible… » dit Kalderan alors qu’il se retrouvait à nouveau submergé dans ses propres pensées.
Tant que ce tueur n’allait pas nous cibler, il vivrait, mais s’il osait… eh bien, je ferais en sorte qu’il ne nuise à aucun d’entre nous. Je suppose que demain, après le tournoi, Coshun ou Kalderan finirait par se faire approcher par ce mystérieux tueur avec l’intention de les recruter. Peut-être qu’ils ignoreraient le dragon parce qu’il n’était pas humain, mais Kalderan aurait certainement une visite si nos suppositions jusqu’à présent étaient justes.
« Nous devrons juste attendre et voir… » dis-je en attrapant ma chope et en buvant le reste de mon hydromel… ou du moins, je pensais que je le ferais. « Pourquoi n’y a-t-il plus d’hydromel dans ma chope ?! » avais-je demandé en regardant le fond vide.
« Hic ! Poisson au goût étrange ~ ! Hic ~ ! » Tamara hoqueta en paraissant rouge.
« Je jure, je n’ai aucune idée de quand elle l’a attrapé ! » Drumora avait l’air tout aussi choquée que le reste d’entre nous quand nous avons réalisé que la nekatare avait vidé mon verre.
merci pour le chapitre
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